chroniquesinstant

[chroniquesinstant]

Syndrome de la page blanche Mai 2017 ... Fichtre le temps est long. Un an et demi sans chroniques, sans écriture, c'est long, mais c'est fini.

[chroniquesinstant]

Alabama Shakes – Sound & color

Le monde de la musique manque cruellement d’originalité, de voix et de personnalité. Quand on voit qu’aujourd’hui le classement des ventes en France est dominé par les gagnants des émissions de télé-crochet ou les Maître Gims, il faut forcément aller voir ailleurs… Où tout n’est pas rose non plus, mais on a la possibilité de faire de belles découvertes. Alabama Shakes est celle du moment. Le groupe a deux album à son compteur Boys & girls et Sound & color, qui marque, je l’espère, le début d’une grande discographie. Ce groupe le mérite.

Comme son nom l’indique, le groupe est originaire de l’Alabama, dans le sud des États-Unis, région phare pour les fans, de rock, de blues et de soul. Alabama Shakes, c’est un peu de chacun de ces styles, emmené par Brittany Howards, un sacré personnage. Il y a dans son registre de voix du Janis Joplin, du Robert Plant (oui oui), mais aussi du Meshell Ndegeocello ou encore du Nina Simone. Véritable culte de la musique des seventies, Alabama Shakes réussi le tour de force d’apporter un vent de fraicheur dans ces styles musicaux et une finesse rare dans les orchestrations.

Sound & color est un album mature, qui nous transporte dans cet univers si particulier du sud des États-Unis. Un véritable road-trip nous accompagnant sur la route du blues, et qui doit prendre toute son ampleur en live.

Si il fallait résumer l’album en un morceau, ce serait Miss you. En l’écoutant, on est dans la même pièce que James Brown et Robert Plant. Synthèse de tout ce que peut apporter la voix de Brittany Howards, Miss you montre qu’aujourd’hui, au 21è siècle des groupes peuvent encore sortir du lot et donner des émotions rares grâce à la musique.

[chroniquesinstant]

Le gardien invisible

Le gardien invisible est le premier tome d’une trilogie écrite par Dolores Redondo. Paru en 2013, ce polar introduit l’inspectrice Amaia Salaza, qui enquête sur le meurtre de plusieurs jeunes filles assassinées sur les berges du Baztan, rivière de la région de Pampelune.

Les adolescentes sont retrouvées entièrement dénudées. Tous les vêtements sont ôtés et seuls leurs paires de chaussure sont mises en évidence au bord des routes. Deux élément attirent cependant l’œil des enquêteurs : des poils d’animaux et un txatxingorri, un gâteau basque, sont posés sur le pubis des jeunes filles.

L’enquête va entrainer l’inspecteur Salazar dans les villages du pays basque espagnol, lieux dans lesquels tous les habitants se connaissent, où sa famille habite et où les souvenirs sont compliqués. L’évolution de l’enquête va faire cohabiter l’histoire de la jeune femme et les croyances locales. Les légendes se transmettent de génération en génération et vont prendre une part importante dans le récit. Notamment avec le mythe du basajaun, une sorte de gardien de la forêt, d’homme sauvage, que certains locaux auraient aperçus sur les lieux des meurtres. Contrairement aux polars britanniques ou nordiques, cette présence familiale est omniprésente. Les traditions latines auront un fort impact sur Amaia Salazar. Certains éléments de son passé seront, je pense, fondateurs pour la suite de ses enquêtes. Salazar est une femme complexe, tourmentées par son passé, et va devoir se relever pour boucler une enquête de plus en plus sordide.

Alternant souvenirs familiaux douloureux et nouvelles technologies d’investigation, Le gardien invisible nous plonge dans le réalisme d’une enquête policière et d’une intrigue familiale à la magie de la mythologie basque.

Un premier tome réussi ! Reste maintenant à découvrir la suite avec De chair et d’os et Une offrande à la tempête.