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Les émoticônes
La médiatisation de tant d'images d'êtres humains dans un nombre indéfini de situation produit un 《syncrétisme》 rapportant la diversité et la complexité des situations à des schémas simplifiés, qui peuvent provoquer des émotions elles-mêmes schématisées, illustrées de manière paradigmatique par le système physiognomique contemporain des émoticônes numériques (qui ont d'ailleurs une histoire plus ancienne ancienne qu'on ne le croit généralement). Ces images schématiques sont faites pour être rapidement communiquées. Et ces schématisations, on le sait, passent pour des simplifications problématiques et elles sont critiquées au nom de diverses valeurs, politiques, intellectuelles, religieuses.
Le traité des bons sentiments - Mériam Korichi (§69 - P.152)
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《Notre bonheur dépend de ce que nous somme, de notre individualité, alors qu'en général on ne prend en compte que notre destin et ce que nous avons. [...] Le destin peut s'améliorer, et la frugalité ne lui réclame pas grand-chose: mais un sot reste un sot et un gros balourd reste un gros balourd pour l'éternité, seraient-ils entourés de houris au paradis.》 Schopenhauer - Ibid
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《Le désir de bonheur est essentiel à l'homme ; il est le mobile de tous nos actes. La chose au monde la plus vénérable, la plus entendue, la plus éclaircie, la plus constante, c'est non seulement qu'on veut être heureux, mais qu'on ne veut être que celà. C'est à quoi nous force la nature.》 Saint Augustin, La Vie heureuse
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Les idées sur l'humanitarisme
Ce partage paraîtrait se vérifier de manière pragmatique dans les rapports à la vogue humanitaire des années 1980 et 1990; mais notons tout de suite que ces rapports sont précisément ambivalents et c'est là toute la difficulté d'approcher la fondation du sens des mots par la valeur (positive ou négative) qui leur est attribuée de manière fluctuante. De fait, l'《humanitaire》 correspond d'un côté à un type d'engagement haut et fort, d'emballement et d'excitation médiatique, et de l'autre à une dénonciation dégoûtée. La période qui poursuit la déstabilisation sémantique de la compassion et de l'humanitarisme commence avec la grande famine d'Éthiopie au début des années 1980 et culmine culmine avec la guerrede Bosnie du milieu des années 1990. Rony BRAUMAN, président de Médecins Sans Frontières de 1982 à 1994, dénonça de fait, à la fin de cette période, ce grand marché à l'《humanitaire》 fabriquant et vendant comme une marchandise la notion de 《victime》, refusant l'intoxication du discours par cette référence à l'humain réduit à son statut de victime - la victime présentée comme l'homme nu, sans d��fense, dépouillé, sans attache, totalement impuissant face à la réalité matérielle, offert en pâture à tous les appétits voyeuristes et compationnels. Et le medecin parla de 《pornographie victimaire》.
Mériam Korichi - Le traité des bons sentiments (§54 - p111-112)
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La pitié
La pitié, bien que naturelle au coeur de l'homme, resterait éternellement inactive sans l'imagination qui la met en jeu. Comment nous laissons-nous émouvoir à la pitié? En nous transportant hors de nous-mêmes; en nous identifiant avec l'être souffrant... Ce n'est pas dans nous, c'est dans lui que nous souffrons... Comment souffrirais-je en voyant souffrir un autre, si je ne sais pas même qu'il souffre, si j'ignore ce qu'il y a de commun entre lui et moi? Celui qui n'a jamais réfléchi ne peut être ni clément, ni juste, ni pitoyable; il ne peut pas non plus être méchant et vindicatif. Celui qui n'imagine rien ne sent que lui-même, il est seul au milieu du genre humain. Citation de Rousseau - Essai sur l'origine des langues (p.121) Mériam Korichi - Le traité des Bons Sentimens (§43 - p.87)
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Quelle différence entre la compassion et la pitié?
Compassion désignerait le fait même de souffrir avec celui que l'on voit souffrir; la compassion désignerait ce moment de communication ou de partage affectif direct, d'où l'idée que le phénomène est muet. La pitié designerait un affect réflexif qui exhibe cette co-expérience passionnelle sans la faire ressentir directement par fusion, faisant intervenir la capacité de se représenter, d'imaginer l'autre comme un autre semblable. Mériam Korichi - Le traité des bons sentiments (§43 - p87)
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Représentation de la vision
Prends donc une ligne coupée en deux segments inégaux, propose Socrate à Glaucon au livre VI de la République, l'un représentant le genre visible, l'autre le genre intelligible, et coupe de nouveau chaque segment suivant la proportion; tu auras alors, en classant les divisions obtenues d'après leur degré relatif de clarté ou d'obscurité, dans le monde visible, un premier segment, celui des images - j'appelle les images d'abord les ombres - ensuite les reflets que l'on voit dans les eaux, ou à la surface des corps opaques, polis et brillant, et toutes les représentations semablabes Mériam Korichi - Le traité des bons sentiments (§27 - P57)
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Le paraître
Les discours qui prennent en mauvaises part les bons sentiments comme produits de l'imagerie médiatique de l'ère contemporaine dénoncent le caractère spectaculaire de ces images qui ne mettent en avant que des 《êtres-pour-la-caméra》, des êtres fantômes,des simulacres.
Mériam Korichi -Le traité des bons sentiments (§27 - p.58)
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L'idée d'amour et de bons sentiments
Maintenant l'idée de partie est, Dieu merci, à peu près morte et on en est au socialisme, à l'humanitarisme (si l'on peut s'exprimer ainsi). Je crois que, plus tard on reconnaîtra que l'amour de l'humanité est quelque chose d'aussi piètre que l'amour de Dieu. On aimera le Juste en soi, pour soir, le Beau pour le beau. Le comble de la civilisation sera de besoin d'aucun bon sentiments [...]. L'idée de peuple est aussi usée que celle de Roi. Lettre à Louise Collet, le 26 Mai 1853. Flaubert Le traité des bons sentiments - Mériam Korichi (§20, p.42)
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Les apparences
Le moraliste vise les apparences, les bons sentiments apparents - ceux-là sont des masques et travestissement. Mais quand ils ne sont pas des masques ou des faux semblants, la censure n'a plus prise. Maintenir le contraire serait comme déduire qu'une porte peinte en trompe-l'oeil ne s'ouvre pas que les portes en trois dimensions ne s'ouvrent pas. Traité des bons sentiments - Mériam Korichi (P.20)
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