La journée finie pliée sous le bras À traîner fatigue sur le trottoir J’avance dans le décor rue trottoir Les pensées affleurent repartent Alors un petit chien assis sous un panneauDans la même position qu’un enfant La patte sur la route à faire misère Ce petit chien je crois m’a souri
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Bien sûr il y a la lumière qui danseDans les arbres reflet de l’eau mêlée Au soleil aussi léger que l’airBien sûr il y a le bassin d’eau verte Amusé par sa peau nuance de jauneLes enfants, leurs mies de pains Le bleu canard qui joue l’impressionniste Mais il y a des manques dans l’éclairageDes petites plaies à la surfaceLe temps ondule mal entre les lueursTrop d’aplats sous les pics de briseLe cliché manque de sincéritéComme une photo trop instagrammée
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Me revient une image, nature morte sans nature : une simple assiette sur la table avec des motifs bleus entrelacés. Sur le bord, ébréchée. La lumière ne vient pas jusqu’à elle ou à peine, d’une lampe, loin, depuis une autre pièce dans laquelle je sais quelqu’un veiller, assis sur une chaise à bascule. La personne assoupie se balance et l’assiette continue de se fendre. La brèche grandit, du bord vers le centre, dégage un léger craquement semblable au bruit d’une craie sur une ardoise. Elle se coupe en deux morceaux. Le balancement de la chaise ralentit puis s’arrête. Le jour se lève. Sur le bord, ébréché.
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On a passé le ciel à la crème, le bleu au baumeMidi va sonner et plus rien déjà ne luit, voile à l’œilDouché par une petite amertume, dimanche se replie surLui-même comme du papier glacé au soleil
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« Il faut que je travaille, maman ». Comme un mantra, la phrase est répétée avec une intonation qui dit la fatalité. « Il faut que je travaille, maman » est la réponse à tout. Dans le téléphone que tient la femme au balcon, elle est articulée nettement au bout de chaque propos. Maman parle, explique, essaie de tirer au clair la situation, s’inquiète pour sa fille puis se tait et accueille la phrase comme seule solution. « Il faut que je travaille, maman » fait ses gammes : la voix de la femme au balcon transporte lassitude et angoisse dans un même refrain. La phrase monte haut, culmine, redescend. Se module, expire, meurt. On pourrait en tracer la courbe, elle suivrait celle du chômage. Il. Faut. Que. Je. Travaille. Maman.
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l’arbre dans le jardin public semble donner des réponses à des questions jamais poséesombres clins d’œil phrases courtesposes longues s’enchaînent sans que rien ne puisse l’arrêter de déblatérer — cet arbre est soûl ma parole !
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Je m’aperçois que les mots Sacrifice et Rédemption sont flous pour moi. Leurs définitions se croisent, se ratent comme si elles avaient eu rendez-vous un jour et qu’elles s’étaient mutuellement posées un lapin.
Au coin de la rue, le matin discute à petites voix. Il y a fort à parier que ces voix ne se soient pas couchées. Ce sont des voix de nuit, entre sacrifice et rédemption. Elle parle de religion ou du dernier film qu’elles ont vu, de peines de cœur ou de l’été gros qui pèse sur l’aube. Aucun de ces propos n’est plus important que l’autre.
Je m’aperçois que je n’entends pas grand-chose à tout ce vocabulaire lointain. Il me creuse toujours, un peu plus chaque jour.
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On regarde juillet fendre nos fenêtres
Sourire large du malaise des gens
Ici on trébuche sur les dards du soleil
Le trottoir est notre pierre philosophale
Chaude et brune, lisse et d’espérance
Dans la rue des têtes basses sort un
Viens je t’emmène sucer des glaçons
Je trébuche là-dessus avec fraicheur
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Volets tirés montent les petits insectes
Dans les rideaux et sous les yeux
Là où la fatigue inonde zinzin et pendule
Les pensées comme une brise de voix
Le sommeil apporte lente et lointaine
Une petite lueur de la forêt des siestes
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Le jardin public est turbulent. Sur les bancs, on évoque les émeutes de la nuit. Une meute de chiens aboyant semble prendre part à la discussion. Un des propriétaires les calme à grands coups de pied dans l’échine. Ça couine puis c’est un jeune homme qui prend le relais avec le son d’un rappeur jaillissant de son enceinte connectée. Les basses font bouger les lèvres de la dame assise sur le banc opposé. Le jeune homme est rejoint par ses amis ; ils se rangent autour de lui et se déhanchent en rythme.
Le jardin public est turbulent, ce matin. J’écrase le mégot que ma voisine de banc a jeté avant de partir. Je reprends mon livre. Les chiens recommencent à aboyer. Leurs maîtres crient. La femme aux lèvres qui bougent est partie sans que je m’en aperçoive. Elle a fini par se lasser du son syncopé de l’enceinte. Il tombe quelques gouttes de pluie entre le soleil et le jardin. Turbulent.
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Mais enfin ! Mais enfin ! Les cheveux de la femme au balcon sont tombés. Ils ne restent plus qu’une vague touffe frisée en arc de cercle qui lui enserre le cou. La femme au balcon a perdu les cheveux. La femme au balcon a coupé ses cheveux. Une coupe au carré qui a fini en cercle ! La femme au balcon a perdu la raison. Une vulgaire mèche, vestige des temps passés, vestige des temps de la longueur, lui tombe sur les yeux. Elle la relève et l’attache à l’arc de cercle avant qu’elle ne retombe, lasse et molle. Ça m’agace. Ça doit l’agacer. Son visage ressemble désormais à une vieille lune ombrée par je ne sais quel coup de ciseau ennemi !
Mais enfin ! Mais enfin ! Que lui est-il passé par la tête ?
http://www.fut-il.net/2023/06/mais-enfin.html
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Un premier soleil tape à la vitre
Avec lui une nuée de poussières
Tourne comme une constellation
Sans savoir ce qui en est le centre
Ni à l’intérieur si vie s’y déroule
Cris larmes petites amertumes
Joies infimes éclats et félicités
À bord d’êtres minuscules élisant
Domicile sur chaque poussière
Et si au balcon d’une d’entre elles
Une voisine fume lentement
http://www.fut-il.net/2023/06/constellation.html
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La fenêtre claque, la rue ne bouge pas
Les oiseaux restent à leur ronde
Imperturbable danse d’ombres
On ne lui offre même pas un cri
Le courant d’air n’est pas surpris
La fenêtre claque à nouveau, plus fort
Puis renonce, hausse les épaules
À quoi bon si personne ne la remarque
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La vie a bien passé la nuit, fait son travail
Patiente tricoteuse d’oublis aux longues épingles
Laissant le jour à son bon compte de mailles
Que me voilà pelote de laine dans le grand panier
À m’inventer des douceurs d’hiver qui ne viendront pas
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La lumière du matin ne vient pas
Un orgueil mal placé la retient
Dans son lit sous un nuage épais
L’infini restera couché sous les draps
À ressasser de fausses vérités
Comme on compte ses gouttes
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J’allume le jour avec la lampe du salon. Quelle prétention ! J’allume au moment où le lampadaire meurt sur la pointe du jour aiguisé comme un couteau.
La lampe prend le relai pour dégager le reste de nuit qui émousse la lame. La rue se teinte. Orange. Elle a l’allure d’un vielle chemise délavée. Les couleurs fanées renaissent, lentement. Ce sera un jour de seconde main, mais un joli jour.
Sur le balcon de la femme au balcon, pas de femme. Une petite couverture pend et bouge avec les couleurs. Motifs orangés, un peu passés. Raccord avec la rue, ma lampe et mes prétentions.
http://www.fut-il.net/2023/06/raccord.html
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Le jour est encore ce long visage
Qui se découvre avec paresse
Un léger bâillement vite éteint
Pour étouffer la fatigue du recommencement.
Un oiseau siffle pour donner le départ
D’autres suivent pour une nouvelle course
Les murs s’éclairent aussi violemment
Que des projecteurs : silence, action !
http://www.fut-il.net/2023/06/action.html
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