Tumgik
clemintheworld · 3 years
Text
Ailefroide orientale
Samedi 7 août 2021. C'est la fin du camp avec le club alpin. Le barnum a été démonté, et les derniers participants présents finissent de démonter leurs campements. Nous ne sommes plus que trois à pousser un peu pour l'ascension d'un dernier sommet : l'ailefroide orientale à 3847m.
Tumblr media
Avec Valère et Philippe, nous décollons donc du camping d’Ailefroide (environ 1500m) pour rejoindre le refuge du Sélé à 2600m. 2h30 à 3h de marche nous attendent. Nous partons vers 13h afin d’arriver avant la pluie qui est annoncée en milieu/fin d'après-midi. Philippe, qui sera notre leader de cordée, nous demande de pousser un peu plus loin que le refuge afin d’aller repérer le début de notre course du lendemain car il sera plus compliqué de nous repérer dans la nuit.
Après nous être délestés de nos lourds sacs au refuge du Sélé, nous voilà donc partis jusqu’au refuge d’hiver à environ 30 minutes de marche supplémentaire. Nous partons dès le départ dans la mauvaise direction. Nous trouvons rapidement ce "chemin" un peu bizarre, alors je retourne au refuge pour demander au gardien. Et en effet, ce n'était pas un chemin. Il va falloir s'améliorer en orientation... Alors je repars cette fois-ci dans la bonne direction (sans trop savoir où est passé Valère qui a voulu continuer sur le mauvais chemin muni de sa carte et sa boussole). Certains passages délicats présentent des mains courantes, d'autres n'en présentent pas et je tâtonne de temps en temps pour savoir comment passer. J'arrive au refuge d'hiver quand les premières gouttes de pluie tombent, pour se transformer très rapidement en déluge. Valère sprint pour me rejoindre et nous voilà les deux sous la grêle et sous l’orage. Nous nous protégeons tant bien que mal contre l’une des façades du refuge d’hiver malheureusement fermé. Jamais je n’aurai vu d’éclairs d’aussi près, avec cette impression d'être pris en photo à bout portant par quelqu'un qui n'a pas retiré le flash.
La grêle finie enfin par s’arrêter mais une pluie battante persiste. Alors avec Valère, nous prenons la décision de retourner au refuge d’été. Il faudra bien y retourner de toute façon. Les toutes petites cascades mignonnes de l’aller se sont déjà bien remplies et certains passages ne sont plus si simples à franchir. J’arrive au refuge avec les pieds et le pantalon complètement trempés. Les radiateurs de la salle commune du refuge sont à peine tièdes. Tant pis, je tente le coup. Me voilà en caleçon dans le refuge pour faire sécher chaussettes et pantalon (photos sur demande pour les plus courageux). Nous filons nous coucher après 21h après un repas copieux, les inconnus de notre tablé ne mangeant quasiment rien.
Tumblr media
3h30, c’est déjà l’heure du petit déjeuner. J’enfile mes chaussettes et mon pantalon qui ô joie ont pu sécher. Les chaussures restent quant à elles un peu plus humides. Nous quittons le refuge à 4h20 après deux conseils de la part de Philippe : en alpi il faut veiller à avoir des gants secs et des pieds secs.
La pluie s’est arrêtée quelques heures plus tôt et nous avons droit à un ciel rempli d’étoiles. Nous avons bien fait de nous repérer la veille, car le chemin jusqu'au refuge d'hiver n’est en effet plus si évident maintenant qu’il fait nuit. Un peu avant le refuge d’hiver où nous rentrerons dans l'inconnu, nous rattrapons puis suivons quelque temps une cordée avec un guide qui connait pas cœur cette course, ce qui avouons-le facilite quand même le repérage. Le temps de faire une petite pause que nous les perdons juste avant de passer un torrent. Par où ont-ils bien pu passer ? Nous ne trouvons pas les cairns et le débit est assez important. Je tente une traversée mais glisse sur un caillou et finit les deux pieds dans le torrent et une main dans l’eau. Merci pour les conseils Philippe mais c'est pas cette fois-ci que j'aurai les pieds et mains au sec.
Il est 6h quand nous finissons la marche d’approche et que nous arrivons au début de la voie. Finie la rando, on va commencer à mettre les mains sur le caillou. Malgré nos petits soucis d’orientation, nous n’aurons perdu qu’une dizaine de minutes pendant cette première partie.
Le soleil se lève et nous avons droit a de magnifiques couleurs sur les montagnes qui nous entourent. Nous sommes au-dessus d’une mer de nuage qui a rempli le vallon du Sélé. Mais pas le temps de rêvasser trop longtemps car Philippe nous impose une cadence qui n’est pas de tout repos. Il est possible que nous nous soyons égarés pendant cette partie dans les rochers. Plusieurs variantes semblaient possibles et je ne suis pas vraiment sûr de celle qu'on a suivi.
Tumblr media Tumblr media
Nous arrivons sur une première pente de neige. Nous enfilons nos crampons et sortons le piolet. Nous les enlevons avant une nouvelle zone caillouteuse mais erreur, ces derniers sont recouverts de neige glacée. Nous renfilons vite nos crampons une deuxième fois pour cette fois-ci ne plus nous en séparer jusqu’au sommet. Après cette zone de petite escalade, nous entamons une longue ascension dans la neige. Nous sommes tous concentrés, nous parlons peu, et nous n’entendons que le merveilleux scrounch scrounch de nos crampons sur la croûte de neige un peu glacée et le mouvement de la ferraille accrochée à nos baudriers.
Tumblr media Tumblr media
On veille à ce que les 10 pointes de nos crampons soient bien en contact dans cette pente que je trouve de plus en plus raide. Ça tire de plus en plus dans les mollets. Je bénis chaque changement de direction dans nos zigzags tant ça permet d’alterner la douleur entre les mollets droit et gauche. La bonne nouvelle, c’est qu’entre l’effort physique et l’arrivée du soleil, mes pieds réussissent enfin à décongeler.
Tumblr media
Il est 10h quand nous arrivons finalement au sommet. Un moment ultime de grâce et de douceur. Le vent s’est complètement arrêté et il n’y a pas un nuage, de quoi nous permettre de profiter de tous les sommets qui nous entourent.
Tumblr media Tumblr media
Après 15 minutes de pause, c’est reparti car la journée est loin d’être terminée. Même si moins physique, la descente est en fait bien plus compliquée que la montée. Le soleil tape sur la neige et le scrounch scrounch se transforme de plus en plus en splouch splouch. On sent qu'il ne faut pas trainer : les pieds sont entrainés de plus en plus vers l’avant à chaque pose au lieu de tenir fermement comme au petit matin. Le risque de glissage augmente et sur des pentes à 30-40°, la chute peut être longue !
Nous arrivons dans la zone de cailloux enneigés. Des relais nous y attendent pour nous permettre de le faire en rappel. Un couple arrive vers nous et demande à être aidé pour redescendre. Ils sont venus sans corde, sans baudrier, et se sont fait avoir par le changement d’état de la neige. Philippe nous descendra au final tous en moulinette pour gagner du temps.
Nous continuons la descente sans encordement maintenant que les zones vraiment pentues sont derrières nous, et nous sentons nos crampons qui s’enfoncent vraiment de plus en plus dans la neige. Sur les dernières pentes plus douces, nos pieds s’enfoncent complètement et nous faisons des glissades tels des patineurs jusqu’à enfin quitter la neige.
Retour dans les cailloux. Les conditions météos étant idéales, nous ne sommes plus contraints par le temps et pouvons ralentir un peu l’allure. Après une petite pause repas, nous nous réencordons, puis cherchons de nouveaux les cairns pour suivre le chemin retour. Il ne reste plus qu’à désescalader ce que nous avions escaladé quelques heures auparavant.
Tumblr media
Il est 15H20 quand nous arrivons au refuge du Sélé. Après une brève pause pour partager une bière (offerte par la "cordée sans corde") et une bonne tarte à la myrtille, nous entamons enfin la redescente au camping d’Ailefroide. Je n’ai plus de jus du tout. J'arrive à me viander au seul moment où je décide de ne pas m'aider de la main courante. Fait phénoménal, la corde que je porte devient de plus en plus lourde à chaque pas. Je me laisse rapidement distancer par Philippe et Valère et arriverai sur les rotules à 18h au camping.
Encore une folle aventure avec des partenaires de cordée que je tiens grandement à remercier.
0 notes
clemintheworld · 3 years
Text
Dents de Coste Counier
Mercredi 4 août 2021. Après 2 jours d’ateliers pour s’initier ou consolider les bases sur les rochers d’ailefroide et sur le glacier blanc, tous les participants se reposent en attendant la fin de cette grosse journée de pluie. Sous le barnum, chacun cherche à voir qui peut l’emmener faire une course pour mettre en pratique tout ce qui a été vu pendant deux jours. Jeudi et vendredi, la météo est annoncée grand beau alors tout le monde veut en profiter. Vers midi, des alpinistes aguerris nous disent qu’il faut être opportuniste : vu la météo, les refuges seront vides ce soir et si on souhaite profiter d’une belle journée, c’est dès aujourd’hui qu’il faut partir.
C’est alors l’effervescence sous le barnum. Une dizaine de personnes se décident à partir au refuge du Sélé à 3h de marche sous une pluie battante pour pouvoir marcher sur le glacier du Sélé dès jeudi matin. Avec Alex, on hésite. Didier nous a proposé de nous emmener, mais à nous de choisir ce qu’on préfère : une course sur glacier ou une course sur rocher. En raison de la pluie à Ailefroide et donc de la neige un peu plus haut, il ne sera pas possible de faire une course mixte. Est-ce qu’on se joint à tout le monde, ou est-ce qu’on tente une autre aventure ? Didier nous propose d’aller grimper sur l’arête de Coste Counier, cotation AD+ dans le vallon des bans. 1h30 de marche pour aller au refuge. Nous nous motivons enfin mais impossible d’appeler le refuge qui sonne tout le temps occupé. Au lieu d’aller au refuge le soir même, nous décidons donc de partir tôt le lendemain matin.
Jeudi, réveil à 2h30 pour un départ vers 3h30. Après quelques dizaines de minutes de voiture, nous entamons notre marche nocturne sous un ciel voilé et un air rempli d’humidité. Avec Alex nous nous réjouissons déjà. Roooh qu’est-ce que ce sera chouette de découvrir cette vallée en milieu d’aprem quand nous redescendrons.
Nous arrivons un peu avant 6h au refuge qui était quasiment vide. Le gardien nous annonce que ceux qui partent pour Coste Counier partent plutôt vers 5h, nous prévient que ça va être pas mal humide encore ce matin, et surtout nous indique que certains ont mis énormément de temps pour réaliser cette course. Notre point de repère : la brèche. Arrivé à cette brèche, il faudra considérer que nous n’en sommes qu’à la moitié. Si nous sommes en retard, nous pourrons nous échapper en tirant quelques rappels.
Nous nous remettons rapidement en route. Le ciel est toujours couvert mais au lever du soleil nous avons la chance d’apercevoir furtivement les sommets qui nous entourent.
Tumblr media Tumblr media
Après 2h30 de marche supplémentaire nous arrivons enfin au départ de la course, devant la cheminée de Coste Counier à 8h30.
Tumblr media
Nous sommes trois, et nous partirons donc en flèche : Didier notre leader en milieu de corde qui grimpe en premier, Alex et moi à chaque extrémité. J’assure Didier qui grimpe et qui installe un premier relai à une 50ène de mètres au-dessus de nous. Mais une urgence technique s’impose. Et c’est maintenant ou… dans je ne sais pas trop combien d’heures ! J’enlève mon nœud de 8, mon baudrier et file. Le temps de revenir, Alex a déjà commencé a grimpé. Et là, je vois mon brin de corde qui commence à monter. Je crie « STOP ». Le brin s’arrête. A peine le temps d’enfiler de nouveau mon baudrier que le brin recommence à monter. Je crie « STOOOOOOP » de nouveau , j’attrape vite la corde avant qu’elle ne soit trop haute pour me réencorder. On a failli me laisser en bas… Faut dire qu'à plusieurs dizaines de mètres avec du vent et sans visibilité, Didier qui ravale la corde ne sait pas trop ce qu'il se passe en bas et ça devient compliqué de communiquer.
Le rocher est encore un peu humide, mais surtout il est froid. Après cette première phase d’ascension, nous avons tous les doigts douloureux. On nous avait promis une journée magnifique et nous voilà à l’ombre dans une cheminée exposée plein nord le lendemain d’une grosse pluie. L’idée du siècle.
Tumblr media Tumblr media
Didier ne nous connait pas, c’est une première pour Alex et je n’ai pas encore un gros niveau d’escalade/alpi. Didier nous prépare donc des relais bétons pour nous rassurer. Les relais s’enchainent et nous grimpons sur plusieurs centaines de mètres. Il y a pas mal de caillasse et il faut faire gaffe aux cailloux qui nous tombent dessus. La légende raconte que j'aurais même reçu des os de poulet sur mon casque (merci Didier...).
Après 8-9 relais, Didier nous crie soudainement de continuer en corde tendue. Cette fois-ci, pas de relai. Dès qu’il est 50m au-dessus de nous, nous grimperons tous les trois en même temps. Si l’un tombe, tout le monde déguste. Oui mais attend… si on reste comme ça, ça veut dire qu’on va devoir escalader côte à côte avec Alex ?? « Alex, vite, fait des anneaux de buste avec ton bout de corde pour qu’on ne grimpe pas en même temps ! ». A peine le temps de nouer les anneaux qu’il est déjà en corde tendue et que Didier l’invite à grimper. Je le suivrai quelques mètres en dessous.
Nous arrivons enfin à sortir de la cheminée. Maintenant que nous sommes sortis de cette grosse fissure, nous retrouvons de l'escalade un peu plus traditionnelle. Le soleil qu’on attendait tant a été depuis remplacé par des nuages et un bon vent frais comme on l’aime. Nous finissons tout de même à profiter d’un endroit protégé par le vent pour faire une pause repas au bord du vide avec une belle vue sur le vallon des bans.
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Il est déjà 14h30, chaque relai a pris énormément de temps et il est temps de voir la réalité en face : nous tirerons des rappels depuis la brèche pour redescendre car nous n’aurons jamais le temps de longer l’arête. Dernière ascension donc pour la rejoindre, avec tout de même une traversée qui ressemble à une arête et surprise, une grosse désescalade assez impressionnante (nous apprendrons plus tard qu'on aurait d'ailleurs pu la contourner...).
Tumblr media
Didier part en premier pour cette désescalade, et nous attendons de nouveau avec Alex depuis notre dernier relai sur une « plateforme » des plus inconfortables. Mes pieds sont à moitié dans le vide, vu le manque de place nous sommes casque contre casque avec Alex, avec qui nous grelotons de concert à cause du vent. Nous arrivons enfin à l’échappatoire vers 16h-16h30. Il nous aura donc fallu quasiment 8h pour faire la moitié de la course…
Je suis le premier à descendre en rappel. Il faut trouver un relai intermédiaire car nous n’aurons pas assez de nos 50m pour tout descendre. Je trouve de vieux pitons rouillés et m’y vache. Alex me rejoint et n’est pas du tout rassuré quand il voit l’état de notre point d’encrage. Quand Didier descend à son tour, il s’arrête plus haut que nous … sur le bon relai… Oups… Heureusement qu’il y avait ce vieux relai tout de même car sinon je ne sais pas ce que j’aurais pu faire. Nous arrivons sur un plateau et cherchons le point qui permettra de réaliser notre dernier rappel.
Il est 18h30. Un rappel de 50m et quelques poussières grâce à l’élasticité de la corde. Je retrouve donc mes coéquipiers au fin fond d’une fissure en bas du rappel, et pendant que je me libère de la corde, Didier nous dit de ne surtout pas lâcher la corde. On ne sait pas combien de mètres au dessus de nos tête elle sera si nous la lâchons. La corde a dû s’accrocher en haut, et nous galérons tous les trois pour refaire descendre la corde.
Une dernière épreuve nous attend : un névé "assez pentu avec des cailloux pointus en dessous" avant d’enfin pouvoir nous déséquiper. Trois hommes, trois techniques ! Didier nous assure avec la corde. Descente sur le cul pour Alex, sur les pieds en mode « descente en rappel » pour moi, et pour Didier ce sera avec le piolet. Il est 19h30 et nous pouvons enfin nous désencorder.
Tumblr media
Le sentier qui redescend au refuge que nous voyions si bien depuis le haut de la montagne n’est plus si facile à trouver. Nous galérons dans des pierriers, traversons des petits torrents jusqu’à enfin le retrouver. Nous arrivons enfin au refuge à 21h. Cette fois-ci le refuge affiche complet. Alors que les nouvelles cordées sont prêtes à se coucher, nous profitons d’un bon repas (omelette au fromage et tarte à la myrtille). Un peu avant 22h, nous entamons notre descente vers le parking, de nouveau à la frontale. Au final, on ne saura pas à quoi ressemble cette rando ce jour.
Nous arrivons exténués un peu avant minuit au camping d’Ailefroide. Une sacrée aventure même si nous n’avons pas pu longer l’arête de Coste Counier, avec tout de même entre 300 et 400m de dénivelé à escalader en grosses godasses ! Nous n'aurons pas fait tout ce qu'on voulait mais nous aurons beaucoup appris et pratiqué!
Merci à Didier de nous avoir entrainé là-dedans (même s'il est vrai que pendant que tu partais en premier et qu'on grelotait, on t'a peut être un peu insulté) et merci à Alex qui voulait plutôt aller marcher sur un glacier !
0 notes
clemintheworld · 3 years
Text
Arête des cosmiques
20 juin 2021 à 7h10 : la première benne nous emmène, Jerem, Razzo, Rémy et moi, en direction de l’aiguille du midi. Nous sommes peu nombreux dans cette benne, la météo semblant très (trop) fluctuante. En quelques minutes, nous nous éloignons de Chamonix et atteignons le point culminant : 3842m. A la sortie de la benne, le staff répète en boucle « attention aux orages ». C’est parti la course de l’arête des cosmiques.
Tumblr media
Nous traversons une passerelle à ciel ouvert, de quoi nous donner un avant-goût des conditions qui nous attendent. Nous voyons à peine le relief qui nous entoure, nous avons perdu bien des degrés, et le grésil nous fouette le visage. Alors qu’il n’y a pas un brin de vent à Chamonix, des rafales à 70km/h nous percutent à la sortie de la benne. Cette course peut s’avérer rude.
Nous avançons dans les tunnels et nous préparons à l’abri du vent. Après la mise du baudrier, des crampons et après avoir vérifié qu’aucun nœud ne s’était fait dans la corde, je m’accroche à Rémy, mon leader de cordée. Il m’inspecte : nœud au baudrier, façon de serrer nos anneaux de corde, matériel à notre disposition. L’ambiance est très solennelle dans ce couloir et seuls le vent et les crampons des autres alpinistes venus braver la montagne y résonnent.
Tumblr media Tumblr media
7h50 : nous sommes prêts. Nous franchissons la porte qui nous emmène sur une crête enneigée et je prends ma première claque. Malgré la visibilité réduite, il n’est pas difficile de se rendre compte du vide de part et d’autre de mon corps. A peu près 300m à ma droite, et 2,8km à ma gauche. Pas le droit de vaciller.
Les pas sont lents, précis. Je rentre dans ma bulle et me concentre sur le pas d’après. Pied gauche, pied droit, piolet. Recommencer. Passée cette crête, la pente se fait plus douce et nous voilà arrivés sur le glacier sous l’aiguille du midi. Nous marchons silencieux en direction de l’arête des cosmiques, jusqu’à ce que la cordée qui nous suit crie « crampon perdu ». C’est à mon partenaire de cordée… ça promet ! Le temps qu’il se rééquipe, j’en profite pour observer le paysage qui m’entoure. Le mouvement des nuages me laisse entrevoir les pointes Lachenal, la contamine grisol ou encore le mont blanc du tacul.
Tumblr media
Nous repartons et entamons l’ascension sur la pente enneigée. C’est à l’abri Simond que tout commence vraiment : finie la marche sur glacier, il va falloir ranger le piolet et commencer à mettre les mains sur le rocher. Le premier de cordée monte en tête et m’assure depuis le haut. Miraculeusement, la météo s'améliore au dessus de notre tête. Au loin, certains massifs sont encore bien dans les nuages quand nous pouvons profiter de rayons de soleil. Le paysage qui m’entoure défile et la course s’enchaine : escalade, descente en rappel, marche dans des pentes enneigées voire glacées. Régulièrement, le vent me tabasse et je me m'accroche autant que possible à la roche pour ne pas m'affaler.
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Certains passages sont vertigineux. Encore une fois, le moindre faux mouvement peut entrainer mon partenaire et moi plusieurs dizaines de mètre plus bas. J’ai l’impression d’être un héros de la mythologie dans un périple pour venir défier un Dieu au sommet de la montagne.
Tumblr media
Dernière voie. Mes camarades passent en 1er et me voilà dernier à gravir cette dernière falaise. Le tonnerre retenti au loin : il est vraiment temps de rentrer. En me faufilant dans une brèche, c’est à mon tour de perdre un crampon. Sacrée cordée… Rien à faire d’autre que de le voir dégringoler et espérer qu’il s’arrête à temps. Ouf, il se bloque quelques mètres plus bas. Le temps de désescalader pour le récupérer et l’accrocher à mon baudrier, me voilà reparti pour rejoindre le sommet. C’est presque terminé, nous sommes à côté du bâtiment. Quelques derniers pas à longer le vide, et nous voilà devant l’échelle qui nous ramène en sécurité à l'aiguille du midi.
Tumblr media
13h. Retour à la benne. Le staff nous indique qu’il n’y a plus que des bennes qui descendent à cause de l’orage imminent. La course est terminée. Me voilà un tout petit qui veut chercher à jouer dans la cour des grands.
Tumblr media
0 notes
clemintheworld · 12 years
Text
Santa Fe
Dimanche, 4h du mat', les filles de la chambre rentrent de boite, tandis que je m'apprête à partir prendre mon bus pour l'aéroport. Le bus se remplie vite (ce qui est étonnant à 5h un dimanche) et il y a déjà une odeur de friture. Pas très agréable de bon matin. J'arrive bien évidement trop tôt à La Guardia. Alors pour passer le temps, je prend un petit dej' à Dunkin' Donuts. Erreur, je n'aurais pas dû prendre un café large. J'avais oublié que les français et les américains n'avaient pas la même notion des quantités. Au moins, réussir à le finir m'occupe, et une fois terminé, il est l'heure d'aller s'enregistrer. En allant au comptoir d'American Airlines, je lis sur un panneau d'affichage "god bless our troups". Vive l'amérique les amis.
Me voilà une nouvelle fois up in the air pendant 4h. Juste avant d'arriver à Dallas, je me dis que les Etats Unis, c'est un peu comme si quelqu'un avait joué à Sim City. Tout est carré. Les champs, les lotissements. Les maisons sont bien ordonnées. Un peu comme ca. 
Tumblr media
Et on peut translater cette image dans toutes les directions. De temps en temps quand même, on voit un gros carré un peu différent. Le gros centre commercial. Et on recommence le même schéma.
Après encore quelques heures d'attente à Dallas et son univers impitoyable, me voici reparti pour un peu moins de 2h d'avion pour Santa Fe. Un petit avion ce coup çi, avec 3 fauteuils par rangée. Le voyage est court, mais intense. Beaucoup de turbulences vers Santa Fe, le genre répétitif qui devient désagréable. Puis, à peine quelques secondes avant de toucher la piste d'attérissage, le pilote relance les moteurs à fond et on repart dans les airs. L'atterrissage raté, c'est gratuit ! Après un 2ème petit tour des environs de Santa Fe, nous arrivons dans un tout petit aéroport. Après encore une petite demi heure de shuttle, me voici à l'hôtel.
Tumblr media Tumblr media
Premier dîner à l'hôtel. N'ayant pas très faim, je cherche un plat par trop cher. Trompé, je me retrouve avec 4 assiettes devant moi. Je n'ai pas eu le temps de prendre une bouchée qu'une serveuse arrive déjà pour me demander si tout se passe bien. Ils ont peur de demander une fois qu'on a goûté ? Il y en a trop, et je n'arrive pas à finir. On ne me le propose pas, mais la famille d'à côté récupère les restes de leur repas dans un doggy bag. On m'apporte l'addition et je n'y comprend rien à leur pourboire. Le repas est à 14$, et sur le ticket il y a la place pour écrire les tips que l'on veut donner. Alors j'écris 2$, je pose ma carte et un billet de 10$. Mais on commence à m'expliquer que les tips pris sur la carte et les tips en cash ne sont pas les mêmes (et ne reviennent pas au mêmes personnes). Au revoir le billet de 10$, je ne reverrai pas. 25$ donc ce premier repas...
Pendant la semaine, c'est la "routine": conf dès 8h du matin, grosse pause avec des gros gâteaux, re-conf, repas à volonté, re-re-conf, re-pause avec des cookies, re-re-re-conf. Le soir, nous en profitons pour goûter à des spécialités du coin. Et c'est très mexicain. Enchilladas, tortillas, fajitas, burritos, et ... ca pique !! Ok, la sauce rouge, c'est pas du ketchup.
Le dernier jour, je profite un peu et vais faire un tour en ville. On me conseille d'aller voir la plus vieille église de la ville, de type très mexicain. Mais je me perd (c'est pas comme si toutes les rues étaient parallèles et perpendiculaires entre elles). Je me retrouve sur la Canyon Road, qui est uniquement bordée de galeries d'art. Très peu de voiture sur cette route. J'entend seulement les coups de balai passés devant les galeries par des jeunes pour certainement quelques malheureux dollars. 
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Je retourne dans la ville. Je trouve enfin la vieille église et la plus vieille maison de la ville. Sur le kiosque de la place principale, des enfants chantent devant des policiers à cheval. 
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Dernier soir, nous allons manger un dernier morceau en ville, sur la terrasse d'une pizzeria. Nous prenons des petites pizza car on se dit "petit chez eux = gros pour nous". Sauf Abdoulaye qui en prend une grande. La petite aurait suffit.
Tumblr media
Samedi matin, retour à NYC pour 2 jours. 
0 notes
clemintheworld · 12 years
Text
NYC
Vendredi, départ à midi pour une conférence. Cette fois ci à Santa Fe, au nouveau mexique. A moi la traversée de l'atlantique. Huihui, Abdoulaye et moi prenons la compagnie XL airways. Et ce n'est pas pour la place entre 2 sièges qu'elle s'appelle XL. Après quelques heures de train et plus de 8h de vol, nous arrivons enfin à JFK Airport. Première étape, faire tamponer le passeport pour avoir le droit de passer de l'autre côté. Premier contact avec l'américain. Je ne comprend rien à ce qu'il raconte. Oulalala, il faut se remettre à écouter et comprendre leur accent. L'agent me raconte sa vie en me disant qu'il doit changer de paire de lunette et me demande quelle est la marque des miennes. Moi qui m'attendais à un contrôle strict. Après qu'Abdoulaye soit passé 3 fois par la case douane (à cause du formulaire mal rempli je crois), nous devons rejoindre Manhattan. Notre auberge de jeunesse est au nord ouest de central park. Nous avons le choix entre le train, ou une navette. Nous décidons de prendre une navette pour rejoindre l'hôtel. Navette qu'il faudra encore attendre 40 minutes à l'aéroport. Il est tard, et je commence sérieusement à lutter pendant le trajet. Le vieux couple français à ma gauche se plaint. Tandis que ma  voisine de droite écoute de la musique. Puis elle se met à sourire en regardant par la fenêtre. Les tours illuminées de Manhattan se dressent devant nous. Je comprend alors son sourire. Avec les détours faits par le chauffeur pour déposer les personnes dans les différents hôtels, nous avons droit à une visite de Manhattan downtown, la partie sud de l'île. Impossible de voir le haut des immeubles depuis le van. Il est minuit passé, vendredi soir, les rues sont pleines de monde. Je rêve de me perdre dans les rues. Mais il est presque 6h du mat' dans ma tête, donc la fatigue l'emporte. Nous voici à l'hôtel, je suis dans un dortoir de 6 personnes. Des américains bourrés me parlent, mais là encore je ne comprend pas, mais parce qu'ils sont bourrés je pense. La nuit est longue. J'entend régulièrement les sirènes des voitures de police et la circulation. Le bruit n'arrête jamais. 
Après cette première nuit agitée, il est temps de croquer la pomme. Première étape, le métro. Après 2 changements, me voilà au world trade center. Je m'attend à un espace sans tour. Mais ca a bien changé, puisque les 2 nouveaux grattes-ciel ont bien avancé. En allant au parc mémorial 9/11, je comprend qu'il faut en fait réserver longtemps à l'avance pour y avoir accès. Pas pour cette fois donc.
Tumblr media
Je continue alors vers la pointe sud de l'île, pour observer la statue de la liberté. Enormément de personnes attendent pour aller dans les ferrys qui ammènent à la statue et à Ellis Island. Plus de 2 heures d'attentes. Je change donc de direction et m'enfonce de nouveau dans les immeubles de Manhattan. Direction Wall Street. 
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
J'aperçois de loin le Brooklyn Bridge. Je rejoins la baie et ses quais autrefois utilisés comme repère par la mafia. 
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Puis je me perd dans Chinatown. Le dépaysement est total. Malgré les immeubles de type américain, plus rien n'est écrit en anglais. Après quelques rues, je tombe sans le vouloir sur la rue qui représente réellement Little Italy. La rue est piétonne, et les terrasses sont pleines. 
Tumblr media Tumblr media
Mais il est temps d'en prendre plein la gueule. Je suis là pour me prendre une claque. Alors pour ça, je remonte en métro jusqu'à l'Empire State Building. On me propose (en français) de rentrer par "une autre porte de l'empire state building, mais c'est un ticket plus cher, qui comprend une vue virtuelle 3D de la ville. En plus il y a actuellement 2h d'attente pour monter juste sur l'empire state building, alors que là on te fais monter directement". Mouwé... pas convaincu, je décline l'offre, et je tente la porte principale pour aller en haut du building. 15 minutes d'attente seulement. Oufff, heureusement que je n'ai pas pris l'autre "offre". Pour nous faire patienter jusqu'à l'ascenseur, quelques tableaux montrent la construction du gratte-ciel. Puis direction le 86ème étage. Impressionnant.
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Après une petite pause Burger King (la serveuse n'a pas compris ma commande, eh hop Clément, remballe ton anglais), il est temps de s'engoufrer dans time square, avec Spiderman, Bob l'éponge et bien d'autres super héros.
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Encore un tour de métro pour la prochaine visite : le musée de Guggenheim, à l'est de Central Park. Beaucoup de personnes à l'entrée attendent sans faire la queue. Il est plus de17h et dans un peu plus de 30 minutes, le tarif devient "give what you want". Je décide de ne pas attendre. On me dit à l'entrée que la galerie principale (la fameuse hélice) est fermée pour cause de changement d'exposition. Dommage. Je profite donc des salles annexes. Toute une partie est une expostion de Francesca Woodman, photographe américaine qui s'est suicidée à l'âge de 21 ans.
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Soudain, le calme du musée prend fin. Toutes les personnes qui attendaient de pouvoir payer leur entrée moins chère sont arrivés.  Il est temps de m'enfuir dans Central Park. Et après une grosse journée dans les rues, c'est bon de revoir un peu de vert. Et d'être au calme! Je contourne le réservoir (le plus gros lac de Central Park) tout en observant les buildings au loin. Je m'assois enfin pour lire et me reposer tandis que derrière moi, des dizaines et des dizaines de personnes suivent une troupe de théâtre qui s'arrête par ci par là dans le parc pour jouer du Shakespeare. 
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Cette première journée était épuisante. Mes jambes sont contentes de s'arrêter.  Après un KFC (qui m'a en fait dégoûté), retour à l'hôtel. Je papote avec un américain dans la chambre qui me dit qu'il vient de Santa Fe, quelle coïncidence, c'est ma prochaine destination ! Il me dit qu'il n'y a rien à y faire et qu'après NY, je vais surement m'ennuyer. Bon de toute façon, j'y vais pour le boulot, c'est peut être mieux comme ça ! 
Fin de la première journée
0 notes
clemintheworld · 12 years
Text
København - dag 2
Première journée tous ensemble. Bien évidement, j'ai vu la veille sans le savoir ce qui est à peu près prévu pour la journée. Balade dans les rues commerçantes, dans le port, la citadelle, la petite sirène. Le tout avec des potes pas vus depuis longtemps ! Et le ciel bleu en plus.
En remontant vers la ville, le long des berges, nous nous arrêtons sur la place Amalienborg, où nous trouvons les palais où vit la famille royale.Les gardent se font mitrailler par les touristes. Je me demande si je vais finir fusillé si je n'arrête pas de les suivre pour prendre mes photos. Il est midi, la relève arrive.
Tumblr media Tumblr media
Retour à Nyhavn. Je vous avais dit que j'adorais cet endroit? 
Tumblr media
Nous nous enfonçons de nouveau dans la ville. Il est temps d'avoir un point de vue sur la ville, alors nous montons dans la tour. Aux toilettes un peu vieillots.
Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Nous ne restons pas longtemps sur le toit. Trop de vent glacial. En redescendant, nous nous arrêtons voir l'exposition du moment.
Tumblr media
Pour le soir, un met local nous attend. Le sild. Du Hareng mariné et "sorte de mayonnaise". A faire passer avec des Carlsberg. 
Tumblr media
0 notes
clemintheworld · 12 years
Video
youtube
Évadons nous.
0 notes
clemintheworld · 12 years
Quote
To travel is to live
Hans Christian Andersen
0 notes
clemintheworld · 12 years
Text
København - dag 1
Mercredi 28 décembre, 5h, direction l'aéroport pour m'envoler à Copenhague. Mon arrivée sur le sol danois est prévue à 9h. Je dois retrouver Anthony, Fanny et Julie à 18h30 à la gare centrale, pour ensuite aller chez Bertrand et Anne à 20h. Une grosse journée d'exploration solitaire m'attend. J'arrive à l'aéroport de Kastrup. Une fois dans le train qui m'emmène dans le centre de la capitale, je me demande si j'aurais dû composter mon billet, et si je suis assis à une bonne place car un signal lumineux au dessus des sièges indique un mot qui ressemble à "réservé". La seule chose que je sais, c'est que je suis paumé. Content d'arriver à la gare centrale. Je dépose mon sac pour la journée, je retire des couronnes danoises, et je suis parti, muni de mon appareil photo. Je fais un tour dans la gare, en recherchant le point de rendez vous que j'ai proposé aux autres à 18h30, mais je ne trouve pas l'horloge dont je leur ai parlé. Ca commence bien. Bon ... on verra au moment voulu.
Mes premiers pas dehors. Il fait froid et il y a beaucoup de vent. Copenhague m’accueille avec une fine pluie. Pas de quoi m'empêcher à parcourir la ville. Je n'ai pas encore regardé la carte de la ville, alors je prend une direction au hasard. Je me retrouve sur la place de la mairie. Au moins, j'ai pris la bonne direction. Je suis étonné du nombre de Macdonald, de 7eleven et de Burger King que je croise en quelques minutes.
Tumblr media
   Puis je m'enfonce dans les rues piétonnes.
Tumblr media Tumblr media
Je croise alors un garde royal qui surveille l'entrée du Lego store. Impossible de ne pas s'y arrêter. La visite du magasin s'impose. 
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Malgré mon envie d'ouvrir une boite, de renverser les lego au sol, m'asseoir et construire le vaisseau impérial Star Wars, je ressors, et continue la visite de ville. J'arrive alors à nyhavn, le port que je venais de voir en lego. Le charme opère. Ses bateaux, ses immeubles colorés et ses restaurants. Un bâtiment pour charger, décharger et stocker les cargaisons des bateaux, est devenu un hôtel coûteux.
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
Je continue mon chemin le long des berges. Certainement pas la meilleure idée avec ce vent. Mais je ne capitule pas. J'imagine un loft donnant sur le port (puis je me souviens de mon salaire, et j'essaye d'oublier).
Tumblr media Tumblr media
J'entre dans une citadelle, sans le savoir. Il est midi pile. Des soldats à l'entrée. Au garde à vous. Le supérieur crie. Ils se mettent en marche. Je me demande si j'ai le droit d'être là. D'autres touristes prennent des photos... ouf, c'est bon. Après un tour à l'intérieur de la citadelle, un tour sur les remparts.
Tumblr media Tumblr media
Je suis proche de la petite sirène. Elle ne m'appelle pas mais je sais qu'elle est là. Alors j'y vais. Certains disent que c'est la chose à voir à Copenhague. D'autres, au contraire, la détestent. Sans avis, je prends quelques photos pour dire que j'y étais. Peut être aurais-je été plus charmé si des hangars n'étaient pas en arrière plan. 
Tumblr media
La faim devient importante. Mais je me suis trop excentré du centre et il n'y a rien. Alors j'y retourne. Je vais plus vite qu'à l'aller. Je veux vite me protéger du vent dans des petites rues, quitter le port. Tout parait cher, et je ne sais quelle spécialité manger... alors je finis là où j'ai des repères. Macdo... Le caissier me parle dans un anglais parfait, et rapide. Un peu trop même. Il me met mes sandwichs dans un sac. Alors je me dis que j'ai jamais demandé "à emporter". Je m'assois et me rends compte que tout le monde à des sacs. Étrange de gaspiller autant de sacs. Quitte à ne pas manger danois, j'aurai au moins appris quelque chose sur la version danoise du fast-food. Mais c'est pas l'heure de se poser des questions, mon ventre hurle. J'ai du mal à tenir le burger, je ne sens plus ma main tellement j'ai froid. 
En sortant du "restaurant", je cherche un plan pour ne pas passer le reste de l'après-midi à l'extérieur. Alors je me dirige vers le Statens Museum for Kunst, un musée d'art. Sauf qu'il faut encore une fois que je traverse la ville, ses rues piétonnes et ses parcs. Encore quelques photos du Rosenborg Slot, chateau qui se trouve sur mon chemin, et je serai au chaud.
Tumblr media
Je passe les quelques heures d'attente qu'il me reste dans le musée. Je n'ai jamais autant lu les commentaires des tableaux dans un musée pour y rester un maximum de temps. 
Lorsque je ressors, il fait nuit. Les lumières flottent au dessus des routes. Je commence mon retour vers la gare. Il me reste encore un peu de temps avant le rendez vous avec les autres. Je décide en chemin de retourner à Nyhavn, pour voir le canal de nuit. Mais je me perd. Je perd du temps, je ne sais plus où je suis. Je demande mon chemin à un couple, qui me dit que je suis à côté de la station "...". Impossible de comprendre ce qu'ils racontent sur le moment. Je comprendrai plus tard que c'était Nørrebro, l'une des stations principales de la ville. Je n'étais pas si loin du nyhavn au final. Ils m'indiquent le chemin pour la gare centrale, et sont étonnés d'entendre que je veux y retourner à pied. 
J'espère pouvoir voir la ville illuminée. Mais les bâtiments le sont très peu, voire pas du tout. A Copenhague, il ne faut pas s'attendre à voir les monuments briller dans la nuit, ils se couchent en même temps que le jour. Seule la mairie fait office d'exception.
Tumblr media Tumblr media
J'arrive à temps pour le rendez-vous. Julie attend, mais Anthony et Fanny sont absents. Pourtant, ils étaient censés arriver avant ...Alors on les appelle. Ils sont bien à côté d'une horloge, et d'un macdo, comme nous. Dans une gare, comme nous. Mais pas dans la même... Nous nous retrouvons enfin dans une même gare. Et nous arrivons à trouver l'appartement de Bertrand et Anne. Mission accomplie.
0 notes
clemintheworld · 12 years
Text
I was lost in translation
Après déjà plus de 2 mois en France, je continue à penser régulièrement au Japon. Mes premiers pas, perdu sur le sol japonais, la découverte de mon premier labo, ma vie en résidence universitaire internationale, les cours de japonais, le club Niji No Kai, les soirées izakaya et all night karaoke, la première fois que je suis allé à Kamakura avec sa plage, ses temples et son bouddha géant, mon voyage en fin de stage, la gorge nouée au musée de la paix à Hiroshima et face au dernier bâtiment qui a résisté à LA bombe, la merveilleuse île de Miyajima, les geishas marchant dans les vieux quartiers de Kyoto, mon admission en thèse, mon arrivée dans le 2ème labo, ma courte vie à Kabukichou, toutes les rencontres que j'ai pu faire (les gaijins de Waseda, de Todai, et celui de Keio), l'escapade à Nikko, la semaine à Sapporo avec David Louis et Maréva, mon road trip avec Sergey et Jenya dans les alpes japonaises, les matsuri et feux d'artifices où tout le monde fait hééééééé, l'agréable ambiance des temples et sanctuaires, les sushis, les ramen, toute la nourriture japonaise en fait (sauf le natto!), les restaurants, l'acceuil des cuisiniers à coup de Irasshaimaseeeee, mes (nombreux) coups de gueule, et encore bien des souvenirs défilent dans ma tête.
Tumblr media
Tokyo. Une ambiance unique plane dans cette ville. Tous ses salarymen en costume, ses métros et trains remplis, ses lumières dès la tombée de la nuit, ses marchants qui crient pour faire venir les clients, ses grattes-ciel et ses immeubles en sales états. J'ai l'impression d'avoir pas mal râlé et ramé dans cette ville. Trop bruyant, trop grand. Une part de moi apprécie de s'en être éloigné. Et pourtant... et pourtant... et pourtant une autre partie de moi veut encore se perdre dans ses quartiers.
Tumblr media
Certains m'ont demandé si j'allais continuer à écrire, faire un "clemabesançon". Et bien voilà Clem-in-the-world car je compte bien continuer à bouger, faire de la photo, et raconter des petites histoires dès que j'en ai, que ca se passe à côté de chez moi ou pas. 
Alors adios ClemaTokyo, et longue vie à Clem-in-the-world
0 notes
clemintheworld · 12 years
Quote
Musashi: "J'aimerais aller dans une foule d'endroits éloignés, me rendre à l'autre bout de Kyushuu, voir comment vivent les gens à Nagasaki, sous les influences étrangères. Je brûle de connaître la nouvelle capitale que le shogun est en train de bâtir à Edo, les grandes montagnes et rivières au nord de Honshu. Peut être qu'au fond de moi, je ne suis qu'un Vagabond" Koetsu: "Vous n'êtes nullement le seul. C'est tout naturel, mais il faut éviter la tentation de croire que vos rêves ne pourront se réaliser que dans quelque endroit lointain. Si vous le croyez, vous négligerez les possibilités de votre environnement immédiat. La plupart des jeunes gens agissent ainsi, je le crains, et deviennent insatisfaits de leur existence."
La Pierre et le Sabre, Eiji Yoshikawa
0 notes
clemintheworld · 12 years
Photo
Tumblr media
A sanctuary in Ai-no-kura, a world heritage village in the Japanese Alps
0 notes