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Laver Cup : exhibition, compétition pérenne ou trip de GoAT ?
Introduction
Roger Federer est plus obsédé que moi par l'histoire du tennis. En l'occurrence, lui il pense surtout à quelle empreinte il va y laisser. Le tennis a tellement d'anecdote à partager que Max Gallo aurait pu se faire bien plaisir sur le sujet. Doyenne des tournois du Grand Chelem, Wimbledon a été inauguré en 1877. Première compétition par équipe, la Davis Cup a connu sa première édition en 1900. 1900, c'est bien rond. C'est comme 1515, ça se retient bien.
Quelques éléments de comparaison avec d'autres sports pour te donner un peu de culture à tartiner lors de tes dîners saucisson reblochon champagne :
* pour les amateurs de MPG, la première Coupe de Monde de foot en 1930 a été remporté par l'Uruguay avec un certain Suarez, attention à ne pas confondre avec le cannibale du Barca. La première Champion's League date elle de 1955. Déjà remporté par le Real Madrid, club supporté et financé alors par Franco. D'aucuns disent que le généralissime était un grand fan des abdos de CR7. Badr Hari like this aussi.
** pour les amateurs de vélo pas cher du boncoin point fr, le premier Tour de la France date de 1903 et le premier championnat du monde sur route date de 1927. A l'époque on se dopait à l'alcool. True story. Je me tape déjà des barres en te voyant googler "alcool doping cyclix true ?".
* enfin pour les mecs énormes et ballec, la première Coupe de Monde de rugby date de 1987. Oui, c'était il y a seulement 30 ans. Pas si énorme finalement. Mais un chiffre rond quand même.
Ok mais tout cela ne t'explique pas pourquoi Federer a voulu créé une nouvelle compétition en 2017. Commençons notre article en 5 parties.
Partie 1 : Alors pourquoi Federer a créé la Laver Cup ?
Le tennis est un sport avec une histoire centenaire. Toutefois, l'ère "Open" est assez récente. Avant l'année 1968 (c'est la date du début de l'ère Open, tu le saurais si tu avais lu les précédents articles avec plus de concentration), les professionnels du tennis n'avait pas le droit de jouer de tournoi de Grand Chelem. C'était fermé. Closed quoi. Pour l'anecdote le seul joueur du tennis a avoir réussi le Grand Chelem calendaire pendant l'ère Open s'appelle... Rod Laver. C'était en 1969. Depuis aucun joueur n'a réussi. Djokovic a bien remporté les 4 tournois du Grand Chelem consécutivement. Mais c'était à cheval sur les années 2015 et 2016. D'ailleurs, le Djoker n'a plus remporté de tournoi du Grand Chelem depuis cet exploit. Ca se dit comment burn-out en serbo-croate ?
Rod Laver a donc réussi la où le grand Roger a échoué. "The Rocket", surnom de l'australien pour sa vélocité sur le terrain a également réalisé le Grand Chelem en 1962. Pourtant Rod ne remportera plus aucun titre du Grand Chelem entre 1963 et 1969. Burn-out également ? Non, Rod est passé pro entre temps. Il n'a donc plus le droit de participer aux tournois du Grand Chelem, réservés aux amateurs. Drôle d'idée. Personne ne se dit "Super, on va jouer la coupe du monde de foot sans les pros." Peut-être que Nolan Roux finirait ballon d'or dans ces conditions. De 1962 à 1968, que des Nolan Roux gagne les grands chelems de tennis. Cinq années de purge. 20 tournois du Grand Chelem sans Rod donc. Le palmarès de la fusée ne serait sans doute pas bloqué à 11 tournois du Grand Chelem. Avec ses deux Grand Chelem calendaire de 1962 et de 1969, l'australien fait le pont entre l'ancien et le nouveau monde, entre l'avant et l'après ère Open, entre les Targaryen et les Stark. Qui dit GoT ?
Tu trouveras sur contrepied un article sur le GoAT du tennis. Si cela t'intéresse tu peux le lire. Sinon, pour résumer **SPOILER ALERT** le GoAT du tennis c'est Federer. Le GoAT d'aujourd'hui. Tu l'as compris, celui d'hier c'était Rod Laver. Roger est de la même espèce que les Michael Jordan, Michael Schumacher, Michael Phelps, Michael Ali, Michael Pelé et Michael Bolt. Une histoire de Michel en quelque sorte. Des champions inégalés dans leur discipline. Federer est fasciné par le thème du GoAT du tennis, ça le rend véritablement chèvre. Federer connait par cœur tous les records du tennis. Il fait toujours semblant de les découvrir quand un journaliste évoque le sujet. #Actorstudio. Evidemment, il connait et respecte tous ses prédécesseurs. Les champions qui ont fait l'histoire de son sport. Je pense notamment à Agassi, Sampras, Lendl, McEnroe, Borg, Villas et Connors. Tous respectent Rod Laver, le plus grand de tout les temps. Ca se dit comment en anglais ça ? The Greatest of All Time. Un indice se cache dans mon gras.
Partie 2 : Très bien merci pour ce moment d'histoire. Mais c'est quoi au juste la Laver Cup ?
La Laver Cup c'est en cinq bullet points :
1. une compétition où s'affronte les 6 meilleurs joueurs d'Europe (Team Europe) contre les 6 meilleurs joueurs du Monde (Team World). Déjà depuis quand l'Europe ne fait plus partie du Monde ? Théoriquement ça devrait être "Team Europe" vs "Team World moins l'Europe". Mais bon ça ne semble gêner personne. Respectons un peu les ensemblistes. Merde.
2. une compétition sur 3 jours, positionnée juste après l'US Open et la demi-finale de Coupe Davis. Chaque jour, on y joue 3 simples et 1 double. Tous les matchs sont tirés au sort. Je te vois venir. Oui, les équipes de double sont constitués avant le tirage au sort. Sinon quelle probabilité de retrouver Roger et Rafa dans la même équipe ?
3. une compétition ou l'enjeu augmente crescendo comme dans un bon thriller de Fincher. Un point par victoire le premier jour, deux points le jour 2. Trois points le jour 3. Ca ressemble aux règles des paris sur Scorecast pendant l'Euro. Désolé pour les souvenirs Matt. Pour augmenter le suspense, le troisième set se dispute sous un format de tie break en 10 points. Plus facile de sauver des balles de match dans ces conditions. Comme Roger contre Kyrgios lors du match décisif.
4. une compétition organisée par Roger donc. Avec les sponsors de Roger (Rolex, Nike, Mercedes, JP Morgan). Et donc, une compétition remportée par Roger, qui gagne le match décisif contre Kyrgios. Nick a d'ailleurs pleuré comme un gros bébé après cette défaite. Nick aimerait finalement le tennis ? Etrange, vous avez dit étrange.
5. une compétition où les 12 joueurs sont sélectionnés à partir de leur classement ATP et à la discrétion de leur entraineur (par McEnroe pour Team World et par Borg pour Team Europe). En résumé, si t'es taupe 10 tu vas à la Laver Cup. Si tu es considéré comme le crack de demain, comme Shapovalov, tu vas également à la Laver Cup. Si tu as une tête de victime comme Bautista Agut ou Carreno Busta, tu ne vas pas à la Laver Cup. Faudrait peut-être l’appeler la Darwin Cup. Bon, j’avoue que j'ai quand même du googler leur nom aux deux espagouins pour ne pas me tromper dans leur orthographe...
Je suis vicelard. Je viens de répéter plusieurs fois le mot "compétition", et doucement l'idée s'imprime dans ta tête. Une petite idée qui fait tranquillement son chemin. Parce que oui, la Laver Cup n'est pas une exhibition. Ce n'est pas pour autant un tournoi officiel de l'ATP. Mais attention à la fausse équation, "tournoi ATP avec distribution de points ATP = prestige".
Partie 3 : Non, la Laver Cup, pas la première compétition non officielle qui suscite de l'intérêt
Nadal numéro 1, Federer numéro 2, la fin d'année va être palpitante avec une lutte pour le trône de fer en mode vintage. Toutefois, pas de lutte pour la première place mondiale à Prague. Du coup, j'entends crier à l'exhibition. Un trip de GoAT pour tennisman et public fortunés. Faire jouer Nadal et Federer dans la même équipe de double c'est forcément une idée de Nike. D'ailleurs le tennis est un sport individuel. Alors évidemment, si la Laver Cup est une épreuve par équipe, c'est forcément une exhibition. C’est vrai, tes arguments son recevables. Je voudrais donc te parler de plusieurs contre exemples pour prendre un peu de recul, c'est parti.
* la Coupe du Grand Chelem. La dernière édition a eu lieu en 1999. Comme la Laver Cup, ce n'était pas une épreuve officielle, sans point ATP à la clé. Pourtant, en 10 ans d'existence à Munich le palmarès est impressionnant : Sampras l'a remporté 2 fois, un record. D'autres cadors comme Becker, Korda, Ivanisevic et Rios s'y sont imposés, que des vainqueurs de GC ou des number une. J'adorais la Coupe du Grand Chelem pour trois raisons. Premièrement, la compétition avait lieu c'était en décembre, au moment ou il n'y avait plus de tournoi ATP à se mettre sous la dent. Deuxièmement, les joueurs étaient sélectionnés selon leur résultat en Grand Chelem. Du coup, on pouvait retrouver certains joueurs ayant réalisé une ou deux "perfs" en Grand Chelem avec un classement moyen. Genre Byron Black, le zimbabwéen. Troisièmement, c'était le tournoi avec un énorme chèque pour le vainqueur. Cela me faisait rire qu'un tournoi non officiel rapporte deux fois plus qu'une victoire en Grand Chelem. En résumé la coupe du Grand Chelem est un tournoi non officiel, remporté par plusieurs noms prestigieux, et permettant d'empocher un max de brouzouf. Tu commences à comprendre.
** la World Team Cup. La dernière édition a lieu en 2012 cette fois. C'était un tournoi officiel par équipe se disputant sur terre battue dans la célèbre ville de Dusseldorf. Je déconne, je ne connais pas ce bled. On parlait souvent à l'époque de la coupe du monde du tennis par équipe. Des points ATP étaient distribués à chaque match. Le concept était intéressant avec des phases de poule pour désigner les deux meilleures nations qui s’affrontent dans la grande finale. Tristement personne ne regardait vraiment ce Mundial de tennis. D'ailleurs je ne me souviens d'aucun vainqueur notable. En même temps, il n’y a pas d’Oktoberfest à Dusseldorf.
* Il existe bien une compétition officielle ne distribuant pas de point ATP (sauf pendant une paire d'année dans les 2010's, mais c'était un épiphénomène, comme Nolan Roux marquant un but en L1) et rapportant walou, peanut, nada aux joueurs la remportant. Hormis la gloire. Une compétition qui existe depuis 1900. Bravo, tu l'as reconnu. Il s’agit de la Coupe Davis. Comme la Laver Cup, c'est une compétition avec des simples, des doubles et deux capitaines qui sélectionnent leurs équipes. Comme la Coupe Davis, la Laver Cup se joue sur 3 jours, en mode VSD. Ça ressemble à un bon plagiat détectable par Urkund cette histoire.
Effectivement, la bande à Federer a repris à son compte de nombreux ingrédients des compétitions du passé. Des simples. Des doubles. Du pognon. Du tennis. Trois jours de compétition. Federer and co se sont également inspirés du golf et de la Ryder Cup, avec le même principe de la Team USA vs. Team Europe. Quoi ? La Ryder Cup exclut les asiatiques et les africains ? Dis-moi mon ami, tu as déjà vu un vietnamien ou marocain jouer au golf toi ? Bon. On est d'accord. Merci.
La Coupe du Grand Chelem et la World Team Cup n’existent plus. Elles ne vont pas venir pleurnicher. En revanche, j'ai hâte de voir la réaction de la Coupe Davis ? Car on ne va pas se mentir, on est entre nous, la Laver Cup c'est avant tout un événement qui va obliger la Coupe Davis à se réformer. A se mettre en marche. #EM
Partie 4 : la fin des paysans en Coupe Davis ?
Cette année, les français se retrouvent en finale de la Coupe Davis. Cocorico ! Après tu as raison de t'interroger. Cette année, la meilleure performance d'un français en Grand Chelem est un huitième de finale.... La fameuse Gasquet. Cela se passe de commentaire. D'ailleurs en Coupe Davis, les français ont successivement éliminé le Japon, la Grande-Bretagne et la Serbie avec une chatte monstrueuse. A chaque fois le leader opposé était blessé. Nishikori, Murray et Djovokic sont tous à l'infirmerie en 2017. Les Bleus défieront donc les Belges du redoutable twee, David Goffin. Si on perd, ça fera une sacrée histoire belge drôle à raconter n'empêche.
D'ailleurs aucun membre du Big 4 (NDLR : Nadal, Federer, Djokovic, Murray) n’a participé à la Coupe Davis en 2017. Je me suis posé la question suivante : les membres du Big 4 se sont ils déjà affronté en Coupe Davis ? J’ai enquêté et je suis un peu choqué par mes trouvailles. Seulement 2 affrontements en Coupe Davis. Et aucun match épique. Pour remettre ce chiffre dans le contexte, le Big 4 s'est rencontré 217 fois sur le circuit. Tu divises 2 par 217 que tu multiplies ensuite par 100 et tu te rends compte du manque de baston épique en Coupe Davis.
Comment expliquer cette absence d'intérêt pour la Coupe Davis ? On se pose la question depuis un moment déjà. Dans les 90's le petit monde de la balle jaune reprochait à Sampras et Agassi de ne pas jouer la Coupe Davis. Sampras l'a pourtant gagné 2 fois dont une fois quasiment à lui tout seul sur la terre battue russe en 1995.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce désamour des champions du jeu pour la Coupe Davis :
1. En Coupe Davis, les surfaces varient d'un tour sur l'autre. Du coup tu peux t'envoyer un weekend sur terre battue pendant la saison sur dur. C'est une stratégie classique pour niveler les niveaux. Vers le bas. En effet, le choix de la surface est décidé par tirage au sort. Par exemple, l'équipe qui reçoit l'Espagne de Nadal va nécessairement choisir une surface rapide... Inversement l'équipe qui reçoit la Suisse de Federer choisit plutôt une surface lente, comme la terre battue. C'était la brillante tactique de la France lors de la finale à Lille en 2014. On connait le résultat.
2. En Coupe Davis, les voyages à l'autre bout du monde sont monnaie courante. Les joueurs se prennent de sacré décalage horaire dans les jambes. Tu ajoutes la fatigue lié aux saisons longues et difficiles et tu comprends mieux les blessures actuelles. Allo ? Docteur Fuentes ?
3. En Coupe Davis, la compétition est longue. Il y a 4 tours pour remporter la compétition, soit potentiellement 8 matchs de simple et 3 matchs de double à remporter par un seul joueur. Le tout sous un format 5 sets. Un exploit qui a été réalisé par seulement 3 joueurs dans l'histoire. Il s'agit de McEnroe, Wilander et Murray en 2015.
4. En Coupe Davis, le calendrier n'est pas optimal. Il y deux rencontres juste après les tournois du Grand Chelem et un après la Masters Cup de fin d'année. Pas forcément idéal pour la récupération et donc pour le spectacle.
Bref, avant c'était bandant. Mais faut se rendre à l'évidence, la Coupe Davis n'est plus la meuf bonne du siècle dernier. Les joueurs ont proposé plusieurs ajustements. Une sorte de lift-ing. L'idée de jouer en 3 sets a été proposée. Refusé. Tiens la Laver Cup se joue en 3 sets. L’idée de jouer toute la compétition sur un seul weekend a été également proposée. Refusé bis. Retiens la Laver Cup se dispute sur un seul weekend. Enfin l’idée de jouer la Coupe Davis une fois tous les deux ans a été proposée. Refusé ter. Reretiens… Ah non, il y aura bien une Laver Cup l'an prochain. A Chicago. Au United Center. Dans l'antre du GoAT des GoAT, his airness Michael Jordan.
Partie 5 : Quel avenir pour la Laver Cup ?
D'un point de vue tennistique et commerciale, la première édition à Prague a été un succès. Observateurs, spectateurs et joueurs en redemandent. Connaissant l'expertise des américains pour le spectacle, je pense que le tennis sera encore à la fête en 2018 à Chicago pour la deuxième édition. La vraie question se résume à : "la Laver Cup va t'elle survivre à Roger et Rafa" ? En réalité, je me demande même si le tennis survivra à leur retraite… Roger souhaite la participation de tous les grands joueurs à la Laver Cup pendant les 50 prochaines années. Avant de la renommer Rodger Cup ?
Par ailleurs, je me pose également quelques questions sur l'édition 2018. A priori, l'an prochain, "Team World" sera au complet cette fois ci avec le retour de Juan Martin Del Potro et de Kei Nishikiro. Cette année Team World ressemblait plutôt à Team USA + Kyrgios. Shapo est canadien c'est pareil, non ? Faut juste pas comparer Trudeau et Trump.
L'an prochain, quid de l’unité de la Team World dans ce contexte ?
2018 marquera aussi le retour aux affaires de Murray le râleur, de Stan l'animal, et de Djokovic la love machine (merci Pepe Ilmaz). Est-ce que la mayonnaise (re)prendra pour la team Europe ? Je précise que Djoko et Federer n’ont jamais pu se blairer. Pas exactement la bromance de Rafa et Roger.
Pour ma part, j'ai déjà hâte d'y être.
Et si toi, tu es comme Saint Thomas et que tu as besoin de voir pour le croire, voici les highlights des highlights de la Laver Cup, enjoy : https://www.youtube.com/watch?v=guf9ywqXNe4
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- Ca, c’est ma bite. - Arrêtes de déconner je te crois pas Donald ! T’es blanc mais faut pas déconner ! - Si si ! Nobody knows better the size of my penis than me ! - T’es encore plus con que les gens l'imaginent ! Des barres !
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L’exception américaine.
J'adore les Etats-Unis. Déjà, rien n'y est cher. Et en plus, c'est le seul pays au monde capable de passer du président GoAT (https://www.youtube.com/watch?v=-EUbjOtRGaY) au least racist president you'll ever see (https://www.facebook.com/cnn/videos/10154280844001509). True story short.
Les Etats-Unis accueille le 4ème et dernier tournoi du Grand Chelem de l'année. Le positionnement du tournoi américain dans le calendrier n'est pas anodin. C'est le Grand Chelem de la dernière chance, celui pour sauver sa saison. C'est également le GC pour lancer le sprint final vers la première place mondiale. Cette année, Nadal déboule donc en pole position.
L'US Open c'est surtout le Grand Chelem de l'innovation par excellence. Je retiendrai les innovations majeures suivantes.
L’US Open c’est…
… la première utilisation du hawk-eye en Grand Chelem en 2006. La mise en place de cette nouvelle technologie suscite un énorme engouement auprès du public. Pour ma part, je suis mitigé. Je considère que le hawk-eye rend le tennis moins dantesque. Savoir garder ses nerfs après une décision litigieuse, c'était une qualité essentielle pour un tennisman. Borg, Sampras et même Federer ont toujours être su être maitres de leurs nerfs. C'était leur force. C’était des grands champions. On peut se poser la question suivante : est-ce que Murray, voire Djokovic, avec leurs nerfs plus friables, auraient pu remporter autant de tournoi de GC sans le hawk-eye ? Federer lui, n’a jamais été un grand fan de l'oeil de faucon : https://www.youtube.com/watch?v=G2py2SlUBeg. Pour info, Federer dit à l'arbitre dans la vidéo : "This system is killing me today. How was that in ? Can we not turn it off". Federer fils spirituel d'Azimov ?
… les premières "night session" du tennis à partir de 1975. Encore fois, géniale innovation pour le public. Cela permet d'avoir les matchs en prime time. Quoi de plus jouissif que de manger son burger devant un Nadal Federer. En revanche, pour les joueurs ce n'est habituel de jouer de nuit. Il y a donc un vrai besoin d'adaptation. Les champions s'adaptent et cela peut donner des ambiances électriques comme lors du match épique entre Sampras et Agassi en 2001 avec 0 break de part et d'autre pendant 4 sets : https://www.youtube.com/watch?v=snPyVivvA_4.
… le tournoi de l’égalité entre les hommes et les femmes. On est loin du "Grab them by the pussy !" Bien sur tu as raison, le président américain est misogyne. Mais est ce que tu savais que l'USTA (la FFT américaine quoi) est avant-gardiste en termes d'égalité homme-femme ? Bah ouais, la parité des gains à l'US Open a été instauré dès 1973. Il faudra attendre 2007 (!!!) pour voir Wimbledon et Roland Garros se mettre à la page. Novak Djokovic like this (or not : http://time.com/money/4265912/equal-pay-tennis-djokovic-williams/).
… les fans qui dansent sur de la musique au changement de côté. Des tarés pareils on en voit qu'à New York : http://video.eurosport.com/tennis/us-open/2016/us-open-2017-dancing-fan-makes-another-eye-catching-appearance_vid1002019/video.shtml
… le tie-break du 5ème set depuis 1979. L'US Open est le seul Grand Chelem à conclure les parties par un tie-break au 5ème set. Bien sur, il y aura toujours des détracteurs. Mais voila ce que ca peut donner : https://www.youtube.com/watch?v=sua__p9kVtA
Au delà de ses innovations, l'US Open c'est également le tournoi des costauds. A New York, on y arrive généralement lessivé. Pourquoi s’étonner du nombre de forfait ? Roland commence le 22 mai, l'US Open s'est donc conclu hier le 10 septembre. En moins de 4 mois, les tennismen doivent s'envoyer 3 grands chelems avec à chaque fois 7 matchs au meilleur des 5 sets. L'enchainement Roland - Wimbledon - US Open nécessite également de passer de la terre battue, au gazon pour enfin toucher le dur sur le sol américain. Pas de tout repos pour les organismes. D’habitude, c’est Rafa qui arrive blessé à cette période de l’année. La routourne a donc tournée pour l’espagnol. Les joueurs sont donc à leurs limites physiques et mentales en arrivant à la grosse pomme. Cela explique à mon sens pourquoi ce sont les grands champions qui triomphent à l'US Open. D’ailleurs, je suis tombé sur cet article qui parlent des "pires vainqueurs en Grand Chelem" (http://www.15-lovetennis.com/?p=18687). On y retrouve AUCUN vainqueur l'US Open. C'est normal, cela n'arrive jamais. Pour les puristes, je note toutefois que l'article date d'avril 2014, soit quelques mois avant le triomphe de Cilic à l'US Open face à Nishikori. Cela pourrait être la seule exception qui confirmerait la règle. Je vous propose de prendre un peu de hauteur, de regarder le temps long pour comprendre à quel point l'US Open est un tournoi difficile à remporter pour un non expert. Je vous ai préparé quelques statistiques. Ca parait idiot mais j'ai mis du temps à tout calculer. Alors, profite stp. NDT : toutes mes analyses sont basés à partir du début de l'ère Open en 1968. Avant les professionnels n'avaient pas le droit de participer au tournoi du Grand Chelem. Je sais à quoi tu penses et oui tu as raisons. A l'époque les Français gagnaient une flopée de Grand Chelem. L'argent tue le tennisman français.
5 comme le nombre de joueur ayant joué leur unique finale de Grand Chelem à l'US Open. Il s'agit de Nishikori, Rusedski, Del Potro, Okker et donc Anderson. Le sud-africain est donc l'exception qui confirme la règle. A titre de comparaison ce chiffre monte à 7 à Wimbledon, 11 à l'Open d'Australie et 20 à Roland Garros. A New York la soirée est privée mon pote. Tu rentres uniquement sur invitation Chanel à la soirée branchée de Manhattan. A titre de comparaison, dans la boite de Porte d'Autueil, tu as le droit de rentrer en basket sans chemise et sans meuf. L'exception culturelle française.
4 comme le nombre de joueur ayant remporté l'US Open sans avoir été number one dans leur carrière. Il s'agit de Wawrinka, Cilic, Del Potro et Orientes. Si on rejoue au jeu des comparaisons. Ce chiffre monte à 6 pour Wimbledon, à 9 pour l'Open d'Australie et à 10 pour Roland Garros. Plus de numéro 10 dans ma team en France que de number one. L'exception culturelle française bis.
3 comme le nombre de tournoi de GC remporté par Wawrinka, titré à l'US Open en 2016. C'est le seul joueur ayant gagné autant de Grand Chelem sans pour autant avoir été numéro un au classement ATP. Stan est une anomalie de la matrice. Le vaudois aurait du être number one à l'ATP. Mais bon, vivre au temps de la bête nommé fedalovic est difficile.
2 comme le nombre de bagel qu'à manger Hewitt contre Federer lors de la finale de 2004. C'était la première des cinq victoires consécutives de Rodgeur à l'US Open. C'était il y a 13 ans. L'âge de ta première branlette quoi. Sorry, j’ai regardé trop de vidéo de Trump en écrivant l’article.
1 comme le nombre de finaliste français à l'US Open (depuis le début de l'ère Open hein, je précise pour les tenniX qui lisent en diagonal, concentre toi un peu merde, tu vas encore passer pour un jackie sinon). Il s'agit de Cédric Pioline, l'homme qui boisait plus vite que son nombre. Piopio, c’était la victime préférée de Sampras, qui l’a rossé sur le score de 6-4 6-4 6-3 lors de la finale de 1993. Pour la petite histoire, CéCé est mené 9 à 0 dans ses confrontations avec Pistol Pete. Pas mal comme loose. Mais on reste très loin du champion en la matière. Même toi tu connais cette stat ! Gasquet est mené 15 à zirou par Rafa. L'exception culturelle française ter.
0 comme le nombre de victoire française à l'US Open. Tu l'avais déduit malin comme tu es d'après la statistique précédente. Pour retrouver une victoire française il faut remonter quasiment 100 ans en arrière. Les éditions 1926, 1927 et 1928 sont remportées à chaque fois par un français. Cocorico ! Il semblerait qu'un certain René Lacoste était assez chaud à l’époque. Bizarrement, ce dernier était surnommé le "crocodile". Je ne savais pas que les alligators jouaient au tennis. Je déconne.
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Insights sur la demi-finale Nadal vs. Del Potro, US Open 2017
Le tennis est un sport qui parait très simple à première vue. Il y a un court avec un filet au milieu et deux joueurs en polo Nike. Le but de ce sport est de se renvoyer une petite balle jaune, à l’aide d’une raquette babolat, de l'autre côté du filet tout en respectant les limites du terrain. Généralement, le plus fort est celui qui réalise le moins de fautes directes. Pour être plus précis, ce qui importe c'est davantage le ratio coups gagnants sur fautes directes, que le nombre de fautes directes en soi. Evidemment, si tu réalises 50 coups gagnants mais 100 fautes directes, tu as forte chance de perdre contre quelqu'un qui réalise 10 coups gagnants pour 30 fautes directes. C'est des mathématiques de CP. CE1 peut-être. Dans l'exemple ci-dessus, le premier joueur, disons le joueur A, a gagné 80 points (50 coups gagnants + 30 fautes directes de l'adversaire). Le joueur B, quant à lui, a remporté 110 points (10 coups gagnants + 100 fautes directes du joueur A). A priori, le joueur B gagne le match (110 points vs. 80 points) alors qu'il a réalisé 40 coups gagnants de moins. C'est plutôt contre-intuitif, surtout pour les ENFP. Vous voyez où je veux en venir.
Le vainqueur du match de ce soir sera le joueur qui aura le meilleur tennis pourcentage. Je parle bien du fameux ratio coups gagnants sur fautes directes. A priori ce sera Nadal. Je vois déjà un ami me répliquer que ma démonstration est une tautologie. C'est pourquoi je vais vous détailler le rapport de force entre les deux joueurs sur les 7 éléments clés du tennis. Normalement, avec cette boite à outil vous êtes en mesure de briller en soirée mondaine.
Le service : net avantage Del Potro Ce n'est un secret pour personne, le service de Nadal n'a jamais été son point fort. En même temps, un Nadal avec le service de Federer, c'est de la triche. Nadal n'a connu qu'une très bonne saison avec son service, c'était en 2010. Cette année-là, Nadal remporta Roland, Wimbledon et ... l'US Open. C'était il y a déjà 8 ans, à l'époque Macron avait 30 ans. Nadal s'était fait breaker seulement une fois sur l'ensemble de l'US Open. Une seule fois et c'était Novak Djokovic, le meilleur relanceur au monde, qui réalisa cet exploit. En 2017, Rafa a déjà perdu 6 fois son service avant les demis sans avoir joué contre un membre du Taupe 50. Net avantage Del Potro donc. En effet, l'argentin sert en moyenne à 220 km/h avec une régularité impressionnante. Contre Roger en 1/4, Del Potro a servi plus de 70% de première balle. Et derrière sa première, Del Potro remporte 80% des points. Ca ressemble à de l’arithmétique de Terminale L. Si Rafa veut breaker, il devra réaliser quelques miracles (il sait faire, rassurez-vous) et espérer quelques fautes directes de la tour de Tandil.
Le coup droit : léger avantage Del Potro Léger avantage Del Potro sur le coup droit contre Nadal ? Contrepied serait tombé sur la tête ? Il a oublié le lasso du taureau ? Quelle hérésie ! Oui, je persiste et je signe. Del Potro a le meilleur coup droit actuel du circuit ATP. Il peut accélérer la balle de n'importe quelle zone du terrain. Sa puissance et sa constance actuelle sont un réel danger pour Rafa. La stratégie de Nadal sera simple, et elle ressemblera à sa tactique habituelle contre Roger. En deux mots, pilonner le revers de Del Potro avec son coup droit lifté de gaucher. Ce sera une stratégie payante. Car justement le revers, c'est le point faible de Del Potro.
Le revers : avantage Nadal Del Potro a subi 4 opérations du poignet gauche depuis sa victoire à l'US Open en 2009. Du coup, JM est obligé de compenser en réalisant de nombreux revers slicé pour protéger son poignet gauche. Je rappelle que Del Potro est droitier pour les nouveaux entrants. Les revers slicé de Del Potro seront autant d'offrandes pour Rafa, qui dictera l'échange avec son coup droit et visera toujours la même zone. Si vous avez suivi il s'agit du coin gauche du terrain de l'argentin. Si Del Potro a gâché la fête des tenniX en empêchant le premier Fedal de l'histoire de l'US Open, Nadal utilisera exactement la même tactique de jeu que contre le suisse : pilonner le revers adverse, attendre la balle courte, et attaquer plein champ, droit devant. Ce schéma de jeu se répétera autant de fois que nécessaire. Cela ressemble à un plan de Minus et Cortex. Nadal est un homme d'habitude, vous l'aurez peut-être déjà remarqué.
Le mental : avantage Nadal Del Potro est le seul joueur de l'histoire du tennis avec Djokovic à réussir l'exploit de battre en back-to-back Federer et Nadal dans un tournoi du grand chelem. Les deux exploits ont été réalisés... à l'US Open. Jamais deux sans trois ? Non, la donne a changé. En 2009, Nadal est blessé aux abdos (trop de gainage sans doute) et ne peut défendre ses chances correctement. Cette année, Nadal est à 100% physiquement et donc, a son top mentalement. On sent une sérénité dans le clan Nadal. Le stress du début de tournoi est oublié. Uncle Toni et Carlos Moya savent que Rafa se sent fort dans la tête. Même si Del Potro a prouvé sa vaillance en battant Thiem (prononcé Tim, simple coïncidence) en remontant un handicap de deux manches à zéro. Je ne pense sincèrement pas Delpo puisse réaliser 3 exploits de suite. De plus, son match contre Roger l'a certainement vidé mentalement. Federer n'avait perdu en grand chelem en 2017, toujours difficile d'enchaîner après un tel exploit, n'est ce pas Marion Bartoli ?
Le physique : net avantage Nadal Seul Djokovic semble pouvoir venir à bout d'un Nadal au top physiquement. Or Nadal est aujourd'hui au top du top. Son match perdu contre Muller à Wimbledon (15/13 au 5eme) n'est pas du à une baisse physique mais bien au service du luxembourgeois. Oui, au Luxembourg, ça joue au tennis et ça gagne le Tour. A méditer pour nos frenchies. Del Potro semble également toucher physiquement. Il sort d'un gros rhume. D'ailleurs, scène cocasse contre Roger. L'argentin se mouche et remplit sa serviette de gros glaires. Puis comme tous les joueurs, Delpo donne sa serviette au ramasseur de balle, qui hésite quelques secondes avant d'accepter. On voit le dégoût dans ses yeux. C’est des barres.
Le soutien du public : net avantage Del Potro Nadal est le deuxième joueur le plus supporté par les fans de tennis, derrière le GoAT Roger. En revanche à l'US Open, c'est Delpo le plus populaire. En effet, la nombreuse communauté argentine pense que le stadium Arthur Ashe est un stade de foot. Pourquoi pas, ça met de l'ambiance et Rafa a le sang chaud. Avantage Del Potro mais sans incidence sur Rafa. Pas moins que neutre non plus.
Le momentum : léger avantage Nadal Le plus important dans le jeu de Rafa, ce n'est ni son service, ni son coup droit. C'est le momentum. Son momentum. Depuis le début de l'année, Rafa joue très bien sur surface dur. Je ne parle pas de sa saison sur terre battue, stratosphérique. Rafa a atteint la finale de l'Open d'Australie, première finale sur dur pour lui depuis janvier 2014 (date du lancement de Contrepied tiens). Contre Roger en finale de l'OA, Rafa mène 3-1 dans la manche décisive. Il devait gagner ce match mais son manque de momentum à l'époque l'en empêche. En effet, Nadal sortait de deux annus horribilis en 2015 et 2016 sans victoires dans les tournois majeurs. Cette fois-ci Rafa a gagné le French, joué 7 finales et est redevenu n°1 mondial pour la première fois depuis juillet 2014 (dernier article en date de Contrepied, re-tiens). Le momentum de Rafa est donc extrêmement positif. Et comme chacun sait maintenant, il n'y a rien de plus dangereux qu'un Rafa avec du momentum.
En conclusion, je parierai sur une victoire de Nadal en 4 sets.
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Résumé de la finale de Roland Garros
(Canicule x Emotion)² = Victoire logique de Rafa La 7ème finale de Grand Chelem opposant Nadal à Djokovic n’aura pas tenu toutes ses promesses. La faute à Voltaire. Mais surtout à la canicule qui s’est abattue sur Paris du vendredi au dimanche de la finale.
On n’a pas atteint le côté dramatique de la demi-finale de l’an dernier ni le côté baston de rue de leurs 3 finales consécutives à l’US Open, ni même le côté marathon man de leur finale à l’Open d’Australie en 2012.
Ce que je retiens de ce match ? Honnêtement sur Nadal, pas grand-chose.
Une anecdote peut parfaitement résumer le match de Nadal : suite à une succession de fautes en revers de Nadal, un ami me dit « je ne comprends pas ! Nadal n’est pas bon aujourd’hui ! ». Ma réponse : « Oui, oui… mais Nadal n’a jamais fait des matchs à 0 faute dans sa carrière, regarde, il envoie quand même ses coup droits long de la ligne quand il en a besoin ». Il y aura 27 coups droits gagnants à la fin du match pour 20 fautes en revers.
Bien sûr, Rafa a fait des fautes directes. La pression du match les explique en partie (des enjeux à la pelle : un 14ème GC, l’ancien record de Sampras égalé, un 9ème Roland Garros historique, le sauvetage de sa place de N°1 mondial, etc.). Mais Rafa a surtout fait du Rafa. Coups droits gagnants dans les moments chauds. Capitalisation sur son momentum entre la fin du second set et le début du troisième (5 jeux remportés consécutivement). Rien de nouveau. Même fatigué, Nadal n’a jamais laissé l’opportunité à Djokovic de véritablement revenir dans le match. Ce résultat n’est finalement pas étonnant en regardant l’état de forme montré sur la quinzaine. Rafa Nadal a augmenté sa qualité de jeu au fil des tours pendant que Djokovic montrait des signes inquiétants de fatigue et de nervosité notamment contre Cilic et Gulbis. Depuis leur finale à Rome fin avril, les courbes se sont clairement croisées pour reprendre une image propre à la politique.
Mes interrogations concernent davantage Djokovic. Malgré la pression de l’événement (réalisation du Grand Chelem en carrière pour le Serbe) Djokovic a rondement mené son premier set en se montrant solide et conquérant. Mais voilà cela fait désormais 9 ans et 6 matchs que Novak tente en vain de faire tomber Nadal de sa terre sainte. Pourtant, en début de quinzaine, tous les voyants étaient au vert pour le serbe. Djokovic restait sur une série de 4 victoires consécutives face à Nadal. Mais battre Rafa à Roland, c’est une autre histoire. Des statistiques inquiétantes pour Djokovic
Au-delà de la finale perdue, le Serbe reste sur une série inquiétante. Aucune victoire en Majeur depuis 18 mois et l’Open d’Australie en 2013, tournoi où Rafa manquait à l’appel à cause de sa blessure au genou…
Les optimistes diront que Djokovic est d’une régularité impressionnante. 20 quarts de finales de Grand Chelem consécutives, série en cours. Le djoker a même atteint 7 finales au cours des 10 derniers Grand Chelem qu’il a disputé. Les maitres du soupçon, eux insisteront sur le fait que sur ses 7 dernières finales en Majeur, Nole en a perdu 5. Des statistiques indignent du champion qu’il est.
Novak coince dans les moments clés : 3 finales perdues contre Nadal et 2 contre Murray, un adversaire pourtant à sa portée. Si en 2011 Djokovic semblait « manger le cerveau » de Nadal, il semblerait que ce soit exactement l’inverse aujourd’hui, du moins en Grand Chelem.
« Tout ça pour ça » diront certains fans de Djokovic. Comment peut-on expliquer cette défaillance entre le milieu du second set et le milieu du 4ème set ? 2 sets où Djokovic a complétement subi le match. Quand il prend le jeu à son compte, le serbe semble « intouchable ». Avec une capacité hors du commun à mettre Nadal à 5 mètres de la balle en seulement 3 coups de raquette. Mais quand il laisse Rafa dicter le point avec son coup droit, le serbe n’a aucune chance d’en ressortir indemne.
A mon sens, deux possibilités: une défaillance mentale ou une défaillance physique. Ou plutôt une défaillance physique entrainant une défaillance mentale, ou l’inverse.
Djokovic est selon beaucoup d’observateur, l’athlète le mieux préparé sur le circuit. Il est souple et endurant, tout en étant extrêmement gainé. Cette affirmation conduit donc à l’hypothèse que la défaillance de Djokovic est plutôt d’ordre mental. Comment ne pas constater que le Serbe flanche dans les moments importants. Deux finales contre Nadal à Roland Garros. Les deux mêmes conclusions : deux doubles fautes sur la balle de match. Je vous ai déjà parlé de ma passion pour les coïncidences…
Le Cosmic Djoko de 2011 qui réussit des retours gagnants sur balle de match contre Federer à l’US Open n’est plus. Déjà en Australie contre Stan Wawrinka, Djokovic rate une volée « facile » sur la balle de match. Et surtout, quel choix tactique douteux d’enchainer service-volée sur la balle de match. C’est bien d’avoir des cojones grosse comme des pastèques mais bon… On remonte un peu le temps. Autre symbole, sa défaite contre Murray en finale de l’US Open 2012 est également symptomatique. Mené 2 sets à zéro, le serbe recolle et arrache un 5ème set, qu’il ne joue pas vraiment, comme si le fait d’avoir égalisé lui suffisait. Pire, le Serbe semblait même content pour son pote Andy, qui a enfin remporté son premier Grand Chelem après 4 défaites en finale (quel looser n’empêche -_-). La haine de la défaite ne semble plus vraiment habiter Novak depuis sa saison 2011.
Son régime sans gluten et sa philosophie de vie en mode « positive attitude » n’ont donc peut-être pas autant de vertu que prévu. Un tennis sans coup faible mais… sans coup fort
Peut-être que finalement ce n’est ni le physique, ni le mental de Djokovic qui le trahit. Mais la nature même de son tennis. Récemment John McEnroe, pas le dernier des peintres quand il s’agit de parler de tennis, a décrit Djokovic comme le joueur de tennis avec la meilleur somme moyenne de coups de tout les temps. C’est mal traduit, mais je n’ai pas trouvé mieux. En bon français, ça veut simplement dire que Djokovic n’a aucun point faible. Aucun joueur ne peut enchainer phase défensive puis phase offensive avec autant de brio que le Serbe. Attaquez-le sur son revers, vous vous faites contrer ! Attaquez-sur le coup droit, vous vous faites contrer ! Mettez lui une balle courte sur le revers, vous ne reverrez pas la balle ! Mettez lui une balle courte sur son coup droit, vous ne reverrez pas la balle ! Bon on a compris, le Serbe est un métronome à tendance cyborg. Seulement Nole ne possède pas un coup « fort ». Son service est bon. Pas de sujet. Sa volée est bonne. Re-pas de sujet. Ses coups de fond de court sont très bons. Re-re-pas de sujet. Mais voilà, Djokovic ne possède ni le service de Federer ou de Sampras, ni le coup de droit de Nadal ou de Borg, ni la volée d’Edberg ou de McEnroe. Son niveau de jeu global est toujours bon, son coup moyen toujours efficace, mais pas de coup fort. Pas de coup meurtrier.
La somme moyenne de ses coups est peut être supérieure à celle de Nadal. Mais contrairement au taureau de Manacor, Djokovic n’a donc aucun point fort clairement identifiable dans son jeu. C’est peut-être ce manque qui l’empêche de remporter de grandes finales. Quand Nadal est sous pression, il revient au fondamentaux. Service dans la diagonale du gaucher, la balle revient courte, attaque de coup droit « lasso » dans l’autre diagonale. La base. Djokovic, plus complet mais moins routinier, n’a pas de schéma de jeu aussi balisé que l’Espagnol. Quand il est en difficulté, Nole doit se montrer créatif pour se sortir des cornes du taureau. Et quand on est moins bien physiquement et/ou mentalement, c’est quasiment mission impossible.
Bien sûr, Novak Djokovic continuera à gagner de nombreux Masters 1000 à ne pas en douter. Bien sûr, le Djoker finira avec le dossard de N°1 en fin de saison encore 1 ou 2 fois. Mais en Grand Chelem, le chemin risque d’être plus tortueux pour le Serbe, surtout si le physique de Nadal tient le coup ces prochaines années…
Contrepied
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La chèvre de Jon Snow
Alors, vous les avez reconnu ? Facile, n’est-ce pas ? Il s’agit de Bjorn Borg, Pete Sampras, Rafael Nadal, Rod Laver et Roger Federer. Soit 10 Open Australie, 18 Roland Garros, 25 Wimbledon et 14 US Open sur une seule et même photo. 5 légendes du tennis, 67 tournois du Grand Chelem cumulés sur 7 décennies. J’en ai des frissons, rien que de l’écrire, breeuuhh (onomatopée simulant le frisson qui traverse mon corps).
GoAT : kezako ?
Alors le GoAT, c’est quoi encore ce délire ? Une sorte de super chèvre en anglais ? Ou plutôt une série à la mode, vous savez, celle où la famille d’Iron Man se fait salement massacrer et où le même nain qui veut détruire les mutants dans le passé du futur (ou le futur du passé) se fait condamner à mort par son propre père, ayant également enfanté un Kingslayer incestueux.
Non, non, ce n’est pas. Le GoAT c’est plutôt le « most popular » thème sur les forums de tennis. Un débat plus électrique qu’un DSK-Sarkozy (http://bit.ly/1xJ7cBv), plus passionnant qu'un derby entre la Roma et la Lazio ou entre Boca Junior et River Plate. Plus controversé que le tournage de la palme d’or « la vie d’Adèle ». On se comprend, le débat du « Greatest of All Time » déchaine les passions, du moins celle des fans de tennis.
Le concours du « Greatest of All Time », qui s’apparente à « Qui a la plus grosse… carrière » est donc un petit jeu auquel les fans, les médias et surtout les anciens champions adorent se prêter à l’occasion de chaque record battu par untel ou untel. Et D. sait qu’à chaque Grand Chelem, un nouveau record est battu. Un GoAT pour tous les sports… ou presque.
Tous les sports ont un GoAT, au basket c’est Michel Jordan. En natation, c’est Michel Phelps. En F1, c’est Michel Schumacher. Que des Michel tu me diras. Continuons un peu. En triple saut, c’est Jonathan Edwards (lol).
En boxe, c’est Muhamed Ali. C’est d’ailleurs Cassius Clay qui a inventé ce terme. Ou R. Kelly je ne m’en rappelle plus (http://bit.ly/1jkzDMc).
Le débat du GoAT existe également dans le foot, bien que ce soit un sport collectif. On parle souvent du triptyque Pelé-Maradona-Zizou auquel Messi finira par se joindre s’il gagne un jour le Mundial. Enfin vu le niveau de la défense de l’Argentine… Mais bon, le débat n’est jamais aussi intense que dans un sport individuel et a fortiori au tennis, sport individuel le plus populaire aujourd’hui. (Si vous trouvez un sport individuel plus populaire je vous dédicace le prochain article). Des comparaisons impossibles ?
Pour le champion suédois Mats Wilander (ancien n°1 mondial et 7 Grands Chelems à son actif), essayer de déterminer qui est le GoAT, c’est un peu comme se demander qui est le meilleur guitariste entre Jimi Hendrix, Jimmy Page et Keith Richards. Pas folle, la guêpe. Seulement, c’est humain de se demander qui est le meilleur. Il n’y a que Pierre de Coubertin pour penser que l’important c’est de participer. Tu as toujours un groupe de Rock que tu trouves au-dessus des autres.. C’est pareil pour le tennis, il y a un forcément un mec au dessus de la mêlée.
Sur quels critères pourrait-on alors se baser pour déterminer qui est le GoAT du tennis ? L’idée c’est vraiment de pouvoir dire en toute objectivité « ce gars, c’est le plus grand champion que le tennis ait jamais connu » ! Une explication statistique : une tour de Babel
Rentrons dans le vif du sujet. Si j’ai posté la photo avec les 5 légendes, c’est parce que le titre de GoAT se joue entre eux. Au début, pour les départager, je voulais fonder toute une analyse purement statistique pour expliquer qui était le GoAT basé sur les éléments suivants :
- Victoires en Grand Chelem - Victoires au Masters de fin d’année - Victoires en Coupe Davis - Victoires au Jeux Olympique - Nombre de fin saison à la place de N°1 - Nombre de semaines passées à la place de numéro mondial - Victoires Master 1000
J’estimais que c’était des indicateurs qui permettaient comparer de façon pertinente les résultats en carrière. Le tout avec un travail de pondération pour avoir un système de point cohérent et parlant.
J’ai ainsi construit ce tableau qui récapitule les chiffres importants :

*actuellement N°1
Malheureusement, cette analyse se confronte à plusieurs problèmes historiques. Effectivement on peut noter certaines colonnes « grisées ». Ce n’est pas une lubie de consultant mais plutôt une impossibilité de renseigner ces cases.
Certaines compétitions ont été créées bien avant le point de Godwin (qui finit toujours par être atteint sur les forums de tennis). En effet, le terme officiel de Grand Chelem existe depuis 1930 (même si les tournois qui le composent lui sont antérieurs) et la Coupe Davis depuis 1900. Petite parenthèse, les tournois du Grand Chelem étaient interdits aux professionnels jusqu’en 1968 et le début de « l’ère Open ». On y reviendra.
En revanche, le Masters existe depuis 1970 et à cette date Rod Laver a déjà atteint l’âge canonique de 32 ans (soit l’âge de Federer aujourd’hui…) et n’a donc pas vraiment eu l’opportunité d’en remporter un seul…
Le tennis a fait son retour aux Jeux Olympiques en 1984 après 60 ans d’absence. Et devient mainstream dans les années 2000. Sampras n’a même pas pris la peine de participer à l’édition de 1996 alors qu’il est au sommet de sa carrière. Pour la petite histoire, les JO d’Atlanta de tennis seront remportés comme un pied de nez par son meilleur ennemi André Agassi.
Le système de classement ATP a été inauguré en 1973. Avant cette date, il y avait des classements « officieux » qui étaient réalisés par des journalistes spécialisés. Encore une fois, Rod Laver avait 35 ans au début du classement ATP, donc impossible pour lui d’être numéro un mondial (à ce jour André Agassi est le plus « vieux » numéro un mondial, sur le toit du tennis mondial à 33 ans, chapeau dédé).
Enfin les Masters 1000 créés en 1990 pour pimenter un peu le circuit ont subi plusieurs liftings. « Super 9 » à leur origine (mon terme préféré car à la fois précis et clair : il existe 9 tournois de cette catégorie, ce sont en plus des « Super » tournois, donc « Super 9 », CQFD), puis « Masters Series » dans les années 2000 et enfin « Masters 1000 » depuis 2009. Evidemment au démarrage, ces tournois étaient moins populaires et connus qu’aujourd’hui. Ainsi, si Borg et Laver avaient terminé leur carrière depuis belle lurette, Sampras accordait moins d’importance à ces tournois que Nadal aujourd’hui.
Les statistiques n’ont donc pas suffisamment de pertinence pour déterminer le GoAT du tennis. Certains me diront « celui qui a gagné le plus de Grand Chelem est le plus fort ». Pas complétement faux. Mais que faire de Rod Laver dans ce cas ? Seul homme avoir réalisé le Grand Chelem depuis l’ère Open. The « Rocket » (surnom de Laver en raison de sa rapidité sur le terrain) en a même réalisé le 2, en 1962 en tant qu’amateur et en 1969 en tant que professionnel. Les courageux qui sont encore en train de lire mes déblatérations se demandent à raison « mais qu’à bien pu faire Rod Laver entre 1963 et 1968 ?». Rod Laver était interdit de participation. Pourquoi ? Parce qu’il était professionnel. C’était une autre époque. Si tu gagnais ta vie en jouant au tennis, tu n’avais pas le droit de participer aux tournois du Grand Chelem. Peut-être que mon ami Potter aurait été champion de Roland Garros à cette époque. Encore faut-il qu’il s’entraine un peu en revers.
Impossible donc de déterminer qui est le GoAT à travers les statistiques. Un jour, un grand homme a dit « les statistiques c’est comme les minijupes, c’est intéressant mais ça cache l’essentiel ». Je ne pourrais être plus d’accord. Le Kikadikoisurki
Peut-être que le plus simple c’est simplement de regarder ce que disent les uns sur les autres.
Commençons par le jeunot de la bande, Rafael Nadal. Quand un journaliste pose la question à Rafa, il répond « le plus grand c’est Roger, ou Rod… ». Bref, il se prononce sans se prononcer. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il répète à qui veut l’entendre que Roger Federer est le plus grand champion de l’histoire du tennis. Chose intéressante quand on sait qu’il mène 23 à 10 dans ses duels avec le Suisse et qu’il n’a plus perdu contre son meilleur ennemi en Grand Chelem depuis 2007, une éternité.
Federer justement, qu’est-ce qu’il dit le Roge ? Le père Federer, il n’est pas super clair quand on lui pose la question. Il reste assez flou mais ne s’avance pas à donner des noms. Federer, à l’instar de Thierry Henry pour le foot, connait toutes ses statistiques par cœur. Le tableau présenté ci-dessus, c’est vraiment le b.a.-ba pour lui. Il connait tous les records qu’il possède, et tous ceux qu’il peut aller chercher d’ici la fin de sa carrière. Pour la petite histoire, son record préféré c’est son nombre de demi-finales en Grand Chelem consécutif. Combien de demi-finales déjà ? 23. Monstrueux.
Continuons notre revue du kikadikoisurki avec Pete Sampras. Pendant sa carrière, ce républicain (son seul défaut) a toujours dit et répété que le plus grand c’était Laver. Son idole d’enfance. Ca a le mérite d’être clair. Plus récemment Sampras a déclaré en substance « je pensais que Federer serait le plus grand joueur de l’histoire du tennis, mais quand je vois les exploits actuels de Nadal, surtout depuis son retour sur les courts après 7 mois d’absence… ». Bref, si Sampras a voté Bush, il reste indécis pour le GoAT.
Que dit Bjorn Borg ? Iceman, un peu à l’image de Sampras ne donne pas clairement son avis. Selon lui ce qui fait la force de Federer, c’est… Nadal, et réciproquement.
Enfin, Rod Laver a fait un classement intéressant il y 2 ans. Evidemment, comme c’est un gentleman, il ne s’est pas classé lui-même.
Voilà le résultat :
1. Roger Federer (SUI) 2. Bjorn Borg (SWE) 3. Pete Sampras (USA) 4. John McEnroe (USA) 5. Rafael Nadal (ESP)
Deux précisions sur ce classement. Premièrement Roger vient de remporter son 17ème et sans doute ultime titre du Grand Chelem à Wimbledon. Deuxio Nadal a « seulement » 12 titres de GC dans sa besace mais est blessé depuis 7 mois et on ne sait pas s’il gagnera un nouveau titre du Grand Chelem. Depuis dimanche, Rafa en est à 14 titres du Grand Chelem. Les forces en présence ont nettement évoluées depuis 2012 et pas sûr que le classement de Rod soit le même aujourd’hui.
Je trouve tout de même ce classement très intéressant. Tout d’abord quand Rod Laver parle de tennis, tous les champions d’hier et d’aujourd’hui l’écoutent. Puis, ce qui est remarquable, c’est que Laver place Borg devant Sampras. Si on se réfère à mon tableau précédent on constate que Sampras a des « statistiques » bien plus élogieuses que Borg. Alors pourquoi classer le suédois devant le républicain ? Comme d’habitude, la vérité est ailleurs. GoAT, une histoire d’émotion
Finalement, quand on parle de sport, on parle d’émotion. Leonardo parle même de l’éthique de l’émotion quand il parle de son PSG (en vrai c’est juste pour se donner bonne conscience après avoir vendu son âme aux Qataris, mais passons).
Et en termes d’émotion procurée. Bjorn Borg est bel et bien supérieur à Pete Sampras. Borg c’est la première super star mondiale du tennis. Il y a un avant Borg et un après Borg dans le tennis. Borg c’était plus grand que les Beatles. Les fans (et surtout les jeunes filles) devenaient complétement hystériques quand ils le croisaient. Le pauvre Suédois devait régulièrement s’enfuir par les fenêtres pour arriver à l’heure pour ses matchs. Une vraie rock star je vous dis. Comme quoi Mats Wilander n’avait peut-être pas tort avec sa comparaison.
Tennistiquement parlant, Borg, c’est 3 triplés historiques Roland Garros - Wimbledon. Mais seulement 11 titres du Grand Chelem. Pourquoi si peu ? A l’image des cadres qui sortent d’Ecole de Commerce aujourd’hui, Bjorn Borg est victime d’un burnout aussi soudain que tonitruant à tout juste 25 ans. Nous sommes en 1981, le champion Suédois vient de perdre sa couronne à Wimbledon qu’il détenait depuis 5 ans contre un gaucher grincheux en finale du tournoi. Ce même McEnroe va de nouveau battre Borg en finale de l’US Open 1981. C’est la défaite de trop. La fameuse goutte d’eau qui fait exploser le Borg. Personne ne le sait encore, mais c’est le dernier match en Grand Chelem du Suédois, et il n’a que 25 ans… La légende de Borg c’est aussi ça. Un mec qui arrête sa carrière alors qu’il est encore numéro 2 mondial et reste sur 2 finales de Grand Chelem consécutives. Beaucoup disent que Borg serait à au moins 15 Grands Chelems s’il avait continué sa carrière jusqu’à 32 ans. Mais non, c’est aussi le jeu ma pov' lucette. Tu te fais un burnout à ton taffe, je doute que tu auras ta promotion. La pression de son rang de rock star conjuguée aux 2 défaites consécutives contre McEnroe ont été fatales à Borg.
Sampras n’était sans doute pas une rock star. Et d’ailleurs, c’est complétement à l’opposé de son caractère. Sampras c’est un type simple, un casanier qui aime passer du temps avec sa famille et claquer plus de 1000 aces par saison. 7 Wimbledon, 6 fois numéro un en fin de saison, plus jeune vainqueur de l’US Open a seulement 19 ans. Sampras s’est retiré après une ultime victoire en finale de l’US Open contre Agassi en 2002. Précisément 12 ans après sa première victoire en Grand Chelem, dans le même tournoi, contre le même joueur. L’Histoire ne se répète peut-être pas mais ses rendez-vous se ressemblent.
Sampras, c’est véritablement le premier champion ultra complet de l’ère Moderne. Plus fort qu’Agassi au fond du court. Plus fort qu'Ivanisevic au service. Sampras fait face à une nouvelle génération qui a transformé le tennis composé désormais de supers spécialistes à une époque où la différence entre les surfaces était encore très prononcée.
Sampras annonce surtout l’arrivée d’un champion comme Federer. D’ailleurs au début de sa carrière on considérait Federer comme « l’héritier de Sampras ». Leur match en 5 sets à Wimbledon en 2001 est un passage de relai. Dans une même idée, on parle de Grigor Dimitrov comme le « Baby Federer ». Mais bon pour le moment il est plus habile à scorer des points avec Sharapova que de remporter des tournois du Grand Chelem.
Federer justement. 17 Grands Chelems à son actif, un record. 302 semaines à la place de numéro un mondial, un record. 10 finales de Grand Chelem consécutives, un record. 23 demi-finales de Grand Chelem consécutives, un record. Mais au-delà de ses records, ce sont surtout les émotions procurées par Roger qui font de lui un joueur à part. Ce que j’adore avec les fans de Roger, c’est qu’ils sont tous « le plus grand fan de Roger ». Le pire, c’est qu’ils ont raison. Chacun aime Roger à sa façon. Roge c’est le type qui te fait aimer le tennis. C’est le type qui te fait croire que tous les coups sont faciles. C’est le type qui te fait croire que battre Nadal, c’est… impossible. Diantre, une ombre au tableau ! Comment le plus grand joueur de tous les temps peut se faire autant mater par un manant de Majorque. Federer a beau avoir remporté les 4 tournois du Grand Chelem, il n’a jamais réussi à battre Nadal à Roland Garros en 5 tentatives... Pire, Rafa a battu Roger en 2008 dans le temple du tennis à Wimbledon au terme d’une finale homérique. 2008, un champion Suisse vient de perdre sa couronne à Wimbledon qu’il détenait depuis 5 ans contre un gaucher guerrier en finale du tournoi. On revit exactement le même épisode qu’en 1981. Schopenhauer avait donc tort. L’histoire se répète 25 ans après. Et à l’identique.
Ne reste que Nadal. 9 titres à Roland Garros. Recordman de victoires en Masters series. 2 doublés Roland Garros – Wimbledon. Seul homme à avoir gagné 3 tournois du Grand Chelem sur 3 surfaces différentes la même année calendaire. Selon moi, Rafa est impressionnant pour 3 raisons.
Premièrement, pour l’évolution de son jeu. Quand il arrive sur le circuit, il a un style de pur terrien avec coup droit très ample et ultra lifté. Moyen à la volée et peu prompt à prendre le jeu à son compte. Il défend, défend, défend, défend et défend encore. Aujourd’hui, Nadal a une volée très sure. Peut slicer son revers comme Stefi Graff. Il a même servi à 217 K/H, vitesse atteinte lors de l’US Open en 2010. Je ne reviens pas sur son coup droit, tout le monde connait son fameux lasso, largement décrit dans les articles précédents. Deuxièmement, Nadal écrase tout le temps Federer. 23 à 10 au total. 6 à 2 dans les finales de Grand Chelem. Sans commentaire. Troisièmement, Nadal a réalisé probablement le plus grand retour de l’histoire du sport suite à son arrêt entre juillet 2012 et février 2013 suite à sa blessure au genou. Du moins à égalité avec le retour de Jordan en NBA. Nadal le dit lui-même, il ne juge pas sa carrière au nombre de victoires en Grand Chelem mais au prisme des émotions. C’est beau. Grands parce que rivaux
Les statistiques ne disent pas tout. Bien noté. L’émotion est un facteur important. Egalement bien noté. Mais le tennis c’est surtout un sport de duel. La grandeur d’un joueur se mesure surtout à la grandeur de ses rivaux. Classiquement, à vaincre sans péril…
Bjorn Borg a construit sa légende en gagnant (et surtout en perdant) des matchs contre John McEnroe. Le tie-break du 4ème set de la finale de Wimbledon en 1980 (5ème et dernier triomphe à Wimbledon pour Borg cette année là) est considéré comme le plus palpitant de l’histoire du tennis.
Roger Federer a également construit sa légende en gagnant (et surtout en perdant) des matchs contre Rafael Nadal. Leur finale de Wimbledon en 2008 est considérée comme le plus beau match de tous les temps par la plupart des spécialistes.
A mon sens, Pete Sampras a souffert de l’irrégularité d’André Agassi. Bien sûr, leur rivalité était passionnante. Mais « Le Kid de Las Vegas » a connu une carrière en dents de scie. Tombé à la 141ème place mondiale en 1997, Agassi a connu une nouvelle carrière à partir de 1999, année du déclin de Sampras, resté au sommet de la hiérarchie mondiale pendant 6 ans consécutivement entre 1993 et 1998, un record.
Je vous fais le pari que dans 10 ans, quand Federer et Nadal auront chacun pris une retraite bien méritée, on associera leur nom l’un à l’autre. Leurs légendes sont liées. Nadal n’aurait jamais été Nadal sans Federer, et réciproquement pour Roger. Federer est sublimé par Nadal, Rafa est sublimé par Roger. Mais finalement, c’est qui le GoAT ?
Borg disait que « les records étaient faits pour être battus ». Ca à l’air simple comme idée mais c’est terriblement vrai. Tout cet article se résume par ce lieu commun.
Si Laver était jadis le plus grand, il fut surpassé par Borg, lui-même surpassé par Sampras, lui-même surpassé par Federer... C’est donc Roger le GoAT?
Oui. C’est Roge.
Jusqu’à qu’à ce que ce soit Nadal. Puis un petit nouveau qui est sans doute encore un adolescent aujourd’hui.
Finalement, celui qui est considéré comme le GoAT est une ligne de mire à atteindre. C’est comme une boussole avec une carte montrant le chemin à emprunter, le nombre de Grands Chelems à dépasser.
Sampras voulait battre le record de Borg. Puis Federer voulait battre le record de Sampras. Après avoir atteint ses objectifs c’est très difficile de ne pas décompresser. Il n’y a qu’à regarder Murray aujourd’hui. Incapable de gagner un tournoi depuis sa victoire à Wimbledon il y a déjà un an…
Federer aujourd’hui. Nadal demain. Un autre après-demain. Mais on l’a bien compris. L’important ce n’est pas le résultat. Mais tout le processus qui nous amène à ce résultat. Pierre de Coubertin avait finalement peut-être raison. L’important c’est d’y participer. Contrepied
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Alors, qui c'est qui a la plus grosse ?
Article sur le GoAT du tennis ou "Greatest of All Time" à venir
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Un Open d’Australie (pas) comme les autres
Un petit hommage introductif
Nous sommes le 14 février 2014. Pour les petits romantiques, non, nous ne célébrons pas l’amour, mais l’anniversaire de l’assassinat sordide de l’ex de Blade Runner aka Oscar Pistorius. Peut-être que c’était sa façon à lui de célébrer l’amour, on parle tout de même d’un mec qui court plus vite que toi alors qu’il est né sans jambe. Pour te faire un dessin, Pistorius, à l’image de Messi le seul joueur de foot plus fort dans la réalité qu’à PES (ou FIFA, suis pas dogmatique), c’est le mec qui court plus vite sans jambe qu’avec.
Ceci étant dit, nous nous sommes réunis ici pour parler de tennis. La première levée du grand chelem s’est achevée il y 3 semaines. Contre toute attente, Stanislas Wawrinka a remporté l’Open d’Australie édition 2014. Exploit à plus d’un titre, puisque le Stanimal est le premier joueur n’appartenant pas au fameux « Big Four » à remporter un tournoi du Grand Chelem depuis 2009 (victoire de Jean Martin à l’US Open) et le second depuis 2005 (Victoire du beau et grand Marat à l’Open d’Australie). Pas mal de petites questions : est-ce que la victoire de Wawrinka à l’Open d’Australie constitue une si grosse surprise ? Comment expliquer la faillite du « Big Four » ? Et enfin les cartes sont-elles (enfin) redistribuées ?
C'est déjà l'heure d’un premier bilan. Et oui, si tôt dans la saison.
Une question de calendrier ?
Je sais bien ce que tu te dis, un bilan après seulement 1 mois et demi de compétition, c’est franchement ridicule. C’est comme si tu essayais de tirer des enseignements sur la saison à venir après le match de trophée des champions. Personnellement je pensais qu’Ongenda serait un crack, ridicule je te dis. Le fait est que l’Open d’Australie, premier grand chelem de la saison se déroule après seulement 3 semaines de compétition. Evidemment, on se demande pourquoi si tôt ? Surtout que derrière tu dois attendre le mois de Mai pour regarder Roland Garros au lieu de réviser tes partiels. L’Open d’Australie n’a pas toujours eu lieu en Janvier. Avant l’année 1987, il se déroulait en fin d’année, avec des problèmes inverses, les joueurs à bout de souffle ne se faisaient pas chier à voyager à l’autre bout du bout alors qu’ils étaient déjà carbonisés. Roy Emerson, Australien de son acte de naissance et surtout inconnu au bataillon, en profite alors pour inscrire 6 fois son nom au palmarès.
Mais finalement le problème reste le même, placé en début ou en fin d’année, les cadors ne viennent pas en Australie. Il suffit de regarder le palmarès. Bjorn Borg, 0 titre. John McEnroe, 0 titre. Jimmy Connors, 1 seul titre. Les chiffres sont là, les plus grandes légendes du tennis des années 70 et 80 ne gagnent pas en Australie. Pire, ils n’y viennent même pas. Bat les couilles de ce tournoi du Grand Chelem.
Les années 90 vont légèrement changer la donne. Pete Sampras y remporte 2 titres (1994 et 1997) toujours dans la continuité d’un titre à l’US Open (1993 et 1996 donc) en étant dans un bon « momentum » pas interrompu par les vacances de fin d’année bien mérités. Seulement 2 titres pour Pete Sampras alors qu’il totalise 14 GC, et en sachant également que le dur extérieur est sa surface préférée. C’est quand même léger. On parle d’un mec qui a atteint 8 fois la finale de l’US Open (pour 5 victoires) contre 3 finales à l’OA (pour donc 2 victoires…). Je vais plus loin. Un certain Andre Agassi totalise 4 victoires à l’OA. Je ne remets pas en question le talent d’Agassi, simplement le Kid de Las Vegas a remporté 8 Grands Chelems dont 4 OA, alors que Sampras a remporté 14 GC dont 2 OA. Je ne suis pas dans une guéguerre de qui est le plus grand joueur (GoAT pour ceux, prochain article à venir pour les amateurs). Je pourrais faire le même constat avec Djokovic qui a remporté 4 de ses 6 Grands Chelems à l’OA.
Toutes ces stats et cette Histoire pour te dire que les joueurs ne sont pas prêts quand ils arrivent à l’OA. De nombreuses surprises ont lieu en Australie. On parle quand même d’un tournoi qui a vu pendant les années 2000 des finalistes aussi fantasque qu’Arnaud Clément (cocorico), Rainer Schüttler et Márcos Baghdatís, sans oublier la victoire improbable de Thomas Johansson, qui restera aux yeux de nombreux observateurs (dont votre humble serviteur) comme le plus faible vainqueur de Grand Chelem de l’histoire moderne. Il n’y a que deux joueurs qui sont prêts: Djokovic et Agassi. Pourquoi ? Peut-être quelque chose en rapport avec leur jeu. Les plus concentrés d’entre vous penseront aussi à Roger, vainqueur 4 fois à Melbourne Park. L’exception qui confirme la règle (depuis que j’ai compris la signification de cette expression. Mais Roger, bah c'est Roge quoi, on se comprend.
Un match épique mais sans intensité
J’espère que tu commences à voir ou je veux en venir. En deux mots, ou plutôt 15 : est-ce que c’est une coïncidence si Nadal se blesse en finale contre Wawrinka ? C’est une question rhétorique comme on dit chez nous, enfin chez vous.
Nadal est arrivé en finale en lambeaux : ampoule gigantesque à la main gauche dont tout le monde se souvient, mais également problème au pied contracté lors de son match contre Monfils. Sans être médecin, et je sais que certains d’entre vous le sont, quand on est blessé, on a tendance à compenser et in fine on se blesse… à une autre partie du corps ! On connait par cœur les problèmes de genou de Rafa (le hype autour du syndrome de Hoffa), mais en réalité, les plus graves problèmes physiques lui viennent… de ses pieds ! Dès 2006 (quasiment 10 ans bordel), Rafa doit mettre un terme à sa fin de saison à cause de problèmes au pied. Comme quoi ça ne date pas d’hier toutes ces conneries.
Le match Nadal Wawrinka n'a évidemment pas tenu toutes ses promesses. Wawrinka est rentré dans son match encore mieux que dans ses rêves les plus osés. Avec une prise de risque maximale et un minimum de déchet. Nadal faisait du Nadal mais pas suffisant face au niveau du suisse. Pas sûr que le « Cosmic Djoko » de la saison 2011 aurait résisté à « Iron Stan » version finale de l'OA 2014. Enfin ce qui est certain, c'est que Wawrinka n'aurait jamais pu conserver un tel niveau de jeu pendant 4h, Nadal aurait profité de quelques erreurs par ci par là pour recoller et amener le match dans une autre dimension, on peut toujours lui faire confiance pour ça. Un match en 5 sets se profilait selon moi à la fin du premier (tennis fiction tout ça hein, mais bon en bon amateur de SF je me le devais bien).
Malheureusement pour Stan, Rafa et le public (par ordre décroissant de déception), le dos du taureau fut donc mortellement touche au début du 2ème set. Quand Nadal montre des signes de douleurs pareils, c'est qu'il y a péril en la demeure. Nadal a déjà joué et gagné des matchs avec les genoux en compotes, les pieds ratiboisés ou plus récemment un cratère dans la main, la douleur il connaît et ça ne le dérange pas plus que ça. Voir Nadal au bord des larmes (et de l'abandon) au cours de ce second set, en a ému plus d'un.
Un pote m’a envoyé un texto à la fin du second set :
-Est-ce que Rafa va abandonner ? -Oui… -Putain le cauchemar -M’en parle pas…
J’ai parlé un peu vite, comme quoi même après 10 ans Rafa est toujours capable de me surprendre. Rafa, le taureau mis à mort, va donc donner sa vie sur le terrain pour un dernier baroud d’honneur, un ultime morceau de bravoure. Ne jouant qu’avec son bras et son cœur. Des coups gagnants partent de tous les côtés du terrain et Stan, complétement déstabilisé par la blessure de Nadal, enchaine les fautes. Et oui, tirer avec son shotgun sur un ours enragé c’est facile, mais achever un taureau de Manacor dégoulinant de sang et de sueur, c’est plus difficile. Le 4ème set redonne l’espoir d’un scénario fou imaginé plus haut. Mais Stan parvient à se reconcentrer et finit par remporter son premier titre du Grand Chelem, amplement mérité au regard de son tournoi.
Ce match complétement fou, n’a donc pas tenu ses promesses, la faute au calendrier ? Peut-être. Certains adeptes de la théorie du complot pensent que Nadal n’était pas blessé et qu’il simulait. Moi je ne suis pas détective -c’est seulement un hobby- mais lors d’une enquête la première question à se poser c’est « A qui profite le crime ?». Ma question est la suivante : en quoi simuler une blessure est un avantage ? Rafa avait tellement mal qu’il a arrêté de se toucher le slibard entre chaque point… C’est dire ! Il servait à 120K/H, même Martina Hingis, et pourtant ce n’était pas son point fort, servait plus fort que ça…
Mon dernier coup de gueule va aux journalistes sportifs. Peut-être que j’ai tort de penser cela, mais le rôle d’un journaliste c’est quand même d’analyser un tant soit peu non ? Avant la demi-finale Rafa-Roger, tout le monde voyait Roger gagner et je m’en gaussais déjà. Avant la finale Nadal-Wawrinka, tout le monde expliquait pourquoi et surtout comment Rafa allait gagner. Effectivement Rafa partait favori, mais les journalistes sportifs écrivent (trop) souvent dans le sens du vent. On appelle ça une girouette.
Quelle suite avec quels acteurs ?
La victoire de Wawrinka redistribue-t-elle les cartes ? Oui et non. Réponse à la con pour question à la con. Bien sur la vie de Stan ne sera plus jamais la même. Cependant je persiste à penser que le petit monde de la balle jaune continuera à être dominé en 2014 par le monstre à deux têtes Nadal – Djokovic. Si Murray reprend un semblant de rythme il peut faire bonne figure, mais selon moi le duo a pris une grosse longueur d’avance sur lui. Difficile également de se remotiver après avoir un touché le graal et assouvi le rêve de 60 millions de rosbifs. Et Federer dans tout ça ? Comme écrit précédemment, oui Federer joue mieux. Oui, Federer est le petit Mozart du tennis. Seul bémol, avec son classement (8ème au moment de l’article), pour regagner un grand chelem il devra se farcir à coup sur Nadal et Djokovic, avec un petit Murray en apéro. Bref, sauf énorme concours de circonstance (et c’est possible, le tennis reste un sport avec sa dose de hasard) Federer n’améliora pas sa marque de 17 GC.
J’espère que ce second article vous a plus. Si oui, j’en suis ravi. Sinon, je ferai mieux la prochaine fois !
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Résumé de la demi-finale Nadal Federer Open Australie 2014
Avant-propos : quand vous lirez ces lignes, merci de prononcer Rafa avec l’accent espagnol dans votre tête et Roger à la mode suisse c’est-à-dire « Rodgeur ».
Je ne sais pas si certains d’entre vous ont déjà eu l’occasion de voir un match Federer Nadal en entier, car pour faire simple, ce match-up suit toujours le même pattern avec toujours les mêmes conclusions. Avant de rentrer dans le vif du sujet, cadrons un peu les débats. Généralement quand arrive un affrontement entre les deux géants du tennis moderne (30 Grand Chelems à eux deux, jamais autant de titres du Grand Chelem sur un même terrain réuni…), Roger a explosé ses précédents adversaires car c’est un génie avec un tennis fluide et spectaculaire. Rafa arrive quant à lui toujours plus ou moins dans le dur, après avoir laborieusement battu ses adversaires. Rafa c’est un diesel. On ne sait pas trop pourquoi mais l’espagnol est toujours beaucoup plus faible dans les premiers tours de Grand Chelem. Mais, à l’inverse, devient quasiment imbattable à partir des demi-finales avec un bilan de 19 victoires pour 3 défaites en ½ de Grand Chelem. Voilà pour le cadre de nos matchs Rafa Roger.
Ceci étant dit, tous les matchs commencent singulièrement de la même manière. Roger agresse Rafa (qui est un diesel je le répète donc entre progressivement dans ses matchs, c’est pour cela qu’il préfère toujours retourner en premier pour éviter de se faire breaker dès le premier jeu) en permanence, le suisse prend d’assaut le filet et distille des volées bien senties. Tous leur début de match sont plutôt équilibrés (sauf à RG encore une fois…) et tous les commentateurs qui sont pro-Federer (la haine des haineux vs Nadal est forte chez les tennix) commencent à se palucher -car vous comprenez son jeu est tellement plus fluide il « mériterait » enfin de battre le besogneux.
Généralement, et même systématiquement en Grand Chelem (à part leur 2 premières finales de Wimbledon en 2006 et 2007 où Rafa portait encore des pantacourts, une autre époque hein), Nadal va utiliser la même technique, toute simple, mais ridiculement efficace : pilonner le revers de Federer avec son coup droit lifté de gaucher, attendre une balle courte, et ouvrir le long de la ligne sur le coup droit du suisse. Infaillible.
Ce qui est marrant, et triste à la fois ; c’est qu’on sent le suisse sur-motivé en début de match. Tu sens que le mec a vraiment envie de rompre avec la dynamique des matchs précédents. Roger commence le match en étant très agressif, monte beaucoup au filet, prend énormément de risques. Mais après des passings de coup droit (le fameux lasso) et des passings en revers en bout de course (la spéciale Nadal, lui seul peut le faire car c’est un droitier à l’origine, il peut remonter sa tête de raquette tellement rapidement que le coup est imparable, pour avoir vu ce type de coup au stade, c’est quasiment surréaliste ce qu’il fait), bref après s’être fait trouer une bonne demi-douzaine de fois, tu sens Roger perd peu à peu confiance en lui. Ça se voit dans son « body language » au début. Puis au 3ème set, ça se voit à sa gueule. Pour reprendre l’expression d’un fan de Fernandel, tu as l’impression d’avoir un homme contre un garçon. Quand tu enlèves 10 hommes et 10 garçons à cette expression tu as l’impression de commencer une blague sur un prêtre du Vatican. On s’égare.
Revenons à nos affaires avec une analyse plus détaillée du match en lui-même. Le 1er set a été encore une fois fondamental (cf. statistique quand Rafa remporte le 1er set). Aucune balle de break pour Roger dans le 1er set contre 4 à Rafa. Roger en sauve 2, Rafa en manque 2. Balle au centre. Ou plutôt Jeu Décisif au tennis (tie-break ou encore cravate-cassé pour les férus de jeu de mot qui se veulent marrants).
C’est le « money time » comme on dit en basket, et dans le money time ça se joue souvent au mental. On se souvient tous de LeBron James dans ses jeunes années, complétement pétrifié dans les 4ème quart temps des finals de play-off. Bref, Rafa va manger petit à petit le cerveau de Roger. Toujours avec le même schéma de jeu. Pilonnage du revers dans la diagonale avec son coup droit lifté, puis attaque en ouvrant long de la ligne sur le coup droit du suisse. Roger tente d’enrayer la mécanique de Rafa en montant à la volée. Manque de bol, il rate sa volée « toute faite ». Difficile de contrôler le lift de Rafa à la volée il faut bien le dire. 5-1 pour Nadal dans le jeu décisif. Ça sent le roussi pour le suisse. Et la magie du miracle, miracle de la magie, Roger recolle à 5-4. Tous les commentateurs se lèvent, se paluchent sur Roger. Cette année c’est la bonne. Roger va battre Rafa pour la 1ère fois depuis 2007 en Grand Chelem. Le génie va enfin terrasser le besogneux. Sans avoir le temps de terminer leur analyse complétement en décalage avec la réalité, Roger perd le set, le suisse cède par 2 fois en subissant encore une fois le même supplice. Je ne le décris plus, tu vois très bien de quoi je parle maintenant.
Tout le monde se calme, tout le monde connaît les stats par coeur. Rafa breake Roger dès le 3ème jeu du 2 set. Personne n’imagine une fin heureuse pour Roger. Aucune balle de break pour Roger dans les 2 premiers sets. Rafa conclut le second set sur une nouvelle faute en revers de Roger suite à un long rallye dans la diagonale qu’affectionne tant Rafa.
Le 3ème set suit exactement le même cheminement que le second avec le même score à la clé (6-3) sauf que tu sens Roger vraiment résigné. Les commentateurs ont enfin arrêté de se palucher… Je m’endors limite tellement j’ai l’impression de voir le même point en replay. Vous savez, le fameux pilonnage, pilonnage, ouverture, bamos. Tu sens que Roger ne pourra jamais plus battre Rafa en Grand Chelem. Peut-être sur un Masters 1000, s’ils se rencontrent en quart de final why not.
Dimanche, Rafa va rencontrer un autre suisse, Stanislas Wawrinka, également surnommé #Stanimal ou encore #StanTheMan.
Bilan des confrontations 12-0 pour Rafa. Marrant.
Plus marrant encore, #Stanimal n’a jamais remporté le moindre set contre Rafa. 26-0. Mêmes les Iles Féroés ne sont pas aussi mauvais. Tout ça pour dire que sauf cataclysme, personne ne voit Rafa perdre le match. Mais bon méfiance, #StanTheMan a sorti Djoko en quart alors il est capable de tout.
J’espère que ce résumé vous a plus. J’espère surtout vous avez bien compris le schéma de jeu qu’utilise Rafa contre Roger. Si c’est le cas, alors je suis content.
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