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Cory Arcangel, Super Mario Clouds, 2002
Cory Arcangel (né en 1978, Buffalo, New York, Etats-Unis) étudie la guitare classique à Oberlin College mais se consacre ensuite aux études de la technologie de musique après avoir suivi un cours de composition avec Pauline Oliveros, compositrice d'avant-garde. Son œuvre se développe autour de l'objet technologique comme instrument, mais aussi comme vestige archéologique.
Super Mario Clouds, œuvre créée en 2002 et installée à la Whitney Biennale de 2004, est une cartouche du jeu Super Mario Brothers de Nintendo, sorti en 1985 avec un succès populaire mondial, dont le code est transformé par l'artiste.
Arcangel élimine tous les éléments sonores et visuels du jeu, sauf les nuages qui passent tranquillement au ciel bleu. Ce détournement établit un parallèle entre l'activité d'observer des nuages dans le ciel et l'activité de jouer à Super Mario sur un écran, dans une chambre fermée.
Aux années 1990, suite à l'éclatement de la bulle économique au Japon, des jeunes personnes avec peu d'espoir pour l'avenir ont quitté la société, plusieurs s'enfuyant dans le monde du jeu vidéo. Appelées hikikomori, « personnes qui se confinent », la volonté d'échapper aux attentes académiques et professionnelles pour se réfugier dans des paysages numériques idéalistes est ressentie bien au-delà du Japon.
Super Mario Clouds montre la beauté séductrice du jeu vidéo, invitant le spectateur à y céder, ne serait-ce que pendant quelques minutes.
Elizabeth Allen
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Hito Steyerl, How Not to be Seen: A Fucking Didactic Educational .MOV File, 2013
Comment échapper aux dispositifs de contrôle dans un contexte où on les trouve partout ? Hito Steyerl, reprenant des questions que Harun Farocki avait déjà soulevées il y a des années, aborde cette préoccupation de dévier d'un système de contrôle scopique. Dévier de ce régime visuel implique, selon Hito Steyerl, disparaître, être invisible pour les caméras et, de cette façon, échapper aux dispositifs de contrôle.
Dans un contexte de circulation extrême des données et des images, il est encore possible d'être invisible, de dévier des flux d'information. Dans cette œuvre, Steyerl utilise des éléments tels que le pixel, la chroma, la réalité virtuelle, le camouflage, etc. pour questionner des notions telles que la sécurité, l'aspiration au bonheur ou l'hyperconsommation, dans un monde fait d’images.
How not to be Seen est un ensemble d'instructions, parodiant le concept de tutoriel, pour dévier du flux d'images à l'ère de leur prolifération. Même l'équipe du film, une fois les instructions présentées, disparaît pendant que se joue When Will I See You Again de The Three Degrees.
L'œuvre de Steyerl reprend également certaines idées de son texte « In Defense of the Poor Image » dans la mesure où les deux œuvres célèbrent des images à basse résolution, parfois non autorisées. Dans cette présentation ambiguë d'images pauvres et d'images en voie de disparition, Steyerl confère un caractère presque spectral à ces images déviantes. Précisément, la déviance, pour Steyerl, impliquerait d'occuper ces espaces à basse résolution, à un seuil entre présence et absence.
Sergi Álvarez-Riosalido
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