Text
Une histoire bĂŞte
J’habite dans une petite ville étudiante, à côté de San Jose. J’y loue un étage dans une maison, dans laquelle je partage, avec deux autre Ticas*, uniquement la cuisine. Nous n’avons absolument pas les mêmes horaires de travail. Autant dire que c’est un peu comme si je vivais seule.
Seule ? C’est en tout cas ce que je pensais au début. Au bout de quelques semaines, alors que je rentrais relativement tard du travail, j’ai fait la rencontre d’un autre colocataire. Il était dans ma salle de bain, dans ma douche plus exactement. Surprise, j’ai décidé de refermer tranquillement la porte et de régler ce problème le lendemain. Le jour d’après, il avait disparu. Les soirs suivants, je le trouvais, une ou deux fois sur les marches de l’escalier, une autre fois à côté de la machine à laver. Quelque peu anxieuse, je décidais à chaque fois de le laisser vaquer à ses occupations, à condition qu’il ne me dérange pas. Je décidais même de le nommer Johnny. Mais un jour où je rentrais une nouvelle fois tard du travail, je le trouvais sur mon chemin : je ne payais pas mon loyer pour le partager avec un sombre inconnu ! Ni une ni deux, je me suis emparée de mon pulvérisateur contenant un mélange d’eau et d’huiles essentielles - menthe poivrée, citronnelle et lavande - dont je me servais habituellement pour les encadrures de fenêtres et de portes dans le but de dissuader les insectes les plus indésirables de s’aventurer chez moi. Parce qu’ici, que je le veuille ou non, il m’est impossible de fermer les fenêtres. Et finalement, à quoi bon, puisque les températures ne descendent que très rarement en-dessous de dix-huit degrés ? Je m’empare donc de mon arme naturelle et exerce quelques pressions en direction de Johnny, afin de lui signifier qu’il devait partir. Dérangé par les fortes odeurs de mon liquide magique, il est allé se réfugier dans un coin. Bon, c’est mieux. Cela ne me dérangeait pas, d’avoir de la compagnie, finalement ; ici, j’apprends à vivre en harmonie avec tout ce que la nature a à nous donner. Je n’avais donc aucune envie de me débarrasser définitivement de Johnny. J’avais cependant une seule condition : il pouvait déambuler dans mon salon, ma salle à manger ou squatter ma douche, mais il ne devait surtout pas entrer dans ma chambre. Un soir, alors que je venais d’éteindre la lumière et m’allonger sous ma couette, prête à tomber dans les bras de Morphée, un bruit - différent des habituels oiseaux ou autres créatures nocturnes vivant dans mon jardin - est venu perturber ma sérénité. Crr-crr-crr-crr. Pas normal. Je me suis levée pour allumer la lumière, pratiquement sûre de ce que j’allais voir : Johnny se trouvait sur ma chaise, en train de grignoter. Ah non Johnny, je t’avais prévenu ! J’ai saisi l’une de mes claquettes, ouvert la porte et me suis préparée à le virer d’un seul coup de ma chambre. Je me suis exécutée. Johnny était paniqué ; apparemment, il n’aimait pas les claquettes. Vas-t-en ! Il a disparu. Depuis cet épisode, je ne l’ai plus revu dans ma chambre. Je le croise parfois dans mon salon, et lorsque j’approche ma claquette, il comprend qu’il doit disparaître. Je crois qu’il a fait des bébés. Sacré Johnny.
Au Costa Rica, des Johnny, il y en a partout. C’est pratiquement impossible de s’en dĂ©barrasser, alors j’accepte, tout comme j’accepte les tremblements de terre, les pluies diluviennes qui arrivent sans prĂ©venir, ou encore les kilomètres d’embouteillages. C’est une aventure. C’est mon aventure.Â
Cette aventure, je veux la partager avec vous.
*C’est comme ça que l’on appelle les Costariciens ici, au lieu de dire “Costarricences”.

2 notes
·
View notes
Text
.

On marche sur la plage, on rit et on se dirige vers la station de bus, après un excellent week-end loin de la jungle de béton, à oublier les responsabilités et le temps qui s’écoule. On tourne la tête. “Oh...”, émerveillement. Le ciel, encore bleu il y a quelques secondes seulement, a pris une légère couleur orangée.
Tous trois assis sur le sable, nous avons les yeux rivés vers l’horizon, qui à présent a revêtu un camaïeu d’orange et de rose. L’île, au loin, n’est à présent plus qu’une ombre flottant sur l’océan. Nous sommes silencieux. Mes yeux ne quittent pas ce ballet de couleurs qui se déroule, avec pour seul chorégraphe le soleil couchant. Le temps est comme suspendu, et je pense à vous.
Au cours de mes voyages, les couchers de soleil ont toujours eu une signification spéciale pour moi. En premier lieu, car, dans mes périodes de doute et d’anxiété, ils me rappellent l’essentiel, qu’on a tendance à trop souvent oublier : profiter du moment présent, être ici, et maintenant. En second lieu, ils sont rassurants car ils symbolisent un lien direct avec ceux que j’aime. Toujours, je me dis que ce soleil qui se couche chez moi, va sous peu se lever là -bas. Alors, l’espace de quelques instants, j’ai le sentiment d’être avec vous, malgré la distance et le décalage horaire. Vous n’êtes pas si loin.
L’avantage, c’est que cette magie recommence chaque jour.
Et à chaque fois, le temps s’arrête ; je pense à vous. Toujours.
1 note
·
View note
Text
.
Eh ! A little bird told me... que j’avais recommencé à écrire. Pour de vrai ! C’est ouf hein ? T’y crois ? Moi non plus. Pourtant... Ok, cela fait des mois que je me dis “Je vais m’y remettre” ; “Je recommencerai mon blog à mon arrivée au Costa Rica, un nouveau départ lol” ; “Je le créerai une fois que j’aurai pris mes marques.” ; “Je le créerai quand j’aurai un peu plus de temps.”... Résultat : déjà deux mois dans le pays et rien. Nada. L’art de la procrastination : toi aussi tu connais, fais pas le mytho. Alors, ce soir, j’ai décidé de me sortir les doigts des fesses. Et mes doigts, eh bien... ils sont restés en suspens au-dessus du clavier de nombreuses minutes. Puis, finally ! ils se sont activés, lentement, sûrement, et ont formé des mots, des phrases. C’était laborieux, mais je l’ai fait. Après des années. Ca y est. Je me mets à nouveau à nu pour te partager mes mots. Sont-ils pertinents ? Sont-ils intéressants ? Sûrement pas, mais j’ai écrit. J’écris. Et ça fait du bien, for real. Je me mélange les pinceaux avec le français, l’anglais, l’espagnol (”Oh genre, la meuf prétentieuuuse blablabla” la mauvaise langue, je te vois et t’envoie du love), whatever, c’est ma langue à moi.
Je ne sais pas encore trop ce que je vais partager ici, sĂ»rement un bon bordel d’écrits en tous genres. Ce ne sera peut-ĂŞtre pas intĂ©ressant, mais je vais ĂŞtre honnĂŞte : ce blog, je le fais plus pour moi que pour toi. Une chose est sĂ»re : le but n’est clairement pas de vous raconter ma vie personnelle et mes Ă©tats d’âme.Â
Lisez-moi, ne me lisez pas, ce choix vous appartient. En tout cas, si le coeur vous en dit : stay tuned!
A très bientôt pour un vrai premier billet,
Avec Amour,
Diane
0 notes
Quote
L'écriture a ceci de mystérieux qu'elle parle.
Paul Claudel, extrait de Connaissance de l'Est.
0 notes