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egutchi · 4 years
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@egutchi_
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egutchi · 4 years
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* 2020年10月23日 VRS, “SEUL UN PERSONNAGE BLANC POUVAIT JOUER SUR CETTE ÎLE”.
Le seul moyen d’être noir.e, à l’époque, c’était de se balader longtemps au soleil sur les plages. Le lendemain on apparaissait avec la peau noire. Au fil des jours on s’éclaircissait. En 3 jours on retrouvait sa couleur blanche originelle. 
Je me baladais sur ces plages, sans objectif. Des fois je creusais des trous. J’oubliais le temps, j’entendais les vagues et des mélodies légères.
Je respirais
Je m’appelais Julie Clara Marie
Des prénoms qui m’ont toujours entourés.
J’étais finalement aussi blanche que toutes mes copines. Et ma mère.


Seul un personnage blanc pouvait jouer sur cette île. « Thiaba » ça ne marche pas avec la peau blanche. Ça sonne faux. Ça fait mal aux oreilles. Les codes de ce jeu n’étaient pas si loin de ceux de la vie réelle.

Aujourd’hui, on peut choisir la couleur de ses pixels. Huit teintes différentes. On sent les quinze ans d’écart entre les deux versions du jeu. Ce personnage portera enfin mon nom.
 (Même si, la nature des cheveux c’est toujours pas ça.

) Quand vient l’été, mes ami.e.s me parlent de leur rêve de bronzer sur des plages. ⟡ ⟡ ⟡
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egutchi · 4 years
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* 2020年10月21日 VRS, “AU JAPON CEUX QUI S’AIMENT NE SE DISENT PAS JE T’AIME” Je suis tombée sur ce livre un été, la seule fois où je suis allée à Nantes. Je l’ai acquis pour 7€ dans une librairie, en me sentant presque coupable de payer si peu pour ce trésor contenant les réponses à tant d’angoisse.
Contrairement à la manière de dire "je t'aime" à qui veut l'entendre en français, on ne dit que très rarement qu'on aime quelqu'un en Japonais. Ou alors seulement une fois, lors de sa 告白 (kokuhaku : déclaration d'amour). Mais dire aï shiteru, reste très rare.
Mais non, aucune réponse.
C’était un simple abécédaire sur les différentes coutumes japonaises VS françaises - écrit par trois françaises ayant voyagé au Japon.
Alors je t’ai écrit.
> On 5 Feb 2020, at 10:27, [email protected] wrote: > comment te sens-tu quand tu es amoureuse?(ceci n'est pas un spam, c'est bien thiaba) C'est comme des bouteilles à la mer. Hors de la maison, j'étais très silencieuse. Pas de camp choisi, pas de trahison. L’interface web est devenue comme un foyer, façonné par nos propres particularités et codes. On circule du Français au Japonais en toute normalité. J’ai moins chaud sans ce masque social que l'une ou l'autre culture m’impose. Je me sens moins lourde sans corps à justifier. De : [email protected] Envoyé : mardi 03 mars 2020 16:54 À : [email protected] Objet : Re: 💌 oui je l’ai découvert assez récemment. c’est marrant comme internet est ce petit refuge où les gens construisent leur safe space en attendant de pouvoir le vivre irl aujourd’hui, si quelqu’un veut Vraiment me connaître, ça sera compliqué si il ne me suit pas sur Instagram. c’est notamment sur cette plateforme que j’exprime tous ces questionnements, où je joue ce rôle de HAFU, où j’expose mes origines et les Impose même - où j’exprime mes sentiments et réflexions sur ce sujet. dans la vie réelle, c’est absolument difficile de savoir que je suis japonaise. À part si tu connais on travail artistique en effet - où à la limite si je réponds au téléphone à ma maman. mais ouais sinon @egutchi_ est cet *avatar* social que je me suis créé pour affirmer mon identité et c’est le safe space où je peux incarner cet partie japonaise en moi que j’ai tant de mal à assumer/expérimenter en vrai. même avec mes ami.es les plus proches - même avec des japonais.es Les blanc.he.s adorent le Japon. Et je les comprends. Mais qui va aller fantasmer à ce point le Sénégal ? Ici, on me prend largement plus souvent pour une Malgache, ou une Réunionnaise qu’une métisse (quelque soit le mix). Apparemment, cela va de soi que mes parents sont censés venir du même pays, de la même culture. Comment se comprendre si nous n’avons pas la même culture ? Comment s’aimer ? [email protected] Lun 24/02/2020 12:26 sinon on m’a souvent donné le rôle de la femme japonaise frêle délicate et hypersexualisée au lycée. Ça allait parfois très loin, jusqu’à donner des estimations sur la “taille” de mon vagin. C’était des moments tétanisants, je n’arrivais pas à répondre. c’est quelque chose qui me répulse en y repensant, encore plus pour la manière de laquelle je rentrais dans le rôle. Je ne disais rien, comme si cette sexualisation était bienvenue, comme si c’était un atoût d’être fétichisée. C’était surement lié à un moyen de rentrer dans l'hétéronormativité. Les mecs en question ne m’attiraient absolument pas, mais je pensais que je devais leur plaire, quand même. Et le cliché de la japonaise soumise DEVAIT être la manière d’y arriver… après tout de quelle autre manière pourrai-je avoir de la valeur,!,!!,!!,! Heureusement tout ça est bien loin. et ça aussi, ça t’es déjà arrivé? Je crois que si le Hentai est aussi populaire en Europe, c’est parce que la soumission de la femme y est aussi extrême. En fait, la plupart des porn japonais mettent en scène des viols en toute normalité. A l’école, on pointait plutôt du doigt ma couleur de peau, que mon éducation et mes origines japonaises, même une fois révélées. Je ne savais pas que mon grand-père était Imam. Parce-que mon père est bouddhiste. On récitait les mantras d’un bouddhisme Japonais avec mon père, jamais avec ma mère. Tous les étés j’allais à Tokyo, et tous les étés je voyais toutes ces femmes qui ont pour coutume de porter de longs gants noirs en été, même sous 40°c, pour ne pas bronzer. Je voyais mes ami.e.s rires à ces blagues, comme je voyais ces femmes. On 24 Feb 2020, at 20:26, [email protected] Ce n'est pas mon devoir, ni de mon ressort de prouver qu'une noire peut être une japonaise légitime. mais j'sais pas, j'ai toujours grandi parmi des blancs, ou du moins pas des Half japonais. Encore moins noirs. J'étais frustré que dans la plupart des jeux vidéos, on pouvait customiser à fond ses personnages, mais on pouvait jamais avoir la peau noire. Aucun personnage/héros-ïne n'était identifiable à mes yeux - soit trop blancs, soit trop noirs.(je suis pas fille unique pourtant, mais c'est autre chose) On 29 Feb 2020, at 13:55, [email protected] wrote: Quand ma soeur est née, j’avais un peu imposé ma loi de “no Japanese” chez moi, et ma mère ne lui a jamais vraiment parlé en japonais peut-être en partie à cause de ça. Je le regrette énormément, et je suis en colère contre les gens qui m’ont fait croire que je devais choisir entre mon héritage culturel et le pays dans lequel je vivais. Mon père chante en Wolof. Depuis que je suis petite je me demande ce qu’il pouvait bien raconter. Il doit se demander la même chose aujourd’hui, quand je chante en Japonais. Ou quand je parle à ma mère. Mer 08/04/2020 16:32 À : [email protected] mais enfaite en y repensant, je dis souvent identité double/ culture double - mais enfaite on n'a pas seulement deux cultures ou langues - mais bien trois. même si personnellement j'ai un héritage (du Sénégal) que je n'incarne pas du tout (à part génétiquement), il est quand même Hyper présent par sa présence très amoindrie par rapport à mes deux autres cultures justement. Je veux dire que être enfant d'un parent d'ailleurs et un de là où tu vis, ce n'est encore pas les mêmes enjeux que d'être l'enfant de deux immigré.es ou deux personnes d'origines et de cultures autres (que celle dans laquelle tu grandis) enfaite. la question de "chez moi c'est où?" n'a pas le même poids j'ai l'impression. quand j'étais petite, mes parents me disaient "un jour je rentrerai au sénégal/ au japon". et je pense que pour un enfant c'est assez violent de se dire qu'il va devoir faire un choix, pour ne pas se retrouver seul. "et chez moi c'est où?" - bon finalement c'est moi qui suis partie de france la première lol demo erabunara nihon dayone... mmmm demo nihon ni wa sumitakunaina- sugoku tsukarerutoomoi. tteyuuka, sono hafu no mondai wo tokenaimade muri dane. Comme si il pouvait vraiment y avoir une fin à ces questionnements... Mais bon, le confort de vivre en tant que Hafu évolue avec le temps et mes questionnements et je sais que vivre au japon aujourd'hui, serait trop dur émotionnellement. rien que d'y retourner pour des vacances, après avoir passé 15 été là bas, me fait peur donc bon... nanka kanashiina, nihon ni appréhension aru hi ga kuru towa... mais les choses ne sont pas figées : ) mon rapport à la france, à la belgique, au japon et au sénégal évolueront toujours Quand je suis arrivée en Belgique, tout le monde passait son temps à parler des différences entre les Belges et les Français.e.s. Quelle plaie. On 29 Feb 2020, at 13:55, [email protected] wrote: Le fait de devoir choisir sa nationalité est super violent. Pour moi le passeport japonais a toujours été une sécurité pour moi, peu importe ce que les autres disent sur moi, les différences entre ma sœur et moi, j’avais une preuve ultime indiscutable qui était la reconnaissance de l’état japonais sur mon identité. Dans un état d’esprit un peu acab je me dis que la reconnaissance d’un état, ne devrait pas influencer ma personne, mais c’est comme un petit truc auquel je me rattache désespérément, puisque toutes mes autres attributions au japon sont souvent questionnées. Cet objet me rendrait légitime presque. Alors que je sais que je le suis sans ce carnet de feuilles broché, que je suis japonaise pour d’autres raisons aussi. On est jamais “assez” japonais.e. Des gens qui juste parce qu’iels parlent la langue, se permettent de dire qu’iels sont “plus japonais” que moi. On 03 Mar 2020, at 16:54, [email protected] wrote: mais oui, ce qu’il représente est très puissant - et ça m’a fait mal au coeur quand tu m’as appris que ce n’était pas de plein droit, qu’on possédait cet objet - cette preuve - attestation que nous sommes biens japonaises. Et que l’état japonais nous accepte comme tel. ce n’est donc pas le cas aaah… zurui. et en même temps ça m’étonne peu du patriotisme japonais. même si dans la pratique, ajd ce passeport ne me servirait qu’à faire moins de file pour prendre l’avion pour tokyo, où je ne suis pas allé depuis 7 ans, ça me rend profondément triste. Après tout nous ne sommes que des HAFU. [email protected] Sam 21/03/2020 14:06 oui je vois ce que tu dis, j’ai toujours trouvé le mot hafu super étrange. ça peut paraitre assez péjoratif comme mot, tu n’es que une moitié, pas entier.e, comme si il y avait un vide à combler. comme si tu ne pouvais pas être deux choses à la fois. En Japonais Thiaba, se dit "Tchaba" (ちゃば/ 茶葉). Tcha (茶) veut dire "thé" et Ba (葉) est la contraction de "feuille". "Feuille de thé", une heureuse coïncidence qui m'a réconforté. Comme si mon mélange avait lieu d'être. Car Thiaba c'est avant tout le prénom de la grand-mère de mon Père Sénégalais. Dans l’intimité de la nuit, ce garçon me racontait son voyage au Sénégal. Comparé aux deux seules images qui me restent de mon unique voyage là bas, à mes 7 ans, je ne faisais pas le poids. Dans ce lit, ce corps blanc avait une expérience du Sénégal tellement plus présente que la fille d’un Sénégalais. Je me suis sentie bien conne. Et bien seule. Il fut un temps où je ne confiais mon coeur et mon corps qu’à mon opposé le plus littéral : le fameux mec cis blanc hetero. De : [email protected] Envoyé : lundi 24 février 2020 12:26 À : [email protected] Je pense que je n’ai jamais été amoureuse d'une japonaise mais le japonais s’est souvent immiscé dans mes relations. toutes les personnes avec qui j’ai eu des relations/rapprochements ont essayé d’apprendre le japonais - et je les aidais à réviser leurs hiragana lol ça t’es déjà arrivé? On 24 Feb 2020, at 20:26, [email protected] wrote: les deux garçons avec qui j'étais à une époque, savent compter en japonais. bizarrement je crois qu'avec chacun c'était au bout d'un ou deux ans, que je commençais à leur apprendre ça (,peut-être que je dis n'importe quoi, je suis plus sure du tout). je leur ai appris quelques mots basiques dont un se souvient surtout car il adore les mangas et jeux vidéos, comme oyasumi, nemui, bref le japonais le plus basique qu'il soit. tu sais, je pense que j'avais pas trop envie qu'ils aient accès à cette partie là de moi. j'ai l'impression que celui/celle qui connait mes deux cultures, aura bien trop de clés pour me comprendre. et j'ai tellement pris l'habitude de spliter et switcher entre l'une et l'autre de mes "personnalité/langue/ou que sais-je", que incarner les deux en même temps, être face à quelqu'un qui saura entendre et comprendre les deux, aura le panorama entier, m'angoisserait trop - mais aujourd'hui j'essaie de réconcilier tout ça j'ai jamais connu d'espace sécurisant où je peux incarner les deux à la fois - sauf l'art et internet justement Aujourd’hui c’est très différent. C’est comme si oser observer ma condition de femme noire avait finalement brisé ce fantasme, de vouloir conquérir charnellement et amoureusement cet «idéal». Peut-être que j’essayais de posséder à travers eux, tout ce qu’il me manquait : la peau blanche, une bite et l’hétérosexualité.
 Une fuite de ma propre identité « non-idéale », en me mettant à genoux pour lui arriver à la cheville. 
 Le charme est rompu.
 Il y a une expression que ma mère me dit souvent en Japonais. Et mon père me l’a aussi dit l’autre jour en Français : ” 山でもうごかせる。” // « Tu peux déplacer des montagnes. » On 24 Feb 2020, at 20:26, [email protected] wrote: est-ce qu'un jour je pourrai dire aishiteru en pesant mes mots? Les frontières sont mentales.
 Désormais, rien ne m’empêchera de dire aï shiteru à qui veut l’entendre. ⟡ ⟡ ⟡
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