Tumgik
elieper-blog · 7 years
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Paysage érotique II
J’étais dans une de ces villes exotiques du Brésil. Je ne sais plus bien laquelle, il y avait tout de même un corcovado, ce devait être Rio. Ce qui est sur c’est que j’avais fait une longue ascension pour arriver à ce panorama. J’étais ici pour un suicide. J’avais fait tout ce voyage dans le but de me buter. Et toi, tu me pompais. Dans ce qui ressemble à un ultime dévouement, faisant effrontément dos au décor picaresque, tu engloutissais mon sexe sous le soleil piquant. Avec plus d’envie qu’un obèse et sa glace sur une plage azuréenne.
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elieper-blog · 7 years
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Paysage érotique I
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     Contourne les vaux, gravit les monts         émerveille l’initiée            dont l’index court dans le sillon               comme l’enfant dans les genêts.
     Quand les yeux ont mangé les mots         sur la peau usée par la bouche écarlate            les perles salées qui font ruisseaux               se confondent dans l’orage qui éclate.
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elieper-blog · 7 years
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My boyfriend’s in a band
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Et puis il écrit des textes aussi, du moins il le faisait. Des pages entières html, échappant au pathos d’un skyblog car illustrés de nymphettes. On attire le chaland comme on peut. La prose est plutôt séduisante il faut l’avouer. Mais la rhétorique attendue. Celle du mélancolique cynique, jadis ignoré de la gente féminine, malgré les nuits a tremper les draps.
    Papa, ou une quelconque entité masculine, aurait transmis ce “goût des femmes” comme on transmet le goût du vin ou des bons cigares, ou tout autre bien consommable inévitable dans la panoplie rance du mâle 1958. Le sexisme publicitaire a bien fait son travail, il a infiltré ces cervelets pourtant si aiguisés de types revenus de tout pour masquer le fait d’être allé nulle part. Cherchant dans des balades mièvres une image dé-personnifiée de femme-enfant, concept fumeux aux doux relents de pédophilie et d’inceste. Cette quête désespérée est désespérante. Mon boyfriend est plutôt cool, mais il n'est pas aussi cool que moi.
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elieper-blog · 7 years
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Se danser soi-même
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Rosas danst rosas ou quatre allégories de la féminité, dansées depuis trois décennies. Le conte s’ouvre en silence sur les quatre danseuses , elles dorment mais leurs sommeil est agité. Cette oeuvre est résolument dédiés au corps féminin : les cheveux tranchent l’air, les hanches se désaxent, les chemises glissent le long des épaules. Que faire d’ailleurs du vêtement? Lorsque la danseuse défiant le public joue des largesses de sa chemise tout en jetant des regards inquiets sur le reste de la troupe. Le vêtement, tantôt outil répressif d’une nudité encombrante devient la condition d’existence de cette nudité libératrice.
     Dormir, travailler, se déplacer. Autant d’actes ordinaires pour autant de gestes. Répétés, amplifiés, jusqu’à l’épuisement des corps. Le pied frappe les planches, les poitrines se soulèvent pour laisser l’air emplir les poumons, les gorges sifflent, les mains heurtent les côtes. L’ordinaire est sonore, presque violent. Et puis les cheveux, encore les hanches, toujours les épaules. Milles variations à vous coller le tournis existentiel, pour une seule ode ou force est définitivement un nom féminin.
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elieper-blog · 7 years
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chambre
Dans ce fragment de maison il y a moi. La chambre a une forme d’habitacle d’automobile, un volume rectangle dont on a tronqué un angle. C’est ce qu’on appelle banalement une chambre sous combles. Cette chambre n’est pas la mienne. Par le velux j’aperçois une cheminée, seul élément permettant d’affirmer que le monochrome gris en second plan est un ciel. Une porte, un velux, un lit et des vêtements d’homme. Et la blancheur discontinue des murs. Et puis il y a Nîmes, cité d’Oc fantasmée, épinglée au mur comme l’ultime relique d’un monde révolu. Je suis à présent dans la chambre peinte par Van Gogh. L’évocation du sud et de la vie solitaire surement. Et ce lit, disproportionné, radeau auquel se raccrocher dans la tempête. Celui présent forme l’île sur laquelle a échoué le désir des amants. Enfants des contrées méridionales, mis au monde par des femmes que les conquêtes mauresques ont fait putains.
Dans cette chambre il y a moi. L’Olympia diaphane et gironde. Mais le tableau est fissuré. La négresse et les fleurs ont d’abord disparues, et puis tout le reste aussi. L’eau ne coule plus par-delà le mur, la maison est un silence.
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