ferrasufe

[ferrasufe]

La création est une nuit insondable

Où perdurent des secrets

Dans la toile de son ombre, je râle

Je transpire, je fais mes apprêts

La création est une nuit rassurante

Quand elle m'abandonne

Elle rend son absence obsédante

Et dans le creux de sa chair, je rayonne

[ferrasufe]

Do you fear the eyes of the far shore ?

C'est quand mes oreilles grincent

Que mon cœur danse

Faites pleurer les guitares

Écartelez-les

Rayez la musique

Saturez la saturation

Laissez l'air s'emplir de ce son

Qui n'est plus qu'une torture du cœur

Quand la musique sature, elle aime

Rayée, rayante, quand elle gêne

C'est là que mes paupières se ferment

Et que, le cœur bercé de ce doux refrain, je danse...

Rayez le monde, par pitié

Empêchez-le de tourner

Gênez, saturez, rayez

Son beau vernis bien glacé

C'est la seule idée que j'aie trouvé

Pour qu'il danse...

[ferrasufe]

toujours je cours après le temps si ce n'est lui qui me rattrape

je savais le prendre pourtant en faisant tout pour qu'il m'échappe

[ferrasufe]

Quatre euros, c'est ce qu'elle vaut

Ma petite robe d'été, dos nu, jaune

Celle avec un soleil blanc brodé sur la poitrine

Je voulais la mettre quand il fait beau

Quatre euros c'est ce qu'elle vaut

Un peu de lin et du coton

Toute douce comme une passion

Achetée bien vingt euros

Quatre euros c'est ce qu'elle vaut

Elle qui voulait s'acheter ton sourire

Obtenir de toi un heureux soupir

Que tu la fasses glisser en bas de mon dos

Quatre euros c'est ce qu'elle vaut

Cette robe que tu n'as jamais vue

Que j'avais achetée pour toi, ingénue

Juste avant que tu ne me tournes le dos

Quatre euros c'est ce qu'elle vaut

Cette innocence, cette confiance, cette trahison

Je l'ai emballée, mise en carton

Et j'ai tout laissé partir loin, là haut

" Quatre euros, c'est tout ce qu'elle vaut. "

[ferrasufe]

Je suis muet quand le vent souffle fort

Je suis aveugle quand je pense à la mort

Je suis sourd quand je dois crier au vent

Que je n'ai que le cœur d'un enfant.

[ferrasufe]

Hier soir, dans le creux de mes rêves est venu

Se glisser l'éclat ténébreux du cauchemar...

Sans prévenir et sans crier gare

Dans les plis de mes draps m'a mise à nue...

J'ai vu de mes yeux éveillés au fin fond du sommeil

Les pupilles heureuses et la bouche souriante de la figure aimée

Nous échangions insouciants des baisers sans pareils

Sur une chaise longue dans un jardin clair où le soleil rayonnait

Je pleure encore ce bonheur imaginaire

Et je tremble que son image ne vienne de nouveau me hanter

Pourquoi ainsi se faire bourreau, tortionnaire

Quand il ne reste plus une cendre à laisser s'envoler ?

[ferrasufe]

Mutabilis ut venti secundi

Cor tuus est

Quidam die in patria mirabile petior

Alterum per undas mox pereo

Saepissime sola erro

In mare tacitissima

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Corrections bienvenues ;)

[ferrasufe]

Spam

Sereine souveraineté secrète

Puissance passive et protégée

Admire aime et apaise

Mes mille mots malheureux

[ferrasufe]

J'ai tatoué son nom dans mes paupières

Et quand je ferme les yeux c'est lui que je vois

La vie entière n'a beau être qu'un mystère

C'est dans son sourire que se lit ma joie

[ferrasufe]

Vous allez demander : Où sont donc les lilas ?

Et la métaphysique couverte de coquelicots ?

Et la pluie qui frappait si souvent

ses paroles les remplissant

de brèches et d'oiseaux ?

/ Pablo Neruda

[ferrasufe]

Beauté, mon bon souci, de qui l'âme incertaine

A comme l'océan son flux et son reflux

Pensez de vous résoudre à soulager ma peine

Ou je me vais résoudre à ne la souffrir plus.

Vos yeux ont des apppas que j'aime et que je prise,

Et qui peuvent beaucoup dessus ma liberté

Mais pour me retenir s'ils font cas de ma prise,

Il leur faut de l'amour autant que de beauté.

Quand je pense être au point que cela s'accomplisse,

Quelque excuse toujours, en empêche l'effet :

C'est la toile sans fin de la femme d'Ulysse,

Dont l'ouvrage du soir au matin se défait.

Madame, avisez y, vous perdez votre gloire

De me l'avoir promis et vous rire de moi,

S'il ne vous en souvient vous manquez de mémoire,

Et s'il vous en souvient vous n'avez point de foi.

J'avais toujours fait compte, aimant chose si haute,

De ne m'en séparer qu'avecque le trépas,

S'il arrive autrement ce sera votre faute,

De faire des serments et ne les tenir pas.

Malherbes, Poésies "Dessein de quitter une dame qui ne le contentait que de promesse"

[ferrasufe]

J’ai donné trop de raisons à mon coeur de trahir mes sentiments.

[ferrasufe]

L'aiguille de pin menue doucement se meut

À travers l'espace vide qu'elle traverse seule

Qui sait où sa course la mène ? Qui sait ce qu'elle veut ?

L'espoir, de sa faible lueur, par moment l'éloigne de son linceul...

[ferrasufe]

On ne peut écrire pour dire le monde. Il y a même de l'être léger dans cette connaissance que le mot est un démon qui nous éloigne un peu plus du monde dès, et à chaque fois, qu'il essaie de le dire. Mais de soi il éloigne également, en nous râpant grossièrement: on ne peut graisser ces copeaux séparés pour mieux les faire passer dans l'étroite gorge de l'autre sans mentir. Mis ensemble comme mélasse grâce au gras de l'égo le ridicule comme dernier signe du sujet gît. Entre chaque mot, l'interruption, seule, demeure le possible lieu d'un court contact avec l'extérieur, comme dans l'amour on effleure l'autre sans l'empoigner. Dans l'interstice ici protégé, à chaque fois que je lève le stylo, j'espère que brûle le reste de ce qui a été dit.

[ferrasufe]

J'accumule sans relâche la somme de mes mots

Je thésaurise je rabâche mes espoirs et mes maux

Ils contiennent en quelques syllabes la douleur et la vie

Un son de plus un son de moins et tout est fini.

[ferrasufe]

La poésie est comme une pluie

Elle s'amoncelle petit à petit

Goutte à goutte et mot à mot

Elle rend le ciel gris

Un peu plus beau.

[ferrasufe]

C'est un plancher qui grince

C'est un tuyau qui suinte

C'est une porte entrouverte

Un grain dans un engrenage

Une goutte sur ce qui doit rester sec

Un rayon dans les abîmes obscures

Empêche les rouages de tourner

Nuit au fonctionnement adéquat

Éclaire ce qu'il faut toujours cacher.