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Dans le creux de ton creux
Dans le creux de ton creux
J'essaie d'être multiple
Dans le creux de ton creux,
J'essaie d'aménager un espace de feu
Coule l'âme, coule l'orge
Bientôt nous serons deux, puis trois
Je te regarde
Tu dors
Les étoiles au-dessus de nos cercles
Et ce silence chaud
Qui nous entoure, nous caresse
Embrasse-moi, c'est l'heure claire
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Compose le songe
Le sang vénéneux de la terre Ramollit le suc et digère l’oiseau Rien ne se lit, tout se filtre Ou se boit Volcan - magie indigène nature S’engouffre dans l’émoi Compose le songe Range la botanique dans l’aberrante nature
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L’évaporation
De la gorge, la femme s’extirpe Elle se raidit comme un poisson dans la neige Elle se promène, blanche et cristalline Dans la rue étoilée, étonnée.
Un homme la poursuit, puis un autre Et un autre, encore. Tous s’émerveillent : Une femme ! Une femme ! Une femme !
Elle se retourne, dévoile ses lèvres Elles sont beiges et mousseuses
Elle salive et s’évapore Dans une brume visqueuse, indolore.
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Le feu dans l’hémisphère blanc de mon crâne
Le feu s’est propagé dans l’hémisphère blanc de mon crâne Il a brûlé les terres bleues de mes yeux, A longé ma gorge serpentine Traversé les veines noires Ecorché les vaisseaux illusoires Pour se terrer dans le profond De mon intestin grège et rond Il vit en moi depuis des décennies Là, dans la pénombre et l’ennui Et je sens parfois qu’il me sourit Autrefois terrifié, Blotti et apeuré, Je vis désormais pour lui, Dans sa chaleur, En ami.
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La jetée des grands flancs roses
Il me faut rire ; puis, de la tête, extraire un long coin d’éternité. C’est là que se trouve, se trouve... ce trou de fer, de l’éther. N’en déplaise à l’homme qui rit dans le noir de mes pensées, je me mets à courser les nuages d’acier grèges qui explosent dans ta bouche et crac, j’en sors un fil rouge et je marche le long de ta joue délaissée. C’est un homard, dit le gynécologue. La mère serre son enfant sur ses seins et le père frémit de voir son fils si rose.
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Cohue dans ta tête
Une nuit tranquille tombait en ce soir d’été et j’en profitais pour humer l’air du jardin. Il y faisait plus doux qu’à l’intérieur et les insectes y bruissaient encore. Je m’arrêtai au milieu de ce rectangle vert, l’herbe grasse me chatouillait les mollets nus. Je suis resté ainsi des minutes entières, peut être plus, à scruter le vide ou à étudier les reflets lunaires sur les feuilles émeraude que je devinais dans l’obscurité. J’eus la sensation de me perdre dans l’humidité ambiante et le temps a glissé, invisible et chaud comme une couverture d’hiver. J’ai fermé les yeux. C’est alors qu’il est apparu, comme sorti d’un nuage évaporé de particules de lumière. Une lueur diaphane plutôt qu’une réelle présence humaine. L’homme bleu. L’homme que j’avais vu dans un rêve d’enfance. A mesure qu’il approchait, il me faisait penser à ces grands chamans du plateau de Chajnantor, dont le regard et la présence vous emplissent d’une compassion sans fond. Il se déplaçait comme la brume s’installe dans une plaine d'altitude. En face de moi, l’homme bleu me regarda dans les yeux et posa sa main chaude sur mon front blanchâtre. Les arbres se mirent à fredonner légèrement, le vent en écartaient soigneusement les branches grèges. En sa présence, il m’a semblé que le monde s’évanouissait et se vidait lentement. Le temps semblait s’échapper par une porte invisible. Une vibration sonore coula alors en moi et mon être tout entier s’enfonçait dans une basse fréquence sans frontière avec le réel. L’espace physique n’était plus qu’un mirage, un souvenir, le reflet d’un concept oublié. Ce glissement s’opérait comme si l’homme bleu m’avait conduit, tel un guide, au plus profond de mon être. Je ne bougeais plus et d’ailleurs il n’y avait plus de distinction entre mon corps et l’air qui m’entourait. L’homme bleu écarquille les yeux et prononce ces mots dorés : « Cohue, cohue dans ta tête ». Sa voix résonne dans le champ élargi de ma conscience. Il avait su lire en moi le trouble que je cachais en silence et j’ai pensé qu’il avait raison, qu’il s’agissait d’une vraie cohue intérieure qui m’envahissait depuis trop longtemps. Ses mots m’apaisaient. Il retira sa main, recula d’un pas. Il prononça encore trois lettres que je n'arrivais pas à discerner. Trois sons qui sortaient du spectre des lois physiques de la nature. Ma vue me trompait peut-être, mais il me sembla que le reflet de sa peau bleuâtre se brouillait comme la neige d’un vieil écran de télévision. Sa silhouette diminua d’intensité, jusqu’à ce que son mirage luisant ne s’évanouisse dans le décor. L’espace reprit ses frontières habituelles. Bientôt il ne restait plus rien de cet être venu d’ailleurs. Je restais seul dans le jardin. Je levai les yeux au ciel et aperçus les étoiles brillantes percer le noir de la nuit. Cohue, cohue dans ma tête et les mots se désagrégeaient lentement dans mon esprit vidé de sa substance. Un sifflement au loin déchira le silence de ce moment flottant. C’était le train de minuit qui perçait comme une flèche d’acier le paysage rocailleux de la région. Il était rempli de paysans panaméricains qui sentaient la chèvre et la moiteur d’une pénible journée de travail. Une vraie cohue dans ce train métallique, une vraie cohue dans mon cerveau épineux. Un crissement dans le jardin se fit entendre. J’aperçus les deux billes d’un renard caché dans un buisson ardent. « Cohue dans ta tête », me lança-t-il dans un français impeccable. Il me sourit comme l’on se moque d’une personne que l’on méprise et sa fourrure rousse s’évanouit dans la végétation tropicale. Je me dis qu’il était temps de remédier à cette cohue que semble-t-il tout le monde avait saisi sauf moi.
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Excerpt from Dido and Aeneas, short film written and directed by Franz Galo - coming soon
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Rompre, dans le cas du creux
Je veux bien t’entendre mais il va falloir sombrer. Dans le couloir du temps des bruissures, je veux enfiler la trêve, le glaive et l’arme d’or, pour jeter la brouillie de toutes ces peaux, qui pénètrent l’estomac du temps.
J’ai vu un genou dans le feu de la cire et pour manger, il faut rentrer dans le monde, le monde à soi, le monde cireux de l’Au-delà. On a tous un monde, l’un grand, l’autre bleu.
J’ai mangé une ombre. Sauvez-moi de cette ombre, elle vit en moi comme on aspire un chien.
Rompre, dans le cas du creux, n’apporte aux chiots qu’une maigre tristesse. Le feu, dans ce cas, mêlé à la fracture de la cheville, va provoquer la chute du bois non retenue, non voulue et non aspirée.
J’ai vomi dans la ficelle. Je tire de mon âme un avenir bien gras, tout le gras, le gras de Paris qui va s’imposer de ses cendres, ses anges de toxicomanie me font l’effet d’un salut de veau, un salut de mieux, le mieux du mal, de crise de nerfs si ses seins et ses jambes étaient suffisants à te faire fléchir de leur cornée toute relative et menue, dans lequel tu m’expliques tant de fausses alertes.
Heureux de me voir face à mon père de la sorte, j’ai pleuré, et les larmes ont coulé sur l’asphalte du creux. Le creux, toujours lui, toujours celui-là, celui qu’on croyait étouffé, meurtri, disparu, résigné, est en fait revenu, n’a pas arrêté de survivre, de paraître, de ressusciter. Un couloir de feu, oui il s’en souvient, la porte s’ouvre, la voix roule sur les murs, ma puce, ma puce, mon trésor, les cheveux sont noirs et le téléphone entoure le lit. Le grand lit blanc, pourtant plat, une mer d’huile, une canne inexplorée, intacte. Il est là, petit, intermédiaire, il écoute, il se transforme en oreille, la femme en lui écoute, la conversation, le couteau, la lame qui s’infiltre, qui passe, qui coupe, qui jamais ne s’arrête, qui descend avec un sourire, une condescendance, une gentillesse presque. C’est inoffensif vu d’ici, la bouche se crispe pourtant. Et l’autre qui ne se doute de rien. Va-t-il finir par trouver la force, le courage, la force de l’innocence, c’est une difficulté, un mépris peut-être. Les yeux tombent sur le bois du plancher, trop lourds de tristesse, attendent les pleurs qui ne parviennent pas, personne ici n’est mouillé, à part l’intérieur. Ca y est, c’est dit, c’est fini. Il sait maintenant, la bataille commence. Il ne fallait pas être là, il ne fallait pas écouter.
Ecoutez l’écaille ! Ecoutez l’écaille !
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Quitter la mère
Sur la plage ensoleillée, je rêve de quitter la mère.
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Jamais
Jamais je n’oublierai, je suis dans le creux de la Mort. Jamais je n’oublierai, je suis dans l’arrière-cour du vent des falaises. Je regrette de ne ventrer que ta soeur. Ahh la liberté, enfin retrouvée. Cette femme de la vie aux mamelles lourdes de sens. Je prie pour que tu t’endormes, dans le ventre, dans le ventre du tout, et rien n’y fait je te hais de te trouver sur une miette de pomme, tu vas traire ta vie ou je m’en charge, ta bouche et tes seins, ta lèvre et ton cul.
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Un creux de Dieu
L’enfer. L’enfeeeeeeer. Du bout de Dieu, c’est l’heure de malmener la vie. La rage de vivre, déchire la gorge du sang dans l’eau bleue. Le liquide de ta frange s’étrange dans l’asphalte. Rrrraaa - veux-tu que je te tire, tu vas souffrir.
Tu écrases l’engin à moteur - le fer s’enraye dans le mou du métal. Une forme de Dieu, en oblique ou triangulaire. Il faut aller profond dans le creux du genou, là où se trouve Marie, Marie fait une tarte aux pommes, frappe sa gueule, frappe sa génuflexion, son hippocampe, sa hargne, son gros orteil, son poil, son vieux flune, sa vieille grue, son vieux manitou. Enclavé dans l’assiette, un creux de Dieu s’en va en fumée et dans la Mort, celle qui use de sa vie s'acharne, et sourit dans la bulle.
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Les plis du noir
Dans la pénombre de la nuit, j’observe les plis du noir.
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NEW !!!!! Video in collaboration with sculptor Ioana Sisea for her exhibition at Galerai GALATEEA - Bucharest Teaser - © 2014 Directed by Franz Galo DOP & Editing by Franz Galo
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Le sirocco liquide
La femme se propagea dans la petite rue de nuit. Des pavés fracassés - un tumulte. Gris du noir, et vert aussi, le vert. Des râles de vacarme, des sons ombilicaux. Une nuée de feuillage, sur un balcon, non loin. Elle court cette femme, elle change de direction au terrible tournant. Le précipice l'accueille par en haut, elle pense : "Tasse". Elle prend la parole, les yeux se couchent. La voix qu'elle fait entendre n'est pareil à nulle autre ; un feu dans la brume, tel est le son qui en sort. Les dents tremblent, la langue palit, la rosée absorbe le vent. Derrière elle, tous les suiveurs. Ils sont là, armés peut être. Des chapeaux en couteaux, des ongles pendant au rebord de larges poches. Le regard sous le noir, le silence s'installe, les pavés murissent, l'air s'alourdit, c'est la gifle. D'un creux sort le sirocco liquide.
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