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Il faut dire les choses
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ilfautdireleschoses-blog · 8 years ago
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summer 2017
Pffffiouuuu ! ça file, le temps nous glisse entre les doigts.
J’ai pris le temps de relire mon dernier post, je me suis enflammé !
Je suis fier d’avoir écris ça. J’assume. Oui, c’est ce que je ressens, c’est comme ça que je pense.
Nous nageons dans une abondance de récoltes journalières magnifiques.
Dans les paniers, les pâtissons font des câlins avec les Roses de Berne, les Black Cherry, les Indigo Apple et autres Charly Green. Oui ce sont des variétés de tomates et oui je me la pète. C’est un festin de healing food qui s’offre à nous quotidiennement.
Outre les 21 variétés de tomates qui cohabitent, nous observons la croissance de beaux melons. Les premiers sont plutôt goûtus, c’est vraiment la classe. Avez-vous déjà dégusté des melons haute-saônois ?
On accueille aussi des poules : Cacao, Dondon, Galinette, Venus et Serena sont là. Je l’ignorais mais la poule d’élevage est vraiment affectueuse, on peut la caresser comme un chat, lui faire des mamours... les filles adorent.
Dans le quartier, c’est la valse des départs et retours de vacances. Nous bénéficions d’un calme ressourçant.
Nos filles grandissent et nous émerveillent. Il faut être plus que disponible, c’est parfois difficile. C’est une période exigeante pour nous, parents. On a peu ou pas de temps pour nous. On est enseveli par la vie quotidienne. Cependant je suis convaincu du bien fondé de ce choix d’être présent. L’enjeu du siècle à venir sera l’attention. Si nous voulons que nos enfants soient présents à ce qu’ils font, soyons présents pour eux. 
J’apprends à faucher les prairies à l’ancienne, à la faux. C’est vrai que c’est beaucoup plus long que le tracteur tondeuse, mais c’est chouette d’accomplir certaines tâches sans pétrole. 
Je chante, je chante, je chante chaque jour qui passe. La vibration intérieure me permet de démarrer le matin et accompagne mes efforts et les moments de joie en famille.
Nous avons atteint l’objectif de changer de vie. Beaucoup de gens en parlent, nous nous l’avons fait. Cela réinterroge beaucoup d’aspects de notre existence individuelle et collective. Cela demande du courage.
La gratitude m’accompagne chaque jour. mes besoins essentiels sont comblés. Finalement, nous n’avons pas besoin de grand chose pour vivre paisiblement.
Merci 
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ilfautdireleschoses-blog · 8 years ago
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Printemps 2017
17 mars
La vie continue avec une douce énergie sur ces terres que nous empruntons à nos enfants.
C'est vraiment merveilleux d'ouvrir la porte et de pouvoir aller immédiatement se balader, les pieds dans la verdure, en se délectant des chants rythmés des oiseaux, en contemplant la grâce des chevaux du voisin. Je vois gambader ma petite fille, comme dans la petite maison dans la prairie.
Je commence à lâcher-prise sur l'argent. Ca fait un moment que je travaille sur la peur du manque. J'ai le sentiment d'avancer.
Mon niveau de rémunération a fortement baissé par rapport à l'an dernier mais malgré tout, une abondance nous entoure au quotidien. Je me sens enfin apaisé. Mon compte en banque n’a jamais été aussi vide et je n’ai jamais été aussi heureux qu’à présent.
Que faisons-nous ?
Nous avons fini de monter une belle serre de cinquante mètres carré. On est contents. Elle se trouve juste derrière chez nous. On a encore eu des coups de mains providentiels dans les étapes-clés du montage. Merci ! Je suis si reconnaissant.
Nous nous sommes équipés en outils indispensables. Nous avons encore pris à la Terre des ressources non-renouvelables pour s'offrir ces éléments neufs.
Le cheminement vers la concrétisation d'un projet alternatif est souvent jonché de paradoxes. Comme j'aborde ce sujet épineux, je voudrais aussi vous dire que nous roulons au diesel et que nous chauffons notre maison en partie au fioul domestique. En ce qui concerne l’écologie, on est pas encore au top, vous l'avez bien compris. Le chemin vers l'autonomie est long.
Je voudrais vous dire que sincèrement, je me sens à ma place dans cette nouvelle vie. En habitant en ville pendant presque dix ans, j'avais oublié à quel point j'ai besoin d'évoluer dans un environnement vivant.
Le matin, le soleil nous réveille en même temps que les voix des filles. Après le petit déj', on file dehors et on mets nos cinq sens en éveil. Ce matin j'ai taillé une haie. L'activité n'a aucune importance mais je la notifie en précisant que j'étais vraiment présent à ce que je faisais.
Créer un jardin, ce n'est pas de tout repos. En fait c'est vraiment sportif. Quand je pense à tous ces gens qui vont s'enfermer dans des salles de fitness... Le monde (en ville comme à la campagne) a besoin de jardins vivriers par milliers et pour les faire, il faut des bras.
Pour faire de jolies buttes permanentes :
Enlever soigneusement les adventices avec la houe, sans trop creuser le sol car ses premiers centimètres sont très riches. (Ce n'est pas gagné, mais il va nous falloir tordre le cou à cette pratique extrêmement répandue qui consiste à retourner le sol. En fait le sol a besoin d'être aéré. Cet objectif est plus facilement atteint avec une grelinette, inventé par André Grelin dans les années 60. J'expérimente un placement postural adapté, des mouvements doux ainsi qu'un protocole d'échauffement et d'étirements. En aérant le sol on favorise sa fertilité car l'air permet le développement d'une ribambelle de micro-organismes, la vie quoi !
Creuser des passe-pieds qui permettront au jardinier de ne pas (jamais) écraser les cultures de son poids. Passer un coup de croc pour casser les mottes, puis niveller avec un beau rateau bleu. Ensuite on peut planter et couvrir le sol avec de la tonte fraîche ou du compost bien mûr. J'apprends le métier de jardinier en faisant, c'est vraiment une très bonne école. Je bénéficie aussi des consignes de Céline et je lis quelques ouvrages de référence (celui-ci, celui-là et ce dernier). 
24 mars
Le temps semble s'accélérer. Il y a quelque chose qui a lâché en moi. Une résistance. Il m'a fallu vivre ce grand changement pour réaliser que tout se met en place pour nous, sans luttes inutiles. Comme si l'Univers avait déjà tout prévu pour notre réalisation. Je me promène à pied, toujours émerveillé par la beauté des environs. Sans rien demander, j'obtiens des informations utiles. Je ne ressens pas d'hostilité. Ce village nous attendait. Ce mode de vie plus simple m'emplit de contentement. J'ai cru pendant quelques mois ne pas pouvoir me détacher de toutes ces vieilles habitudes de consommation mais tout cela n'est qu'illusion. Je commence à entrapercevoir le fameux lâcher-prise.
Le jardinage c'est vraiment exigeant physiquement, le dos souffre. L'enjeu c'est de se respecter et d'entretenir cette fabuleuse architecture qu'est notre corps  en s’arrêtant quand il dit “stop”. J’ai envie de bien vieillir donc quand je sens que j’ai fait ma part quotidienne, j’arrête de bosser. Le repos, on en a tous besoin. C’est sûr que bosser comme un dingue 14h / jour, ça fait avancer l’installation plus vite, mais si c’est pour finir avec le corps cassé à cinquante ans, ça ne m’intéresse pas. Je construis des buttes permanentes le cœur léger. Les voir se multiplier autour de la maison est tellement plein de sens.
J'ai été fasciné par le DVD « semences buissonnières » permettant de faire soi-même ses semences. La vie est pleine de surprises et je n'ai pas envie de me limiter dans mes envies d'apprendre.
11 avril
Maintenant je me dois d'être authentique avec vous, il faut dire les choses :
Il est temps de sortir des autoroutes que ceux qui nous ont précédé ont laissé pour nous. Il est temps de se réveiller, d'être le changement. Nous cherchons tous et toutes le bonheur mais nous nous sommes fourvoyés quant aux moyens de l'atteindre. Nous sommes de plus en plus lucides et clairvoyant(e)s.
Nous avons perdu notre temps à offrir notre meilleure énergie au service de notre propre servitude à l'argent. Ce dernier, bien utilisé, est une énergie en circulation mais il est aussi l'outil que ceux qui se gavent (l’oligarchie dominante, les 62 personnes les plus riches au monde possédant autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale) ont utilisé pour nous contrôler.
Nous avons travaillé pour rembourser le crédit de notre voiture qui nous a permis d'aller travailler. Nous avons idéalisé des gens que nous n'avons jamais rencontrés, qui nous ont imposé leur mode de vie dans les médias de masse. Nos journées étaient planifiées, mais à présent, nous souhaitons devenir libres.
Nous avons découvert le monde au travers de manuels scolaires et de la télévision. Nous avons été élevés pour ne pas être différent(e)s. Nous n'étions rien d'autre qu'un carburant, le carburant qui a donné le pouvoir à une élite, les oligarques qui contrôlent les grandes multinationales.
Nous avons considéré tout ce qui nous entourait comme quelquechose à vendre, un objet à posséder. Nous avons vu l'environnement se dégrader. Les arbres qui purifiaient l'air et les cours d'eau ont laissé la place à de nombreux sites de production industriels à côté desquels personne n'aimerait vivre. 
Nous avons tous vu les images insoutenables des animaux maltraités dans de gigantesques usines à faire naître et mourir pour satisfaire nos besoins artificiels créés par la publicité. Nous avons vu sur nos écrans ces populations affamées tandis que nos poubelles débordaient de restes alimentaires.
Nous avons donné beaucoup de moyens à la communauté scientifique, à la recherche et aux grands groupes pharmaceutiques pour qu'ils trouvent des remèdes aux grands maux de nos sociétés modernes. Nous avons bien compris que les grands groupes qui produisent la junk food qui s'est introduite dans nos corps travaillent en partenariat avec les groupes qui produisent les médicaments qui nous permettent de rester en vie.
Nous avons considéré notre espèce comme le centre de la planète. Nous avons regardé notre technologie en croyant tout dominer. Nous avons perdu notre humilité. Nous avons fait l'expérience de marcher dans la rue en ignorant les autres, en évitant de se plonger dans le regard de l'autre. Nous avons échoué à créer des liens et à mettre de la joie et de la convivialité dans cette société.
Nous avons laissé nos dirigeants faire la guerre et laisser mourir sous les bombes des populations, des familles, des enfants. Nous avons oublié momentanément notre compassion naturelle. Nous avons fait l'expérience d'attribuer aux autres la responsabilités de nos problèmes et de nous couper de nos émotions et de notre intériorité. Nous avons essayé de nous blinder pour ne plus rien ressentir.
Nous avons taillé le monde en pièces à la recherche de la joie sans jamais regardé au fond de nous-mêmes. Une couche de papier mouillé s'est formée autour de notre cœur. Nous avons attendu que quelqu'un amène le changement sans jamais pensé à nous changer nous-mêmes. Nous avons oublié de nous diriger nous-mêmes.
Nous sommes prêts à reprendre nos vies en main.
Un jour, cette sensation que nous appelons la Vie nous quittera, notre corps physique retournera à la terre et nos objets ne seront que des souvenirs, mais les conséquences de nos actes resteront.
Il n'est pas question de sauver la planète, elle continuera son évolution, que nous y habitions ou non. Il n'est pas question de retourner à la bougie, car les technologies modernes nous permettent de nous unir et de relever les défis de demain.
Mais nous devons savoir relever la tête de nos écrans pour voir loin et regarder où nous allons.
Nous pouvons dès à présent arrêter de servir ce système de destruction et choisir de créer notre propre chemin.
Chacun de nos actes quotidiens est plus ou moins vertueux. La boisson que nous buvons le matin, tout ce que nous mangeons, l'énergie qui nous permet de nous chauffer, de nous déplacer, les appareils que nous achetons et que nous utilisons au quotidien, nos loisirs, nos vacances, la façon dont nous accédons à la culture, tout ce qui fait notre existence a des répercussions sur la Terre et sur l'humanité, sur notre destin commun.
Il faut dire les choses : Nous, habitants des pays riches, vivons dans une illusion, l'illusion de la pléthore. Nous consommons trop. 
Les trajets domicile-travail sont toujours nombreux et rapides. Les déplacements d'agrément se font énormément en avion et en automobile individuelle. Tout cela n'est pas soutenable. Nous vivons dans l'illusion que ces possibilités de déplacement à moindre coût vont durer pour toujours. Pourtant les réserves en pétrole ne font que diminuer et les conditions de vie sur Terre continuent de se dégrader. 
Les humains se déplacent, curieux de découvrir la culture des peuples du monde, mais cela se fait à une fréquence et dans un volume que la biosphère ne peut supporter. L'extraction de pétrole nécessaire à ce gigantisme est extrêmement néfaste à la biosphère.
Il faut repenser dès maintenant le travail et le tourisme de masse, plus lent, plus respectueux des régions traversées et des gens qui y vivent. Pour ceux et celles qui se sentent prêt(e)s, il est temps de limiter nos déplacements, de travailler là où nous vivons et de nous épanouir dans la communauté de vie où nous nous sommes installés. 
Les humains sont nombreux à avoir conscience de ces effets négatifs mais continuent d'agir comme auparavant malgré tout. Il faut bien admettre que la publicité sous toutes ses formes à un impact énorme sur l'inconscient collectif, sur le rêve collectif que font les hommes. Elle doit être limitée et contrôlée.
Malgré la prise de conscience progressive, les choix des consommateurs sont majoritairement le fruit de pulsions non vertueuses. La consommation de viande est toujours titanesque et se développe dans les pays en développement.
Il faut dire les choses : la majorité des produits distribués dans les supermarchés sont soit mauvais pour la santé humaine, soit mauvais pour l'environnement, soit les deux en même temps.
Il y a un aveuglement tel que cette grande mascarade continue. Les panneaux géants de KFC et McDo continuent de constituer des investissements rentables, car les gens continuent de se déplacer pour y aller.
Il y a une atrophie de l'imaginaire associée à une perte de compassion. Beaucoup de gens sont dans l'incapacité d'imaginer autre chose que le mode de vie prémâché et réchauffé qui leur est servi quotidiennement dans les médias.
La pulsion a pris le dessus. Nous laissons les animaux souffrir par milliards pour satisfaire nos pulsions. En contribuant à la perte de biodiversité, nous contribuons à notre propre disparition. En oubliant la compassion nous perdons un pan important de ce qui fait de nous des humains.
Il faut renouer avec la compassion et avec notre humanité. Il faut dire les choses : Vivre sans compassion compromet notre propre survie.
La communauté scientifique, par les messages des think tank et autres lobbys surfinancés, nous affirment que des solutions technologiques assureront au fil du temps le bien-être de tous. Nous savons aujourd'hui que l'accès aux essentiels (eau, nourriture, abris) n'a jamais été aussi inégalitaire. Les solutions ne sont pas mises en place. Les armées de pauvres, ici ou là-bas,  qui n'ont pas un sou à dépenser dans le grand marché mondial n'intéressent pas nos dirigeants.
C'est en cela que nous avons également perdu notre compassion : on oublie les plus pauvres.
Il faut dire les choses : le profit ne doit plus guider les décisions individuelles et communautaires. Nous ne pourrons jamais nous nourrir de pièces, de billets ou de chiffres sur un écran. L'argent ne se mange pas.
Les peuples des pays riches vivent dans l'utopie que tout cela va continuer. C'est un leurre. Le système capitaliste, dans sa grandiloquence est en train de toussoter ses derniers souffles malades. Nous allons devoir, dans un avenir proche, nous limiter. Personne ne souhaite regarder cette réalité en face car (presque) tout le monde en occident veut sa nouvelle voiture, ses vacances au ski ou en Asie, son smartphone dernier cri. Et (presque) tout le monde sous-estime l’influence qu’a la publicité sur lui-même.
Il faut dire les choses, dès aujourd’hui, nous pouvons faire des choix différents :
Nous pouvons partir moins souvent en vacances, manger moins de chocolat et boire moins de café, manger moins souvent de la viande, acheter moins de vêtements, changer d'ordinateurs et de téléphones moins souvent, vivre de façon plus autonome, faire de la place aux réfugiés dans nos villes et villages. 
Nous pouvons vivre plus simplement, utiliser des sources d'énergie plus propres et à des volumes plus sobres. Nous pouvons accepter de payer au prix juste une nourriture saine et produite localement.
Nous pouvons nous impliquer davantage dans les décisions qui régissent nos existences et créer un système d'étiquetage permettant de mesurer d'un coup d'oeil les vertus réelles d'un produit.
Nous pouvons réinventer les standards de beauté, de séduction et de standing qui respecteront enfin la femme, la biosphère et la dignité humaine.
Nous pouvons accepter notre fragilité et être plus solidaires avec nos aînés, avec les personnes handicapées, avec les marginaux et les exclu(e)s en créant partout des maisons de la solidarité. Nous pouvons ouvrir notre cœur aux personnes qui vivent sur notre territoire, malgré les différences culturelles, religieuses, ethniques.
Nous pouvons célébrer notre appartenance à l'humanité et reconquérir notre temps. Nous pouvons encourager et aider à l'émergence d'un néo-artisanat qui pourra nous sortir de l'hyperconsommation et de l'obsolescence programmée.
Nous pouvons acheter moins de jeux et jouets à nos enfants.
Nous pouvons reconsidérer la place de la femme dans la prise de décision communautaire et son image dans la société.
Nous pouvons nous intéresser à notre vie intérieure, à nos besoins profonds, et nous pouvons dès maintenant prendre soin de nous.
Merci d’avoir lu.
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ilfautdireleschoses-blog · 8 years ago
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Hiver 2017
Au risque d'enfoncer des portes ouvertes, je viens vous raconter mon début d'année. Tout a commencé par des insomnies, de la chaux, des pleurs, du bicarbonate de soude, des prières, de la vapeur d'eau, de l’espoir.
Les premiers jours dans la maison de nos rêves étaient très particuliers. N'étant pas attaché à la notion de propriété privée, je n'ai pas vécu l'éphémère satisfaction liée au fait de « devenir propriétaire ». J'ai beaucoup chanté dans chaque pièce, surtout dans le salon qui réverbérait mes vocalises.
J'ai passé beaucoup de temps à scruter l'horizon, lui qui m'a tant manqué quand je vivais en appartement à Belfort. Voir loin, contempler les cimes des arbres et les infinies nuances du ciel, quelle merveille.
Pendant les sept derniers jours de l'année 2016, je me mets en mode détapissage, d'où la vapeur d'eau. Peler les différentes couches du lieu pour le mettre à nu. Avoir mal aux épaules. Chaque jour nous ajoutons à notre liste des tâches supplémentaires à accomplir pour que cette habitation soit agréable.
Céline et moi nous sommes rapidement résolus à n'accomplir que l'essentiel.D'une part, nous souffrons d'un manque aigu de sommeil et d'autre part nous avons déposé notre préavis et devons quitter notre ancien logement belfortain à la fin du mois entamé. Le temps est limité.
L'Univers nous envoie souvent des anges gardiens venant prodiguer une aide providentielle. On est épuisés et plein de gratitude. J'enchaîne sur le nettoyage. Le ménage, je pratique régulièrement, mais là, il s'agit de tout nettoyer, sols, murs, plafonds. Avoir mal aux épaules. 
Céline prend les choses en main et commande les matières premières naturelles qui nous permettront de créer nos enduits à la chaux. On attaque les peintures. Les plafonds laissent apparaître de beaux chevrons, il y a de la surface en plus. Un ange gardien vient faire un gros trou dans la cloison qui séparent les deux pièces à vivre. Pour vivre bien, point de séparation.
A la fin de chaque journée, apprécier le rituel : nettoyer les outils, ranger, fermer les volets, regarder le ciel un instant, rentrer au bercail.
La vague de froid arrive. Cette année elle mord. Le niveau d'énergie continue de chuter. Je sers les dents. C'est dur de ne pas voir les filles grandir. Concernant l’hygiène alimentaire, c'est une catastrophe. On n’a le temps de faire ni les courses, ni la cuisine. On se fournit dans les boulangeries. Mon corps manifeste son mécontentement par un embonpoint croissant. On continue.
Je pense avec compassion à tous ces hommes vus sur mon écran, allongés par milliers dans des entrepôts géants aux confins de l’Europe, sur et sous des couvertures distribuées la veille. Je pense à leurs femmes, à leurs enfants, à leurs parents. Je continue à me demander comment un nombre aussi importants d'électeurs restent insensibles à tout cela.
On attaque les enduits, épisode bienvenu, ludique, rempli de légèreté. On choisi nos pigments, on les dose, on mélange, on rit. On se perfectionne dans l'art de manier la taloche et la spatule. Le timing est serré mais on est dans les temps.
Dans l'appartement, les filles ne dorment pas mieux, elle ressentent l'imminence du changement et l'agitation qui l'entoure. On fait nos cartons à la hâte, on est épuisés. C'est le jour J, on déménage. Arrivés sur place, l'angoisse me saisit tant il y a de choses à faire. Il fait très froid. Un ange gardien nous apporte du bois pour se chauffer.
04 mars 2017
Voilà cinq semaines que nous sommes arrivés à Chenebier. La journée ça commence par des appels de nos filles. Albane et Diane, mes petites lumières. Tout est parfait dans cet écrin éphémère, rempli d'Amour et de câlins. C'est juste un peu tôt pour moi.
Ce que je voudrais dire ici, c'est que ce n'est pas forcément « que du bonheur » d'élever des enfants en bas âge. Il y a bien sûr la contemplation des progrès réalisés, des sourires rayonnants, la joie d'écouter les vocalises, les phrases, les sons produits, le bonheur de sentir la peau, de souffler sur le ventre de l'enfant. Mais il y a aussi l'odeur des couches, les réveils nocturnes, l'exigence de disponibilité permanente et surtout le manque de temps pour soi. Cette période c'est le moment de s'initier vraiment à l'abnégation. Heureusement cela ne dure qu'un temps.
Je vis la mort de mon ancien personnage Batlebatt. J'ai provoqué ce décès car il était trop limitant. Je suis toujours batteur de cœur mais il est temps pour moi d'incarner dans mes actions quotidiennes les valeurs les plus profondes.
Je vais donner plus de force à mes propos en partageant avec vous l’appel d’Edgar Morin (je le copie-colle en espérant que vous puissiez prendre le temps de le lire en entier) :
Changeons de voie, changeons de vie ,
L'appel d'Edgar Morin
« Nous sommes innombrables mais dispersés, à supporter de plus en plus difficilement l’hégémonie du  profit,  de  l’argent,  du  calcul  (statistiques,  croissance,  PIB,  sondages)  qui  ignorent  nos  vrais besoins ainsi que nos légitimes aspirations à une vie à la fois autonome et communautaire.
Nous  sommes  innombrables  mais  séparés  et  compartimentés  à  souhaiter  que  la  trinité  Liberté Égalité  Fraternité  devienne  notre  norme  de  vie  personnelle  et  sociale et  non  le  masque  à  la croissance des servitudes, des inégalités, des égoïsmes.
Au  cours  des  dernières  décennies,  avec  le  déchaînement  de  l’économie  libérale  mondialisée,  le  profit s’est déchaîné au détriment des solidarités et des convivialités, les conquêtes sociales ont été en partie annulées, la vie urbaine s’est dégradée, les produits ont perdu de leurs qualités (obsolescence programmée, voire vices cachés) les aliments ont perdu de leurs vertus, saveurs et goûts.
Certes, il existe de très nombreux oasis de vie aimante, familiale, fraternelle, amicale, solidaire, ludique qui témoignent de la résistance du vouloir bien vivre ; la civilisation de l’intérêt et du calcul ne pourra jamais les résorber. Mais ces oasis sont encore trop dispersés et se connaissent encore trop peu les uns les autres.
Ils se développent pourtant et leur conjonction ébauche le visage d’une autre civilisation possible.
La conscience écologique, née de la science du même nom, nous indique non seulement la nécessité de  développer  les  sources  d’énergie  propres  et  d’éliminer  progressivement  les  autres  y compris  le  si dangereux nucléaire, mais aussi de vouer une part plus importante de l’économie à la salubrité des villes polluées et à la salubrité de l’agriculture, donc à faire régresser agriculture et élevage industrialisés de plus en plus malsains, au profit de l’agriculture fermière et de l’agro-écologie.
Une formidable relance de l’économie faite dans ce sens, stimulée par les développements de l’économie sociale  et  solidaire,  permettrait  une  très  importante  résorption  du  chômage  comme  une  importante réduction de la précarité du travail.
Une réforme des conditions du travail serait nécessaire au nom même de cette rentabilité qui aujourd’hui produit mécanisation des comportements, voire robotisation, burn out, chômage qui donc diminuent en fait la rentabilité promue.
En fait la rentabilité peut être obtenue, non par la robotisation des comportements mais par le plein emploi de la personnalité et de la responsabilité des salariés. La réforme des États peut être obtenue, non par réduction ou augmentation des effectifs, mais par débureaucratisation, c’est à dire communications entre les compartimentés, initiatives et rétroactions constantes entre les niveaux de direction et ceux d’exécution.
La réforme de la consommation serait capitale. Elle permettrait une sélection éclairée des produits selon leurs vertus réelles et non les vertus imaginaires des publicités (notamment pour la beauté, l’hygiène, la séduction, le standing), ce qui opérerait la régression des intoxications consuméristes (dont l’intoxication automobile). Le goût, la saveur, l’esthétique guideraient la consommation, laquelle en se développant ferait régresser l’agriculture industrialisée, la consommation insipide et malsaine, et par là, la domination du profit.
Le  développement  des  circuits  courts,  notamment  pour  l’alimentation,  via  marchés,  Amaps,  Internet, favorisera  nos  santés  en  même  temps  que  la  régression  de  l’hégémonie  des  grandes  surfaces,  de  la conserve non artisanale, du surgelé.
Par  ailleurs,  la  standardisation  industrielle  a  créé  en  réaction  un  besoin  d’artisanat.  La  résistance  aux produits  à  obsolescence  programmée  (automobiles,  réfrigérateurs,  ordinateurs,  téléphones  portables, bas, chaussettes, etc.) favoriserait un néo-artisanat. Parallèlement l’encouragement aux commerces de proximité humaniserait considérablement nos villes. Tout cela provoquerait du même coup une régression de cette formidable force techno-économique qui pousse à l’anonymat, à l’absence de relations cordiales avec autrui, souvent dans un même immeuble.
Ainsi les consommateurs, c’est à dire l’ensemble des citoyens, ont acquis un pouvoir qui faute de reliance collective,  leur  est  invisible,  mais  qui  pourrait  une  fois  éclairé  et  éclairant déterminer  une  nouvelle orientation  non  seulement  de  l’économie  (industrie,  agriculture,  distribution)  mais  de  nos  vies  de  plus en plus conviviales.
Une nouvelle civilisation tendrait à restaurer des solidarités locales ou instaurer de nouvelles solidarités (comme la création de maisons de la solidarité dans les petites villes et les quartiers de grande ville).
Elle stimulerait la convivialité, besoin humain premier qu’inhibe la vie rationalisée, chronométrée, vouée à l’efficacité.
Nous pouvons retrouver de façon nouvelle les vertus du bien vivre par les voies d’une réforme existentielle.
Nous devons reconquérir un temps à nos rythmes propres, n’obéissant plus que partiellement à la pression chronométrique. Nous pourrons alterner les périodes de vitesse (qui ont des vertus enivrantes) et les périodes de lenteur (qui ont des vertus sérénisantes).
La  multiplication  actuelle  des  Festivités  et  festivals  nous  indique  clairement  nos  aspirations  à  une  vie poétisée par la fête et par la communion dans les arts, théâtre, cinéma, danse. Les maisons de la culture devront trouver une vie nouvelle.
Nos besoins personnels ne sont pas seulement concrètement liés à notre sphère de vie. Par les informations de presse, radio, télévision nous tenons, parfois inconsciemment, à participer au monde. Ce qui devrait accéder à la conscience c’est notre appartenance à l’humanité, aujourd’hui interdépendante.
Nous croyons comme Montaigne le disait déjà au XVIe siècle que « tout homme est mon compatriote » et que l’humanisme se déploie comme respect de tout être humain. Nos patries dans leur singularité font partie de la communauté humaine. Nos individualités dans leur singularité font partie de la communauté humaine.  Les  problèmes  et  périls  vitaux  apportés  par  la  mondialisation  lient  désormais  tous  les  êtres humains dans une communauté de destin.
Nous devons reconnaître notre matrie terrienne (qui a fait de nous  des  enfants  de  la  terre)  notre  patrie  terrestre  (qui  intègre  nos  diverses  patries)  notre  citoyenneté terrienne (qui reconnaît notre responsabilité dans le destin terrestre).
Chacun d’entre nous est un moment, une  particule  dans  une  gigantesque  et  incroyable  aventure,  issue  d’homo  sapiens-demens,  notre semblable dès la préhistoire, et qui s’est poursuivie dans la naissance, la grandeur, la chute des empires et civilisations et qui est emportée dans un devenir où tout ce qui semblait impossible est devenu possible dans le pire comme dans le meilleur. Aussi un humanisme approfondi et régénéré est il nécessaire à notre volonté de réhumaniser et régénérer nos pays, nos continents, notre planète.
La mondialisation avec ses chances et surtout ses périls a créé une communauté de destin pour tous les humains. Nous devons tous affronter la dégradation écologique, la multiplication des armes de destruction massive,  l’hégémonie  de  la  finance  sur  nos États  et  nos  destins,  la  montée  des  fanatismes  aveugles.
Paradoxalement c’est au moment où l’on devrait prendre conscience solidairement de la communauté de destin de tous les terriens que sous l’effet de la crise planétaire et des angoisses qu’elle suscite, partout on se réfugie dans les particularismes ethniques, nationaux, religieux.
Nous appelons chacun à la prise de conscience nécessaire et aspirons à sa généralisation pour que soient traités les grands problèmes qui sont à l’échelle de la planète.
Que tous ceux qui se reconnaissent dans ce texte lui apportent leur approbation. »
J’approuve M. Morin et le remercie pour ce texte.
Voilà pourquoi je suis au côté de Céline ce jour, c'est parce que, inexorablement, tout va s'effondrer. Alors nous préparons la suite.
La base c'est de s'occuper du sol, d'en prendre soin. Il faut peu de choses pour rendre une terre fertile, et toutes les ressources pour le faire sont accessibles localement. Nous avons commencer notre jardin expérimental la semaine dernière et nous mettons les mains dans la Terre.
Aujourd'hui nous vivons dans une opulence qui inspire en même temps envie et dégoût aux franges les plus pauvres de la population mondiale.
Nous sommes innombrables mais dispersés à avoir conscience de ça. Nous en avons ras-le-bol de toute cette mascarade. Nous aspirons tous à une vie à la fois autonome et communautaire. Le profit d'une oligarchie s'est déchaîné au détriment des solidarités et de la convivialité.
Il existe heureusement des oasis de vie aimantes (ashrams, fermes thérapeutiques). Ils sont malheureusement trop compartimentés et ne se connaissent pas.
Au fil du temps nous bâtirons une ferme thérapeutique ou chacun pourra venir se ressourcer. En ce qui me concerne, je vais aussi travailler à relier tous les acteurs de ce nouveau paradigme qui émerge silencieusement.
Ce sera difficile mais je me lance un pari à moi-même, celui de devenir quelqu'un d'autre. Je veux pouvoir me retourner et voir que j'ai fait ce qui me paraissait juste, conformément à mes idéaux.
C'est difficile de faire une croix sur les habitudes rassurantes du passé. C’est dur de voir son pouvoir d’achat baisser avec toutes les conséquences sociales que cela engendre. 
Pour rester humain, je suis prêt à vivre tout cela.
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ilfautdireleschoses-blog · 9 years ago
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Le grand saut
Je suis à l’aube d’un très grand saut vers l’inconnu. Voici la tableau : le 24 décembre, j’arrête mon activité de cours individuels de batterie. En janvier, je déménage à la campagne, dans un petit village de Haute Saône. C’est miraculeux mais ma compagne Céline et moi-même avons réussi à obtenir un prêt à la banque malgré nos statuts totalement précaires. Nous serons dans quelques jours propriétaires d’une ferme avec un peu de terrain. Voilà onze ans que je vis à la ville, avec tout le confort que ce mode de vie permet : proximité des commerces, vie sociale intense. Je retrouve donc la campagne que j’ai connu pendant mon enfance et adolescence.
Je suis assailli par de nombreuses peurs sur lesquelles je travaille depuis plusieurs années, sans être arrivé à m’en défaire totalement. Ces peurs appartiennent surtout à mes parents et m’ont été transmises en héritage : peur de manquer d’argent, peur d’être isolé socialement, peur de ne plus exister. Et avec ça la croyance que la vie est dure et qu’il faut en chier chaque jour pour obtenir quelque chose.
Bien sûr tous ces discours intérieurs ne sont que créations de mon mental. Mon ego ne veut surtout rien lâcher et s’accroche de toutes ses forces à l’ancien personnage : Batlebatt.
Batlebatt c’est le mec populaire localement, toujours enjoué, investi dans plein de projets en même temps, souvent disponible et régulièrement sur scène, ou au moins au centre des regards (cf post précédent). Pourtant, le soir venu, seul devant mon journal intime, une déferlante d’insatisfaction se manifestait en moi. Je dessinais de grands tourbillons sombres au fusain.
Cette insatisfaction m’a amené progressivement vers les pratiques contemplatives et notamment la méditation de pleine conscience. D’abord fasciné par l’état de sérénité que je suis parvenu à atteindre dès le début de ma pratique, j’ai pris progressivement conscience du sens de cette pratique : entrer de plus en plus profondément dans mon être et faire la lumière sur tout ce qui me constitue : le magnifique comme le sombre.
Aujourd’hui, je suis toujours en chemin et je sens que c’est le moment d’aller plus loin dans le lâcher-prise. Mais qu’est-ce qui va changer exactement ?
Ce qui se profile, c’est une existence plus autonome. La première étape va consister à produire une partie de notre alimentation. la seconde année, nous agrandirons la surface à cultiver et monterons une grande serre. Pour augmenter la rentabilité de notre production, nous transformerons nous mêmes nos légumes et oeufs.
Pour accomplir tout ça, je vais réinvestir mon corps pour fournir des efforts vraiment différents de ceux que j’ai vécu ces onze dernières années. Je vais travailler sur des plages-horaires plus longues et apprendre des gestes nouveaux, physiquement exigeants. Creuser le sol, préparer les planches de cultures, se maintenir agenouillé longtemps, monter la serre. De vrais défis pour moi.
Pour achever le travail sur la peur du manque (d’argent), je vais aussi me confronter à une baisse significative de mes revenus d’activité. Il va falloir apprendre à vivre simplement (c’est déjà le cas) et en limitant au maximum les dépenses superflues. C’est totalement possible, des millions de personnes vivent comme ça en France, et encore plus dans le monde. Je recherche dans cette démarche le fait d’aller, au moins pour un temps, à l’essentiel. Je crois en une forme de sobriété, qui ne sera pas heureuse à chaque instant, mais qui a pour moi beaucoup de sens car elle permet en  vivant simplement que chaque homme sur Terre puisse simplement vivre, vous me suivez ? Chacun de nos actes de consommation, mêmes les plus anodins, ont des répercussions dans d’autres territoires et donc sur les communautés de vie qui s’y trouvent.
Je suis donc déterminé à continuer d’alimenter ce blog pour vous raconter comment ça se passe, le cheminement vers la libération, et les tornades émotionnelles qui le caractérise. Mon journal intime révèle que je rêve de cette existence simple et proche du vivant depuis très longtemps, et maintenant que je suis au bord du plongeoir, je flippe !
En ce qui me concerne j’ai aussi plein de croyances limitantes à accepter et à observer, notamment le fait de ne pas me sentir capable d’entretenir une maison. La vie nous propose régulièrement des défis pour laisser tomber tout cela. “Laisser tomber”, ça ne veut pas dire supprimer peurs et croyances, ça veut dire les accepter dans notre intérieur, les regarder bien en face et s’entraîner à ne pas les entretenir pour laisser place au champs illimité de la conscience pure : le moment présent !
Je ne vous cache pas que je suis en joie de pouvoir offrir aux deux petits êtres de lumière qui partagent nos vies, Albane et Diane, un environnement vivant qu’elles pourront découvrir au fil du temps et , je l’espère, à leur rythme.
Ce qui va changer également, c’est de choisir de travailler pour des activités qui font sens et qui correspondent à mes valeurs intimes. Je me fixe ainsi pour objectif en 2017 de développer des temps de rencontres et de partage visant à l’ouverture de coeur, la connexion à soi et aux autres. Les supports retenus sont pour l’instant sont la méditation par le son, les cercles de paroles pour les pères et les séances collectives de percussions et rythmes intuitifs. Le support n’est pas très important, c’est la présence à ce que l’on fait qui l’est. Conserver une conscience de notre intériorité et l’entretenir, comme un trésor.
Ce qui va changer, c’est aussi une nouvelle conception du couple et de la vie à deux. Fatigué de lutter pour conserver les caractéristiques de l’ancien personnage qui était très indépendant, je m’abandonne progressivement à la Vie et à l’union sacrée. C’est donc un mode de fonctionnement où je considère que l’autre est là pour m’aider à avancer dans mon chemin de vie et, par un effet miroir, me permet de voir toutes les facettes de mon être. C’est une vision du couple qui est moins facile car elle demande abnégation et abandon des anciennes croyances. C’est parfois douloureux. C’est main dans la main que nous avançons vers ce projet de vie, qui ne sera jamais vraiment achevé mais que nous aurons fait avec le coeur. Nous sommes en chemin vers le nouveau monde.
Merci de lire. Merci d’être là.
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ilfautdireleschoses-blog · 9 years ago
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Musique, notoriété et guérison
Je viens vers vous pour vous parler de mon Mentor, Billy Martin et du sens que je donne à la  pratique musicale.
Batteur, auteur, compositeur, pédagogue et peintre, cet artiste accompli m'a toujours inspiré. J'ai ressenti en l'écoutant pour la première fois une spontanéité sincère. Quand il joue, c'est son être profond qui s'exprime. Il y a de la fluidité dans son discours musical.
Ses voyages l'ont conduit à retracer sur une carte les flux de rythmes qui se sont opérés au fil de l'histoire, caractérisés par une exportation massive de l'Afrique vers les Amériques.
Il a identifié l'universalité de certains patterns, claves et motifs rythmiques. Il est remonté aux origines du rythme. Il a aussi beaucoup travaillé à simplifier l'écriture du rythme, la rendant accessible à tous.
A la veille de la dernière super lune, le 13 novembre dernier, il annonce sur facebook un grand changement dans son parcours : il n'est plus satisfait de parcourir le monde et de se produire sur la scène des clubs les plus prestigieux (avec notamment son trio « Medeski, Martin & Wood »). Il a pris conscience de la raison d'être de sa pratique musicale : ressourcer et guérir tous ceux et celles qui en ont besoin, apporter du calme, de la sérénité, apaiser, faire grandir la joie et l'enthousiasme par le jeu. Il se consacre à présent à son projet « the Herman House » : un lieu de rencontres pour la musique, l'art et l'éducation.
Avec ce projet, Billy Martin souhaite que chacun puisse venir transcender les réalités du monde tourmenté dans lequel nous vivons, et repartir rechargé et inspiré, en capacité de redonner cette belle énergie à l'extérieur.
Je n'ai pas rencontré la reconnaissance et le succès que je quêtais en tant qu'artiste du spectacle. J'ai fait quelques dates au niveau local et j'ai ressenti l'ivresse des applaudissements, des compliments par dizaines, à la fin du show.  
J'imagine comme cela doit être difficile de reprendre une vie « normale » après avoir connu de telles vagues d'admiration.
J'ai l'intuition, et c'était mon cas, que je quêtais à l'extérieur toute la reconnaissance que mon père ne m'a pas donnée et aussi tout l'Amour que je ne me donnais pas à moi-même. Insatisfait en permanence, j'auto-sabotais tous les projets musicaux dans lesquels je m'engageais car ce n'était jamais assez bien, la progression n'était jamais assez rapide et je me disais toujours que je n'étais pas à ma place. Je quêtais le groupe idéal pour partir en tournée mondiale et enfin toucher du doigt tout l'Amour dont j'avais besoin.
Je profite de ce post pour adresser un message de gratitude à toutes les personnes avec qui j'ai collaboré ces dernières années. Merci pour tous ces moments magiques. J'ai longtemps consacré le plus clair de mon temps à « devenir quelqu'un dans le milieu », puis j'en ai fais le deuil et j'ai donné un nouveau souffle à ma parcours.
En 2012, je commence à porter un regard plus profond sur mes cours collectifs et individuels. Je prends conscience que mes élèves viennent pour « autre chose ».
En autorisant mes élèves, même débutants, à improviser, à créer dans l'instant, je vois leurs regards s'éclaircir et la Vie apparaître sur les visages et dans les corps. Je vois les émotions sortir du ventre et sortir au grand jour. Je ressens les flux d'énergie d'Amour circuler lorsque nous jouons sur une pulsation commune. La pratique musicale et bénéfique pour tous, car c'est la connexion émotionnelle qui nous nourrit.
Ce qui est sûr c'est que la pratique musicale vient combler quelque chose en nous.
Nous cherchons, musiciens, musiciennes, débutants ou virtuoses à nous connecter à notre Etre profond. Nous cherchons à sentir qui nous sommes vraiment, sous toutes ces carapaces et à communiquer aux autres notre vraie personnalité. Dans notre quête du son et du morceau absolu, nous cherchons aussi à nous connecter au Sacré, au Divin, à tout ce qui nous paraît supérieur, car nous sommes, à mon sens, la Vie
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