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its-emmaeli-blog · 3 years
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its-emmaeli-blog · 7 years
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Nevache , vallée de la Clarée , 2021
Avec mes remerciements à Blanche Gardin qui a libéré la parole sur les problèmes de transit ski de rando Round 1 Manue K.O Richard nous avait donné rdv à 18h00 à Briancon . Je demande donc au petit groupe que nous croisons à la réception de l’hôtel Le Bristol « vous êtes les amis de Richard? » On s’est retrouvé très vite au rdc après avoir déposé notre sac à dos dans la petite chambre vintage au bord de la route « des Grandes Alpes ». Le groupe vient de Rennes, les garçons sont frères et pratiquent la randonnée depuis 2013 , ils partent chaque année en raid avec Richard . Leurs femmes sont plus novices mais l’une d’entre elle, nolwenn, est prof de gym. Charles et Elisabeth ainsi qu’Antoine sont médecins ( avec des spécialités différentes ) . Tout comme Benoit qui arrive de Paris avec son fils Noé et qui nous rejoindra plus tard dans la soirée . Les deux frères sont également rugbymans . Leur père est un passionné de montagne et leur grand père déjà pionnier à l’époque, faisait de la rando à ski. Ils arrivaient de chamrousse , où ils avaient déposé leurs enfants dans le chalet familial. Je crois que c’est à ce moment là que mon transit s’est arrêté . La confiance en moi s’est mise à diminuer au même rythme que ma difficulté à élaborer des phrases au fur et à mesure que la soirée avançait. Le plat de patates s’est entassé dans mon colon sans laisser l’espoir d’un passage ou d’un glissement possible. A table, ma voix est devenue si faible que mes rares interventions ne suscitaient aucune réponse. En rentrant , nous avons essayé de rationaliser notre sac et j’ai lavé ma petite culotte pour en gagner une . J’étais ravie de la retrouver le lendemain matin toute sèche sur le radiateur électrique. Lorsque nous sommes descendus pour le buffet du petit dej servi derrière un immense bouclier en plexiglas anti Covid, les randonneurs étaient déjà attablés . Je me suis goinfrée de viennoiseries cimentant un peu plus le bouchon, en espérant emmagasiner des forces pour la première montée . À 9h , nous étions fin prêts, parés de nos plus beaux ornements de skieurs , sac à dos compactés à mort , pour le rdv du départ. Je laissais cependant une flaque à la réception dont personne ne me parla . Arrivés au départ du chemin de la randonnée de la vallée de la Clarée , je réalisai que la totalité de la nouvelle poche à eau décathlon que j’avais refermée pourtant avec soin , en faisant coulisser délicatement la barette sur le haut, s’était entièrement déversée dans mon sac à dos . J’avais replié la poche du mauvais côté si bien que l’eau n’était pas du tout emprisonnée . J’annonçais ma boulette sur le ton de la boutade comme il se doit dans ces processus de dévalorisation chronique , et ne manquais pas de me faire aussitôt traiter de blonde et de gourde, réactions que j’avais anticipées et que je suppose je souhaitais, afin d’être stigmatisée au plus vite dans la vilaine image que j’avais de moi même . Il me fallu déployer par la suite beaucoup d’efforts pour sortir de ce rôle de blonde que je ne pouvais accepter étant donné mes réelles capacités intellectuelles . Heureusement , bien que j’arrivais épuisée à la première halte , après toute cette énergie vaine dépensée lors de mes angoisses prématurées , je repris confiance en moi dans la montée de l’après midi. Le vent soufflait à 150 km heure en soulevant la neige qui nous fouettait le visage et qui m’a remis les idées en place . J’avais bien chaud dans ma nouvelle goretex 3 couches et je jubilais dans ces conditions « extrêmes » , j’étais tellement à ma place. Dans la descente je trouvais la prof de gym lourde et énervée alors que je me sentais plutôt souple et presque fluide . J’allais enfin pouvoir commencer ma rando. Le transit toujours à l’arrêt . Ski de rando Round 2 Émousser son ego Je me vois dans le groupe tout le temps en train de ramener ma fraise avec mes expériences minables qui n’intéressent personne . J’ai l’impression d’être ma mère à qui je ne cesse de reprocher ses interventions insipides et égocentrées . En même temps la vie de groupe est faite de ces partages mais comment être présente sans être inconsistante . J’ai pourtant fait de mon mieux , j’ai lu tout un dossier dans « Sciences et Vie » sur les nouvelles fonctions des organes. J’ai tenté le sujet le matin avec la Medecin Babeth : « tu savais que les os sécrètent des hormones qui stimulent la mémoire ? « C’est vrai que c’est un peu ardu au petit dej, je crois qu’elle a entendu les «eaux », bref on ne s’est pas comprises. Babeth est par ailleurs super sympa et rigolote, elle me fait penser à Karine Viard en plus petite et en brune ( bref rien à voir si ce n’est une fossette et son expression du visage ). J’ai aussi appris à jouer à la « coinche » pour m’intégrer et, bien que mon équipe ait gagné , la seule remarque de Noé , l’ingénieur qui calcule plus vite qu’un ordinateur, a été de rire d’un de mes mauvais plis en réintégrant la chambrée. Noé est pourtant le prototype du gars super timide et mal à l’aise en groupe ! Heureusement je m’éclate en ski à la montée , et c’est nouveau pour moi , également en décente , j’ai du progresser un peu. Aujourd’hui Antoine s’est vautré et blessé sur le visage à cause de ses skis qui se sont totalement délaminés. Techniquement il s’agit de gouttes d’eau qui ont pénétré l’intérieur de son ski ( lors de son raid en Mongolie) et qui ont gonflé éclatant les lamelles du ski qui se désolidarisent au niveau des fixations, l’endroit où se déploie la force lors du virage. On a eu peur pour lui. Par chance , Le gardien du gîte descendait en moto neige le soir pour le réapprovisionnement et va pouvoir lui rapporter une paire de skis. Sinon c’était fini pour lui. Ski de rando Round 3 La patate Ce matin c’est décidé, j’entame les pruneaux au petit dej . Pas facile de se mettre en route, j’ai les pieds endoloris . Pendant la montée , j’ai cherché des petites phrases à dire pas trop creuses . Je me suis entraînée comme pour un rôle de théâtre sur «  l’avantage d’avoir mal à la malléole, c’est que tu te réjouis lorsque tu entames le dévers du bon côté » . Je pensais que cette attitude positive de voir les choses plairait au guide . J’attendais le bon moment pour sortir ma réplique d’un ton assuré. Au sommet, nous étions deux, je me suis lancée. Il a à peine sourit préoccupé par le choix de l’itinéraire pour la descente, l’état de la neige, je pense qu’il n’a pas entendu ce que je disais . Je crois que je suis vraiment en décalage avec le groupe , Richard aime parler de ses aventures avec ses clients sportifs , des vidéos d’Alex le Boss sur son voilier, d’une paroi de grimpe, d’une ancienne blague partagée en raid. Je pense aussi qu’il n’est pas très à l’aise avec moi non plus . Du coup ça foire entre nous , alors qu’il est vraiment sympathique. Aujourd’hui j’ai skié comme une patate , j’avais les jambes lourdes et pas de jus dans une neige mouillée . Nolwenn, la prof de gym , à l’inverse s’est régalé , elle attaquait la pente et avait la banane. A la fin de la descente , Kim que je soupçonne pas tellement plus à l’aise que moi s’est mis à faire une blague à mes dépends comme si j’avais besoin de quelqu’un pour me dévaloriser . J’ai attaqué la remontée seule à la traine, en pensant à cette petite note et en me marrant des états dans lesquels je suis capable de me mettre même dans des situations pourtant idéales car le groupe est vraiment sympathique et Charles, Babeth, Antoine , Nolwen, Benoît, Noé et Richard sont vraiment des gens attentionnés , doux et gentils . Arrivée en haut j’étais à fond, assise à côté de Richard à table , je me sentais forte et malgré ma terrible envie de peter à cause des pruneaux , j’arrivais à converser et manger tranquillement . Le bouchon est parti ce jour là , j’ai pétaradé tant que j’ai pu , j’ai essayé de me cacher dans la cabane toilette sèche à l’extérieur mais je n’ai pu retenir une crotte dans la douche lors d’un pet violent . Cette nuit nous sommes dans un dortoir de huit. Je crains le pire. En plus j’ai parlé de mes troubles gastriques à Babeth, la médecin. Elle va tout de suite comprendre que ça vient de moi. Ski de rando Round 4 Névrose Le soir à table j’ai essayé d’aborder des questions qui me préoccupent en demandant à cette population de médecins si les nouvelles drogues chimiques faisaient des dégâts et s’ils avaient des retours à l’hôpital. C’est vrai qu’un ophtalmo, un orthopédiste , un cardiologue , ou une Medecin généraliste , ne sont pas forcément des praticiens en rapport avec les addictions mais je trouve que les gens et nos gouvernants ne prennent pas conscience des possibles problèmes de santé publique sur nos jeunes suite à la démocratisation des drogues. Soirée sympa , on a bien papoté . J’ai tout dechiré à la quoinche et ça m’a fait du bien . Le matin en allant aux toilettes, toujours à proximité d’un lieu de vie où tout le monde peut t’entendre , j’ai pensé « je leur fait tous caca dessus »  et ça a marché . Durant l’ascension , j’ai un peu parlé à Kim de mes pensées encombrantes en lui faisant jurer de ne rien dire, et aussi de la réflexion de Richard qui lit dans notre ski et qui trouvait que mes paroles , que je jugeais pourtant complètement anodines, révélaient une certaine inquiétude. Je crois que je vais arrêter le Tai chi et aller voir un psy. Rando Round 5 L’ascension du mont Thabor Le matin en marchant je pleurai presque à cause d’une douleur à la malléole , j’ai pris ma drogue préférée , l’ibuprofen, et j’ai pu profiter de la rando dans la poudreuse de ce beau vallon de la Clarée entourée de la magnifique chaîne des alpes à perte de vue . J’ai l’impression de parler peu de montagne , j’essaie juste , comme Montaigne ( dans Les pensées ?), de rester le plus honnête par rapport à moi même et ça me ramène à mon transit et à cette vie de groupe . Il est vrai que cette expérience est un condensé d’humain ultra intéressant qui m’amuse et m’intrigue. J’écris car je n’ai aucun réseau depuis 4 jours et aucun bouquin car je ne savais pas qu’on terminait nos journées tôt. Quel luxe de se retrouver avec ce temps libre, paumés au milieu de la montagne dans des refuges extras et après avoir fait un bel effort physique! Des vacances idéales pour nous . J’ai réussi à appeler une fois Maude et une fois une salarié pour lui dire que je ne pourrai pas lui prendre un rdv avec la médecine du travail avant lundi. C’est chaud et ça me préoccupe un peu d’être si déconnectée , surtout de Maude. Nous alternons des gîtes privés , tout beau tout refait en bois avec des gardiens trop sympas qui préparent des petits plats bio aux épices qui fleurent bon leur passé de voyageurs au long cours et les gîtes du CAF ou l’on se retrouve à 40 dans des ambiances de colonies de vacances , dans des chambres avec lits superposés et douches brûlantes a 2€. On s’est fait un câlin vite fait sous la douche pour 4€ et 10 minutes ! On joue beaucoup aux cartes . Cet après midi Richard m’a fabriqué une protection pour ma malléole. Demain grosse journée , 1300 m de dénivelé et l’ascension du Mont Thabor avant de passer du côté italien. Depuis le début , certains tentent de lancer des débats de philo . Partout où l’on passe , les gens veulent faire le café philo , le bateau philo, rando philo mais Kim n’accroche pas . C’est comme si je demandais à Antoine de me conseiller des lunettes . Du coup on commence à faire des blagues de cul, les garçons aiment bien et c’est plus facile . Rando Round 6 La neige roulée Et le tiramisu Ce matin lever à 5h40 pour un départ au lever du soleil après une soirée de jeux de cartes arrosée au génépi dans ce délicieux gite bon enfant du CAF. Le soleil n’est pas levé, la montagne grise et rose est somptueuse et on a l’impression de partager un secret indiscible avec elle . Après deux heures de marche , le brouillard est tombé sur nos têtes et nos skis et nous avons perdu toute la visibilité. En montant vers le premier col les rafales de vent soufflaient à 80km/ heures et j’avais du mal à tenir sur les skis, le visage fouetté par les grains de neige roulés . On ne pensait plus qu’à suivre la personne devant nous et on ne faisait plus les malins . Quand on a enlevé les peaux en pleine tempête de neige , c’était un peu dangereux , il fallait bien planter les chaussures dans la neige et casser la glace dessous pour rester en équilibre et ne pas tomber dans le vide , puis faire gaffe que notre matériel ne s’envole pas . Dans ces moments là , on n’a plus si peur, on se concentre à fond en mode survie et on ne réfléchit plus ni au froid ni à la chute mais on fait tout pour faire les bons gestes . Le temps nous a pris par surprise et comme dirait mike Hornes «  la montagne n’a pas voulu » . Richard s’est pris un coup de stress, ne connaissant pas nos réactions dans un temps pourri. A un moment , je me suis retrouvée devant, j’avais le vent et la neige dans la tête , tout était blanc, j’ai perdu mes repères ,et alors que j’avançais , je pensais reculer très vite . Je ne comprenais plus rien, la perception du cerveau totalement modifié dans ce paysage blanc et mouvant. Heureusement la pente n’était pas trop raide et je me suis cassée la figure avant de m’emballer en marche arrière ( en fait en marche avant). On a du annuler l’ascension du mont Thabor et redescendre à taton dans la « vallée étroite » ( c’est son nom) dans un paysage lunaire, jusqu’à notre gîte italien … pour manger un bon plat de pâtes . Arrives en bas , Antoine nous a encore fait une grosse frayeur, il était verdâtre et assez impressionnant avec son œil tout rouge et ses pansements sur le visage. Notre médecin rugbyman nous a avoué qu’il avait fait un malaise vagal en haut. Il avait attendu que ça passe sans rien dire à personne ( car il n’y a rien d’autre à faire). Il nous a avoué aussi qu’il avait pris un Tramadol pour pouvoir affronter le Mont Thabor car il avait mal au dos . Ils sont complètement fous ces médecins … On passe beaucoup de temps à manger et à picoler en fait . Une vraie rando de bons vivants . Et de philosophes , pas toujours facile d’accepter les contraintes . On était tous un peu déçus et en même temps nous avons vécu un moment inoubliable. Le gîte est si cosy à nouveau avec une vue incroyable . Difficile de ressortir même si le ciel est à nouveau découvert. Niveau vie de groupe, je m’en sors mieux et nous partageons même de bons moments avec les nouveaux copains de rando. Il y a des toilettes à la turque dans le refuge et ça aussi ça me convient bien . Rando Round 7 C’est fini J’ai eu bien les boules lors de cette dernière journée et je suis montée en mode énervée avec les garçons, à savoir tout droit ski face à la pente à fond la caisse . Pas envie de m’arrêter alors que mon corps commence à s’habituer et que la vie de groupe devient agréable . Il me faut du temps pour m’acclimater et ça s’arrête trop vite ou alors je suis plus à l’aise . Ou est ce parce que la fin arrive et que l’inquiétude tombe que je me sens mieux ? Pas facile de savoir . C’était super même si pas assez physique à mon goût . Peut être parce que nous n’avons pas pu faire l’étape la plus dure ( impasse sur le mont Thabor) qui est arrivée au mauvais moment alors que nous avons eu globalement du très beau temps. Bonnes rigolades lors du dernier déjeuner et bilan Tricount . Envie de recommencer , assurément.
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its-emmaeli-blog · 7 years
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Je crois que ça y est cette fois J’ECRIS , grâce a ce blog.
J’ai plein de cahiers, de notes partout éparpillées, mais je n’avais jamais «publié» . Quand j’écris, j’ai l’impression de malaxer de la pâte à modeler et de la refaçonner , en lui donnant un contour différent correspondant à ma vision des choses. Peu importe la qualité littéraire, peu importe la finalité. J’écris avant tout pour moi et aussi pour partager. Il y’a une continuité , il y a une logique. Ce blog me permet de faire ça. C’était pas si compliqué .
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its-emmaeli-blog · 7 years
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its-emmaeli-blog · 7 years
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Retour sur les places de marché après la visite d’un pays communiste.
Le business ou le triangle d’or de la grande banlieue de Delhi : airport city / greater noida/ Gurgeon
Airport --> Greater Noida
Arrivée à  l’aéroport de Delhi après un vol de nuit  (sud ouest de Delhi ) - 2 /3 heures de sommeill- On prend le taxi pour « Greater Noida « , Nord-Est de Delhi , zone « en construction » où se trouve le hall d’exposition de Delhi - à 2h30 de taxi - retrouvailles avec mr Lal, notre agent , dans le cab - Dépôt des bagages au Formule One qui est devenu Caspia hôtel , une chaîne indienne -
Question : est ce que Formule one revend sa camelote lorsqu’elle vieillit pour ne pas avoir à investir dans les travaux de rénovation? Beurk- Ou bien Formule One quitte l’india tout court?
We go to the fair- all the day- difficile de scanner les stands à la recherche du bon fournisseur ou de la masterpiece qui sera notre nouveauté . Regard entraîné, on s’avère assez efficaces malgré la fatigue ou bien la fatigue nous oblige à être efficace.
Le soir on retrouve le restaurant Swagat et j’abuse un peu sur les retrouvailles . Je mange beaucoup et hyper épicé . Délice.
Le Formule one/ Caspia vieux fait pitié : mal entretenu,  des traces de café dégoulinent sur les mots inscrits sur le mur en tête de lit  « Paris / London / petit déjeuner ». Le miroir de la salle de bain a bruni, les hublots qui ne s’ouvrent pas sont sales , les murs étriqués cabossés par les chocs des valises, on ne peut pas aérer, odeur de cigarette dans le couloir , mégots écrasés par terre dans l’escalier , le couloir est un champ de mines , jonché d'assiettes sales devant les portes des chambres qui restent par terre du matin  jusqu’au soir .
Caspia est vraiment Cradoc malgré une base « look standard » qui maintient le truc à peu près en place. L’hôtel reste sympa car il est toujours peuplé par les exposants indiens du salon. Ambiance . Nous sommes 3 européens seulement. Les autres doivent opter pour plus de luxe. Ici avec Swagat, nous ça nous va.
Ça doit être grâce à  la chaleur humaine qui l’emporte dans ce bazar.
L’immeuble qui était en construction à côté la dernière fois est devenu un Décathlon. Décidément on est bien dépaysé . Et les filles de la boutique qui me demandent de mettre des photos d’Inde sur Instagram! Elles s’imaginent quoi?
Greater Noida --> Gurgeon
Après le deuxième jour de salon, on prend un UBER car, comme Formule One, c’est décidément la façon la plus économique de bouger . Les taxis et les ricksahws sont morts, ici toutes les voitures sont des Uber ou des Ola. 2 fois moins cher qu’un taxi normal.
On va dormir chez Mr La qui habite près d'une gare- 2h30 encore de taxi pour accéder à la zone résidentielle au sud de Delhi  :  Gurgeon.
Traffic insensé . Le chauffeur discute a bâton rompu avec Mr Lal de sa mère, ses enfants , de politique sans s’arrêter . Kim et moi tombons dans un sommeil profond jusqu’à l’arrêt au magasin de surgelés. Alors que Kim et Mr Lal choisissent notre repas, je demande au chauffeur de quoi ils parlent avec autant d’entrain. Et il me dit en montrant le siège de Mr Lal, « this man is a good man ». On le savait. Ursula qui nous l’a présenté 10 ans auparavant est aussi une femme bonne et exceptionnelle.
Mr Lal nous dit qu’il n’a jamais aimé Modi qui divise les communautés ( Sikh, Hindous, musulmans ,…), c’est ce que j’avais lu et je suis contente que Lal me le confirme. D’ailleurs le bilan n’a pas l’air très bon. Il a beaucoup parlé pendant les Elections mais les résultats ne sont pas là.
L’appartement de Mr Lal est grand , même si les couleurs dominantes jaune et marron sont moyennement agréables , il y règne une belle harmonie d’ensemble et les tableaux sont jolis . Prix de l’appart = 240 000 euros . On boit du whisky, je fais cuire les surgelés , on discute de pollution, de poulets aux antibiotiques , on se couche tard et j’ai du mal à dormir .
La climatisation des 16 heures d’avion ont eu raison de mon bronzage qui s’est effrité . La fatigue réinstalle de belles cernes sous mes yeux , je pense par ailleurs qu’on a importé quelques petites bêtes du Maroc dans notre valise car on est couverts de petites piqûres . Arghhh.
On bouclera le dernier jour : Gurgeon --> Greater Noida.
Train pour aller voir les fournisseurs de Jaipur :
Je ne supporte plus la clim de ces hôtels standards . Pourtant comme à Bangkok, rien à redire de l’Ibis Jaipur : agréable, jolie piscine, fond sonore Hindi très tendance, buffet indien excellent, prix plus que raisonnable... certificat d’excellence de notre ami Advisor. Il y a une majorité d’Indiens ici. Notre agent adore ce genre de lieu qui lui rappelle la France où il a vécu avec sa famille 10 ans en tant que responsable du développement de l’artisanat indien pour son gouvernement.
Je n’arrive pas à cacher ma contrariété mais ça va passer. C’est juste la fatigue car objectivement, étant donné que mon hôtel favori,l’Arya Niwas,  était complet, l’alternative est quand même bien. Mais je n’en peux plus des standards marketés jusqu’au bout des ongles .
Y’a des fois j’ai envie de gueuler FUCK le MARKETING ! Travaille avec ton cœur ! Voilà c’est ça le truc qui manque , c’est le cœur , à la place on sent le fric. ( Cf les conditions des femmes de chambre du groupe ACCOR malgré 14 millions de bénéfice last year). C’est pour ça qu’on aime tant les Gabelous à Saint Véran, même si Jojo a ses humeurs et ses têtes, c’est pour ça qu’on aime l’Arya Niwas à Jaipur, même si tu peux pas y trouver l’ombre d’une bière ou d’un bout de viande, c’est pour ça qu’on a créé Sensitive et Fils tel qu’il est. Et ces lieux ont une grande valeur . Des lieux qui résistent au cash flow, au flot du marketing , tout puissant, gluant englobant tout sur son passage tel un sable mouvant . Il ne s’agit pas de ne pas faire de marketing, bien sûr il faut connaître son client, et s’adresser à lui de la bonne manière ( « ciblée » , paf, un shoot! ) , au bon moment, avec la bonne offre mais le plus important est de maintenir son cap et ses convictions au delà des désirs du client.
J’explore un peu INSTA ( en milieu pro) et je vois a quel point on s’englue volontairement dans cette usine à pubs, sans fond, qui fatigue l’esprit par son zapping permanent et par son aliénation volontaire.
Et pourtant comme l’iPhone,et les réseaux , l’ibis ou Décathlon , ça m’attire car c’est bien fait !
J’écris car on prend beaucoup de taxi, alors soit je dors, soit je pense afin de m’extraire du trafic chaotique et bruyant. Ici à Jaipur nous avons un chauffeur Sikh, un gars super , toujours le même depuis 8 ans quand il est libre, toujours souriant, heureux de faire son travail, qu’il fait parfaitement, une perle de bonhomme.
ON nous aime bien ici , d’abord parce qu’on est fidèle et qu’on paye . Et puis aussi parce qu’on apporte toujours des nouveaux modèles et des nouveaux motifs. Samy aime les gens qui « expérimentent », entendre qui « investissent » comme nous dans la création. Parce que pour eux c’est une sacré ouverture d’avoir des nouvelles « coupes » et  des imprimés typés européens qui vont plaire à d’autres clients et on largue un paquet de business dans notre sillage.
Malgré sa loyauté , nous avons trouvé dans son showroom deux françaises et un couple d’Allemands qui vérifiaient leur commande et il y avait des tuniques estampillées avec  leur marque utilisant nos tissus . Choc. ON investit du temps et de l’argent en France pour créer des motifs, on achète le cadre (pour faire le « screen » qui sert à imprimer le tissu ) et d’autres n’ont qu’à se servir.
On reste calme, car en Inde, on ne s’énerve pas et on discute. Bien sûr il s’agit d’utiliser le reste de tissu imprimé en plus et pas utilisé, bien sûr il s’agit de petites quantités  …
Et lorsqu’on s’en va , on demande à récupérer tous les prototypes des vêtements de la collection, impossible à retrouver.
Il va falloir sérieusement penser à l’INPI.
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its-emmaeli-blog · 7 years
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its-emmaeli-blog · 7 years
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 Aujourd’hui est un jour spécial, encore un festival, le fête des couleurs , le « Holi festival ». La veille au soir on fait brûler des grands brasiers de pailles dans la rue et le lendemain matin les gens jouent avec des couleurs , on se jette des pigments partout à la figure et les hommes boivent pas mal. Fête populaire. Les hommes finissent un peu ou complètement ivres , les femmes jouent et dansent entre elles dans les quartiers , les visages sont un peu hallucinés, couverts de toutes les couleurs jusqu’à l’extrême pointe des cheveux . C’est un peu comme le carnaval. C’est complètement dingo.
Nous avions un rendez vous le matin, embêtés de faire travailler des types ce jour là , nous nous sommes assurés qu’ils étaient payés en surplus . C’était bien le cas. On a donné aussi un gros pourboires aux deux gars présents. Ces jours fériés où l’on bosse sont toujours des moments à part. Comme si la trêve était inscrite dans notre corps, on laisse tomber le masque professionnel et on se livre un peu plus ( comme le travail le dimanche ). Après le rendez vous , Manoj nous a proposé d’aller boire une bière dans son endroit préféré de Jaipur, sur les hauteurs du Nagar Fort . On a pris la bagnole avec lui et un des deux workers, son plus ancien gars, on a acheté des bières King Fisher comme des ados dans une épicerie de fortune sur le bord de  la route pour se rendre sur les hauteurs du Nagar Fort au soleil couchant avec des apéros « dal » ( lentilles salées et grillées comme des cacahuètes ). La température est idéale et la lumière rose et chaude de la fin d’après midi enveloppe tendrement les corps. Les deux gars se cachaient plus ou moins de leur famille pour boire une bière car, même si ce jour là tous les Hindous peuvent boire , leur famille n’accepte pas encore ça.
La route du fort était exceptionnellement fermée, barrée par la police. Manoj n’a pas osé le dessous-de-table à cause des 3 stars sur l’uniforme sinon nous serions passés sans problème. Mais avec "3 stars", nous dit -il , si le flic est mal luné , c’est la prison. Trop de touristes a l’Amber Fort. Nous avons fini par faire un tour de bagnole dans la campagne en buvant nos bières et discutant  : de la violence faite aux femmes en Inde selon les castes, de l'affaire Weinstein et des violences faites aux femmes dans certaines castes, du village de Manoj près de Jaseilmer et de sa famille, de Modi que lui aime bien car il s'occupe des pauvres et il a nettoyé les villes (c’est d’ailleurs assez impressionnant de voir les villes indiennes propres). ON parle surtout de projets d’évasion. Ce gars de Jaseilmer aime le désert, la nature , il nous a raconté le  Kashmir , le Népal , le  Tibet et le Ladack. Il rêve d’Amérique du sud . Il aime la solitude et il est fan du Dalaï lama. Qui l’eût cru? De tous nos fournisseurs, celui ci a la plus mauvaise tête, je le prenais pour un paysan un peu filou et mal éduqué . Nous avons persisté car il est une vraie source en terme de plaids kantha. Il fournit en très beaux plaids qui arrivent via le Pakistan ( sa région) les magasins de détail de Jaipur. Il n’a que très peu de clients français. Surtout des américains et australiens. Un très bon sourcing. Coup de chance lors d’une précédente session . Son deuxième client Français est Fragonard ( pour les sacs brodés ). Quand j’y pense ,je pourrais facilement me reconvertir comme acheteuse pour des marques si besoin ... il faudra juste que je fasse un training d’Anglais intensif car ça commence à verrouiller sérieusement. Moins de neurones, manque de pratique .
On a ri et partagé sincèrement. Lui , affable sur ces régions qu’il aime et qu’il parcourt régulièrement hors des sentiers touristiques,  sa rencontre avec le Dalaï Lama et nous lui apportant notre regard, notre culture , plus souple, notre ouverture d’esprit. L’ancien worker qui ne parle pas l’Anglais semblait tout comprendre et se marrait tout le temps , il se délectait en nous écoutant avec sa bière et ses dals grillées . Curieusement ce gars qui nous semblait un cul terreux est celui avec lequel nous avons passé le meilleur moment.
Mr Samy , le tailleur musulman, qui a une belle entreprise d’impression et de façonnage est adorable , super loyal mais un peu « nouveau riche ». Nous avons passé une chouette soirée chez un de ses copains qui a ouvert le « Las Vegas », dernier lieu hyper branché de la jeunesse dorée de Jaipur , en roof top, avec narguilé, vin, super bouffe et concert en live. Les filles étaient très nombreuses, en vêtements bien moulants et elles sortaient seules . Kim est passé pour un gros réac en exprimant son étonnement de voir ces filles seules dans un bar , ils les prenaient pour des prostituées . Il n’a pas pris la mesure des changements rapide de l’Inde. Car si ces lieux de fêtes sont communs à Delhi ou Mumbai , il ne s’attendait pas à ça à Jaipur , grande ville de province plutôt conservatrice.
Nous nous sommes un peu inquiétés ce jour là car mr Lal , notre agent, est un peu déprimé et a tendance à boire du whisky le soir pour l’apéro. Il titubait, il a demandé au chanteur de jouer des chansons de vieux films Bolliwoods alors qu’il n’y avait que des jeunes de 20/25 ans chantant Jack Jackson.
On a eu très chauds. Impression d’être une ado qui a honte de son père  . L’Inde change vite .
Mr Lal nous a demandé si on voulait arrêter de travailler avec lui à Jaipur. IL voit bien qu’on se débrouille seuls, qu’on “source” parfois mieux que lui.
On lui a répondu qu’on était contents de bosser avec lui , il discute avec tous les fournisseurs , il connaît l’bien l’artisanat des villages , il est le lien avec la culture locale et nous permet de mieux comprendre.
Bien sûr il prend une commission mais ce n’est pas le plus important. Par ailleurs il organise tout le séjour à chaque fois. Il prend tous les rendez vous , les billets, les taxis etc et nous fait gagner un temps précieux, occasionnellement il avance aussi l’argent. Il fût  très heureux de notre réponse  et arrêta de cogiter. Mais nous pensons qu’il a surtout peur de mourrir. 
Ainsi nous continuerons à parler politique locale, à bosser à l’ancienne, connaître les « gossips » des fournisseurs et du milieu. Partager aussi, pas seulement acheter.
Nous traînons à l’Aria Niwas pour la dernière nuit et il n’y a que des occidentaux plein de couleurs sur la face . Ibis était peuplé à 95 % par des couples et des familles indiennes toujours bien habillés, en tenues repassées avec des motifs colorés , les enfants avec les cheveux bien lissés pour le petit déjeuner . L’ambiance était assez gaie et locale malgré le cadre . Think global / act local . Un marketing bien revisité localement . Paradoxalement , l’Aria Niwas que j’aime tant, cet hôtel bien Indien est très européen au niveau de la fréquentation . Relativité et exotisme .
On se retrouve toujours un peu au même point. Ne juge point, tu te seras trompé .
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its-emmaeli-blog · 7 years
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its-emmaeli-blog · 7 years
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its-emmaeli-blog · 7 years
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its-emmaeli-blog · 7 years
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Cuba Fev 2018
Quelques  notes ( intimes ) prises pendant notre périple que j’ai envie de partager avec  mes bonnes copines. Je vous préviens , c’est long!
ETAPE 1 : Le départ et La Havane Je me rends compte lors de ce voyage à quel  point je suis addict, je cherche partout un bout d’excta , disséminé ici et là avec parcimonie. Pourtant je ne suis pas dissidente mais juste accroc à  la communication wifi, au travail , aussi au fait de partager quelques moments  de notre expérience . N’avoir aucune wi-fi  me rend dingue. D’abord Il faut faire la queue à l’agence de comunication Unique Etexzca  , nom imprononçable devenu Exctasy dans notre jargon de vacances , pour acheter une carte bien chère puis trouver un lieu où il y a du réseau ( denrée rare ) pour se poser, entrer la 40 aine de chiffres des codes d’accès  et tenter de bosser. Au bout de 2 minutes chrono, on est déconnecté et il faut recommencer .  Rien de tel pour se désintoxiquer des réseaux sociaux .  Je pensais surtout pouvoir suivre un peu et faire tourner le business ,  tout laisser à volo n’est pas évident pour moi . Kim n’a pas l’air du tout préoccupé par ça, mais comment fait-il? Je suis fière d’un tout petit progrès sur moi-même . J’ai réussi à contenir , de force, ma contrariété avant le départ. Car aller à Cuba pour 9 jours pour nos 20 ans de mariage,  alors que nous enchaînons sur l’Inde au retour pour le boulot ,  ne répondait pas vraiment à mes envies, à priori. Je trouvais toutes sortes de pérégrinations  mentales pour m’énerver : « Il choisit  cela car il ne pense pas vraiment à moi, il veut voir des belles voitures et plonger. Je ne parle pas Espagnol et 9 jours c’est trop speed pour moi »… En même temps j’avais peur de le contrarier en râlant. Il organise une super excursion , originale , inattendue pour tous les deux et je commençais à briser l’ambiance . Rien de tel pour qu’on passe un séjour merdique  et qu’il  ne récidive pas l’initiative ! Je me suis raisonnée pour me taire alors que mon corps brulait d’insatisfaction . Plus l’approche du départ arrivait , plus je trouvais le projet absurde, onéreux, inapproprié . Chez Perre et Sandrine , j’ai lutté contre les remarques des copines pour ne pas laisser fuser ma contrariété  en me défendant  presqu’avec violence et l’air contrit  de leurs remarques plaintives à mon égard  « , ma pauvre, tu vas être crevée , t’inquiètes pas , ça va bien se passer ». J’affirmai haut et fort que j’étais contente , qu’on allait danser, écouter de la musique et marcher … alors que je rêvais de massage , de calme et de yoga. Et j’ai tenu! Je savais que ces pensées se mettaient en place pour gâcher notre périple, pensées déplacées d’enfant gâtée alors qu’il suffisait d’accepter ce cadeau comme il arrivait, un coup de folie typique de mon homme, une dépense de trop certes , mais pourquoi pas profiter d’un cadeau ? Je le laissai tout organiser , je n’ouvris pas une seconde le guide, à tel point que je je confondais dans mon esprit le Che et Fidel Castro, ce qui me coûta une honte bien méritée. La Havane est sublime, les murs de ses imposantes demeures , dont la plupart sont délabrés, vibrent encore aujourd’hui de leurs fastes d’antan. C’est fou ce que la pierre a de mémoire et de puissance , on ne se lasse pas d’écouter ses histoires du passé. Les traces laissés par les richouilles colons me font plus d’effets que la frigidite angulaire et cubique  de l’architecture révolutionnaire !   Difficile aussi de ne pas succomber au charme des vielles  voitures américaines qui jouent un rôle majeur dans la cité tout en parfumant l’air d’une délicate odeur de diesel. Ici on fait un tour de Chevrolet rose, comme on fait un tour de Gondole à Venise , à fond sur la place de la révolution en écoutant du rock and roll et de la salsa. Excellent. Ici j’aime la gentillesse du peuple , infinie, sincère , les gens sont détendus, n’ont pas l’air  jaloux de notre fric et pas aigris de nous voir consommer chez eux , ce que la plupart peuvent à peine toucher du regard. Il n’y pas d’internet et ils te disent « mais moi je peux t’aider ». Tout est propre car il y a des tas de gens embauchés pour baisser le taux de chômage alors les sols brillent  partout..  Les maisons  sont belles et la créativité des femmes , difficile à exprimer  dans la sphère sociale en terre communiste, semble  se déployer dans la décoration intérieure d’un kitsch délicieux et très chiadé . Pour la meme raison , on se sent très en sécurité , on ne les voit pas  forc��ment dans la rue mais il y a un un nombre de militaires et de policiers hallucinants alors les gens ne déconnent pas . Pourtant je n’ai jamais vu autant  de filles aguichantes en mini jupes qu’ici. Grosses , minces , belles,  moches, elles sont archi moulées du cul, des seins, parfois le dos nu entrecroisé  de chaînes vulgaire en métal clinquant . Le  #metoo# n’a pas l’air de les concerner . Une société très machiste où les femmes semblent être un objet de séduction uniquement et remplissent ce rôle à merveille. Les clips à la télé sont à la limite du porno et  les uniformes féminins des petites écolières à l’employée d’aéroport se composent  tous d’une jupe ras la touffe. Même moi ca me fait un peu d’effet  tellement ça monte haut. Les garçons reluquent en se retournant ostensiblement. L’amour doit être une activité importante dans ce pays où comme disait une dame « ici  on n’a pas de crime , pas de délinquance, pas de drogue,  mais on n’a rien d’autre! ». En même temps, heureusement qu’il y’a ces uniformes plutôt jolis et bien coupés , les petites jupes trapèze bleu marine des écolières avec un pan devant bordé de deux rangées de boutons en biais sur les côtés sont super belles . Parce que sinon à part le tee shirt et la robe moulante, niveau mode c’est une cata évidemment. J’ai largué un grazia à la casa de La Havane , les filles vont se régaler ! Il n’y a pas de magasin à part les légumes et la viande qu’on peut se procurer avec les tickets de l’état fournit chaque mois. Les cubains qui côtoient les touristes ne sont pas pauvres car ils reçoivent des devises convertibles . Le cuk. 1 cuk = 1 euro  = 25 pesos,  la monnaie locale. Il y a deux monnaies ici comme en Chine autrefois. Donc pour l’égalité , c’est foutu . Car il y a ceux qui côtoient les touristes et touchent les devises convertibles et qui vivent bien : hébergent chez eux, se débrouillent pour rendre des menus services ( vente du surplus de production, de cigare, location de vélo, taxi , carte internet au marché noir pour éviter d’avoir à faire la queue etc…) et les autres qui survivent sans pouvoir s’acheter quoique ce soit. Ils reçoivent un ticket mensuel de rationnement  pour l’alimentation de base  , mais ne peuvent avoir accès à la lessive , au lait , et autres produits de deuxième nécessité vendus en monnaie convertible, 25 fois plus chère que leur pesos. Les hommes reçoivent aussi chaque mois  une bouteille de rhum et quelques cigares, et les femmes un paquet de cigarettes . L’école gratuite a l’air bien et l’hôpital est gratuit , pas les médicaments. Parfois les  enfants suivent la classe dans les vieux palaces restaurés à la  Havane, super idée. Fidel peu favorable au départ au tourisme individuel ( car trop de contact avec la population) a finalement allégé les contraintes et autorisent le particuliers  à ouvrir  leur maison pour héberger les touristes ( les casa particulares )  . Les expatries ( ceux qui ont fui ) ne sont plus bannis car ils transfèrent des devises à leur famille donc  contribuent à la survie de Cuba et c’est le tourisme , avant le marché des matières premières comme le sucre et le nickel, qui constitue la première source de revenu du pays. Pour info un prof gagne 30 cuk= 30 *  25 pesos. Mais vu qu’une boîte de lessive coûte 4 cuk convertibles … c’est dur. Le système ne tient pas la route. Les cubains manquent de tout . Obama avait levé l’embargo et Trump l’a imposé à nouveau, en pire, d’après les locaux. Il n’y a pas de magasin. Les épiceries sont vides et on y fait la queue pour une bouteille d’eau minérale. Ici mieux vaut ne pas oublier sa brosse à dent et il est bon de penser à apporter un petit truc à tes hôtes ( ma copine Nelly avait  des sachets fraîcheurs pour sa casa à La Havane !). Ils manquent principalement de liberté. Si tu veux faire médecine et que l’Etat  juge que le pays a besoin de soldats pour la décade à venir et pas de toubibs , capitaine tu seras! Grosse envie d’envoyer ici un charter de melenchonistes ! J’ai du mal à ne pas être énervée , je dois me calmer car je ne sais pas, je ne connais pas .  Et Puis nous on n’a pas Fidel mais on a trip advisor, le tribunal populaire : si tu fais un pet de travers, t’es puni !  mort sur la toile ! Je lisais dans l’avion le numéro spécial du courrier international sur le combat des femmes dans le monde ( #mauvaise idée pour rester sereine # ), certains hommes dans les pays musulmans ( et chez nous aussi)  , pour humilier et punir  leur femme de les avoir trompés par exemple  , filment des rapports sexuels un peu osés de leurs femmes et les publient sur internet. Ainsi elles sont répudiées par leur famille, le boulot, les amis et leur vie est détruite. Génial.  Big brother nous dicte  la bonne conduite à  avoir, et tout un chacun s’agite à mettre en ligne  sa sublime vie de quincaille alors qu’on sait bien que sa vie est merdique et qu’il  souffre comme Jésus sur sa croix , notre destin  ! Et on flingue la jeunesse  qui passe son temps à  scruter  ces histoires avec envie en passant à côté de la leur . Nous avons rencontré un super couple Franco Allemand dans l’avion, plus âgés que nous, les parents du monsieur ont fui Berlin Est. C’est Un régal de parler avec eux. Ils viennent dans la jungle se balader  avec un GPS en indépendants pour observer les oiseaux avec des jumelles, ce qui est interdit à Cuba, pas les jumelles mais le GPS est interdit à Cuba ainsi que de se promener sans guide officiel dans la parc national de la vallée de Vinales. Nelly s’est marré que je parle d’excatzy pour nommer le réseau internet et m’a avoué qu’elle appelle « Syphilis » un drôle de fruit ici dont elle a du mal à mémoriser le nom . Question de génération, mais entre vieilles on se comprend.
ETAPE 2 : La Vallée de Vinales
Nous avons mangé dans une ferme ecolo dans la vallée du vinales. Jamais je n’ai goûté autant de légumes en un repas, en soupe, ratatouille, pikles, nature , aussi délicieux . Je me suis demandé s’il s’agissait d’une entreprise  privée ou d’Etat mais le serveur me dit que c’est une ferme familiale . Le concept est génial :  ferme ecolo en pleine  nature , vue sublime sur la montagne , on visite aussi les cultures de la ferme  si on veut autour . À La Havane pourtant seuls quelques propriétaires ont le droit d’entreprendre dans le centre ville historique et touristique  . La redevance doit être assez élevée. Les fruits sont aussi un des must du séjour, la pina colada , le jus d’ananas fait frémir dès le réveil, le jus de goyave tue  . La balade avec un paysan dans la vallée de Valades restera un magnifique moment. Dans la nature, je suis bien et cette nature est proche de ce qu’on imagine du paradis , voilà la découverte principale ici et qui donne envie de revenir. Il y’a des milliers d’espèces d’oiseaux dont le chant enivre le marcheur, des milliers d’espèces d’arbres tropicaux , de parfums et même le vent fait un bruit spécial. Surtout quand on a goûté un cigare et un petit verre de rhum dans une ferme avant de partir. Les paysans et les animaux sont heureux, la réforme agricole de Castro leur a donné un bout de terre une ferme, les porcs en liberté ont une petite cabane en toit de palme pour se mettre à l’ombre et sont mieux traités que nos employés de bureaux en open Space . La balade au milieu des champs en passant chez les paysans pour nous montrer les plantations de café , la culture des feuilles de tabac et des légumes était géniale. On ne se balade et on va chez les gens , tout le monde ouvre sa maison pour recevoir quelques cuks mais ce n’est pas lourd du tout. Ils sont très sympas meme si on n’achète rien. Biensur on achète toujours un peu mais c’est donnant donnant ( un pot de miel, un café). D’autres n’ont rien à vendre , on regarde juste comment s’organise la ferme. À l’image de leur fermette fleurie au milieu du paradis , les fermiers sont tout sourire . Ils donnent 90% à 70% (!)  de leur production à l’Etat contre un salaire et ils n’ont pas envie de se suicider . Ils ne veulent pas parler politique et nous soutiennent qu’ils sont fiers de l’histoire de Cuba et ils veulent juste nous faire découvrir leur travail , 100% respectueux de l’environnement et de la vie des bêtes . Et à ce stade , la révolution inspire le respect et ce petit pays seul contre tous à lutter pour ses valeurs comme cette petite etoile solitaire et d’un blanc pur sur son drapeau m’ont poussée  à la compassion un moment. Notre guide était paysan et prof de physique dans la ville voisine en semaine . Le démonstrateur de cigare , lui, avait appris le Français, l’Anglais, le Japonais avec des films et des chansons et travaillait avec son grand père sur la plantation.  Un beau garçon lumineux et vif, chaleureux et ouvert qui ne pouvait pas quitter Cuba mais connaissait plein de cultures et de langues au contact des touristes et avec sa seule volonté d’apprendre , tout seul. On a fait la balade avec deux napolitains qui ont traduit en Anglais l’Espagnol de notre guide paysan authentiquement passionné. Un couple de trentenaires en lune de miel, fous de Naples et grands voyageurs hypers sympas. Ils jouissent d’une belle situation professionnelles à Naples ( lui bank manager et elle designer d’une grande marque de sacs ) . Je leur parle fièrement de ma lecture en cours du 4 eme tome d’Hélèna Ferrante . Ils nous donnent envie de voyager dans les POuilles et le sud de l’Italie. Je prends quelques notes. Le lendemain on a tenté de faire une rando seuls même si c’est « interdit ». Aucune carte n’est disponible à l’office du tourisme et aucune connexion pour se repérer dans la pampa. Heureusement les paysans sont là pour nous guider dans la « campina » et on suivait le crottin de cheval des groupes qui font des rando à cheval. Il y a des chevaux partout dans les fermes , les hommes à cheval avec leur chapeau sont très beaux et leur visage émacié et brun,  leurs yeux brillants expriment une force de vie hors du commun. J’ai regretté de ne pas avoir pris de photo de quelques uns de ces faciès croisés lors de notre périple . Les animaux en liberté dans la campagne tropicale offrent des scènes idylliques , on pensait aux tableaux ( flamands?) du XVI (?) représentant l’éden à travers des scènes bucoliques fantasmées. Cette balade fut sublime aussi, on s’en est très bien sortis, les fesses en bouillie , le cerveau secoué et plein de boue. J’ai eu très peur quand on croisait des buffles mais ils restaient calmes. J’ai appris après que l’on peut télécharger depuis la France une carte de Cuba avec le détail des chemins avant de partir. C’est LE TRUC à savoir qui n’est pas dit dans les guides . Pas facile d’organiser la suite du périple. Beaucoup de lieux sauvages n’offrent que très peu d’hébergements et sont full. Ici soit il faut beaucoup de temps soit il faut partir avec une tour qui organise à l’avance . On s’organise au jour le jour . Ici les gens sont conditionnés pour faire la queue et passer par les agences officielles. Quand à nous , on se conditionne pour profiter de ce que chaque jour nous donne. Le voyage est une belle école pour cela. Aujourd’hui , on prend le bus pour une journée à la mer . Le seul hôtel sur l’île est complet, on se contentera du tour à la journée de l’agence officielle avec le sandwich «  Fidel ». Heureux d’aller à  la rencontre de la mer des Caraïbes. Comment décrire cette journée . C’est un peu comme si j’avais vu une master piece dans un musée. Nous sommes arrivés sur une île vierge , un seul hôtel , des bungallows tout en bois, un ponton en bois dans la mangrove pour arriver à la réception de l’hôtel. Complet jusqu’en avril. Un seul hôtel d’Etat très beau et le même pour tous,  riches, pauvres routards.  Une plage  toute Blanche ,  un sable fin comme de la poussière de diamant, posée entre mer et ciel. On a plongé dans la barrière de corail.  Je pensais avoir vu les plus belles plages du monde en Asie et j’ai été très émue par ce paysage. Les cubains n’ont pas le droit de venir ici car c’est en face de Miami. Et dès que les Américains pourront investir ici, cette beauté sera anéantie. Souvent je pense à la Corse qui lutte pour son indépendance et a su préserver une île sauvage.
ETAPE 3 : KIM et MARIA LAGORDA
Et si je terminais par mon Kim? Lui qui a tout organisé , maintenu la pression pour réserver les casas particulares, aller à l’Info tour à l’aube retirer les tickets de bus ,  changer les sous, chercher les itinéraires de randos, lire le guide et appeler tous les jours Maria Lagorda jusqu’à ce qu’un désistement nous permette de finir notre périple dans ce parc naturel terrestre et marin au bout du monde, haut lieu de la plongée sous marine . Nous avions réussi à réserver une nuit dans cet unique hôtel mais j’en voulais minimum deux. Kim avait trouvé une solution alternative ,  une « habitacion » dans un village non mentionné dans les guides à 10km de là. Et chaque jour il appelait matin et soir pour attraper un désistement. Sans succès.  Nous avons pris le taxi pour nous rendre dans ce bout du monde , 4h de route de Viñales ( qui est déjà un bout du monde) dans la forêt, pour atteindre le spot hautement désiré . Nous avons partagé le taxi avec deux berlinois , elle éditrice , lui journaliste avec lequel  nous avons eu plaisir à échanger et que nous avons croisé chaque jour à Maria Lagorda . Au bout de la route, au village improbable de La Bajada , posé comme une goutte de rosée sur la côte au milieu de la forêt , 10km tout juste avant d’arriver, nous avons déposé les valises chez Franck, petite maisonnette charmante en bord de mer . Nous fûmes  tous les 4 terrassés  par la beauté de la mer devant la maison. Le turquoise ici prend un ton supérieur, un turquoise Royal Deluxe , et le millefeuille des  bleus de la mer des Caraïbes , qui s’entremêlent sous la lumière changeante,  semblent rivaliser en splendeurs .  Le vent souffle , le soleil est parfois caché  par quelque nuages sculpté dans le ciel . La flore qui  longe la plage et la route  , comme dans un tableau du douanier Rousseau , est marrante, probablement endémique , des feuilles rondes rouges et vertes, des sortes d’orchidées  grasses et violettes poussent  dans le sable, des petits palmiers aux feuilles toutes rondes comme des soleils, et l’arbre des touristes au tronc tout rouge et rouillé qui pèle  .. une jungle craquante, docile . Des  fossiles de gros coquillages préhistoriques sont incrustés sur les Les rochers comme des tatouages qui donnent à  ce paysage l’immortalité de ce temps où nous n’étions rien. Puis nous avons grimpé à nouveau dans le taxi pour rejoindre l’hôtel. Une sorte de complexe touristique des année 70 avec des petites constructions éparpillées dans un jardin immense avec un parking immense et vide , des blocs de 4 grandes chambres , une grande salle de restaurant au milieu , qui pourrait accueillir une délégation soviétique , plafond haut, immense fenêtre , grand buffet au milieu et sur le côté de la salle ,  tout est surdimensionnés ,   des immenses climatisations et de grandes fenêtres avec des rideaux toujours fermés . Le matin j’ai adoré partager le petit dej a l’ouverture du restaurant , à 7h30, avec les hommes et les femmes qui travaillaient la. Plus nombreux assurément que les touristes . Le buffet immense et très copieusement achalandé , auquel rien ne manque , œufs, jambon, fromage , pain perdu, pancake , miel, yaourts, céréales, pâtisseries, fruits …   est le même pour tous, touristes et travailleurs ( très nombreux comme à chaque fois , électriciens , femmes de chambres, techniciens, ouvriers du bâtiments en bleu de travail). Les cubains mangent  énormément , ils se font  d’énormes sandwichs avec tout dedans. Les jeunes touristes aussi empilaient tout ce qu’il s trouvait dans le buffet dans une grosse miche de pain pour se faire des réserves pour la  la journée . C’est fou ce que qu’un  un bOn service publique est appréciable .  On aurait jamais osé faire ça dans le privé . Quand nous sommes arrivés à Maria Lagorda, kim s’est rendu à la carpeta direct pour une ultime confrontation avec celle qu’il avait eu au téléphone matin et soir depuis 5 jours. Ah monsieur TRAN! There is a room! J’ai filé chez Franck à la Barada avec le taxi tout content de s’enfiler qu’Alexis cuk de plus  , récupérer les valises , j’ai payé la chambre réservée , non consommée ( 20€) , la dame ravie  me caressa  Le Bras , et même sans comprendre un mot d’espagnol elle semblait me dire «  profite petite si tu as trouvé une chambre la bas »   avec un grand sourire de maman. Je suis repartie aussi sec retrouver kim dans notre vaste chambre , ivres de bonheur  . « Je te l’avais dit » « ça se passe exactement comme j’avais prévu ». Je n’avais pas manqué de lui reprocher de n’avoir pas tout booké avant de partir : « quand meme pour les 20 ans de mariage il faut tout ficeler surtout en haute saison! ». «  «  Tu te rappelles quand Alban et Anne sont partis à NY , Alban il avait  tout réservé d’avance! » . Or je savais moi même que non seulement nous détestons tout boucler d’avance car nous aimons laisser la place au hasard et avoir la liberté de nous déplacer au gré des coups de cœur mais aussi que le manque de temps avant le départ ne lui avait pas tellement permis de faire l’agence de voyage. Je lui reprochais gentiment  sa pensée magique qui consiste à croire toujours que la réalité viendra se plier à ses désirs. Mais c’était sans compter sa volonté de fer et son obstination. Tout ce qu’il avait  prévu s’est parfaitement déroulé  , de même que cette rando VTT dans la Pampa à laquelle j’avais du mal à croire ( sans carte , sans guide ). J’ai repensé à ce jour en camping en Normandie au mariage de mon cousin Pierre,  Kim voulait faire des pâtes aux coques. Après deux heures de vaines recherches sur la plage , ma sœur et moi  nous  étions résignées à  manger des pâtes sans coques . Kim s’était absenté 3h de plus à marée basse  et était revenu avec des coques plein son sac plastique comme par miracle ! Nous avons pu jouir comme deux bons touristes approchant la cinquantaine de cette vieille infrastructure charmante en bord de plage, son bar, les cahutes avec les transats , et surtout  les virées plongée  à bord du beau bateau « Giraldo » dans les sites parmi les plus beaux du monde  à 20 minutes de notre chambre. On n’a jamais compris pourquoi cet endroit , sublime, était complet et  en même temps vide. Mystère du tourisme cubain. L’hôtel qui s’étend sans raison sur des centaines  d’hectares comprend 40 chambres, soit environ 80 personnes environ sur une plage à perte du vue. Il y avait au moins 200 transats en bazar sur la plage immense  , mais’en réel, un groupe d’australiens bruyants, une famille française, une famille Espagnole / Japonaise avec leur 3 enfants avec laquelle nous sommes entrés tout de suite dans une relation complice , un groupe de 4 « riders » américains ou australiens très bizarres qui nous regardaient. Ils nous souriaient  tout le temps . Le matin le gars le plus bizarre prenait son chocolat en poudre avec du café . Je tentais de lui proposer d’ajouter du lait , sans succès. Le couple de Berlinois avec lequel nous avions partagé les sensations de notre arrivée ici , on se racontait de temps en temps  les faits de la journée , quelques autres personnes  transparentes. Sur la plage , jamais personne. Les australiens restaient au bar. Ah si j’oublie 2 voiliers au mouillage , dont un gars qui plongeait avec Kim le matin à 8h30 et qui venait acheter 3 trucs à l’épicerie du complexe , la seule épicerie normalement fournie que je croisais pendant le voyage. Le deuxième soir,  alors qu’on mangeait la lobster au deuxième petit restaurant totalement inorganisé , situé sur la plage , une pluie tropicale s’est mise à tomber brutalement. Tout fut inondé rapidement et les australiens qui rentraient juste de leur tour « apéro coucher de soleil » au large, à bord de la Giraldo , déboulèrent excités et  bourrés vers le restaurant et se mirent à glisser avec leur tongues  sur les carrelages de la terrasse , tombant  violemment  sur les fesses . Quels spectacle hilarant ! À la cafétéria ce soir la je me suis piquée un fou rire avec une vieille de 60 ans qui était attablée à côté . Kim avait demandé la Traduction du menu à son mari et à la manière de répondre du type, je cachais ma bouche avec ma main pendant que les hommes parlaient sauce tomate et langouste,  pour dire à la dame «  oh la la ça doit filer droit avec monsieur ». Elle se mit à se bidonnèrent en se cachant aussi la Bouche me repondit  « mais comment avez vous vu?! , oh oui ça rigole pas tous les jours » . J’ajoutais «  le lien c’est plyoto le style zig zag. Au moins il parle Espagnol et vous voyagez beaucoup! » «  oui c’est ce qu’on me dit… » et elle ne s’arrêtait pas de Rire ce qui me donna le fou rire car elle avait une drôle de mise en pli blonde des  années cinquante .  Elle avait sûrement un grand besoin de se défouler et moi je suis toujours prête à me marrer. J’avais peur que le type pense qu’on se foutait de lui. Heureusement une place en terrasse se libéra et on se calma toutes les deux lorsque nous nous déplacions pour être dehors. J’ai vu quand ils ont quitté le restaurant qu elle marchait derrière son mari sans oser le dépasser. Elle était pourtant rigolote. La sieste , le sexe, le coucher de soleil, le mojito, la baignade, en plein milieu de l’hiver parisien , nous profitions de tout à fond. Kim bien sûr accomplit  enfin  l’ultime motif de ce séjour  : plonger . Je n’ai pas résisté  non plus à l’immersion dans  la barrière de corail. Apres une initiation en partant de la plage  avec un instructor tres agréable à qui j’ai tenu la main sous l’eau  pendant  45 minutes, je fus  acceptée le lendemain à bord du Gurolda , car jugée assez  calme dans l’eau,  pour une plongée en mer avec le groupe, la seule personne sans licence . Cette fois je tenais la main de Kim en regardant mon instructor régulièrement et je profitais aussi des coraux et des poissons , le troisième  paysage inouï ici ( après la découverte de la plage , de la mer et de la forêt)  : les fonds sous marins . A un moment j’ai eu une envie violente de tousser à 10 mètres de fond , je fis le signe de « malaise » à Kim mais en même temps je ne voulais pas interrompre le tour . Et je n’ai pas eu le temps de penser plus que ça  , j’ai fini par tousser comme une dingue dans mon détendeur et il ne se passa rien de plus. Je ne cédais pas à la panique , kim m’a retenue au moment où j’allais filer comme une torpille affolée à la surface . Puis je retrouvais mon calme relatif et continuais, j’avais une peur bleue d’être le boulet du groupe . La dernière nuit j’ai rêvé que Kim  et moi nous marions dans un pays étranger . Une famille libanaise (?!) un peu fortunée  avait organisé une fête pour nous , on ne connaissait personne , l’ambiance était un peu bizarre mais on s’en fichait. On était trop bien ensemble. On riait en cachette et on dansait comme des fous dans la rue. Et moi je décollais du sol alors Kim me tirait pour me faire poser les pieds par terre. C’était convenu entre nous. Kim a réussi à me transmettre un peu de sa pensée magique. Je me suis enduie  une dernière fois de Monoi  avant que l’huile ne se solidifie à nouveau . Nous devons partir. Le taxi nous attend . Je suis réellement triste . Mais vivre dans un parc naturel , c’est une vie de  poissons.
EPILOGUE : J’aime écrire , ça me fait du bien. Souvent j’ai trop d’énergie et je ne sais pas quoi en faire. Elle tourne dans mon ventre , m’énerve , me monte à la tête . La beauté m’apaise et c’est pour cela que je trouve un peu de répit dans la nature . Après une heure de Taichi aussi j’arrive enfin à être en paix aussi mais là plupart du temps je n’arrive pas à canaliser mon énergie. Je dis des bêtises ou j’ai des coups de folie. Il y a aussi le sport mais avec l’âge et le boulot, pas facile de trouver l’énergie pour entraîner son corps vers ses limites . Le sexe bien sur mais trop intime pour en parler. Kim me supporte comme ça , pas toujours facile j’imagine. J’aimerais créer mais ce qu’on crée c’est à travers les autres , Helene qui réalise nos envies  de  motifs et les artisans qui fabriquent les modèles . Il y a aussi l’étape imaginative pour savoir quel vêtement concevoir , quel tissu va aller avec tel ou tel support, étape où nous sommes alors les décideurs avec le regard de Beatrice. Ce n’est pas toujours convaincants même si globalement on s’en sort bien. Bien sûr  j’aime travailler avec ces personnes que j’aime , que j’admire  même ou que j’apprécie comme Beatrice mais je me sens toujours un peu frustrée . En vieillissant je sais mieux apprécier à sa  juste valeur la qualité de ce que nous avons construit et ce que nous faisons malgré tout  . Alors j’écris sans m’arrêter toutes ces idées qui me traversent , me secouent, toutes ces sensations  et  en relisant  j’ai  un peu la nausée , j’ai l’impression d’avoir vomis . Trop de mots, trop de maux. Je me suis régalée avec le tome 4 d’Helena Ferrante offert par les filles , j’ai adoré le  style réaliste de cette grande fresque qui ne met pas le monde en ordre mais au contraire, à travers ses  histoires de quartier , Helena Ferrante restitue  le grand bordel qu’est la vie et sa complexité . Je me laisse entraîner dans ce courant humain, me délecte de la description de l’interaction psychologique vivace et vivante qui existe entre l’auteure et sa meilleure amie et qui fait avancer leur vie réciproque . Tout est sur le même plan, et s’enrichit , comme si elle observait la  biosphère humaine et urbaine : la pègre, les intellectuels bien pensants , les entrepreneurs, les artisans  , les gens du peuple, les enfants , les parents, les communistes , … Quelle intelligence sans en avoir l’air!  du moins en se passant de faire des démonstrations ! Quelle artiste ! Du Balzac moderne , le sens de la comédie humaine est caché derrière les quatre  volumes . J’ai beau lire tout ce que je lis sur la misère des cubains je ne la vois pas. Biensur nous évoluons dans des lieux touristiques mais nous avons traversé plein de grosses bourgades , avons pénétré la campagne et n’avons vu que des jolies maisons colorées et soignées  , aucun clochard, des gens bien habillés, des paysans heureux. Et comme ils partagent peu de travail, ils n’ont pas l’air de s’exténuer  à la tâche. Ils dansent et discutent sur les pas de porte. Oui il n’y a pas une voiture sur l’autoroute , il y a des animaux sur le bord, et plein d’auto stoppeurs. Ceux qui possèdent partagent. Et l’air n’est pas pollué. Oui on ne peut pas consommer de la Tsingtao mais les bières locales sont plutôt bonnes et pourquoi voudrais-je  acheter de la bière chinoise ici? Je vais avoir du mal à retourner à Monoprix, encore plus à traverser la zone de duty free à l’aéroport que mi dégoûte. Une chose est sûre,  l’agriculteur et les animaux sont bien mieux traités ici que chez nous où l’agriculture intensive est une véritable misère et la libre circulation des marchandises agricoles une catastrophe humanitaire . Les agriculteurs nous le disent mais le libéralisme n’a pas de limite sinon il n’est plus. On ne peut contraindre à consommer local et à revoir les prix justes des marchandises agricoles au risque de mettre en péril le sacro saint principe de la liberté économique de circulation des biens. Au niveau mondial , Il est évident qu’il faudrait empêcher la possibilité de financiariser les matières premières alimentaires pour faire baisser les prix et permettre  aux  populations des pays en voie de développement de s’alimenter normalement . Cette population qui a fait couler son sang pour la révolution se trouve prise au piège du capitalisme. Elle a préservé son île de la sauvagerie des promoteurs, a édifié un service publique de grande qualité mais son peuple , s’il a l’air heureux, est pauvre. Et ce sont les touristes qui profitent de toute cette beauté, due à la résistance du oeuple. Et ce sont aussi eux, les riches , qui détruiront plus ou moins cet endroit des qu’il sera ouvert aux capitaux étrangers. Un lieu comme celui où nous avons été , accessible facilement, jouissant de très bons services , peu chers, semble tellement fragile. Le fait que la région soit une réserve naturelle préservera peut être cet endroit intact, en tous cas tel que nous l’avons connu. Et les Fils de Fidel défunt se pavanent sur des yatchs en Méditerranée avec des mannequins …
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its-emmaeli-blog · 7 years
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