" Reprospective ", Teresa Sdralevich, Médiathèque Hermeland, Saint Herblain
C'est un ami commun qui initie la rencontre avec Teresa Sdralevich. Après une journée dans son atelier pour mieux connaître tant la personne que le travail, nous nous engageons dans ce projet de rétrospective qui couvre les divers aspects du travail de graphisme et d'illustration.
Je me trouve confronté à deux difficultés : ne pas me répéter, et me reposer sur un lieu et une équipe que je connais bien. Les formats sont relativement petits, le choix de présenter plusieurs types de sujets et de travaux, m'amènent à envisager une structure centrale, circulante, qui intègre le large couloir d'entrée dans l'espace d'exposition. Il me semble important que certaines images, notamment celles sur le statut social des femmes, soient inévitables. Cela ne peut cependant suffire pour créer une structure.
C'est en répétant le regard sur la sélection et le travail de Teresa que je simplifie encore et encore les premières esquisses, jusqu'à aller vers une structure uniforme qui divise le rectangle de 2,40m par 1,20m en deux moitiés. Il est alors très simple d'insérer une géométrie de verticales ou de diagonales pour pouvoir ensuite positionner les images.
Je fais le choix d'un bois relativement massif pour que la structure se déploie et divise de manière ferme l'espace. Je m'attache à composer des rapports entre les vides et les pleins des plaques qui maintiennent les images et qui projètent ou reçoivent des ombres, accentuant ainsi la valeur tectonique de l'épaisseur du bois choisi.
L'exposition se complète d'un espace de composition destiné au public, sur lequel des signes aimantés peuvent être placés à l'intérieur d'une série de cadres délimités sur le mur.
[médiathèque Hermeland, Saint Herblain, 6 déc. 2022 - 14 jan. 2023]
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André Devambez, vertiges de l’imagination.
Le musée des beaux-arts de Rennes me demande de concevoir la scénographie de l’exposition, l’enjeu principal portant sur la nécessité d’imaginer un réaménagement de l’atelier des publics en salle d’exposition éphémère.
Les contraintes sont à la fois le délai court, le budget restreint, la difficulté à se fournir en matériaux, et la nécessité de développer un linéaire très important, compte tenu de la quantité et de la taille réduite de la plupart des tableaux à accrocher. Après plusieurs échanges avec le commissaire et l’ensemble des équipes techniques, je propose un labyrinthe qui s’appuie sur une trame de 35 cm qui offre un développé suffisant et une articulation spatiale des différentes séquences souhaitées par le commissaire.
Des cadres ou des boîtes en couleur scandent les thèmes qui articulent l’exposition, les niches, les vitrines et les chicanes ménagent suffisamment de surprises pour soutenir l’attention durant tout le parcours.
Dans la première salle, une grande cimaise médiane, des vitrines suspendues et l’usage maîtrisé de la couleur structurent l’espace et donnent surtout le sentiment d’un accrochage aéré, alors qu’il est très dense.
[musée des beaux-arts, Rennes, 5 fév. - 7 mai 2022]
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“Postérité”, rétrospective d’Alain le Quernec à la médiathèque Hermeland, Saint Herblain.
Affichiste engagé, sinon enragé, la proposition de scénographier le travail d’Alain le Quernec me fait particulièrement plaisir : j’ai une grande admiration pour la série “remember Amoco”, depuis que je l’aie découverte il y a longtemps !
Je me saisis de la confiance que me fait l’équipe de la bibliothèque pour leur soumettre l’idée qui m’intéresse depuis longtemps d’accrocher les images contre des murs de lumière. C’est aussi, pour moi qui ne connaît qu’anecdotiquement la Bretagne, une tentative de ramener dans cet espace d’exposition quelque chose qui relèverait de la rencontre du ciel et de la mer.
Ce n’est que lorsque c’est réalisé que l’on sait si c’est le fiasco d’une idée ou l’épanouissement d’une intuition, d’une image saisie et poursuivie pour qu’elle devienne espace scénographique. le jeu des lumières dans les volumes, des ombres projetées m’enchante et ouvre la voie à de nouvelles envies…
L’exposition se complétait d’un meuble avec des affiches collées dans une courette de la bibliothèque, et d’affiches de spectacle dans la salle de lecture.
[médiathèque Hermeland, Saint Herblain, 14 déc. 2021 - 21 jan. 2022]
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“Cabinet de curiosités”, par Victoria Klotz pour la réserve naturelle régionale des Gorges du Gardon.
L’artiste me confie la réalisation du mobilier qu’elle a dessiné pour abriter les collections de la réserve naturelle. Envisagée comme un cabinet de curiosités réactualisé —mêlant des éléments d’histoire naturelle et d’ethnographie locales, mais aussi des œuvres d’art contemporain commandées pour le projet—, cette salle est autant un lieu de travail pour les gardiens qu’un espace d’information pour les visiteurs.
Le mobilier doit pouvoir répondre à ces enjeux : qualité des matériaux et des assemblages pour assurer la longévité de l’installation, tout autant que travail de détail et de finitions pour mettre en valeur les éléments d’une collection appelée à s’enrichir.
Je propose des éléments horizontaux en chêne, et des éléments verticaux en contreplaqué de peuplier pour l’ensemble des neuf meubles : un grand meuble de présentation en cinq caissons, deux tables de travail, une étagère à grands objets, une bibliothèque. Cette réalisation n’aurait pas été possible sans les compétences de Nicolas Brun, menuisier à la Menuiserie Collaborative de Montpellier.
La salle est située à Sanilhac-Sagriès, non loin d’Uzès. Un superbe sentier conduit à la gorge de la Baume et à la grotte de Saint Vérédème.
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Ensembles, une exposition au Centre Photographique Marseille.
L’exposition clôture trois ans de résidence de quatre artistes (Suzanne Hetzel, Yveline Loiseur, Didier Nadeau, Arnaud Théval) dans des ensembles de logements sociaux du patrimoine de “13 Habitat”. Il faut saluer au passage une initiative remarquable par sa durée, l’implication des habitants, et la liberté de travail laissée aux artistes. J’en réalise la scénographie générale.
Dans les discussions sur le renouvellement possible de la présentation d’images de ces ensembles, Yveline Loiseur me propose de l’accompagner dans la réalisation de “Prouns”. Ayant une admiration totale pour cet aspect du travail d’El Lissitzky, j’accepte avec enthousiasme !
Un échange fructueux sur les compositions, les “micro-architectures”, la place et le format des images débouche sur la réalisation de quatre pièces, et l’envie d’en développer d’autres, plus monumentales.
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“Greffes”, pour Agrafmobile, Atelier Graphique Malte Martin
Une commande pour la réalisation de prototypes et le suivi de fabrication d’une série d’objets en bois qui se greffent aussi bien sur une chaise d’arbitre redessinée, du mobile urbain ou encore des arbres.
Le passage des dessins à la réalisation demande tout un échange sur la qualité des matériaux, les accroches, les finitions, afin de s’approcher au mieux de la poésie des esquisses.
L’installation est inaugurée dans un square de Champigny sur Marne, dans le cadre de la saison théâtrale.
Agrafmobile réalise tout un travail sur l’intervention graphique dans l’espace public que je vous recommande : visitez le site ici !
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Je reçois une commande inattendue : la réalisation d’une sculpture dessinée par Bernd Hilpert pour une salle d’exposition au siège d’AG2R La Mondiale.
À première vue, c’est très simple : trois feuilles de contreplaqué coupées en diagonale et pliées, à faire tenir sur une structure métallique la plus légère possible. Lorsque Elodie Boyer, qui coordonne ce projet, m’appelle, c’est un mélange d’espoir et de perplexité. Car pour obtenir un résultat proche de ce qui a été dessiné, il faut plancher sur chaque détail ; et pour garder la légèreté souhaitée par le designer, travailler chaque fois aux limites.
D’autant plus que cet objet doit être démontable : un défi supplémentaire.
Je n’y serais pas arrivé sans l’équipe de la Menuiserie collaborative et notamment David de Beer et Yoann Lapeyronie qui vont mettre le meilleur de leur savoir-faire dans cette réalisation millimétrée.
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La médiathèque de Saint Herblain choisi d’exposer l’illustrateur et auteur de bandes dessinées Giacomo Nanni. Son dessin se caractérise par des trames de couleurs primaires dont la superposition compose une image vibrante, et les récits par des allers-retours qui enveloppent le lecteur dans un temps en spirale.
C’est une première à plusieurs titres : je découvre un travail que je ne connaissais pas, et je me pose la question de comment exposer des pages extraites d’albums sans en dénaturer le sens. J’ai l’intuition qu’il me faudrait créer, pour les albums sélectionnés, une singularité spatiale. Mais le rapport à imaginer entre les formats d’images, la qualité d’impression, et les constructions éventuelles me demande plusieurs essais et de longs moments de doute !
J’invente finalement quatre cabanes, dont trois sur un module de 2 x 2 m. L’extérieur, uniformément en osb, affirme par sa silhouette une identité de l’album. L’intérieur présente une sélection d’images, tirées avec grand soin et légèrement plus grandes que les pages des livres.
La cabane “Casanova, histoire de ma fuite” présente un toit inversé, laqué noir, qui me rappelle les coques des gondoles, les reflets nocturnes des canaux. L’intérieur reprend le bleu de la chambre du palais de Casanova.
La cabane “Les visés” s’appuie sur l’architecture de la tour d’où s’installe le tueur. Je tire en très grand une planche qui à mon sens symbolise la personnalité tragique du héros.
“Avant Adam”, inspiré du récit de Jack London, est un court album dont j’aime les dessins largement colorés. Je travaille sur une structure dont les côtés sont plus une palissade, un abri précaire de planches.
“Acte de Dieu” est l’album le plus récent, mais aussi le plus complexe dans l’imbrication des récits. Primé à Angoulême, c’est un peu la pièce centrale de l’exposition. L’histoire du Chevreuil, des interrogations qu’il symbolise, m’inspire une structure organisée autour de l’axe de la visée, une sorte d’affût de chasse. Chacune des faces présente un noyau du récit, et suggère l’enchâssement des acteurs.
Le travail sur la couleur et l’exploitation de la texture de l’osb veulent mettre en valeur le travail de dessin et créer un sens de la continuité entre des images qui ne sont que des fragments de récits.
Visible depuis un jour entre les images, une dernière image est à découvrir au cœur de la cabane.
[ médiathèque Hermeland, Saint-Herblain, 15 septembre - 30 octobre 2020 ]
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Hommage subtil #2 (Dale Chihuly). Un lustre construit autour d’un fragment de Dale Chihuly.
Offert par des amis, ce morceau d’essai est emblématique des installations monumentales de Dale Chihuly. Je décide de mettre en contraste pour ce lustre unique la couleur et la forme libre avec des diffuseurs des années 50-60 de ma collection.
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“Volumes” à la Bibliothèque Universitaire du Havre : une exposition de 537 livres, en trois parties.
Dans le cadre d’une Saison Graphique, la Bibliothèque accueille une version modifiée de l’exposition “Volumes”, organisée par la maison des éditions et présentée une première fois au “Bel Ordinaire”. Au Havre, les visiteurs pourront feuilleter, manipuler, lire des ouvrages de petits éditeurs, des livres jeunesses particulièrement soignés, et seize livres mis en page par l’atelier d’Irma Boom.
Il n’est pas simple d’exposer des livres dans une bibliothèque. Ayant exclu d’emblée la construction de cimaises ou d’étagères, je cherche une présentation à plat qui valorise l’ampleur de l’atrium et structure la circulation des visiteurs.
J’imagine des tables recouvertes de miroir, de manière à rendre présents le volume et le dessin de ce lieu unique alors même que l’on regarde vers le bas. Posés à un mètre de haut sur une structure en bois qui rappelle les estacades, les cinq tables de onze mètres de long créent un plan de lumière et de lignes entre l’air et le sol, comme la mer… ou comme le livre nous emporte.
C’est aussi faire composer des livres souvent étonnants et ambitieux avec l’architecture, associer la qualité graphique des ouvrages à la qualité spatiale du lieu. Retirer un livre pour le feuilleter restaure le reflet du lieu et ne donne pas la sensation d’un trou.
Les tables présentent les ouvrages sous la forme d’une composition singulière pour chaque éditeur. Afin de les repérer, un taquet de plexiglass coloré, découpé aux dimensions du livre, signale chaque éditeur et permet de reposer chaque ouvrage à sa place particulière.
[ Bibliothèque Universitaire, Le Havre, 6 mai - 15 juin 2019 ]
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Hommage subtil #1 (Karel Martens). Dans le cadre de l’exposition Volumes, j’installe la sélection de livres “jeunesse” dans une cabane.
Imaginée comme une cabane de plage havraise “retournée” (elle en respecte les dimensions), elle permet à ceux et celles qui souhaitent s’évader dans les livres de s’extraire de l’espace. Les ouvrages reposent à l’extérieur, sur des étagères de longueur variable et dont la tranche colorée identifie chaque éditeur. Chaque couleur est l’une de celles utilisées par Karel Martens pour les cabanes du Havre. Les tranches sont visibles à l’intérieur, elles forment une composition qui évoque la (magnifique) plage et rend hommage à ce graphiste que j’admire.
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Hedera Helix : avec Suzanne Hetzel, artiste, et Vincent Perrottet, graphiste, nous sommes présélectionnés pour le 1%artistique du futur bâtiment de l’Institut Méditerranéen du Risque, de l’Environnement et du Développement Durable (IMREDD, Nice).
Le bâtiment dessiné par Marc Barani abrite un ensemble de plates-formes techniques qui captent tout et partout, avec pour but de créer de nouveaux usages et régulations à partir de ces données pléthoriques. Nous nous orientions vers l’idée de créer une tension poétique avec ce paradigme du contrôle total, et bien entendu, c’est sur l’aspect proliférant, insidieux, et victorieux à long terme (s’il s’agissait de bataille) de la végétation que nous choisissons de nous appuyer. Nous souhaitons coller le plus possible à l’architecture elle-même, que nous trouvons bien dessinée, et c’est le lierre, ce végétal qui a une relation symbiotique avec le mur qui guide notre proposition.
Nous proposons une fresque d’une quinzaine de mètres sur le mur principal : la photographie à échelle 1 d’un lierre de cette dimension, traitée ensuite en sérigraphie chrome. Dans cette matière, la plante devient, suivant l’angle et la distance à laquelle on regarde le mur, une vibration lumineuse qui crée l’illusion d’un volume, un motif, et enfin le végétal lui-même.
Au niveau de la terrasse, dans le prolongement du mur, nous inscrivons une phrase que la nature tirée de Victor Hugo.
Nous proposons enfin, pour les espaces de convivialité d’un lieu destiné à accueillir des chercheurs et des entrepreneurs du monde entier, une vaisselle spécifique (tasse à café, mug, assiette), tant il est vrai que la plupart des salles de repas sont des étalages de vaisselle hétéroclite, d’un goût et d’un état approximatifs.
Notre proposition ne sera malheureusement pas retenue !
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Je réponds à l’appel d’offre de la médiathèque de Saint-Herblain, qui cherche un scénographe pour une importante exposition des dessins et gravures de Lucille Piketty. Je découvre son travail, et notamment une impressionnante série de grandes gravures : “En Dehors”.
Les commissaires envisagent notamment d’exposer les 12 gravures de ce cycle. La puissance évocatrice de ces images, la transparence et la solidité du papier japon, leur capacité à construire de l’espace me poussent à répondre, quoiqu’en renversant la demande initiale. Plutôt que d’accrocher les images sur des murs ou des cimaises, je propose de faire une exposition compacte, avec des sentiers et des obstacles, où seules les images fasse mur.
L’exposition est construite autour des grandes gravures, disposées dans l’espace de la salle, et toutes les autres images sont posées, à plat ou inclinées, sur des panneaux. La construction est faite en tasseaux de bois, sur un module de largeur fixe.
Dans des interstices de la structure, certains petits objets sont à découvrir.
Cette exposition m’aura donné la joie de découvrir une artiste jeune et dont le travail remarquable est prometteur. Allez visiter son site !
[ médiathèque Hermeland, Saint-Herblain, 10 avril-2 juin 2018 ]
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Une visite chorégraphique de l’exposition Ralph Schraivogel.
Je n’avais jamais envisagée la scénographie de spectacle, voici une belle occupation de l’espace.
Ecole de danse Mü / Céline Champmartin. Photos : Richard Petit.
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