Tumgik
jukeblox · 13 years
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Amélie - Lonesome French Cowboy / La Péniche
Pour une fois on va la faire à l'envers et écrire des romans sur la première partie, Amélie. Un coup de foudre immédiat. Une petite blonde boulotte hippie-sixtisante, accompagnée d'un batteur mutique qui sourit paisiblement, voire bêtement, tout droit sortit d'un groupe amateur grunge des années 90 (vous savez bien, t-shirt imprimé, chemise canadienne à carreaux et ce drôle d'effet look j'ai-les-cheveux-mal-placés-comme-si-j'avais-une-perruque).
Un coup de foudre sans doute techniquement injustifié, tellement le groupe à déjà tout gagné sur la voix de la chanteuse. Frôlant les écueils mielleux et dégoulinants du chant féminin pop-folk sans jamais y tomber, la voix d'Amélie séduit d'emblée par la conjugaison de la chaleur soul, de la fraicheur pop et de l'expressivité folk.
Ainsi le reste de ce qu'on entend a la fâcheuse tendance à passer au second plan. Pourtant la puissance mélodique de chaque morceau est un renfort évident et concourt indubitablement à la magie de l'opération. L'attitude aussi, la chanteuse levant spasmodiquement les jambes pour écrasé vigoureusement le sol du pied pendant qu'elle gratte sa guitare et vocalise à tout va, un tic curieux qui rajoute à la sincérité de la prestation. Mais dans le même temps, on ne peut pas s'empêcher de se dire que même avec un djembé, autour d'un feu, ça marcherait quand même. 
Et pourtant, vous n'imaginez pas à quel point je prends sur moi pour exprimer mon émoi honnêtement. Je dois passer outre un coté girly et presque pas du tout rock'n'roll qui aurait pu me rebuter en bien des endroits. Pensez-donc: il y a même eu une reprise d'Abba au milieu. Et il suffit d'aller voir le site ou juste de jeter un œil à la pochette de l'album pour se dire que cette production n'est manifestement pas destinée à un public masculin hétérosexuel de base. Les versions albums pâtissent d'ailleurs de rajout de chœurs féminins type woo-oo-oo ou padap-padap-padap qui gâchent presque tout.
Peut-être était-ce simplement le bon moment au bon endroit. Un concert du mardi soir à l'ambiance familiale non exclusive; une performance humble, spontanée et chaleureuse, en bref, du câlin pour tous, mais sans les chichis. Une petite soirée de derrière les fagots concoctées par les copains d'Ah Bon ! Productions, et je vous jure mes grands dieux que ce n'est pas pour ça que j'érige une statue aujourd'hui à la première partie.
Je ne me suis d'ailleurs toujours pas remis de cette géniale idée de proposer des dégustations de vins coordonnés aux groupes pendant le concert. Si seulement vous aviez pu goûter ce petit Languedoc fruité et pourtant plein de personnalité, si justement associé au concert sus-décrit... charmant.
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#13 ● Amélie ● Run Run Run ● ParsEnLive.fr ♫ par parsenlive
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Puis vint Lonesome French Cowboy, qui décevra d'emblée l'allergique à la publicité mensongère, puisqu'ils sont deux. C'est pourtant bien la version solo du groupe French Cowboy qu'on verra ce soir, accompagnée donc d'un batteur debout, et ça suffit pour un mauvais départ entre nous. Car le Juke Blox ne supporte pas les batteurs debout. Je ne sais pas pourquoi, c'est comme ça.
Ça commence mal aussi parce que, vous comprenez, ces gens-là présentent mal. Bonnet péruvien, chapka russe, gilet tricoté motif flocon de neige, ce groupe n'envoie pas forcément des signaux rassurants. Et puis, comment vous dire, ça commence très pouet-pouet. Genre chanson-gag. Donc ça ne va pas du tout.
Il s'avérera heureusement que Lonesome French Cowboy nécessite un temps d'acclimatation certain, et que ces gars là savent comment on peut n'en avoir rien à foutre sans pour autant faire la nique au public. On a ici affaire à un rock assez foutraque, punk-blues lo-fi pour être exact, avec filtre crade systématique sur le micro.
Une aventure agréable et amusante, notamment jusqu'à une reprise barge de « let there be rock » d'ACDC qui fit danser tout le monde (oui, c'était la soirée des reprises qui volent haut). Pourtant, pas d'alchimie particulière, peut-être à cause de ce second degré perpétuel qui empêche l'adhésion définitive à leur son bien chiadé mine-de-rien. On n'était pas loin de plein de choses très bien, mais non, au final, il ne s'est rien passé d'impérissable. Peut-être que ça se serait vraiment mieux passé avec un batteur assis, après tout.
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Prochaine soirée Ah Bon Productions ! (et celle là je la recommande)
SIMON FINN (Psyché Folk / Colchester) + SAM NOLIN (Folk / Lille)
A la Malterie, Mercredi 22 février 2012, 20:00.
http://www.facebook.com/events/231543096916917/
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jukeblox · 13 years
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Yuksek / Le Splendid
Avant que vous ne vous demandiez encore ce que j'ai bien pu aller foutre là-bas, je vous arrête tout de suite. J'ai été témoin au dernier festival Rock-en-Seine des dix dernières minutes du show de Yuksek, et je vous assure, il a retourné tout le festoche. Une teuf absolue, un public en transe. C'est donc les yeux fermés que je dépensais les vingt-deux euros nécessaires à l'obtention du billet.
Tout à commencé à se gâter bien avant le Jour J, puisque le concert fut déplacé de l'Aéronef au Splendid, une salle notoirement merdique. Et ce n'était que le début d'une longue série de déconvenues.
Grosse production Vérone / France Leduc oblige, la première partie est expédiée à vingt heures tapantes, ce qui fait que le spectateur lambda, qui a l'habitude de ne voir commencer ses concerts qu'une demie-heure après l'heure affichée, se retrouve déjà à avoir raté la première partie.
Tout ce qui vint par la suite ne fut qu'un enchainement d'amères désillusions. Un début de show pompeux, interminable, qui amène mal l'arrivée d'une starlette à mèche rococo et au charisme bien trop frêle pour ce genre de mise en scène.
Rien à dire par contre sur la déferlante sonore qui s'ensuivit, flamboyante et décoiffante. Mais il commença à chanter, et tout le reste ne fut qu'une lente et effroyable agonie. David Guetta fait beaucoup plus de dégâts qu'on ne le croit.
Je ne sais pas qui a lancé cette mode du chant approximatif en électro française, mais ça ne m'étonnerait pas que ça finisse au bûcher. On sent bien pourtant qu'il y a un potentiel énorme, mais une sorte de vernis hautement nauséogéne appliqué par dessus ruine tout espoir de prise de plaisir. On aurait peut-être pu aussi s'extasier sur un light show dément, hélas il n'enflamma qu'une douzaine d'ados prépubéres au milieu de la fosse.
Même ma tentative de prise de recul à la clope fut ruinée par un connard de vingt-deux piges qui beuglait son envie immodérée d'aller demander à la méga-star la signification du titre « Eat my bear ». Rien à faire. J'ai même vu une nana tellement passionnée par la performance qu'elle programmait son réveil pour le lendemain matin pendant le rappel – où on nous refourguait le premier morceau, tant qu'à faire.
Au final, une grande lassitude provoquée par l'étrangeté de la vision de toutes ces pisseuses apprêtées qui applaudissent à la vision d'un billet de 20 boules qui part en fumée.
Nous noterons la réaction de l'artiste à mon live-tweet particulièrement acerbe de la soirée : « Je t'aime ! Reviens quand tu veux ! Tes frustrations te quitteront un jour, bisous ! ».
Puisse t-il dire vrai.
Je ne mettrais même pas de vidéo car je n'ai tout simplement rien trouvé d'écoutable.
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jukeblox · 13 years
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Joakim / Le Grand Mix
C'est une grosse référence électronique française qui se pointa ce soir-là au Grand Mix. Joakim. DJ aux dix mille références, et remixeur délicat. Patron de Tigersushi, label de Principles of Geometry et pourvoyeur de rééditions miraculeuses pour collectionneurs de vinyles de danse. Musicien hétéroclite et multi-inspiré. Un pilier dans la cosmogonie du Juke Blox, vous l'aurez compris.
Et bien pour le coup il a fait un gros bide. A vue de nez, soixante-dix personnes ont fait le déplacement. La faute à quarante-cinq minutes de neige qui ont suffi à paralyser Lille et environs pour un soir. La faute peut-être aussi à une fréquence d'apparition qui fait dire au spectateur potentiel qu'on aura toujours l'occasion de le voir plus tard. Et pourtant, un soir de concert gratuit pour les abonnés ! J'aurais bien voulu taper un scandale, hélas, mes adversaires du soir étaient restés bien au chaud devant leurs cheminées.
Un concert électro dans un Grand Mix vide, ça prend vite des faux-airs de fin de bal du village. On remarque un peu plus les gens bizarres qui dansent seuls, les yeux fermés. Le public laisse inconsciemment un plus grand espace devant la scène, rendant encore plus gênant pour les musiciens le fiasco de la salle vide. Les Wo-hoo de fin de morceaux sont bien plus timides, aussi. Une distribution qui ne se prête pas vraiment au retournement de public auquel on aurait pu s'attendre.
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Mais le boss Joakim ne se démonte pas pour autant. Entouré d'une formation basse / batterie / claviers qui devrait être une norme, il entame sur un beat sulfureux, vêtu de son impardonnable look Cousteau-geek bonnet rouge et chemise en jean. C'est bien le seul qui puisse se permettre. Au moins on n'a pas eu le chapeau.
La sauce monte dès le troisième morceau, et ça danse déjà jusqu'à la régie, malgré les trous dans le parterre. Une fois atteint le milieu du concert, on à déjà survolé trente genres musicaux, étalés sur cinq décennies. Un master-class en toute décontraction.
Ce qui impressionne tant, c'est ce rebond constant des styles dans une production musicale originale, atteignable pour le commun des mortels uniquement dans le cadre d'un DJ-set. Le squelette électro du son de Joakim est sans cesse saupoudré d'inspirations disco, rock, pop et world qui rendent chaque morceau radicalement différents les uns des autres, interdisant toute catégorisation sauvage. Dans un paysage électronique français où la règle de base semble être de faire et refaire ce qui a déjà fonctionné, on ne peut qu'être béat devant tant d'inventivité et de prise de risque.
Parce que des fois ça plante, confer le rappel world qui vida la salle vite fait bien fait. Pour une fois donc, pas grand chose à reprocher à cette prestation. On rêve de ce live-là dans une boite bondée à quatre heures du mat', avec des auréoles de transpiration sous les aisselles. La confirmation vint d'un inconnu qui ne put s'empêcher d'arrêter de danser pour me glisser à l'oreille « C'est vachement cool ». Ben ouais, mec, t'as tout compris.  
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jukeblox · 13 years
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La réponse de l'Aéronef !
Pendant tout ce temps où je vous ai laissé sans nouvelle, figurez-vous que l'Aéronef s'est réveillée et a enfin répondu à son tour au fameux mail ouvert (que tu peux revoir ici http://bit.ly/xAjwGw) suite à l'article sur le concert de We Are Enfant Terrible.
Évitant le piège tendu de la correspondance surréaliste, notre chère salle a privilégiée le contact téléphonique. Vous ne bénéficierez donc pas d'une retranscription complète et objective de nos échanges.
Ce fut un entretien assez étrange, en fait. En résumé, l'attachée de presse m'a fait un long monologue sur l'histoire du journalisme musical amateur où les phrases commençaient par "Certes, il y a eu le fanzine..." ou "C'est vrai aussi que les radios libres ont été importantes...". Je pensais alors qu'elle était en train de se préparer méthodiquement à me mettre une belle veste.
Mais non, cette approche n'était qu'une introduction à la relativisation extrême que prendra la réponse prudemment positive de l'Aéronef. Une long commentaire pour une réponse sibylline qui consiste en : On est plutôt d'accord si t'es raisonnable. On soutient les blogs mais on ne veut pas que ça se sache trop. Et on dit non quand on veut. Et on arrête quand on veut. D'ailleurs, cette communication n'a jamais eu lieu.
J'ai tenté de parler des blogueurs qui publient directement sur le site, histoire de tenter l'incrust'. Elle m'a répondu que ça concernait un cercle de gens plus ou moins proche de l'Aéronef et que c'était plus compliqué... Je vous épargnerai un chapitre supplémentaire sur le copinage dans le milieu de la culture, vous savez ce que j'en pense.
Je m'aperçois en fait que la réponse de la Cave aux Poètes était plus ou moins identique. Si je veux continuer à frayer avec ces institutions, il va falloir que je me prépare à me prendre patiemment dans les gencives une sacré volée de langue de bois. 
Nous verrons donc si tout ça était du vent au prochain concert qui m'intéressera là-bas.
C'est d'ailleurs le moment pour faire un clin d'œil à nos amis de la Péniche et du Grand Mix, dont le silence devient assourdissant.
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jukeblox · 13 years
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Festival Mo' Fo' / Jour 2 / Les Mains d'Oeuvres (Saint-Ouen)
C'est sur une programmation de prime-abord alléchante, concoctée par les membres du groupe Ô combien respecté Cheveu, que je me suis laissé convaincre par une soirée au Mo' Fo'.
Un naufrage sans nom. D'abord à cause de l'organisation elle-même : huit concerts programmés en quatre heures de temps. Un timing évidemment indigeste même pour un boulimique compulsif comme moi. De plus l'endroit, surement coolos dans la normale, est tellement mal foutu, les accès entre les scènes tellement engorgés, que j'ai passé plus de temps à essayer de me déplacer que de regarder les concerts. La soirée de rêve, en somme.
Mais c'était sans compter sur la piètre qualité de la prog', qui finit de transformer la soirée en cauchemar. On passera sur la première scène entièrement consacrée à organiser une sorte de concours de banalités, présentant une succession de groupe fade et sans personnalité : Chazam, Mein Sohn William, Brian Olive, trois noms que vous pouvez oublier tout de suite. Barbant.
Ce fut tout de même plus coloré sur l'autre scène.
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The Winter Family
Post rock dépressif et spoken-word désabusé. Un groupe composé d'une chanteuse-poétesse-batteuse israélite et d'un bidouilleur français. Dix minutes d'introduction pour le premier morceau, sur un concert de quarante minutes, le ton est vite donné. 
A la vingtième minute, tout le monde est déjà persuadé que ça va finir par le suicide live de la chanteuse-batteuse, tellement la batterie donnait l'impression de taper sur elle plutôt que l'inverse. A la trentième, elle plante un morceau au milieu et avoue qu'elle est complètement bourrée.
On imagine que c'est à cause de ce genre de groupe qu'il n'y a jamais de fenêtres aux salles de concert, des fois que ça finirait en défenestration collective.
#92.2 - Winter Family - Part 2 par
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The Country Teasers
Nouvelle grosse déception pour ce groupe présenté comme lo-fi post punk, qui se transforme sur scène en première partie du lundi soir pour bastringue ricain type Texas rural. Une sorte de Crocodile Dundee vieillissant, avec chapeau et veste kaki, balance un chant rappelant un Johnny Cash qui chanterait encore plus faux, sur une country vainement modernisée. On peut aimer en version studio, mais l'unanimité ne fera aucun doute sur une prestation live hautement rebutante. Fuyez.
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Frustration
Une lueur se manifesta enfin au milieu de cette déroute complète. Frustration, synth-punk franchouillard qui délivra une prestation haut de gamme, à l'expérience, maitrisée de bout en bout. Oui, grâce à Frustration, une réconciliation est enfin envisageable avec le monde brouillon et poisseux du punk. En contradiction avec les contraintes de leur courant musical, Frustration est en fait un groupe de tontons sympa. 
Cette contradiction se traduit sur scène par de gracieux oxymores : une haine dansante, une animosité saine. Tout cela assaisonné d'une french touch difficile à saisir par écrit. Imaginez la rage du mécanicien du village. Imaginez vous à 240 km/h sur une départementale. Imaginez la tape dans le dos qui démonte l'épaule octroyé par votre boucher rigolard. C'est un peu ça, l'expérience Frustration.
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jukeblox · 13 years
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Fausse alerte, je suis toujours vivant.
Je vous ai encore laissé en plan pendant 15 jours.
Comme j'étais à deux doigts de tout laisser tomber, je vais un peu faire part de mes états d'âme.
Avec tout ce bordel de Juke Blox, il est arrivé un moment où je me suis saoulé tout seul (métaphoriquement, entendons-nous bien). L'expérience du mec bloqué dans les sixties décidant d'aller quand même au concert qui se transforme en chamboultou systématique. Mes carences sur bon nombre de notions musicales qui me font écrire un bon tas de conneries. Le temps passé à faire du self-branding à deux balles pour choper trois pauvres lecteurs de plus par semaine. J'en suis venu à me dire que je faisais de la merde.
Et puis ça fait un peu chier d'y passer autant de temps quand on pense à la vie des gens normaux qui rentrent chez eux après le taf et posent tranquillement leurs culs sur le canapé. Alors voilà, j'ai joué à être quelqu'un de normal l'espace de quelque jours, j'ai passé des heures à faire le poisson rouge devant des vidéos mettant en scène des chats crétins sur internet, j'ai regardé une série à la con de bout en bout en trois jours, et j'ai même était jusqu'à rebrancher ma télévision.
Heureusement, j'ai croisé un miroir entre-temps. Et surtout ressentis encore plein de sensations ambivalentes dans mes si chères salles de concert que je ne peux décidément pas garder pour moi.
Trêve d'apitoiements : je vais balancer un tas de posts aujourd'hui, en forme de résumé des épisodes précédents. Par souci de fluidité, ils ne seront pas envoyés à la correctrice, comme ça je pourrai recoller au temps réel au plus vite, ce qui serait pas mal vu l'enchainement de choses incroyables qui nous attendent la semaine prochaine. Mes excuses par avance aux extrémistes de l'expression écrite châtiée.
On laisse aussi tomber les photos pour un temps, parce que ça commence à me sortir par les trous de nez. Vous comprendrez que ça ne me passionne vraiment pas de devoir me faufiler tout le temps devant la scène pour obtenir des clichés complètement minable. Soit j'achète un appareil décent, soit j'abandonne définitivement, nous verrons.
C'est parti pour un marathon qui finira sans doute à quatre heures du mat'. Stay tuned.  
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jukeblox · 13 years
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Leo(88man) - Matt Elliott / La Péniche
Aller à un concert de folk. Une démarche qui déclenche chez le quidam les mêmes appréhensions que lorsqu'il s'agit d'aller écouter du jazz ou de la musique classique. A l'exception de l’aficionado éclairé, chaque spectateur s'y rend avec la terreur secrète d'être confronté à l'horreur sans nom de l'Ennui et de l'Interminable.
On s'y rend ce soir grâce à la main tendue de Ah Bon ! Productions, consortium du coin qui se démène pour nous concocter tout un tas de soirées à la programmation pointue et hors des sentiers battus, soutenant au passage (avec parfois beaucoup de témérité) les productions locales.
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Leo(88man), ex-groupe folk-rock devenu un chanteur solo folk tout court. Un mec en jean avec une guitare, postulat de départ peu favorable à un article outrancier du Juke Blox. D'autant qu'on touche ici à un folk traditionaliste qui aurait pu confiner a l'extrémisme, si le concert ne s'était pas électrisé à tiers-parcours.
Les craintes évoquées dans l'introduction se confirmèrent dès les premières minutes. Le son de Leo(88man) nous précipite d'emblée dans une atmosphère feutrée, celle où on est gêné d'avoir une quinte de toux et où on n'ose pas allumer l'écran de son téléphone portable tellement l'obscurité semble opaque. Malheur à celui qui aura besoin de se rendre aux commodités et qui devra subir les regards outragés des spectateurs pratiquants.
Heureusement, le gratteur eut la bonne idée de parler entre les morceaux, et son talent oratoire approximatif détendit à point nommé l'atmosphère. Ses tentatives nébuleuses d'éclaircissements sur l’histoire de son ex-groupe qui est devenu un projet solo alors que le reste de la bande continue toujours mais sous un autre nom, et sur ce morceau qui a été écrit seul mais joué avec le nouveau-feu groupe puis enregistré à nouveau seul entre le troisième et le quatrième album, ont apporté à sa prestation la dose de non-sens nécessaire pour que le public reste entre les planches de la Péniche.
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Ce qu'on retiendra principalement de la prestation de Leo(88man), c'est sa démonstration vocale pour le moins dépaysante. En fermant les yeux alors qu'il passe d'un timbre à l'autre comme un imitateur de cabaret, on pense tour à tour à Rod Stewart, Caetano Veloso, Keziah Jones ou Lou Reed, mais d'une manière suffisamment diffuse pour que chaque spectateur ait le loisir de repartir avec sa propre liste en tête. On regrettera que ces excentricités ne transparaissent pas plus dans les enregistrements studio, mais on ne peut pas trop lui en tenir rigueur tellement l'intendance de son projet à l'air d'être un véritable bordel.
Pour le reste, eh bien, c'était du folk. De la guitare. Des envolées lyriques qui ne compensent pas la lenteur anesthésiante des morceaux. Des gens qui regardent discrètement leurs montres en veillant à avoir l'air d'être transportés par la musique. Un morceau en français particulièrement dramatique. Des piliers de comptoir accoudés au bar du fond qu'on entend peu à peu plus que le chanteur. J'étais presque étonné de ne voir personne allumer un feu de camp.
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Avec Matt Elliott, ce fut une toute autre histoire. Toujours du folk. Mais cette fois en 3D Dolby Surround. Avec pop corn et fauteuil vibrant.
On est très loin de l'enchainement entêtant de folk-songs plates qui se ressemblent toutes. A la place, huit (peut-être dix) longs morceaux-tableaux organisés comme autant de mini voyages, décollage et atterrissage compris. On est embarqué dans chaque nouvelle chanson comme si quelqu'un venait nous bander les yeux par surprise pour nous enfermer dans un coffre de voiture et nous emmener vers une destination inconnue, hostile et barbare. La pauvreté des accords de guitare nous faisant le plus souvent demander très, très vite c'est quand qu'on arrive.  
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Le grand kiff de Matt Elliott, c'est les boucles. La guitare. La voix. La flûte à bec. Tout y passe. Il pose, superpose, entasse encore et encore, comme un gosse à qui on aurait offert beaucoup trop de Lego. Il utilise comme liant des pointes d'électronique, donnant à ses monticules sonores une ligne mélodique hypnotique qui enferme le spectateur, le condamnant à vivre son bad-trip jusqu'au bout si jamais ça devait mal se passer.
On lui concèdera une inventivité hors pair, par exemple grâce à cette boucle obtenue en sifflant dans le micro, qui par un effet bien senti rappelle les sacro-saints samples de Portishead. Ou pour le moins bon, cette sortie de route monumentale lorsqu'une de ces chansons vrillent soudainement vers un inexplicable... pont dubsep.
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Nous passerons sur les intermèdes instrumentaux celtico-yiddish, sûrement présents pour détecter et éliminer les derniers survivants de la mouvance bobo qui se seraient glissés subrepticement dans la salle.
Matt Elliott déploie une folk sombrement psychédélique et complexe, qui malheureusement fait preuve de mauvais goût systématique. Il plonge au hasard dans les folklores européens pour n'en recracher qu'une version bouffonne et fantoche, et fait appel dans le même temps à des éléments pseudo-modernistes qui étirent son folk entre des extrêmes auxquels même un gros rock'n'roll des familles n'aurait pu survivre. Le spectateur y reste aussi.  
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Prochaine soirée Ah Bon ! Productions :
LONESOME FRENCH COWBOY AND THE ONE / AMELIE
Mercredi 8 février 2012 à la Péniche.
http://www.facebook.com/events/150107575095436/
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jukeblox · 13 years
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La Cave aux Poètes met un râteau au Juke !
Cette missive est une réponse au mail ouvert que tu peux relire ici : // http://jukeblox.tumblr.com/post/15879953484/mail-ouvert-a-laeronef-a-la-cave-aux-poetes-au-grand //, et auquel Ah Bon ! Productions à déjà répondu de manière positive.
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Salut Fabien,
J'ai tardé à te répondre, mais cette rentrée n'a pas été de tout repos.
Avant toute chose, un petit mot sur la politique d'attribution des invitations de la Cave aux Poètes.
Avec une jauge de 200 places, on ne peut pas se permettre d'inviter à tour de bras. Sur chaque date, on répartit équitablement les quotas : 10 places pour la première partie, 10 places pour le plateau principal, 10 places pour la Cave.
Sur les 10 places de la Cave, on invite nos partenaires privés, culturels et médias, nos bénévoles, et ponctuellement on accrédite un journaliste ou un photographe.
Comprends bien qu'avec si peu de marge de manoeuvre et tant de collaborateurs, on est très vigilantes. On ne peut pas se permettre de donner un free access à tous les blogueurs, tous les photographes amateurs, aussi investis et talentueux soit-ils. A fortiori lorsqu'il s'agit de live reports, et que l'impact de communication en amont de la date est limité. Tu penses à ton portefeuille, et nous à remplir la salle. C'est de bonne guerre.
Dans ton mail, tu revendiques ton indépendance. Si elle t'est si chère (sic), il me semble que le meilleur moyen de la préserver est de s'affranchir d'un droit d'entrée et de venir incognito.
Et en temps qu'abonné à la Cave aux Poètes, la plupart de nos concerts te reviennent à 6 euros, parfois 4. Sans compter les concerts gratuits abonnés. 
La porte n'est pas complètement fermée. On est une sacrée bande de filles sympa et on s'engage à étudier tes demandes au coup par coup, à condition qu'elles soient formulées suffisamment tôt. 
Sans garantie de résultat aucune hein, chacun sa liberté.
Au plaisir de te croiser chez nous !
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Chère Cave aux Poètes,
Je te remercie mille fois d'avoir daigné me répondre enfin, ce qui prouve bien que ton petit côté familial est décidément ton point fort au milieu de l'offre mirifique mais parfois impersonnelle de la métropole. Toutefois, ta réponse souligne également ton plus vilain défaut : ton manque désespérant d'ambition.
Avant tout, j'ai parcouru avec attention l'exposé de ta problématique de quota, et je te suggère d'emblée de retirer quelques places aux premières parties, qui ont l'habitude et acceptent bien volontiers de se faire entuber, pour les donner à tes pauvres petits bénévoles qui pour le coup ont l'air d'être bien négligés.
Mais venons-en aux faits.
Tu m'éconduis.
Je ne te ferais pas l'affront de te redéfinir l'importance du blogueur dans l'équilibre actuel des sphères télématiques, personnage imparfait dont l'amateurisme constitue un gage rafraîchissant de sincérité, à l'heure où la presse professionnelle provoque le désintérêt du public en versant systématiquement dans le publi-reportage. Le blogueur constitue une bulle d'air fragile, qu'il faut préserver et encourager, et qui participe à raviver les passions pour les productions locales, marginales, hermétiques ou obscures, en provoquant et entretenant le débat, l'animation et la curiosité.
Je ne vais pas non plus te faire un cours de marketing en t'expliquant que cultiver ton image de marque t'amènera sur le long terme tout autant de retombées positives que le vulgaire collage d'affiche. Tu n'as pas les même moyens que tes concurrents plus imposants, c'est pourquoi tu dois agrémenter ton offre, en pensant à ton spectateur avant, mais aussi après le concert. Prolonger l'aventure.
Ce que je relèverai surtout, c'est un profond malentendu, au sens où mon mail n'était pas la simple requête d'un blogueur qui cherche à gratter des places gratos et à l'occasion se faire un peu mousser. Mes écrits proposent une expérience plus riche que le simple live-report, en tout cas tentent de le faire. Ma popularité est encore embryonnaire, et ma renommée confidentielle, certes. Toutefois, l'accueil réservé à mes billets suscite un enthousiasme inattendu, témoigné dans de nombreux messages privés, et dont je suis le premier surpris.
Je te propose ainsi tout autant de te faire de la publicité indirecte qu'à encourager la création artistique, tout comme tu accueillerais dans tes locaux une exposition picturale. Au-delà de l'investissement monétaire ou temporel, garder le courage et la rigueur de perpétuer cette activité requiert des encouragements et un soutien indirect, et tu fais parti des mieux placés pour me l'apporter. Va relire quelques lignes, et essayes de saisir un peu plus le plaisir que je peux prendre et partager à confectionner mes petites facéties. Peut-être reconsidéreras-tu ta décision.
Cela me fait penser que tu es passée complètement au travers de mon autre requête au sujet des photographies, mais j'insiste, car c'est presque mon problème le plus douloureux. Quoi, de tous ces photographes qui gravitent autour de la scène, il y en a bien un qui bosse pour toi, non ? Tu ne peux vraiment pas me lâcher quelques clichés (inutilisés ou non) pour que ce soit plus joli à voir ?
Je cabotine un peu, et rassure-toi, j'ai su lire entre les lignes. Comme j'enrichis la vie du blog en exposant toutes mes péripéties, j'ai bien compris que ton refus était pour une grande part motivé par la crainte de voir tous les écrivaillons des alentours venir faire la manche. Et j'ai bien pris note de ton appel du pied en filigrane. Toutefois, je ne suis pas à l'aise avec la tradition de copinage en dessous de table que perpétue inlassablement les tenants de nos institutions culturelles, ainsi je te propose un partenariat plus propre, en te proposant mes services pour faire un reportage spécial et complet sur ton festival « En solo ou presque ». Peut-être que m'inviter en CDD te sécurisera beaucoup plus, et tu pourras goûter à l'expérience sans t'engager pour de bon dans une relation qui, je l'admets, peut susciter quelques craintes.
Dans tous les cas, j'ai tout de même constaté tes progrès récents en terme de communication, et je suis bien évidemment particulièrement sensible à ta politique tarifaire hors du commun. C'est pourquoi je suis convaincu que t'acoquiner un minimum avec mon blog ne pourra qu'enrichir cette démarche d'ouverture et de personnalisation.
Amicalement.
Ton dévoué Juke Blox.
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jukeblox · 13 years
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Douglas and The Beauties - We Are Enfant Terrible / L'Aéronef
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Douglas and the Beauties, glam-tech hermétique. Un démarrage à froid brutal qui laissa plus d'un spectateur perplexe, surtout celui qui aura consciencieusement révisé sur internet avant le concert.
Adieu le vernis pop appliqué aux morceaux disponibles sur Myspace : le révélateur du live transforme la musique de Douglas and the Beauties en expérience technoïde étrange, animale et déroutante. Quitte à laisser tout le public sur le carreau.
Adieu également l'aura glamour de la chanteuse suggéré par le clip : nous n'aurons ce soir qu'une petite blonde raide, froide, le visage bloqué sur une moue affectée. Une attitude en décalage avec une performance vocale anodine.
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Nous avons donc plus affaire à un happening qu'à un concert. Il faut d'abord savoir dépasser la répulsion naturelle provoquée par la présence d'un ordinateur qui génère la totalité des sonorités électroniques. Ensuite accepter un dispositif scénique haut en couleur, combinant trois musiciens aux styles hautement hétérogènes.
Nous avons déjà survolé la gravité hors-sujet de la chanteuse, mais il y a également des romans à faire à propos d'un chanteur branché sur courant alternatif, présentant les morceaux pendant les interruptions avec la conviction d'un boucher de supermarché, et bravant la crise cardiaque prématurée à chaque chanson en inventant l'aérobic artistique.
Une prestation qui donne donc la sensation de voir trois musiciens jouer ensemble mais dans leurs trois genres musicaux respectifs, concept qui aurait peut-être pu plaire à quatre heures du matin. En 1994. En Allemagne.
Douglas and the beauties par oaoa
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We Are Enfant Terrible apporta ensuite un changement de ton radical, évoluant dans le style beaucoup plus aguicheur de l'électro pop saupoudrée de 8-bit.
Un show parfaitement emballé, les trois membres étant les premiers goodies d'un groupe et d'un son fournis en kit prêt-à-aimer: un guitariste-bidouilliste sombre et renfermé, un batteur chargé d'animé le concert à grand coup de comique troupier, une chanteuse-bimbo dégingandée juste ce qu'il faut pour la rendre attachante.
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Constater les artifices nécessaires aujourd'hui au déplacement des foules ne manque pas d'invoquer une forme de lassitude immédiate et automatique, le vieux réflexe de l'amateur de musique qui rejette instinctivement ce qui parait trop lisse et séducteur.
D'autant que cette configuration racoleuse transpire dans leur musique : l'omniprésence des rythmiques 8-bit viennent édulcorer chaque morceau et provoquent l'impression désagréable d'être la victime d'un syndrome de Stockholm musical.  
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Puis cette méfiance s'écroule d'elle-même alors que nous passons imperceptiblement au niveau 2 de la prestation de We Are Enfant Terrible.
Et on s'aperçoit qu'au delà du décorum et de l'apparence du tube fabriqué d'après recette, chaque morceau recèle sa petite part de créativité rythmique et mélodique, diffuse, sincère, comme une idée avec laquelle on s'amuse quelques minutes pour la laisser filer ensuite. Une fois qu'on a accepté ce principe de relation friandise, on peut commencer à secouer la tête sereinement.
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On commence alors à compter les points entre les petits défauts et les qualités discrètes, comme on déballerait une pochette surprise adressée à plus jeune que soi.
Ainsi la tonne d'effets qui peinent à cacher la voix mal placée et l'accent français maladroit de la chanteuse, les imitations d'handicapés mentaux du batteur, l'effacement chronique du guitariste même quand il prend le micro finissent par former une émulation positive et insufflent indubitablement une âme dans un concert qui laissera un souvenir en forme d'amourette un peu honteuse que nous prolongerons prochainement avec une tweet-interview - si le groupe l'accepte encore après ce post. 
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Précisons que nous attendons toujours la réponse de l'Aéronef à ce mail envoyé le 15 janvier : http://jukeblox.tumblr.com/post/15879953484/mail-ouvert-a-laeronef-a-la-cave-aux-poetes-au-grand.
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Merci à Boris D. pour son sauvetage visuel.
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jukeblox · 13 years
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Little Trouble Kids - La Femme / La Cave aux Poètes
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Little Trouble Kids, anciennement Boston Tea Party. Quelques notes et on est déjà décoiffé par l'énergie électrique juvénile de ce duo belge. Un chant vindicatif et jubilatoire, des rythmiques primaires, une guitare grasse comme il faut, pour un rock'n'roll simplet, agrémenté d'une petite touche inexplicablement lubrique. On pense au charme facile des White Stripes et à l’envoûtement hypnotique des tubes de Sonic Youth, agrémenté d'un petit grain pop qui donne des envies d'aventure d'un soir.
Un show hautement recommandable malgré une vilaine mais irrémédiable baisse de régime au fil des morceaux. En même temps, utiliser son podium comme grosse caisse, ça doit être fatigant, c'est sûr.
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Et puis il y a un coté rassurant à trouver aussi beaux ces deux grassouillets qui ne ressemblent à rien. Ni punks ni branchés, les revendications esthétiques de Little Trouble Kids approchent du néant, et on est ravi de constater que ça ne remet pas en cause l'attrait qu'ils provoquent grâce à leur son. On pardonne même les percussions couleur zèbre. 
On ne peut qu'être épaté par la performance au regard de la jeunesse apparente du groupe. Ce qui nous fait nous demander si, après tout, il ne faut pas obligatoirement avoir moins de 18 ans pour être vraiment sincère. 
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La Femme, un voyage onirique à travers les limbes les plus crades des années 80 françaises. Cinq jeunots qui ont intégré et digéré tout un pan électronisant de notre patrimoine, piochant dans plusieurs genres plus ou moins confidentiels.
De cette époque, ils ont retenu aussi bien le pouvoir suggestif de la cold-wave, le charme aguicheur d'une certaine variété canaille et la distinction dépravée du punk, recrachant ces standards en préservant systématiquement leurs spécificités françaises. Une drôle de soupe-hommage difficilement convaincante en enregistrement studio, mais terriblement bluffante en live. 
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Et puis ils ne lésinent pas sur les moyens, avec un décorum et un dispositif scénique entièrement organisé pour le voyage dans le temps: quatre joueurs de claviers alignés convulsants stoïquement sur leurs rhytmiques synthétiques, des cheveux orange, vert et jaune poussin, une chanteuse froide et lascive, des morceaux qui ne durent parfois pas plus de deux minutes.
Un concert qui aurait pu prendre des faux airs de séance de spiritisme sans le chanteur-clavier, qui cassa toute l'authenticité de l'expérience à lui tout seul. Un chant un poil trop maniéré, une désynchronisation de look et d'attitude par rapport au reste de la cohorte qui furent fatale à cette belle tentative de résurrection des morts. Comme si on avait fait jouer Chuck Norris dans un film de Jean-Luc Godard.
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On peut aussi reprocher au son de La Femme une certaine immaturité, la prétention de la jeunesse. Mais encore une fois l'authenticité sauve la mise. Et il y a des signes qui ne trompent pas.
Vous savez bien. Quand on se mord la lèvre à chaque fois qu'un morceau commence. Quand on est prêt à sacrifier son oreille gauche pour se coller à l'enceinte. Quand toutes les radasses branchées lâchent enfin un sourire. Quand l'odeur de transpiration transforme la Cave aux Poètes en Cave aux Poneys. Oui, c'était un bien beau voyage.
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Précisons que nous attendons toujours la réponse de la Cave aux Poètes à ce mail envoyé le 15 janvier : http://jukeblox.tumblr.com/post/15879953484/mail-ouvert-a-laeronef-a-la-cave-aux-poetes-au-grand.
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jukeblox · 13 years
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The Pains Of Being Pure At Heart / La Péniche
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The Pains Of Being Pure At Heart : un nom à rallonge qui annonce parfaitement la couleur pour ce groupe américain indubitablement gentil, inoffensif et mélancolique.
Vous me voyez venir : encore un post qui n'est pas parti pour caresser le groupe dans le sens du poil. La raison de ma présence ce soir-là ? Une mésentente terminologique sur le terme noisy-pop, qui ne signifie pas du tout pop bruitiste, mais pop plate. Toute plate.
La distribution : un batteur qui arrive à cacher l'intégralité de son visage derrière une seule mèche de cheveux, un guitariste incroyablement fasciné par sa pédale d'effet, un bassiste souffrant de paralysie faciale, un chanteur presque aphone, et une joueuse de clavier qu'on pourra qualifier de ravissant élément décoratif maladroitement mis en valeur.
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J'aurais dû pourtant me méfier en arrivant à La Péniche ce soir là. Un concert complet, pas encore commencé, et pourtant pas une seule personne à l'extérieur pour fumer sa clope. Ce qui ne peut annoncer qu'un public de midinettes en pâmoison. Ou d'extrémistes.
Rien de tout cela pourtant à l'intérieur. Un public normal venu écouter des mélodies naïves, jouées par des musiciens dont le principal schéma scénique est l'attitude concentrée, le regard fixé droit devant eux. Impossible de penser à autre chose qu'à une certaine émission télévisée où l'on forçait des enfants à chanter des standards ignobles.
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On ne peut qu'être impressionné par la quantité de boulot qu'il a dû falloir pour ôté tout relief à la production musicale de The Pains of Being.
Les guitares et les voix sont noyées sous une tonne d'effets diluants, qui sont là pour homogénéisé le résultat au maximum : on aboutit à des mélodies anorexiques, à une forme de pop à l'aspartame. Le générique idéal d'une série américaine dramatique pour jeune des années 90. 
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J'aurais quand même bien aimé essayé de brandir par surprise une photo de femme dénudée sous le nez du bassiste, juste histoire de voir sa réaction.
Un petit miracle arriva toutefois sur la fin, faisant passer le reste du concert pour une longue introduction. Un morceau habité, avec un clavier qui décide de prendre le pas sur le reste et un chant qui devient enfin expressif, pour exalter des sentiments un peu plus colorés que la placidité et la nostalgie. Malheureusement pas assez pour repartir content.
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jukeblox · 13 years
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Ah bon ! Productions est maintenant copain avec Juke Blox.
En réaction au mail envoyé aux salles de concert et publié sur le Juke à l'occasion du sevrage hivernal (précédent post), Ah bon ! Productions viens de doubler tout le monde en prenant les devants pour s'assurer les services du blog.
Des gens qui ont tout compris, mais on le savait déjà, vu comment ils se bougent le cul pour nous organiser des soirées aux petits oignons. Avec de quoi faire des polémiques en-veux-tu-en-voilà. On va se régaler.
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Tu peux déjà dire que tu les aimes bien en cliquant ici : 
http://www.facebook.com/pages/Ah-bon-Productions/226360737423807.
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Prochain concert avec notre nouveau (et pour l'instant unique) partenaire : Matt Elliott et Leo(88man) le 30 janvier à La Péniche. 
http://www.facebook.com/events/246565705406659/
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jukeblox · 13 years
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Mail ouvert à l'Aéronef, à la Cave aux Poètes, au Grand Mix et à la Péniche.
Très chères salles de concert, Je suis un spectateur fidèle qui a commencé il y a quelques mois à écrire des petits live-reports sur les concerts de la région, et vous avez la chance de figurer parmi mes échoppes favorites. J'avais d'abord décidé de vous envoyer un mail pour protester contre cette vilaine et interminable interruption hivernale, qui me semble tout à fait idiote, surtout quand on la met en parallèle avec la profusion de bonnes choses que vous proposez quand vous vous décidez enfin à travailler. Je serais curieux de découvrir quelle logique commerciale tordue vous pousse à tout programmer en même temps, maltraitant l'agenda du spectateur assidu sur la moitié de l'année, et le laissant dans un état de manque insupportable par la suite.
Toutefois, j'ai décidé de passer outre la gêne occasionnée et choisi de penser plutôt à l'avenir, en vous proposant aujourd'hui d'officialiser un partenariat qui, sans que vous ne le sachiez encore, fait déjà des étincelles.
Je tiens donc un petit blog où je prends plaisir à tenir un discours volontairement ultra-subjectif, témoignant de mon expérience particulière des concerts sans tenter d'élaborer une critique musicale constructive. Le résultat commence à amuser régulièrement quelques fidèles. Malheureusement, pour préserver une certaine animation sur le site, je suis obligé de couvrir beaucoup de concerts, et mon banquier commence à faire la gueule. Ainsi je viens vers vous malgré vos politiques tarifaires déjà remarquables, en me disant que vous auriez beaucoup à gagner si je pouvais me rendre dans vos établissements sans être soumis à de vulgaires considérations pécuniaires. Même si ça peut ne pas forcément paraître évident, cette demande est très sérieuse.
Je n'ai strictement aucune qualification à mettre en avant. De plus, mes articles qui plaisent le plus sont malheureusement parfois un peu sévères avec vos invités. Toutefois, malgré des critiques souvent acerbes, je suis persuadé qu'en filigrane se dessine un amour de la musique live et de la découverte de l'inconnu qui ne trompe personne. De plus, je pense sincèrement qu'un parti-pris polémique ne peut que donner envie aux lecteurs de se faire une idée par eux-même.
Comme ma demande à un aspect financier, il est normal que je montre patte blanche en vous communicant quelques chiffres. J'ai installé une balise Google Analytics sur le blog le 27.10.2011, et en moins de deux mois et demi je peux revendiquer plus de 1100 visites, composées de presque 600 visiteurs uniques, ce qui signifie que la moitié des lecteurs accroche suffisamment pour revenir. Je n'ai en fait aucune idée de ce que ça représente par rapport à d’autres blogs, mais je trouve que ce sont des chiffres jolis a regarder. Ces lecteurs sont originaires pour 55% de la région lilloise et pour 20% de la région parisienne, ce qui garantit un rayonnement qui vous concerne directement. J’inclus une copie écran des rapports en pièce jointe.
En terme de promotion pure, vous imaginez bien qu'il est hors de question que je mette de l'eau dans mon vin juste parce que je rentre gratos. Par contre vous pouvez compter sur ma créativité pour trouver des astuces qui mettront en avant vos bien belles institutions sans que je ne me départisse pour autant de ma ligne éditoriale.
Je dois aussi faire une parenthèse pour vous parler d’une problématique qualitative en terme d’illustration de mes articles. En effet, je suis obligé de joindre des photos que je prends moi-même pour égayer mes reports, et cela donne au site un coté amateur que je trouve insupportable. Je ne peux pourtant pas faire sans, le rendu visuel d’un blog exclusivement textuel étant particulièrement rédhibitoire. Y aurait-il un moyen ou un autre pour que vous me fournissiez des photos correctes de vos spectacles ?
Bien entendu, j'attends de vos refus éventuels qu'ils soient motivés voire justifiés. Nos échanges à ce sujet sont évidemment mis en ligne, votre public étant certainement très curieux de connaitre votre politique de communication et votre position quand aux blogueurs indépendants.
Amicalement.
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jukeblox · 13 years
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Interview Twitter : Dylan Municipal
Suite à une prise de contact des plus sympathiques avec le groupe Dylan Municipal (chroniqué ici http://bit.ly/xVtrJf ) par l'intermédiaire de Twitter, le Juke Blox à décidé de commencer à faire des interviews pour mettre en perspective ses reports.
L'interview Twitter nous impose la contrainte de questionner et répondre dans la limite de 140 caractères (contrainte plus ou moins respectée, mais bon, c'est l'intention qui compte).
Une première détonante, où Dylan Municipal vole très vite la vedette au Juke.
Juke Blox : Messieurs, prêts pour l'expérience Tweetinterview ? Attention, on respecte bien la règle de la réponse en 140 caractères !
Dylan Municipal : Prêt, mais les réponses risquent d'être un peu espacées pour cause de vie en chair en os, de boulot, de poussette et de cours magistraux.
140 caractères vous suffiront-ils pour définir votre style musical ? Ou vous trouvez que flamencore suffit ?
Flamencore c'est pas mal, ultra mensonger mais pas mal.
Ça botte en touche dès la 1ère question ! C'est arrivé comment, la décision de se lancer à corps perdu dans le flamencore ?
En fait par paresse et désintérêt pour la compét', nous avons choisi un style sans concurrence et sans références écrasantes.
Pourtant ça fourmille de références quand on examine vos textes ! Vous êtes autodidactes ou il y a des influences littéraires ?
Paul Auster, Ursula Le Guin, les frères Strogatski, Desproges et Franquin nous ont clairement nourris !
Ursula Le Guin, les frères Strogatski ? Là je dois faire une pause Wikipedia.
WIKIPEDIA NOUS APPREND QUE CE SONT DES AUTEURS DE ROMANS DE SCIENCE-FICTION. URSULA LE GUIN DÉVELOPPE UNE REFLEXION ANTHROPOLOGIQUE ET LES FRERES STROGATSKI FONT LA CRITIQUE DE LA SOCIETE SOVIETIQUE.
Donc l'ironie omniprésente de vos textes dépasse le simple prétexte pour jouer avec les mots. Un problème avec la société ?
Tant que la société garantit soins médicaux gratuits et bibliothèques remplies de livres subversifs je la chérie (sans ironie).
C'est étrange d'être aussi actif sur la finition (clips, livre-album) et opter pour un genre musical aussi hermétique, non ?
C'est le résultat d'un sens de l'humour très personnel et aussi de la volonté de faire n'importe quoi pas n'importe comment.
(Et puis c'est un classique de la musique de niche de soigner l'univers et le packaging, wouf).
Hop hop la réponse en 2 tweets est interdite ! En même temps comme c'est la première on va inventer le joker double tweet...
Suite et peut-être fin de cette enrichissante interview demain. Repos !
Merci et à demain, (un chocolat en fusion et au lit; c'est parti pour des rêves/réponses prémonitoires en 140 signes).
Votre site internet est moche. On sait que les graphistes n'écoutent que du dubstep, mais quand même, personne pour vous aider?
Mais il est magnifique notre site, beau comme le rayon mayonnaise du Colruyt.
En réalité vous faites dans le flamand-core, plutôt.
Flamand-core de hype, mais wallon-core de cœur.
Quelle est l'origine du nom du groupe ? Vous vous sentez une âme de folkeux protestataires de camping ?
Exact, au début dM c'était moi, ma guitare, mon biactol, et toute la colère d'un ado privé de skate à cause d'un DS de bio raté.
Polémique : On vous as vu tenter de dynamiser le concert de Peru Peru. Vous trouvez aussi que ça manque de vigueur sur scène ?
Je ne pense pas que Peru Peru manque de vigueur, mon groupe préféré manque juste de Serge Lama en gogodancer officiel.
Vous assurez sur Facebook que 50% du public a apprécié le concert. Quel est le secret pour voir les choses de façon aussi positive ?
Le verre n'est jamais à 1/2 plein ou à 1/2 vide, il est toujours rempli soit d'eau soit d'un mélange air/h2o, ou juste d'air.
Plus sérieusement, vous avez déjà dû être confrontés à des gros bides ou des salles vides. Vous gérez comment dans ces cas là ?
Avec flegme, quand ça arrive, soit on l'a bien cherché, soit le public était venu seulement pour voir Luke en 2ème partie !
(Encore une question derrière et je te laisse tranquille)
Ça roule (ton timing est parfait, je dois écrire plein de textes pour une grande marque de spam cette après midi).
Donc franchement, sans déconner, votre groupe, ce n'est pas du foutage de gueule ? Même pas un petit peu ?
Un petit peu c'est vrai, mais avec amour (et ça c'est vrai aussi). Merci pour l'ITW !
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Dylan Municipal, en concert le 04 février pour l'ouverture de la saison culturelle au Portel.
Vidéos chipées sur la page Facebook du groupe, faites par un certain Pier et reproduites ici sans son autorisation. Tout ce que je sais de lui c'est qu'il a aussi un blog tumblr : http://nameitasyouwish.tumblr.com/.
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jukeblox · 13 years
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Dylan Municipal - Del Cielo - Peru Peru / La Péniche
Au milieu de presque un mois entier d'indigence complète pour la programmation de nos chères salles de concerts, la Péniche nous offre enfin un bol d'air en faisant jouer trois groupes français suffisamment excentriques sur le papier pour qu'on oublie enfin ces pénibles et interminables fêtes de fin d'année.
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Dylan Municipal. Une performance "fucking consumers" suffisamment extrême pour en dérouter plus d'un. Chanson scout ? Polyphonie corse ? Slam comique ? Punk-folk ? Hip hop oulipien ? Personne ne sait vraiment ce qu'il est en train de se passer sur scène. Donc on se contente de piocher un ou deux bons moments par-ci par-là, et de faire les yeux ronds le reste du temps. 
Une groupe qui n'a pas peur de balancer du texte en français sur-écrit mais pas sérieux pour autant, fantaisiste et ironique à la Raymond Queneau, déclamé froidement et sans aucune volonté d'accessibilité. En formation guitare/piano, on sourit au premier morceau, on va fumer une clope au troisième.
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On retiendra quand même de trop rares morceaux mâtinés d'électroniques, qui ont laissé entrevoir comment ce délire aurait pu être bien plus amusant, si le groupe se souciait un peu de plaire au public.
Ce chant tellement flegmatique devient forcément beaucoup moins pénible à supporter quand l’instrumentalisation prend des accents synth-punk et cold-wave, faisant soudainement oublier cette très gênante sensation diffuse ressentie le reste du temps que quelqu'un est en train de se foutre de notre gueule.
On en saura bientôt plus sur les motivations de ces doux-dingues puisqu'ils ont acceptés une interview du Juke Blox. Enfin, s'ils répondent encore après ce report.
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Toujours plus loin dans le refus de la facilité, le groupe Del Cielo pose également sa pierre sur ce long chemin de croix qu'est le texte bien écrit en chanson française. Aucun glamour ici, mais de la poésie sale, du sentiment ambivalent, de la sensualité perverse.
Encore une fois on en demande beaucoup au spectateur, et il est difficile de combattre le sentiment initial de rejet que provoque un dispositif forcément m'as-tu-vu. Difficile de ne pas accuser ce genre de production de maniérisme ou d'affectation, et donc de manque de sincérité.
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Une fois qu'on arrive à définitivement écarter la théorie de l'escroquerie, on se laisse très vite aspirer par cette lascivité à contre-temps, cet agréable malaise provoqué par une voix enfantine qui murmure autant de saloperies concupiscentes.
La grosse bonne idée du groupe est de ne pas oublier la musique, qui dépasse de loin l'illustration des textes. Un post-rock légèrement électronisé qui rend l'ensemble de l'expérience hypnotique et franchement agréable. On fait quand même gaffe de ne pas trop montrer notre plaisir, parce qu'il ne faudrait pas que ce genre de prestation pas très folichonne deviennent une habitude, quand même.
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Pour finir, un fleuron de la production actuelle du coin, Peru Peru. Rupture complète de ton avec le début de la programmation, ici ça chante en anglais, et c'est séduisant d'emblée. De l'amour pour tous qui passe par un bon vieux son de hippie, pop acidulée voire folk psychédélique. De quoi faire adhérer instantanément le public, plus qu'heureux de laisser derrière lui toutes ces choses compliquées qu'on lui a refilées juste avant.
On pourra quand même au fil des chansons se laisser irriter tout aussi facilement qu'on fut séduit à l'entame du concert : on ne peut s'empêcher d'éprouver de la frustration quant au manque flagrant de présence scénique du groupe, cinq autistes qui passent leurs temps à essayer de se cacher les uns derrière les autres.
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On commence à se demander si les voix perçues d'emblée comme frêles ne sont pas en réalité simplement mal assurées, et si la magie poétique des morceaux ne se résume pas plutôt à une candeur enfantine un peu désuète. C'est exactement ici qu'on se dit qu'insuffler un peu d'esprit rock'n'roll à tout ça ne ferait vraiment pas de mal.
Même le featuring avec le chanteur de Dylan Municipal, qui pour le coup fit preuve d'une énergie inattendue, ne parvient pas à foutre un coup de pied au cul à une prestation scénique qui gardera jusqu'au bout de faux airs de spectacle de fin d'année de l'école du coin.
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jukeblox · 13 years
Note
Ton article sur les nuits secrètes ... j'ai jamais rien lu d'aussi nul. "A ce moment, j’était un peu ivre et un peu amoureux de la petite grosse à frange qui jouait du clavier en buvant du vin rouge." T'es sérieux là?
UNE DÉLICATE RÉFLEXION QUI CONCERNE CE POST : 
http://jukeblox.tumblr.com/post/11201264600/nuits-secretes-2011-jour-2
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Cher courageux Anonyme,
Tout d'abord je te remercie d'avoir pris le temps de manifester tes impressions quant à ma modeste production textuelle. Au milieu d'un mois de janvier désertique pour la programmation des salles de concert du nord, c'est une joie de pouvoir ré-alimenter un petit peu ce pauvre blog.
J'aime le style percutant de ton billet, mais c'est peut-être parce que tu me cites plus que tu ne t'exprimes.
C’est à mon grand étonnement que je te vois aujourd’hui exhumer l'un des premiers articles du blog. Je pensais sincèrement que personne n’irait fouiller dans les entrailles du blog à ce point, et à vrai dire je les avais presque oubliés. Ce qui me permet de faire un point d’histoire en rappelant que tout ce bordel à été créé à partir du prototype involontaire qu'étaient mes albums Facebook retraçant mes festivals de l’été dernier.
Trouvant ridicule de poster une série de photos de groupes inconnus, et ayant conscience de la médiocrité qualitative de mes clichés, j'ai décidé pour égayer tout ça de mettre des légendes rigolotes au bas des photos. Mais c'était vraiment juste histoire d'avoir une actualité face à mes connaissances qui, dans leurs propres albums, se pavanaient en maillot de bain à Bali.
Suite au succès inattendu de ces petites notes, et aimant par-dessus tout faire l'intéressant, j'ai tenté de continuer à faire sourire en développant un peu le concept. Lors de la création du blog, pour meubler un peu, j'ai rapatrié le contenu de Facebook ainsi que celui de Twitter, et c'est pourquoi tu tombes aujourd'hui sur un live report particulièrement bâclé.
Je ne tenais tout simplement pas de blog au moment des faits. Malgré tout, je te présente toutes mes excuses pour la gêne occasionnée.
Je répondrai tout de même à ta courte diatribe par l'affirmative: oui, tout cela est quand même sérieux. Certes, j'aurais pu réécouter la musique de Wild Beasts une fois chez moi, ou recopier les articles d'autres blogueurs en changeant les mots pour faire semblant d'avoir été pleinement attentif lors de ce concert: mais non, la vérité, c’est que j'étais saoul et que je n'avais d’yeux que pour Katie Harkin à ce moment-là. Parce qu'elle balance grave.
Toutefois, peut-être nous réconcilierons-nous si tu jettes un œil à ce post : http://jukeblox.tumblr.com/post/12136383948/wild-beasts-le-grand-mix qui concerne le même groupe mais qui malheureusement souffre d’autres carences, datant d'une autre époque où je me forçais à écrire même quand je n'avais pas grand chose à dire.
Pour finir, je tiens absolument à t’assurer que ce Juke Blox n’est encore qu’une sorte d’exercice pratique qui tend vers quelque chose qui sera à terme plus présentable. Quand on considère que tout cela part juste de quelques légendes photos bidonnantes, on peut quand même dire qu'en l’état, c’est déjà pas si mal, non ? N’hésite pas à me faire part d’autres griefs si l’envie t’en prend, je reste à ta disposition.
Je voudrais d'ailleurs demander au passage à mes potentiels futurs détracteurs d'arrêter de ne relever que les passages narrant mes errements fantasmagoriques dus à la gent féminine, il y a tout de même d'autres passages où je parle un peu de musique, bordel.
Amicalement.
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jukeblox · 13 years
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Le tour d'écrou - Benjamin Britten / Opéra de Lille
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Un opéra très attendu. Auréolé sur le papier de tout un tas de garanties anti-bâillement: une thématique fantastique, une durée réduite, un seul personnage masculin, une harpe dans l'orchestre, et un titre un peu bizarre.
Et bien que dalle. D'habitude facilement séduit par la profusion de sensations fournies par ce type de spectacle, j'ai surtout passé mon temps à tapoter sur mon téléphone, partageant mon courroux sur Twitter. Au moins l'article s'est ainsi écrit tout seul, compensant l'insondable ennui provoqué par cette catastrophe musicale en costume, où toutes les intentions artistiques ont loupé leurs buts.
A commencer par ce début silencieux qui au lieu d'être solennel fut surtout risible, dû aux nombreuses quintes de toux de l'assistance.
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Une histoire très vague sur l'enfance. Une tutrice est embauchée pour s'occuper de deux petits bourgeois tourmentés par des fantômes - ou des hallucinations mettant en scène des fantômes, on ne sait pas trop. Les fantômes - ou quel que soit ce que c'est vraiment - s'acharnent à attirer les enfants vers on ne sait trop quoi non plus, mais ça à l'air d'être un truc pas cool.
Comme leur réalité est composée d'activités enfantines insipides et d'effusions sirupeuses sans fin avec leur cruche de tutrice, on se met vite à leur souhaiter de basculer du mauvais coté, et vite.
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Musicalement, les parties censées être "à suspense" sont parfois bien relevées par des solos tendus au fil du rasoir, que ce soit au piano, aux percussions ou à la harpe, provoquant l'apparition sporadique d'un semblant de tension. Tout de suite réduit à néant par les passages où tout l'orchestre est sollicité.
D'abord avec des mélodies naïves sans doute présentes pour illustrer l'univers insouciant des enfants, et qui malheureusement atteignent à peine le niveau des playlists actuellement diffusées en boucle dans tous les marchés de noëls.
Puis, quand il se passe enfin quelque chose - donc rarement - la machine s'emballe un peu pour nous proposer des compositions parodiques du type : "Ouh ouh ! Un danger maléfique approche !" - trompettes urgentes - "Mais tu es un démon !" - roulements de tambours - "Le petit garçon est mort !" - decrescendo de violon. Une partition entièrement organisée pour illustrer les tribulations de l'histoire. Et puisque l'histoire est mauvaise, forcément, le son aussi.
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Mais le fiasco ne s'arrête pas là. Parce qu'à l'opéra, on va voir une oeuvre d'art totale. Donc on attend le décor de pied ferme aussi, forcément. Encore un ratage complet, le parti-pris du dépouillé n'aboutissant qu'à un rendu miséreux et péniblement poétique. On pense parfois à l'esthétique gothico-victorienne qui a connu son apogée avec Tim Burton. Et on éprouve quand même un petit soulagement en se disant que ça y est, enfin, c'est devenu ringard. 
Summum du mauvais goût, ce néon bleu dégueulasse dont la portée symbolique m'a complètement échappée, et qui ne manquera pas de vous convaincre qu'ils ne se sont pas trop foulés, quand même.
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Et pour le fond ? Ah, le fond ! Je subodorais dès la lecture du livret le cauchemar qui m'attendait. "Une véritable tragédie psychanalytique", "la force inconsciente de l'oeuvre", "des comportements post-freudiens". Et bien ça n'a pas raté, beaucoup de masturbation et pas grand chose à se mettre sous la dent. 
Dès la fin du premier acte, un spectateur de la deuxième galerie demanda à un couple de la troisième "Y'a un courant d'air, là, non ? Vous n'avez pas un peu froid là-haut ?". Le seul moment où je sentis un frisson parcourir l'assistance.
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Malgré des trésors déployés dans l'art de la conviction, j'ai failli à convaincre mes colocataires de loge de crier "Remboursés !" au milieu du premier acte. Ce fut donc assez jubilatoire de leur expliquer, alors qu'il venaient juste de se décider à s'éclipser discrètement au milieu du deuxième, que la loge est fermé à clé pendant la représentation.
On finit par expérimenter à la fin du spectacle un drôle de sentiment de réjouissance à la vision de la mort du petit garçon. On se prend même à vouloir que la tragédie aille à son terme et que tout l'orchestre y passe au passage, avec le metteur en scène, le costumier, le décorateur et tous les autres.
Une soirée qui donnera plein de certitudes aux réticents de l'art lyrique.
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