Tumgik
julias-version · 6 months
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SÉANCE #12- Crowdsourcing et digital labor : Sommes-nous des marionnettes ? 
En 2024, il n’est pas rare de constater que les utilisateurs, particulièrement des réseaux sociaux, font partie du rouage du digital labor. De plus, le crowdsourcing englobe une variété de profils d’utilisateurs hétérogènes, dont le microtravail de la gent féminine qui est particulièrement exploité et sous-rémunéré. 
Le crowdsourcing se définit comme étant « […] ce procédé consiste à découper la mission d’une entreprise donneuse d’ordre en petites tâches et à en confier l’exécution à une foule de micro-travailleurs en ligne (crowdworkers) » (Barraud et al, 2023, p. 2). Cela mène parfois à la sous-rémunération des internautes.  Cependant, être un micro-travailleur permet d’utiliser son temps à bon escient. Au lieu de flâner sur le web, nous pouvons décider de rémunérer ce temps pour faire du profit. Personnellement, je ne serais pas fâchée d’obtenir de l’argent pour faire un meilleur usage de mon temps. Il est aussi important de mentionner l’hétérogénéité de ces pratiques. Effectivement, ce sont les femmes qui sont souvent les principales actrices du crowdsourcing: « […] des femmes à distance de l’emploi stable assumant des charges de famille » (Barraud et al, 2023, p.26). Pourrait-on relever ici un certain sexisme ? Les femmes sont-elles victimes de doubles standards, soit le fait de devoir concilier le monde travail-famille pour subvenir à leurs besoins ? 
Ensuite, TikTok s’inscrit dans le digital labor, qui possède certaines modalités, soit : « […] l’appropriation des contenus créés par les usagers ; la surveillance et la collecte des données produites à travers les activités de communication en ligne […] » (Philippe, 2023, paragr. 3). TikTok sait très bien utiliser les traces de navigations des usagers : « […] en sus de leur valorisation publicitaire, ces données permettent d’entraîner l’algorithme […] (Philippe, 2023, paragr. 26). Ainsi, à leur insu, les utilisateurs créent de la valeur pour la plateforme, notamment pour ses algorithmes. Pour ma part, j’ai décidé de supprimer TikTok, car l’application était addictive et je me questionnais par rapport à la confidentialité de mes données. 
En conclusion, je suis d’avis que nous devrions davantage nous préoccuper de la dimension éthique de tout cela. Serait-il possible d’offrir une juste rémunération pour les micro-travailleurs, ou d’un moins reconnaître le droit d’auteur ? Devrions-nous avertir les utilisateurs de l’appropriation de leurs données?
375 mots
Bibliographie
Barraud de Lagerie, P., Gros, J., et Sigalo-Santos, L. (2023, 11 septembre). De la foule à la première ligne : Comprendre la variété des usages des plateformes de micro-travail. Open Hal Science, 1-29.  https://shs.hal.science/halshs-04193571
Philippe, S. (2023, 1er mai).  Les adolescents face aux stratégies de TikTok. Revue française des sciences de l’information et de la communication, (26).  https://doi.org/10.4000/rfsic.13910
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julias-version · 6 months
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SÉANCE #11- Capitalisme de surveillance, traitement algorithmique et autosurveillance : Bienvenue dans 1984
À l’ère du numérique, notre navigation comporte un grand nombre de clics, laissant ainsi entrevoir nos préférences et nos intérêts, au profit des entreprises commerciales. Les algorithmes, tout comme l’autosurveillance, jouent aussi un rôle crucial dans l’exploitation de nos données, mais à quel prix pour notre vie privée? 
Le capitalisme de surveillance a une finalité bien précise. En effet, les GAFAM exploitent les données personnelles des usagers pour faire des profits: « […] uniquement de produire la matière première (nos données personnelles) de ce qu’ils vendent : la connaissance des préférences individuelles, la prédiction des comportements et la possibilité de les influencer par des messages personnalisés […] » (Valluy, 2023, p. 6).  Pour ma part, il m’est arrivé de voir une annonce d’un produit sur Facebook après avoir effectué des recherches à propos de ce dernier sur Google. Shoshana Zuboff, sociologue, met aussi l’accent sur le traitement algorithmique de nos données. La personnalisation informatique fait en sorte que « Nous en faisons l’expérience chaque jour face aux notifications publicitaires […] connexes à nos recherches sur plateformes […] » (Valluy, 2023, p. 6). On peut comprendre que les entreprises peuvent avoir accès rapidement à ces données des algorithmes pour leurs publicités et pour faire des profits en nous montrant sans cesse ce qui concorde avec nos préférences. 
L’autosurveillance peut également impacter notre vie privée : « [...] nombre d’applications de santé qui utilisent ou non l’IA encouragent l’autosurveillance (self-tracking) pour améliorer une prise en charge plus responsable de la santé par la personne elle-même (empowerment) et favoriser les bonnes habitudes de vie » (Parizeau, 2023, p.14).  Cela me fait penser à l’Apple Watch. De nombreuses personnes y traquent leur fréquence cardiaque et leurs habitudes de vie, mais cela en vaut-il la peine ? « Le partage des données est souvent discuté sous l’angle éthique et juridique de la confidentialité ou de la protection de la vie privée en s’interrogeant sur le statut de « bien public » des données de santé […] » (Parizeau, 2023, p. 14). 
En conclusion, cela me fait penser à un épisode de Black Mirror, où les gens avaient accès à des privilèges selon des notes données par les autres citoyens. Ce capitalisme de surveillance régira-t-il de la même façon notre consommation et notre conduite grâce à cette surexploitation de nos données? La Chine se dirige-t-elle sur cette voix, notamment avec son système de crédit social ? 
400 mots 
Bibliographie
Parizeau, M-H. (2023, 25 octobre).  La santé numérique et ses enjeux éthiques : du paternalisme aux normes sociales de santé, Éthique publique, 25, (1), 1-25. https://doi.org/10.4000/ethiquepublique.7988
Valluy, J. (2023, 20 mai).  Les médias sociaux offrent-ils plus de liberté? Réponses aux questions d’étudiants de l’UTC. Cahiers Costech, (6), 1-9.  https://doi.org/10.34746/cahierscostech165
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julias-version · 7 months
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SÉANCE #7- Dr.e  Influenceur.e
À l’ère des réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui visionnent des vidéos sur la plateforme Youtube et qui lisent des publications sur Instagram de leurs influenceurs chouchous. Cependant, ces personnalités publiques ont tendance à se proclamer expertes dans le domaine de la santé. 
La démocratisation du savoir peut être dangereuse. En effet, qui n’a pas entendu parler d’un influenceur, ancien candidat d’Occupation Double, prodiguant des conseils fitness ou d’alimentation? Par exemple, un patient atteint de sclérose en plaques « a vu son état de santé se dégrader en suivant les vidéos d’un youtubeur. Ce dernier prétendait s’être soigné en buvant des jus de fruits préparés avec un extracteur de jus dont il faisait la promotion » (Amrouche, 2023, p.30). Cela peut se produire, car « les conseils nutritionnels des Youtubeuses se fondent sur leur vécu, leurs aspirations, s’inspirent des recommandations des professionnels de santé tout en s’en écartant […] » (David et Ezan, 2023, p. 72). Je crois que nous pouvons nous identifier à ces personnalités publiques et suivre leurs conseils, car elles représentent aussi des leaders d’opinion. Personnellement, je n’ai jamais suivi de recommandations d’influenceurs. J’ai remarqué que c’est souvent dans le domaine de l’alimentation que ces personnes donnent des suggestions : « […] les chaines lifestyle, sur lesquelles des influenceuses, exposent leur alimentation quotidienne, donnent des conseils ou des idées de recettes » (David et Ezan, 2023, p. 61).
Néanmoins, il y a eu une démocratisation de la parole sur Internet qui a permis à des institutions légitimes de diffuser des informations sur différentes plateformes, comme TikTok. Cela n’a pas été une réussite, car « […] le manque d’interaction entre les institutions et les usagers peut instaurer une distance qui pousse ces derniers à percevoir les instances de santé comme peu accessibles » (Amrouche, 2023, pp.30-31).  De plus, des patients ayant vécu une chirurgie médicale parlent régulièrement de leurs expériences sur les réseaux sociaux. Pour ma part, cela me rassure beaucoup (Amrouche, 2023, p.30).
En conclusion, je crois que les conseils dans le domaine de la santé prodigués par les influenceurs devraient être réglementés plus sévèrement. En faisant un parallèle avec les gens non diplômés exerçant un métier en éducation, je pense qu’il serait pertinent de se demander si un diplôme sera toujours nécessaire pour exercer un métier dans le domaine de la santé si cette vague de conseils non sollicités continue…
394 mots
Bibliographie
Amrouche, L. (2023, mai). La puissance des réseaux sociaux en santé. Actualités pharmaceutiques, 62 (626), 29-31. https://doi.org/10.1016/j.actpha.2023.03.014
David, M. et Ezan, P. (2023, 5 avril). La mise en scène de l’expertise des Youtubeuses en matière nutritionnelle : le cas des vidéos « une journée dans mon assiette ». Décisions marketing, 1 (109), 57-77. https://doi.org/10.3917/dm.109.0057
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julias-version · 7 months
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SÉANCE #6- Diversité et normativité des plateformes numériques : Du progrès ou un retour en arrière? 
Particulièrement à l’ère du numérique, les contenus en ligne se sont multipliés. La multiplicité de ces contenus soulève un enjeu de pluralité des genres et une normativité sexuelle très présente. 
Tout d’abord, le genre consiste en un système de représentation dont les productions des industries culturelles font circuler. Cela consiste à démontrer certains types de féminités et de masculinités hiérarchisés qui sont plus ou moins valorisés et travaillés. Je pense aux compagnies de cosmétiques et de sous-vêtements qui démontrent encore souvent des mannequins très féminisées (maquillées, jeunes et avec un corps « parfait »). Cependant, certaines compagnies commencent à mettre de l’avant des mannequins qui sont moins maquillées et qui ont plus de pilosité. Également, on affirme que les normes sociales genrées associent encore les femmes à la sensibilité, à la douceur et à la maternité (Bolka-Tabary et Maltet, 2023, pp.44-45). 
De plus, les sites de rencontres reproduisent un rapport de normativité sexuelle. Les queers media studies se définissent comme « […] ce qui est sexuel (érotique) n’est pas fixe mais dépend de ce qui est socialement défini comme tel, et ces définitions varient avec l’histoire et le contexte » (Damian-Gaillard et Voros, 2023, paragr. 3). Les sites de rencontres qui se présentent comme des sites de relations «sérieuses» vont à l’encontre de cette définition. Effectivement, le terme «sérieux»  définit une relation stable et durable entre un homme et une femme. Ainsi, « Une technologie peut ainsi se présenter comme « neutre » et « non sexuelle », tout en faisant la promotion active, par son cadrage socio-technique, d’une conception socialement et politiquement située de la sexualité » (Damian-Gaillard et Voros, 2023, paragr. 3).  Pour ma part, c’est certain que je trouve que Tinder promeut les relations hétéronormatives. Cependant, des sites de rencontres comme Bumble ressortent du lot et encouragent les relations homosexuelles et « hors norme». En discutant avec mes proches, j’ai eu l’impression que Tinder est souvent reconnu comme étant un site où les gens ne sont là que pour s’amuser et que les relations hétéronormatives y sont omniprésentes…
En conclusion, il serait intéressant d’analyser la réception par les internautes de ces normes genrées et de cette normativité sexuelle sur les plateformes numériques. Selon la théorie de Hall, est-ce que les utilisateurs acceptent ces contenus présentés à l’aide d’un décodage dominant ou est-ce qu’ils les rejettent en faisant un décodage oppositionnel? 
393 mots 
Bibliographie
Bolka-Tabary, L. et Maltet, Z. (2023, 15 décembre). Le numérique : une affaire d’hommes?. OpenEditionPress.  https://doi.org/10.4000/books.septentrion.148215
Damian-Gaillard, B. et Voros, F. (2023, 27 février). Du discours au dispositif. Réseaux, 1(237), pp.9-34. https://www.cairn.info/revue-reseaux-2023-1-page-9.htm
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julias-version · 8 months
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SÉANCE #5---Sociabilité en ligne et hors ligne : Se connaître sans réellement se connaître
On peut parler de sociabilité qui se définit selon Durkeim comme étant « une composante essentielle de la cohésion sociale » (Derkaoui ey Ennassiri, 2023, p.1081).  Ce terme s’étend autant sur la sphère virtuelle que sur celle du monde réel. Plus précisément, on peut parler d’un enchevêtrement. 
En ce qui concerne la sociabilité en ligne, j’ai découvert que les médias sociaux servent à maintenir des liens faibles entre certaines personnes. Cela me fait penser à mes amis qui ont déménagé loin de Québec. Grâce à une sociabilité en ligne, j’ai pour ma part l’impression d’entretenir une plus grande amitié sur les médias sociaux avec ces personnes. Je ne sais pas si cette amitié serait la même si je me retrouvais face à face avec eux ou s’il y aurait un certain malaise. « […] en évitant de les perdre totalement de vue et en facilitant les prises de contact en cas de besoin » (Figeac et Favre, 2023, p.4).
 En ce qui concerne sociabilité en ligne et hors ligne, on peut retrouver un concept commun : l’homophilie. Ce terme se caractérise par « […] la préférence à s'associer et à côtoyer des personnes ayant des caractéristiques sociales similaires » (Figeac et Favre, 2023, p.4).  Cet aspect m’a toujours paru frappant dans mes relations hors ligne autant qu’en ligne. En tant que femme blanche, j’ai souvent ce réflexe d’aller vers des gens de même appartenance raciale. Ce n’est pas non plus dans mes habitudes d’aller vers des gens de 20 ans plus vieux que moi, je serais plutôt mal à l’aise…
 On affirme aussi : « En favorisant le partage de contenus médiatiques ou culturels (musique, film, etc.), les médias sociaux peuvent amener les personnes à découvrir qu’elles ont des affinités culturelles avec certaines de leurs connaissances » (Figeac et Favre, 2023, p.5). De mon côté, il m’est arrivé à quelques reprises d’avoir des recommandations de publications étant susceptibles de m’intéresser sur Instagram et de constater que ces personnes étaient dans le baccalauréat en communication. Cela facilite assez la recherche de camarades en classe, car j’ai l’impression de connaître des étudiants, alors que je n’ai jamais communiqué avec eux. 
En conclusion, je crois qu’il serait pertinent de se demander à quel point la sociabilité en ligne perpétue les rapports de pouvoir hors ligne. Sommes-nous portés à intensifier l’exclusion raciale et la discrimination en maintenant cette homophilie dans nos vies virtuelles? 
397 mots
Bibliographie
Derkaoui, G. et Ennassiri, H. (2023, 15 septembre). Réseaux sociaux chez les jeunes marocains : impact sur la dynamique familiale. Revue internationale du chercheur, 4(3), pp.1078-1097. https://www.revuechercheur.com/index.php/home/article/view/726/633
Figeac, J. et Favre, G. (2023, 8 septembre). Les usages des réseaux sociaux numériques renforcent-ils les relations sociales hors ligne?. Open Hal Science, 25(8), pp. 1-17. https://shs.hal.science/halshs-04199728/document
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