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Les 11 raisons pour lesquelles nous irons voter Benoît Hamon

On ne va pas se mentir: alors qu’ils sont de plus en plus nombreux à se laisser séduire par le talent de tribun “vraiment à gauche” de Jean-Luc Mélenchon ou par le “vote utile” et le “renouveau” pour Emmanuel Macron, les chances de voir Benoît Hamon accéder au second tour des élections présidentielles sont plus que minces.

C’est parce que nous ne sommes encarté.e.s à aucun parti que nous pouvons le dire tout haut.

Il ne s’agit pas d’être naïf quant aux enjeux de cette élection. La possibilité arithmétique de voir Marine Le Pen remporter le deuxième tour est réelle. C’est précisément parce que l’on connaît exactement les cartes qui sont sur la table qu’il nous semble que c’est maintenant, plus que jamais, qu’il faut voter pour Benoît Hamon au premier tour.

Plutôt qu’un inventaire qui reprendrait son programme, avec ses points forts et ses faiblesses, voici les 11 sujets sur lesquels Hamon fait la différence:

1. C’est le seul qui ose sérieusement penser le futur, sans nous resservir les recettes qui depuis vingt ans ne fonctionnent plus ou presque. Tous les autres candidats nous proposent soit de revenir vers un passé idéalisé - celui d’une France souveraine aux frontières maîtrisées (Le Pen, Dupont-Aignan et dans une moindre mesure Mélenchon) - soit de recycler des politiques dont on connaît pourtant par avance les limites (Macron, Fillon), comme si l’économie, le travail, l’environnement étaient des données inchangées depuis vingt ans.

  2. C’est le seul qui pense l’écologie de façon ambitieuse, en s’appuyant sur des expériences concrètes qui la relient à notre quotidien. Nous avons été plus d’un million de spectateurs à voir Demain, le film de Mélanie Laurent et Cyril Dion, et nous avons tous.t.es rêvé d’un candidat qui incarne ce projet. Et bien voilà: nous l’avons! Ni Fillon, ni Le Pen, ni Macron ne semblent avoir réellement pris conscience de l’urgence écologique. Alors certes, Hamon est un jeune converti à la cause. Mais franchement, sa façon d’en parler est plus crédible que celle d’un Mélenchon qui nous parle de “planification écologique”, vieille réminiscence de cet État tout puissant et centralisateur, ou de Macron qui défend le nucléaire. Les solutions pour nous réconcilier avec notre environnement viennent aussi des expériences locales et diverses menées par des acteurs de terrain, pas du grand Léviathan. Mais surtout il y a urgence à changer de trajectoire, et Hamon l'a bien compris!

 3. C’est le seul à défendre une politique étrangère qui ne transige pas avec les autocrates en vogue en ce moment. Alors que Fillon, Le Pen et même Mélenchon, ont montré à des degrés divers leur proximité, ou du moins leurs possibles accommodements, avec Poutine et Bashar el Assad, Hamon est resté clair sur ce sujet. Ces dernières semaines, Mélenchon semble avoir mis de l’eau dans son vin, et tente de se démarquer de cette image pro-russe qui lui colle à la peau. Soit. Mais cela reste largement insuffisant au regard de son absence totale d’empathie envers la population civile syrienne qui continue de subir le martyr avec l’assentiment de Moscou… Quant à son discours sur la "paix" avec la Russie, est-il vraiment opportun, alors que Poutine mène une guerre médiatique, politique (financement des extrêmes droites en Europe) et militaire (annexion de la Crimée, possible partition de l’Ukraine), dont les démocrates sont les premières victimes?

4. C’est le seul à ne pas prendre de position hystérique sur la laïcité. Alors que Mélenchon, Fillon et Le Pen sautent comme des cabris dès qu’il s’agit du foulard islamique, Hamon refuse d’enfermer les gens dans des cases et ravive le sens originel de la loi de 1905 : la liberté de conscience des non-croyants comme des croyants, et la neutralité de l’Etat. Franchement, on n’en peut plus de ces politicien.ne.s qui font de l’islamophobie leur fond de commerce, refusent de voir la France telle qu'elle est déjà - multiculturelle -, et qui au nom des droits des femmes ne font en réalité qu’exclure et stigmatiser une partie d’entre elles! Non, messieurs dames, le burkini n’est pas un symbole de l’intégrisme; allez donc voir à Raqqa si Daesh a ouvert en masse des piscines pour que les femmes puissent s’y baigner en tenue islamique... La lutte contre l’extrémisme religieux n’est pas l’apanage des athées, elle doit se faire main dans la main avec la majorité des croyant.e.s qui partagent les mêmes valeurs!

5. Benoît Hamon, à l’inverse de Macron, Fillon et Le Pen, ne transige pas sur l’existence des violences policières et réaffirme le besoin de sécurité pour tous.tes, y compris dans les quartiers populaires. A l’heure où la mort d’Adama Traoré et l’agression de Théo sont une douloureuse piqûre de rappel pour toutes les autres agressions restées impunies, il est important d’entendre réaffirmer l’exigence d’une justice impartiale, y compris pour la police, et l’arrêt des contrôles au faciès.

 6. C’est le seul à proposer un profond renouvellement démocratique, en véritable rupture avec la figure du “monarque Président”. On pressent les contradictions de Mélenchon sur ce point, qui tout en préconisant la fin de la figure présidentielle toute-puissante, ne peut s’empêcher de faire fonctionner son mouvement comme une cour au service de sa personnalité autoritaire et mégalomane (le parti communiste l’a appris à ses dépens). Les autres, n’en parlons même pas : aura-t’on droit à la République héréditaire avec la dynastie Le Pen (Marine en 2017, Marion-Maréchal en 2022?)? Fillon est quant à lui plus dans la défense de sa personne que de son projet. Macron, enfin, se plonge dans la fascination de sa propre figure prophétique. Hamon est le seul à être resté un “simple être humain”, entier et sincère, il suffit de l’entendre parler pour s’en rendre compte ! Avec le 49.3 citoyen, il veut redonner du souffle à la citoyenneté.

7. C’est le seul qui nous offre une vision vraiment innovante de la production de richesses, à travers ses propositions sur l’économie sociale et solidaire. Il en a mis en place la première loi qui a permis son essor ces dernières années! C’est le tissu des entreprises qui font “battre le coeur de la France”. L’économie n’est en effet pas fondée uniquement sur le marché, comme le pense Fillon et Macron, ou sur l’État comme le sous-entend Mélenchon. Nous avons profondément besoin de revaloriser un entreprenariat où le travail est rémunéré avant le capital, et où les richesses sont mieux réparties, et réinjectées pour en produire de nouvelles!

 8. C’est le seul pour qui l’épanouissement au travail passe aussi par la lutte contre les maux du travail, dont le burn-out. Et oui, la pénibilité ça existe, n’en déplaise à Macron. Le revenu universel, c’est un moyen de lutter contre la pauvreté, et de donner une chance aux gens de réaliser leurs projets et contribuer à la société, qu’ils aient un emploi ou non. Pas de traîner sur le canapé comme on veut nous le faire croire. Le revenu universel, ce n’est pas renoncer à lutter contre le chômage. C’est au contraire rendre à tous les moyens de vivre dignement, d’assurer le minimum vital quand on est à temps partiel, en formation, en reconversion, en précarité, sans crever de faim et sans avoir peur de se retrouver à la rue. Le revenu universel, ce n’est pas dénigrer le travail, c’est lui rendre de la dignité et du sens ! C’est un vecteur de justice et d’inclusion sociale!

  9. C’est le seul qui sonne juste lorsqu’il se dit ouvertement féministe! Ce serait le premier, et on en a un besoin VITAL! A l’inverse de ce que croit ce cher Pujadas, on n’a pas du tout mis fin au patriarcat il y a 60 ans. Les droits des femmes sont en perpétuel péril (IVG, santé sexuelle, famille, emploi), et nous en avons beaucoup d’autres à conquérir : PMA pour toutes les femmes, véritable égalité salariale, retraites justes, politique de lutte renforcée contre le harcèlement et les violences machistes, fin de la stigmatisation des femmes voilées...

 10. C’est enfin le seul à ne pas avoir cédé aux sirènes du langage nationaliste. Il faudrait s’afficher toutes les deux minutes en bleu, blanc, rouge pour avoir l’air crédible. Cette nationalisation à outrance des discours ne s’arrête pas à Marine Le Pen. François Fillon, lui, va jusqu’à défendre l’oeuvre de la colonisation ! Quant à Mélenchon, il a également fait siennes les rengaines sur le “patriotisme”, le nouveau mot-clé, également adopté par Emmanuel Macron, pour célébrer la franchouillardise sans avoir l’air réactionnaire...Hamon croit en l’Europe. Une Europe à réformer, oui, parce que trop imprégnée par une logique néolibérale, mais dont il reconnaît les vertus intégratrices, seules à même de transcender les égoïsmes nationaux pour bâtir un projet pacifique. Quand on voit prospérer en France une germanophobie d’un autre temps, quand certains pays se barricadent de manière paranoïaque derrière des murs, l’approfondissement d’un espace de paix, de droits de l’homme, de progrès social est une urgence pour tous les européens !

 11. Si on ne donne pas une chance à ce gars : ce projet sera mort et enterré. Bien sûr, nous prendrons nos responsabilités face au FN dans un second tour dont il serait absent. Mais en attendant, il existe un vrai risque pour que Benoît Hamon n’arrive qu’en cinquième position au premier tour. Ce n’est pas le parti socialiste qu’il s’agit de défendre. Comme beaucoup, ce parti nous a déçu.e.s…. tellement d’ailleurs qu’on s’est surpris.e.s à s’enthousiasmer pour les primaires. La trahison de la vieille garde du PS prête à soutenir Macron n’est pas une mauvaise nouvelle : c’est une opportunité historique pour fonder un nouveau parti vraiment fondé sur des valeurs sociales, féministes et écologistes. Mais si Hamon s’écroule, sera-t-on alors réduit à choisir entre cette gauche “nationale-libérale” et sécuritaire, si bien incarnée par Manuel Valls, et une opposition monopolisée par un Mélenchon social-souverainiste…. Est-ce vraiment ce que vous voulez? #VoteHamon #presidentielle #hamon2017