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Je n'ai plus envie de la vie de couple. Pourtant je suis avec elle depuis 2 ans, et je n'ose pas la quitter car elle pense que je suis l'homme de sa vie. Je n'ai pas envie de la blesser, car malgré tout je me soucie quand même d'elle. Et il est dur pour moi de laisser une aussi bonne personne. Notre relation était tout à fait saine, elle était comme "parfaite", et pourtant je veux la quitter.
Bonjour Anonyme,
“je n'ose pas la quitter car elle pense que je suis l'homme de sa vie“ ; “malgré tout je me soucie quand même d'elle“ , “dur pour moi de laisser une aussi bonne personne“.
Anonyme, au risque de te paraître dure, ta préoccupation à l’égard de ta compagne est faussée. Ce qui apparaît dans ce que tu dis c’est que tu restes avec elle car sa préoccupation, son admiration à ton égard est forte et il t’est difficile de t’en séparer (du regard qu’elle porte sur toi). 
“Notre relation était tout à fait saine, elle était comme "parfaite", et pourtant je veux la quitter“ 
Ce que j’entends, c’est le fait que tu as rendu cette relation imparfaite et malsaine car tu ne supportes plus la vie de couple mais que malgré tout tu restes avec elle.
Être en relation avec l’autre, c’est faire acte d’un engagement commun, c’est adhérer aux principes et aux valeurs communes dans le respect de l’autre. Ces règles sont basées sur la confiance. Tu brises ces règles en faisant ton chemin : tu ne veux plus être en relation, tu es entrain de faire ton chemin tandis que l’autre te tient la main sur la route que vous preniez initialement ensemble. “Je n'ai pas envie de la blesser”, hors tu es déjà entrain de la blesser.
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Bonsoir Ewelina,
Aujourd’hui je viens vers toi pour un problème qui m’accompagne depuis un bon moment. Cela fait quatre ans que je suis amoureuse d’un homme (je le lui ai avoué). On a toujours eu une relation très particulière lui et moi. Parfois, tout me laisse penser qu’il m’aime aussi (t’expliquer en long et en large les raisons que je me trouve serait bien trop long et te prendrait bien trop de temps). Et puis, d’autres attitudes et paroles prouvent que je me suis fait des idées. Le problème est que notre relation n’a jamais été particulièrement « saine » : l’on peut être collés l’un à l’autre à se parler constamment, à être heureux et extrêmement proches quand on se voit, à ne plus vouloir se lâcher, et la semaine d’après il se sépare de moi, me fait des crises pour rien, ne me parle plus... Le fait est que je ne sais plus quoi faire. Je suis fatiguée de cet amour envahissent, qui, j’en ai peur, frôle presque l’obsession. Ce n’est pas quelqu’un de mauvais. Il souffre d’une dépression sévère qui l’empêche de ressentir quoi que ce soit, c’est pour cela que je n’ai jamais pu me résoudre à le laisser seul, à le quitter. Parfois j’ai envie de partir mais je me dis (de façon totalement lucide) qu’il me faudrait des années et des années pour réussir à passer à autre chose. J’aimerais savoir : à ton avis, est-il possible de continuer à entretenir une relation avec lui alors que je l’aime et qu’il se trouve dans cet état d’insensibilité totale, sans que ça en pâtisse davantage sur ma santé mentale ?
Bonjour Anonyme,  
“Il souffre d’une dépression sévère qui l’empêche de ressentir quoi que ce soit, c’est pour cela que je n’ai jamais pu me résoudre à le laisser seul, à le quitter.“, “une relation avec lui alors que je l’aime et qu’il se trouve dans cet état d’insensibilité totale, sans que ça en pâtisse davantage sur ma santé mentale ?“
Ces extraits de votre message démontrent qu’il y a une asymétrie dans votre relation : vous êtes aidante et non compagne. 
Le fait que vous exprimiez qu’il vous faudra “des années pour passer à autre chose”, c’est qu’à un moment donné vous vous êtes placée dans cette posture d’aidante avec le fol espoir qu’un jour éventuellement vous puissiez (inconsciemment ou non) le sauver et/ou le changer. 
Ce qu’il vous sera difficile de faire lorsque vous trouverez le courage de partir de cette relation pour vous : ce sera d’accepter que vous n’avez pas réussi à le soigner malgré tout l’effort que vous y avez mis ces dernières années. 
Ce qui vous fait rester dans cette relation c’est ce fol espoir qui ne vous quitte pas, l’idée qu’un jour les choses seront différentes, que tout ira mieux. Peu à peu néanmoins, vous semblez prendre conscience que ce n’est pas le cas.
Ce n’est pas votre rôle de soigner sa dépression, ce n’est pas de sa faute s’il est malade et non, je ne sous-entends pas qu’il ne faut pas rester dans une relation où l’autre est malade mais vous êtes entrain de vous rendre malade. C’est cette limite qu’il ne faut pas dépasser.
Les dysfonctionnements de votre relation ne sont ni aidantes pour lui, ni pour vous. Malgré tout, il y a quelque chose qui alimente cette relation : des bénéfices inconscients pour vous (d’être placée à cette position de soignante) et pour lui (il sait qu’il peut s’en aller du jour au lendemain, vous faire souffrir mais que vous serez toujours là après sa crise). Ces bénéfices alimentent vos fragilités mutuelles vous laissant tous les deux en souffrance.
Pour répondre à votre question : non ce n’est pas possible de continuer dans cette dynamique et vous le savez pertinemment car c’est ce que vos propres mots sous-entendent.
On ne peut pas sauver quelqu’un.
Souvent les gens appréhendent de quitter une relation source de souffrance et de douleur en appréhendant la souffrance de la rupture. 
Ce qui fait peur, ce n’est pas la souffrance à venir mais le soulagement et l’absence de douleur qui nous retient car on s’est nourrit de la douleur si longtemps qu’on s’y attache.
Il est nécessaire que vous soyez accompagnée maintenant et plus tard : ce type de dynamique dans une relation amoureuse n’est jamais anodine. Il est nécessaire de travailler dessus, pour vous car la séparation peut en effet susciter de la culpabilité. 
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Pourquoi tu as fait psycho?
Pour être honnête: je n’en ai aucune idée claire. 
Je ne vais pas te répondre que petite je jouais au psychologue avec mes poupées car ce n’est pas vrai. Ce n’est pas non plus débuter une thérapie au lycée qui m’en a donné envie. C’est venu avec le temps. J’ai appris à aimer la psychologie et j’ai appris à avoir envie de faire ce métier. J’ai été passionnée progressivement. Il y a encore quelques mois, je doutais de mon choix de métier. J’avais énormément d’appréhension, de doutes et j’étais terrorisée à l’idée de le débuter, sans mentionner le fait que j’étais effrayée de devoir le faire toute ma vie.
Alors bien sûr, je n’ai pas fait mon choix d’études en le piochant dans un bol. J’ai toujours aimé analyser, comprendre les autres, me questionner. J’avais rencontré un garçon juste avant de faire mes choix APB (le ParcoursSup de l’époque) dont les deux parents sont psychologues. Il a prit soin de m’expliquer les différents courants théoriques, le travail qu’ils font. J’ai accroché à son discours. Ensuite, j’ai eu un cours de philosophie sur les rêves et la théorie de Freud. J’ai accroché encore une fois. Entamer une thérapie m’a donné un aperçu du métier. Pourtant, lorsque j’ai débuté ma première année, je n’ai pas accroché. Je n’ai pas aimé. Je cherchais à tout prix une porte de sortie car j’avais le sentiment de ne pas y avoir ma place. Puis, j’ai décidé de ne pas abandonner, j’ai fait mes premiers pas sur le terrain et cela m’a fait aimer chaque jour un peu plus la psychologie.
Aujourd’hui, je suis satisfaite de mon choix et je me remercie de ne pas avoir abandonné. Il n’y a aucun métier qui me correspondrait mieux que celui-ci à mon sens et le simple fait qu’avant d’aller à mon cabinet je n’ai pas la sensation d’aller au travail mais d’aller faire quelque chose que j’aime, cela me prouve bien qu’il y a quelque chose au fond de moi qui a toujours su.
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Est ce que ça t’impactes + si tu te reconnais dans le patient ? Comment fais tu pour rester neutre dans ces cas là ?
Bonjour Anonyme,
Je ne sais pas si on peut dire que je suis impactée par mes patients. Impacter signifie “collision, heurt”. Je ne me heurte pas à mes patients, je les rencontre dans leur individualité.
Bien sûr, je suis humaine, je suis touchée par les histoires, le vécu de mes patients. Et oui, il arrive que certains patients aient un vécu similaire au mien.
Similaire ne signifie pas identique. Lors d’évènements catastrophiques qui engendrent un traumatisme, on se rend compte que malgré le fait que des personnes aient vécu la même scène, le même préjudice, le vécu de cet évènement diffère d’un individu à l’autre. Chaque histoire est unique tout comme chaque vie l’est aussi.
C’est une idée qui m’accompagne dans mon travail: ce n’est pas parce que mon patient a vécu la même chose que moi qu’il a vécu la chose comme moi.
Je suis là pour entendre son vécu et lorsque l’on me raconte quelque chose, je l’entends comme quelque chose qui ne m’appartient pas.
Néanmoins, je peux me servir de mon vécu pour comprendre ce que me dit mon patient.
Devenir psychologue, l’être, c’est aussi travailler sur soi, discerner ce qui nous appartient à nous et ce qui appartient au patient. Ce qui engage un travail thérapeutique pour soi, continuer à se former après les études et être entourée, supervisée. Sans cela, oui, je ferais des noeuds avec mes fils et ceux du patient, ce qui ne serait bénéfique pour personne. 
Le patient n’est pas moi et je ne suis pas le patient.
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Je hais tellement mon corps que ça commence à piétiner ma relation avec mon copain notamment pour les relations sexuelles... je ne sais pas comment régler ça
Bonjour Anonyme,
Je suis vraiment navrée d’apprendre que tu hais ton corps à ce point.
Je me souviens quand j’étais petite j’avais lu un Lili & Max qui traitait de ce sujet. Je ne sais pas pourquoi j’y ai pensé en lisant ton message. Enfin bon, tout ce dont je me souviens c’est que Lili disait à la fin du livre quelque chose comme quoi il fallait qu’elle aime son corps car après tout, elle allait passer toute sa vie avec.
Je me souviens que cela m’avait marqué. Je détestais mon corps moi aussi plus jeune et encore aujourd’hui il m’est difficile de m’accepter comme je suis. C’est un fléau dans notre société d’aujourd’hui.
Ça m’a marqué probablement parce que je n’avais pas pris conscience que je tentais de me débarrasser de quelque chose avec lequel j’allais avoir affaire toute ma vie et dont je ne pouvais pas me débarrasser.
Quand j’étais plus jeune, j’étais un peu plus ronde. Je me prenais beaucoup de critiques de la part de mes camarades, des moqueries, j’étais victime d’harcèlement. Ma faiblesse était visible aux yeux de tous et ils s’en servaient contre moi. Avec le temps, j’ai perdu du poids. Pourtant, je détestais toujours autant mon corps. Je n’étais toujours pas assez mince. Quelques années plus tard, épuisée de m’entendre mal me parler, critiquer toujours mes formes, mon manque de maigreur, j’ai décidé de faire du sport. Il y a eu des périodes où j’étais plus grosse, d’autres fois plus mince. Un jour, j’ai même atteint mon poids idéal. Le poids idéal était celui que je m’étais imagée plus jeune, en me disant que le jour où je ferai ce poids je m’aimerai. Figure-toi, que lorsque j’ai atteint ce poids, je ne m’en rendais pas compte. C’est en montant sur la balance que je l’ai découvert. Ce que je veux dire c’est que même en étant aussi mince comme je l’avais toujours souhaité, je ne m’aimais toujours pas.
C’est là que j’ai compris que tous les efforts démesurés que j’avais fait durant ces années pour me façonner, pour me modeler à l’image idéale d’un corps que je m’étais construite ne servaient à “rien”. Mon objectif était tout différent en réalité: c’était celui d’aimer ce que voyais. Mais cet objectif était à atteindre de l’intérieur et non de l’extérieur.
Parfois je m’entends me regarder dans le miroir et me critiquer. Je me critique si violemment que c’est plus violent que l’harcèlement que j’ai subi. Un jour je me suis demandée si j’avais le courage de parler aussi mal à quelqu’un que je ne me parle. La réponse est non. Je ne pourrais jamais dire des atrocités pareilles à quelqu’un.
Indulgence.
Depuis j’ai décidé d’être indulgente avec moi-même. Je me suis demandée ce que je dirais à quelqu’un et je me parle comme à quelqu’un d’autre.
J’ai toujours été indulgente avec les autres. Il était temps de l’être avec moi-même.
Apprend à t’aimer, à te parler comme à quelqu’un d’autre et au fur et à mesure à faire connaissance avec toi-même.
Puis dernier conseil: il est nécessaire que tu en parles avec ton compagnon. Je suis certaine qu’il serait surpris de l’image négative que tu as de toi-même à contrario de celle qu’il a de toi.
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Faut-il porter de l’importance à nos rêves et cauchemars? Les interpréter par exemple?
Bonjour Anonyme,
Dans le courant psychanalytique, les rêves et les cauchemars sont en effet un outil pour explorer les processus inconscients. Néanmoins, cela reste un complément dans la thérapie.
Par intérêt ou curiosité personnel, tu peux te prêter au jeu.
Je te conseille L’analyse des rêves de Sigmund Freud.
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J’espère que tu te portes bien. Je suis atteinte d’un TCA, plus précisément l’anorexie mentale. J’ai longtemps travaillé dessus et je pensais m’en être sortie. Depuis peu, quelques mécanismes ont refait surface: J’ai peur de certains aliments et je fais en sorte de manger moins à chaque repas. Je ne sais pas comment c’est arrivé.. et je ne souhaite en aucun cas y resombrer, mais ces pensées sont revenues.
Bonjour Anonyme,
L’anorexie mentale est un combat de tous les jours. C’est une bataille contre soi, contre la maladie qui perdure même lorsque les dernières balles ont été tirées. En conséquence ce n’est pas un échec, ni une défaite ce que tu traverses actuellement. 
Tu m’as l’air d’avoir des ressources pour y faire face: tu es consciente que tu as repris certains mécanismes et tu refuses de retomber à nouveau là-dedans.
Il est important que tu ne restes pas seule à présent. Parles-en à quelqu’un de confiance et s’il est possible pour toi, de contacter les professionnels qui t’ont suivi dans le passé, de le faire. 
C’est l’unique conseil que je puisse te donner: ne reste pas seule.
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Travailler sur soi, un investissement vital
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J’avais 15 ans lorsque j’ai approché ma mère, tremblotante pour lui confier que je désirais voir un psychologue, que j’en avais besoin. J’avais préparé un speech, un power point mental, des arguments en béton pour qu’elle accepte. Ridicule pourtant comme démarche car c’était la première à m’envoyer chez le médecin lorsque j’avais un léger rhume. La première aussi à soupirer d’inquiétude au téléphone lorsque je lui disais que j’avais une rhino-pharyngite. Pourtant, là, j’étais coincée. Coincée à l’idée de lui dire, « maman, je ne vais pas bien, j’ai besoin d’aide et tu ne peux pas m’aider ». Ma mère avait une perception erronée des psychologues et je ne pouvais pas la blâmer. Elle avait grandi avec une éducation différente de la mienne, des conditions précaires et malgré son insertion dans la culture française, certaines idées continuaient d’appartenir au passé. J’ai toujours été la rebelle de la famille, celle qui refusait de se soumettre à ces idées préconçues partagés par l’ensemble de ses membres ayant eu un parcours migratoire que je qualifierais de défaillant. Tout cela pour dire que ma mère pensait que les psychologues étaient réservés aux fous. Quelques années plus tôt, elle avait eu affaire à une psychologue. Il lui a suffit d’un commentaire de la part de celle-ci pour être persuadée que le rôle d’un psychologue était non seulement de soigner les fous mais en plus, de remettre en question ses capacités à être mère. En conséquence, il était judicieux de ma part de préparer une argumentation pour cette demande.
J’avais 15 ans et cela faisait quelques mois que j’avais fait ma rentrée dans un lycée à quelques minutes en transport de mon quartier. J’avais sombré dans un mutisme sélectif avec mes pairs, entravant la possibilité de nouer de nouvelles relations. La bonté et la bienveillance de mes pairs m’avaient tout de même permis de créer des liens sociaux mais ma parole s’éteignait dès lors que près de moi plus de deux personnes étaient présentes. Je m’arrêtais de parler. Dans ces moments-là, il m’était impossible de dire quelque chose. Mon cerveau était en court-circuit. L’avantage c’est qu’on me qualifiait tout bonnement de timide, de personne très réservée. Moi, je savais qu’il y avait un problème. Je n’avais jamais été de celles que l’on qualifie de sociable. Il est vrai que j’avais peur des autres et que pour la contrer, j’avais toujours à mes côtés ma meilleure amie d’enfance qui était mon opposé. Elle n’avait peur de rien. Lorsque je stagnais, elle me tirait par la main pour que l’on avance. Au point qu’en CM2, on nous sépara pour cette raison. Mon ancienne maîtresse souhaitait que je m’individualise, que je prenne en indépendance. Cela n’a duré qu’une année. Au lycée, ma meilleure amie n’était plus là et tous mes repères étaient chamboulés. Je devais apprendre à vivre avec les autres, sans elle. Il n’y avait plus personne pour terminer mes phrases lorsque je ne trouvais pas les mots. Il n’y avait plus personne pour approcher les autres. J’étais livrée à moi-même et pour me protéger de ce monde inconnu, j’avais décidé de me taire. Ma mère m’écouta malgré la maladresse de mes propos. Il m’était difficile de lui expliquer pourquoi je souhaitais un suivi psychologique. Probablement en partie car cela l’incriminait d’une certaine façon. Elle n’était pas convaincue et me proposa de consulter un médecin généraliste en premier lieu. Néanmoins, j’étais sûre de moi et comme les médecins le savent, le patient est détenteur d’un savoir que eux non pas, sur son propre état. Contrairement à ma mère, je n’ai pas eu besoin de convaincre le médecin qui m’a dirigé vers un Centre Médico-Psychologique de mon arrondissement.
J’ai été pris en charge rapidement et c’est là que mon parcours thérapeutique a débuté. En 9 ans, j’ai consulté 8 psychologues. Je n’ai pas honte d’énoncer ce chiffre. En effet, la thérapie n’est financièrement pas accessible à tous. J’ai été suivi en CMP jusqu’à mes 18 ans, en trois ans, j’avais eu 2 psychologues. Après quelques mois de suivi, mon mutisme sélectif avait disparu. Ensuite, ma psychologue est partie à la retraite. Lorsque j’ai vu la première fois celle qui prenait sa relève, elle me dit « Madame X m’a confié que vous aviez toujours quelque chose à dire et que vous étiez très bavarde ». J’ai alors souri parce que j’avais arrêté de me taire. À mon entrée à l’Université, je me suis inscrite pour être pris en charge au BAPU, réservé aux étudiants. Comme à mon entrée au lycée, l’entrée à l’Université m’était difficilement vivable. Ma nouvelle psychologue m’était aussi difficilement vivable. Je ne supportais pas son regard lorsque je venais à son cabinet, je ne supportais pas ses remarques, ses manies, sa manière de se tenir sur la chaise et encore moins ses interprétations. Malgré mes études de psychologie entamée, j’ignorais ce qu’était le transfert négatif et j’étais en plein dedans. Malgré mon mutisme soigné, il m’était impossible d’arrêter mon parcours thérapeutique. Il était nécessaire pour moi de le poursuivre. Sans me décourager, j’ai consulté un psychiatre (donc un médecin) qui pratiquait également la psychanalyse. Étant donné que mes parents ne pouvaient pas financer ma thérapie, j’avais besoin d’avoir recours à un service gratuit (CMP, BAPU) ou bien de passer par un médecin (psychiatre) pratiquant des thérapies (psychothérapies) ou bien la psychanalyse (analyse personnelle). Erreur de ma part de ne pas avoir consulté les avis au préalable. Après quelques séances de 15 minutes où il ne parlait pas ne me regardait pas, regardait parfois son Ipad et pire encore, ne se souvenait pas de moi et répétait « Bon, vous rêvez de quoi ? Vous ne vous souvenez pas ? Vous me les écrivez pour la semaine prochaine. Votre fiche de soin, au revoir », j’ai arrêté de le voir. Je suis retournée en CMP pour adultes cette fois-ci, j’ai été pris en charge par une fantastique psychologue qui arrêta d’y travailler quelques mois plus tard. La relève ne lui arrivait pas aux chevilles, à nouveau le transfert négatif empiétait sur mon travail mais surtout ma difficulté à reconnaître que je souffrais des départs des psychologues qui m’avaient suivies. Deux retraites, une grossesse. La psychologue en question, en miroir à mon transfert négatif, avait un fort contre-transfert négatif car quelques mois plus tard, c’est elle qui me mit à la porte. Désemparée, j’ai fini par trouver à nouveau un psychiatre pratiquant la psychothérapie. Après quelques séances presque adaptés et ma persuasion que ses interventions étaient correctes, bénéfiques, il fit quelque chose qui me paralysa. Il m’embrassa les mains pour me féliciter de mes résultats scolaires. J’étais en fin de cursus universitaire, je maitrisais parfaitement l’art du cadre, le rôle d’un thérapeute, les règles, les normes, le processus thérapeutique. S’il y avait quelqu’un qu’il ne pouvait pas berner à ce sujet, c’était bel et bien moi. Consternée, je n’y ai jamais remis les pieds.
Depuis le début de mon cursus universitaire, je travaillais. Certes, j’enchainais les emplois étudiants précaires et encore aujourd’hui, ma situation est précaire. Je n’ai jamais gagné le SMIC et au détriment de ma santé psychique, je suis restée habiter chez mes parents en attendant d’avoir un vrai travail (peu importe ce que cela signifie). Il m’était difficile d’investir dans une thérapie, payer pour celle-ci. Tout d’abord car je ne voyais pas la thérapie comme un investissement mais quelque chose qui m’était dû. Mon parcours de vie difficile, ma souffrance quotidienne m’incitait à penser de la sorte: je ne vais pas payer pour me soigner car ce n’est pas de ma faute si je suis malade. Néanmoins, avec le temps, j’ai compris que l’on ne choisit pas ce qui nous arrive mais on peut choisir comment réagir. J’ai alors décidé d’investir en moi-même. Alors oui, je sonne comme ces fameuses pubs d’actionnaires, de BitCoin lorsque vous regardez un film sur un site en streaming mais c’est le meilleur investissement que j’ai pu faire. Après de longues semaines de recherche sur Doctolib, j’ai fini par trouver un psychologue à une demie-heure en transport de chez moi ayant un tarif convenable. Malgré cela je m’étais dit que financièrement je ne pourrai y aller qu’une semaine sur deux. Il a tout de même réussi à me convaincre de venir chaque semaine. Cela fait un an à présent et je ne le regrette jamais. L’argent que je dépense durant mes séances fait parti de mes dépenses quotidiennes, essentielles, nécessaires. Je ne les compte pas comme des factures qui entravent ma possibilité de vivre convenablement: non, c’est grâce à elles que je vis petit à petit mieux.
En sélectionnant mon psychologue j’avais écarté toutes les possibilités que mon passé se répète: il est jeune donc il ne peut pas partir à la retraite, c’est un homme, il ne peut pas tomber enceinte. Hormis la mort ou un possible déménagement, jusque-là j’avais fait un pas en avant, j’avais choisi que mes traumatismes ne se répètent pas. D’autant plus, qu’il ne m’embrasse pas les mains. D’ailleurs, grâce au covid, il ne me serre même plus la main.
Alors non, une thérapie ce n’est pas un miracle. Il y a des séances où on dit beaucoup de choses, parfois trop de choses, parfois on ne dit rien. Parfois on vient en avance, parfois on vient en retard. Parfois on a pas envie d’y aller et parfois on aimerait y aller un jour avant. Parfois on aime notre thérapeute, on l’idéalise, le transfert positif et parfois on le déteste, transfert négatif. Parfois on sort de thérapie et on se sent mieux, parfois on en sort et le monde s’écroule. Il se peut que l’on pense que cela ne sert à rien, que l’on est toujours au même stade et il y a d’autres jours où l’on se rend compte que cela fait trois jours que l’on a pas eu de crises d’angoisse alors qu’à une période on en faisait cinq par jour. Il y a des séances où on répète en boucle la même chose que les semaines précédentes et il y a des séances où on se rend compte que l’on dit d’autres choses, que l’on pense différemment.
Parfois notre thérapeute nous dit 100 fois la même chose et c’est à la 101ème fois que l’on comprend ce qu’il veut dire.
Et ainsi, on avance.
La thérapie n’est pas une honte: c’est un choix que l’on fait pour soi. C’est un investissement de soi. C’est la preuve que l’on croit en soi et que l’on peut s’en sortir.
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Je me sens coupable de tout alors que mes sentiments sont légitimes hein? Je suis pas parano quand même... J'ai l'impression que je vais mourir dans ses mains.
Je ne sais pas Anonyme si tes doutes sont fondés ou non, s’ils t’appartiennent ou s’ils appartiennent à ton couple, ou à ton compagnon. 
Néanmoins ce que j’entends c’est que tes peurs et tes appréhensions sont fortement présentes, qu’elles prennent trop de place et qu’elles sont entrain de te faire trop souffrir.
Peux-tu me dire ce qui fait que ces doutes existent ?
Quand est-ce qu’ils ont débuté ?
Quelle est ton histoire avec ton compagnon (rencontre, comment vous vous êtes mis en couple) ? Est-ce que certains évènements ont crée ces doutes et peurs ?
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J'ai l'impression d'être bloquée tu sais. Je n'ai nullement envie de le quitter mais j'ai tout autant envie de fuir. Si je ne fuis pas c'est parce que je suis incapable de vivre la douleur qui va avec. Je me nourris que des beaux jours. Et puis je m'effondre quand les mauvais sont là. J'ai constamment envie de m'enfoncer dans le silence, bien que ça ne mène à rien, lui même veut communiquer souvent, pour régler les choses -
Pour faire suite,
Quitter quelqu’un et fuir quelqu’un relève de mécanismes différents.
En général lorsque l’on désire fuir quelqu’un plutôt que de le quitter, c’est parce qu’on ressent que la relation est dangereuse pour nous.
Dangereuse dans la réalité physique et/ou dans la réalité psychique.
Anonyme, en toute honnêteté, je me sens inquiète des messages que tu transmets au sujet de ta relation.
Dans toutes les relations amoureuses, il y a des hauts et des bas. C’est normal.
Lorsque deux personnes s’aiment, les bas sont rapidement surmontés, parfois plus longuement. C’est surmonté grâce à la force de leur amour, de la communication, de la confiance, de l’envie de travailler mutuellement sur les obstacles.
Puis il y a d’autres relations que l’on vit en noir ou blanc. Quand c’est blanc, c’est si blanc, que l’on en est aveuglé. C’est si beau, si jouissif, si euphorisant à l’opposé de quand c’est noir que l’on en essaye de profiter au point d’en oublier la réalité, d’en oublier les moments où cela ne va pas. Les bénéfices du blanc sont si grands que les moments noirs n’ont plus d’importance. Puis revient la noirceur et à l’image du blanc, tout devient catastrophique. Il n’y a aucune nuance entre les deux. On aime ou on subit.
Une relation en noir et blanc est toujours plus douloureuse que la rupture en elle-même. C’est une mort lente psychique qui s’étale sur le temps et tu le dis toi-même ensuite “j’ai l’impression que je vais mourir dans ses mains”.
Quelqu’un m’a dit il y a quelques années “On ne quitte jamais trop tôt, toujours trop tard”.
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C'est encore moi, celle qui avait des doutes sur son copain. Je vais finir par signer mes passages afin que tu ne te perdes pas trop, j'espère que ça pourrait aider.. Je reviens tous les jours ici, j'ai tellement de choses à dire et trop peu à la fois alors je me dis qu'en lisant les autres ça pourrait m'aider à certains points. J'y ai longuement réfléchis à l'origine de mes peurs, je pensais m'en être débarrassée. Du coup maintenant le doute se pointe et je sais plus où regarder -
Bonjour Anonyme,
Je m’excuse pour le retard de ma réponse, il est vrai que suite à tes messages il m’a été difficile de pointer du doigt l’origine de tes difficultés et les maux que tu essayais de transmettre.
Je vais essayer d’y répondre comme je le peux: en tout cas sache que c’est un espace libre de parole ici. Tu peux y écrire autant que tu le désires et tu peux y écrire ce que tu veux.
En premier lieu, malheureusement, il ne suffit pas de connaître l’origine de ses peurs pour s’en débarrasser. Une fois que l’on en connait l’origine, on peut le lier au quotidien: de quelle manière cela impacte ma vie aujourd’hui ? Qu’est-ce que je peux faire pour changer cela ? Comment m’y prendre ? Est-ce que j’ai peur de revivre ce que j’ai vécu ou est-ce que j’ai peur de réagir de la même manière qu’auparavant à ce que j’ai vécu ?
Rappelle-toi, personne n’est à l’abri des malheurs du monde, de la réalité de la vie. Il y a des choses que l’on ne contrôle pas. Il existe un dicton bateau qui dit si tu ne peux rien y faire, alors tu t’en fous (ou quelque chose comme ça). La seule chose que l’on peut contrôler c’est ce que l’on fait de ce qui nous arrive et donc comment on y réagit.
Winnicott disait que ce qui différencie une bonne mère d’une mauvaise mère ce n’est pas qu’elle ne fait pas d’erreurs mais c’est ce qu’elle fait de ses erreurs.
Bien qu’ici il ne s’agit pas de tes aptitudes à être mère, je trouve que c’est un bel exemple pour illustrer mes propos.
Connais-tu la série This is Us ?
Il y a une phrase qui m’a marqué au premier épisode. Je ne comprenais jamais le proverbe “If life gives you lemon, make a lemonade” puis la série m’a montré ce que cela signifiait.
Le plus important c’est de se tromper, de faire des erreurs, de prendre la vie telle qu’elle nous arrive car il y a des choses qui sont au-dessus de nous mais d’utiliser nos forces, nos ressources, notre énergie pour transformer ces évènements de vie.
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Bonjour, j’espère que tu vas bien. Moi, depuis plusieurs mois je me surprend à sauter d'humeur et d'avis du jour au lendemain voir d'une heure à l'autre... Cela me préoccupe bcp et m’empêche de savoir ce que je veux réellement autant sur le plan professionnel que personnel (étude, métier, sentiments, relations, sexualité) j'ai l'impression qu'un jour tout est blanc et l'autre absolument noir. C'est bien pire que d'être une personne dite "indécise" Saurais-tu m'aider ? Merci pour tout.
Bonjour Anonyme,
Je vais bien et je te remercie pour ces questionnements forts intéressants. En effet, la première question que je me suis posée est ton âge. Alors bien sûr, il n’y a pas d’âge pour se poser ces questions-là (et heureusement). Néanmoins, à l’adolescence (qui n’a pas d’âge de fin défini), on se pose tous ces questions là. C’est une période durant laquelle on se construit et durant laquelle notre entourage, la société a une exigence particulière: celle de prendre des choix (notamment sur le fait d’étudier ou non, si oui, quoi, pour faire quoi).
S’il y a une chose sur laquelle je souhaite insister c’est que rien n’est définitif.
Le doute, se questionner, avoir la capacité à le faire est bénéfique. C’est ce qui fera ta force. Je suis consciente qu’aujourd’hui c’est un poids pour toi. Il faut que tu transformes tes doutes et tes questionnements en quelque chose de positif. Si tu questionnes autant tes choix c’est parce que tu veux ce qu’il y a de mieux pour toi. 
On dit souvent que la vie est courte et je pense que cela influence énormément notre société d’aujourd’hui. Personnellement, je préfère penser que la vie est longue et que ce qui est important c’est de savoir que l’on peut être qui l’on veut être quand on le veut.
Quelqu’un m’a dit un jour “Quand il y a un doute, en réalité il n’y en a pas”. Je ne comprenais pas cette phrase avant de me rendre compte combien cela était vrai. Lorsqu’un doute apparaît, il cherche à nous mettre sur la bonne voie. Et dans 99% des cas, la bonne voie on la connaît déjà. On avait juste besoin de ce doute pour nous en rendre compte. Alors attention ! Je ne dis pas que c’est valable pour tous les cas de figure. Néanmoins, ça m’a beaucoup aidé à prendre des choix et à suivre mon instinct. 
En ce qui concerne la sexualité, je présume qu’il s’agit de ton orientation sexuelle. Pour moi, l’orientation sexuelle n’est pas un choix. Ce n’est pas un choix que tu dois prendre.
Il faut que tu intègres l’idée de liberté. Tu es libre anonyme de choisir ces études-là ou celles-ci, de ne pas en faire, de faire ce métier ou un autre, de coucher avec cette personne ou de ne pas coucher du tout, d’être attiré par elle, lui, eux ou personne. Peu importe les choix que tu prendras ou ne prendra pas, c’est ta vie. 
Peu importe les choix que tu prendras, n’oublie jamais que tu es libre de changer.
À l’adolescence, les sauts d’humeur sont normaux. Changer d’avis, être confus dans ses choix, ses ressentis, ses sentiments est normal aussi. C’est une question de degré, si tu estimes que cela un impact trop important sur ton quotidien, je t’invite à me ré-écrire un message afin que nous puissions échanger à ce sujet de manière plus approfondie.
Bonne journée,
E.S
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La psychologie est un domaine qui m’intéresse énormément, et cela depuis mon plus jeune âge. Puisque tu as suivi des études dans ce domaine, aurais-tu des ouvrages, des essais, des articles, des auteurs ou quoi que ce soit à me conseiller, afin de satisfaire ma curiosité du mieux possible ?
Bonjour Anonyme,
Ravie d’apprendre que la psychologie t’intéresse.
Il faut savoir qu’il existe différents domaines en psychologie (développementale, cognitive, neuropsychologie, différentielle, sociale, clinique et encore d’autres).
Personnellement, je suis psychologue clinicienne (le psychologue que tout le monde connaît).
Voici mes recommandations d’ouvrages:
- Trois essais sur la théorie sexuelle et Psychopathologie de la vie quotidienne de Sigmund Freud.
Ces livres sont essentiels lorsque l’on s’intéresse à la psychanalyse et plus particulièrement à la théorie Freudienne. En psychanalyse, il y a Freud, Lacan, Jung comme “pionniers”. Ceci dit, il est impossible de comprendre Lacan et Jung sans au préalable avoir intégré les travaux de Freud (et encore, moi-même je n’y comprend encore rien). Les III essais expliquent les “bases” de la pensée de Freud tandis que la psychopathologie de la vie quotidienne est un livre assez simple à lire qui explique bien les processus (au quotidien).
Je ne suis pas une grande adepte des livres de psychologie (sauf si un sujet m’intéresse particulièrement). Cependant, j’aime énormément lire sur le travail du psychologue, des thérapeutes, psychanalystes notamment les récits sur les patients. Ils permettent de comprendre plus facilement les processus psychiques humains mais aussi à mieux comprendre le travail que l’on fait.
- Leur patient préféré: 17 histoires extraordinaires de psychanalystes de Violaine de Montclos
- Le bourreau de l’amour et Créatures d’un jour de Irvin Yalom
Personnellement, je suis une très grande fan de la psychologie sociale mais les débouchés et le métier ne me plaisaient pas forcément. Néanmoins, j’adore l’étudier alors je recommande fortement:
- Psychologie sociale de Jacques-Philippe Leyens.
Cet ouvrage regroupe de nombreuses expériences ayant été effectuées et expliquent les différents concepts existants en psychologie sociale. Dans un autre domaine, il y aussi ce livre qui est une vraie perle:
- L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau de Oliver Sacks.
C’est un livre qui a été écrit par un neurologue et qui décrit les affections les plus étranges qu’il a pu rencontrer au cours de sa carrière.
Ah, un livre très clinique sinon que j’avais adoré:
- Les mécanismes de défense de Claude Lhote, Marie-Madeleine Jacquet et Şerban Ionescu 
Très intéressant.
Si je pense à d’autres recommandations, je ferai un post à ce sujet.
Bonne journée
E.S
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Je me persuade qu'il ne m'aime pas, qu'il me trompe et toutes ces choses là.. Plus ces pensées sont présentes plus elles empiètent sur mes sentiments et ma façon de réagir vis à vis de lui. Alors, j'ai l'impression de tout détruire au final. Qu'au fil du temps, si ces choses sont fausses, deviendront vraies. Que me conseilles-tu de faire?
Bonjour Anonyme,
On dit souvent en effet que “le mal attire le mal” et tu décris très bien ce mécanisme. Tes peurs, tes angoisses altèrent ta manière de voir la réalité et donc ton comportement vis-à-vis de ton partenaire. Lui, ne savant pas quelle attitude adapter, réagit en conséquence: il répond de manière inadéquate MAIS allant dans le sens de tes pensées.
Une expérience avait été menée, on accusait des gens d’avoir tué quelqu’un et avec quelques techniques, on finissait par leur faire avouer un crime qu’ils n’avaient pas commis ! Certes, cette expérience démontrait l’existence de faux souvenirs mais ce que je sous-entend par cet exemple, c’est que si on vous traite comme un coupable, démuni, vous allez vous comporter comme un coupable.
Néanmoins, ce qui m’intrigue, c’est l’origine de tes peurs. Souvent, on les a en couple, par manque de confiance en soi: on pense que l’amour que l’on reçoit n’est pas mérité. Si tu penses ne pas le mériter, tu vas chercher la petite bête. Tu penses que c’est trop beau pour être vrai alors tu vas te centrer sur tous les signaux (internes donc tes pensées, angoisses ainsi de suite et externes venant de lui) qui te prouvent que tu as raison. Tes pensées négatives vont altérer ta manière de voir la réalité.
Il est important de différencier un pressentiment, l’instinct comme on dit de l’appréhension. Si ton partenaire ne t’a jamais donné de raisons de douter, pourquoi doutes-tu ? 
Ce qui est primordial, c’est la communication dans un couple. Ton partenaire est le SEUL à détenir la vérité (s’il t’aime, s’il est fidèle). Peut-être qu’il ignore profondément tes inquiétudes et face à ton comportement anxieux, il réagit de manière inadéquate, ce qui va accentuer tes angoisses. La boucle infinie. Mon conseil, en premier lieu, c’est de ne pas rester seule avec ces idées dans la tête. Expliquer avec ses mots, partager ses sentiments, les exprimer.
Si ton partenaire les entend, les comprend mieux, il saura adapter son comportement vis-à-vis de toi. Exprime lui les instants qui t’ont fait douter, demande lui des explications sur les zones d’ombre qui ont pu causer ces angoisses.
Ce n’est pas tes angoisses qui vont détruire ta relation. Elles vont te détruire toi, en premier lieu. Ce qui détruit une relation, en règle générale, c’est l’absence de mots. C’est faire chambre à part avec ses doutes, ses angoisses, ses peurs. C’est l’absence de partage, de communication, d’écoute. L’autre ne comprend pas, l’autre ne dit rien, parfois les deux ne comprennent rien et ne se disent rien alors naissent des comportements inadéquats, qui n’arrangent en rien la situation.
Il est important que tu te demandes d’où proviennent ces angoisses: est-ce à cause de tes histoires amoureuses passées ? Est-ce que tu manques de confiance en toi ? Est-ce que tu ne sens pas digne d’être aimé(e) ? Est-ce que tu transposes tes propres doutes sur ton partenaire ?
La dernière question peut peut-être te surprendre. Parfois, on doute de sa propre capacité à aimer, à être fidèle. Ces pensées sont impensables pour nous alors on les projette sur son/sa partenaire. Il est plus facile pour l’inconscient d’accuser l’autre plutôt que de se poser ces questions-là.
Avoir confiance en soi, accepter le bonheur, c’est le travail de tout une vie. Parfois, il est important de lâcher prise.
Ceci dit, j’insiste sur le fait que ces conseils vont dans le sens où ton partenaire ne t’a jamais donné de raisons réelles de douter. Réelles au sens de la réalité objective. Si tu as pu douter car il y a certaines situations qui ne t’ont pas mis à l’aise, il est important d’en parler.
En espérant t’avoir aidé,
J’attends de tes nouvelles !
E.S
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À toi qui es plutôt bien placé, j'ai toujours cette appréhension d'aller voir quelqu'un pour essayer d'avancer malgré mes blessures du passé, comment trouver la bonne personne a qui se livrer, comment réussir à parler et à avancer ?
Bonjour Anonyme, je te remercie pour ta question.
Dans mon entourage, j’entends souvent de l’appréhension à aller consulter. Tout d’abord parce qu’il y a encore de nombreux clichés qui sont véhiculés autour des psychologues, des psychiatres et des thérapeutes mais aussi parce qu’avec le temps, il y a de plus en plus de thérapies existantes, d’outils et de spécialités.
Tout d’abord, pour faire simple, il est important de distinguer un psychologue d’un psychiatre. Un psychiatre est un médecin: les consultations peuvent être remboursées par la sécurité sociale. Tandis qu’un psychologue n’est pas un médecin. Certaines mutuelles permettent le remboursement des séances chez le psychologue. La sécurité sociale, non (malheureusement).
On peut penser que l’on travaille de la même manière mais ce n’est pas le cas. Nos professions sont complémentaires. Certaines personnes consultent un psychiatre ET un psychologue. À la différence d’un psychiatre (sauf exceptions que je détaillerai), c’est avec un psychologue que l’on effectue UNE THÉRAPIE.
Alors voilà, c’est ici que tout se complique: psychanalyse, thérapie cognitivo-comportementale, EMDR, ICV, hypnose... Et j’en passe.
Personnellement, je suis formée à la thérapie d’orientation psychanalytique, ce qui signifie que je m’appuie sur le courant théorique de la psychanalyse dans mon travail. C’est une thérapie qui s’appuie sur la parole, se délivrer de ses maux par les mots. C’est l’idée commune qui existe des thérapies. Ceci dit, il est important de ne pas penser que le psychologue est forcément silencieux. Non, un psychologue soutient la parole, la guide, t’accompagne.
On peut être psychologue ET psychanalyste (avec une formation complémentaire). On peut être psychiatre ET psychanalyste. Tout comme on peut être UNIQUEMENT psychanalyste. Personnellement, par exemple, je m’appuie sur la psychanalyse sans pour autant être psychanalyste. Je précise cela car entamer une psychanalyse peut être difficile pour certains. Les psychanalystes sont plus en retrait, les séances peuvent avoir lieu plusieurs fois par semaine, sur un divan et durant de nombreuses années. Ceci dit, je pense qu’il faut l’essayer au moins une fois dans sa vie.
Il existe aussi des thérapies cognitivo-comportementales. Pour l’anecdote, la psychanalyse (le courant théorique de manière générale) est en guerre avec cet outil. À l’Université, entre les étudiants, cela se ressent. Il y a ceux qui choisissent la nouvelle voie (les TCC) et ceux qui restent vintage (comme moi). La TCC est une thérapie courte. Elle est critiquée car on vit dans une société qui promouvoit le “fast-hapiness”. Il faut être heureux et vite. Ce qui est reproché c’est qu’on supprime le symptôme mais pas l’origine du symptôme. En psychanalyse, un symptôme a un but, une raison d’être là. Si on le supprime, il se déplace. Néanmoins, j’ai toujours refusé de participer à cette guerre. Je suis en partie d’accord avec les reproches car j’estime que les TCC ne sont pas ADAPTÉS pour tout le monde (de part de ces arguments) mais tout comme j’estime que la psychanalyse n’est pas adaptée pour tout le monde non plus. Par exemple, les TCC sont efficaces (à court-terme ou à long-terme, cela dépend de chacun) pour les phobies, les TOC. Elles exposent la personne à ses symptômes pour l’accommoder. Par exemple, si tu as peur des araignées, au fur et à mesure des séances on va t’y exposer avant que tu t’y habitues et que tu supprimes ta peur. Alors qu’en psychanalyse, on va plutôt chercher pourquoi tu en autant peur des araignées, s’il est vraiment question d’araignée, ce que cela symbolise au fond (je caricature légèrement pour que tu comprennes). Personnellement, j’ai moi-même essayé la TCC et ça s’est bien passé. Néanmoins, avec le temps j’ai eu besoin de poursuivre une thérapie d’orientation psychanalytique. Cela me regarde mais parce que je la trouve plus adapté pour mon cas. Pour résumé, une professeur nous avait dit que les TCC se basent sur l’idée que “pour changer ta façon de penser, il faut changer ta manière de te comporter”. J’aime beaucoup cette idée ceci-dit !
Ensuite, l’EMDR est une technique qui fonctionne pour les traumatismes. Il en est de même avec l’ICV (je te laisserai googler). Ce sont pour le coup, ce que moi j’appelle des outils plutôt que des thérapies (comme l’hypnose).
Puis, les tarifs. Selon les endroits, certains psychologues coûtent chers (50 euros la séance minimum). C’est un budget CERTES mais crois-moi que c’est un INVESTISSEMENT. Rapidement, sans que tu ne t’en rendes compte, tu ne le compteras pas comme une dépense laborieuse mais au contraire, comme un investissement que tu fais chaque mois. Un investissement de toi. Je précise qu’il y a des thérapeutes qui pratiquent des prix plus bas pour les étudiants, chômeurs etc. Il faut juste les chercher. Il existe également les CMP (sectorisés), BAPU (pour les étudiants). Ce sont des centres GRATUITS mais malheureusement les délais sont souvent très longs, on ne choisit pas son thérapeute, ni sa façon de travailler et le suivi n’est pas assuré à long-terme. Souvent les psychologues changent rapidement en CMP, une thérapie qui débute peut vite se terminer. Ce n’est pas forcément synonyme de stabilité (mais ce n’est pas général).
Sinon, j’en profite mais je suis bénévole à l’association Di Paradise. C’est une association qui permet aux jeunes entre 18 et 25 ans de bénéficier d’un suivi gratuit sur 8 séances avec un psychologue (principalement par téléphone).
Sinon, pour répondre de façon moins générale à ta question: quand tu sauras que c’est le bon moment, ce sera le bon moment. Je me réfère à mon expérience personnelle. Souvent, j’ai consulté à des moments où je “saturais” de moi-même. J’avais atteint mon seuil de tolérance. Un psychologue est là pour t’accompagner, t’aider (c’est grossier, on n’aime pas ce terme mais c’est le cas). Il est là pour aller à ton rythme. Aller en thérapie ce n’est pas uniquement s’asseoir et déverser tous ses traumatismes, parler de soi en abondance. Le psychologue est là pour accueillir ce que tu as à donner de toi-même (même si c’est le silence pendant un moment). Il n’y a pas un protocole à suivre.
Je dis cela car une patiente m’a déjà demandé “Vous voulez que je parle de ça peut-être ? Ou de ça ?”. Ce n’est pas le psychologue qui porte la demande. C’est un espace qui est accordé AU PATIENT. Ce que l’on vous offre en retour, c’est l’écoute, une guidance. Si tu as envie de parler de tes chaussures pendant 30 minutes, libre à toi 😉 Je plaisante car tu es libre en thérapie. Si tu as besoin de parler de ça ou de ça, c’est toi qui juge.
Je vais clôturer en disant quelque chose qui m’a marqué durant mes études car je sais qu’on peut se perdre dans toutes ces informations.
“Ce qui fait qu’une thérapie fonctionne, ce n’est pas l’outil utilisé mais la relation entre le thérapeute et le patient”.
Je te conseille d’essayer, si avec une personne cela ne va pas, tu le sentiras tout de suite. Tu es libre d’essayer plusieurs thérapeutes avant de tomber sur la bonne. Tu trouveras chaussure à ton pieds.
En espérant t’avoir aidé,
N’hésite pas si tu as besoin de plus d’informations.
E.S
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