Tumgik
laviedunautre-blog · 7 years
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Il voulait une dernière fois, 
sentir sa nuque duvetée
Et toucher du bout des doigts,
ses cupides envies de lasciveté
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laviedunautre-blog · 7 years
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Entre les gens, ce n'est pas du langage, c'est du talk-show, du dialogue personnel
Jean-Luc Godard
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laviedunautre-blog · 7 years
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laviedunautre-blog · 7 years
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Du bout de ses doigts, il dessinait sur la nuque de sa bien-aimée une forme abstraite qu’il ne saurait reproduire au crayon à papier sur une feuille blanche. Il s’amusait à écarter, à l’aide de ses ongles mal coupés, le doux duvet couleur châtain tapissant sa colonne vertébrale, de manière à ce qu’ils forment une espèce de long sapin de poils. Il chérissait ces poils, tellement qu’il aurait aimé les caresser un par un et leur décrire toute la quiétude qu’ils lui provoquaient au toucher. Elle faisait un effort pour ne pas gâcher ce moment de bonheur enfantine qu’il s’évertuait à faire durer. En temps normal, elle n’aurait cessé de gesticuler, car la moindre présence furtive de quelconque corps extérieur sur son épiderme la chatouillait inlassablement. Elle parvint, non sans douleur, à concentrer toute l’hilarité de cette sensation dans un léger sourire sur le bout droit de ses lèvres. Il savait pleinement qu’elle ne dormait pas, bien qu’elle fut restée muette et immobile plusieurs minutes durant, et qu’elle pouvait à n’importe quel moment exploser de rire et l’interrompre dans son entreprise tactile. Cette idée même lui semblait si belle et gratifiante qu’elle l’excitait sauvagement. Elle était tout aussi consciente qu’il était prêt à lui sauter dessus et la noyer de baisers. Cet échange d’auto-frustrations leur semblait juste, et au fil des minutes, plaisant, voire même exquis. Une lumière s’échappa par le plus bas des orifices des volets de la chambre, annonçant le lever du soleil. Un faisceau jaunâtre viola l’obscurité de la pièce, et une toux rauque transperça le silence de l’aurore. Ils pensèrent alors à la soirée qui venait de s’achever.
Quelques heures plus tôt, il rôdait encore dans les rues désolées de la ville. Sur un coup de tête, il s’engouffra dans une salle de cinéma où l’on projetait un film dont il ignorait la sortie. L’affiche disait qu’un débat avec l’équipe du film suivrait la projection. « Voilà qui devrait occuper ma soirée », s’est-il dit en son for intérieur. Il prit place au milieu de la salle, et attendit le début du film. Le synopsis lisait : « Le héros prend un train de nuit, s’attendant à un long trajet ennuyeux. Sa soirée prend un tout d’autre détour, pour le moins inattendu ». C’était probablement le synopsis le plus bâclé qu’il avait lu depuis des années. Le film s’ouvrait sur un homme qui rangeait sa valise sur l’étagère du compartiment, avant d’avaler un comprimé. Bien que totalement anodin, il apprécia l’esthétique de ce plan, filmé à la caméra portée sur l’épaule. Le film s’avéra être un huis-clos dans le compartiment de train, riche en dialogues entre les personnages. Au fil des discussions, le héro remettait en question ses idées qu’il pensait intangibles, du fait de leur rationalité indiscutable. Le film se terminait sur une scène assez déroutante : les personnages parlaient tous en même temps, et leurs paroles étaient indissociables. Sur une musique free-jazz déjantée, une espèce de lumière blanche les aspira tous subitement. La scène ne semblait pas étonner le héros qui fut épargné. Le plus tranquillement du monde, il posa son front sur la vitre et regardait passer à toute vitesse les paysages de campagne.
Il hésita longuement à assister au débat qui devait suivre la projection du film. Il fut coupé dans son hésitation lorsqu’il entendit une voix familière remercier l’audience au micro. Son ouïe le trompait-elle ? La voix annonçait à présent le début du débat et invitait le public à poser ses questions à l’équipe du film. Non, il était bien lucide. Il ne pouvait pas se rater, c’était bien elle. Paradoxalement, maintenant qu’il entendait de ses propres oreilles cette voix qu’il avait imaginée pendant de longs mois durant, il en était presque effrayé et un réflexe de survie animal le poussait presque vers la porte de sortie. « Advienne que pourra », se dit-il en reprenant enfin ses esprits. A chaque fois que l’on prenait la parole, il en était dérangé et espérait que l’on ait bientôt fini pour qu’elle reprenne le micro. Ses paroles lui faisaient l’effet d’une douche froide en pleine canicule d’août.
Au sortir du débat, il se positionna à distance moyenne de la salle, dans un angle mort de façon à cacher sa présence à quiconque en sortirait. Lorsqu’elle fit son apparition, il la suivit du regard jusqu’à ce que sa silhouette se réduise à un point dans l’horizon. A ce moment, il se mit en marche nerveusement et la poursuivit. Elle s’engouffra dans une ruelle, puis une autre, et enfin elle entra dans un petit bistrot chic. Il était déjà debout devant elle lorsqu’elle finit de poser sa veste sur le dossier de sa chaise. Muets, leur silence semblait envelopper le vacarme de l’endroit. Sans y être invité, il s’installa et demanda à boire et à manger. « Je m’attendais à ce que tu fasses partie de l’équipe du film, je m’apprêtais à le descendre », se moqua-t-il. Ce à quoi elle répondit mécaniquement : « toujours aussi con ».
Deux heures plus tard, sa bouche enlaçait la sienne, et ils jouaient à qui relâcherait l’autre le premier. Naturellement, il avait perdu au jeu qu’il avait lui-même initié. Mais il ne l’avait relâchée que pour mieux l’embrasser. Sa langue se promenait sur ses seins parfaits, et ses dents s’agrippaient à ses tétons durcis par le désir. Elle avait chargé ses ongles de faire le procès de ses erreurs cumulées. Il ne montra aucun signe de protestation, et demandait à ce que son châtiment soit aggravé. Son érection s’était confortablement installée au fond de son entrejambe, et ses gémissements rythmaient leurs ébats qui se poursuivirent jusqu’à des heures avancées de la nuit.
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laviedunautre-blog · 7 years
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laviedunautre-blog · 7 years
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Il pensait à son talent, son charme, ses idées. Il voulait la caresser tous les soirs de l’année. Il regrettait ne pas être un amant riche et beau, Et rêvait de la voir sourire à la une des journaux.
Lui
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laviedunautre-blog · 7 years
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Ses dents - du moins ce qu’il en restait - claquaient et faisaient résonner un angoisse qui s’était installée depuis plusieurs jours déjà. Il marchait à pas hésitants sur le grand boulevard, en tirant à grosses bouffées sur sa cigarette dont il n’avait pas oublié d’ôter le filtre. Il avait appris, lors des derniers jours, à apprécier la douleur jugulaire provoquée par le tabac sans filtre. Incapable de s’automutiler, il avait choisi de faire durer le mal en souffrant de l’intérieur, espérant que les résultats se manifesteraient un jour à l’extérieur. Il avançait vers la lagune, qui se profilait au loin, d’un bleu calme, compatissant. Sa main gauche tremblotante tenait tant bien que mal sa cigarette. Sa main droite était enfouie dans sa poche, pour cacher le sang qui coulait de son pouce sur lequel une plaie s’était ouverte à force d’en écorcher la peau à l’aide de l’ongle de son majeur. Un soleil moqueur tapait de toutes ses forces sur son crâne. Il enjamba la balustrade en fer et se laissa jeter dans la lagune. L’eau froide fut accueillante, et bientôt elle pénétra ses oreilles, ses narines et sa bouche. Les yeux grands ouverts, il vit pour la dernière fois le soleil, qui avait subitement  pris une teinte verdâtre sous l’eau, ce qui lui ôta son aspect ricaneur. Il se laissa glisser lentement, observant les poissons s’éloigner par petits bancs. « Eux non plus ne veulent pas de moi », pensa-t-il, puis il ferma les yeux. Lorsqu’il les rouvrit, la mer s’était animée d’une légère houle. Il était accoudé à la balustrade, et se rendit compte qu’un amas de cendre s’était déposé sur le revers de sa main. Un minuscule bateau de pêche traversait lentement son champ de vision. Tout plaquer et mener une vie de marin alcoolique dans une ville paumée, où il demeurerait à jamais « l’étranger » ? L’idée lui sembla quelque peu séduisante, quoique profondément farfelue, car il n’aimait pas l’alcool, ni le poisson, ni se démarquer aussi ouvertement de la masse. Il marcha le long de lagune, dos au soleil, dont il ne supportait plus le ricanement sordide de ses rayons. Il s’arr��ta à hauteur d’un groupe de gamins qui avaient improvisé une partie de ballon sur le bitume glissant de la promenade. Leurs moqueries innocentes avaient esquissé un sourire sur son visage osseux et incolore. Il distingua rapidement l’équipe perdante et se mit à la supporter intérieurement. Il attrapa le ballon qui se dirigeait furieusement vers la lagune. Fidèle à l’éternel maladroit qu’il était, il fit tomber son téléphone portable de la poche de son manteau en tapant dans le ballon, qu’il avait, au passage, éloigné du groupe de gamin. Il s’excusa honteusement et s’accroupit pour ramasser son engin. Il en profita pour resserrer ses lacets, et finit par en en déchirer un. Cette poisse – il appelait ainsi sa maladresse qu’il ne parvenait plus à assumer, tant elle avait investi chaque pan de son quotidien -  ne le surprenait plus. Il remonta le grand boulevard et s’attabla au café le plus odieux de l’avenue, aux chaises en polystyrène témoignaient de la tristesse de l’endroit. « Un thé à la menthe », demanda-t-il au maître de l’établissement en pointant du doigt le verre que sirotait son voisin de table. L’homme, un sexagénaire trapu et boiteux, doublement voire triplement myope, hocha nerveusement de la tête en guise de réponse. Il profita de cette rencontre pour lui demander où est-ce qu’il pouvait s’acheter des lacets. S’apercevant qu’il n’eut pas de suite à sa question, il réitéra sa demande. Un léger vent d’embarras traversa ses tempes au bout de la deuxième répétition. « Il est sourd et muet », lui hurla presque son voisin de table, qui lui fit découvrir une dentition plus atypique que la sienne. Oubliant de s’excuser, il sorti de la poche de son pantalon son lacet déchiré et mima un « où ? » de sa main ? Le vieillard fit entendre un rire hoqueteux, qui exacerba encore plus son embarras. Il l’agrippa presque agressivement par le manche de son manteau et le guida vers le coin de la rue d’où il lui pointa du doigt une enseigne qui semblait être celle d’un tailleur. Il remercia le vieillard d’un pouce levé et se dirigea vers l’échoppe. « Vendez-vous par hasard des lacets ? », demanda-t-il d’un ton plaisantin au tailleur. « Non, mais je pourrais vous vendre une michnaqa (guillotine) si ça peut vous être utile », rétorqua l’artisan. Ce à quoi il répondit, pensant au mot ce qu’il insinuait : « j’en ai vraiment besoin, mais d’abord je cherche des lacets blancs ». Il prit congé du tailleur, espérant que lui aussi pensait au mot ce qu’il disait. Il reprit place sur la terrasse du café. Des visages usés par la routine et le désespoir erraient sur l’avenue, tels des condamnés à mort, conscients du destin qui les attend, attendant patiemment leur tour dans la cour du purgatoire. Puis il pensa à elle. Une avalanche de souvenirs s’abattait brusquement sur son esprit. Il pensa à son regard irrésistible qui l’enveloppait lorsqu’elle prenait un ton mi-accusateur, mi-coquin. Il pensa à son engagement infaillible qu’elle lui portait. Il se souvint de ses mains essuyant les larmes qui coulaient sur ses joues quand un quelconque malheur lui arrivait. Il se souvint de son souffle reposant qui chatouillant l’épiderme de son cou lorsqu’elle lui faisait part de ses rêves, de ses ambitions, et, rarement, de ses craintes. Il ne pouvait s’empêcher de penser à cette nuit d’octobre, lors de laquelle ils s’étaient retrouvés dans une gare dangereuse et insalubre à chercher un moyen de rentrer chez eux. Un instant qui restera à jamais le paroxysme d’un amour tumultueux, pourtant d’une intensité incommensurable. Il pensait aux multiples moments de silence qui régnaient sur leurs rencontres. Autant lui chérissait ces moments, autant les détestait-elle. Pourtant, elle aimait écouter chanter celui qui se plaisait à dire que « le véritable amour, c’est quand le silence n’est plus gênant ».
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