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La pollution numérique : mythe ou réalité?
Lorsqu’on parle d’enjeux environnementaux, le premier réflexe de plusieurs est de mettre la faute sur l’industrie minière, la surconsommation ou encore le textile. Pourtant, l’industrie numérique a elle aussi un impact considérable sur la santé de notre planète. Dans notre société hyperconnectée, où téléviseurs, téléphones intelligents et ordinateurs, pour n’en nommer que quelques-uns, font partie intégrante de notre quotidien, serions-nous vraiment capables de nous en départir ? Si cette perspective semble peu réaliste, une prise de conscience des conséquences de nos usages d’appareils numériques est néanmoins essentielle pour réduire notre empreinte écologique.

Mais qu’est-ce que la pollution numérique ? Il s’agit d’un terme qui « désigne toutes les formes de pollution engendrées par le secteur informatique : émissions de gaz à effet de serre, contamination chimique, érosion de la biodiversité, production de déchets électroniques » (GreenPeace, 2024). Elle survient tout au long du cycle de vie des appareils numériques, de leur fabrication à leur usage, en passant par le stockage des données.
Une pollution bien ancrée dans nos habitudes
Notre utilisation quotidienne des appareils électroniques et de l’Internet a un impact significatif sur l’environnement. La pollution numérique comprend deux aspects : la production d’appareils électroniques et le fonctionnement du réseau Internet.
La production d’appareils électroniques nécessite des matériaux rares et coûteux à extraire, ce qui entraîne une pollution environnementale. Plus un appareil est grand et complexe, plus il a d’impact sur l’environnement. Cela inclut les combustibles fossiles, l’eau et les ressources, qu’elles soient naturelles ou humaines. Par exemple, produire un ordinateur nécessite 2,5 tonnes de matières premières et génère 350 kg de CO₂. Cela s’applique à tous vos appareils électroniques ! L’exploitation minière peut avoir des conséquences graves, comme en République démocratique du Congo, où elle finance la guerre civile, ou au Brésil, où elle pollue les rivières des Waimiri-Atroari. En Chine, l’exploitation minière engendre des rejets toxiques dans l’air, l’eau et les sols.
La production et l’utilisation quotidienne de matériel électronique ont un impact environnemental important, tout comme le stockage de données en ligne et les activités sur Internet. Les centres de données, qui hébergent ces données, fonctionnent souvent avec des énergies fossiles très consommatrices d’énergie. Regarder une seule vidéo TikTok peut augmenter les émissions de gaz à effet de serre. La lecture continue de vidéos sur le web, représentant 60 % du trafic, est responsable de 1 % des émissions mondiales.
Des solutions innovantes et accessibles
Face à ces défis, des solutions existent. Hydro-Québec se distingue en utilisant l’énergie renouvelable de ses barrages pour alimenter ses centres de données. Le Québec est ainsi un leader dans la transition numérique verte. En 2019, la province a d’ailleurs été nommée « Data Center Location of the Year » par les Datacloud Global Awards.
Pour le commun des mortels, le parcours ludique de 30 jours d’Ecoist Club sensibilise aux répercussions numériques. Il encourage des comportements respectueux de l’environnement et permet de mesurer son empreinte carbone. Certes, c’est simulateur en ligne qui génère lui aussi des gaz à effet de serre, mais il permet tout de même de prendre conscience de nos habitudes néfastes pour l’environnement.
Trucs et astuces pour réduire notre empreinte au quotidien
Il est aussi possible de diminuer notre pollution numérique grâce à de simples ajustements dans nos habitudes :
Préférer la messagerie instantanée aux courriels, qui consomment davantage d’énergie pour leur transmission et leur stockage.
Réduire la résolution des vidéos, ou les visionner sur un ordinateur plutôt que sur une télévision, qui est plus énergivore.
Utiliser le Wi-Fi ou une connexion filaire, moins gourmand en énergie que le réseau cellulaire.
Taper directement le nom des sites dans la barre d’adresse ou utiliser les favoris, afin de limiter le nombre de recherches sur les moteurs, qui émettent jusqu’à quatre fois plus de GES qu’un accès direct.
Limiter le stockage sur le cloud, en conservant uniquement les fichiers nécessaires sur des disques locaux ou externes.
Prolonger la durée de vie de nos appareils en les réparant plutôt qu’en les remplaçant, ou en optant pour des appareils de seconde main.

Changer nos habitudes
Pour plusieurs, la dépendance à la technologie est perçue comme un mal pour un bien. Dans un monde où les montres intelligentes, tablettes et autres gadgets sont omniprésents, se passer de cette hyperconnectivité semble difficile, voire impossible. Pourtant, mieux utiliser ces technologies ne signifie pas renoncer à leur confort, mais plutôt en faire un usage plus éclairé.
Avec des actions collectives et individuelles, nous pouvons transformer nos habitudes pour réduire notre empreinte écologique numérique. Chaque geste, aussi petit soit-il, contribue à protéger notre environnement. Dans une société où l’innovation technologique progresse à une vitesse fulgurante, il est temps d’adopter une approche tout aussi rapide pour minimiser son impact environnemental.
Bibliographie
Pollution numérique : Comment la réduire ? (s. d.). Greenpeace France. Consulté le 26 novembre 2024 à l’adresse https://www.greenpeace.fr/la-pollution-numerique/
Diminuer la pollution numérique, c’est possible. (s. d.). Hydro-Québec. Consulté le 26 novembre 2024 à l’adresse https://www.hydroquebec.com/a/decarboner.html
J.-F. C. (2020, janvier 7). Vérification faite : Le streaming, aussi polluant que tous les avions du monde? Le Soleil. Consulté le 26 novembre 2024 à l’adresse https://www.lesoleil.com/2020/01/08/verification-faite-le-streaming-aussi-polluant-que-tous-les-avions-du-monde-7acb2bf064ed0ba0d6b6bdb6b9e3f13d/
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