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Le Bal des Ours
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Inspirés, expirés, indéfiniment inachevés, l'expression sincère et emphatique de votre serviteur : Antoine PESTEL-ROPARS
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lebaldesours · 3 years ago
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Les petites mains
Les couloirs désertés se font l’écho du frottement Des souliers-chaussons qui s’évanouissant Cirent le linoleum.
Les latrines et leur parfum désodorisant, Le papier qui roule, les selles dont le relent Ne chatouille de septum.
La desserte jonchée des restes de l’ordinaire Dont docteurs et consorts font pitance, leurs confrères Occupés de vade-mecum.
Qui donques sont ces gens qui d’un revers de chiffon Détergent l’hôpital, insaisissables, et qu’on Radie pourtant de l’album.
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lebaldesours · 4 years ago
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Danse avec les Choux
Je crains pour mon vieux pommier Que la coquette zeuzère Ne lui croque son aubier, Ne le corrompe à la moelle!
Tantôt j’en fais un vélo, Me culbute la cafetière! Empogne la grelinette, Ameublit le potager!
C’est non plus seulement mon arbre Dont on fait des asticots! Mes choux, mes rutabagas Passent de vie à trépas!
C’est la Folie, fébrile araignée, Qui tisse ma coloquinte Des extravagants motifs Dont elle râcle son violon!
Loin de faire le poireau, Je me roulotte les manches, Galope, traînant des hanches, Défolie les artichauts!
Dément, je sucre les fraises! Mortes les blettes! Mort le lupin! La ciboulette, le romarin : Prophylactiques aromates!
Une fois le deuil semé, Le blob a trouvé logis Dans ce pommier qui maintenant gît En le jardin que j’ai ravagé!
Je me réveille haletant, Le tertre pleurant la rosée Que mes songes ont déposée, Prends place sur mon séant!
Les rideaux équarquillés, Je bigle par la croisée L’astre solaire, déjà haut, Présidant à mon terreau!
Je prends la botte, me dérobe, Dégringole l’escandrin, Me fends d’un sourire contraint. C’est à mettre sous un globe!
Sans qu’aucun tout à fait ne calanche - Le lumignon bluette et la tête s’épanche - Quarante cierges plantent la tourte Qui porte, muscade, sa datte!
Le haut bout de la tablée M’ayant été désigné, Je m’y fonde docilement Et reçois le compliment
Que dégoise, fervide, L’homme de la maison! Prête une oreille impavide À sa fabuleuse oraison!
Si d’aucuns sculptent la phrase Dépeignent avec emphase Des illécébrances inouïes, Qu’ils sont biens de leur pays!
Moi, cocagne! mon art est celui de la taille! J’émonde soigneusement De ma loyale cisaille Les boutons et les sarments!
Satisfait, non point content, Je bine, je sarcle et j’échenille! Coule, ce faisant, des jours charmants Au secret de galantes charmilles!
Je vais par bois et par forêts À ce champêtre bonheur! Faisant ces modestes couplets À la gloire des horticulteurs!
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lebaldesours · 5 years ago
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Balade dans la Vallée du Moulin de la Mer ( en cours? )
Reléguant, ravi d’émoi, Le bitume aux âmes grises Je pénètre dans les bois Mes paupières tôt éprises
De ces aigrettes d’automne Dégringolant des chênes voisins Dansotant à l’heure d’anémone Leur or a des reflets bruns.
Foulés au pied, ces carmins ruisseaux Froissés par quelque vilain soulier Font la grimace à ce chemineau Rompu à battre le dur pavé.
Puis passé par-dessus le moulin, Mon œil s’étendant sur des plages nouvelles, Muet, m’inhume en le liquoreux embrun Et les yeux clos, fais le carrousel.
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lebaldesours · 5 years ago
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La Différence 2020
Même si volontiers j’essuie les outrages Dont m’abreuvent ceux que la jalousie confond, Je me fais bouclier d’un postiche courage, Pris pour eux en pitié quand sonne le pardon.
Les foules blasphémantes abjurent l’évangile Que priment nos vertus contre nos manquements, Déchargent, furieux, leurs rates et leur bile Sur qui a le tort de leur être différent.
Embrouillés, déroutants, nous sommes une énigme Dont tient la clef qui onc s’en est laissé accroire, Bascule en le miroir et toise curieux Mon visage piteux, embrasse son mystère.
Que se taisent enfin ces cuistres borborygmes, Il faut fondre la cloche, se donner du mouvoir, Laissons ces tristes princes du monde à leurs jeux, Contre nos compagnons nous n’avons nulle guerre.
De vous à moi il n’est autrement singulier Lequel désir de plaire, d’épouser la querelle - Ou bien de la vider, toujours de gré à gré - Dont s’épinglent ceux qui soupirent pour le pluriel.
L’idiosyncrasie dont nous sommes affligés Préserve de l’enfer, professant le Portique, Je dont la nuque accueille la hache du bourreau Avec la compassion qu’il garde pour autrui.
Cependant qu’à l’instar d’un soleil de minuit Rayonne en lui l’amour qu’il érige en credo, Son semblable, ébranlé, incessamment abdique, L’exilant du rivage noir et du vert Léthé.
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lebaldesours · 5 years ago
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De l'abondance du coeur parle la bouche volontiers
Je me brûle à la flamme du satin de sa peau Promène à ses confins de fébriles dactyles Offre une libation toute de lait, de miel, Caresse ses oreilles d’une spondée, mes mots
Ont touché jusqu’au ciel; sous de menus délais
Ravis de ses épaules le manteau que je garde Jaloux de cette nuque dont je fais chère lie, Quand dans un soupir se terme la renverdie Me fait l’écrin de ce bijou qui, dans son lustre,
M’éblouit tant il darde; s’éclipse la poivrée.
L’aube à peine pointée, estompant de ses feux Le délicat phosphore des étoiles, menace De dévoiler au monde quelle fût notre audace
Point n’en fera son preu; tôt me pique d’honneur,
M'abouche à mon aimée, la prie de renvoyer La nôtre oaristys et lui fait clair le cœur, Assurant de ce qu’aux chandelières lueurs
Serons fort empressés, qu’entrerons en bonheur.
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lebaldesours · 5 years ago
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Atomicrops [ by Bird Bath Games & Raw Fury ]
Crops! crops! Atomicrops! Radioactive rainfall drops From the neon clouds in the sky! Pests flock whether they hop or fly
Taking the field in a fury! From prickly pears to black-eyed peas, Jollyflowers and zoukinis, The harvest’s but making merry!
Loosen the soil and sow the seeds, Spray equally buddy and foe, Lollygag not lest thou thus reap Meager a yield, weed high and low!
Once all’s sprouted, come out the fray, Veg out, nay, steel yourself, make haste! Ere long thou shall once more make hay Whilst ensuring no waste is laid.
See the season through’s no mere feat, Lollo Lalo shall play a song Praising thy deeds, and back at it : Stem the tide and whack-a-mole on!
If thou stumble upon a rose Present it to the one thou woo Once thy spouse they shall wage war too Together you hose… Look! A cat!
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lebaldesours · 5 years ago
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La Madeleine
J’ai ce dimanche encor à la boulangerie, Non sans bicler aucun kougelhopf en gourmand, les cloches sonnant les douze coups de midi, accusé réception d’un sourire friand de ce pain au maïs dont toute la semaine sans craindre que ses mies ne me causent une pleur, je fais chaque matin bombance du pollen. D’une ardente vigueur, au printemps a éclos ce que de ses rigueurs l’hiver a jadis clos, Laissant derrière lui une nature en fleurs.
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lebaldesours · 5 years ago
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Ça s’bouscule à l’orillon
Défroques de réclames, bêtifiantes resucées! Bagatelles de la porte et cornets à surprises. Maquignonnages de printemps, ristournes de fin d’année! Ces regrattiers camelotent leur chalandise.
Et c’est à grand renfort de ces superlatifs Dont usent, parfois à tort et souvent à travers, Ceux qui croquent de leurs fallacieux poncifs, Trompent l’oisif et le travailleur de concert,
Qu’on assomme des pauvres qui tendent l’autre main. Plus de profits et moins d’honneur prêtent encore, Quand ils promettent plus de beurre que de pain,
Ces brailleurs qui font plus de bruit que de besogne. Si j’ai le verbe haut, croyez que je le déplore, Mais ne me faites le tort de m’appeler charogne!
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lebaldesours · 5 years ago
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33 ans et Covid-19
Le Christ lors la crucifixion Mené au dernier supplice Souffre mort, souffre passion.
De même que les années Menant à son sacrifice Trente-trois, formant ramée,
Prédominant, deçà delà, Ces trompettes de langes Résonnant en contrebas,
Sont les pierres qui vertèbrent Ce temple de chair et d’os Aux mille et un illécèbres!
C’est sans faste que j’égrène Mon chapelet, tirant cosse Durant cette quarantaine.
Quelques porteurs de bacilles Par leurs pérégrinations Ont contraint à prendre asile,
Désertant jusqu’aux campagnes, Forcés à la claustration, Échappant un temps au bagne,
Les trimeurs et la marmaille. Chacun chante les louanges Des soignants dont l’attirail,
Les ablutions ordinaires Sont aujourd’hui l’évangile. Lazarets, cordons sanitaires,
Contiennent tant bien que mal L’insaisissable péril Qui monopole l’hôpital.
Le caducée a sa folie : Jamais ne passe aux profits Et pertes la prophylaxie.
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lebaldesours · 5 years ago
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Rondeau l’Enfant Do
Hahay! Le rossignol me glisse-t-il des mains? En, au gîte, le lièvre, quinaud, je me retrouve Redouté-je, poltron, les abois du mâtin Ou l’acerbe denture de, féroce, la louve?
Voleur à la carouble en quête de certain Je crochète l’amène serrure de la lourde. La rosse, ignoble, fuit par voies et par chemins Avant que ne s’ébruitent ces lèvres que j’entrouvre.
Déconfit je parcours les bois trompant ma faim, Le satin des pétales fait, chagrin, une perle La pie au nid, jalouse, mignote son butin, Becquète des clarinettes, faute de grives ou de merles. Ma prose dégringole, j’improvise une fin!
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lebaldesours · 5 years ago
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Fastes Plaisanteries ( ft. J.K. Huysmans )
Toi qui vantais tout haut la prose villonnaise Permet que sans demeure monte la mayonnaise Il est venu le temps d’exalter la cervelle À ceux dont l’appétit fît sort aux bagatelles!
Le palpitant lourd, le sommet bobinant Aucun vil amour aux fielleuses complaintes Qui tantôt m’affuient, resserrent leur étreinte, Cagnardier! Vendangeur! impitoyablement
Me croque la coupole, précipite en le puit, Où noie, le cœur serré de la rose faveur Qui nouait le doux pli que lus avec ferveur À la Pomme de Pin, où j’ai élu logis.
Mais peste soit! J’ai tant vanté ses âpres lois, Enfanté en son nom des vers si délicats Que Fortune dans un soupir, Aux quatre vents, m’écartela, Soumît à mille et un martyrs
Ce coquard qui s’il pète, renifle et puis repaît, Porte la cruche au pot, étanche sa pépie, S’en va à la longaigne, et pissote gaiement, Échelle la tribune, et véhémentement,
De cette langue qui nuit et jour caracole Ces dents qu’ont tôt gâté les viandes, les alcools, Caresse l’orillon, suscite l’intérêt, Déclame, emporte-pièce, caudataire transporté,
Le médaillon incus en les cierges magiques Qui étoilent les stalles en l’abside convexe Du lobe temporal, inscrit en le codex, Fixé par l’écriture, obséquieuse relique.
Soumet-toi à ma plume, qu’elle t’immortalise, Ton suave Drageoir aux épices - Cornet surprises! - M’est la capiteuse réglisse Dont j’exorcise mes supplices Et leur atroce vénéfice.
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lebaldesours · 5 years ago
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Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse
J’ingurgite ma missive À ce bouchonnant vaisseau Que je confie lors aux flots Par quelque crique pensive
Où j’ai collecté ces mots Que dodine le roulis Chapeauté du bibi Des roses frimas auroraux.
Je cueille ces coquillages Dont je compose des bouquets Lesquels je prends sous mon bonnet De rechampir le rivage.
Plus question de faire gloire De joliesses fanées, Des émaux et des camées Dont j’ai serti mon drageoir.
Drôlatiques scènes de mœurs, Flandrins tableaux de chevalet, Dont le tour, par trop dadais, Nul ne flétrit les couleurs.
Que de fortune sois en verve Qu’exorcise mes démons, Et que soumette mon front À la coupelle de Minerve.
Heurtant le fatal récif De ces idôlatries coupables, Qui, certes, m’éliront étables Emmi le macabre esquif
Du nautonier infernal J’alambique et maleprose, Et finalement dépose Mon mandat, fermant le bal.
Ainsi je livre mes vers À cet abîme quinteux Craignant qu’il ne passe au bleu Cette bouteille à la mer.
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lebaldesours · 5 years ago
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Des forêts de saints bols
Comme j’eus voulu que nous marchassions ensemble, Que nous missions nos pas dans les pas l’un de l’autre Emmi quelque antique bois peuplé d’arborescences Mystiques dont le feuillage, percé des rayons d’or D’un invisible soleil, nimbât nos seins d’un même Ravissement. Que ne fallût-il qu’en quête De ton amour qui n’eût été Que par un trop long sursis le Défectionnaire de ton cœur, Tu regardâs depuis la rive Étendu mon corps blêmissant, Par-deçà une onde placide, Les yeux clos de ton adonné Privés de leur éclat igné; Qu’à travers le vernis de l’eau, Que les traits d’Apollon, stoppés Par la si dense canopée De ces chênes dont la futaie Te fut le macabre secret De ces odieux instants, n’eu- ssent flaqué d’importunes moires, Ne transparût ce doux visage Rechampi d’un anémié Incarnat par l’éternité De ce sourire que ton très Dévoué offrît à la camarde, Non moins superbe dans la mort Que dans cette vie qu’il quittât Paré de l’amène affection Que dans ta bonté lui portasses. Je souhaitai que t’éveillant, Portasses tes lèvres aux miennes, Et qu’ébaubi par cet élan, Les paupières lourdes d’un songe Évanescent, avec passion Réciproquassé-je, tendrement Te prisse dans mes bras et dou- cement te serrasse contre moi, Pour que finalement ton carde Que de chamade n’eût battît Bientôt à l’unisson du mien. Combien soupiré-je enfin N’avoir rêvé ces doux moments Bras dessus bras dessous pour Soudainement me réveiller, Affreusement épandu, Emmi ces draps qui enveloppent D’une douceur synthétique, Subtilement analgésique, Obombrent tendrement D’une chaleur calfteutrée Mon grêle cœur, mis à nu, Mon frêle cœur d’amour perclus.
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lebaldesours · 6 years ago
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Confessions
Remontant d’une piété pénétrée la fine tranchée d’où s’exhausseront bientôt poireaux et potirons, son regard levé aux cieux embrasse-t-il en lieu de croix une glorieuse canopée, recueillant en son humble sein cette lumière qui, se frayant une voie à travers les majestueuses branches de ces superbes colosses, qu’abandonnent par essaims ces feuilles qui, circonvoluant en colonnes, batifolent avec ce vent dont elles embrassent déjà le cours, impétueuse et vermeille rivière, versicolore nuée de papillons, pareils à ceux que la Gracieuse lui insuffle jusqu’à la pléthore et qui,crépitant, emplissant l’air du tumulte feutré de leurs élytres mordorées, par leur délicat vrombissement, leurs frémissantes caresses, l’apaisent et l’enchantent si joliment qu’il reste parfois des jours entiers sous leur charme, ravi, béat, emplit son calice exalté d’une fervente joie. Alors inconscient de l’absolue nécessité d’exprimer combien les menues vicissitudes, les ordinaires vexations de l’infâme quotidien étaient alors écartées sans plus de tribulations que n’en demandait la quête, attendri, énamouré jusqu’à l’extase, d’un baiser l’obole de la si chère veuve sa dulcinée, cet indécrottable candide se trouva privé de son invincibilisante présence à son humble côté. Creusé, en son plus intime secret, d’une néantissimale béance, en proie à d’hystériques crises de larmes, non plus attentif aux avisés conseils qu’aux aimables sollicitations de ses amis et parents, il s’abandonna, absorbé, aux affres d’une douleur dont il n’imaginait pas, dans son égarement, que quiconque ait souffert avant lui. Reclus dans sa quiète thébaïde, pestant sans interruption contre l’injustice dont il avait été victime, incapable de se distraire sans qu’inévitablement il en vînt, avec une ridicule bouffissure, à épandre ses cacochymes arguties dans d’interminables et récitatives logorrhées, son martyr ne devait, selon lui, jamais prendre fin. Au fond c’est moins ce à propos de quoi il écrit que les mots dont il use qui le grisent et le pacifient. Nonobstant ce, libre à lui, s’il lui ainsi sied, de consacrer ces quelques lignes à celle qui occupe son esprit. Oh, bien sûr, les Redoutées, que rien ne semblent pouvoir exorciser, battent sans commune cesse les anémiques plaines de son triste coeur, mais son choix se portera sur celle qui l’égaye, quand il vient à se figurer ses charmantes manières. Lui est-il cependant difficile, indiscutablement, de ne trouver pas la touche, inédite, qui estampille, le verbe, truculent, qui ébranle, la note, juste, qui modère, l’expression pleine et sans fioritures du tempérament de la si chère. Outré de dépit, quoique pénétré de cette douceur, de cette tendresse qui émanent, tout particulièrement, de ces lèvres chéries, à l’incomparable toucher, de ces caressantes paroles, de ces subtils éclats de rire; revigoré par elles, ne revient-il pas à de plus sereines dispositions, se laissant ravir, veulement, son peu de raison, par quelque aménomane transport. Si par intermittence il lui brûle de retrouver la société de ses semblables, cette société-même qu’il a grand peine à souffrir, tant le dénuement des âmes, les indigentes parlotes de ces indélicats béotiens le jètent dans une tantôt suave, tant odieuse misanthropie, oh comme il aime, claquemuré, rasséréné, à s’abandonner, tout à soi, à d’oublieuses rêveries, à d’exaltantes lectures, jusqu’à ce que, rendu insensé par une absurde déréliction, il n’aille jusqu’à se damner pour les faveurs de quelque adorable, de quelque tendre amour, rappelé à combien souple et chaleureuse se révéla être la contiguïté de l’Envoûtante et, subjugué, débilité par ce revigorant trouble, en une soudaine évagation emmi quelque morose délectation, le voici qui s’abîme en lui-même, assailli par Son perfide souvenir, débordé par une traîtresse mélancolie. Le mousse de son pauvre coeur et de son regard s’accordent, quoique, par quelque tension de volonté dont il ne se croyait plus capable, il ait renoncé, depuis aucun lapse d’une incertaine paix intérieure, à noctambuler d’une incurie qui lui était devenue, rapidement, insoutenable. Impénitent vélléitaire, invétéré dysboulique, mûrissant inlassablement ses réflexions jusqu’à douter qu’il soit judicieux de prendre une décision telle dans un si dérisoire délai, il convînt que les circonstances lui imposaient, en plus de la patience et de la prudence dont il serait déraisonnable de se départir jamais, de laisser aoûter celle-ci autant que nécessaire. Car de fait, si ses sentiments lui devaient devenir un encombrement tel qu’il lui serait impossible de poursuivre toute relation avec l’Infante, le supporterait-il avec quelque dignité que ce soit? Ou serait-il, par la force des choses, réduit à une impuissance telle que la mélancolie coulerait jusque dans les amers torrents de ces incessantes larmes, dont il peine à croire qu’aucun soulas ne sourde. Incapable d’un salvateur laisse-aller, de la prétérition propice à la considération requise en telle matière, son accablement est total. À peine se laisse-t-il distraire par les chants de ces coutumières sirènes et de leurs consolantes plaintes. Qu’y a-t-il donc pour son bonheur quand, abruti par la peine, impropre à l’espérance, errant parmi les limbes d’une pensée que Sa mémoire peuple de nostalgiques démons, il livre ses plus chers désirs aux éternels minuits de l’âme. Quelle heure, enfin, fût pour lui ô si marmoréenne, dans cette cité d’élection aux ciels gris de bruine, sanglotant de chagrines pluvescences, s’épanchant jusqu’au confins d’une nuit qu’éclairent de leurs criards oranges ces lampadaires qui, quand ils n’éclaboussent pas le pavé humide, bordent à intervalles réguliers le ruban désert qui, sans faillir, répercute le tintement des pas, lesquels parcourent les rues désertées par ces monotones silhouettes que projètent, illuminant les façades de ces habitations dont les croisées jètent mille feux sur cette ville s’endormant sourdement en cette soirée de novembre, ces luminaires qui flaquent de joie le plus vague des regards. Et tandis qu’au zinc d’une gouttière s’écoulent une à une ces larmes dont l’une plic et l’autre ploc, mélopant à ceux qui battent encore le macadam d’un pas également élégiaque une grêle onction, gris chats et chats gris hument avec délice la brise qui se promène lestement sur ces joues que leurs cols relevés manquent fortunément de défiler. Que se trouve-t-il en effet qui davantage ne piète contre l’ennui et prête l’âme à de fervents minuits sinon que de prêter l’oreille quand bruit familièrement le lourd manteau d’Euros caressant le bitume. Mais que n’y a-t-il pour démêler tel écheveau sa situation de ces restaurateurs rigollots, savants sinapismes; de ces thériaques, propres, peut être, à lénifier la morsure d’un si féroce amour - dont le vénéfice, envers lequel il serait permis de penser qu’en récompense de son impénitence répétée il aurait nourri quelque mithridatisme, lui cause un tourment terrible. Voilà, hélas bien longtemps qu’il ne prête plus l’oreille au tout marchand d’orviétan, prescrivant, sans plus de considération pour la singularité de son mal, aucun stérile électuaire; ourdissant, insouciamment, contre une fortune plus heureuse. Qu’est-ce que le stupre, par ailleurs, sinon l’extase à portée des voluptueux, des sensuels, concluait enfin gravement, non sans s’abandonner, héroïque, au prurit d’une faramineuse bravacherie, hérissé de ces évagations allant d’abord au criminel, cet apothéosiaque idiot l’édificateur de son idéale imperfection. Pour imputable à quelque fabuleuse morgue ce morceau de bravoure, il n’aurait su rester, traître à sa volonté, sans moquer ce qui par devers soi ne manquait de susciter en lui la suprême exquisité dont se pare fièrement qui s’élève pompeusement au rang de détenteur des vérités de l’infini et de l’éternel. Transi dans sa rédaction par ses errances pénétrées dans les fantastiques nues noyant les hautes cimes de ce Parnasse dont hardiment il entreprit la grimpée, côtoyé par ceux dont le haut faix d’un pessimisme radical ou les paradisiaques foudres d’un optimisme tragique, sublimés également par un verbe singulièrement suréminent, vouent à de célestes gloires, quand l’inéluctable, l’irrésistible ascension d’une cohorte d’idiots, mus par une ignorance magnifiée, les condamne à de pandémoniaques gémonies, il s’interrompit, halluciné. C’était, pour le surplus, sans compter sur, malicieuse, l’Éminente, dont les joliesses inspirent à ce misérable un anathème de transport, attirant à ce pusillanime coeur, que d’aussi récusables soupirs affectent terriblement, les imprécations de ce qui lui subsiste d’entendement.
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lebaldesours · 6 years ago
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Elle m’aguiche
Suce à l’envi, mon amie chère, Cet amour que je te voue, Mais souffre lors que vocifère, Ce coeur décadent, ce coeur fou!
Tant pour vertueux tombe à genoux, Qui ne tient ni à fer ni à clou; Tant pour fier et impétueux, S’en va en guerre, ou pas du tout;
Qui de la croix se trouva fol N’eut avec moins de véhémence, Blasphémé Dieu et, sans souffrance,
Professé te courtiser, Muse Aveugle aux infernales ruses, L’animant moins qu’elles ne l’étiolent.
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lebaldesours · 6 years ago
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Va et Sois Fier
Portant mes quinquets que les larmes - Jaillissant lors en effusions, Dont s’abreuve ma tendre carne -, À l’envi vers les cieux abscons
Et la Luisarde aux reflets roux; Iridescentes libellules, Dont le vol ras n’occulte nul Mon avenir couché en joue,
S’éperlent, délaissant mes verrières, Roulent à mes joues en gais coulis, Vais m’en aller, mon port si fier, Du leste pas de l’affranchi.
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lebaldesours · 6 years ago
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Phébus
Le soyeux couvert de la nuit, Si court ne coupe, joliment pique, Velléitaires, mes lubies, D’un idéal bleu hermétique;
Le Musagète quant à lui, Préside à ces rimes de joie; Perçant par croisées et par huis, Me sert ainsi sur les deux toits!
Car ses rayons ont émaillé Ma porcelaine, sans la hâler; Aucun lavis a substitué À l’incarnat un rose-thé!
Et c’est résolu que je darde, À la Camargue, chaude et ambrée, Tendre et affable camarade, En cette belle journée d’été.
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