leclarou-blog
leclarou-blog
Le Clarou
10 posts
24 yo French girl in Lyon. Photographer.
Don't wanna be here? Send us removal request.
leclarou-blog · 8 years ago
Text
Retrouvailles
On est fin novembre, il fait froid. J'enfonce mes mains dans mes poches et enfouis mon nez dans mon écharpe. Il y a quelques rayons de soleil, le ciel est bleu mais il fait froid, tellement froid. C'est peut être à cause de l'heure. Il est tôt, très tôt. On ne se serait jamais vu aussi tôt avant. Mes pas sont réguliers. Je ne laisse rien paraître mais j'ai peur. Peur de te voir, de craquer, de fondre en larmes devant toi. Ça fait longtemps, je crois que je suis prête. Tout le monde m'a conseillé de te revoir, de te parler. Mais si je n'étais pas prête? Si je m'étais persuadée que ça irait et que ça n'allait pas? J'arrive devant l'immense grille. Tout dort encore. Je pousse le portail, qui grince. Il est gelé de la rosée du matin. Mes doigts s'y collent un peu. J'avance en suivant différents chemins. Je me perds un peu. Et je te vois enfin. Tu es au bout de l'allée. Je me cache, tu ne peux pas me voir. Il est encore temps de faire demi-tour. Mais il faut que je te parle. Il est grand temps après tous ces mois de silence. Je prends une grande bouffée d'air qui me gèle les narines. Aller. J'avance enfin, marche d'un pas décidé et me plante face à toi, forte et prête à te dire tout ce que je prépare depuis des semaines. Et enfin je te demande : “Pourquoi ?” Silence. “Pourquoi putain ?” J'ai crié. Tu restes silencieux. Ça ne sert à rien que je m'énerve. Ça ne fera pas avancer la discussion. Ce n'est pas en m'énervant que j'aurais des réponses. Je reprends. “Pourquoi tu m'as laissée? T'es parti comme ça du jour au lendemain sans rien dire! Pourquoi tu m'as laissée toute seule? T'avais dit qu'on aurait un appart, des bébés et même un chat! Tu m'as dit que tu m'aimais alors pourquoi t'es parti?” Les larmes commencent à monter. Putain je pensais que j'étais prête. Je te tourne le dos un instant, renifle, m'essuie les larmes chaudes prêtes à couler. Une grande inspiration et … “On devait se voir ce soir là. Tu avais dit qu'on se verrait. Mais t'as annulé pour rester avec tes potes, comme d'hab. Et moi j'étais fatiguée de me battre contre ce comportement de gamin. Fatiguée d'essayer de te retenir. Maintenant je m'en veux. Je me dis qu'on serait toujours ensemble si j'avais insisté.” Je suis en colère maintenant. Je te regarde et je me sens con à tout te déballer comme ça. Mais bon, faut que ça sorte. Je me lance. “Et puis je t'en veux à toi. Juste un SMS pour me dire qu'on se verrait pas. Tu t'es pris pour qui? Pas un je t'aime, pas un mot doux. Juste que t'avais changé d'avis et que tu préférais rester avec tes potes. Et ensuite silence radio. Pendant deux semaines. J'étais énervée, je m'inquiétais. Mais qu'est ce que ça pouvait bien te foutre à toi, hein? Et puis comme tu n'avais pas dit qu'on se voyait, je ne pouvais joindre personne” Je m'arrête un instant. Je pleure. Je ne m'en étais même pas rendue compte. Le haut de mon écharpe est trempée, mes yeux sont rouges et mes joues brûlantes. Je te regarde. “Et personne n'a pensé à me joindre non plus. Voilà pauvre con pourquoi je voulais que tu le dises pour Nous. Maintenant c'est trop tard. Y'a plus de Nous, y'a plus d'avenir. T'as voulu rester avec tes potes plutôt que me rejoindre et t'as bu. T'as trop bu et t'as fait le con. Et cette voiture tu l'as pas vue. Et elle t'as pas vu non plus.” Je m’assois sur le marbre dont le froid traverse mon jean et me fait frissonner. “Tas l'air malin maintenant! Tout froid, tout mort. Moi mes enfants je vais les faire avec qui? Et mon chat, hein? Je l'aurais avec qui? J'en veux plus. Je veux plus de tout ça.” Je m'allonge sur ta tombe. “Et mon lit, qui viendra m'y rejoindre? Pas toi c'est sûr.” Je regarde le ciel un moment, je reste silencieuse. Je n'ai même plus froid. C'est vrai que ça fait du bien de te dire tout ça. Je me sens plus légère. Je me sens libre. Je me lève, je te regarde. “Bon il faut que j'y aille. Fais attention à toi. Je t'aime, hein!”
0 notes
leclarou-blog · 8 years ago
Text
La Danse
Sénèque a dit un jour : “La vie, ce n’est pas attendre que l’orage passe, c’est apprendre à danser sous la pluie.” Mais que faire quand après avoir danser des heures, des jours ou des années, on ne sait plus danser? Que faire lorsque quelqu’un nous a pris la musique, nous a pris la joie et le bonheur, ne laissant derrière lui des regrets? Je savais presque tout danser. Je pouvais danser jusqu’à épuisement. J’aimais ne plus sentir mon corps, ne plus sentir la pluie. J'aimais danser si fort que plus rien n'avait d'importance. Maintenant je n'entends presque plus la musique. Elle me paraît lointaine et triste. Elle m'a été volé par un homme. A chaque coup, à chaque insulte, il m'a volé ma musique, il m'a volé mes danses. Bien sûr, il a su chanté pour que je danse en public. Il est devenu ma musique. Il a fait en sorte que je ne puisse danser que lorsqu'il le voulait. Mes danses étaient tristes et fatiguées. Ma musique était celle qu'il choisissait. Parfois, lors d'un silence, je voulais partir. Mais il prenait mon bras et me faisait danser avec lui. Les gens ne comprennent pas que l'on puisse nous forcer à danser. Que l'on reste avec quelqu'un qui le fait. Mais moi qui aimait tant la danse, moi qui pensait ne plus savoir danser, je suis restée.
0 notes
leclarou-blog · 8 years ago
Text
Les Filles
Les filles. Je vous ai écrit une lettre. Je vous l’ai dit mais je ne l’ai jamais envoyée. Parce que je suis tête en l’air et que c’est un peu pour ça que vous m’aimez. Enfin je crois. Dans cette lettre, je parle des soirées d’été, chaudes et humides. Celles qui te grisent, dans l’attente d’un baiser. Celles que nous passions, enivrées , dans l’appartement d’un pote ou dans les rues du 15 ème. Celles où nous pleurions, celles où nous riions et celles où nous faisions les deux en même temps. Je vous parle des journées de cours, des discussions dans les toilettes du lycée ou dans le square d’en face, des pauses gelées ou des pique-niques au soleil. Je vous rappelle les cafés à 1€60 ou de ma découverte des cosmopolitains, des premières cigarettes, des premiers baisers, des premiers émois. Les filles. Parfois j’oublie de vous dire à quel point je vous aime. Parce que je suis tête en l’air et que c’est un peu pour ça que vous m’aimez. Enfin j’espère. Dans cette lettre, je vous parle de toutes ces soirées à venir. Celles où nous serons ivres à en pleurer ou à en rire. Où nous serons peut être enfin adultes, ou au moins nous essayerons de l’être. Je vous ne vous parle plus des premières fois mais de toutes celles à venir. Parce que nous grandissons ensemble chaque jour. Vous êtes comme ces soirées d’été pour moi, rassurantes et immuables. Vous le savez, j’ai toujours peur de l’avenir et du changement. Un peu comme vous, parfois un peu plus. Parce que dans la vie on ne peut jamais être sûre de rien. Les filles. Vous êtes ma certitude que les soirées d’été seront toujours là après le froid de l’hiver. Que nous rirons encore et toujours, que nous pleurerons souvent. Que nous serons grisées par l’alcool, dans les rues du 15 ème ou celles que nous découvrirons. Qu’il y aura des milliers de nouvelles premières fois mais que vous serez toujours là pour les vivre ou les entendre. Parfois j’oublie de vous dire merci. Parce que ce n’est pas évident, alors je l’écrit et c’est un peu pour ça que vous m’aimez. Enfin j’imagine.
0 notes
leclarou-blog · 8 years ago
Text
Monoï
Tu tournes la tête est tu la voies assise sur le bord de la fenêtre. Elle a remis sa petite culotte blanche en coton et sa jambe est posée près de la rambarde. Elle tient son verre de lait de la main gauche et sa clope de la droite. Tu détestes les gens qui fument. Tu dis à qui veut l’entendre que ça te dégoute. Mais elle, elle c’est différent. Elle est belle quand elle fume. Encore plus quand elle fume sur le bord de ta fenêtre, le Soleil caressant ses épaules nues. Comme d’habitude tu lui dis de faire attention, que les voisins vont la voir et comme d’habitude elle te dit qu’elle les emmerde tes voisins. Elle se lève d’un coup, étire son corps dénudé face à la fenêtre dans un grand éclat de rire. Tu enfouies ta tête dans les coussins. Tu détestes l’idée que d’autres puissent la voir nue. Son parfum au monoï est encore ancré dans ton oreiller. Elle sent l’été, la chaleur. C’est le genre de femme qu’on ne rencontre qu’une fois dans sa vie. Tu le sais, elle finira par te briser le cœur. Elle te laissera un jour, seul avec son parfum léger dans tes draps et un goût amer. Tu n’arrives même pas à lui en vouloir alors que cette idée t’effraies au plus haut point. Elle a souffert tu le sais, bien plus que tu ne peux l’imaginer. Cela fait plusieurs semaines que tu la voies, quand l’envie lui prend et qu’elle t’envoie un message, tantôt ivre dans la nuit, tantôt triste dans la journée et même parfois juste comme ça. Tu veux croire que tu es le seul et que tu arriveras à la faire changer. Tu penses sincèrement qu’avec toi c’est différent, que tu lui feras oublier son passé douloureux et que vous pourrez être ensemble, vraiment heureux. Mais c’est une fille que l’on ne garde pas, jamais. Comme un coquelicot, elle est sauvage, belle est forte mais elle ne supporte pas qu’on l’arrache à sa douce liberté. Elle fanerait si elle appartenait à un homme. Sa voix te fait sortir de tes pensées, « ça va ? te demande-t-elle, tu as l’air triste. » Elle te sourit, comme un ange, le Soleil dans ses cheveux blonds. Et tu lui réponds simplement que oui. Tu aimerais tellement lui dire que tu l’aimes, qu’elle a bouleversé ta vie comme les premières chaleurs de l’été. Mais tu n’y arrives pas, tu sais que tu la perdrais définitivement. Alors tu te contentes de la regarder une dernière fois pendant qu’elle se rhabille. Elle attache ses cheveux en un chignon fou et enfile sa chemise qui laisse transparaitre sa lingerie. Elle s’assoit sur le bord de ton lit pour enfiler ses escarpins tout en te disant une énième fois qu’elle les déteste et qu’elle préférerait passer sa vie en baskets. Tu les aimes toi ses escarpins mais tu ris comme un enfant. Elle t’embrasse sur le front et commence à partir. D’une phrase, tu l’arrêtes sur le pas de la porte. « On se revoit quand ? » Elle te sourit d’un sourire mystérieux et te réponds « Bientôt peut être. » Et avant que n’aies le temps de répondre, tu entends la porte claquer.
0 notes
leclarou-blog · 8 years ago
Text
Nous
Il y avait Nous. Cette idée me plaisait bien. Nous plus tard, nous vieux mais aussi nous maintenant, ensemble et pleins de rêves. Nous dans cette jeunesse fugace que nous avions décidé de partager. Cette envie, ce besoin d'être avec l'autre. Nous c'était merveilleux, c'était fort et puissant. Ce Nous pouvait déplacer des montagnes et traverser des océans. Mais un jour il n'y eu plus que toi et plus de place pour moi. Alors je suis redevenue Moi et ça me fait peur parfois. Mais si tu savais comme j'aime ça.
0 notes
leclarou-blog · 8 years ago
Text
On devient des inconnus avec des souvenirs en commun. Un passé en commun. Mais des inconnus. On devient plus rien. Ça anéanti.
84 notes · View notes
leclarou-blog · 8 years ago
Photo
Tumblr media
1M notes · View notes
leclarou-blog · 8 years ago
Photo
Tumblr media
33K notes · View notes
leclarou-blog · 8 years ago
Photo
Tumblr media Tumblr media
125K notes · View notes
leclarou-blog · 8 years ago
Photo
Tumblr media
643K notes · View notes