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Séance #14 - Mettre les réseaux sociaux sur pause
N'avez-vous jamais eu mal à la tête après avoir passé trop de temps sur les écrans ? Ou eu une période de déprime après avoir lu de nombreux articles sur la guerre ? L'utilisation récurrente des appareils connectés peuvent avoir de réelles conséquences sur la santé physique et la santé mentale.
Un problème qui touche davantage les jeunes populations. En 2020, 27 % de la population canadienne de plus de 15 ans ont déclaré passer plus de 20 heures devant un écran par semaine, selon une enquête de Statistique Canada
Selon Pausetonécran.com, 1 % des élèves du secondaire au Québec sont touchés par la cyberdépendance. Un chiffre faible mais la cyberdépendance est un cas rare. La plupart du temps, les jeunes font plutôt face à de l'hyperconnectivité. Et tous les méfaits qui vont avec : isolement, difficulté à s'exprimer, manque de confiance en soi, obésité, sédentarisme, problèmes de posture, dépendance, troubles de la vue, etc.
Alors pourquoi ne pas tout débrancher, tout éteindre et faire une pause durant quelque heures, quelques jours ou même quelques mois ? C'est ce que décident de nombreuses personnes. La pratique de la déconnexion volontaire est devenue de plus en plus courante.
La pratique est également adoptée par de nombreuses célébrités. Récemment, l'influence Léna Situations a annoncé faire une pause sur le réseau social Instagram afin de protéger sa santé mentale. En 2021, elle avait supprimé son compte Twitter, recevant une quantité astronomique de commentaires haineux.
Certains pays ont d'ailleurs érigé des lois qui ont pour but de protéger les citoyens d'une connexion sans fin. C'est le cas de la France. Le droit à la déconnexion, disposition issue de la loi El Khomri, dite "loi Travail", est entrée en vigueur le 1er janvier 2017. Elle répond à la problématique : « Adaptation du droit du travail à l’ère numérique ». Elle interdit notamment aux patrons de contacter leurs employés en dehors des horaires de bureau.
Mais à force d'être constamment connecté, on en arrive à avoir peur d'être déconnecté. Faire une pause des réseaux sociaux et même des appareils connectés en général peut s'avérer difficile voire impossible pour certain. La peur d'être déconnecté porte d'ailleurs un nom : le syndrome FOMO. Il s'agit de l'acronyme "fear of missing out" et renvoie par définition à la peur de louper quelque chose. Le terme existe depuis 2004, mais il prend tout son sens avec l'existence d'une technologie omniprésente. Ne pas regarder son téléphone durant une après-midi, cela peut sembler tentant. Mais on peut vite ressentir une envie voire même un besoin de quand même vérifier que tout va bien, de regarder s'il ne se passe pas quelque chose.
Il en revient ensuite à chacun de poser ses propres limites : pas d'emails le soir ni le week-end, éteindre son téléphone au moins une heure avant de se coucher, installer une limite de temps d'écran sur son téléphone. Il existe de nombreuses solutions afin de lutter contre l'envie d'aller sur son écran.
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Séance #12 - Duolingo et Waze, champions du digital labor
Apprendre une nouvelle langue, trouver les meilleurs restaurants, partager sa localisation... Aujourd'hui, il est possible de tout faire grâce à Internet. Il existe des applications et des plateformes pour tout et tout le monde. Mais de plus en plus sont payantes ou utilisent la publicité. Certaines applications se tournent vers une autre forme de rémunération : le digital labor.
La notion de digital labor est difficile à définir car elle s'inscrit dans un contexte numérique et ne correspond pas à un travail comme on pourrait le définir. Le digital labor pourrait être traduit par "travail numérique" en français. Selon Dominique Cardon et Antonio Casilli, le digital labor désigne toute activité numérique quotidienne d'un usager qui va produire de la valeur. Cela peut aller du simple clic à la publication d'une photo ou la rédaction d'un texte.
Les internautes sont alors considérés comme des producteurs de valeur, des travailleurs. Pour Antonio Casili, chaque recherches améliore l'efficacité de l'algorithme de Google, nos likes permettent à Facebook d'améliorer son ciblage publicitaire et nos commentaires renforcent l'attractivité des plateformes où ils sont postés. Et pourtant, ce ne sont que de simples actions qui ne prennent pas beaucoup de temps mais qui sont réalisées quotidiennement, par des millions d'internautes.
Deux plateformes qui ont bien compris l'efficacité d'utiliser les données des utilisateurs : Waze et Duolingo.
Duolingo est une application destiné à l'apprentissage de langues. Lancée en 2011 à Pittsburgh, l'application est 100 % gratuite et réunit aujourd'hui 212 millions d'utilisateurs. Si Duolingo fonctionne si bien sans imposer trop de publicités à ses utilisateurs, c'est parce qu'ils sont utiles pour l'application. On reconnaît ici l'adage "si c'est gratuit, c'est que c'est toi le produit". Ainsi, chaque traduction de phrase, d'une langue à l'autre, va être vendue à des sites de traduction et va permettre de traduire des textes.
Même cas pour Waze, application mobile gratuite créée en 2006. A l'instar de Google Maps, elle permet aux utilisateurs de se repérer et de suivre des itinéraires. Mais également d'annoter la carte. Voiture accidentée, véhicule à l'arrêt, présence de radars... Les utilisateurs peuvent chacun contribuer au développement de la carte, en temps réel. L'application existe en elle-même mais ce sont les internautes qui l'enrichissent. C'est ce qu'on appelle le digital labor.
Celoa peut sembler anecdotique et les internautes peuvent avoir l'impression de ne pas faire grand-chose. Mais le digital labor permet à des applications et plateformes de survivre sans se servir de la diffusion de publicités. Le modèle du digital labor est utilisé par de nombreuses plateformes, à différents niveaux d'intensité.
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Séance #9 - Du papier à l'écran, il n'y a qu'un clic
L'émergence du numérique a amené peu à peu les médias traditionnels à se réinventer. On parle d'hybridation des médias traditionnels. Que ce soit les grandes chaînes de télévision qui se mettent aux articles écrits pour un site web, les radios traditionnels qui créent leur plateforme de podcasts ou les journaux papier qui créent des publications pour les réseaux sociaux, la déclinaison d'un même sujet en différent format est devenu la norme ces dernières années.
Prenons l'exemple de la presse écrite. En France, le journal Ouest-France est l'un des premiers à avoir débuté une transition numérique. Depuis 2007, Ouest-France correspond à un bi-média et les journalistes se plient à la politique du "web first". C'est-à-dire que l'information doit être publiée sur le site web quasiment en temps réel. Concrètement, le ou la journaliste va écrire un article qui sera d'abord publié sur le web puis qui sera ensuite retravaillé pour le "print".
Et qui dit site web dit contenu numérique. En plus des articles publiés sur le site web et l'application, Ouest-France mise aussi sur les photos, la réalisation de courtes vidéos sans commentaire mais aussi des podcasts.
Par conséquence, on observe une multiplicité de compétences chez les jeunes journalistes. Les programmes des écoles de journalisme évoluent. On ne demande plus aux étudiants et étudiantes - futur.e.s journalistes - de se contenter d'un média mais plutôt de savoir toucher à tout. Vidéo, prise de son, photographie, écrit, le nouveau journaliste est celui qui sait manier toute sorte de technique et qui sait décliner un sujet pour différents formats.
Les raisons sont principalement économiques. Les médias qui tendent vers l'hybridation ont pour objectif d'obtenir plus de moyens. Le journal Ouest-France ne survivrait pas qu'avec les revenus de la vente du journal papier. Pour "survivre", il compte sur les revenus obtenus par les abonnements au site web et les revenus publicitaires (5,5 millions de visiteurs sur le site web par jour).
Etre présent sur une plateforme numérique, c'est aussi attirer la jeune génération. Selon l’étude « Les médias québécois d’information » de Daniel Giroux, réalisée en 2022 , les 15-34 ans délaissent les médias traditionnels (télévision et presse écrite) et préfèrent s'informer grâce aux appareils numériques ayant accès à Internet (applications, médias sociaux, sites web).
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Séance #8 - Tiktok, dénicheur de talents
On ne présente plus Tiktok. Ce réseau social compte plus de 1,7 milliards d'utilisateurs dans le monde en 2023. La plupart des vidéos vont montrer des personnes "lambdas" danser et faire du playback sur des musiques. C'est ainsi que chaque semaine, de nouvelles chansons sont propulsées au sommet des "Trends". Une sorte de tendance mondiale, que tout le monde va se mettre à écouter à longueur de journée et que tous les créateurs vont ré-utiliser dans leurs propres vidéos. Les "Trends" Tiktok vont ainsi remettre au goût du jour certaines musiques. Dont certaines ayant déjà connu leur heure de gloire ou d'autres complètement oubliées.
Le pouvoir de Tiktok sur l'industrie de la musique est gigantesque. Le réseau social peut :
ressusciter une chanson ou un artiste dont on n'entendait plus parler
La chanson Somebody that I used to know de l'artiste Gotye est ainsi devenue n°1 des tendances Tiktok en 2022, onze ans après sa sortie.
La chanson Alors on danse de Stromae a récemment été utilisée dans des millions de Tiktok, douze ans après sa sortie.
Si autant de musiques sont remises au goût du jour sur Tiktok, c'est parce que la plupart d'entre elles subissent quelques changements. La mode du "sped up", "8dio" ou encore "reverb" est en expansion depuis les années 2010, encore plus avec l'arrivée de Tiktok.
Au delà du simple remix, ces techniques de retouches musicales plaisent car elle s'inscrivent dans un contexte technologique d'immersion. Avec des casques et des enceintes de plus en plus performants, ces retouches vont procurer à l'auditeur une sensation de ressentir la musique, d'y être immergé.
faire connaître un ou une artiste
Le meilleur exemple d'un artiste propulsé par Tiktok serait sûrement la rappeuse Doja Cat. La carrière de la chanteuse a décollé grâce au réseau social. En 2019, son single Say so fait le tour du réseau social et se fait mondialement connaître grâce aux utilisateurs qui vont se filmer en train de danser sur la chanson.
Ainsi, n'importe qui peut devenir un ou une artiste. Il suffit de surfer sur les tendances, les sonorités et les paroles qui plaisent à un jeune public afin d'apparaître dans les tendances.
Il suffit d'ajouter une simple chorégraphie et le tour est joué. Les créateurs Tiktok vont reprendre les pas de danse et ainsi faire connaître la musique. Cette stratégie est adoptée par plusieurs artistes depuis quelques années, comme Jason Derulo, Troye Sivan ou encore Olivia Rodrigo.
Tiktok est un véritable accélérateur de tendances actuelles mais aussi réssusciteur de tendances passées et joue sur le phénomène musical afin d'attirer autant les créateurs que les consommateurs.
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Séance #7 - Le phénomène HugoDécrypte
HugoDécrypte, de son vrai nom Hugo Travers est l'exemple parfait de ce qu'on appelle le "journaliste influenceur". En 2015, alors qu'il est en première année à Science Po Paris, il ouvre sa chaîne YouTube. Un compte Instagram suivra peu de temps après, proposant un contenu condensé de l'actualité. Ce qui était au départ une simple chaîne devient un média à part entière.

Dans son cas, la frontière entre influenceur / vidéaste / journaliste est poreuse.
Côté journalisme, Hugo Travers propose des publications sur l'actualité allant droit au but, mais aussi une charte graphique attrayante. Côté influenceur, il utilise les différents réseaux sociaux afin de se créer une communauté. En plus d'Instagram, TikTok et Twitch, Hugo est aussi présent sur YouTube. Le but est d'aborder les sujets plus en profondeur et ainsi de toucher aussi les professionnels de l'information.
Pourquoi cela attire tant ?
C'est l'instantanéité et l'accessibilité qui attirent, les plus jeunes notamment. Plus besoin d'attendre le journal de 20 h pour s'informer. Grâce à HugoDécrypte, l'information est disponible partout, tout le temps.
Selon une enquête NETendances réalisée en 2022, 62 % des 18-24 ans utilisent les réseaux sociaux comme principale source d'information. Exit les journaux télévisés et la presse papier, la nouvelle génération veut avoir accès à l'information directement sur son téléphone, en ouvrant simplement une application.
Les réseaux sociaux sont devenus The place to be pour les journalistes.
Force de son succès et de son influence, HugoDécrypte figure cette année sur la liste Forbes 30 under 30.
Ce qui était à l'origine une pratique amateure est devenue une réelle figure d'expertise et de professionnalisme. Selon Sandy Montañola, référente de l'école de journalisme de Lannion, HugoDécrypte a été cette année la référence la plus citée par les candidats durant le concours d'entrée.
Hugo Travers a ouvert une porte pour tous les étudiants et étudiantes en journalisme, montrant qu'il est possible de traiter l'actualité autrement. Mais également à tous les jeunes qui ne font plus confiance aux médias traditionnels.
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