dans le couloir des portes restant entrouvertes les saisons passent et c'est toujours aujourd'hui mon vrai pays a le même âge que kimoi la beauté des visages ne pèse pas sur la terre” ― François Charron
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Voix de la sculpture :
Je suis le repos des âmes fatiguées, le murmure des pensées qui cherchent refuge. Chaque fragment de mon peau est une mémoire, un rêve, une blessure cicatrisée. Je ne suis ni homme ni femme, ni jour ni nuit, je suis le moment suspendu entre deux respirations.
Regarde mes yeux clos : ce n’est pas l’oubli, c’est l’écoute. Je tends l’oreille vers l’intérieur, là où les couleurs prennent la parole, là où les formes racontent ce que les mots ne peuvent dire.
Mon cou penché, mon bras replié, ne sont pas des signes de lassitude, mais d’intimité. Je me tiens ainsi pour mieux sentir le monde en moi. Chaque courbe, chaque motif, est une confession douce, une prière sans dieu.
Et toi, qui me regardes… que vois-tu de toi dans mes silences ?
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Edouard Boubat. Two lovers near the Ourcq canal, France. 1952
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Aujourd'hui, j'ai vu / Peinture à l'huile
20.08.2025
Aujourd'hui était un lundi joyeux et sans prétention pour Lina. La matinée oranaise s'annonçait claire, avec cette lumière particulière de la Méditerranée qui filtrait à travers les persiennes de son appartement dans le quartier de Saint-Eugène. Elle avait prévu sa journée avec soin, sans précipitation.
Vers dix heures, elle prit le tramway jusqu'au centre-ville, sa toile sous le bras. Seul le dessin était terminé : sa vieille machine à coudre Singer héritée de sa grand-mère Khadija, posée à côté du support en bois sculpté que sa mère utilisait pour ses tambours à broder. Elle voulait aussi intégrer un mini-quilt patchwork dans la composition, un projet qui l'obsédait depuis des semaines.
L'École des Beaux-Arts se dressait majestueusement derrière le musée Demaëght, ses arcades néo-mauresque baignées de soleil. Dans l'atelier de peinture, l'odeur familière de la térébenthine et des pigments l'accueillit comme une vieille amie. Quelques étudiants étaient déjà installés, dont Yacine qui travaillait sur un portrait de sa sœur, et Samira qui peignait les toits rouges de la vieille ville.
"Sabbah el khayr, Lina !" lui lança Nassim, son camarade de promotion, en regardant sa toile. "Tu continues ton projet domestique ?"
"Oui," répondit-elle en arabe, installant son chevalet près de la grande fenêtre. "Je veux capturer l'héritage des femmes de ma famille."
Elle commença à peindre, ses pinceaux dansant entre les ocres et les terres de Sienne. La peinture à l'huile lui permettait de revenir sur chaque détail, d'ajuster les nuances. Elle progressait et aimait le résultat ; elle commençait enfin à maîtriser cette technique exigeante.
Pour le patchwork, elle réfléchit longuement au choix des motifs. Les leçons du professeur Benhadj résonnaient dans sa tête : "La composition, mes enfants, c'est comme la poésie. Chaque élément doit avoir sa place et sa raison d'être." Elle ne se précipitait plus comme avant, quand elle achetait impulsivement des tubes de couleur qu'elle regrettait ensuite.
"C'est tellement bon d'apprendre et de mettre en pratique," murmura-t-elle à Yasmine, sa voisine de chevalet. "J'ai l'impression que tout devient plus fluide, comme huiler une chaîne de vélo."
L'après-midi touchait à sa fin quand elle rangea ses pinceaux. En sortant de l'école, elle croisa le regard bienveillant de la statue d'Émir Abdelkader qui ornait la place, et pensa à se déconnecter de la réalité urbaine. Sur son téléphone, elle choisit une playlist qu'une amie française lui avait recommandée : "cottagecore". Elle ne savait pas vraiment ce que ça signifiait, mais les mélodies douces évoquaient la campagne et des héroïnes de romans qu'elle adorait.
De retour chez elle, elle prit une douche froide et revitalisante - un luxe avec les coupures d'eau fréquentes du quartier. Elle appliqua les huiles essentielles de fleurs d'oranger que sa grand-mère Lalla Fatima lui avait données, se sentant comme une petite princesse créative, prête à se remettre au travail.
Dans le salon familial, elle disposa soigneusement tous ses tissus sur la grande table en bois. Elle ouvrit son ordinateur portable pour regarder des tutoriels de découpe sur YouTube. Une chaîne algérienne lui apprit qu'il fallait d'abord "thermocoller" - un terme qu'elle découvrait - le tissu, puis le repasser avec précision.
Elle prépara le bac avec la colle spéciale et repassa méticuleusement chaque morceau, qui se retrouva ensuite suspendu à la corde à linge sur la terrasse, séchant sous les derniers rayons du soleil oranais.
Demain, elle découperait et confectionnerait un quilt pour son amie Djalila, dont l'anniversaire approchait. Justement, aujourd'hui, Djalila lui avait envoyé un message vocal parfait, avec cette phrase qui l'avait marquée : "JUSTE FAIS-LE." C'était le grand tournant pour elle cette année : arrêter de trop réfléchir et agir, avec les meilleures intentions du monde.
Elle créerait donc un petit quilt mural avec ce message brodé, pour que Djalila s'en souvienne toujours. En prime, elle avait préparé une paille italienne au café et aux noix - une recette que sa tante de Constantine lui avait transmise - qui refroidissait déjà au réfrigérateur.
Le soir, elle devait participer à une visioconférence sur "l'effort joyeux et la paresse productive", un sujet qui la passionnait. Elle avait l'impression de suivre le courant qu'elle avait construit avec discipline, et maintenant tout semblait plus facile à accomplir.
Alors qu'elle préparait le thé à la menthe pour la famille, sa mère Zohra l'interpella depuis le salon :
"Lina, habibti, dis-moi encore quand tu passes tes examens de fin d'année ?"
La jeune femme s'arrêta net. Une sensation étrange l'envahit, comme un déjà-vu d'une intensité inhabituelle. Elle se souvenait précisément de ce moment, vécu il y a exactement deux ans, quand elle étudiait encore la littérature à l'université.
"En juin, mama," répondit-elle machinalement.
"Et c'est en juillet que tu quittes ton travail au centre culturel ?"
Lina fronça les sourcils. Cette question aussi, elle l'avait prévue. Il y a deux ans, dans un rêve étrange, elle s'était vue dans cette cuisine, avec sa mère posant exactement ces mêmes questions dans le même ordre. À l'époque, elle n'était même pas inscrite aux Beaux-Arts.
Elle connaissait les théories scientifiques sur le déjà-vu : le cerveau qui crée par erreur deux versions d'un souvenir récent, l'une envoyée en mémoire à long terme par mistake. Une illusion, comme un mirage dans le désert.
Mais Lina aimait croire qu'elle avait hérité d'un don de sa grand-mère, qui lisait l'avenir dans les feuilles de thé. Un talent inutile mais fascinant pour entrevoir l'avenir. Cela lui arrivait depuis l'école primaire, ces visions précises qui se réalisaient des années plus tard.
"Peut-être que le temps n'est pas linéaire," se dit-elle en souriant, versant le thé fumant dans les verres ornés de dorures.
Aujourd'hui, elle avait vu la peinture à l'huile se mélanger aux souvenirs du futur, dans cette ville d'Oran où le présent dialogue constamment avec l'histoire. Et demain, elle découperait son quilt en pensant que chaque geste avait peut-être déjà eu lieu, quelque part dans les plis du temps méditerranéen.
*Fin*
Les-portes-du-sud
#aujourd'hui j'ai vu#tableau à l'huile#30jourspourécrire#30jourspourecrire#20aout2025#aout 2025#les-portes-du-sud#@kamel#abencerages
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There are people who are prejudiced against other nationalities, and do not reblog on their page – "Fact"
— Maryflor
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When joy resides in the heart, the world reflects that beauty. Joy not only colors, but also aligns every detail of our existence...💃🌊
━━━━━━⚘ᥫ᭡᭄∘˚დ━━━━━━
— Maryflor
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Les murs. 18.08.2025
J'attendais derrière une porte à laquelle je ne pouvais pas frapper, non pas parce que j'ignorais ce qu'il y avait derrière, mais parce que je savais avec certitude que frapper serait inutile. Le mur devant moi portait cette inscription dans une langue que je ne comprenais pas : « Les chemins s'arrêtent ici, ne les tentez pas. »
Mon cœur était lourd, perdu entre le désir de me rapprocher et la peur de la rupture finale. Chaque pas résonnait de l'écho de ma déception : « Cette porte ne s'ouvre pas, et ce cœur ne reçoit pas. » Le silence dense m'entourait comme un mur qui rongeait l'âme de l'intérieur, et je pensais marcher vers une issue, mais je ne faisais que m'approcher d'une illusion déguisée en espoir.
Mais ce jour-là, quelque chose m'a poussée à visiter la maison de ma grand-mère… la maison qui n'est plus habitée, mais qui m'habite encore. En franchissant le seuil, j'ai découvert que certains murs ne bloquent pas – ils protègent. Ces murs-là gardaient précieusement tout : l'odeur du vieux café, les souvenirs intacts, sa voix qui murmurait encore d'entre les pièces : « Quand le monde te semblera trop étroit, viens. »
J'ai marché prudemment sur le carrelage froid, comme si je marchais aux confins du souvenir. Dans son coin préféré, là où elle priait et souriait comme si elle avait un rendez-vous permanent avec la paix, j'ai compris quelque chose de fondamental. Ce mur sur lequel j'achoppais depuis si longtemps, cette inscription illisible qui me barrait la route, n'était peut-être qu'une indication à chercher ailleurs.
Car ici, dans cette maison, les murs racontaient des histoires et distribuaient une affection sans mesure. Ils me rappelaient l'enfant que j'étais, courant joyeusement vers ma grand-mère, me cachant dans son manteau, me plaignant du monde en sachant qu'elle était le remède à tout.
J'ai alors réalisé que mon cœur persistait à croire, malgré tout, que derrière l'obscurité se cache la lumière, et qu'après chaque silence naît une conversation – et il avait raison. Seulement, je cherchais cette lumière derrière la mauvaise porte, contre le mauvais mur.
En repartant ce jour-là, j'ai enfin entendu le signe que j'attendais. Pas un « Avance ! » tonnant, mais un murmure tendre qui venait de ces murs bienveillants : « Les vrais chemins ne s'arrêtent jamais, ils se transforment. »
La porte qui ne s'ouvrait pas ? Elle était devenue inutile. Car j'avais trouvé ma fenêtre d'espoir dans les murs mêmes de l'amour, ceux qui ne bloquent pas le passage mais qui offrent un refuge, ceux qui ne portent pas d'inscriptions interdisant le passage mais qui murmurent des invitations éternelles à revenir chez soi.
Les-portes-du-sud
#les murs#18aout2025#août 2025#30jourspourecrire#30jourspourécrire#les-portes-du-sud#@kamel#abencerages
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Les Fleurs Séchées 16.08.2025
Dans un coin paisible du jardin, une étoile se dessine, piquée et coupée, comme la forme parfaite d'une fleur sauvage. Elle semble capturer l'essence d'un amour évanoui, une mémoire flottante dans l'air. Sereine, je m'allonge sur le sol de ton ombre, là où les pierres gardent ton absence, et je marche sur des montagnes de mots, cherchant à risquer ta vie dans la mienne.
Au fond de moi, un ciel inaccessible abrite des souvenirs d'un amour perdu. Ce que je voulais, c'était ta vie, le repos de tes yeux, mais tout cela se déploie dans des nuages lointains, hors de portée. J'attends, tel un jardinier espérant la pluie sur une terre aride, me délestant du poids de l'absence. Tout ira bien, même dans ce vide où tu étais, où tu es encore.
Un jour, tu es arrivé, sans prétention, sonnant à ma porte avec un bouquet d'espoirs. Je t'ai ouvert, mais la clé est conservée là, prête à te verrouiller. Tu as pris place sur mon canapé, peignant nos murs de rose et de jaune, redonnant vie à mon placard d'amertume. Tu as remplacé les feuilles mortes de mon jardin par de magnifiques semis d'optimisme.
Et même si tu décides de partir, emporte la clé. N'aie pas peur. Cette maison est à toi. Toi seul détiens son secret. Je ne te laisserai jamais seul, même si tu offrais la plus belle fleur de ton jardin à une autre. Je veillerai sur ce que tu m'as laissé, même dans l'hiver le plus rigoureusement, mon éternel printemps.
Mais la fragilité de ces souvenirs s'estompe. Elle a été arrachée à son bourgeon, portée dans les bras de son ravisseur. Les questions affluentes : qui a arraché cette beauté des mains du jardinier ? Invisible aux yeux des humains, pourquoi a t-elle disparu si vite ?
Pourtant, ta mémoire s'est transformée en un froid cruel, et dans les revers de la vie, entre deux cauchemars, tu t'es endormi. Ensemble, nous avons bu le poison amer d'un amour que d'autres ont servi, brûlant au plus profond de nos entrailles. Dans un endroit éloigné, entre eaux troubles et douleurs, tant de nuits et de vies s'écoulent, et finalement, nous saurons ce qui s'est passé.
La tristesse et le soleil levant se rencontrent à nouveau. Tout n'est qu'à propos de rien, comme ces fleurs séchées que je conserve précieusement. Elles sont le symbole de ce que nous avons perdu, mais aussi de ce que nous avons partagé. Et dans ce jardin de souvenirs, je continuerai à cultiver les semences de notre amour, même lorsque les saisons changeront.
Les-portes-du-sud
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La Magie. 17.08.2025
La Magie des Mots : Une Alchimie Intérieure
La véritable magie commence par cette sensation troublante de familiarité face à certains mots, certaines phrases. Cette reconnaissance mystérieuse nous fait questionner : avons-nous déjà entendu ces paroles, ou touchent-elles directement notre essence la plus profonde ? Cette magie opère comme une clé qui ouvre des portes intérieures longtemps scellées, réveillant des souvenirs enfouis et des idées dormantes.
Les mots magiques sont ceux qui résonnent avec une vérité déjà présente en nous, attendant simplement la formulation juste pour émerger. Ils agissent comme des révélateurs photographiques, faisant apparaître ce qui était là, invisible mais réel. Cette alchimie verbale transforme l'ordinaire en extraordinaire, créant des ponts entre notre monde intérieur et la réalité extérieure.
La Magie du Quotidien : L'Art de Voir l'Invisible
La magie véritable ne se trouve pas dans les spectacles grandioses, mais dans les détails de la nature que nous photographions avec notre regard. Chaque instant contient sa propre enchantement pour celui qui sait observer. Un père conversant avec son fils dans la rue, les nuances de lumière qui changent au fil de la journée, les rituels simples qui rythment nos existences - tout cela compose la trame magique de la vie.
Cette magie du quotidien nous enseigne l'humilité. Nous ne sommes, après tout, "qu'une goutte d'eau dans l'océan du temps", et cette perspective nous libère du fardeau de vouloir tout contrôler. La sagesse magique consiste à accepter que le monde ne se conforme pas à nos opinions, que les choses suivent leur cours naturel indépendamment de nos objections.
L'Art de Lâcher Prise : La Plus Haute Forme de Magie
La magie ultime réside peut-être dans cette capacité à "ignorer, passer à autre chose et se reposer". Ne pas chercher à être le juge ou l'arbitre de la vie d'autrui, laisser chacun libre de son chemin. Cette sagesse magique nous apprend que la véritable liberté naît du détachement, non de l'indifférence, mais d'une acceptation profonde de ce qui est.
Vivre la Magie
La magie n'est pas une évasion de la réalité, mais une façon plus profonde de l'habiter. Elle nous invite à reconnaître l'extraordinaire dans l'ordinaire, à écouter la poésie cachée des mots, à accepter notre place modeste mais précieuse dans le grand théâtre de l'existence. Peut-être que la plus grande magie consiste simplement à être présent, à observer, à ressentir cette familiarité mystérieuse avec la vie elle-même, sans chercher à tout comprendre ou contrôler.
Dans cette perspective, nous ne sommes plus des spectateurs passifs, mais des participants conscients de cette magie permanente qui nous entoure et nous traverse.
Les-portes-du-sud
#la magie#mots#quotidien#invisible#30jourspourecrire#30jourspourécrire#17aout2025#aout 2025#les-portes-du-sud#@kamel#abencerages
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رسائلُ الأرواح لا ساعي بريد لها.. مهمَا كان الطريقُ طويلٌ ، فهي تَصّلُ دائما 🕊
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بعد الكذبة الأولى.... كل الحقيقة شك
-جبران خليل جبران
After the first lie....the whole truth is doubt...
-Gibran Khalil Gibran

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