Tumgik
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31 octobre
C'est maintenant que tu me laisses. Il y a bien des trains entre nous, mais quoi de plus pertinent qu'un voyage pour parler de toi ? Un peu méchante, un peu charmante. Sauvage comme il faut, belle de ne pas l'être, pas un mouvement de trop. Emmène moi maintenant.
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31 juillet.
Putain, c'est chiant. Ce sont tes yeux clairs qui dansent sur ma peau et ta voix qui me déshabille quand on marche dans les rues bisontines. Friches et forêts, forêts et friches dessinent une géographie où l'impatience du toucher est la direction à suivre. Je ne peux m'empêcher d'imaginer les mains qui t'ont déjà découverte. T'es tu déjà donnée ? Tu sais, à vrai dire, je ne le crois pas. La question tourne dans ma tête quand tu prends le pont, devant moi, et que tu baisses la tête pour ne pas trébucher. Que j'aime marcher à tes côtés. Passons du temps ensemble, putain. Et voilà déjà que tu construis ce livre comme un prétexte pour traverser la France. Après tout, ce n'est guère plus que de traverser un lit et l'Øresund pour dormir contre moi.
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21 juillet.
Tes cheveux blonds sortent de mes souvenirs comme de ta capuche, sous la neige, sur la plage. Hier soir j’ai lu ce livre qui me rappelait tant de toi et tu as dormi dans mes paupières. Je pensais : danserons-nous ?
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13 mars.
Je sais que j’en demande trop ; je ne sais seulement pas si tu vas mal ou si c’est moi qui suis en tort. Tu te tais et tu me frappes, quelle crédibilité me reste-t-il ? Je ne sais toujours pas ce que tu penses ; j’ose espérer que ta solitude est une force dont tu t’es emparée plus qu’un corps obscur qui t’étreint. Je nomme des choses, dans le vide, mais je ne veux qu’exister pour toi ! Tu n’imagines pas ma joie lorsqu’un mot de toi je reçois, lorsque ton nom s’affiche à côté de mon prénom. Je pensais avoir un peu de différence peut être pas, en connais-tu la violence ? Laisse moi encore un peu me plonger dans tes yeux gris, te regarder quand tu me tournes le dos, et d’un regard, caresser tes cheveux blonds.
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10 mars.
Je sais bien que je rêve encore d’une histoire à dormir debout. Je passais derrière toi, tu dégageais tes cheveux comme tu le fais si souvent, alors j’ai pu voir dans ton cou la délicatesse de ta peau claire. Mais je ne sais rien de toi.
En écoutant doucement cette chanson qui parle de ces ciels bleus que nous avons traversés, ou que j’ai traversé avec toi - je ne sais plus vraiment- je repense à ces nuits blanches. J’ai mis quelque temps à comprendre combien tu étais jolie. La nuit te rendait si douce que je t’ai regardé pendant plusieurs heures, comme lorsque nous marchions sur la plage alors qu’en silence, tu perdais ce côté détaché de toute choses. Je dessine de la pointe de mon souvenir ton visage endormi, tes cheveux sur ta joue et ton cou dévoilé que j’aim(er)ai tant
Embrasser.
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2 septembre.
Jamais tu ne m’avais laissée m’en aller si longtemps. Ton regard sur le pallier accompagnait mon chemin dans la nuit encore chaude de l’été. Tu posais tes yeux sur moi et je ne connaissais rien de l’expression de ton visage. Dans l’obscurité, j’y lisais maladroitement un peu de reconnaissance, un peu de bonté, et l’amertume d’une étreinte trop vite brisée.
Tu me regardais partir et je n’osais me retourner. Je craignais que les quelques mètres qui séparaient alors nos corps ne nous précipitassent dans nos bras désirés. Je gardais ta main contre mon cœur comme ton sein dans la mienne ; je me souvenais d’une boucle brune tombant sur ton œil et me faisant oublier l’interdit ; je voudrais te dire comme tu es belle je voulais te le dire. Je voulais te dire comme ton corps et ton odeur, dont je n’ai rien oublié, m’ont manqués. Ils sont devenus autre ; je les aime tout autant. Je laisserai désormais à ma mémoire la souplesse du changement.
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19 juillet
Mais moi je ne peux pas dormir Car tu couches toute nue dans mon cerveau Mais où sont les rues de nos soupirs
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30 juin.
Tu me manques ; cela n’arrive guère souvent. Je me dis que j’aimerais que tu me parles et que j’aimerais que je te parle. De tout de rien. D’aujourd’hui, de toujours, d’ici, de là-bas. Mais au delà de ton indépendance que tu portes en bannière, que t’importe ma présence. Que pourrais-je t’apporter, moi. J’aimerais te parler de toutes ces choses fantastiques que je lis dans des livres, de tous ces mondes que je voudrais explorer, de tous ces lieux que je voudrais visiter. Tu as le goût de l’ivresse, tu es belle comme une coupe de vin, comme un apéritif pris à dix-neuf heures dans un jardin d’été.
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14 juin.
Elle est belle. Elle est belle comme vous. Le même bleu dans les yeux, une tristesse dans le regard, et un petit quelque chose d'insupportable. J'aime regarder les discontinuités : lorsqu'elle attache ses cheveux, sa nuque et ses tempes deviennent plus jeunes, mais aussi, et cela très paradoxalement, plus sauvage. Nous nous regardons tous les jours. J'aime à penser qu'il existe entre nous comme un jeu capillaire : j'attache mes cheveux, elle les défait ; je porte mes cheveux longs, elle en fait un chignon. Elle me regarde depuis l'entrée de la bibliothèque, elle me regarde depuis la table du jardin. Parfois, je la regarde traverser la salle de lecture, je la regarde rentrer dans la bibliothèque. Elle me regarde quand je marche, quand je travaille, quand je m'arrête quelques minutes pour boire un café ou parler geographie. C'est donc dire à quel point ces journées sont longues, dans l'attente de ces quelques entrevues ! Et pourtant bientôt nous ne nous reverrons plus.
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15 avril.
Je regarde des milliers d’images comme si l’on pouvait extraire de chacune d’elles quelques souvenirs de toi. Je ne pouvais plus résister à l’attente, sais-tu ? Je te regardais sans t’écouter, toutes tes paroles n’ayant d’importance que dans la grâce qu’elle donnaient à ta présence. Il m’arrive bien sûr de te détester ; quelques minutes avant que mon regard ne se fixe sur tes lèvres entrouvertes par la parole et la fumée, tu jouais à la bagarre avec ce garçon, celui qui te suit comme ton ombre et qui a grammaticalement fusionné avec toi. Mais tu vois, je ne me souviens même plus de quoi nous parlions, la conversation n’était qu’une excuse pour me plonger dans tes yeux et à regarder ta bouche avec envie. Contrairement à tous nos passés, je me suis jetée sur toi avec passion et sans torturer mon esprit d’un possible refus. Mon plaisir fut d’autant plus grand que te retiras tes lunettes pour mieux m’embrasser et pour que mieux je t’embrasse. Ma violence a dû te surprendre, je voulais m’emparer de tout ton corps et te faire l’amour sans me soucier de ces voisins devenus de trop. Tu étais haïssablement belle, tes cheveux bouclés dessinaient sauvagement ton visage en lui donnant cet air d’un sud que je voulais voler à tout prix. J’ai pensé si fort tout ce que je t’ai dit, tu sais. Des mots qui résonnent en moi depuis des années, et,qu’à la manière du vieil homme cubain, je cherchais à extraire de la mer comme cet énorme poisson qui m’habitait. “Je t’aurais, poisson”, écrivait Hemingway, mais je ne savais plus si c’était mes mots alors formalisation de mon désir, ou bien ton corps et ton être, que je voulais extraire des eaux salées comme cette créature aquatique. Tu sais j’aimerais tant que tu sois là, pour que je t’expliques à quel point je me sens pathétique de toute cette passion qui déborde et coule sur moi depuis sept ans. J’écris à une personne lointaine comme si j’étais déjà une vieille âme, dont toute la vie aurait été consumée par un amour fou. Je crains parfois que tu ne me désires plus, et je veux t’avoir avant que cette dernière lueur ne s’éteigne. Comme je hais ce garçon dont j’ai lu les caresses comme une manière de m’éloigner de toi, et comme je me déteste de penser cela de celui qui te rend heureuse ! Ecoute moi, tu rirais bien, à me voir parler de toi comme un romantique sans le sou ! J’aimerais te goûter encore, t’user avec ma bouche, mes mains et mes yeux si le reste ne suffisais pas. J’aimerais voir l’obscurité sur tes seins lourds et j’aimerais que tu me veuilles comme personne n’a jamais su le faire. Peut être que je pleurerais. Laisse moi me perdre dans tes yeux troubles, et me glisser à nouveau dans tes cheveux et ton cou qui ont le goût d’une île grecque. Quelques fois je te trouve franchement laide. Mais mieux qu’une Bérénice de bibliothèque, tu sais me rappeler en quelques mots, ta beauté. Celle-là même que j’ai redécouverte ce soir d’ivresse, lorsque tes mains ont pris ma taille que je pressais contre la mienne. J’étais heureuse de voir que tu participais à cette ivresse, ne faisant nulle affaire de mon état, de ma violence, moi qui préférais d’habitude la contenir. Tu me semblais y participer et être satisfaite de l’effet que cela produisait sur nous. Il est bien possible que je désire davantage ton désir que ton corps : un corps se consomme, un désir laisse s’exprimer toute la saveur de l’inachevé. C’est un peu pour cette raison que je te veux une fois encore, que tu cesses de me torturer. Je n’y crois pas vraiment ! Tu me fais vivre dans l’ombre d’une femme damnée baudelairienne, mais j’aimerais, dans un grand vent d’égoïsme, pouvoir rester ta particulière.
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4 mars.
Cette femme qui au devant découvre délicatement sa nuque, dévoilant cette lisière que je sais vôtre, fait naître en moi quelques sursauts contradictoires. Elle se retourne parfois, laissant traîner un fragment de regard sur les livres et sur mon installation. Peut-être qu’elle se doute de l’ambiguïté. Peut-être la cultive-t-elle, peut-être cherche t-elle à l’évacuer comme un vulgaire diptère trop insolant pour se poser sur son épaule. Quelle translation s’opère dans le plaisir de cette vision ! J’attends qu’elle dévoile sa peau en sachant qu’elle est toute à vous, et que tantôt vous eussiez posé vos lèvres sur cet entre-deux.
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25 février.
Je vous ai entrevu aujourd'hui ; comme vous étiez beau ! Quand d'autres vous regardent comme le raté de la classe, je ne vois que douceur et gentillesse ; dans cette innocence un peu naïve, je sens un secret, que vous portez en collier. À ma tendre habitude, je ne peux m'empêcher de chercher à le comprendre, à le deviner, à le briser. Peut être en perdriez-vous votre bijou ?
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20 février.
Toute votre vie m’inspirait du désir ; désir douloureux, car irréalisable ; mais désir enivrant.
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19 février.
Dans la presqu’obscurité, seule la proximité nous a reconnu. Sortie dans l’espoir de vous croiser, ralentissant la grande aiguille de mon pas, je n’en attendais pas moins. Voilà quatorze tout petits jours, quatorze très longs jours que je l’espérais. Je portais en moi le souvenir de la complicité d’un rire, partagé quelques secondes durant à quelques tables de distance. Oh, je m’en souviens ! Vous cherchiez notre regard, notre présence, peut-être avec l’envie de les partager, peut-être par reproches, car nous étions bruyants et fort peu concentrés. Nous étions surtout là par prétexte, qui refuserait l’occasion d’un verre entre amis après une dizaine d’heures de travail ! Par ailleurs, je crois que le thème de la soirée ne justifiait pas non plus votre présence ; il me semble  que vous eussiez la même excuse que nous. J’aime à penser que votre regard me cherchait, ce soir là, comme cet autre, où vous sembliez attendre que mon visage s’adresse à vous. Je m’arrêtai, me tournai vers vous - je ne voulais que quelques mots ; mais quelqu’un d’autre était là, organisant ses bagages dans la voiture. Alors ce ne fut qu’un bonsoir, mais je ne sais guère qui de l’une ou de l’autre fit le plus long voyage.
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