Nos Lèvres ouvrent une zone de potentialité : inspirer et expirer des signaux invisibles qui communiquent une intention. Captés par la machine, nos souffles engendrent un dialogue intime duquel surgissent des créatures enfouies. Entre nous, une série d’algorithmes s’immisce comme des agents autonomes qui informent à leur tour la performance. Une négociation audiovisuelle et constante de notre cohabitation avec cette troisième entité. Nos identités se tissent dans la coconstruction bilatérale d’un espace partagé entre nous. Comment est-ce que notre enveloppe sensible capte, répond et se module face à l’autre ?
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(30 avril 2025) Voici la vidéo de démonstration pour Lèvres ! Elle met en valeur les visuels audioréactifs et la trame sonore enregistrés lors d'une pratique du 6 avril. J'ai utilisé des effets expérimentaux pour faire de l'abstraction sur nos captations lors de la même pratique. Le but est de dévoiler une partie des éléments de la performance tout en éveillant des questionnements...
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(26 avril 2025) Quel parcours pour en arriver à cette quatrième et dernière proposition pour la série Ultrasons ! Je pense à mes trois premiers projets et aux façons dont ils ont contribué différemment à la solidification de ma démarche artistique. En perfectionnant diverses techniques de traitement sonore en temps réel et en développant des compétences en lutherie numérique, je vois mon cheminement à travers les quatre cours-projets comme une progression exponentielle. Je me suis ainsi permis d’explorer différentes façons d’employer le corps pour composer avec celui-ci.
Avec Lèvres, j'ai décidé de suivre l'invitation de Chlo à faire une performance collaborative et joindre mon dispositif de gants électroniques de la session dernière à son envie de développer un système algorithmique sur le logiciel Max pour également traiter mes mouvements en temps réel. À travers ce processus, j'ai appris à négocier différents aspects de la création, à organiser notre temps de mise en commun et à laisser de l'espace à ma collaboratrice pour que nous développions une relation propre avec la proposition.
Travailler avec Chlo m’a poussé à sortir de mes habitudes de création, à faire confiance au processus partagé et à me laisser surprendre par les détours que peut prendre une idée quand elle est nourrie par deux sensibilités différentes. J'ai reconnu l'ouverture de Chlo à bien vouloir explorer avec moi le monitorage de nos respirations pour contrôler les visuels. Toutefois, je reconnais avoir vécu pas mal d'anxiété quant à la quantité de travail que je m'imposais pour bonifier le projet et le rendre quelque peu en concordance avec mon futur projet de maîtrise. Avec nos emplois du temps chargés, j’ai dû par moments vérifier si la motivation était toujours présente pour ce projet, car j’ai ressenti à quelques reprises que l'investissement n’était pas à la hauteur.
Il est difficile pour moi d'exprimer comment je me sens par rapport à notre présentation sans tomber dans les reproches. Ce n'est pas mon intention et je ne crois pas qu'ici ce n'est pas l'espace pour cela. Néanmoins, je suis sorti de la scène en me demandant si j'étais le problème dans l'histoire. Un sentiment de culpabilité, parce que l'énergie était plus basse lors des dernières semaines de collaboration. Avec une coéquipière de plus en plus occupée par des engagements professionnels, iel ne me donnait plus autant de retours qu’au début du processus. Cette dynamique m’a beaucoup fait douter de ma propre valeur dans le projet. Est-ce que j’en faisais trop ? Est-ce que j’étais trop exigeant ? Ce n’est qu’au test sonore qu’on m’a fait sentir que j’avais trop imposé ma vision du projet et qu’il fallait maintenant passer au spectacle sans trop penser au fait que notre proposition était désinvestie. Pourtant, j’avais réellement envie que notre création commune nous ressemble à tous les deux, sans que l’un·e écrase l’autre.
Avec du recul, je réalise que ces tensions ont aussi été formatrices. Elles m'ont obligé à mieux cerner mes propres limites, à mieux communiquer mes attentes et à accepter que tous les projets collaboratifs ne suivent pas une trajectoire linéaire ou parfaitement équilibrée. Malgré les défis, Lèvres restera pour moi une expérience précieuse, où j'ai approfondi non seulement ma maîtrise technique, mais aussi ma capacité d'adaptation humaine et artistique.
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(26 avril 2025) Version finale du document remis à l'équipe de production des Ultrasons pour la performance audiovisuelle Lèvres. Note de programme, liste d'équipements (branchements, besoins des artistes et fournis par les artistes) et informations sur l'installation et le test de son !
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(26 avril 2025) Retour sur mon expérience d'entrevue pour La Presse du mardi 22 avril. Nous avions organisé le local B-187 pour répéter notre performance et pour accueillir la journaliste. Comme pour la performance du jeudi, je me suis installé à gauche de la toile de projection et Chlo à droite, avec son équipement, pour être éclairé par les visuels répondants à nos respirations respectives. En tant que telle, l'entrevue était condensée de toutes les informations nécessaires pour comprendre notre démarche et la proposition que nous allions faire aux Ultrasons.
Après une démonstration, la journaliste s'est montrée intriguée par le fonctionnement de notre dispositif et nous a posé des questions sur le lien entre nos deux systèmes. Nous avons expliqué l’effet du son et de nos respirations sur les visuels qui apparaissaient dans le local plongé dans l’obscurité. Comme conseillé, j'ai insisté sur des points propres à ma démarche pour que ceux-ci se retrouvent assurément dans l'article : « Dans ma pratique et dans une approche queer, c’est de voir le corps de façon plus grande avec toutes ses possibilités. On fait bouger la musique avec les gestes ». Globalement, j'ai essayé activement de faire participer Chlo à la discussion que j'entretenais avec la journaliste. C'est dans ces moments qu'iel a pu parler de ces projets à l'extérieur du programme.
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(23 avril 2025) Ultrasons demain !! De ce parcours, je retiendrai des leçons sur le peaufinage d'un système pour le rendre adapté à plusieurs contextes performatifs et sur la collaboration et différentes négociations possibles de la cocréation. J'ai vécu une session tumultueuse, d'une part en raison d'autres projets comme la conférence avec Hexagram qui me demandaient de revoir le temps que j'accordais au travaux scolaires, mais aussi la politique internationale depuis janvier m'a profondément bouleversée.
Fidèle à mes habitudes pré-présentation je me suis tiré au tarot pour avoir une intention qui me guidera tout au long de la journée de demain. 3 cartes sont venues à moi : The Chariot, King of Cups et The Fool.
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(09 avril 2025) Bon, ça fait un bout que je n'ai pas fait de mise à jour ici. Néanmoins, le travail continu et nous nous rencontrons chaque semaine Chlo et moi pour peaufiner notre performance qui prend forme. J'ai maintenant un patch Max qui produit bien plus de matières sonores en temp réel que l'an passé et je réfléchis constamment à de nouvelles manières de sonfier mes gestes. Avec une forme et une (semi)tonalité convenue, j'arrive à produire des articulations, des impacts, des trames bruitées et des couches atmosphériques qui arrivent à des moments clés de la performance. Celle-ci est d'ailleurs divisée en 8 scènes qui sont déclenchées par l'activation d'un bouton qui se retrouve à l'intérieur du boîtié de la main droite (se référer au document Google Docs).
Pour le dernier stretch, je dois terminer le mapping des paramètres sonores (enveloppes de respiration et des différents modules sonores, les déclenchements d'événement...) à des paramètres visuels dans TouchDesigner. Le lien se fait entièrement à partir de mon ordinateur et cela apporte une limitation : je dois être considérant du niveau de GPU nécessaire pour la vidéo pour ne pas risquer que quelque chose lâche en performance ! Ainisi, je dois 1) faire le mapping des paramètres sonores à des paramètres visuels dans TD; 2) terminer les visuels audioréactifs à partir des masses lumineuses de base présentées en classe; 3) faire un mode de présentation lisible de mon patch pour une visualisation plus intuitive et rapide; 4) peaufiner la note de programme et statuer un titre final; 5) shopping pour un costume qui évoque l'air et la suspension; 6) pratiquer pratiquer pratiquer et élaborer la posture que j'aurai sur scène (chorégraphie).
Au dernier cours, Chlo a proposé de changer le titre de la pièce pour Lèvres et, honnêtement, j'aime ça :
« Comment la corporéité se manifeste dans un échange créatif en performance numérique ?
Comment notre enveloppe sensible capte, répond et se module face à l’autre ?
Nos Lèvres ouvrent une zone de potentialité. L’entremêlement de nos souffles engendre un dialogue pour percevoir l’intime. Dès lors, des signaux invisibles communiquent une intention. Entre nous, la machine s’immisce comme un agent autonome. Notre identité se tisse dans la co-construction d’un espace partagé. »
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(13 mars 2025) Lors de notre rencontre d'équipe d'hier, nous avons développé la forme de notre performance qui se déroulera sur une durée approximative de 10 minutes. Pour mieux organiser nos transitions entre les scènes et avoir un aperçu commun du flux dynamique global, nous créons un document collaboratif qui permet de noter le temps approximatif de chaque scène, les matières sonores proposées, le flux dynamique, les changements qui s'opèrent dans le patch, les informations transmises par OSC et le rendu visuel associé.
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(07 mars 2025) Captation de la mise en commun du 1er mars 2025.
Nous avons développé une forme initiale de performance avec les algorithmes musicaux que nous programmons depuis le début de la session séparément. Ce premier jet permet d'avoir un modèle de base auquel nous nous référons.
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(07 mars 2025) Hier, j'ai présenté ma performance Rompre l'espace, corps fugace à l'événement AI Companionability | Compagnonnage IA organisé par Hexagram. Je suis passé travers une panoplie de questionnements par rapport la portée de mon travail, aux questionnements théoriques qui soutiennent ma création et à la façon dont je souhaite présenter ma démarche à un nouveau public. L'expérience était confrontante, mais formatrice. Maintenant, je sais mieux comment articuler ma démarche de création devant un auditoire tout en soulignant les influences théoriques et les outils que j'ai utilisés pour arriver au produit final.
Je dois aussi souligner que j'ai dû faire beaucoup de déconstruction quant à la sous-estimation que je faisais de mon travail. En constatant que j'étais le seul présentateur du premier cycle, sans expérience en présentation, j'ai eu naturellement le sentiment que je devais compenser pour mon manque d'expérience et faire une présentation dense au niveau théorique. Néanmoins, j'ai pris les conseils de garder ma présentation concentrée sur les points les plus importants de ma démarche et d'expliquer brièvement les étapes vers la présentation de Rompre l'espace, corps fugace. Ce conseil m'a permis d'apprécier davantage le moment !
Ultimement, cette invitation m'a permis d'avoir un aperçu de ce que peut être la recherche-création et le partage de son travail au deuxième cycle. Je me suis surpris à prendre les devants lors de la période de questions pour retourner sur des points que je n'avais pas assez insisté lors de ma présentation. J'ai partagé mes contacts avec quelques participant·es à la fin de l'événement.
Cette vidéo était inclue dans ma présentation pour démontrer la logique derrière deux scènes de mon patch Max.
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(24 février 2025) Enfin du son ! J'ai travaillé l'organisation du patch utilisé lors de la première présentation avec les gants pour permettre plus d'expressivité, de résultats surprenants et une connectivité avec l'organisation de Chlo. Ici, je montre une portion du patch qui ouvre une fênetre de 3 secondes si les données sur l'axe X du gyroscope dépassent un seuil. Si trois dépassement du seuil sont détectés dans la fenêtre de 3 secondes, il y a un son d'impact qui est déclencher. Je veux maintenant développer le jeu sur cette logique de génération d'impacts.
Comme suggéré, j'ai aussi ajouté du filtrage et du smoothing dans mon code Arduino avec les objets inclus dans la librairie Plaquette !
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(08 février 2025) Je reviens d'une représentation de la pièce Le gardien des enfants, dans le cadre du Mois multi à Méduse (Québec), et je suis à fleur de peau. La pièce relate les souvenirs refoulés d'une victime d'agression sexuelle lorsqu'il n'était qu'un enfant. JJ Houle met en scène ce portrait composé de souvenirs flous et poétiques qui dépeingnent l'agresseur comme une bête malicieuse et l'enfant, le seul performeur de l'œuvre, comme un être pur et dérobé de son ignorance. Je suis profondément choqué par la proposition qui amplifie les microgestes réverbérés et par l'utilisation judicieuse de lumières. Le performeur est nu pour la quasi entierté de la pièce et joue dans une bassine qui reflète les oscillations de l'eau qu'elle contient sur un mur blanc en arrière-scène. La lumière rouge trace les limites de son corps vulnérabilisé et ces mouvements sont lents, méditatifs et hypnotiques. Un changement brusque advient à l'approche de la fin de la pièce où toutes lumières tournent brusquement au blanc et dévoilent le corps vêtu du performeur. Il raconte en détail la scène d'agression, puis s'applique dans une démonstration d'autoacuponcture sur ses mains en silence. La pièce finie ainsi, face à un public perturbé.
J'apprends sur l'efficacité d'un jeu de lumière sobre, sur l'utilisation des sons issus des manipulations faites sur scène dans la trame sonore et sur l'impact de la vulnérabilité du récit en contexte de performance.
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(03 février 2025) Je viens de lancer l'impression de nouveaux boitiers qui contiendront les microcontrôleurs et les circuits de connexion entre les Arduino Nano 33 IoT et les capteurs. Cette session, je veux maximiser mon temps de création, et mon plaisir, en travaillant avec des composantes bien conçues. C'est pourquoi je me concentre sur l'amélioration des gants dès le début de la session. Après ma performance de Rompre l'espace, corps fugace, je sais les points forts et les faiblesses de mon système et je veux me pencher sur ceux-ci maintenant. Une fois que le système physique sera peaufiné, je mettrai tout mon temps sur le développement de la musicalité de l'algorithme et la communication OSC avec Chlo.
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(02 février 2025) La fuzzy logique (fr: logique floue) permet une analyse plus nuancée du mouvement en intégrant des degrés de vérité plutôt qu’une logique binaire stricte. Je conçois que cette approche du traitement de données peut être extrapolée au postulat technoqueer de notre projet. La logique floue est particulièrement utile pour interpréter des données complexes et continues, comme celles issues des mes gants électroniques. Ce texte m'informe sur des façons d'améliorer le degré d'expressivité de mon dispositif.
En combinant la logique floue avec l'Analyse du Mouvement de Laban (Laban Movement Analysis, LMA), il est possible d’exploiter à la fois des descripteurs de bas niveau (position, vélocité, accélération, etc.) et des descripteurs de haut niveau (qualités d’effort et de forme) afin d’interpréter les mouvements et leur expressivité. Cette approche permettrait d’optimiser l’interaction gestuelle avec le système des gants en facilitant un mapping non linéaire et un contrôle plus intuitif des paramètres musicaux à partir des données captées, offrant ainsi une expressivité accrue dans la performance audionumérique.
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« Bits » est un projet de performance collaborative entre Nicolas Bourgeois et Chlo Rivest. S'appuyant sur nos vécus respectifs de l'identité queer et de notre rapport face aux normes cishétéronormatives, la performance proposera un espace d'entre-deux, un milieu flou où notre émancipation est encouragée. Cette co-création nous offre l'opportunité d'approfondir des compétences abordées dans des projets précédents et d'explorer le potentiel créatif inhérent à la collaboration; nous chercherons à joindre nos visions d'un futur technoqueer libéré des carcans binaires. « Bits » (working title) se réfère à l'unité primaire de l'informatique. Le fonctionnement d'un tel système est fondé sur la simple expression de 0 et de 1, toutefois il permet de rendre des portraits, des interfaces et des réflexions qui n'ont rien de binaire en apparence. Nous croyons que cette amplification (voir cette explosion) d'un modèle binaire à l'origine est porteur d'une symbolique forte qui inspirera notre création tout au long de la session.
En plus de nos réflexions et vécus personnels, cette création s'appuie sur les théories du Glitch Feminism, de Zach Blas et sur les écrits de Donna Haraway à propos des cyborgs (A Cyborg Manifesto, 1985). Nous tâcherons de faire du corps marginalisé un outil de défiance autoritaires à la recherche d'une zone audiovisuelle grise qui reflète son caractère fluid.
Outils et techniques
Je réutiliserai le dispositif conçu lors de la dernière session, pour la performance Rompre l'espace, corps fugace (2024). Mes recherches d'une expressivité musical à travers une interface de lutherie numérique portatif (wearable) continueront et je développerai des aspects précis de mes gants pour qu'ils soient davantage robustes, ergonomiques et adaptatifs à différents contextes de performance. La programmation de l'algorithme musical demeurera sur le logiciel Max, alors que réaliserai une projection audioréactive accompagnant mes sons et ceux de Chlo dans TouchDesigner. Le tout communiquera par OSC.
Matières/formes
Les matériaux sonores fournis à l'algorithme proviendront de voix (chant de notes tenues, respirations et ponctuation tonales) et d'enregistrements de bruits corporels. Ceux-ci seront dévoilés à différents degrés selon le moment de la performance par un jeu sur la fidélité. À ce sujet, la performance commencera de façon à présenter les deux dispositifs (mes gants et celui de Chlo) pour que l'auditoire comprenne l'origine des différents sons et des interactions subséquentes en temps réel. Les visuels sur TouchDesigner seront générés à partir de captations vidéos concrètes (principalement des plans rapprochés de textures) qui seront ensuite traitées dans le logiciel. Je considère également l'idée d'utiliser des modélisations 3D de corps.
Rôles
D'une part, je serai en charge de la création des visuels pour la performance « Bits ». Je m'occuperai de la captation des matériaux brutes, de la création des modèles corporels 3D et du traitement de ceux-ci dans le logiciel TouchDesigner. Les matériaux résultant devront être ajustés selon les rétroactions de Chlo et celles reçues lors des séances en classe. Aussi, je terminerai la réalisation des gants audioréactifs et du patch Max qui accompagne ceux-ci. Également, je m'occuperai de l'enregistrements de voix en studio et de la prise de contact avec des personnes intéressées à faire partie de ce projet, lors d'une brève session d'enregistrement. Je prends en charge l'aspect scénographique de la performance. En vue de la présentation de mi-session et avant la série Ultrasons, je vais prévoir des rencontres de répétition avec Chlo pour élaborer un plan de performance et pour réfléchir à notre présence scénique. Pour s'assurer du bon déroulement du travail sur nos parties respectives, nous planifions une rencontre hebdomaire à l'extérieure des heures du cours pour permettre la mise en commun de nos avancées et pour discuter sur nos visions sur le projet.
Échéancier
4 février 2025
Recherche des matériaux sonores initiaux (planification des sessions d'enregistrement de voix et d'instruments acoustiques)
Planification des modifications à faire sur le dispositif (plan d'impression 3D, schéma de soudure et implémentation de nouveaux capteurs de flexion)
11 février 2025
Tournage des matériaux visuels et traitement des fichiers
Générer des matériaux sonores
Programmation Max
Planification de la soudure des capteurs des gants
18 février 2025
Tournage des matériaux visuels et traitement des fichiers
Générer des matériaux sonores
Programmation Max
Mise en commun et implémentation de la communication OSC
Soudure et implémentation des capteurs aux gants (ÉlectroLab)
25 février 2025
Programmation vidéo dans TouchDesigner
Générer des matériaux sonores
Programmation Max
Mise en commun et communication OSC entre Nicolas (Max / TouchDesigner) et Chlo (SuperCollider)
4 mars 2025
Modélisation 3D
Préparation de la présentation de mi-session
Mise en commun
10 mars 2025
Préparation de la présentation de mi-session
Présentation en classe
18 mars 2025
Peaufinement des matières, trouble-shooting
Retour sur la performance selon la rétroaction en classe
25 mars 2025
Révision des vidéos
Recherche scénographique
TBD, troubleshooting à prévoir
1er avril 2025
Programmation Max
Recherche scénographique
TBD
8 avril 2025
Recherche scénographique
Tournage d'une bande-annonce
TBD
15 avril 2025
Répétition
Selfcare
TBD
22 avril 2025
Présentation à Ultrasons
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(1er février 2025) Je viens de terminer la lecture de Glitch Feminism : A Manifesto de Legacy Russell qui me permet d'avoir les bases nécessaires à la compréhension du mouvement. Actuelle, la pensée de Russell réside dans l'espace numérique et est centrée sur la notion de glitch, un espace d'erreur ou de déviation dans le système, qui devient un moyen de résister aux structures dominantes de contrôle. Notamment, elle fait transpose le concept du glitch à une application concernant les identités queers et les corps « non conformes ».
Le texte force à se questionner sur le glitch non pas comme une faille à corriger, mais comme une stratégie de résistance face aux systèmes de pouvoir tels que le patriarcat, le capitalisme et le racisme. L'autrice valorise l’instabilité du corps et la multiplicité des avatars : « URURP THE BODY! BECOME YOUR AVATAR » (p.159). Une lecture totalement pertinente considérant l'approche de ce nouveau projet !
« as we work toward ghosting the binary body, we also work toward dissolving ourselves, making the boudaries that delineate where we begin and end, and the points where we touch and come into contact with the world, disappear completely » (p.68), l'idée d'une non-linéarité s'approche de la prémisse de notre projet de création. Par le partage de nos expériences respectives, une transmission d'informations (personnelles, mais aussi informatiques) s'opérera sur scène. Une dynamique d'échange pour dissoudre nos corps, les rendre non lisibles.
« Bodies are journeys. Bodies move. Bodies are abstract. We recognize that we begin in abstraction and then journey toward becoming » (p.146).
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(14 janvier 2025) KITE présente une interface performative intégrée à une longue tresse qu'elle porte et balance au gré de ses mouvements durant la performance Take Care, My Boy (2021). Je m'inspire de cette utilisation créative d'un dispositif « camouflé » dans un symbole connoté de la culture autochtone de l'artiste. Bien évidemment, mon inspiration n'est pas littérale. Elle est plutôt dans l'optique où l'accessoire est si fort symboliquement qu'il pose des questionnements, une problématique à la performance de Kite à prime abord. L'expressivité n'est pas directe et la geste sur le geste musical est non-linéaire, ainsi le ressenti se fait prévaloir. La tresse est lourde et ajoute aux mouvements de l'artiste, ses mouvements sont amplifiés et assujettis au dispositif qui est littéralement tenu à ses cheveux. L'utilisation de voix et du texte, ainsi que l'esthétique de found footage VHS et d'enregistrements lo-res sont des avenues que je souhaite explorer pour ce projet.
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(20 décembre 2024) C'est fait !!!! Plusieurs réflexions émergent de ma présentation d'hier. Principalement, je retiens avoir eu du plaisir durant l'exécution. J'ai mis de côté l'anxiété de présenter un projet qui manque de recherche musicale ou un projet qui ne rejoint pas les attentes qui viennent après une réception positive de mes autres projets. Ma démarche de cette session était ancrée dans le développement d'un dispositif qui permet l'émancipation corporelle - que mes mouvements expressifs soient amplifiés par des algorithmes. Par les triggers, le mapping d'effets sur les pistes de la trame et la sélection d'enregistrements sonores à être segmentés selon différents paramètres de granulation, mon système m'a permis de faire de la composition en temps-réel. En fait, je conceptualise ma posture dans Rompre l'espace, corps fugace comme celle d'un compositeur plus qu'un interprète en danse. Dû à ma formation d'une part, mais aussi par le lien indissociable de mes gestes et du résultat sonore. C'est une idée que je veux reprendre dans un prochain projet.
Évidemment, il y a toujours une dimension politique à mes créations, toutefois celle que j'ai présenté hier ne portait pas un message autant clair. J'ai eu à me confronter à cela dans les derniers jours avant la performance et de voir comment j'assumerais une proposition qui n'est pas autant in your face que mes projets précédent. Pour cela, dans le dernier sprint vers les Ultrasons, j'ai préparé quelques séquences de mouvements, bougé au maximum avec le dispositif pour apprendre ses forces et limitations et développer la posture que je voulais avoir pour cette performance. Instaurer un pattern ou le briser, utiliser des répétitions et de prendre des pauses dans mes mouvements pour qu'ils se traduisent en moments de calme dans la pièce. Là-dessus, je veux développer un autre projet qui exploite différents niveaux d'intensité - faire plusieurs scènes pour éviter que ma proposition soit one note.
C'est la première fois que je reçois une telle quantité de feedback après une performance. J'essaye encore d'internaliser tout ça et de faire le tri dans ce qui peut m'aider dans mon processus (autre chose que "wow c'était bon" mettons...). Je retiens que j'avance sur une avenue unique dans le micro-milieu du bacc en musiques numériques et c'est à moi de voir ce que je veux en faire.
Note to self : BACKUPS ! ALWAYS ! les wearables sont capricieux et il faut toujours être trois coups à l'avance.
Okay, je termine là-dessus ! Je vais prendre soin de mon corps éreinté.
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