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Séance #12: Bilan du cours
Culture numérique et psychologie humaine
D’abord, ce que j’ai apprécié du contenu des différentes séances de cours c’est qu’il nous a permis de porter un regard extérieur, de développer notre sens critique ainsi que notre capacité de rétrospection personnelle sur l’utilisation du web par cette génération qui est la nôtre. Le monde virtuel comporte évidemment une dimension technique qu’il faut maîtriser en partie, mais aussi une sphère psychologique, c’est-à-dire celle de l’évolution des mentalités et de la redéfinition des relations sociales chez les usagers. Il faut retenir que les communautés de lieu se transforment en communautés d’intérêt à l’ère du Web 2.0. La notion de réseau remplace celle de groupe, où les individus sont désormais connectés et non intégrés à même ces groupes traditionnels. Or, en dehors de la place prépondérante que tend à prendre la culture participative, la frontière entre la vie publique et privée s’amincit alors que celle entre « faire » et « être » s’épaissit. Les utilisateurs ont le pouvoir d’exposer leur vie, ou celle qu’ils aimeraient avoir, comme ils souhaitent qu’elle soit perçue par les autres.
En 2015, Caroline Vrignaud, dans le cadre de son mémoire de maîtrise en communication, a souligné qu’être présent sur les réseaux sociaux c’est se « mettre en scène ». Elle a recensé brièvement, d’après Zarghooni (2007), quatre types de présentation de soi : l’autodescription, les déclarations sociales, les comportements non verbaux et les associations sociales (p.11). Il est intéressant de voir à quel point l’humain peut poser des gestes sans conséquence pour lui devant son écran et que son image s’en trouve désormais modifiée par un processus psychologique relevant la plupart du temps de son inconscient. Parlant d’inconscience, soyons conscients que l’avenir des relations humaines ayant comme interface l’ordinateur repose sur notre manière de les entretenir, d’où l’importance d’en parler.
Les utilisateurs donnent la dynamique d’un réseau, cette dynamique qui soulève parfois des questions morales, éthiques et sociétales. Le monde numérique est énorme et probablement plus fort qu’on pense, parce que ce pouvoir, nous lui donnons. Selon moi, autant les cyberréalistes que les cyberoptimistes partagent cette vision, mais personne ne peut prédire ce qui en adviendra.
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SÉANCE #10| S’informer à l'ère de Google et des médias sociaux : les citoyens, les médias et la population
La multiplication des plateformes d’information et l’omniprésence des réseaux sociaux notamment dans la vie des milléniaux ont changé leur rapport aux autres, mais aussi celui à l’information. Le journalisme citoyen sur le web sert-il plus la population qu’il ne lui nuit ? Est-il perçu par les médias traditionnels comme une réelle menace à la sécurité de l’information et des sources ? Une chose est certaine, il modifie des perceptions, par l’entremise entre autres de leaders d’opinion. En plus, il semble redéfinir la question éthique de la pratique journalistique.
À pareille date l’an passé, une page Facebook, nommée Thunder Bay Courthouse-Inside Edition, a été créée en Ontario. La page publie régulièrement des informations relatives aux procédures judiciaires se déroulant au Palais de Justice de Thunder Bay. Les quelque 6000 abonnés peuvent non seulement commenter les causes en temps et lieu, mais aussi partager leurs opinions sur le fonctionnement du système de justice. En 2017, la page contenait des détails qui auraient pu faire l’objet d’outrages au tribunal, mais elle n’est pas soumise aux normes journalistiques à proprement parler. L’identité de son administrateur n’a d’ailleurs pas été révélée.
Le président fondateur de l’Association internationale de journalistes indépendants, Maurice Ali, disait souhaiter une collaboration entre les médias traditionnels et les journalistes citoyens. Ce que les premiers ne peuvent couvrir, les deuxièmes le font. Ne serait-ce pas plutôt une bataille d’influence ? Le citoyen utilise les moyens qui échappent aux médias pour convaincre une population fragile qui ne sait plus qui croire ni où regarder. Selon Brent Jolly, directeur des communications chez National NewsMedia Council, la place prépondérante de l’information citoyenne en société « est en partie due au virage numérique que certaines grandes institutions n’ont pas su prendre à temps ou abordent lentement » (Radio-Canada, 2017). S’il y a une place pour le journalisme citoyen, encore faut-il savoir différencier les termes « activisme » et « journalisme ».
Qui du média ou du citoyen est accusé de déformer ou de dépeindre parfois la réalité ? Nous ne saurons jamais, parce qu’au-delà du devoir d’informer, les deux ne prennent-ils pas plaisir à se renvoyer la balle, pendant que la population s’étourdit à regarder cette jonglerie ?
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Séance #07 : La vie privée au temps de Facebook
Suivre et être suivi
La plateforme sociale Facebook se popularise comme jamais à l’échelle mondiale. À ce jour, plus rares sont les gens qui ne possèdent pas de compte Facebook que ceux qui en ont un. Les internautes sont exposés à des risques concernant la confidentialité de leurs informations personnelles et plusieurs n’en connaissent pas les conséquences potentielles. Le développement des technologies telles que la géolocalisation crée un certain malaise autour de la question du respect de la vie privée d’un individu. Cette forme de filature permet certes de retracer des personnes disparues ou en fugue, mais abuse-t-on de ce pouvoir? En tout cas, sur Facebook, nos préférences sont sujettes à un commerce lucratif dont nous ignorons les activités.
Conséquemment, le 12 février dernier à Berlin, la justice allemande obligeait Facebook à modifier quelques-unes de ses conditions d’utilisation en rupture avec la loi sur les données personnelles. Parmi celles-ci, on retrouve la géolocalisation des échanges privés sur l’application mobile et l’accès au profil Facebook de n’importe qui facilitée par les moteurs de recherche. Le tribunal déplore que l’utilisation des données personnelles des clients soit faite au détriment de leur consentement. Facebook réussira-t-il à assurer une sécurité légale à ses utilisateurs? À suivre…
La géolocalisation peut découler d’une cybersurveillance. En 2013, Y. Eone Hortense a publié l’ouvrage La cybersurveillance des salariés à l’ère du Web 2.0 qui est fort intéressant. Le chapitre 1 de la 3e partie explique comment Facebook est « une pièce à conviction de choix pour les employeurs ». Même si Facebook est un espace public, toute publication peut conduire au congédiement d’un employé. Ainsi, je pense qu’avant de surveiller les autres, il serait important de se surveiller soi-même dans notre rapport aux plateformes nous suggérant une forme de liberté d’expression pas aussi libre qu’on puisse penser.
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Séance #05: Sociabilité et vie en ligne
Relations, solitude, intimité
L’activité sociale sur le web soulève d’abord un paradoxe qui pimente les conversations, notamment entre les différentes générations. Est-ce que les réseaux sociaux tendent à nous rapprocher des gens éloignés et donc à nous éloigner des gens près de nous? L’omniprésence des cercles sociaux interactifs marque sans doute les dynamiques relationnelles humaines actuelles. En 2015, l’auteure, la psychologue et l’anthropologue américaine Serry Turkle a publié l’ouvrage Seuls ensemble. Il recense 30 ans de recherche sur le thème de la médiatisation des relations humaines par l’utilisation d’objets tels que l’ordinateur. Sébastien Richard en livre un compte rendu intéressant.
Ce qui est fascinant à retenir des observations de Mme Turkle, c’est que la solitude est un état qui peut demeurer persistant, même si tous les moyens de communication possibles sont à portée de main. Être actif sur les plateformes sociales brise temporairement cet état de permanence. Être actif ne veut pas nécessairement dire être sociable. En fait, les gens s’attachent à leur machine, comme si cette interface était dotée de traits psychologiques et émotionnels expliquant la connectivité individu-machine. Ce lien est d’ailleurs souvent suffisant pour l’individu, sachant très bien qu’une chose ne peut pas juger les relations qu’il entretient avec les autres.
D’un autre côté, pourquoi les communautés en ligne ne seraient-elles pas comparables aux communautés traditionnelles ? Les supports sont différents certes, mais selon moi, la nature de leur fonction et de leurs échanges demeure inchangée. Il est connu que les jeunes soient constamment encadrés à l’école et à la maison. C’est pourquoi ils sont à la recherche d’une intimité amicale à l’abri des regards. Rejoindre une communauté virtuelle n’est pour eux que le prolongement de leur amitié « physique ». Comme l’illustre bien la sociologue Anne Petiau dans Vie sociale « […] les adolescents discutent et « traînent ensemble » comme ils pourraient le faire dans la rue ou chez les uns et chez les autres ».
Ainsi, avec le numérique, les gens établissent leurs relations humaines sujet-sujet par l’intermédiaire d’une relation sujet-objet. L’important, c’est de savoir les différencier.
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Séance#4: Angoisses et vertiges du numérique
CYBER-INQUIÉTANT
L’ère du cyber a d’abord fait naître à travers le monde virtuel un déstabilisant sentiment d’impuissance, puis de méfiance quant aux multiples façons d’utiliser les plateformes numériques. Les termes cyberterrorisme, cyberdépendance et cyberintimidation, entre autres, font non seulement l’objet d’études, mais commencent fortement à se faire entendre sur la place publique, notamment dans les écoles, les institutions publiques et sur les réseaux sociaux. Autant le réseau numérique peut être un outil destructeur, autant peut-il être un canal de sensibilisation. A-t-on raison de se préoccuper autant de ces phénomènes grandissants et interreliés? Les inquiétudes sont-elles réelles et justifiées ou sommes-nous, pour le géant Internet, de bons pièges à manipulations et à fausses alertes?
Par exemple, le 13 janvier dernier, la Corée du Nord alertait par message la population hawaïenne de la venue d’un missile balistique sur son territoire. Dans ces circonstances, ne pas s’inquiéter de la situation aurait probablement été anormal. L’inquiétude semée par cette fausse alerte s’est fait ressentir jusqu’ici, par l’entremise des médias. Les autorités d’urgence à Hawaï se sont heureusement servi des médias sociaux pour rassurer les populations touchées, de près ou de loin. Même si des efforts ont été déployés en vain, nous ne sommes jamais trop prêts à affronter la bête.
Par ailleurs, la cyberintimidation peut découler d’une certaine cyberdépendance. Depuis quelques années, on associe beaucoup le suicide chez les jeunes à l’intimidation. Une simple menace non fondée peut mener quelqu’un à agir. Récemment, une jeune fille victime d’intimidation a partagé une vidéo touchante sur Facebook, en réponse à un intimidateur lui disant d’aller se suicider. Avec ses 824 128 visionnages, l’adolescente a visiblement rejoint une majorité d’internautes, incitant les victimes d’intimidation à en parler. Les mouvements et solutions entrepris contre ces gestes seront-ils sans fin?
Ce qu’on doit retenir, c’est que des événements comme ceux-ci créent de réelles paniques et de vrais soulagements dans le monde virtuel, dont l’impact n’aurait pas été aussi marquant sans l’utilisation d’internet. Il faut savoir être aussi attentif à ce qui se passe hors du nuage.
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