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Maryam Clavel-Razali ESAPB Bayonne, FR Portfolio du bordel
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maryamclavelrazali · 2 years ago
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J’ai un ami qui raconte souvent qu’il ne laissera pas de trace
Je ne sais plus très bien, trace, héritage
Rien qui ne témoigne de son passage
Il me balance ça comme ça
Avec son grand sourire et son air sarcastique
Sous son harnais en cuir et ses gestes qui lui vont si bien, ils ont l’air chorégraphiés
-
Mes souvenirs sont flous, je mélange
Je romance, je condense des éléments identitaires, matériels, philosophiques et sociologiques qui puissent symboliser, caractériser
Être le cliché de soi, vous comprenez
-
Parce qu’il n’a pas la capacité de porter d’enfant
Il en rêverait
Pourtant j'ai l'impression qu'il me regarde comme un enfant qu'il chérit
Comme celui qu'il dit qu’il n'aura jamais
Il ne sait pas encore ce qu'il laisse au monde
-
Alors je regarde le ciel et me demande
Ce que signifie laisser une trace
Mes yeux s’écarquillent, je me glace
Si vous le voulez bien, je performerai l’immobilité
Je vais dévisser ma tête et la poser juste ici
Raccorder mon corps à mon flux de pensées
Les disséquer, vomir ce que je n’ai pas pu avaler
Je ne suis pas sûr*e que l'estomac digère les pensées faussement alambiquées
-
Il faut revenir en arrière car je me suis encore égaré*e
1 pas en avant, 9 en arrière
-
Je ferme les yeux
Un instant, un seul
Je peux l’entendre, le voir,
vous sentir, vous aussi qui êtes là
Enfin imaginer, projeter
UN SURSAUT!
Je fais les cent pas
Encore une fois, un en avant, 9 en arrière
Je m’arrête (encore)
J’ouvre les yeux, ça recommence
J’aimerais être moins dur*e avec moi-même
Vous me le permettez?
Cette fois, ce sera un pas en arrière, 9 en avant
(C’est bon, j’y arrive)
Je crois que je peux rire avec lui
C’est son rire quand il balance ses inquiétudes dégurgitées
Rire à ne plus pouvoir s’arrêter
À en avoir les yeux mouillés
Un autre SURSAUT!
C'est comme ça que je veux laisser une trace,
Dans les souvenirs, dans la tête des gens,
Dans une émotion, une interrogation,
Dans le coin d'un oeil parfois…
Peut-être même encore dans un frisson,
Un regard, dans l'estomac,
Dans un toucher, qui sait?
-
Lui aussi un jour a été
Entêté avec ses lubies
Et voulait changer le monde avec son corps Façonner les architectures avec des idées
Il y croit encore,
Je crois que ses obsessions ont fini par me hanter
-
Je regarde le ciel et je me dis
Que moi aussi maintenant je désire
Laisser une trace aux autres comme il m'en a laissé
Les érafler un peu, juste pour les électrocuter
Les réveiller, leur parler, les toucher
Leur donner envie, leur redonner vie
J'aimerais vous donner des bouffées d'air frais
Vous hurler mon urgence et mon appétit
-
Comme mon ami qui m'a donné la vie
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maryamclavelrazali · 2 years ago
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"Tu m'emmènes dans ce brouillard épais et me sème au beau milieu des germes de tes pensées sans que je puisse te trouver. On joue à cache-cache entre ce que tu aimes et détestes chez moi, je ne t'entends plus quand il s'agit de dire les choses qui te plaisent de moi. J'ai juste l'espoir d'arriver à toi, que tu me prennes la main, que tu me dises que tout ça c'est fini, mais la brume s’épaissit et je n'y vois pas plus clair dans ton jeu. Je n'y vois plus rien, ça m'éteint, c'est l'amour qui rend aveugle, ça ne m'aidera pas à retrouver mon chemin."
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maryamclavelrazali · 4 years ago
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"Je crois que la vie donne lieu à plusieurs naissances. Il y a cette naissance dont vous ne décidez pas et qui ne vient pas de vous, puis il y en a une autre, d’autres même possiblement. L’autre ou les autres se passent à l’intérieur de vous à des étapes charnières de votre vie. Je ne me doutais pas de cette deuxième ou plutôt première propre naissance, mais je l’ai bel et bien sentie et vécue. Tout se passe à l’intérieur, rien n’en sort sauf quelques manifestations vocales et/ou corporelles. Cette naissance se déroulait au beau milieu de ma poitrine, de ma cage-thoracique. J’avais l’impression de m’arracher, de m’écarteler de l’intérieur, d’un bulldozer qui terrassait et faisait tout trembler. J’avais la sensation d’avoir pris possession de mon corps; c’était le désir de vivre. Et ce désir me poussait à tout casser de l’intérieur pour tout rebâtir, y compris cette cage thoracique qui, pour moi, représentait un enfermement qui me canalisait et m’empêchait toute rébellion envers moi-même. Cette cage ce sont mes chaines, toutes les injonctions dont j’ai été et suis victime, en particulier à propos de mon identité. Cette naissance continue, je me sens tendre vers une autre existence, une existence qui m’est propre. J’ai compris que ma maison n’était pas à l’extérieur mais à l’intérieur de moi, qu’elle était tout mon être, mon souffle et inversement."
— mauvaisegenre / maryam clavel-razali
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maryamclavelrazali · 5 years ago
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"Étude de la perte de vue de soi" 2020
(©maryamclavelrazali)
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maryamclavelrazali · 5 years ago
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"Étude du corps et de ses couleurs" 2020
(©maryamclavelrazali)
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