Tumgik
myownprivatelife · 7 years
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Dans les années 90, alors que le sida fait des ravages, Simone Veil doit s’entretenir en direct avec un malade. Rien ne se passe comme prévu. 
Le 1er décembre 1994, Simone Veil, alors ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, doit apparaître à la télévision pour la journée mondiale de lutte contre le sida. Tout est organisé pour le tournage. L’hôpital Broussais. Service d’immunologie. Elle doit sortir de la chambre d’un malade, faire son discours. Et ce discours lancera en direct le JT du 20 heures sur TF1.
1994, les gens crevaient du VIH. Non ! Ils ne mouraient pas du VIH, mais des effets du virus sur la capacité du corps à se défendre, à se gérer. Avec lui, les gens attrapaient tout, n’importe quoi. Puis ils maigrissaient, maigrissaient. Puis ils claquaient. Hôpital Broussais donc, dans le XIVe arrondissement, service d’immunologie du professeur Kazatchkine, un personnel engagé dans la course contre la montre et contre la mort qui déferle, soutenu par la présence de volontaires de l’association Aides. L’équipe de télévision arrive, se met en place. Puis Mme Veil. Mais, celle-ci joue la difficile. Elle a des exigences. Elle ne veut pas que sa présence soit juste symbolique. Elle refuse de jouer le jeu et de sortir de la chambre vide aménagée pour les besoins du tournage et pour sa tranquillité. Elle exige de parler avec un malade avant le tournage. Elle veut être - au moins pour vingt minutes, le temps d’une conversation - dans le vrai. Un vrai malade dans une vraie chambre. En tant que responsable des volontaires, on me demande d’identifier un patient hospitalisé qui serait prêt à jouer le jeu. A parler avec la ministre. A l’aider à se mettre en condition, pour ensuite quitter la chambre d’hôpital devant les caméras et être interviewée, en direct, par les journalistes. Il faut trouver vite. Qui est hospitalisé ce soir-là ? Je regarde la liste des personnes. Beaucoup en fin de vie. Pas possible de leur imposer ça sans qu’ils puissent donner un consentement réel. D’autres, moins malades, sans doute capables de jouer le jeu. Mais qui acceptera ?
Puis un nom ressort du lot. De prénom, David. La trentaine. Alité avec plusieurs infections graves. 50 kilos au lieu de ses 70 kilos d’avant la maladie. Mais la tête OK. Quelqu’un avec du caractère. De l’est de la France. David a de l’humour, de la conversation, un point de vue. Il saura jouer le jeu.
19 h 40. Tout est prêt pour le tournage en direct. Elle entre dans la chambre. Je les présente l’un à l’autre. Je quitte la chambre pour attendre à l’extérieur, les laisser faire leur conversation. Puis je dois attendre les quinze minutes de conversation. Puis taper à la porte vers 19 h 55 pour faire signe à Mme Veil qu’elle devait sortir de la chambre devant les caméras.
J’attends. Les journalistes attendent. Les techniciens attendent. 19 h 55, je tape à la porte. Rien. 19 h 58, les journalistes commencent à s’énerver. Je tape de nouveau. J’entrouvre la porte. Madame Veil est là. Debout juste à l’autre côté de la porte. Elle me regarde rapidement, puis retourne la tête. Elle pleure. Elle essuie les yeux. Puis elle me regarde de nouveau. D’une voix secouée, mais claire, avec une fermeté qui ne permet aucune discussion, elle me dit, en faisant référence aux équipes et aux journalistes : «Faites que ces gens s’en aillent. Faites que ces gens s’en aillent.» Elle referme la porte. Je me retourne. J’annonce aux équipes de tournage que c’est raté pour ce soir. Elle ne sortira pas de la chambre devant les caméras. Elle ne parlera pas aux journalistes ! Scandale ! Ils remballent leurs affaires, énervés. Le journal de 20 heures s’est débrouillé sans le tournage prévu.
A l’hôpital, Mme Veil est restée encore une demi-heure dans la chambre en question. En sortant, elle s’excuse auprès de moi. Elle me dit : «C’était trop dur. Ça me faisait penser aux camps. Aux camps de concentration. On parlait de choses si graves. Il est si maigre, si maigre. C’était trop dur.» Ensuite, elle est partie. Puis l’étonnant. Madame Veil n’a pas tout simplement disparu. Elle est revenue à l’hôpital. L’Association Aides était présente à l’hôpital Broussais les mercredis soirs. Telle une volontaire de base, elle est revenue le mercredi soir. Pour rencontrer les malades. Pour faire ce que nous faisions aussi, donner de notre temps, écouter, réconforter, discuter, apporter de la vie. Pas tous les mercredis mais régulièrement. Une heure, deux heures. Parfois, si c’était en fin de soirée, son chauffeur la ramenait chez elle, puis me déposait chez moi après. On parlait du réel. Du vécu réel des gens dans les hôpitaux, dans les soins, de l’hôpital, de celles et ceux qui y travaillent. Mais tout cela, c’était hors champ, pas devant les caméras.
David est mort dans les semaines qui suivirent. C’était une époque si dure. Avant l’arrivée des traitements efficaces. Tout le monde crevait. Toutes les semaines, la première question en arrivant : qui est mort cette semaine ? Mais on avait une ministre de la Santé. On avait une ministre de la Santé.
Bon voyage, David. Bon voyage, Simone. Je suis fier d’avoir fait votre connaissance.
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myownprivatelife · 8 years
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I do not understand this “male privilege" bullshit.
What. Fucking. Privileges. Do. Men. Have.???????
Name them. I swear, I challenge you to name these “male privileges" and be able to prove them. 
Come on, I fucking dare you. 
Name them!
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myownprivatelife · 8 years
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myownprivatelife · 8 years
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I Need Feminism Because...
A dollar on a boy’s paycheck is 79 cents on a female’s.
A man can have sex with thirty girls and be cheered by his friends and society, yet if a woman does the same, she’s labeled a whore, slut, ho, and easy, and every boy in her vicinity expects her to have sex with them too.
A man can say “I don’t want kids,” and society shrugs and doesn’t care, but if a girl says “I don’t want kids,” everybody grab a gun, we’re going to war.
A woman can wear predominantly male clothing and be applauded as cool and edgy, but a man can’t wear a dress.
A man is only a man if he is cisgender and heterosexual.
If a man says no, his man status is revoked.
If a woman says no, she’s a tease or a prude.
Men must say ‘no homo’ several times before complimenting another male, assuring society he is not a fag.
The word fag still exists.
Homosexuality is treated like ebola: a disease to cure.
You can only be gay or a lesbian, because bisexuality, pansexuality, demisexuality, asexuality and transexuality aren’t considered real sexualities.
Bisexuality is trampled upon constantly: if you’re a bi male, you’re really just gay, and if you’re a bi female, you’re really a lesbian.
Society considers you a lesbian if you cut your hair short.
Society considers you gay if you’re a male who happens to like the color pink.
Transexuals and transgenders are discriminated against because they were born with the wrong genitals.
Out of six girls will be raped.
Out of thirty-three boys will be raped.
Many people don’t believe it’s possible to rape a male.
Many people believe females are ‘out of the woods.’
Many people truly believe women belong in the kitchen.
Many people do not understand the true extent and validity of rape. (I was once told I should be raped because I stated I didn’t like Justin Bieber.)
Males somehow make more valid feminists. 
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myownprivatelife · 8 years
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Quand j'ai rencontré quelqu'un de vraiment bien
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Pierre Bellemare : Les enquêtes impossibles
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myownprivatelife · 8 years
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Under the Dome (fake)
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myownprivatelife · 8 years
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Quand t'as tes règles.
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Pierre Bellemare : Les enquêtes impossibles
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myownprivatelife · 8 years
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J’étais tellement drunk hier soir, n’abusez jamais de la Gold Strick les enfants, Tata Méli s’est sacrifiée pour la science et elle a une sacrée gueule de bois
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myownprivatelife · 8 years
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myownprivatelife · 8 years
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Un argument trop peu utilisé pour convaincre les gens d'aller voter = le dimanche les boulangeries sont ouvertes, il y a des boulangeries prés des bureaux de vote : voter est délicieux !
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myownprivatelife · 8 years
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À la meuf de la BU avec des bons gros talons bien lourds. Et qui n'arrête pas de marcher.
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myownprivatelife · 8 years
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Quand un mec de la promo demande au prof "Mais en fait c'est quoi une pulsion ?" En M1. En fac psychanalytique. En M1 putain.
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myownprivatelife · 8 years
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Mais ouiiii parce que c'est bien connu que les budgets alloués aux lycées, formations professionnelles, assoc et transports régionaux jouent énormément sur le terrorisme. 
 Putain on n’est pas sorti de l'auberge.
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myownprivatelife · 8 years
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Quand un site spécialisé dans l’absurde satirique titre ce que tout le monde pense, ce que tout le monde sait, est bah on est pas dans la merde.
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myownprivatelife · 8 years
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*se balance d’avant en arrière en chantant Fils de France de Saez*
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myownprivatelife · 8 years
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Mais ouiiii parce que c'est bien connu que les budgets alloués aux lycées, formations professionnelles, assoc et transports régionaux jouent énormément sur le terrorisme. Putain on est pas sorti de l'auberge.
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myownprivatelife · 8 years
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Venez dans le Sud-Ouest, les gens, on vous accueillera à bras ouverts, et promis personne ne vous tapera dessus si vous dites "pain au chocolat" au lieu de "chocolatine" - les réfugiés politiques, ça se respecte.
La paix, la vraie.
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