mypartofthepie
mypartofthepie
My piece of the pie.
1 post
Fitness. Weakness. Happiness.SELF LOVE CLUB.
Don't wanna be here? Send us removal request.
mypartofthepie · 8 years ago
Text
TCA, le gros mot.
Aux origines du mal... (Mais non on va pas parler d'HANNIBAL LECTER, c'est juste que ça sonnait bien tu vois.) Bon. Sachant que je fais à ce jour 82/83 kilos, vous allez sûrement me rire au nez -- enfin non, pas phy-siqu-'ment, mon écran m'en préserve... 😬 -- mais, d'aussi loin que je m'en souvienne : j'ai toujours eu une alimentation plutôt saine et équilibrée. Née à la campagne, les légumes et les fruits venaient du potager de Papy ou « au pire » du marché et ma mère qui me faisait des bons ptits plats n'achetait pas ou très peu de nourriture transformée. D'ailleurs pour l'anecdote et pour ceux que ça intéresse (comme si ça allait intéresser quelqu'un) : je n'ai bu que de l'EAU jusqu'à mes quoi...? 20 ans ? Nan mais sérieusement ! C'est même pas une vanne ! J'ai gouté mon premier coca à 20 ANS !! A UN CONCERT DE LADY GAGA, PARCE-QU'IL NY AVAIT PLUS D'EAU ! EH OUAIS LES GARS !!! BOOM !! tavu comment je suis anti-conformiste ? ^^ Je disais donc : j'ai toujours adoré les fruits et les légumes. Si bien que j'en réclamais à tous les repas et que finalement et bien c'était la source principale de mes apports nutritionnels. Je ne mangeais que ça, pas par soucis de « manger bien », garder la ligne, ou quoi, juste parce que c'était mon kiff et que je n'ai jamais aimé la viande, ni son goût ni sa provenance cruelle. Bon n'allez pas croire que je ne mangeais jamais de pâtisserie, de chips etc. pendant tout ce temps ou quoi que ce soit du genre hein mais c'est juste que globalement je faisais tellement d'activité physique, j'étais tellement hyperactive et naturellement "healthy" most of the time que les petits plaisirs que je m'octroyais quand l'envie et l'occasion se présentait étaient aussi vite brûlés qu'ils avaient été avalés. Le pied quoi. LE PROBLÈME c'est qu'en grandissant j'ai tout doucement réalisé qu'il y avait peut-être UN truc que j'aimais encore plus que les fruits et les légumes : ÊTRE HYPER EXIGENTE AVEC MOI-MÊME, pour ne pas dire carrément DURE, beaucoup trop, dans la façon de me juger, dans la façon de me trouver nulle face aux autres, dans la façon de systématiquement me comparer aux autres et de les trouver forcément mieux que moi EN TOUT POINT, en toutes circonstances, touuuut le temps. Alors voilà. J'ai globalement été (très) heureuse jusqu'à mes 20/22 ans et plutôt pas à plaindre question poids (en vrai j'suis de nature très mince, puisque fan de fruits et légumes et très active, et ça a duré jusqu'à mes 18/20 ans. J'étais même un peu maigre au goût de certains de mes proches - 54 kilos pour 1m74/75 pour info) jusqu'à ce que tout se casse la gueule. Je me sentais bien. Enfin, ça allait quoi, j'étais pas la plus belle, pas la plus drôle, tout le monde était toujours mieux bien sûr, mais je « passais » vu que mon corps était bien et puis j'étais gentille et bien élevée disait-on, avec des bonnes notes à l'école. C'était un des seuls trucs que je trouvais pas trop nul ou trop dégueu chez moi : mon corps, mon poids. Et j'étais plutôt fière de ça. Non pas que je sois naturellement capable d'être fière de moi, ben non, ce serait trop facile si l'on m'avait dotée, naturellement, de la capacité à s'auto-congratuler ou se satisfaire, mais j'en étais fière parce qu'au collège et lycée mes copines plus rondes ne cessaient de me dire que j'avais vraiment un corps parfait et même mes copines plus minces, plus jolies, que j'adulais et que je trouvais parfaites m'enviaient « mon ventre si plat et musclé et mes fesses toutes mini mais bien rondes-de-bonasse ». Oui oui elles disaient comme ça. 😁 Mais voilà, parce qu'il y a forcément un MAIS -sinon je serai pas là en train de vous raconter ma life- je pense qu'il y a toujours eu ce désamour latent de moi-même, ou tout du moins ce sentiment de ne pas être assez bien pour être aimée de quiconque, et c'est tout doucement et avec tous les bousculements (pour pas dire franchement les coups durs de la vie, les changements brutaux inhérents au fait de devenir adulte, les prises de décisions etc...) auxquels j'ai du faire face en particulier à partir de la fin de mes années lycée, que ce sentiment de désamour, de pas-assez-bien -- de mal-être finalement !! -- a fini par prendre le dessus jusqu'à m'assaillir complètement. C'est là que j'ai commencé à perdre pied et à ME FAIRE DU MAL. Concrètement... j'ai commencé (l'idée germait déjà depuis un moment je suppose mais là j'y pensais vraiment de plus en plus) à me dire qu'avec tous ces changements, qu'avec tout ce bordel dans ma vie IL FALLAIT VRAIMENT PAS QUE JE PERDE LA (PRESQUE) SEULE CHOSE QUI ETAIT BIEN CHEZ MOI, DANS MA VIE, LA SEULE CHOSE QUI FAISAIT QUE J'ÉTAIS POTENTIELLEMENT AIMABLE PAR QUELQU'UN, par les autres -- malgré que je sois pas si jolie, pas la plus drôle, pas la plus intéressante - : mon corps, mon poids. Ouais je sais c'est violent, avec du recul et parce qu'avec les années j'ai quand même pu initié une introspection, un travail et une reflexion là dessus et je me dis mais bon sang ! Bonjour l'estime de soi quoi ! Bonjour les raisonnements absurdes et le non respect de soi-même. Genre la fille n'est qu'un physique, deux cuisses qui ne se touchent pas et c'est tout ce qu'elle vaut... Et vive le féminisme ! HOLÉÉÉ. Après coup, j'attribue cette peur inexplicable de ne pas être aimée, cette peur aussi de l'abandon au final, à mon enfance qui n'a pas été toujours hyper jojo... mais je rentrerai pas dans les détails. Alors bon ben du coup, fatalement, fallait que ça arrive, j'ai commencé à « faire attention ». Je ne voulais pas perdre du poids en fait, du tout ! Mais j'étais terrorisée à l'idée d'en prendre et de perdre cette presque seule chose bien chez moi tu vois... Prendre du poids c'aurait été perdre mes amis, mon mec, (...) puisque forcément ils ne m'appréciaient que parce que j'étais bonne. Je caricature un peu mais en gros dans mon esprit torturé c'était quelque chose comme ça.... Mais forcément quand t'es déjà très fine et que tu manges globalement bien équilibré, que tu fais du sport régulièrement toussa toussa, et que tu commences à te refuser le dessert du soir parce t'as pris un peu trop de haricots verts et que bon il vaut mieux éviter on sait jamais, et quand t'as zéro idée de ce que tu fais au final car juste qq connaissances approximatives en nutrition et juste des idées reçues en guise de guide, et juste des mannequins sous-alimentées en première page du Glamour sur ta table de nuit, et ben tu finis par trouver que – dans le doute – il vaut mieux éliminer ou diminuer fortement tout ce qui contient du sucre, du gras, du chocolat,(…) et au final ben forcément tu perds du poids. J'ai perdu du poids. Tellement que mes règles se sont alors arrêtées et qu'on a fini par me dire (mon médecin) que j'aurai du mal à avoir des enfants et qu'il fallait que je me reprenne très vite. Mon médecin m'a donc demandé d'essayer de reprendre du poids, de manger plus et c'est surtout parce que ma mère était très affectée par cela, peut-être encore plus que moi, que j'ai décidé de faire un effort. Parce que ma mère C'EST MA VIE les gars. C'est pas le propos mais sachez-le ! Prendre un peu de poids et revenir à 54kg pour Maman, ok. Seulement c'est vicieux tout ça, tu perds du poids que t'avais pas envie de perdre en soi mais tu vois qu'il y a au moins cet aspect de ta vie qui au moins est sous contrôle (plus justement : que tu CROIS CONTRÔLER) et te reste toujours en tête la peur de grossir et de trop manger liée par je ne sais quel dysfonctionnement de mon pauvre cerveau à la peur de ne pas être aimée... Et me voilà donc à 17/18 ans à frôler l'anorexie et aux prémices de mes TCA... youhouuuu. Quand j'y pense... Je regretterais toute ma vie d'être tombée là dedans... Quand je me souviens qu'avant je mangeais de TOUT, sans rien compter, avec équilibre mais sans même y penser, et que j'avais un poids de rêve...! J'en rêve maintenant de pouvoir manger avec instinct et sans calcul ou tergiversions. Et je m'étonnerait toujours de la facilité à tomber dans tout ça... Peut-être aussi que de par mon passé je suis plus sensible et peut être plus fragile que d'autre, je sais pas. Mais voilà. Je me souviens encore le jour où j'ai clairement basculé. C'est tout con et ça change une vie. C'était un samedi aprem classique, je rentrais de l'équitation avec mon mec qui me ramenait chez moi, on a décidé avec ma mère de faire des crêpes pour tout le monde. Et là j'ai pris une crêpe au sucre. Puis une 2ème. Allez, pour le goût. Un p'tit goûter assez classique qu'il nous arrivait souvent de partager les weekend en fait. Et là : je vois Maman qui me regarde. En fait elle a l'air contente que je mange 2 crêpes. (Oui parce que vous vous souvenez : j'avais perdu du poids, et je devais en reprendre pour retrouver une meilleure santé (/mes règles). Tiens je vais continuer de lui faire plaisir et en manger une 3ème. Allez. Au nutella. Purée ouais : au NU-TEL-LA ! Ca fait tellement longtemps que je fais attention à ne pas prendre de poids que je n'en n'ai plus mangé depuis des sièèèècles. Le Nutella ça faisait partie de mes aliments bannis à ce moment là tu te doutes bien. Je sais même plus quelle goût ça a... Et donc j'y vais. Et là hummmmm c'est magnifique ! C'est la meilleure crêpe du monde parce que c'est le goût d'un truc que je refusais à mon estomac depuis un moment, du coup le goût est décuplé et le Nutella, avec son goût d'interdit n'a jamais été aussi bon. Et là j'ai le cœur qui s'accélère et qui palpite. J'en reprends une autre. Ma mère est euphorique, j'ai bon appetit... et moi je sens que ce qui se passe est bizarre, je perds le contrôle... Après cette 4ème crêpe (tout le monde en est à peu près à sa 4ème en vrai mais ça ne les hante pas comme à moi ça me hante...) tout le monde se pose sur le canapé, devant la télé. On digère et on fait les loques. Classique. Enfin ils digèrent et moi je stresse en fait. Parce que je me dis OK tu as voulu faire plaisir à Maman mais si tu grossissais d'avoir mangé ces crêpes ? Et si tu reprenais davantage que ce tu as perdu ces derniers temps ? Trop d'angoisse. Je décide de tester ce qu'une fille que connait ma copine S. fait souvent apparemment : se faire vomir. J'abandonne donc tout le monde au salon en prétextant que j'ai besoin d'une douche après cette séance d'équitation et je pars régurgiter... Je vous passe les détails parce franchement c'est dégoutant, douloureux, une torture... et une fois fait j'ai ressenti un sentiment bizarre *mixed feelings* : honte mais ensuite apaisement et enfin sentiment de toute puissance et d'avoir découvert un truc "génial" qui m'a hélas rendue accro... Et c'était parti... Voilà mon début de TCA. S'ensuivent 10 années (DIX ANNEES !!!) de galère, de mal-être et de rapport anormal à l'alimentation si difficile à enrayer. J'ai été boulimique pendant 6 ans. 6 années pendant lesquelles mon poids à quelque peu fluctué car parfois on arrive mieux que d'autre à se faire vomir, « tout » ne ressort pas toujours, bien souvent pas d'ailleurs, et le poids varie en fonction, inévitablement. J'étais donc entre 52 et 57kg un moment puis je suis allée de 57 à 62kg sur la fin de ces 6 ans... Mal-être grandissant. Je m'enfonce. Envie de m'en sortir. Je fais de plus en plus de crises en me retenant de vomir, pensant que je finirai bien par arrêter ces crises si je sais que je m’interdit désormais d'aller régurgiter ensuite. Mais NON. Les crises continuent. Forcément en fait, un trouble pareil ne s'arrête pas comme ça, il vous consumme, j'en ai perdu toute raison et vous devez d'ailleurs sans doute me prendre pour une cinglée, je comprendrais... Mais j'ai mal aux dents et à la gorge (et j'ai plein d'autres problèmes qui commencent à pointer en conséquence) et j'ai peur des dégâts de la boulimie à long terme alors je ne vomis plus mais le bingeating continue... Mon poids monte et monte et monte. 82,5 kilos. AÏE. Je ne contrôle plus rien et je suis de plus en plus malheureuse, s'il est possible de l'être davantage. J'ai une honte et un dégoût de moi-même terrible. J'arrête progressivement de sortir, je ne sors plus de chez moi que lorsque c'est strictement obligatoire ou nécessaire parce que j'ai honte d'afficher mon gras et mon désespoir. Et j'ai l'impression que c'est tout ce que les autres remarqueront. J'abandonne et déserte peu à peu mes passions, mes loisirs donc, trop occupée à me cacher, comme l'équitation par exemple que j'adore et que je pratiquais depuis l'âge de 7 ans. Et sèche les cours aussi souvent que possible -moi qui ai toujours adoré apprendre et tjrs été une excellente élève jusqu'au lycée, avec plein d'ambition pour mon futur métier, au passage.... Un renfermement sur soi qui bien sûr, ne feras qu'aggraver la situation et alimenter le cercle vicieux. Ces années là, les 4 dernières années donc, ont été les plus horribles. Je ne souhaite ça a personne. J'ai eu des périodes où mes journées c'était l'hyperphagie, je mangeais du matin au soir, tout ce qui pouvait croiser mon chemin, froid ou chaud, salé ou sucré, périmé ou pas parfois même.4 années au fond du trou, où je suis montée jusqu'à 89 kilos et où les seules personnes que j'acceptais encore de voir, à qui j'acceptais d'exposer ma maladie c'était ma mère, mon beau-père et occasionnellement et à force de coups de pieds au cul ma meilleure amie, tout en essayant de leur cacher la chose, tant bien que mal. Et j'ai eu des périodes ou j'essayais de faire des régimes draconiens, sortie de ma propre invention ou de magazines HYPER LÉGITIMES... et alors oui, je perdais, je suis redescendue jusqu'à 61 kilos une première fois (puis remontée jusqu'à 82kg), re-désespoir et re-hyperphagie puis à nouveau régime draco et frustrant >> descente à 68 kg, je suis réjouie et je me sens revivre et j'ai espoir jusqu'à ce que je me refasse rattraper par les pulsions, les copines de la frustration et de la moindre contrariété rencontrée au quotidien. Jusqu'à ce que les aléas de la vie me rappelle que ces regimes ne sont pas viables et pas la solution sur le long terme. Au final en faisant le bilan les 4 dernières années de ma vie, j'ai été heureuse peut-être 6 mois, voire 1 an max si on compte mis bout-à-bout, parce que j'avais perdu du poids à ces périodes et que j'avais le sentiment que ca y est je m'en étais sortie. Mais très vite j'ai repris et retour à la case départ, au mal-être et à l'enfermement. Avec des amis qui ne comprennent plus pourquoi je disparais du jour au lendemain sans donner de nouvelles, des amis qui ont besoin de moi mais je suis trop occupée avec mes démons et à me terrer dans mon malheur... Je m'en voudrais toute ma vie de n'avoir vu que par moi-même et d'avoir été trop fière pour leur en parler, avouer mes faiblesses et demander de l'aide et trop égoïste pour me dire que je n'avais pas le droit de ne pas être là pour eux, de les lâcher sous prétexte que j'allais mal. PARCE QUE JE NAI JAMAIS RIEN DIT, NI A UN PSY, NI A PERSONNE. Vraiment, LES PIRES ANNEES DE MA VIE. 4 années d'Enfer et que j'ai à jamais perdues (pour ne pas dire 10 au final en tout...). Ca fait mal de dire ça. Mal de se dire que sur 28 ans j'ai gâché DIX-PUTAIN-D'ANNEES... J'ai toute conscience de tenir ici un discours completement ahurissant quand on pense à quelle point j'ai pu me détruire pour quelque chose d'aussi superficiel et futile mais j'ai quand même eu au cours de ces années des phases où je retrouvais ma lucidité et qui m'ont permises mine de rien de tirer des leçons et de comprendre certaines choses et d'amorcer une reflexion qui fait qu'aujourd'hui - enfin, début janvier pour être tout à fait exacte, un peu avant mon anniversaire - j'ai eu un déclic. LE déclic. (Je ferai un post aussi là dessus, je vais pas vous accabler davantage là). JE NE VEUX PLUS VIVRE UNE SEULE SECONDE COMME CA ! JE NE VEUX PLUS GACHER UNE MIETTE DE VIE ! NI DE LA MIENNE, NI DE CELLE DE CEUX QUI LA PARTAGE AVEC MOI. Bien sur le chemin est long et il sera surement sinueux mais je me sens prête aujourd’hui à changer, à ACCEPTER et à M'AIMER pour qui je suis, qui j'étais et surtout qui je veux devenir. Je n'ai plus peur. Ca me tue d'avoir pris tant de temps à réagir mais ce qui est fait est fait et je l'accepte. Je m'accepte avec mes erreurs. J'accepte que j'ai merdé. J'accepte d'être un être humain donc imparfaite. J'accepte d'être encore plus ou moins en rémission et qu'un changement et une guérison durable ne se fera pas avec un régime miracle en 2 semaines. Ca y est, j'ai accepté et je suis prête à avancer. Impatiente quand je vous vois avec vos progrès et toutes canons que vous êtes, mais je vais me faire violence et être indulgente avec moi pour une fois, prendre le temps qu'il faudra. Peace la Fit Fam et ne me jugeyyyy pas trop sévèrement. <3
0 notes