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nicolas-millot · 4 years
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Lorsque le partage d’écran est activé pour les suivis pré-jurys.
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nicolas-millot · 4 years
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L’écrivain aisé, second.
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nicolas-millot · 4 years
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Philippe Delerm écrit, en 1997, un livre regroupant les plaisirs minuscules et silencieux de nos quotidiens.
Il commence par le plaisir d’avoir un couteau dans la poche.
Ensuite, le paquet de gâteau du dimanche matin, ou encore aider à écosser des petits pois.
L’odeur des pommes, le croissant du trottoir, celui qui nous ralentit sur le retour de la boulangerie.
Le “On pourrait presque manger dehors”, qui ne serait rien sans le presque.
L’autoroute la nuit.
Lire sur la plage (à Oostende si les frontières ne rouvrent pas...).
Le trottoir roulant de la station Montparnasse.
Le jardin immobile.
Mouiller ses espadrilles.
La pétanque des néophytes.
Et surtout, la première gorgée de bière (titre de l’ouvrage) :
C’est la seule qui compte. Les autres, de plus en plus longues, de plus en plus anodines, ne donnent qu’un empâtement tiédasse, une abondance gâcheuse. La dernière, peut-être, retrouve la désillusion de finir un semblant de pouvoir...
Mais la première gorgée ! Gorgée ? Ça commence bien avant la gorge. Sur les lèvres déjà cet or mousseux, fraîcheur amplifiée par l’écume, puis lentement sur le palais bonheur tamisé d’amertume. Comme elle semble longue la première gorgée ! On la boit tout de suite, avec une avidité faussement instinctive. En fait, tout est écrit : la quantité, ce ni trop ni trop peu qui fait l’amorce idéale ; le bien-être immédiat ponctué par un soupir, un claquement de langue, ou un silence qui les vaut ; la sensation trompeuse d’un plaisir qui s’ouvre à l’infini... En même temps, on sait déjà. Tout le meilleur est pris. On repose son verre, et on l’éloigne même un peu sur le petit carré buvardeux. On savoure la couleur, faux miel, soleil froid. Par tout un rituel de sagesse et d’attente, on voudrait maîtriser le miracle qui vient à la fois de se produire et de s’échapper. On lit avec satisfaction sur la paroi du verre le nom précis de la bière que l’on avait commandée. Mais contenant et contenu peuvent s’interroger, se répondre en abîme, rien ne se multipliera plus. On aimerait garder le secret de l’or pur, et l’enfermer dans des formules. Mais devant sa petite table blanche éclaboussée de soleil, l’alchimiste déçu ne sauve que les apparences, et boit de plus en plus de bière avec de moins en moins de joie. C’est un bonheur amer : on boit pour oublier la première gorgée.
La première gorgée de bière - et autres plaisirs minuscules - Philippe Delerm (1997)
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nicolas-millot · 4 years
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Du vin piquette
Le ciel, le fleuve, l’océan, les astres et la Terre sont d’une beauté majestueuse et ils ne parlent pas.
Les quatre saisons et leur cortège de plantes, de lumières, de neige, de bêtes et de vêtements se succèdent et ils ne parlent pas.
Les membres, les briques, les excréments, les dents, la petite enfance et l’extrême vieillesse, les pétales, les graviers, les yeux et les sexes participent à cette beauté et ils ne parlent pas.
Les hommes discutent entre eux, s’adressent aux dieux et formulent des opinions parce qu’ils craignent la beauté atroce. Les paroles des hommes sont de l’eau et du sucre qu’ils mêlent au concentré de l’arak le plus pur. Les œuvres sont les petites cuillers qui servent à mêler l’eau et l’arak et le sucre dans le verre. Le verre ce sont les villes du monde ; cette mixture délayée ils la nomment - dans leur étrange mixture délayée - du nom étrange de langue. Et ils avalent cette piquette mouillée et sucrée qui leur ferme les paupières et qui les sépare moins qu’ils ne le pensent de la cruauté et des strates superposées de ce qui les précède et du silence.
Du vin piquette, Petits traités I - Pascal Quignard  (1990)
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Texte de Stephen Fry
Animation de Matthew Rogers
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nicolas-millot · 4 years
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Ticket de caisse de liste de courses
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nicolas-millot · 4 years
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nicolas-millot · 4 years
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Le fruit blet à point que l’on cueille puis qu’on oublie.
Le manche de la cuillère en métal qui circule autour de la tasse de thé quand on la porte à ses lèvres.
L’idée qui surgit et que l’on se presse de jeter sur le papier, comme on jette un gravillon dans le lac et dont les ondes se perdent sur l’étendue lacustre.
L’ombre du drap cachant un corps usé que les heures n’intéressent plus, les squames et la poussière s’y reproduisant en silence.
Les habitants des interstices qui récoltent nos miettes.
Les nuisibles qui, à l’approche de la nuit, remuent nos résidus que l’on avait placés sur la rue dans des sacs en plastiques blancs avant que le camion ne les emporte.
Le bulgomme déposé sur la table dans la cuisine de Sens qui collait aux avant-bras lorsque les mois d’été réapparaissaient.
——
Le hennissement d’un coursier.
Des larmes laissées par des chandelles de cire qui ont coulé.
Des épluchures d’écorce de châtaignes.
Des coques de litchi secs.
Des fleurs qui tombent en volant.
Le chant du loriot et de l’hirondelle.
Des voix qui lisent.
Tombée et abandonnée, une épingle de tête ornée de fleurs.
Des sons d’une flûte dont on joue dans le pavillon à étages.
Le bruit des médicaments que l’on pile et du thé que l’on broie.
Notes - Li Yi-chan (traduit du chinois par Georges Bonmarchand en 1929, paru en 1959)
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nicolas-millot · 4 years
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nicolas-millot · 4 years
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nicolas-millot · 4 years
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CoucouCharles - 2017 - @FMifel
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nicolas-millot · 4 years
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nicolas-millot · 4 years
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Pensée du jour
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nicolas-millot · 4 years
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Cueillez dés aujourd’huy les roses de la vie
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle, Assise aupres du feu, dévidant & filant, Direz, chantant mes vers, en vous esmerveillant, Ronsard me celebroit du temps que j’estois belle.
Lors vous n’aurez servante oyant telle nouvelle, Desja sous le labeur à demy sommeillant, Qui au bruit de mon nom ne s’aille resveillant, Bénissant vostre nom de louange immortelle.
Je seray sous la terre: & fantôme sans os Par les ombres myrteux je prendray mon repos ; Vous serez au fouyer une vieille accroupie
Regrettant mon amour & vostre fier desdain. Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain : Cueillez dés aujourd’huy les roses de la vie.
Sonnets pour Hélène - Pierre de Ronsard (1578)
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nicolas-millot · 4 years
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nicolas-millot · 4 years
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Ci-devant prêtre de l'Oratoire, Évêque de Clermont, l'un des quarante de l'Académie Françoise, Volume 1 - Jean-Baptiste Massillon (1817)
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nicolas-millot · 4 years
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14 ans déjà...
Contactez-moi pour tous renseignements, je ne perds pas espoir.
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nicolas-millot · 4 years
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Une fois déjà l'on m'avait gâché ainsi le spectacle de la pleine lune : j'avais projeté, une certaine année, d'aller la contempler en barque, à la quinzième nuit, sur l'étang du monastère de Suma ; je conviai donc quelques amis et nous y vînmes, munis de nos provisions, pour découvrir que l'on avait, sur tout le pourtour de l'étang, suspendu de joyeuses guirlandes d'ampoules électriques multicolores ; la lune était d'ailleurs au rendez-vous, mais autant dire qu'elle n'existait plus.
L’éloge de l’ombre - Junichiro Tanizaki (1933)
Personne ne peut énumérer tous les cas où la consolation est une nécessité. Personne ne sait quand tombera le crépuscule et la vie n’est pas un problème qui puisse être résolu en divisant la lumière par l’obscurité et les jours par les nuits, c’est un voyage imprévisible entre des lieux qui n’existent pas. Je peux, par exemple, marcher sur le rivage et ressentir tout à coup le défi effroyable que l’éternité lance à mon existence dans le mouvement perpétuel de la mer et dans la fuite perpétuelle du vent. Que devient alors le temps, si ce n’est une consolation pour le fait que rien de ce qui est humain ne dure – et quelle misérable consolation, qui n’enrichit que les Suisses !
Notre besoin de consolation est impossible à rassasier - Stig Dagerman ( 1952)
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