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N u i t G i v r e
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nuitgivre-blog · 7 years ago
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Konta apak im'Numbren
Histoire de la révélation de l’Atlantide
Elle a dans son cœur et ses mots, du cœur de l'étoile la densité métallique, de celle qui sait le grave. Elle a dans ses yeux et sa voix le scintillement frémissant et la légèreté diaphane qui rend tout léger autour d'elle. Elle est patiente avec moi. Elle est la Cova. Elle est l'écoute et le point fixe, les mots rares et éclatants qui ouvrent des voies. En lui parlant je m'écoute et m'entends. Comme une enfant, on m'éduque, on essaie de faire de moi une idée. Elle, en me prêtant l'oreille, m'enseigne qui je suis. Elle est la Cova.
Elle est transparente comme l'eau. Taiseuse aussi. Comme sur le qui-vive. Elle a déjà vécu une vie mais semble vierge d'expérience. La chaleur de son [abeille] est vivifiante. Son miel apaise mes plaies... le souvenir de l'enfant-qui-ne-fut-pas. Elle est Fén'X. Nous marchons et parlons. Elle me dit ses craintes, ses interrogations. Je lui fait alors part de mon regard sur le monde et c'est un talent que je ne me connaissais pas : suite à chacun de ces échanges elle repart plus ferme, plus sûre, plus Elle. Elle est Fén'X.
Je danse des nuits de langues de feu avec d'autres enfants de VauBrise. Pas avec la Cova. Mais au matin je reviens vers elle pour me dire et l'entendre. Elle n'est pas faite pour le feu... Elle est la Cova.
Elle danse des nuits entière dans l'ivresse des sens. Sans moi. Mais toujours elle me revient. Nous avons un lien de mots et de cœur. Mais je ne suis pas faite pour le feu. Ma plaie... ma plaie bée encore. Elle est Fén'X.
Fén'X danse. Et elle ne voit pas la seule chose qui manque à ses danses.
La Cova la regarde. Et elle ne voit pas que son salut est tout entier dans la danse.
Que le feu guérira la blessure.
Que l'île submergée refera surface.
J'ai dansé et je n'ai rien trouvé. La flamme de mon abeille ne trouve aucun cœur. Si beaux et doux soient les enfants de VauBrise. Elle a dansé toute la nuit du solstice, puis au pied du Cerisier-Mère, a posé, épuisée et amère, sa tête sur mes genoux. Je chasse les perles de sueur de son front. Je sais désormais que son feu est celui de la vie, du désir, qu'il ne peut me blesser. Pas moi. Pas Celle-des-étoiles. Je pourrais me perdre dans ce cœur bien trop immense. Mais c'est le seul que mon ardeur convoite.
Je frissonne...
Et alors je sais ! Une vague de possibles se propage dans le monde.
Quand nos bouches se séparent et que nous rouvrons les yeux... il fait soudain jour et tout autour de nous s'élèvent... palais, places, fontaines, temples
"Numbren !”
- Numenor !
- L'Atlantide...
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Tant que leurs peaux sont réunies, il existe un lieu-temps, une île qui n'a jamais totalement disparu, où Kairos fait son œuvre, engendrant des possibles qui féconderont notre réel, préparant le retour d'Oniros.
Mais leur union n'aura qu'un temps.
Je le vois. Je le sais Je suis la sœur-mère de Fén’X, celle qui n’a pas d’âge, celle qui ne verra pas le nouveau monde refleurir.
Je suis Hava.
Publié initialement sous forme de tweets sur le compte @anaischuchote
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nuitgivre-blog · 7 years ago
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Konta im’Kova
Histoire de (celle de) l’étoile
Autre titre : “Konta im’Kova-Kaddit-Orom”, Histoire de L’étoile-Tombée-Vers-Nous (ou Venue-A-Nous)
Hava avait enfanté Fén'X, qui grandissait. Circara n'était pas encore La Danse  mais elle dansait déjà. Dans la nuit de VauBrise passa une trainée de lumière. Le panache phosphorescent laissa longtemps sa trace dans le ciel, puis disparut loin au nord.
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Le choc résonna jusqu'à VauBrise et alors Circara dit à Hava : "Je dois trouver l’Étoile Tombée Vers Nous. Car il m'a été dit que ses yeux verraient la fin de nos tourments, la liberté ou la dernière nuit sans fin.". Elle embrassa Fén'X et tous les siens, et partit.
Et Circara dansa vers le nord, évitant les kalods, dansa par les anciens vaux couverts de noireglace, dansa pour éviter les hyènes et les golems. Ses pieds et ses bras et sa tête découvrirent l'ultime arabesque, la chute en un équilibre perpétuellement recommencée.
Et c'était une chute éolienne, une chute ascendante, puis précipitée en un flux frais, ensuite sirocco puis condensée en une brume calme qui repartait à nouveau tornade et passait devant les golems et le hyènes sans qu'ils ne voient jamais en elle une enfant libre de NuitGivre.
Et ce cyclone s’apaisa à l'approche du lieu où était tombée l’étoile. C'était un cratère large de plusieurs hekliard, au milieu duquel était visible une roche brisée, d'un noir absolu. Traversant le cercle de désolation, Circara distingua une forme allongée au sol.
C'est une fille, presque une enfant, au corps recouvert d'une pâte rouge argileuse. Elle l'approche, touche son front. Elle s'éveille. Circara va pour lui parler mais c'est l'autre qui lui dit : "Oniros n'est plus parmi NuitGivre. Et Narcos son père et mère, est devenu fou !"
Elles n'ont pas le temps d'échanger plus car de derrière les roches sortent des hyènes. Par dizaines elles avancent au pas, babines retroussées. L'inconnue tente de se lever que déjà une hyène bondit et la plaque au sol. Sa gueule exhale la *solitude et l'*infertilité.
Circara ignore tout du combat et ne sait que la danse. Sans même qu'elle y pense, ses pieds tracent au sol des cercles intriqués qui élèvent un cyclone de poussière grise que les mouvements de ses bras décuplent et accélèrent. Les hyènes se resserrent pour le franchir.
Celle qui couvre l'inconnue recule. Circara tend sa main hors de la tornade au cœur de laquelle elle a disparu. Quand elle la saisit, la fille est happée et n'a d'autre choix que de danser au rythme de son hôte. D'ici il n'y a plus de cratère, plus de hyènes ni même de NuitGivre.
Alors elles s'élèvent au dessus du plafond de nuages qui ne quitte plus NuitGivre. L'inconnue pleure et dit : "La hyène m'a pris mon ardeur et mon nom !". Et comme elles voient la voute, Circara répond : "Tu es L’Étoile-Tombée-Vers-Nous, La Voie Du Renouveau. Et nous t'aimons."
A leur retour, Hava réunit les humains libres sous le Cerisier-Mère pour leur annoncer : "Elle est la Cova-Kaddit-Orom que Circara avait annoncée. Elle est la voie par laquelle viendra le printemps.". Cachée sous le RougeSaule, Fén'X regardait la Cova* avec tendresse.
* : on écrit indifféremment Cova ou Kova
Texte initialement publié sous forme de tweets sur le compte @anaischuchote
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nuitgivre-blog · 7 years ago
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Hava ed khordamma
Hava à la harpe
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“Greek Virgins”, by Raphael Kirchner
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nuitgivre-blog · 7 years ago
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Lanta im’Circara
Chant de Circara
Vois ! Elle est Circara Elle est La Danse
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En tout lieu de NuitGivre paumes tournées au ciel elle danse pour toi qui mets genoux à terre toi qui mords la poussière et ne vois que la nuit Écarte les bras paume tendue au sol sa main te trouvera Maintenant lève-toi et danse !
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nuitgivre-blog · 7 years ago
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Pama im’Azeldroka
Les larmes de la Drake D’Azur
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Seules tes larmes coulent et tu retiens ton feu Dansant sur les nuages Cet amour qui t'enrage
Drake d'Azur ton cœur est bien trop amoureux Qui pleure nos outrages Nos vices, nos naufrages
Ici le sphynx qui t'aime Et qui te rêve bleue Attend comme un baptême
Ton ardeur et ton feu
Initialement publié sous forme de tweets sur le compte @anaischuchote
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nuitgivre-blog · 7 years ago
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Ni ladë sinka
Chant des deux lames
Sur un ruban de terre Qui se perd au loin J'avance
Engrammée dans mes lames La totalité du sensible Libéré du poids des mots Pervertis
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Un seul possible A la fois déjà tracé Et indécelable
Tout est déterminé/main gauche/rekishi Rien n'est prédictible/main droite/mirai
Initialement publié sous forme de tweets sur le compte @anaischuchote
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nuitgivre-blog · 7 years ago
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Kota irdi im‘Fen’X
La colère de Fén’X (litt : “Les paroles de colère de...”)
“Je vais dire ce que vous ne voulez pas entendre : le bruit des bottes qui frappent la noireglace n'est pas le signe du danger. C'est quand les fourneaux tournent sans raison, sans produire rien qui ne soit nécessaire au peuple, qu'il faut s'inquiéter. Car alors arrive NuitGivre !
Quand passe dans le ciel la Drake D'Azur, ils tremblent les fous. Mais savent-ils seulement que les flèches qui tombent du ciel ne sont que ses larmes gelées ? Qu'elle retient son souffle ardent car malgré tout elle les aime encore ? Qu'elle fut de ce monde avant NuitGivre ?
Et quand se dessine la silhouette du Père-Loup-Blanc sur les crêtes, il font entrer leurs petits et barricadent leurs portails. Mais savent-ils que seuls ses pas peuvent évaporer la noireglace et y ensemencer un nouveau printemps ? Qu'il est un lendemain à NuitGivre ?
Alors écoutez ce que je dis : chacun de ceux qui ont renoncé est son propre adversaire. Et par conséquent ils est le nôtre !”
Initialement publié sous forme de tweets sur le compte @anaischuchote
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nuitgivre-blog · 7 years ago
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Konta im’Fen’X
Histoire de Fén’X
I. Djou était le fils de l'Amère Épeire, qui règne sur un palais d'ombre II. Dans ce palais la mort n'est pas à craindre/car elle est déjà partout présente III. Et elle se nomme Indifférence/et c'est le fluide de l'Amère Épeire IV. Et Djou se débattait dans cette toile infâme
V. Un jour Djou découvrit le premier succin dans les souterrains du palais VI. Il le porta à son ventre pour chauffer son cœur VII. Car c'était le succin de l'abeille VIII. Mais le sexe de Djou s'enflamma IX. Et Djou devint Ithsabée/La Putain Rouge/Celle-Qui-Allume-Les-Ardeurs
X. Alors l'Amère Épeire chassa Ithsabée XI. Et Ithsabée se donna/aux guerriers en campagne XII. Aux brigands des forêts/aux marins dans les ports XIII. Bientôt elle fut connue de toute la côte XIV. La plus adulée parmi les putains XV. Mais son cœur était consumé par l'Ardeur
XVI. Djou avait eu pour sœur ainée Hava XVII. Hava avait quitté le palais/elle avait dit "pour essaimer" XVIII. Mais elle brûla au soleil le venin d'Indifférence XIX. Alors à Karakoris-La-Grande elle étudia les arcanes du cœur XX. Et elle devint la plus sage dans cette discipline
XXI. Alors, Hava entendit l'histoire d'Ithsabée XXII. Et elle sut qu'Ithsabée avait été Djou XXIII. Et elle partir à sa recherche XXIV. Mais Ithsabée était devenue une bête embrasée XXV. Et Hava dut la combattre/et elle la défit
XXVI. Alors Ithsabée se consuma et mourut dans ses bras XXVII. Alors Hava pleura, et appela Ithsabée "petite sœur" XXVIII. Et elle prit les cendres encore chaudes/les déposa dans une jarre XXIX. Hava se rendit au palais de l'Amère Épeire XXX. Et elle la supplia "prends pitié de ta fille"
XXXI. Mais l'autre répondit : "je n'en ai pas" XXXII. Hava leva sur sa mère un regard d'aube XXXIII. Et l'Amère Épeire blessée s'enfuit aux tréfonds de ses cônes XXXIV. Et les toiles et les nappes de soie se rétractèrent XXXV. Alors Hava s'enfonça dans les dédales XXXVI. Et accéda à la salle de l'Avarice qui enfermait le second succin
XXXVII. Et le second succin était celui du scarabée qui a le pouvoir de rendre la vie XXXVIII. Et les petites arachnes ne s'interposèrent pas face au courroux d'Hava XXXIX. Alors elle partit pour Karakoris/avec le succin et l'urne d'Ithsabée XL. Trouver conseil auprès de ses sœurs
XLI. C'est Circara la danseuse qui vint à sa rencontre XLII. Et dit à Hava : "fuis Karakoris et les Cités Franches car la folie les frappe" XLIII. "ne procède pas au rituel car ta sœur reviendrait telle qu'elle a péri" XLIV. "rouge et ardente"/"trouve d'abord l'ambre du sphynx"
XLV. Alors Hava prit la route à la recherche du succin XLVI. Et en ces temps la glace de #NuitGivre se répandait XLVII. Et figeait les cœurs des hommes XLVIII. Qui fermaient leurs portes/et rejoignaient les kalods
XLIX. Et elle erra durant sept fois sept ans L. Et ses pas la menèrent à VauBrise LI. Alors VauBrise était un havre dans les terres LII. Et quand la noireglace avançait le val restait vert LIII. Et des sources y coulaient/et des plantes y croissaient LIV. Et des bêtes y vivaient/autour du Cerisier-Mère LV. Et des humains libres y prospéraient/loin des kalods
LVI. Au ciel de VauBrise planait la Drake d'Azur LVII. Qui voit la course du temps et des astres LVIII. Et peut voler en des lieux qui furent ou qui seront LIX. Et dans ses bois courait le Père Loup LX. Dont les pas de feu fendent la noireglace LXI. Et rendent vie à ce qui pousse
LXII. Alors la Drake vit qu'en un temps encore à naître LXIII. L’enfant-sœur d'Hava tiendrait en ses mains LXIV. Trois nouveaux joyaux d'ambre LXV. Alors avec le Loup Blanc ils partirent pour ce lieu-temps LXVI. Et à Bastion/des mains de Fén'X même ils reçurent le succin du sphynx
LXVII. Alors revenus à VauBrise/ils remirent le succin à Hava LXVIII. Et elle le plaça sur son ventre qui s'ouvrit LXIX. Et elle y versa les cendres de Djou-Ithsabée LXX. Et couchée sous les rameaux du Cerisier-Mère LXXI. Elle attendit durant trois saisons que son ventre s'arrondisse
LXXII. Et quand vint le printemps de VauBrise LXXIII. L'enfant naquit accueilli par la floraison LXXIV. Elle grandit/fut élevée par tous ceux du val béni LXXV. Et elle apprit la tradition du sens/le sabre/la forge LXXVI. Et quitta VauBrise/pour affronter les seigneurs d'obsidienne LXXVII. Ainsi naquit Fén'X~
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nuitgivre-blog · 7 years ago
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Konta im’proti kursiar
Histoire des premiers évadés
Au loin les lumières des lampes des kalods crachent leur lait de mensonge sous lequel se dissimulent les marchands et les usuriers de NuitGivre Ici la Lune seule éclaire d'une clarté vraie. A VauBrise, la Cova danse pieds-nus sous le pommier pour un autre que moi. Je les aime.
Les contreforts du cloaque se dessinent enfin. J'approche par les tourbières qui campent sur le tiers-liard épargné par la noireglace autour du kalod.
Les timides pousses des spiranthes me chantent le rythme des rondes des gardes. Je tire les sabres à la pâle lumière. Le premier garde tend la main vers la cloche. Le vol de mon [sphynx] s'abat dans sa suffisance, et ma lame tranche la soumission de l'autre. Ils saignent une huile de vidange pourpre. L'[abeille] vrombit d'un feu orange et consume un passage dans la porte. J'arrive !
Aucun bushi dans la place. A peine de bons soldats.
Le katana crache le sens de chaque haiku que je trace comme s'il tirait le sang-sème même de mon senseï. Ce qu'il tranche se nomme obéissance, crainte, renoncement. Dans une marée de graisse inepte je vais vers les civils. La plupart prostrés ont déjà renoncé. Seuls quelques yeux brillent sous les lumignons. Six enfants, une quinzaine d'adultes me suivent apeurés. Le carillon du fortin sonne. Bientôt les hyènes et les chasseurs. La Drake d'Azur se fait attendre et aucune nouvelle du Loup.
Les évadés poussent en direction de VauBrise. Leur route sera longue. Je me campe dans les tourbières où les hyènes ne seront pas sur leur terrain. Rekishi laisse échapper la flamme de mon [abeille]. Les hyènes ne voient qu'elle et convergent vers moi. Elles sont cinq qui resserrent leur cercle. Leurs griffes crissent sur les pierres et le grondement sourd de leurs ventres s’accorde peu à peu en une note basse, à peine audible. Je dégaine mirai. Mes deux lames forment un arc blanc sous la pâle lune. Elles s'élancent... La première à bondir avance ses crocs : *abattement et *désespoir. Dans ma main gauche, rekishi trace :
Vague de tiédeur
Ailes fines, chatoyantes
Le [sphynx] se souvient
L'haiku fend sa gueule d'un éclair orangé. L'arc blanc de mirai en repousse deux autres.
Les trois autres fondent dans l'ouverture : *renoncement fléchit mes jambes *oubli saute à ma gorge *vanité attaque mon flanc J'entends alors des cris et vois les évadés. Ils sont revenus sur leurs pas et se tiennent serrés en un pack compact. L'air vibre d'un poème.
*unité frappe *oubli à la tête et elle lâche mon cou *lutte et *mémoire repoussent *vanité A genoux, j'esquisse avec mirai :
Soufflera demain
Votre ultime vent du nord
Le [sphynx] voit la fin
Et trois hyènes quittent le temps de NuitGivre dans un hurlement anthracite. Sur pieds, nous repartons dans une course qui nous entraîne inévitablement sur la noireglace. D'autres hyènes accourent en jappant. Nous ne nous en sortirons pas éternellement. Quelques minutes après elles sont sur nos talons. Quand une voix se fait entendre au devant.
Casqué, cuir-cuivre-acier de récup' sur ses deux mètres et sa carrure énorme, lunette remplaçant son œil gauche, c'est celui que les Valbrisiens nomment Sti'M. Il se tient sur une éminence d'une vingtaine de pieds. Sa silhouette impressionne les réfugiés qui hésitent. Je les pousse à avancer et nous atteignons le somment quand il frappe le sol de la pointe de sa lance. Le temps de me retourner, je vois les hyènes grimper la pente par dizaines. Elles vont être sur nous et je n'ai plus la force de les arrêter toutes. Soudain... Je prends conscience du grondement sourd sous la noireglace à l'instant où elle s'ouvre en chocs et craquements gras et assourdissants, de la pointe de la lance de Sti'M en lignes brisées de brèches qui courent le long de la pente. Des geysers de vapeur s'en élèvent ! Et le chant qui siffle dans les jets qui s'élèvent est celui de la lave qui gronde sa colère contre le manteau de la noireglace, et de sa brûlure d'eau pure vient fondre la chair factice des hyènes qui sont projetées à vingt pieds du sol et se fracassent en retombant.
A c't'heur' y cour' sous l'Lune vers al'Val'Bris' ! Y'rtourn' pè. Just'y'cour' é s'arrèt' pè amêm' pour y r'prend sé souff' ! Alleeey !
Sti'M vient de brailler dans ce sabir que lui seul pratique, mais le message est passé et ils s'élancent déjà. Je ferme la marche. Une poignée d'évadés. Quelques esprits libres qui ont choisi la dureté de la vie libre contre la sécurité et la mort lente de l'esprit et du cœur. C'est peu. Mais nous ferons un pas après l'autre jusqu'à ce que NuitGivre redevienne... Oh Hava ! Connais-tu le vrai nom du monde ?
Initialement publié sous forme de tweets sur le compte @anaischuchote
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nuitgivre-blog · 7 years ago
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Hava Raconte
La glace qui recouvre NuitGivre est là depuis si longtemps... Mais glace n'est pas le mot juste. C'est une épaisse croûte morte de résine froide plaquée sur une terre qu'elle étouffe. L'air et la lumière même sont figés de sa non-vie.
Elle a voilé le ciel, fait reculer toute vie, et étouffé Éole. Seul un blizzard inodore et constant souffle du pôle, attiré par sa présence. La mer la tient éloignée des côtes sud et ouest mais sur moins d'un liard.
Pour survivre sur il y a trois options :
Les cités franches d'abord qui ne laissent entrer que des sages capables d'améliorer leur production de nourriture et chaleur. Au nombre de neuf il y a trente "ans", elles sont désormais trois. Isolement et paranoïa les poussent doucement vers la folie.
Les kalods ensuite. Dômes opaques de métal, toile et bois où humains, bêtes, caves à champignons, forges et ateliers sont agglutinés dans un air acre, coupés du restant de lumière extérieure. Ils crachent de leurs dizaines de cheminées en formes de vessies une fumée noire. Là, ceux qui jadis étaient des fermiers ont troqué leur liberté contre une soumission aux seigneurs d’obsidienne. Certains en sont devenus les golems, gardes ou combattants au regard vide. Le pouvoir des kalods a supplanté celui des cités franches.
Enfin il y a les terres épargnées. Souvent grâce à l'influence de la mer, parfois sur plusieurs liards près des embouchures des fleuves. Mais je parle surtout de l’antique vallée du Cerisier-Mère que la noireglace ne peut atteindre. Je parle de VauBrise.
C'est ici que j'ai cessé mon errance, après que l'aile bleue et le loup blanc m'aient rapporté le succin du sphynx. Ici que j'ai mis au monde ma sœur bien aimée. Ici que j'attends qu'elle rende ces terres à ce qu'elles furent avant de devenir NuitGivre...
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