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Hani yağdın yağacaksın ama yüreğin böyle hep bulutlar, bulutlar...
Cahit Zarifoğlu...
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De Taxi Girl à Lady Macbeth : comment Marion Cotillard est devenue la meilleure actrice du monde

“Marion Cotillard est l'une des meilleures actrice au monde”
Prononcez cette phrase n'importe où en Occident et celle-ci sera accueillie par un concert d’assentiments et de louanges à l'égard de l'actrice française la plus reconnue hors de nos frontières. Prononcez la même phrase en France, et vous ne récolterez rien d'autre que des cris de surprise, hurlements outragés, roulements d'yeux consternés.
S’il est superflu de rappeler que nul n'est prophète en son pays, il reste pour le moins surprenant que les actrices que le reste du monde nous envie -Cotillard et Léa Seydoux en tête - suscitent chez leur propres compatriotes une détestation aussi systématique qu'excessive. Cotillard a beau être portée aux nues par la critique internationale et les cinéphiles du monde entier depuis quelques années, son talent et sa carrière se résument toujours à une seule image aux yeux du public français : sa scène de mort ridicule dans The Dark Knight Rises.
Peu importe que ce fiasco soit principalement imputable à son réalisateur, Christopher Nolan (qui aurait du choisir une autre prise, ou en tourner plus, ou prendre le temps de diriger une actrice clairement capable de mieux), il n’en a pas fallu davantage pour décréter que Cotillard était irrémédiablement nulle, comme Léa Seydoux est le point noir de La Vie d’Adèle, comme Mélanie Laurent fut la verrue d’Inglourious Basterds, comme toutes les actrices françaises qui ont le malheur de s’aventurer à Hollywood deviennent subitement pendables aux yeux de leurs concitoyens. Comme des amoureux délaissés pour un plus-grand-plus-beau, les français ont la fâcheuse habitude de se retourner furieusement contre leurs actrices dès que celles-ci deviennent un peu trop internationales.
En témoigne ce besoin de rappeler inlassablement que la star oscarisée est quand même “la fille de Taxi” : en effet, plutôt que de s'éblouir du chemin parcouru (après tout, Julianne Moore a débuté dans un soap et George Clooney dans Le Retour des Tomates Tueuses), les français persistent à ramener Cotillard à ses origines de cinéma médiocres, comme pour la maintenir fermement sur leur sol.
Pourtant, le parcours de Cotillard est pour le moins admirable : si je fus le premier à militer contre l’Oscar qui vint couronner son interprétation grimaçante de La Môme -l’un des premiers de la déferlante des biopics dont les acteurs grimés se voient automatique encensés pour des imitations au mieux adéquates, au pire grotesques- la suite de sa carrière a depuis longtemps fait taire mes doutes sur l’étendue de son talent, et m’a réconcilié avec la jeune actrice à l’intensité fulgurante qui s’emparait du Long Dimanche de Fiançailles de Jean-Pierre Jeunet en seulement quelques scènes, au nez et à la barbe de tout le gratin du cinéma français.
S’il n’est pas question de prétendre que la trajectoire post-Oscar de Cotillard soit un sans-faute (on s’abstiendra de mentionner ses diverses collaborations avec son conjoint, parce que personne n’a le droit de reprocher à l’amour d’être aveugle), il faut cependant une sacré dose de mauvaise foi pour continuer à la balayer d’un revers de la main comme la dernière des impostures. Certes, Hollywood n’a pas toujours su la mettre en valeur (Michael Mann, Christopher Nolan, Woody Allen et Steven Soderbergh ont tous échoué à l’utiliser correctement), mais rappelons tout de même qu’elle était la seule à émerger de la débâcle de Nine : face à toute la royauté du cinéma mondial (Daniel Day-Lewis, Pénelope Cruz, Nicole Kidman, Judi Dench) elle héritait du rôle le moins haut en couleur et réussissait le tour de force d’en faire le plus beau personnage du film, parvenant à faire passer une vie de résignation en une seule chanson, et révélant un potentiel insoupçonné d’actrice de musical.

Et puis Jacques Audiard, peut-être le meilleur cinéaste français en activité, l’a choisie pour De rouille et d’os. “Starlette de la Côte d’Azur se fait dévorer par un orque au cours d’un accident de travail à Marineland et doit reprendre sa vie amputée de ses deux jambes” : en voilà un rôle impossiblement mélodramatique (et peut-être une métaphore de la transfiguration qu'Audiard propose à son actrice) que Cotillard maintient en-dehors de tout excès avec une détermination d’acier. Laissant percer la vanité du personnage mais jamais celle de l’actrice, elle interprète cette femme abimée sans jamais oublier la belle fille au centre des attentions masculines qu’elle a construit dans le premier acte ; dans ce film fâcheusement décousu et outrageusement misérabiliste, la rigueur de sa performance relève de l’exploit.
Puis c’est James Gray qui en a fait l’héroïne de The Immigrant, son premier film centré autour d’un personnage féminin. Naviguant en anglais harnaché d’un accent polonais dans cette miniature à l’ancienne, Cotillard y humanise chaque recoin du cliché de la pute au coeur d’or, construisant avec une maitrise totale une femme en pleine détresse spirituelle, simultanément transparente et profondément secrète. Face à un Joaquin Phoenix en surchauffe, elle est un roc d’immobilité lumineuse, filmée comme la tragédienne de cinéma muet qu’elle aurait pu être.
Enfin ce sont les frères Dardenne, cinéastes cannois par excellence, farouches adeptes d’un cinéma ultra-réaliste où les stars n’ont pas leur place, qui ont décidé de braquer leur caméra sur elle pour Deux jours, une nuit. Dans cette oeuvre aux enjeux simples et à la structure volontairement répétitive qui reste patiemment verrouillée à son personnage, Marion Cotillard touche au miracle. En quelques instants, l’égérie Dior est oubliée, l’actrice semble avoir rapetissé physiquement, courbant les épaules sous le poids d’une dépression sans fin. A l’opposé de la pyrotechnie cosmétique de La Môme, Cotillard semble se transformer de l’intérieur, laissant affleurer à l’écran une vulnérabilité presque insoutenable. Sa voix qui peine à se faire ferme, sa démarche lourde, sa façon de manger une glace avec épuisement : chaque détail de sa performance raconte l’histoire avec davantage de clarté que le script de réalisateurs deux fois Palmes d’or. Et lorsque le film l’autorise enfin à sourire fugacement, au cours d’une inoubliable séquence en voiture, la magie opère et le choix de la star s’impose comme une évidence. Car Marion Cotillard est détentrice de cette chose rare et sublime que l’on appelle un visage de cinéma.
Et voilà que cette année, on lui a confié rien moins que l’un des rôles les plus mythiques du répertoire, Lady Macbeth, face à l’acteur le plus encensé du moment, Michael Fassbender. Signé par le réalisateur australien Justin Kurzel - qui y applique son esthétisme crapoteux à défaut d’un élan vital- cette nouvelle adaptation de la tragédie écossaise de Shakespeare offre à Fassbender un showcase dont il s’acquitte avec les honneurs prévisibles. Mais -surprise !- c’est Cotillard qui donne au film sa raison d’être, malgré les obstacles dréssés sur sa route. Déjouant la barrière de la langue en crachant son texte comme un venin, elle frémit de rage et de frustrations contenues, avant de laisser sa tétanisante autorité se craqueler peu à peu jusqu’au monologue final, dont la folie est jouée avec une douceur transcendante.
Une triomphe shakespearien inattendu pour une actrice française, d’autant que le rôle devait au départ être tenu par Natalie Portman, une autre égérie Dior oscarisée - mais à qui personne ne vient rappeler toutes les vingt minutes qu’elle a également démarré sa carrière dans une grosse croûte de Luc Besson. Espérons cependant qu’après cet incomparable quadruplé cannois, la France admettra enfin que Marion Cotillard n’est plus la petite copine de Samy Nacéri, mais tout simplement la meilleure actrice du monde.

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Pour aller avec votre agenda de films de superhéros, je vous ai fait un agenda des films d’auteur jusqu’à 2020.
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