Bienvenue sur ce blog où vous pourrez retrouver l'histoire intégrale de David et Öta.
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PARTIE 16 - Un enfant dans son ventre
Une fois la foire terminée, Alda resta à la capitale. Elle convainquit ses parents de la laisser là un temps, dans leur maison secondaire. Et les semaines passèrent. Une amitié se forma entre Elan et elle, puis quelque chose d'autre. Il n'était plus question d'argent, de larcins ou de connaissances. Ils furent pris à leur propre jeu. Et ce n'était pas pour leur déplaire.
Elan et Alda se donnèrent l'un à l'autre, sans se soucier des conséquences de leurs actes. Ils se retrouvaient régulièrement, s'aimant un peu plus chaque jour. Et la réalité les percuta de plein fouet. Alda tomba enceinte.
Alda était Eclaiste, la religion principale du Nord. Selon ses croyances, elle ne pouvait pas avorter. Alda avait craint que Elan la rejette en l'apprenant. Ils avaient beau s'aimer, Elan restait un garçon au fort caractère, attaché à sa liberté. Mais le jeune homme la rassura. Il respectait son choix. Il était décidé à assumer cet enfant, peu importe les défis. Du côté de ses parents, ce ne fut pas la même chose. Alda cacha le plus longtemps possible son état, mais son ventre qui devenait chaque jour plus rond ne l'aida pas. Lorsqu'ils apprirent la vérité, ce furent des cris et beaucoup de violence qui s'installèrent dans la maison. La mère de Alda tentait de tempérer, déçue du comportement de sa fille mais néanmoins prête à la soutenir. Mais son père fut intraitable. Les projets d'avenir qu'il avait pour elle étaient brisés. Il était impossible maintenant pour sa fille de trouver un parti convenable. La réputation de leur famille allait en pâtir. S'accoquiner avec un roturier, non humain, étranger de surcroit ? Une honte ! Il prononça alors des mots que jamais Alda ne pourrait oublier. « Vas t'en.
Je ne veux pas d'une catin sous mon toit. Tu n'es plus ma fille. »
Alda fut forcée de partir. La vérité, c'est qu'elle n'était pas particulièrement triste de la situation. Elle n'avait pas envie de couper les ponts avec sa mère, car elle l'aimait beaucoup. Mais quant à son père... L'homme était violent, dur et exigeant. Il avait planifié toute sa vie de A à Z. Alda n'avait jamais eu l'intention de suivre ses ordres éternellement. Avant même de rencontrer Elan, elle s'imaginait s'enfuir pour éviter un mariage arrangé. Elle rêvait de fonder un vrai foyer, basé sur l'amour. La brutalité de son père avait toujours terrorisé Alda et sa mère. La peur l'avait forcée à devenir comme il le souhaitait, une jeune femme délicate et douce qui s'écrasait devant les hommes. Alda avait au fond d'elle un fort caractère. C'est cette personnalité un peu sauvage que Elan avait décelé en elle et qui l'avait attiré. La jeune femme se sentait bien avec lui, elle n'avait plus à cacher ses émotions, sa colère, ses idées. Ainsi, elle s'installa chez lui. Elle avait déjà une fois vu l'endroit quelques semaines auparavant. Il lui avait montré ses dessins et ses travaux. Il vivait dans la basse-ville, le quartier le plus pauvre et dangereux de la capitale. Il n'avait qu'une pièce, mal isolée et humide. Pas de vrai mobilier, hormis une paillasse au sol qu'il laissa à Alda. Mais le lieu ne faisait pas vide pour autant. Des dizaines de livres étaient éparpillés un peu partout, ainsi que des dessins, des croquis, du matériel... Il s'était fabriqué un bureau de fortune avec des caisses, afin de pouvoir travailler de manière plus confortable. Elan n'était pas riche. Mais il avait de l'argent de côté. Depuis qu'il vivait ici, il économisait pour pouvoir rentrer chez lui une fois ses recherches terminées. Les bateaux pour l'Est coutaient une fortune. Son pays natal lui manquait énormément, ainsi que sa famille. Mais aujourd'hui, Alda était sa famille. Elle attendait son bébé ! Il dépensa cet argent pour lui acheter une couverture, des vêtements chauds et de la nourriture. Il n'était pas question que la femme qu'il aime souffre du froid et de la faim par sa faute. Elan n'avait plus besoin de rentrer dans l'Est car il avait un foyer à construire ici.
Les mois qui suivirent, Elan fut aux petits soins. Attentionné et à l'écoute, il fit tout pour que Alda vive bien sa grossesse.
Il trouva un travail, afin de subvenir aux besoins de sa nouvelle famille. Suivant les conseils de sa compagne, il laissa de côté les arnaques et coups fourrés pour se centrer sur l'herboristerie. « Tu n'as jamais songé à en faire ton métier ? Quand on possède ce type de connaissances c'est important d'en faire profiter autrui. » Ces mots, prononcés par celle qu'il aimait, le convainquirent de tenter sa chance. Il trouva un emploi d'assistant dans une herboristerie de l'autre côté de la ville. C'était étrange et nouveau pour lui. Même s'il s'y connaissait pas mal en la matière, il n'avait jamais envisager suivre les traces de ses parents. Le flambeau avait été repris par sa grande sœur. Dans son village natal, Elan était connu pour être toujours dans les nuages, passionné de contes et de légendes. C'est dans l'optique d'en apprendre plus sur le folklore des autres pays qu'il avait entamé son voyage. Voyage qui lui fit oublier ses valeurs. Le Nord était un pays plus brutal et dangereux que l'Est. Les rêveurs n'y avaient pas leur place. Pour s'en sortir, il dû recourir a des méthodes peu glorieuses. Et il s'était rendu compte qu'il aimait ça. Si Alda se cachait derrière un masque d'innocence et de délicatesse pour se protéger... Elan se cachait derrière un masque de ruse et de fourberie. C'était devenu une grande part de leur personnalité, quelque chose qu'ils ne pouvaient pas oublier. Mais lorsqu'ils étaient ensemble, ces masques tombaient. Leur couple était donc parfaitement en harmonie quand leur enfant vint au monde. Par chance, il n'y eu pas de complications.
Ce fut une petite fille du nom de Jol qui naquit ce jour là. Jol était un prénom d'origine Estane, qui se prononçait Yol. Elan avait toujours souhaité appeler sa future fille ainsi, en l'honneur d'une légende qu'il appréciait. Il était courant chez les Estans de donner des noms de personnages à leurs enfants. Dans le conte, Jol était une petite sorcière qui vivait dans la forêt. Les jours de solstice, il était possible de l'invoquer pour lui demander d'exaucer un souhait. Si les intentions étaient nobles, alors le vœux se réalisait. Mais si le but était de nuire, alors la personne se transformait en champignon. C'est ainsi que la fille de Elan et Alda commença à insulter tous ceux qui l'embêtaient de « vilains champignons. »
Alda et Elan se marièrent quelques années après la naissance de la petite. Tandis que Elan continuait de travailler comme assistant dans l'herboristerie, Alda étudia auprès d'un guérisseur que lui avait présenté Elan. Le temps passa. Ils travaillèrent dur, économisèrent et quittèrent la cité pour s'installer dans un endroit plus propice pour élever leur fille. Jol put découvrir la vie en plein air, loin des murs de GemmeNoire. Elle adorait la forêt, les animaux... elle pouvait courir partout, tomber dans la boue, rigoler ! Ses parents la surveillaient attentivement de crainte qu'elle ne se blesse, mais la voir s'épanouir ainsi les convainquit qu'ils avaient fait le bon choix. Ce ne fut pourtant pas facile pour eux, d'abandonner leur travail et leur vie dans la cité. Ils montèrent néanmoins leur affaire sur place et se firent rapidement des clients dans les villages alentours. Dans le Nord, l'étude des plantes et leur utilisation était assimilés aux femmes, si bien que ce fut le nom de Alda qui se fit connaitre. Les premières années Elan se chargea de l'éducation de la petite, tandis que Alda travaillait. Elle adorait ça. Ayant un peu plus de connaissances qu'elle dans le domaine, il l'aidait quand elle doutait et la conseillait.
Quand le père de Alda décéda, sa mère l'invita à venir lui rendre visite. Les deux femmes n'avaient jamais vraiment perdu le contact, s'envoyant quelques lettres. Mais à l'époque où Alda était tombée enceinte tout était plus compliqué. Sa mère avait eut peur d'agir, car son mari la violentait. Elle était terrifiée à l'idée de ce qu'il pouvait lui faire subir si elle se dressait contre lui. Alda ne lui en avait jamais voulu, car elle connaissait la gravité de la situation. C'est donc avec plaisir qu'elle accepta son invitation. A la mort de son époux, la femme s'était installée dans la résidence de GemmeNoire afin de pouvoir voir sa fille plus facilement. Le village où Alda et Elan avaient construits leur vie n'était pas trop loin de la capitale, car ils commerçaient beaucoup avec des marchands du coin. Jol qui était présente à ces retrouvailles, aima tout de suite sa grand-mère. Elle tissa un lien fort avec elle. La petite fille demanda à venir la voir de plus en plus souvent, accompagnant son père lors de ses visites régulières. Parfois, elle restait même plusieurs semaines là-bas, au grand plaisir de sa grand-mère. Celle-ci avait décidé de rattraper le temps perdu.
C'est le sourire aux lèvres que Öta écouta toute l'histoire. Alda avait quelques talents pour conter, rendant le récit doux et magique. Il les imaginait parfaitement, tentant de vivre de leur amour malgré les difficultés de la vie. Elan, qui lui avait semblé autoritaire et un peu intimidant, lui apparaissait sous un autre jour. Cette histoire ne lui donna que plus envie de devenir le disciple du couple. Dès le lendemain, il se donnerait à fond pour ne pas les décevoir !
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Partie 15 - La bibliothèque de GemmeNoire
Ce soir là, alors que Elan était enfermé dans son atelier, Alda vint voir Öta. Contrairement à son mari, elle n'était pas d'humeur à travailler.
De plus, lorsqu'il s'agissait de travaux importants il ne valait mieux ne pas le déranger. Elle préférait s'abstenir de réveiller le démon.
Öta était installé confortablement, une pile de livres à ses pieds. Il lisait un carnet qu'elle reconnu immédiatement :
« C'est celui que Elan écrivait quand nous nous sommes rencontrés ! »
Intrigué, Öta ferma le livre et lui demanda de lui parler de leur rencontre.
Une histoire d'amour, voilà ce qu'il avait envie d'écouter ce soir là.
Alda était originaire de MerGrise, une citée modeste connue pour son grand port.
Ses parents étaient de riches marchands ayant fait fortune en important des épices du Pays de l'Est. Ces dernières étaient rares et très prisées à la capitale.
A l'époque, la richesse de sa famille attirait de nombreux prétendants. Son père souhaitait qu'elle épouse un noble.
Mais Alda n'y prêtait pas attention.
Elle passait la majeure partie de son temps libre dans le jardin, à faire pousser des plantes et à lire des livres.
Ses parents se rendaient tous les ans à la foire annuelle de GemmeNoire, la capitale. Habituellement, Alda les aidait et travaillait dur toute la journée.
Mais ce jour là, elle demanda la permission de se balader. Ses parents avaient entièrement confiance en elle, la jeune femme ayant démontré plus d'une fois son sérieux. Ils l'autorisèrent à profiter un peu de l'événement.
Alda avait une autre idée en tête. Elle avait entendu parler de la grande bibliothèque de GemmeNoire et rêvait de la voir de ses propres yeux.
Elle avait entendu parler de la grande bibliothèque de GemmeNoire et rêvait de la voir de ses propres yeux
Alda trouva facilement la grande bibliothèque. Le bâtiment surplombait tous les autres, aussi imposant qu'attirant.
Malheureusement, elle ne put y entrer. La jeune femme n'avait pas pensé à l'évidence : le lieu n'était pas accessible à tous.
Elle n'avait ni titre de noblesse, ni autorisation spéciale. Aucun document, rien. Elle eut beau demander, le passage ne lui fut pas accordé.
C'est déçue, les larmes aux yeux, qu'elle fit demi-tour pour retourner au marché. Elle s'en voulait d'avoir été aussi naïve et d'avoir espéré tout ce temps.
Elle contournait le bâtiment lorsqu'un homme l'interpella.
Cet homme, c'était Elan.
Il avait assisté à toute la scène et interpella la jeune femme.
Quand il lui proposa de la faire entrer en douce, elle hésita. Et si c'était un piège ? Et si cet homme décidait de la détrousser ou de la tuer ? La cité de GemmeNoire était connue pour être le repère des pires crapules...
Mais malgré son air de filou, Alda n'avait pas peur du jeune homme. Et surtout, elle était bien trop curieuse. Si elle avait un moyen d'entrer dans la bibliothèque, elle n'allait pas s'en priver !
Elan lui raconta qu'il s'y rendait tous les jours. Il écrivait un livre sur les créatures des bois et recherchait des légendes qui y étaient associées.
Alda fut étonnée qu'il sache lire et écrire, l'homme n'avait pas du tout l'aspect d'un érudit.
Il expliqua qu'il avait fabriqué des faux documents officiels pour entrer. Il s'était fait passer pour le frère de l'émissaire de l'Est qui comme lui était un Etris, un homme ayant des attributs animal.
« Et le pire c'est qu'ils m'ont cru quand je leur ai débité mon baratin, ces cons ! »
A force de venir et d'y passer toutes ses journées, il avait fini par repérer divers passages.
Au cas où sa combine ne marche plus, il espérait ainsi pouvoir s'y faufiler de nuit pour finir ses lectures et voler quelques livres.
Il proposa à Alda de la faire passer par l'un de ces chemins.
L'entrée était cachée par des buissons dans l'arrière cour, elle n'était pas gardée et la porte facile à crocheter. Le bâtiment étant fermé aux visiteurs la nuit, ils avaient peu de chance d'y croiser quelqu'un.
« Rendez-vous ce soir et t'oublies pas l'argent ! Sans acompte, j'te montre rien.»
Quand le soir fut venu, Alda se faufila en douce hors de la maison. Après avoir pris de quoi payer le filou, elle attrapa une cape et le couteau de son père, afin de se protéger.
Elan l'attendait au point de rendez-vous. Comme prévu, il la fit entrer dans la bibliothèque.
Elle n'avait jamais vu autant de livres...des étagères partout, remplies à craquer d'ouvrages de toutes sortes !
On voyait bien que le lieu était peu entretenu, certains endroits étaient recouverts de couche de poussière et de saleté, mais Alda n'y prêta aucune attention.
Elle aurait souhaité passer sa vie entière ici, à lire encore et encore. Elle qui devait batailler pour obtenir des livres et informations sur ses sujets favoris, s'imaginait déjà découvrir un nouveau monde.
« C'est pas que je veux te presser mais la nuit est courte. Tu devrais choisir maintenant les livres que tu vas "emprunter". »
Le jeune homme avait raison. Elle n'avait pas le loisir de se poser pour dévorer tous ces trésors.
Même si ça ne l'enchantait guère, elle allait devoir dérober des ouvrages. Elle se fit la promesse de les rendre dès que possible. Elle n'était pas une voleuse, n'est ce pas ?
Il y avait beaucoup de rayons et l'obscurité ambiante n'aidait pas la jeune femme à s'y retrouver. Elle demanda à Elan s'il savait où était le rayon consacré à l'herboristerie et aux plantes. Elle voyant sa mine étonnée, elle se justifia en expliquant qu'elle aurait aimé devenir herboriste. Si elle avait eu la chance de pouvoir choisir son avenir.
« Sacrée coïncidence ! C'était le métier de mes parents, c'est un domaine que je connais par cœur. Je peux même te conseiller des ouvrages que j'ai repérés. »
Alda ne laissa pas passer cette occasion.
Depuis toute petite, elle devait se débrouiller seule pour en apprendre plus sur ce sujet.
Et voilà qu'un homme possédant toutes les connaissances de ses rêves apparaissait ? Elle n'allait pas le laisser repartir comme ça. Oh non !
Elle ne pouvait pas lui demander de l'instruire dans l'immédiat, car elle se doutait de son refus.
Alda lui proposa donc quelque chose dans ses cordes : la retrouver les nuits suivantes pour retourner dans la bibliothèque.
Elle allait de nouveau devoir dérober de l'argent à ses parents pour payer ses sorties nocturnes, mais le jeu en valait la chandelle.
Elle en profiterait pour glaner des informations et pourquoi pas se mettre le jeune homme dans la poche.
Quand il accepta, elle comprit qu'elle avait gagné. Le sourire d'une femme, voilà qui marchait à tous les coups !
C'est ainsi qu'ils commencèrent à se retrouver régulièrement.

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Partie 14 - Les herboristes de BrancheNoire
Pendant ce temps, Öta voyageait à la recherche de Elen.
Il avait commencé par les différents villages entourant le domaine où David était né. Si Elen cherchait son frère, il avait de grande chance de passer par là.
Malheureusement, il ne le trouva pas.
S'il rencontra quelques villageois ayant peut-être vu un jeune homme correspondant à cette description, aucun ne pouvait affirmer qu'il s'agissait bien de Elen, ni même lui indiquer l'endroit où il se rendait.
Öta avait quelques idées idées en réserve. Lors de son séjour chez Léo, ce dernier n'avait pas été avare de détails.
Il faut dire que Öta était très curieux et n'hésitait pas à poser mille questions. A l'époque, il ne se serait jamais douté que sa curiosité maladive lui serait utile.
La brume recouvrait la région lorsqu'il arriva au village de BrancheNoire.
L'une des villageoises de BrancheNoire lui indiqua qu'un homme de ce nom se trouvait bel et bien dans la région.
La rumeur disait qu'il s'était établi dans une forêt non loin d'ici et qu'il y écrivait des livres.
Elen, le frère de David, était scribe. Öta décida de vérifier si cette rumeur était bien fondée.
Le lieu en question était un petit hameau où s'étaient installées plusieurs personnes.
Öta douta. Que viendrait faire Elen ici ?
La forêt était l'une des plus grandes de la région. Néanmoins, Öta n'eut pas de mal à la traverser car l'endroit était parsemé de sentiers.
On lui avait indiqué qu'il pouvait s'orienter grâce au chêne qui surplombait la forêt. En se dirigeant vers lui, il ne pourrait pas se perdre. De nombreuses légendes florissaient sur cet arbre, alimentant le folklore régional.
Le hameau se trouvait à ses pieds. C'est un homme qui lui indiqua la maison du scribe et Öta toqua à sa porte.
Cette scène lui rappela sa rencontre avec Léo. Mais cette fois, David n'était pas avec lui. Cette pensée lui serra le cœur.
Une femme ouvrit la porte. Elle était d'une grande beauté, ses cheveux étaient noirs comme le jais et ses yeux d'un bleu très clair.
Lorsqu'elle demanda à Öta la raison de sa visite, ce dernier expliqua immédiatement la situation. Il y avait de l'espoir dans sa voix. Il priait pour que cette piste soit la bonne.
Mais lorsque la femme soupira, il comprit qu'il avait fait fausse route. Elle expliqua que son mari se nommait Elan et non Elen.
« Pour les villageois, toute personne sachant écrire est un scribe. Tu ne peux te fier à eux. Il n'est pas l'homme que tu cherches. »
Les épaules de Öta s'affaissèrent. Cette piste ne l'avait mené à rien. Où devait-il aller maintenant ?
Il n'avait pas choisi la quête la plus aisée, mais il comptait s'y tenir. Ce n'était pas la première fois qu'il se trompait.
Mais alors qu'il allait repartir, la femme lui proposa d'entrer.
« Il ne va pas tarder à faire nuit et tu as l'air malade. Tu peux dormir dans la grange si tu veux et repartir demain. Mon mari à beaucoup voyagé, peut-être qu'il saura te conseiller. »
Lorsque Öta s'étonna de son hospitalité, lui conseillant d'être plus prudente, elle répondit :
« Je te retourne le conseil. Tu devrais te méfier, je pourrais très bien être une ogresse qui attire les jeunes hommes dans son antre pour les faire cuire dans sa marmite. »
La femme était très chaleureuse. Elle proposa à Öta de s'installer en attendant le retour de Elan, qui ne devrait plus tarder et ils discutèrent pendant ce temps.
Elle s'appelait Alda. Avec son mari ils étaient des guérisseurs et herboristes.
Ils s'étaient rencontrés une quinzaine d'années plus tôt et leur passion pour les plantes les avait tout de suite rapprochés.
Ils s'étaient rencontrés une quinzaine d'années plus tôt et leur passion pour les plantes les avait tout de suite rapprochés
Lorsque Elan arriva, Öta fut surpris.
Il s'attendait à rencontrer un Humain ou un Orian... pas du tout à tomber sur un Etris.
Mais ses oreilles ne laissaient aucun doute sur ses origines animales.
Les Etris étaient une race très rare dans le Nord. En dehors de son propre père, Öta n'en avait jamais vu jusqu'aujourd'hui.
Après l'avoir rapidement examiné, Elan décida que Öta devrait rester le temps de se rétablir.
Le jeune homme était malade et fatigué, il n'était pas question de le laisser partir dans cet état.
C'est réchauffé par le feu et l'odeur du potage, au fond d'un fauteuil, que Öta s'endormit. Le couple le laissa se reposer là, le couvrant d'une couverture.
« Ce garçon est rongé par la peine, ça me fend le cœur. Son regard est triste...
- C'est cette manie que tu as de vouloir réparer tous les cœurs brisés que tu croises, qui fait que je t'aime tant. »
Les jours qui suivirent furent difficile pour Öta. Il n'avait pas l'habitude de rester inactif, encore moins chez des inconnus. Il voulait aider, servir à quelque chose.
Il se sentait mal d'abuser de leur hospitalité.
Mais quand il s'agissait de santé, Elan était aussi têtu qu'une mule. Le jeune homme ne pouvait pas en placer une et fut forcé de se reposer contre sa volonté.
Néanmoins, même s'il n'appréciait pas le côté autoritaire de Elan, Öta se sentait bien ici.
Alda était chaleureuse et maternelle. Elle lui apportait de quoi reprendre des forces et l'écoutait parler avec patience.
Petit à petit, Öta commença à se sentir mieux.
C'est en sentant ses forces revenir et la fatigue s'évaporer qu'il se rendit compte à quel point il avait été malade.
Pourtant, il savait qu'il ne fallait pas prendre ce genre de choses à la légère. Beaucoup de personnes mourraient tuées par le froid.
Sa sœur en était le parfait exemple. A peine née, à peine morte.
Il ne se souvenait pas d'elle, il était trop jeune à l'époque. Mais sa mère lui avait raconté cette histoire de nombreuses fois.
Qui sait, peut-être aurait-il rejoint sa mère et sa sœur s'il n'était pas tombé sur Alda et Elan ?
Étrangement, même s'il était soulagé de se sentir mieux, l'idée d'être emporté par la maladie ne l'avait pas dérangé plus que ça.
Qui sait, peut-être aurait-il rejoint sa mère et sa sœur s'il n'était pas tombé sur Alda et Elan ? Étrangement, même s'il était soulagé de se sentir mieux, l'idée d'être emporté par la maladie ne l'avait pas dérangé plus que ça.
Quand Öta fut un peu plus en forme, Elan lui fit visiter son atelier.
Sa curiosité prit rapidement le dessus sur la morosité. Tant de choses à voir ! Il posa de nombreuses questions, s'intéressant à tout ce qu'il découvrait.
Elan fut étonné. Öta était loin d'être ignorant. Il était bien plus cultivé qu'il ne l'avait laissé paraitre.
Il connaissait les noms et symboliques de la plupart des plantes de son atelier, ainsi que leurs effets. Il posa des questions précises qui interloquèrent l'herboriste.
Quand ce dernier s'en étonna, Öta lui expliqua qu'il avait eu des leçons à ce sujet dans sa jeunesse.
Ses parents lui avaient fait suivre de nombreux cours dans des matières très variées, dépensant une fortune auprès des meilleurs précepteurs.
Si Öta n'avait jamais été un élève très attentif, préférant jouer à la plupart des leçons, il y avait tout de même quelques sujets qui l'avaient passionnés. Dont celui-ci.
Lorsque Elan lui proposa de le former, Öta ne sut pas quoi répondre.
On lui avait toujours répété qu'il était un peu bête et qu'il n'avait aucun talent.
Dans son dos, nombreux étaient ceux à se moquer de lui, à affirmer qu'il ne ferait jamais rien d'utile dans sa vie.
Qu'il était stupide...
A force, il avait finit par se persuader qu'ils avaient raison. Qu'il ne valait rien...
Alors, voir l'homme s'extasier et le complimenter le troubla.
« Ce serait du gâchis de ne pas exploiter ces connaissances ! »
Öta ne répondit pas immédiatement à la proposition de Elan. Il prit le temps de réfléchir.
Que devait-il faire ? Accepter ? Refuser ? Il n'en avait aucune idée.
Il n'avait pas vécu assez longtemps sous le toit du couple pour pouvoir affirmer les connaitre. Mais il s'était attaché à eux. L'idée de rester était séduisante.
Leur maison était chaleureuse et confortable. Elle lui rappelait le foyer de son enfance, celui qui aujourd'hui était devenu froid, empestant la mort et le désespoir.
Ici, il se sentait bien.
Mais il s'était juré de retrouver Elen. Il avait passé tant de temps de sur les routes à le chercher, encore et encore, qu'il n'arrivait pas à s'imaginer faire autre chose.
Il avait suivi toutes les pistes de Léo, en vain. Le jeune homme s'était comme volatilisé dans la nature.
Combien de temps ça lui prendrait de le retrouver ? Il avait été si optimiste... Il se rendait compte maintenant qu'il n'était pas le héros d'un roman. Son chemin n'était pas tout tracé. Allait-il poursuivre cette quête toute sa vie ? En valait-ce la peine ?
Avait-il le droit de rebrousser chemin ?
Il commençait à douter.
Quand il se confia à Alda, elle lui répondit :
« L'important n'est pas ce que tu dois faire, mais ce que tu souhaites vraiment. »
Ce qu'il souhaitait vraiment ?
Il mourrait d'envie de revoir David. D'entendre sa voix. De le serrer dans ses bras.
Mais chaque fois qu'il pensait à lui, c'est son cœur qui se serrait.
Il mourrait d'envie de dire oui à Elan. D'apprendre. De trouver sa voie. De pouvoir faire quelque chose de sa vie, quelque chose d'utile.
Et si l'homme avait raison ? Il avait des connaissances. S'il apprenait à s'en servir, il pourrait sans doute aider les gens autour de lui.
Apporter son soutien, être à l'écoute, soigner les gens... tout comme Elan et Alda l'avaient fait avec lui.
Finalement, Öta décida de tenter sa chance.
Il savait qu'autrement il regretterait toute sa vie son choix. Le couple avait tant de choses à lui apprendre, c'était l'occasion rêvée.
Il écrivit une lettre à David, pour lui raconter. Il évita encore une fois de parler de Elen et de des recherches, s'empêtrant un peu plus dans les non-dits.
Comme Elan avait encore beaucoup de travail et de commandes à honorer, il ne pouvait pas s'occuper de Öta immédiatement.
Il lui laissa l'accès à ses livres, afin que Öta puisse les étudier en attendant. Il y avait toute sorte de grimoires, carnets de recherches, vieux livres, herbiers etc...
Un vrai trésor.
Évidement, Öta se jeta sur les ouvrages. Il y en avait de toute sorte et tous n'étaient pas dédiés aux plantes.
Il y avait aussi des livres de contes, des histoires que Elan avait retranscrites et illustrées. Des carnets qui parlaient de ses voyages ; certains étant parfois très détaillés, d'autres parfois très vagues.
Öta savait qu'il aurait dû se plonger immédiatement dans les ouvrages traitants des herbes, de la médecine, etc... mais sa curiosité et son attrait pour les légendes étaient bien trop forts.
En lisant ces livres, il repensa à David.
Ça lui manquait de lui faire la lecture, posé contre lui. Il se remémorait sa chaleur, son souffle, sa voix...
David aurait sans aucun doute adoré ces histoires. Öta espérait les lui raconter lorsqu'ils se reverraient.
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Partie 13 - L'équinoxe de l'espoir
Le début de l'apprentissage de David n'allait plus tarder.
Les Abarians étaient très attachés aux traditions. Dans cette culture, avant de devenir officiellement l'apprenti d'un maître il fallait d'abord obtenir l'approbation d'Astre, la grande entité du Soleil et de la Lune.
Cette approbation se déroulait sous la forme d'une fête où les futurs apprentis se présentaient et démontraient leur détermination.
La fête en question n'avait lieu qu'une fois par an, lors de l'équinoxe de printemps.
Si le rituel était plus symbolique qu'autre chose, un point néanmoins était extrêmement important : c'est lors de cette fête que les abarians recevaient leur premier tatouage.
David, qui était un cas spécial, n'était pas forcé de se plier à la coutume. La chef du village se rendait bien compte que tout ça était nouveau pour lui et qu'il se sentait dépassé. Elle lui avait donc laissé le choix.
David, prenant son courage à deux mains, avait choisi d'accepter cette tradition.
Le jour de l'équinoxe arriva.
David, qui avait redouté de se faire maquiller et vêtir pour l'événement, apprécia finalement cette étape.
Le rituel se déroulait dans un lieu que David n'avait encore jamais vu auparavant : pour cause, il se trouvait caché dans la forêt qui séparaient les deux villages.
C'était une petite tour masquée par les arbres dont la façade était recouverte de lierre. De l'extérieur, elle ne paraissait pas en très bon état. On aurait dit un monument abandonné, oublié depuis toujours.
Léo expliqua qu'habituellement, chaque village avait sa propre tour. C'était un lieu très important dans leur croyance.
Mais dans le Royaume Nord, il était interdit d'ériger des lieux de cultes abarians. La haine des nordans pour cette culture les obligeaient à se faire discret.
Les deux villages partageaient donc la même tour et tentaient de garder son emplacement secret.
Ainsi, si des soldats nordans venaient à attaquer l'un des villages, la tour et toutes les reliques qu'elle abritait auraient plus de chance d'échapper à la destruction.
En entrant dans le bâtiment, David apprécia immédiatement l'atmosphère sereine qui s'en dégageait.
Les murs étaient recouverts de tentures et de peintures, des coussins jonchaient le sol. Il n'y avait pas de fenêtres, mais la douce lueur des bougies et des lanternes donnaient un aspect apaisant au lieu.
Seuls les futurs apprentis et leurs familles étaient autorisés à y entrer durant l'équinoxe. La présence de Léo rassurait David.
Le pendentif que portait David lui avait été offert par Léo. Il s'agissait du symbole de son village « VieuxBois », utilisé uniquement pour décrire ses habitants.
Chaque villageois possédait son propre pendentif, soit offert par la caste à la naissance, soit hérité de ses parents.
Léo avait fait le choix d'offrir ceux de ses parents à ses fils.
Elen possédait celui de son grand-père, le père de Léo. Quant à David, c'est celui de sa grand-mère qu'il obtînt.
Les villageois ne portaient ces pendentifs que lors des cérémonies importantes, comme symbole d'appartenance.
Les futurs apprentis étaient appelés chacun leur tour. Ils se rendaient alors seuls en haut de la tour pour faire face au maitre et au shaman de la caste.
Le temps qu'ils passaient en haut était variable.
En attendant, à l'étage inférieur les quelques personnes présentes discutaient à voix basse et mangeaient ensemble. Un conteur était là, narrant avec passion quelques unes des légendes abariannes.
David, qui adorait les histoires, buvait ses mots.
Quand David fut enfin appelé, il monta à l'étage.
Il avait appréhendé ce moment toute la journée. Il savait qu'il n'avait rien à craindre, mais il avait peur de faire mauvaise impression.
Léo ne pouvait pas le suivre, il était maintenant seul.
L'homme qui l'attendait en haut se nommait Hem. C'était le Shaman du village.
Il demanda à David de s'installer, lui proposa un thé et des biscuits, tentant de mettre le jeune homme à l'aise.
Il lui posa diverses questions. D'où il venait. Comment il se sentait. Sa relation avec Léo. Ce qu'il pensait du village, etc.
Sa voix était douce et profonde. David se détendit. L'odeur de l'encens et les teintes chaleureuses du lieu l'apaisaient.
Alors petit à petit, habilement, il réussi à délier la langue de David.
Ils discutèrent longtemps. David parla de tout. Il vida son sac.
Il évoqua autant sa vie d'esclave que son voyage, ses sentiments, de ses rêves... son viol.
Étrangement, parler à cet homme le soulagea. Il n'avait plus besoin d'avoir peur. Il se sentit comme libéré d'un poids.
Il n'avait jamais osé aborder le sujet de son viol avec Léo. La pudeur et la honte le bloquaient. Mais là tout était différent.
L'homme ne le jugeait pas. Il écoutait, patient et compréhensif. Il connaissait les bons mots, ceux qui orientaient la discussion sur les sentiments les plus profonds de David.
Quand la discussion prit fin, la nuit était tombée.
Hem passait rarement autant de temps avec un futur apprenti, mais au cours de cette discussion il s'était rendu compte que David avait besoin de s'exprimer. De relâcher la pression.
Et surtout, qu'il avait besoin d'être guidé. D'être aimé. De trouver sa place.
Il avait besoin de stabilité. Et le village pouvait la lui apporter.
« Comme tu as pu le voir, habituellement ceux qui deviennent apprenti ont la moitié de ton âge. Mais tu n'as aucune honte à avoir.
Cette cérémonie n'a pas d'importance spirituellement, c'est surtout un rite de passage qui célèbre notre unité. Elle permet à nos enfants d'apprendre l'importance de la vie en groupe. Et nous, elle nous permet de rencontrer ces âmes qui sont l'avenir du village.
En acceptant nos règles, nos lois, notre culture... tu deviens un membre de notre famille.
L'encrage que tu recevras, il sera là pour te rappeler que quoi qu'il arrive, tu seras toujours chez toi ici. »
Dans cette région du nord, la magie était interdite
Dans cette région du nord, la magie était interdite. Elle était considérée comme dangereuse, autant pour les hommes que pour la nature. C'était quelque chose de craint.
Mais les abarians, qui étaient déjà dans l'illégalité par leur simple existence, se fichaient bien de cette loi. Contrairement aux nordans d'autrefois, ils n'abusaient pas de la magie. Ils la respectaient.
Seuls les personnes de foi, celles qui étaient en harmonie avec la nature, l'utilisaient. Hem en faisait partie.
Pour apaiser le cœur de David, il usa d'un rituel. Il l'utilisait pour aider ceux qui ne parvenaient pas à se défaire de leurs démons.
Ce n'était pas un remède, seulement un réconfort. Une étreinte de douceur.
Cette magie aidait à s'harmoniser avec soi-même, à retrouver l'équilibre pour mieux avancer.
Quand David retrouva son père, la nuit était déjà bien entamée.
Léo s'était inquiété, voyant qu'il ne redescendait pas. Il n'avait jamais vu un apprenti prendre autant de temps lors son entretien.
Mais lorsque David apparu enfin, Léo comprit que Hem l'avait aidé avec l'un de ses rituels. Le jeune homme paraissait plus calme, plus tranquille.
Ils s'installèrent dans un coin. David lui raconta ce qu'il avait ressenti, les sensations et la douceur de la magie. Il posa plein de questions sur le sujet. Lui qui n'en avait jamais vu auparavant, était curieux d'en savoir plus.
Léo lui expliqua ce qu'il savait. Ils avaient le reste de la nuit devant eux, le rite de l'encrage avait lieu à l'aube.
Quand il demanda à David pourquoi il ne portait plus son maquillage, ce dernier répondit qu'il n'était pas encore à l'aise avec.
Hem l'avait aidé à le retirer, afin qu'il puisse se détendre lors de la séance de magie.
A l'aube, Léo accompagna David dans le sous-sol de la tour.
Ce dernier savait déjà quel serait son encrage, Hem lui ayant révélé avant de le quitter.
« Espoir »
Le rituel avait lieu dans le sous-sol de la tour. C'était le domaine de l'encreuse, la femme qui tatouait les abarians.
Chaque village possédait son propre encreur, c'était un rôle très important et respecté.
Avant d'encrer une personne, il y avait une étape importante. Il fallait que l'encreur harmonise ses énergies avec celle de la personne.
Si cette dernière était trop troublée ou en mauvaise santé, l'encrage ne pouvait avoir lieu.
Les abarians considéraient qu'autrement, à l'instant où elle se mêlerait avec le sang de la personne, l'encre du tatouage serait corrompue.
Ils s'installèrent dans une petite salle aux couleurs chaudes et l'encrage débuta.
Hem jouait du tambour et chantait, sa magie imprégnant la pièce, pendant que l'encreuse travaillait la nuque de David.
Malgré la douleur, David garda son calme. Il avait subit bien pire autrefois et relativisait.
L'encrage était sur sa nuque. Normalement, la tradition voulait que les tatouages soient réalisés sur le visage. Mais le Nord était un pays sans pitié.
Si les abarians pouvaient se permettre de se montrer fièrement dans leur pays, où être tatoué était la norme, ici ce n'était pas pareil.
Ils avaient du adapter leurs traditions. Peu d'abarians dans le Nord s'encraient le visage, afin de pouvoir se fondre dans la masse.
Évidement, quelques groupes le faisaient, mais ils y risquaient leur vie.
Seuls ceux dont le rôle étaient important spirituellement au sein du village osaient respecter cette tradition.
David devait bien avouer que si l'encrage avait dû être sur le visage, il n'aurait jamais accepté.
Lorsque ce fut terminé, l'encreuse purifia son travail. Une étape longue mais primordiale.
Léo était fier de David, heureux que le jeune homme se sente à sa place et accepte de respecter ses croyances
Léo était fier de David, heureux que le jeune homme se sente à sa place et accepte de respecter ses croyances.
Il jura que tant qu'il vivrait, il ferait tout pour rendre David heureux.
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Partie 12 - Est-ce la bonne décision ?
Pendant ce temps, plus les jours passaient, plus Öta se figeait dans son mutisme
Ëten ne parvenait pas à trouver les mots qui feraient sortir le jeune homme de son isolement.
Puis vint le jour où Öta reçut la lettre de David.
Léo avait parfaitement su adapter les mots de son fils. Öta fut profondément touché.
Mais même si David lui manquait, Öta se sentait incapable de retourner auprès de lui. Il ne pouvait plus le regarder dans les yeux et lui sourire comme autrefois.
Quelque chose au fond de lui s'était brisé.
Öta ne cessait de se répéter que sa famille n'avait apporté que du malheur à David.
Cette idée avait germé bien avant qu'il apprenne la mort de sa mère. Il avait gardé le sourire tout ce temps, cachant son trouble.
Mais depuis les révélations de Léo sur la naissance de David, Öta était en proie aux doutes.
Après tout, si à l'époque le grand-père de Öta n'avait pas acheté David pour l'offrir... alors le jeune garçon aurait été présent dans la chambre avec son frère lorsque Léo était revenu pour les sauver.
David aurait eu une véritable enfance, au sein d'un foyer aimant.
Öta savait qu'il n'était pas responsable des actes de son grand-père. Mais il ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable.
Alors, lorsqu'il avait appris que sa propre mère, celle qu'il aimait et chérissait plus que tout au monde, avait abusé de David...
Öta avait craqué.
Il ne pouvait plus sourire après ça. Pas en sachant qu'elle avait infligé de tels sévices à David, reproduisant le même schéma que le Baron avec Esther.
Sa famille n'avait apporté que le malheur à David. Et ça, Öta ne pouvait se le pardonner.
Mais rester cloîtré dans sa chambre, à se morfondre, n'était pas la solution. Ce n'est pas comme ça qu'il corrigerait les erreurs du passé.
Ce fut cette lettre qui l'aida à s'en rendre compte.
Öta savait pertinemment que s'il attendait, il n'aurait plus le courage de s'en sortir. C'est maintenant qu'il devait bouger.
Chaque jour, il s'enfermait un peu plus dans son cocon de désespoir. La maison qui l'avait vue grandir devenait son tombeau. Il ne pouvait plus y vivre. Tous ses bons souvenirs avaient été remplacés par le dégout.
Mais il ne voulait pas retrouver David, pas maintenant. Il n'était pas prêt.
Évidement qu'il voulait tenir sa promesse : « Je reviendrai le plus vite possible, dès que cette affaire sera mise au clair. »
Mais rien n'était clair à cet instant. Tout se brouillait dans son esprit. Il n'avait qu'une pensée qui tournait en boucle : tant que ce sentiment de culpabilité enserrerait son cœur, il ne pourrait plus regarder David en face.
Il n'avait qu'une pensée qui tournait en boucle : tant que ce sentiment de culpabilité enserrerait son cœur, il ne pourrait plus regarder David en face
Le but de Öta était clair : il devait retrouver Elen.
C'était un moyen pour lui de soulager sa conscience, de réparer les tords de sa famille... mais surtout, c'était un cadeau qu'il rêvait de faire à son ami.
David le méritait. Il était toujours celui qui se sacrifiait, qui travaillait dur pour rendre son entourage heureux. Il était temps que Öta lui rende la pareil.
Trouver Elen serait dur. Il n'avait que peu de pistes.
Mais le blond était déterminé, peu importe le temps que ça prendrait.
L'idée de laisser son fils partir seul dans l'inconnu inquiéta Ëten.
La première fois que Öta était parti, il était accompagné de David en qui l'homme avait une confiance absolue. Mais aujourd'hui, il était seul et son mental était au plus bas.
Ëten eut beau proposer maintes fois à Öta d'engager des personnes pour retrouver Elen à sa place, le jeune homme refusa. Il voulait le faire par lui-même.
Il accepta néanmoins d'envoyer régulièrement des lettres, et surtout de ne pas hésiter à lui demander de l'aide s'il avait le moindre souci.
« Tu peux revenir à la maison quand tu veux, tu es chez toi ici. Je t'aime. »
C'est la gorge nouée qu'il laissa son fils partir une nouvelle fois. Était-ce la bonne décision ?
Pendant ce temps, du côté de David la vie suivait son cours.
Ce dernier attendait avec impatience une lettre, une réponse de Öta. Quand allait-il revenir ? Est-ce qu'il allait bien ?
Alors, quand le messager leur fit enfin parvenir celle-ci... David était fébrile.
La lettre de Öta était brève.
Il n'aborda pas ses récentes découvertes sur le passé de David, ni même la mort de sa mère. Tout ce qui aurait pu blesser David ou lui faire deviner son but fut tu.
Il se contenta d'expliquer qu'il serait bien plus long que prévu pour revenir, car il avait des obligations qui lui prendraient du temps.
Il savait que David interpréterait ces obligations comme étant des impératifs liés à son rang social.
Öta avait choisi soigneusement ses mots pour que son absence ne soit pas vécue comme un abandon par son ami.
David avait toujours insisté pour qu'il prenne plus au sérieux ses responsabilités, lui rappelant la chance qu'il avait d'être né dans une bonne famille, loin du besoin.
Alors en écoutant Léo lire cette lettre, il fut triste que leur séparation dure... mais surtout heureux de voir Öta suivre ses conseils.
Mais la vérité était autre. Öta n'avait plus grand-chose à faire de la noblesse. S'il se rendait bien compte de cette chance, il savait que ce n'était pas sa voie. Gérer le domaine familial, son rang social, la noblesse, la fortune... ce n'était pas ce qu'il voulait faire de sa vie.
Il ne voulait pas finir comme son père. Ëten n'était pas taillé pour ça et en avait toujours souffert. L'homme regrettait son pays natal, son village et sa vie simple d'autrefois. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il n'avait jamais forcé son fils à se marier et à reprendre le flambeau.
Son voyage aux côtés de David avait fait comprendre à Öta qu'il avait toujours vécu dans une cage dorée... Que le monde au delà de ces murs était bien plus vaste et riche que tout l'or du monde.
Si son objectif était en réalité de trouver Elen pour réunir les deux frères... Öta avait aussi l'espoir d'enfin se trouver lui-même.
Ainsi dans sa lettre, il se contenta de lui adresser des mots tendres, lui souhaitant de trouver l'amour et le bonheur auprès de sa famille.
Et comme David ne savait pas lire, Öta se permit une note à Léo. Il lui expliqua brièvement son vrai but. Ainsi si Elen donnait des nouvelles ou revenait, il pourrait contacter le père de Öta pour le prévenir.
Léo respecta le choix de Öta et ne divulgua pas le contenu de cette note à son fils. Et comme l'avait prédit Öta, ses mots apaisèrent les inquiétudes de David.
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Partie 11 - Trouver sa voie
Pendant ce temps, David se faisait plutôt bien à la vie dans le village. Lui qui avait toujours été très manuel et travailleur se plaisait à aider tout le monde dans les tâches quotidiennes. Il se sentait utile et apprécié. Les Abarians étaient très communautaires, ils s'entraidaient et se connaissaient tous. Et ils l'avaient accueillis à bras ouvert. David commençait à se sentir chez lui ici.
La dirigeante du village se nommait Irma. Depuis quelque temps, elle surveillait David et son intégration dans le groupe.
Tout le monde appréciait le jeune homme, qui était facile à vivre et serviable.
Mais du fait de son ancienne vie d'esclave, il n'avait pas de compétence particulière, plus exactement... il n'avait pas de métier.
Dans les villages Abarians, il était primordial que chacun ait sa place. Tout s'organisait autour de ça.
L'éducation se faisait de façon à ce que chacun puisse effectuer un apprentissage. Durant de longues années, les jeunes du village étaient formés à leur futur métier par les plus âgés.
David n'avait jamais vécu ça. Il avait appris à toucher un peu à tout, sans vraiment penser à l'avenir. On lui ordonnait et il exécutait.
Mais s'il voulait s'intégrer, il ne pouvait pas continuer comme ça.
Irma s'en rendant compte fit connaître son point de vue à Léo. Elle souhaitait que l'homme tâte le terrain, pour voir si son fils se sentait prêt à chercher sa voie.
Léo et David avaient pris l'habitude de discuter tous les soirs, afin d'apprendre à se connaitre et rattraper le temps perdu.
Le courant passait très bien entre eux et David se sentait maintenant parfaitement à l'aise avec Léo. Il avait l'impression de l'avoir toujours connu.
C'est donc naturellement que Léo lui fit part de l'idée de Irma.
Il était du même avis que sa dirigeante. Le jeune homme avait besoin d'être guidé.
Il voyait que David n'espérait qu'une chose : trouver sa place.
Après tout, le voyage qu'il avait entamé était en partie dans ce but, n'est-ce pas ?
Léo lui expliqua qu'il s'agissait de suivre une formation auprès d'un "Maître", une personne ayant un métier.
Cette personne serait chargée de tout lui apprendre sur son travail, la vie dans la communauté Abarianne et les traditions.
David accepta avec joie de tenter l'expérience.
Il rêvait depuis toujours de travailler le bois, c'est pour ça qu'il demanda immédiatement s'il y avait un apprentissage dans ce domaine.
Léo connaissait justement un très bon ébéniste dans un village voisin, qui se ferait une joie de venir guider David. Léo et David se rendirent dans le village voisin.
Il se trouvait de l'autre côté de la forêt, non loin de là. Léo souhaitait présenter David à son ami ébéniste afin de voir s'il pouvait le prendre comme apprenti.
Il en avait déjà discuté avec Irma, qui avait accepté que David fasse son éducation là-bas.
Les deux villages étaient amis et très liés, sans doute parce qu'en plus d'être voisins, leurs deux chefs étaient amantes.
L'homme que Léo présenta à David se nommait Ayel.
David pensait qu'il aurait le même âge que son père, il fut donc surpris de découvrir un homme à peine plus vieux que lui.
Ayel accepta de s'occuper de David. Si les deux chefs de leurs villages étaient d'accord pour qu'il prenne un apprenti, il ne pouvait pas refuser.
Ça ne faisait que cinq ans qu'il avait fini son propre apprentissage, mais il se sentait capable d'enseigner à son tour.
Après cette première rencontre avec Ayel, Léo et David retournèrent dans leur village.
Ils devaient tout organiser pour l'apprentissage de David, ça ne se ferait pas du jour au lendemain. Les abarians étaient à cheval sur les coutumes, David allait devoir les suivre à la lettre.
En parlant de lettre, il demanda de l'aide à Léo, pour qu'il en écrive une de sa part à Öta.
Le jeune homme lui manquait énormément. Il aurait aimé qu'il soit à ses côtés et il s'inquiétait pour lui.
Il aurait aimé qu'il soit à ses côtés et il s'inquiétait pour lui
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Quelques dessins hors histoire principale #4



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Vos dessins #1

Öta et David par LazyLittleMonster https://twitter.com/koctioc

Öta et David par MlleOcatopus https://twitter.com/MlleOcatopus

Öta et David par VersuS https://fr.tipeee.com/versus_art https://www.facebook.com/versus.arianeredgrave/

Parodie de Ëten version reine des neiges par Coline. https://twitter.com/Torturlututu

David et Öta par Keya Shiro https://www.facebook.com/KeyaShiro/

David et Öta par Oriane https://instagram.com/orianelanfranchi?igshid=9oeovle6y5sl

Öta et David par ludivine https://instagram.com/ludivinecamerlynck?igshid=4ozuunrj98ub


David et Öta par Henori Weber https://instagram.com/henori_weber?igshid=1v3cg82zw6h3j

David par Halmielleart https://www.instagram.com/halmielleart/

Öta par Lowa.Art https://www.instagram.com/lowa.art/

David et Öta ( video ) par Valériane.
Vidéo : https://www.facebook.com/valeriane.baranger/videos/2994880160526399
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Partie 12 - Décision
Pendant ce temps, plus les jours passaient, plus Öta se figeait dans son mutisme. Ëten ne parvenait pas à trouver les mots qui feraient sortir le jeune homme de son isolement.
Alors que les jours se succédaient, plus ternes les uns que les autres, Öta reçut la lettre de David. Léo avait parfaitement su adapter les mots de son fils. Öta fut profondément touché. Mais même si David lui manquait, Öta se sentait incapable de retourner auprès de lui. Il ne pouvait plus le regarder dans les yeux et lui sourire comme autrefois. Quelque chose au fond de lui s’était brisé. Öta ne cessait de se répéter que sa famille n’avait apporté que du malheur à David. Cette idée avait germé bien avant qu’il apprenne la mort de sa mère. Il avait gardé le sourire tout ce temps, cachant son trouble. Mais depuis les révélations de Léo sur la naissance de David, Öta était en proie aux doutes. Après tout, si à l’époque le grand-père de Öta n’avait pas acheté David pour l’offrir... alors le jeune garçon aurait été présent dans la chambre avec son frère lorsque Léo était revenu pour les sauver. David aurait eu une véritable enfance, au sein d’un foyer aimant. Öta savait qu’il n’était pas responsable des actes de son grand-père. Mais il ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable. Alors, lorsqu’il avait appris que sa propre mère, celle qu’il aimait et chérissait plus que tout au monde, avait abusé de David... Öta avait craqué. Il ne pouvait plus sourire après ça. Pas en sachant qu'elle avait infligé de tels sévices à David, reproduisant le même schéma que le Baron avec Esther. Sa famille n’avait apporté que le malheur à David. Et ça, Öta ne pouvait se le pardonner. Mais rester cloîtré dans sa chambre, à se morfondre, n’était pas la solution. Ce n’est pas comme ça qu’il corrigerait les erreurs du passé. Ce fut cette lettre qui l'aida à s'en rendre compte.
Öta savait pertinemment que s'il attendait, il n'aurait plus le courage de s'en sortir. C'est maintenant qu'il devait bouger. Chaque jour, il s'enfermait un peu plus dans son cocon de désespoir. La maison qui l'avait vue grandir devenait son tombeau. Il ne pouvait plus y vivre. Tous ses bons souvenirs avaient été remplacés par le dégout. Il devait partir. Pour avancer. Mais il ne voulait pas retrouver David, pas maintenant. Il n'était pas prêt. Évidement qu'il voulait tenir sa promesse : « Je reviendrai le plus vite possible, dès que cette affaire sera mise au clair. » Mais rien n'était clair à cet instant. Tout se brouillait dans son esprit. Il n'avait qu'une idée qui tournait encore et encore dans sa tête : tant que ce sentiment de culpabilité enserrerait son cœur, il ne pourrait plus regarder David en face.
Öta avait maintenant un but : retrouver Elen. C'était un moyen pour lui de soulager sa conscience, de réparer les tords de sa famille... mais surtout, c'était un cadeau qu'il rêvait de faire à son ami. David le méritait. Il était toujours celui qui se sacrifiait, qui travaillait dur pour rendre son entourage heureux. Il était temps que Öta lui rende la pareil. Trouver Elen serait dur. Il n'avait que peu de pistes. Mais le blond était déterminé, peu importe le temps que ça prendrait.
L'idée de laisser son fils partir seul dans l'inconnu inquiétait Ëten. La première fois que Öta était parti, il était accompagné de David en qui l'homme avait une confiance absolue. Mais aujourd’hui, il était seul et son mental était au plus bas. Ëten eut beau proposer maintes fois à Öta d'engager des personnes pour retrouver Elen à sa place, le jeune homme refusa. Il voulait le faire par lui-même. Il accepta néanmoins d'envoyer régulièrement des lettres, et surtout de ne pas hésiter à lui demander de l'aide s'il avait le moindre souci. « Tu peux revenir à la maison quand tu veux, tu es chez toi ici. Je t'aime. » C'est la gorge nouée qu'il laissa son fils partir une nouvelle fois. Était-ce la bonne décision ?
Pendant ce temps, du côté de David la vie suivait son cours. Ce dernier attendait avec impatience une lettre, une réponse de Öta. Quand allait-il revenir ? Est-ce qu'il allait bien ? Alors, quand le messager leur fit enfin parvenir celle-ci... David était fébrile.
La lettre de Öta était brève. Il n’aborda pas ses récentes découvertes sur le passé de David, ni même la mort de sa mère. Tout ce qui aurait pu blesser David ou lui faire deviner son but fut tu. Il se contenta d’expliquer qu’il serait bien plus long que prévu pour revenir, car il avait des obligations qui lui prendraient du temps. Il savait que David interpréterait ces obligations comme étant des impératifs liés à son rang social. Öta avait choisi soigneusement ses mots pour que son absence ne soit pas vécue comme un abandon par son ami. Ce dernier avait toujours insisté pour que Öta prenne plus au sérieux ses responsabilités, lui rappelant la chance qu’il avait d’être né dans une bonne famille, loin du besoin. David en écoutant Léo lire cette lettre, fut triste que leur séparation dure... mais surtout heureux de voir Öta suivre ses conseils.
Mais la vérité, c’est que Öta n’avait plus grand-chose à faire de la noblesse. S’il se rendait bien compte de cette chance, il savait que ce n’était pas sa voie. Gérer le domaine familial, son rang social, la noblesse, la fortune... ce n’était pas ce qu’il voulait faire de sa vie. Il ne voulait pas finir comme son père. Ëten n’était pas taillé pour ça et en avait toujours souffert. L’homme regrettait son pays natal, son village et sa vie simple d’autrefois. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il n’avait jamais forcé son fils à se marier et à reprendre le flambeau. Son voyage aux côtés de David avait fait comprendre à Öta qu’il avait toujours vécu dans une cage dorée... Que le monde au delà de ces murs était bien plus vaste et riche que tout l’or du monde. Si son objectif était en réalité de trouver Elen pour réunir les deux frères... Öta avait aussi l’espoir d’enfin se trouver lui-même. Ainsi dans sa lettre, il se contenta de lui adresser des mots tendres, lui souhaitant de trouver l’amour et le bonheur auprès de sa famille. Et comme David ne savait pas lire, Öta se permit une note à Léo. Il lui expliqua brièvement son vrai but. Ainsi si Elen donnait des nouvelles ou revenait, il pourrait contacter le père de Öta pour le prévenir. Léo respecta le choix de Öta et ne divulgua pas le contenu de cette note à son fils. Et comme l’avait prédit Öta, ses mots apaisèrent les inquiétudes de David.
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Partie 11 - Voie
Pendant ce temps, David se faisait plutôt bien à la vie dans le village. Lui qui avait toujours été très manuel et travailleur se plaisait à aider tout le monde dans les tâches quotidiennes. Il se sentait utile et apprécié. Les Abarians étaient très communautaires, ils s'entraidaient et se connaissaient tous. Et ils l'avaient accueillis à bras ouvert. David commençait à se sentir chez lui ici.
La dirigeante du village se nommait Irma.
Depuis quelque temps, elle surveillait David et son intégration dans le groupe. Tout le monde appréciait le jeune homme, qui était facile à vivre et serviable. Mais du fait de son ancienne vie d'esclave, il n'avait pas de compétence particulière, plus exactement... il n'avait pas de métier. Dans les villages Abarians, il était primordial que chacun ait sa place. Tout s'organisait autour de ça. L'éducation se faisait de façon à ce que chacun puisse effectuer un apprentissage. Durant de longues années, les jeunes du village étaient formés à leur futur métier par les plus âgés. David n'avait jamais vécu ça. Il avait appris à toucher un peu à tout, sans vraiment penser à l'avenir. On lui ordonnait et il exécutait. Mais s'il voulait s'intégrer, il ne pouvait pas continuer comme ça. Irma s'en rendant compte fit connaître son point de vue à Léo. Elle souhaitait que l'homme tâte le terrain, pour voir si son fils se sentait prêt à chercher sa voie.
Léo et David avaient pris l'habitude de discuter tous les soirs, afin d'apprendre à se connaitre et rattraper le temps perdu. Le courant passait très bien entre eux et David se sentait maintenant parfaitement à l'aise avec Léo. Il avait l'impression de l'avoir toujours connu. C'est donc naturellement que Léo lui fit part de l'idée de Irma. Il était du même avis que sa dirigeante. Le jeune homme avait besoin d'être guidé. Il voyait que David n'espérait qu'une chose : trouver sa place. Après tout, le voyage qu'il avait entamé était en partie dans ce but, n'est-ce pas ? Léo lui expliqua qu'il s'agissait de suivre une formation auprès d'un "Maître", une personne ayant un métier. Cette personne serait chargée de tout lui apprendre sur son travail, la vie dans la communauté Abarianne et les traditions. David accepta avec joie de tenter l'expérience. Il rêvait depuis toujours de travailler le bois, c'est pour ça qu'il demanda immédiatement s'il y avait un apprentissage dans ce domaine. Léo connaissait justement un très bon ébéniste dans un village voisin, qui se ferait une joie de venir guider David.
Léo et David se rendirent dans le village voisin. Il se trouvait de l’autre côté de la forêt, non loin de là. Léo souhaitait présenter David à son ami ébéniste afin de voir s’il pouvait le prendre comme apprenti. Il en avait déjà discuté avec Irma, qui avait accepté que David fasse son éducation là-bas. Les deux villages étaient amis et très liés, sans doute parce qu'en plus d'être voisins, leurs deux chefs étaient amantes.
L'homme que Léo présenta à David se nommait Ayel. David pensait qu'il aurait le même âge que son père, il fut donc surpris de découvrir un homme à peine plus vieux que lui.
Léo expliqua à Ayel la raison de leur venue. Il faut dire que ce n'était pas une situation des plus habituelles. Ayel connaissait déjà la famille, puisqu'il était un ami de longue date de Elen. S'il avait souvent entendu parler du frère disparu, il ne s'attendait pas à ce qu'on lui demande de le guider. Mais Léo connaissait bien le jeune homme. Il ne savait pas dire non.
Ayel accepta de s'occuper de David. Si les deux chefs de leurs villages étaient d'accord pour qu'il prenne un apprenti, il ne pouvait pas refuser. Ça ne faisait que cinq ans qu'il avait fini son propre apprentissage, mais il se sentait capable d'enseigner à son tour.
Après cette première rencontre avec Ayel, Léo et David retournèrent dans leur village. Ils devaient tout organiser pour l'apprentissage de David, car tout ne se ferait pas du jour au lendemain. Les abarians étaient très à cheval sur les coutumes et David allait devoir les suivre à la lettre. En parlant de lettre, il demanda de l'aide à Léo, pour qu'il en écrive une de sa part à Öta. Le jeune homme lui manquait énormément. Il aurait aimé qu'il soit à ses côtés et s'inquiétait pour lui.
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Quelques dessins hors histoire principale #3


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Partie 10 - Réalité
Quand Öta vit l'homme qui le cherchait, il le reconnut au premier regard: Il s'agissait de Elliot, l'un des serviteurs de son père. Öta s'inquiéta immédiatement. Est-ce que ses parents allaient bien ? Que se passait-il ? Pourquoi Ëten avait-il envoyé l'un de ses plus fidèles serviteurs le chercher ? Elliot refusa d'expliquer en détail la situation. Il se contenta d'expliquer que Ëten souhaitait que son fils rentre au plus vite, pour une affaire urgente qui ne pouvait pas attendre. Inquiet, Öta accepta évidement. David proposa de l'accompagner mais Elliot refusa. Son seigneur lui avait explicitement fait comprendre que David ne devait en aucun cas venir.
Les deux jeunes hommes avaient passé tant de temps ensemble ces derniers mois que l'idée de se séparer leur brisa le cœur. Öta fit la promesse de revenir dès que possible, une fois que cette affaire serait mise au clair. David quant à lui fit la promesse d'attendre le retour de Öta au village. Ils espéraient se retrouver au plus vite. C'est le cœur lourd que Öta prit la route pour rentrer chez lui.
Sur la route, Öta ne cessa de s'interroger. Le silence de Elliot ne faisait qu’alimenter son angoisse. Pourquoi se dernier refusait de lui donner des nouvelles sur ses parents ? Il s'imaginait mille scénarios. Son père ou sa mère gravement malade. Le domaine familial qui avait brulé. Un mariage arrangé... etc. Il aurait aimé avoir David à ses côtés, pour que le voyage du retour soit moins oppressant. Son ami l'aurait rassuré. David était le seul à savoir apaiser Öta quand il était anxieux. Son absence se faisait déjà ressentir. C'est donc épuisé et inquiet que Öta arriva.
A peine fut-il arrivé qu4IL se jeta dans les bras de son père. Il lui avait tant manqué ! Mais ce dernier, bien qu'heureux de retrouver son fils, semblait troublé. Quand Öta demanda « Où est Maman ? J'ai plein de choses à lui raconter ! » Ëten inspira profondément. Il ne pouvait plus cacher la vérité à son fils.
« Ta mère est morte. » Ëten raconta tout à son fils. Comment sa femme avait violé David dans leur dos. Comment elle avait détruit le jeune homme pendant des années. Il expliqua qu'il n'avait pas eu le choix. Une fois David libéré et Öta loin de la vérité, il l'avait dénoncé au roi qui l'avait punie en conséquence. Il raconta comment elle fut mutilée, ses oreilles et sa langue coupées comme une esclave. Destituée de ses titres et de ses richesses, elle avait été abandonnée dans la nature. Ëten l'avait fait surveiller. Même s'il la haïssait pour ses actes, ils avaient tout de même vécu ensemble plus de vingt ans. Il voulait s'assurer qu'elle trouve un abri, un endroit où refaire sa vie. Elle avait tenté de demander de l'aide aux nobles qu'elle considérait comme ses amis. Ceux qu'elle avait fréquentés toute sa vie. Mais tous lui avaient fermé la porte au nez. Elle était marquée par le déshonneur, personne ne voulait voir sa réputation ternir en l'aidant. Même son propre père l'avait reniée. Alors elle avait erré. Ëten avait payé en secret des villageois pour qu'ils l’accueillent et l'aident. Mais elle avait refusé toutes les mains qu'on lui tendait. Ces personnes étaient à ses yeux des moins que rien. Recevoir l'aide de paysans ? Une honte pour elle. Elle avait préféré son orgueil à la vie. Elle fut retrouvée morte. La faim et le froid avaient eu raison d'elle. « Quand nous avons retrouvé son corps, nous nous sommes aperçu qu'elle était... enceinte ». Elle l'avait parfaitement caché. Personne ne s'en serait douté. Pour toute potion, il existait un élément capable de neutraliser ses effets. La potion d'infertilité qui lui avait été donnée n'avait pas fonctionné.. car elle était déjà enceinte quand on lui avait administré. Eten expliqua que c'était la raison pour laquelle David ne devait en aucun cas revenir. Maintenant qu'il était sur le point de retrouver un équilibre... Cette révélation ne l'aurait que brisé de nouveau. « Quant à toi si je t'ai fais venir... C'est pour que tu puisses faire tes adieux à ta mère lors de son enterrement. »
Le monde de Öta s'écroula.
Si Ëten avait fait venir Öta en urgence et lui avait révélé la vérité sur sa mère, c'était pour qu'il puisse assister à son enterrement. Mais Öta refusa. Il ne supportait pas l'idée qu'elle ait pu abuser de David, ça le rendait malade. Il se sentait coupable de n'avoir rien vu. Il se détestait d'avoir été aussi naïf. Tant de choses tourbillonaient dans son esprit qu'il lui était impossible de les mettre au clair. Il ne savait plus quoi penser. La tristesse et le dégoût se mélangeaient dans sa tête. Et à partir de cet instant, il se renferma sur lui-même.
La mère de Öta fut mise en terre sans grande cérémonie. Ëten avait pourtant prévu de belles funérailles, pour que Öta puisse lui dire adieu. Mais ce dernier ayant refusé d'y assister... Une fois l'enterrement passé, il demanda à Öta s'il souhaitait repartir. Ëten pensait que retrouver David et continuer de voyager aiderait son fils à avancer. Mais Öta n'était pas de cet avis. Il décida de rester.
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Partie 9 - Famille
Après avoir longuement discuté, Öta et David décidèrent de rester quelques temps chez Léo. David avait enfin trouvé quelqu'un qui avait des liens avec son passé, quelqu'un qui se considérait de sa famille... Il ne voulait pas laisser passer cette occasion. Il voulait apprendre à le connaitre, tout savoir de cet homme. Il espérait sincèrement pouvoir tisser des liens avec lui, pour enfin se sentir à sa place quelque part. Mais en vérité il ne savait pas comment agir et ça le terrifiait. Heureusement que Öta était à ses côtés pour le soutenir.
L'arrivée de David et Öta dans le village ne passa pas inaperçu.
Le fils perdu du scribe qui réapparaissait d'un coup ? Évidement, ce fut le centre des conversations durant un moment.
Les deux garçons furent rapidement adoptés par tous.
Léo rassura David, les femmes du villages étaient un peu trop enthousiastes, mais n'allaient le forcer en rien. Elles étaient simplement contente d'avoir un nouveau garçon dont s'occuper. Surtout que depuis le départ de Elen, le village était un peu triste. Ses bêtises, aussi insupportables soient-elles, leur manquaient un peu.
Léo avait remarqué les gestes tendres et les regards de David pour Öta.
Étonnamment, David fut plus soulagé que gêné. Léo lui avait promis de garder le secret et de le soutenir s'il avait besoin d'aide pour conquérir le petit blond. Mais David ne se sentait pour l'instant pas prêt à dévoiler ses sentiments.
Pendant ce temps, Öta se renseignait sur les croyances des Abarians. Les villageois étaient ravis de lui conter les mythes et légendes de leur culture. Öta buvait leurs paroles, passionné. Il trouvait leurs peintures corporelles magnifiques et demanda à Léo de le maquiller comme eux.
Öta souhaitait maquiller David, mais ce dernier refusa catégoriquement. Ce n'est pas que les peintures Abariannes lui déplaisait, au contraire il trouvait ça plutôt joli. Non, c'était plutôt l'idée de se faire maquiller par Öta qui l'effrayait. Il faut dire que dans leur enfance, Öta lui en avait fait voir de toutes les couleurs. Littéralement. Le petit blond avait plus d'une fois chipé le maquillage de sa mère pour se peinturlurer lui et le pauvre David. Ce dernier savait donc d'expérience que les talents de Öta en la matière étaient très médiocres. Il en avait longtemps fait des cauchemars. Pour rien au monde il ne voulait vivre ça de nouveau. Öta insistait pour la forme, mais savait pertinemment que quand David disait non... C'était définitif.
Öta et Léo s'entendait très bien et discutaient souvent ensemble. Plus précisément, Öta s'intéressait de près aux écrits de Léo. Ce dernier lui avait expliqué qu'aujourd'hui sa principale source de revenus était l'écriture d'histoires érotiques. Beaucoup de ses commanditaires étaient des nobles qui avaient les moyens de s'offrir ses talents. Il écrivait alors ces textes en nordan, pour qu'ils puissent les lire. Mais au sein de la communauté abarianne, il avait donné plusieurs cours d'écriture en abarian aux jeunes scribes, afin de leur apprendre toutes les subtilités de son art. Dont des cours à Kadh, une de ses plus brillantes apprenties. Kadh que David et Öta avaient rencontré quelques temps plus tôt et qui leur avait indiqué où trouver Léo.
Puis vint un jour où un homme se présenta au village. Il recherchait Öta.
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Partie 8 - Naissance
Esther n'était plus que l'ombre d'elle-même, rongée par les violences qui lui avaient été infligées. En devenant esclave, elle avait subit les mutilations dues à son rang. Ses oreilles avaient été coupées, ainsi que sa langue. Maintenant silencieuse comme la mort. Elle aurait largement préféré être une esclave comme les autres, mais le baron en avait décidé autrement. Elle était devenue son jouet sexuel, forcée de faire mine de l'aimer pour ne pas être battue à mort. Elle qui avait vécu toute sa vie dans une cage dorée, qui ne connaissait de l'amour que la douceur de Léo, avait découvert que le monde était terriblement violent. Au fond de son cœur, elle espérait encore pouvoir un jour s'échapper. Elle pensait à Léo pour tenir bon. Elle se remémorait sa chaleur, sa tendresse, son amour. Alors, quand elle le croisa au détour d'un couloir, elle crut d'abord à un rêve. Et quand ce dernier la serra dans ses bras, elle comprit qu'elle l'avait retrouvé. Mais quelque chose était brisé en elle. Esther savait que rien ne serait plus comme avant. Elle avait honte de ce qu'elle était devenue, elle se sentait sale, souillée. Son monde de couleurs était devenu gris.
« Même si nous étions enfin ensemble, nous retrouver pris du temps... » Léo eut beau chercher, il ne trouva aucun moyen de sortir Esther de là. Elle était piégée, prisonnière du domaine. Aucune échappatoire. Même leurs rencontres secrètes étaient un périple à chaque fois. Ils décidèrent d'adopter la même dynamique qu'autrefois : des lettres, des rendez-vous la nuit lorsque le baron s'absentait. Esther s'était liée d'amitié avec l'un des gardes qui surveillait sa porte. C'est lui qui lui permettait, lorsqu'il était de garde la nuit, de se faufiler un peu hors de sa chambre. L'homme risquait gros à chaque fois, mais avait été touché par la détresse de la femme. Esther profitait maintenant de ces instants pour retrouver Léo, s'oubliant dans sa tendresse. Mais peu importe à quel point elle l'aimait, elle ne parvenait plus à sourire. Et un jour, tout bascula de nouveau. Elle tomba enceinte.
Qui était le père de l'enfant qui poussait dans le ventre de Esther ? Léo ? Le baron ? Ils ne le savaient pas. Les chances pour que Léo soit le père étaient si minces... Ils décidèrent que David serait éduqué comme l'enfant du baron quoi qu'il arrive, un esclave bâtard né d'un viol. Pour que la relation entre Esther et Léo ne soit jamais compromise, le petit ne devait rien savoir de leur amour. Jamais ils ne devaient se montrer la moindre affection devant lui. Pour éviter qui ne les mette en danger par inadvertance. Mais peu importe que son sang ne coule pas dans ses veines ; Léo considérait l'enfant comme le sien.
« Tu étais notre rayon de soleil. Je ne te voyais que rarement, mais chaque moment à m'occuper de toi était comme un rêve. Un éclat de joie dans notre sombre prison. »
« Puis ton frère naquit. Tu étais sans cesse collé à lui, à t'en occuper et le rassurer la nuit. Tu ne voulais jamais être loin de lui, pleurant quand ils vous séparaient. » Le petit frère de David se nommait Elen. Contrairement à son aîné, il n'y avait aucun doute sur ses origines. Léo et Esther ne se touchaient plus ces dernières années, cette dernière ayant définitivement sombré. Elen ne pouvait qu'être que le fils du baron. Léo faisait tout pour tenter de sauver Esther. Il avait tenté plusieurs fois de la faire s'évader, en vain. Il la réconfortait, lui apportait le maximum d'amour, mais elle était à bout de force. Son âme fissurée s'était brisée en mille morceau. Léo vivait très mal cette situation. Il se sentait coupable de ne rien pouvoir faire. Il désespérait de voir la descente aux enfers de Esther. Il voulait agir ! Il voulait pouvoir faire quelque chose ! Mais il ne pouvait rien faire ! Il n'y avait pas pire torture. Alors l'homme avait fini par se laisser contaminer par la morosité. Seul l'existence de ces deux petits garçons l'aidait à tenir. Si seulement il n'était pas obligé de les regarder grandir de loin.
« Le baron tomba gravement malade. C'était soudain, inattendu. » Ce fut un hiver rude, qui avait emporté dans la mort de nombreuses âmes. Le baron ne fit pas exception. Peu de temps après, on retrouva le corps de Esther dans sa chambre, entourée de ses deux enfants. Elle s'était donné la mort. Pourquoi ? Elle emporta la réponse avec elle, sans laisser ne serait-ce qu'une lettre. Juste deux orphelins, David et Elen, qui ne comprenaient pas encore que leur vie allait basculer.
« Avec la mort du baron, le domaine était en pleine effervescence. Son frère, qui avait hérité de tout ses biens, avait décidé de s'y installer. » Toute cette agitation empêcha Léo de se rendre immédiatement auprès des enfants. Ce n'est qu'avec l'aide de son ami, le garde qui avait tant de fois aidé Esther et Léo à se voir, qu'il put enfin se faufiler jusque la chambre. Il n'avait pas le temps de se morfondre. Esther était morte, mais son héritage était encore là. S'il ne pouvait lui dire adieu, il pouvait encore sauver les enfants. Grace au chaos provoqué par la mort du baron, personne ne remarquerait leur fuite. Il trouva Elen dans la chambre, affamé et terrifié. Mais aucune trace de David. Léo n'avait pas le choix, il avait peu de temps devant lui. Il le chercha, mais ne le trouva nulle part. C'est le cœur déchiré qu'il prit Elen et quitta le domaine avec lui.
« Une fois Elen en sécurité, j'ai tenté de te retrouver. Mais comme la première fois, mes recherches ne donnèrent rien. Pour cause, tu n'étais plus là. » Le frère du baron avait vendu David à l'un de ses amis, un noble qui souhaitait offrir un jeune esclave à sa fille. La mère de Öta. Et c'est ainsi que, comme vous le savez, David rencontra Öta. « Je ne pouvais rien faire. J'ai dû faire un choix déchirant : abandonner l'idée de te retrouver, afin de pouvoir élever correctement Elen. Je m'en veux terriblement, j'aurais aimé te sauver. Mais aujourd'hui, quand je vois le beau jeune homme que tu es devenu, je suis soulagé. Nous allons rattraper le temps perdu, il n'est pas trop tard pour fonder une famille, n'est ce pas ? »
Quand David demanda où se trouvait Elen, Léo lui expliqua que ce dernier était parti depuis un moment.
Il avait décidé de reprendre les travaux de Léo sur les réincarnations et de voyager comme son père et son grand-père avant lui.
Sauf qu’il n’avait ni demandé l’autorisation avant, ni indiqué où il allait. Il avait simplement embarqué les livres avec lui, laissant une lettre comme unique indice.
« Il reviendra quand il en aura assez de voyager, je ne me fais pas de soucis pour lui. Ce garçon est tellement insupportable que même les pires mécréants le fuient comme la peste.»
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Quelques dessins hors histoire principale #2


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Partie 7 - Rencontre
« A l'époque où j'ai rencontré ta mère, je venais tout juste de devenir le scribe du village.... » Le père de Léo parcourait autrefois le Nord à la recherche d'informations sur les dieux Abarians, écrivant de lourds ouvrages sur leur mémoire. Il faut savoir que dans la croyance Abarianne, il était répandu de croire en la réincarnation. Les âmes des dieux renaissaient en certaines personnes destinées à faire de grandes choses. Selon la légende, on pouvait distinguer une réincarnation de dieu par sa peau grise et ses yeux dorés. L'homme recherchait ces personnes pour les interroger. Il les questionnait sur leurs souvenirs antérieurs et consignait tout ça dans ses ouvrages. Peu de personnes s'intéressait réellement à son travail, mais Léo avait toujours vu son père comme un modèle.
C'est donc naturellement qu'il décida de reprendre le flambeau à la mort de son père, devenant ainsi le nouveau Scribe de leur village. Mais, par où commencer ?
« Un jour, un marchand m'évoqua une rumeur... » Il se disait que dans un village plus au Sud se trouvait une femme à la peau d'ébène. Une femme d'une intense beauté et d'une sagesse infinie. Léo sauta sur l'occasion. Cette femme était peut-être l'une des réincarnations que cherchait son père autrefois ! C'est sans attendre qu'il prit la route pour PindeBraise. A cet instant il ne se doutait pas que ce serait l'aventure de sa vie. Après une très longue route, il parvint à destination. Mais ce ne fut pas simple de la rencontrer. La femme en question était vénérée des habitants. Un simple voyageur, un homme, abarian de surcroît, ne pouvait l'approcher. Et la curiosité de Léo ne cessait de croître.
« Comme dans toute histoire d'amour, ce fut le coup de foudre. Au premier regard, je suis tombé désespérément amoureux d"elle... » A force de surveiller le village, cherchant un moyen de rencontrer cette femme mystérieuse, Léo découvrit qu'elle s'absentait la nuit dans les bois à la barbe de tous. Elle se posait sur un rocher et regardait le ciel pensivement. Parfois elle chantonnait, parfois elle dansait, parfois elle fermait les yeux et sommeillait à la lumière de la lune. Léo la regardait de loin, gravant dans sa mémoire le visage de cette femme. Le lendemain à la lumière du jour, il la dessinait dans son carnet. Mais il ne pouvait pas indéfiniment se cacher, il savait qu'un jour où l'autre elle le surprendrait. Il l'espérait de tout son cœur, car il n'osait pas l'approcher. Et finalement, ce jour arriva. En voyant cet inconnu dans les bois, elle prit peur et rentra chez elle en courant. Les nuit qui suivirent, Léo ne la vit plus. Puis elle revint. Cette fois il prit son courage à deux mains et se présenta avant qu'elle ne disparaisse de nouveau.
Leur première rencontre fut rapidement suivie d'une deuxième, puis d'une troisième... et une routine s'installa entre Léo et Esther.
Presque toutes les nuits, elle continuait de s'absenter en douce... mais pour retrouver Léo dans les bois.
Esther, qui n'avait jamais quitté son village et qui n'avait le droit de ne voir personne en dehors de sa famille, buvait les paroles du jeune homme.
Il lui parlait de son propre village, des travaux de son père, de ses amis, de sa culture, ses croyances, etc...
Il avait rapidement compris qu'Esther n'était pas une réincarnation. Elle n'avait ni la peau grise, ni les yeux dorés. Elle ne connaissait rien des choses du monde.
Mais quand il la voyait, ses yeux sombres brillant de curiosité et son sourire innocent, il n'avait aucun doute : il avait trouvé un bien plus grand trésor.
Au fil des semaines, des mois, l'amour s'installa entre eux.
Léo s'était installé dans un village voisin. Pour réduire les risques d'être surpris et séparés par la famille d'Esther, ils décidèrent de s'envoyer des lettres.
Il lui avait appris les bases de l'écriture Abarianne.
Ainsi, quand Esther ne pouvait pas le rejoindre ou que la situation était compliquée au village, elle glissait une petite lettre à l'intention de Léo dans un tronc d'arbre pour le prévenir.
« Plus on s'aimait, plus on parlait d'avenir... »
Les années passèrent et leur amour ne se ternit pas. Au contraire, il se renforçait chaque jour.
Il y avait des moments où ils ne se voyaient pas pendant des semaines ou des mois, Léo voyageant et écrivant des livres. Mais chaque retrouvaille était plus heureuse que la précédente.
Ils parlaient de vivre ensemble. De se marier. D'avoir des enfants.
Ils voulaient fonder une famille ensemble, se créer un avenir commun.
Mais la famille d'Esther était un frein.
Elle ne voulait pas s'enfuir car elle les aimait énormément. Mais ces derniers lui refusaient toujours tout contact avec autrui.
Ils ne se doutaient pas de ses escapades nocturnes, puisqu'elle vivait dans une petite maison isolée du village.
Mais, car elle était née avec la peau sombre, on disait d'elle qu'elle était bénie par la nature. Que sa peau était de la couleur des arbres et que tant qu'elle resterait pure, le village serait sous leur protection.
Ils la gardaient en cage comme un animal rare et cher.
Elle ne supportait pas toute cette vénération qu'avaient les siens pour son corps. Elle voulait être une femme normale, simplement.
Parfois, elle leur évoquait l'idée de se marier un jour. Mais ils la balayaient immédiatement, brisant son cœur une nouvelle fois.
Alors, elle demandait à Léo d'attendre. D'attendre qu'elle finisse par enfin les convaincre.
Et ce dernier était prêt à patienter toute sa vie s'il le fallait.
« Mais un jour, mon cœur se brisa. En mon absence, le village de ta mère avait été dévasté... »
Toutes ces années, Léo ne se tourna pas les pouces. Esther avait finalement accepté de fuir avec lui ! « Peu importe ce qu'en pensent les miens, ma famille c'est toi ! » lui disait-elle.
Alors il enchainait les petits boulots, laissant ses livres de côté.
Il voulait économiser assez d'argent pour son mariage avec Esther. Pour offrir une vie décente à sa future femme.
Il voulait qu'elle ne vive jamais la misère. Que leurs futurs enfants mangent à leur faim. Il ne souhaitait pas la précipiter dans l'inconnu. Alors il travaillait dur, l'idée de ce foyer aimant le galvanisait.
Mais quand Léo, à la fin du plus long hiver de sa vie, rentra pour enfin annoncer la bonne nouvelle à celle qu'il aimait, il ne la trouva pas.
PindeBraise était à moitié détruit. Les familles pleuraient les disparus.
Pour la première fois, il se faufila sans peine au milieu du village. Personne ne fit attention à ce bout d'homme.
C'est en écoutant les pleurs qu'il comprit :
Esther n'était plus là.
Avec d'autres femmes, elle avait été capturée par des esclavagistes. Personne ne savait où elle avait été emmenée.
« Ta mère aurait pu être partout ! Le pays est grand et les esclaves nombreux. Mais ça ne m'a découragé... »
Esther avait été capturée par des esclavagistes. Ces derniers avaient eu vent de la particularité de Esther, les rumeurs sur sa beauté atypique ayant fait le tour de la région.
Ils avaient sans aucun doute trouvé un acheteur prêt à débourser une folle somme pour elle.
Léo pleurait de désespoir. Celle qu’il aimait avait toujours détesté comment son physique avait influencé sa vie.
Et alors qu'elle pensait pouvoir s'échapper de cette fausse vie, on lui ravissait sa liberté pour la même raison. Son physique, encore !
Léo ne se découragea pas. Il parcourut le pays à sa recherche.
Il interrogeait les marchands, les voyageurs, les servants des familles aisées, leur demandant s'ils n'avaient pas entendu parler d'une femme à la peau sombre.
Et au bout de deux ans, il la trouva.

« C'est en discutant avec des villageois, que l'on me fit part d'une rumeur intéressante. » Dans le domaine du baron local, une esclave à la peau sombre avait été vue plusieurs fois. Sa présence alimentait les ragots populaires dans les villages alentour, car elle ne travaillait ni parmi les autres esclaves, ni parmi les servants du domaine. Beaucoup se demandaient ce qu'elle faisait là. Ils l'apercevaient parfois au détour d'un couloir. Mais elle disparaissait aussitôt qu'elle croisait quelqu'un. Était-ce Esther ? Léo qui n'avait que cette piste décida d'en avoir le cœur net. Il se faufila dans le domaine, se faisant embaucher dans les cuisines. Chaque jour, il profitait de ce travail pour arpenter la zone à la recherche de sa bien aimée. Il espérait lui aussi capter ce fantôme qui était au centre de toutes les discussions.
Et ce qui devait arriver arriva. Léo retrouva Esther au détour d'un couloir.
Mais elle n'était plus la même.
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Partie 6 - Affection
Parfois le soir, Öta aimait se blottir contre David afin de se réchauffer, car les nuits dans le Nord étaient réputées pour être froides.
Il le surnommait sa "bouillotte".
Öta, qui appréciait énormément les festivités, décida de passer la soirée avec Kadh, la scribe avec qui il s'était lié d'amitié.
David qui n'était pas trop motivé, confia Öta à Kadh à condition qu'elle le surveille de près et ne le laisse pas seul.
Mais quand, très tard dans la nuit, David s'inquiéta de ne pas voir Öta revenir, il partit à sa recherche. Il trouva Kadh facilement, en train de dormir contre un arbre, mais aucune trace de Öta.
David paniqué, écuma la ville à sa recherche avant de le trouver, totalement saoul et dénudé. Il le ramena à l'abri, écopant au passage d'une belle trace de vomi sur ses vêtements.
Le lendemain, Öta avait des souvenirs flous et une magnifique gueule de bois.
Quand David l'interrogea, le grondant pour avoir abusé de la boisson, Öta répondit qu'il n'avait jamais bu avant et qu'il avait fait confiance à Kadh.
Il n'osait pas dire non aux verres qu'on lui offrait si gentiment.
Ils restèrent quelques jours supplémentaire en ville, appréciant les festivités. Ils n'étaient pas pressés après tout ?
Tant qu'ils ne touchaient pas à l'alcool tout irait bien.
Öta en profita pour écrire une lettre à son père, lui racontant ce qu'il s'était passé dernièrement et ce qu'ils avaient appris au sujet de la mère de David.
L'endroit où vivait Léo était proche de la frontière, dans une zone glaciale et sauvage. Ça le rassurait que son père soit au courant du lieu où ils allaient.
David quant à lui décida d'acheter des vêtements plus chauds, afin de bien être protégés. Surtout que Öta s'était plaint plusieurs fois d'avoir un peu froid.
Il trouva des habits de seconde main qui feraient l'affaire, même si cet achat faisait un trou dans leur budget.
Depuis qu'ils étaient enfants, Öta et David avaient une petite habitude, celle de lire des livres ensemble.
David ne savait pas lire, après tout il était un esclave à l'origine. Sa liberté était récente.
Mais Öta avait reçu une éducation poussée.
Quand il était enfant, il détestait réviser ses leçons ou lire les ouvrages qu'on lui donnait. Il préférait jouer ou faire des blagues.
Sauf quand David était là. Ce dernier était très curieux, il persuadait Öta de lui raconter ses cours, ce qu'il avait appris récemment, etc.
Et ce qui était une contrainte à l'origine devint un jeu pour Öta, qui prenait grand plaisir à lire pour son ami.
Il venait embêter David en pleine journée, alors que ce dernier travaillait, les bras chargés de livres et un grand sourire sur le visage.
Durant le voyage, cette habitude ne se perdit pas. Öta avait pris avec lui un livre de contes. Parfois le soir, il ouvrait l'ouvrage et lisait un chapitre pour David.
Et quand il n'avait pas envie de lire, Öta inventait ses propres histoires, ses propres personnages le temps d'une soirée. David adorait ça.

Ils arrivèrent dans le village où vivait Léo, un scribe qui avait autrefois une relation avec la mère de David.
Ce dernier ne tenait plus en place, à la fois pressé d'en savoir plus sur celle qui lui avait donné la vie et à la fois terriblement angoissé à l'idée de cette rencontre.
Il serrait très fort la main de Öta, qui le rassurait doucement.
Ils demandèrent à un villageois où trouver l'homme. Il leur indiqua sa maison, non sans leur lancer un regard suspicieux. Il n'y avait pas souvent de visiteurs à cette période de l'année, et nos deux compagnons n'avaient pas vraiment l'air à l'aise.
Quand la porte s'ouvrit, il y eu quelques secondes de flottement. David chercha ses mots en rougissant, bredouillant quelques phrases inintelligibles avant d'être coupé par une exclamation surprise : « Attends... David ?! C'est bien toi ?!! »
David ne savait pas comment réagir. Pourquoi cet homme l'avait-il reconnu ? Comment connaissait-il son nom ? Léo laissa les deux garçons entrer chez lui, leur proposant de s’asseoir pendant qu'il apportait une boisson chaude. Quand David fut moins crispé, Öta le rassurant doucement en caressant sa main, Léo demanda : « Je t'ai connu quand tu étais enfant, mais tu ne dois pas t'en souvenir. Comment m'as tu retrouvé ? » David expliqua alors la situation. Sa vie d'esclave, sa libération récente, la découverte de la correspondance que Léo entretenait autrefois avec sa mère, son besoin d'en savoir plus. Léo l'écouta attentivement, avant de répondre : « Je comprends mieux. Je peux te raconter notre histoire si tu le souhaite. J'aimais ta mère, et je ne l'oublierais jamais. Ces souvenirs sont gravés dans ma mémoire. »
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