Cet espace, ce sera l’exutoire, une sorte de confessionnal très peu pieu et trop pompeux. On y jettera des bribes et des fragments de nos meilleures observations et analyses, un Pascal-balzacien à la sauce jalapeño-apocalypse.
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Pathieu s’enflamme
On n’aime plus bien Paris en ce moment. La Tour Eiffel est battue entre le jaune des gens et le gris du temps, c'est plus franchement agréable. Le Louvre a soufflé ses bougies au milieu des voitures incendiées, pendant que le reste de la France fait griller des saucisses philanthropes sur des ronds-points ou instagrame le barbecue gothique de Chez Frollo. L'hiver dure huit saisons. Et le temps ne vainc pas la cacophonie. Et Lutèce parcourue d'un algide frisson voit les âmes qui s'enrhument : le pâle parisien refroidit encore.
Pathieu se heurte à la débauche du mécontentement et résiste. Elle fuit et se réfugie à l'Olympia, où les dieux enveloppés du rayon nébuleux des spots apparaissent et chantent aux cœurs. Ce soir, l'éblouissement vient de l'Orient.
L'une des Pathieu savait que l'on convoquait là une clique d'Apollons farfelus, fort poilus tandis que la seconde, s'est laissée conduire, préservant le mystère, ne sachant pas encore vers quels saints on allait la pousser. Celle-ci, à tâtons jusque dans la fosse, patiente. Elle conservera jusqu'aux premières notes l'énigme. Elle entend enfin. Les notes habillent désormais toute la salle. Puis elle voit. Voilà la luxuriante moustache, et puis le cuir moulant. Mercury ? Non, l'entité n'est pas grecque. Elle est perse. Les cantiques ne sont pas ronds, ils sont glottaux. Ne se détachent de la masse qui ondule que quatre silhouettes surplombantes, barbues. Éclair immense, le concert subjugue les oreilles et les yeux. Dans l'invitation de la nuit, Pathieu reçoit le philtre d'amour. Iseult volontaire, elle reconnaît son Tristan : c'est Mashrou Leila qui l'ensorcèle. Le bouillon est fameux : décoction savante d'orientalismes, de touches pop décomplexée, de rock affriolant, et de funk impétueux. Les alchimistes libanais enfièvrent la foule des ombres. Le ravissement est total, suscité par la voix éthérée du formidable chanteur Hamed Sinno, endimanchée dans les surprenantes notes de violon de l'adonis Papagasian. Au miel et à l'encens s'ajoute la houle. La pétulante pulsation du batteur Carl Gerges pétille, accolée au formidable toucher de Firas, guitariste et pianiste. Dans ce magma bouillonnant, peu de résistance depuis la fosse, les cœurs palpitent ensemble.
Ensemble, c'est justement ce qu'inspire Mashrou Leila. Dans cet écrin-amour, que façonne depuis plus de deux heures avec habileté le groupe, on ne cesse d'échanger. La divine troupe s'humanise : entre deux titres, on est sensibles à l'émotion de ces Prométhées qui s'émeuvent d'être à l'Olympia, et on est témoins de l'ardeur de la tâche humaniste. La cause LGBT est la toile de fond de l'art Mashrou Leila qui crée et partage malgré les dissidences. Parce qu'il ne semble pas évident pour tout le monde que la création n'est soumise à aucun étiquetage genré. Que la musique est une palpitation commune, qu'elle est union et non séparation et qu'on aime à se griser sans distinction dans la masse d'anonymes. Qu'il va de soi, que la galoche est une affranchie.
C’est pourtant dans la lutte qu’ils font vivre leur art que la censure brime et menace.
Pathieu, exaltée parmi les autres valide cent fois, mille fois la horde libanaise.
C’est le cœur tout plein de ronrons qu’on rentre chez soi traquer quelque chose à garder d’eux sur tous les réseaux confondus et qu’on les aime d’un fanatisme teenager qu’on croyait évanoui depuis Justin Timberlake.
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Voilà ce qu’on est devenues… (titre provisoire)
June 24, 2018
Bien vrai, on n’a pas été très bavardes ces derniers mois. En fait, nos fantaisies ont tellement incubé qu’elles ont gâté, comme cette vieille aubergine, que tu as toujours envisagée, mais jamais mangée et qui a fini par pourrir dans ton frigo. Toutefois, sache, la « revivification » est en marche (macronite wesh). Nous vous imposons aujourd’hui cette séquence confessions.
On a péché, on est bobo (ET/OU : on a pécho, on est bio-bio).
Le délitement fut progressif mais non moins intense. Un vendredi soir, dans un loft PMC haussmannien, tu te retrouves sur ton mat jambe gauche tendue, jambe droite semi-fléchie, orteils ancrés dans le sol, pied flex, bras droit pointé vers le ciel en contactant tes racines (allô, vous êtes là ?) et en visant ta voie lactée (???), posture eka aderna pachiderma-xanax et souffle ujjayi. Et avoir le nez au niveau des fesses de la voisine au panaris ne te pose aucun problème. En bref, t’as craqué, t’es yogi. Et tu crois dur comme fer ta prof qui te raconte que c’est l’équinoxe d’été et que donc ce soir entre 18h01 et 20h36, le magnétisme dans l’air et l’alignement des planètes t’apportera félicité et beauté capillaire, renforcera l’émail de tes dents et t’ouvrira les chakras. Mais moi je veux pas qu’ils s’ouvrent mes chakras, laissez les tranquilles, y’a la pollution !
Suite à quoi, tu sirotes ta mauresque mal dosée dans un hangar réinvesti par la communauté bobo-niaise. Celle-là même qui prosélite l’asso’ de son jardin partagé mitoyen, en vantant la qualité de son compost. Et toi : tu signes. Mieux, tu t’ébaudis de la rondeur de leurs framboises et fermes les yeux à chacun des contre-emplois de la préposition « sur » : « Typiquement là on est sur une greffe de citron bergamote qui s’est exceptionnellement développée et a permis au plan de tomates anciennes de croitre (prononcé « cro ah trin ») et sans engrais bien entendu. Du coup, ça va nous permettre de partir sur un nouvel espace légumes croquants et petits fruits ». Tu cristallises ce moment par un selfie soigné à ta gloire Instagram et tu commentes : « Ah ouais, on est belles ! » (hésitation) « En vrai, on est bourrées. »
La photo jouxtera d’ailleurs celle du guaca’ veggie de Jah-Jah (< lis ça à voix haute pour voir), ton temple rue du Château d’Eau où tu t’exclames pour ton binôme qui faiblit : « Wesh, tu vas pas craquer sur la dernière chip ! ».
Et la discussion, vire. Tu vis dans l’exceptionnel, le rocambullesque et dramatises tes petits faits quotidiens en peaufinant tes amorces : « Alors j’ai pris la décision de faire un truc, dis moi c’que t’en penses… », « J’ai fait un truc que j’aurais pas dû…» ou encore « Eh, j’ai pris une grande décision… ».
Intermède jeu Téléstar. Sauras-tu associer les chutes à ces amorces ?
1. … je me suis acheté un sac bandoulière rond en rotin tressé.
2. … je vais investir intelligemment 25 balles pour 45mn d’indoor cycling – chez Dynamo - pour qu’un prof me hurle de pédaler plus fort.
3. … j’arrête de me maquiller, c’est chimique, et j’apprécierai davantage à 40ans les joies du blush, bio.
En somme, on est des pintades conscientes. On a lutté un peu. Si un peu. Si, un peu. Si.
Tags bobo,bio, yoga,aubergine,indoor cycling,confession,pêcho,pintades
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Homo dificus (non, on parle pas botanique)
December 30, 2017
Fait froid comment chez toi ? Le bout de la truffe un peu frais, bien vrai ? Nous, ça nous laisse un peu kumquat, cum quat ? cum coite ?
En fait, on doit te confesser que depuis plusieurs mois on a tant de sujets passionnants à traiter qu’on est définitivement incapables de se décider ; sachant que la liste connaît, elle, une croissance exponentielle. Du coup, on te propose un petit florilège des sujets que nous n’aborderons probablement jamais : Moitié moins, mais quand même : le prix du miel on en parle ? Les sites de rencontres - vicissitudes sociologiques, “...Et moi j’aime les frites” ou de la difficulté de communiquer ses sentiments, Vacances à Begur : eh, on vous a pas dit !, Le vrai visage de l’alcoolisme (sans transition), Bab-pédant VS Bobo-niaise, L’égo : termite de nos maisons intérieures, Et pourquoi la majuscule ?, Arrêtons de foutre du soja dans tout bordel, Les guerres de religions : pourquoi ils sont fâchés les trois là ?
Tu l’auras compris, on s’éparpille. Parce que de digression en digression on arrive bientôt à faire des ponts entre le Moyen Âge en Afrique et l’origine du mot Bourgogne (vie trépidante - très pédante, c’est selon). Et au détour de ce conciliabule, en mâchouillant la super tarte au citron maison de la mi-Pathieu, on en vient à l’écriture d’un traité sur les marques tégumentaires dans l’histoire de l’anthropologie :
Mi-Pathieu 1 : Dis, tu savais que les Burgondes se sont installés dans cette partie de la Gaule qui a donné la Bourgogne ?
Mi-Pathieu 2 - dans ses pensées : Mais le burgonde dans Kaamelottc’est pas le gars qui dit “couillère”?
Silence consterné
Les deux : La fleurrrr en bouquet fâannnnnnnne…. et jamais ne rrrrenâit !
Mi-Pathieu 2 : Ah bah voilà oui, c’est ça.
Mi-Pathieu 1 : Bref, les gars trouvaient mignon de se déformer le crâne. Ils entortillaient un bandage autour de la tête de leurs gosses jusqu’à l’adolescence de sorte qu’ils aient le front aussi haut que le taux de croissance démographique du Mozambique.
Et nous voilà parties à dresser la liste non exhaustive des déformations physiques pratiquées par l’humain. Hey Jamy, TOUTES les sociétés sembleraient pratiquer la modification corporelle à des fins esthétiques ou spirituelles !
On t’invite à un petit jeu, en route Marcel ! Le principe est simple, pour chaque exemple cité, il te faudra trancher : barbare, sexiste ou les deux? - jingle irritant
Aquecoucou (Johnny forever) échantillon n°1 : Chez les Surmas et les Mursis d’Ethiopie t’as les femmes plateau (pas télé du coup), qui s’agrandissent un trou perforé dans la lèvre inférieure. Elles y insèrent un disque de bois au diamètre variable, en fonction de la dot énoncée par son entourage, soit une estimation de la valeur de la jeune fille. (Alors ? alors ?)
Vous avez compris le principe ? OK, tranche de vie n°2. Grosse ambiance en Chine : de l’impérialisme du Xème siècle jusqu’à nos jours, une tradition estime à moins de 10 cm la taille idéale du peton féminin. (On te laisse un moment pour mesurer tes panards et on revient au sujet...) Certaines se voient donc forcées de bander leurs pieds depuis le plus jeune âge pour espérer se marier avec un bon parti et avoir une vie un peu moins difficile, mais néanmoins quelque peu claudicante. (Barbare ? Sexiste ? ou LES DEUX ? Tu suis ?)
“C’est mon destin” n°3 : Grand prix d’interprétation pour JE SUIS GIRAFE, un film engagé, véritable cou de maître de Frédéric Lopez où l’on retrouve les Padaung birmanes et les Ndébélés africaines. Celles-ci, par l’accumulation de colliers dorés, prennent de la hauteur depuis l’âge de cinq ans et se déforment gentiment, sous le poids de leur parure, les clavicules et la nuque. Les anciens diront que c’est la tradition, ou que ça les protège des morsures des tigres (passion-crédule.com), ou parce que ça leur rappelle, de loin et de profil, au crépuscule, les 31 du mois, l’image d'un dragon, sacrément gracieux. Mais pour certains anthropologues, ce serait un triste moyen de satisfaire la pernicieuse curiosité du touriste. (B? S? LD?)
Et il se passe quoi au Mali et au Burkina Faso ? Toujours là ? Allez, va pour l’exemple n°4. Puisque l’excision, la défloration, et l’accouchement sont, semble-t-il, des parties de campagne, bien trop douces, pourquoi ne pas se scarifier le visage pour marquer le coup ? D’abord, une petite entaille dans la joue droite, une autre dans la joue gauche puis enfin on s’attaque au menton : autant de souvenirs heureux. (Barbare, sexiste, ou les deux ?)
Bon, on plaisante mais on l’atteint le point féminisme qu’on vous épargne depuis un moment. Force est de constater que les femmes ne sont pas ménagées. Ces modifications déroutantes ne confèrent pas seulement à la beauté physique mais tendent à démontrer la force morale. Effectivement, c’est en souffrant que l’on s’élève. Il faut en baver pour être belle, oui, mais pas seulement. Faut aussi être forte pour être respectée et ne pas être reléguée au rang de pantoufle. Et à la manière d’un rite initiatique, les femmes doivent constamment prouver qu’elles sont un tantinet badass. Parce que bon, dans certaines croyances, avoir tes règles te réduit au statut d’impure et de fragile car ce sang versé ne résulte pas d’un quelconque acte de bravoure... No comment.
De son côté, le “sexe fort” n’est pas en reste en terme de souffrances infligées : lui aussi est adepte de scarifications et autres modifications corporelles. Toutefois, elles sont réalisées dans un autre but : c’est bien un rite initiatique, mais ce n’est pas une justification, plutôt un perfectionnement. C’est généralement une épreuve qui participe à la réalisation personnelle au terme de laquelle l’enfant devient homme ou l’homme plus valeureux encore.
Il te faut un exemple ? Ok, on t’en a dégoté un qui pique un peu. A côté, ta circoncision, c’est une micro coupure avec une enveloppe. Pathieu te présente, non sans émotion, le palang, aussi nommé kalang : une mignonette tige de bois, d’os ou de métal précieux ornée de chaque côté d’une boule ou autre objet déco. On la glisse horizontalement à l’extrémité du péni, percé au préalable.
“Eh Fred, bon anniversaire ! J’t’ai acheté un petit truc, tu verras, trois fois rien : un nouveau Kalang à la mode qui brille et avec des plumes !" - Zizi et Régine en écho.
Pourquoi tant de haine, nous diras-tu ? "Tout est sexuel" avait affirmé tonton Freud : eh bien oui, à l’image de celui-ci, la plupart des défis tégumentaires au masculin ont trait à la sexualité. Certains avancent que les hommes adeptes de cette pratique, chercheraient à imiter la forme du sexe du rhinocéros. Et toi, c’est quoi ton animal totem ?
Ah, “le kangourou” qu’on nous dit dans l’oreillette. Qu’à cela ne tienne, allons en Australie où les aborigènes repoussent encore les limites puisqu’entre deux pétanques dans le bush ils s’adonnent à la subincision. Pathieu aussi grimace. L'urètre est fendu le long de la partie inférieure de la verge afin que celle-ci ressemble au sexe... du kangourou. Bingo ! En gros ça donne un sexe bifide - rien à voir avec le yaourt. Promis, c’est pas des blagues. Tout ça parce que celui-ci serait champion du monde de durée de coït. On y revient, ça nous laisse coites.
Du côté de l'Occident, on a Doctissimo où entre les dossiers “Mon fils est né roux comment faire pour qu’il soit plutôt blond ?” et “J’ai une saucisse coincée dans le pénis, des conseils pour l’enlever ? ” (True story), foisonne le sujet lié aux modifications corporelles. À jeûn et téméraire, tu fouilleras un peu et tu pourras lire moult SOS plus ou moins angoissés à propos des infections de piercing, de tatouages, de plaques enfouies sous la peau, tu seras au fait des ravages post-opératoires des rhinoplasties, liposuccions, implants mammaires - fessiers - pectoraux - péniens - etc, tu connaîtras toutes sortes de détails sur la pose d’oreilles d’elfe (ear pointing pour les curieux qui googleraient), sur le découpage à peu près rectiligne de la langue, sur la manière la plus efficace pour limer ses dents et arborer un sourire tout canines, enfin, tu te bidonneras peut-être lorsque tu constateras les dégâts quasimodesques du botox. Alors, tu nous diras, on est bien pareils, nous, avec les mutilations physiques. Et c’est pas tellement insolite tout ça. Peut-être même que l’humanité court à sa perte, qu’elle ne se contente plus de ce qu’elle est, qu’elle ne se supporte plus en nature. En tout cas, l’Homme semble avoir à coeur de dépasser ses limites, de se modifier, de créer une version 2.1 de lui-même, d’exprimer quelque chose autrement. Pathieu n’a pas tellement de réponses à apporter : parce qu’on met des talons, qu’on s’épile, qu’on se peinturlure le visage pour être jolies.
On n’a pas fini d’être fascinées. C’est vachement cool l’anthropolo-ethnolo-sociologie.
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Etymolopolo
August 24, 2017
BIM citation de Céline #alorsquoi.
« Avec les mots on ne se méfie jamais suffisamment, ils ont l’air de rien les mots, pas l’air de dangers bien sûr, plutôt de petits vents, de petits sons de bouche, ni chauds, ni froids, et facilement repris dès qu’ils arrivent par l’oreille par l’énorme ennui gris mou du cerveau. »
Voyage au bout de la Nuit, Aka le Saint Livre de l’infidèle.
Edito « Pathieu et la vacance » publié entre deux Martine fait du camping chez les culs-nus et Martine sauve Patapouf des crocs d’un requin-baleine.
Comme on avait épuisé les options barbeuk, chansons grivoises et barbotages, et qu’on avait quelques minutes devant nous (…les haters diront « les profs, les vacances, tout ça », askip on a supporté vos gosses toute l’année sinon…) on s’est dit qu’on avait envie de parler de testicules.
Eh ben quoi ? Tu seras bien content de ressortir l’anecdote lors d’un dîner en famille. Et crois-le, crois-le pas, le testicule est fascinant.
Question à 03 points (parce que notre corps flasquounet fait mumuse dans la piscine mais que notre esprit est bel et bien déjà en classe) :
Quel est le lien entre une paire de testicules et un testament ?
Aucune idée ? Bon, normal.
Tiens, pour te souffler la réponse, appelle à la rescousse ton ami devant l’Éternel, LA botte secrète pour briller en société, le discriminant, l’élitiste, l’imparable et mal aimé : « Latin ».
Latin es-tu là ?
…
…
… oui, le latin boude depuis qu’il a été déchu du système.
…
Ah, « testis » il a dit !
Pathieu t’explique.
Testis c’est le petit mot embêtant qui déchaîne les passions chez les linguistes, qui mènent comme chacun le sait, une vie délurée avec leurs dico’ (emoji maisbiensûr). Bon, parce que personne n’est d’accord sur l’évolution du mot.
Pour faire simple, testis c’est d’abord et surtout le «témoin » en latin, il dérive de tristis : le tiers, c’est-à-dire le gars qui n’est pas directement impliqué dans l’affaire, genre pas l’agresseur ou l’agressé mais plutôt un troisième > un tiers quoi (oui).
Testis a engendré tout un tas de termes sympa comme testamen (le témoignage), testor (attester) ou encore intestabilis, soit celui qui ne peut pas témoigner, l’incapable.
Et c’est là que le bât blesse, parce qu’intestabilis désigne aussi « l’eunuque », c’est-à-dire celui qui n’a plus de testis. Voilà, t’as compris le cœur du problème, y a deux testis : testis (témoin) et testis (testicule). On raconte que les testicules étaient les (plus ou moins) petits témoins de la virilité de l’homme et que l’on a confondu les deux mots. Alors pour couper court, (non, on parle plus d’eunuque là, suis un peu), pour être dans l’hyperréalisme et donc plus clair, on a rajouté le suffixe –culus qui signifie « petite chose ».
Un exemple au fond ? Ok, prenons minus, ce mot veut dire petit. Mais quand on lui rajoute –culus, ce qui donne minusculus (minuscule hein) on parle maintenant de quelque chose de tout petit petit.
Donc testis + culus, qui a donné testiculus, c’est l’idée d’un tout petit témoin.
D’ailleurs selon les dires, nos amis les Romains juraient en portant leurs mains sur leurs testis, et témoignaient ainsi de leur bonne foi. D’où le doublon.
Parallèlement, ça implique aussi que les femmes étaient exclues de la vie sociale… (Virage féministe ? Non ? Bon, ok pour cette fois.) Mais bref… Messieurs, comme aujourd’hui on lève la main droite en disant « Wallah, j'te jure », à l’époque vous auriez prêté serment en moonwalk à la Mickael. La cla-cla-classe.
Et on rôtrouve (oui, la vacance c’est le sud) cette histoire de petits témoins - les plus pieux d’entre vous s’en souviendront peut-être - dans la Bible. Eh oui, quand il s’agit de jurer, les mecs se mettent la main « sur le haut de la cuisse »… #pudibonds (depuis le temps qu'on rêve de le placer celui-là !)
C’est enfin, en portant les deux mains sur leurs roupettes que naît l’idée du coup franc au football. Pohpohpohhhhh, les vrais savent. Eh, sois pas naïf. Crois pas tout ok ?
Sérieusement. Nombreux sont les jeux de mots entre testis et testis. Et ces braves Anciens férus de droit qui bêlaient « testis unus, testis nullus » (un témoin, pas de témoin) auraient eu tort de n’y voir qu’un état procédurier. Eh ouais, un témoin unique ça convainquait moyen. C’est comme les testicules, normalement t’en as deux, tu la leur faisais pas.
D’ailleurs, à une époque fort reculée de la Rome Antique, ton testament tu le faisais pas devant un mec que tu payais l’équivalent du PIB de la Mauritanie (coucou les notaires) mais tu prêtais serment face à une pléthore de citoyens venus là pour se porter témoins de tes dernières volontés.
Bon, on va s’arrêter là, on vous épargne des digressions étymologiques ô combien alléchantes telles que testa (tête) ou culeus (couilles) et on vous laisse profiter de cette dernière auguste semaine ; nous on a déjà les boules de voir la fin de l’été.
Rah, c’est beau la langue quand même.
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Je vitupère, je vis, tu perds
May 27, 2017
L’école c’est comme une chip appétante, qui croustillerait pas. L’esquisse a l’air plutôt cool, mais le goût a déserté. T’as beau mastiquer, mobiliser toutes tes incisives, c’est fade et indigeste.
Indigents du savoir qui manient avec diligence l’art de l’hermétisme. C’est l’air de l’idiocratie qui leur souffle la réplique.
« Je vis de bonne soupe et non de beaux langages.
Vaugelas n’apprend point à bien faire un potage,
Et Malherbe et Balzac, si savants en beaux mots,
En cuisine peut-être auraient été des sots. »
Les femmes savantes, Acte II, Scène VII, Molière.
Le monstre tentaculaire broie la jeunesse, la façonne tant bien que mal, quichée dans un moule trop étroit pour elle. Et nous, bons bougres fantomatiques, menons la méchante gigue. On en est encore à demander à des élèves de 2017 d’être les élèves de 1882 et on s’accroche à cette idée absurde avec la ténacité vaine d’un Fillon à convaincre l’électorat de son intégrité.
Comment veux-tu qu’un ado nourri aux Pokémons et à Snapchat, tétant encore le saint Wikipédia à chaque devoir, comprenne l’utilité de la réflexion ?
Ils sont les produits d’une société en constante mutation rhizomique qui nous a allègrement dépassés. Nous sommes encore à pédaler la mèche au vent et l’aisselle dégouttelant en changeant de plateau quand eux rêvent de traverser la cantine en segway pour commander via airpods une crusti chizza to take away.
Et pour cause ils sont passifs ! Pourquoi diable ouvrir un dictionnaire (un di-quoi ?) ou feuilleter un Livre puisqu’internet a spoilé l’Enigme ?
Savoir est devenu non-sens : la compétence est d’ores et déjà acquise. Ils sont nés la couche dans la matrice. Et notre seule compétence viserait à déclarer compétents des incompétents souvent cons et pédants.
La déconfiture qui nous taraude rend évidente notre inutilité et nous plaque la face contre nos échecs. L’usine produit à la chaine des frustrés et des malheureux.
Cessons d’insinuer tous ces nano-changements dans les failles du système, ils sont tant de poudre aux yeux pour nous faire croire que l’école comprend et s’adapte.
Stop. Acceptons que le problème ne vienne pas d’eux. Changeons tout.
L’école doit leur apprendre à vivre et à penser le hic et nunc, leur donner les moyens d’être heureux et accomplis, pas de repérer le prédicat dans la phrase.
Dynamitons tout, sortons les pioches et les piolets.
Gertrude, passe un coup de fil aux sept nains, on a un chantier !
Clairement la solution on l’a pas, mais putain qu’est-ce qu’on la cherche. Faut faire ludique, c’est certain, les responsabiliser et enfin leur faire confiance en adoptant leur réalité sans la dénigrer, en conchiant bien comme il faut le c'était mieux avant.
Mais on peut pas faire ça à deux, on a besoin que d’autres y croivent. Alors si toi aussi t’aurais voulu y croivre avec nous, on te serai gré d’ouvrir enfin les yeux.
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Variations sur la moue
April 18, 2017
Le pieux mendois remonte mollement de la messe le rameau à la main. Là, le cri lourd d’une cloche alanguie met en branle la quiétude impératrice. Pourtant, le lozérien ne cille pas. Sans jamais frémir, il poursuit sa procession. Peine et tréfonds. Il est si loin déjà, égaré dans ses pensées, pénétré par les échos des chœurs de l’église. Il se soucie si peu de l’immanence.
La mi-Pathieu observe la scène, la Médée Kali de Gaudé cornée entre les mains. Quel formidable contraste. Quel livre aussi ! Quel délice d’affres et de passions qui capotent. L’amour c’est beau quand ça pique seulement ? Faut-il s’abîmer sans cesse pour s’aimer un peu ? Ne peut-on pas se contenter d’un amour un tantinet douillet dans lequel on se loverait sans plus penser qu’à la douceur. Un Harris sans croûte, est-ce que c’est ça qu’on veut ?
Il semblerait que non.
Au lieu de ça, on s’échine, on s’éreinte et ça ne prend pas. La société moderne est vidée de vrai. Tout est marchandage et capital. Il paraît qu’on a perdu l’authentique. Alors on se croise, on se heurte, on s’étreint et on passe à autre chose. Trop mou, trop plat, tant dû, si peu stimulant. Nous sommes une armée de mécontents inassouvis.
Ça risque pas de virer cheesy, on vous aura prévenus.
De l’amour on en rit, on le prend par-dessous la jambe et lui se rit bien de nous, « incrédules qui voudraient croire ». Tout se bouscule et sort informe. Qu’il est dur de se laisser aller et d'arrêter de penser. Le cœur, c’est pas cartésien. Il s’entend dire exactement ce qu’il ne pense pas. Alors il se tait.
« Il y a quatre ans que vous avez été unis par le sacrement du mariage et vous aimez encore votre épouse ? Si je puis me permettre, votre poissonnier éprouve le même penchant pour la sienne. Mais vous, monsieur, êtes marquis ! »
Jean Teulé, Le Montespan
T’es en couple toi ? Non, je ne ressens pas ce besoin d’être couplée, décuplée, découpée, accouplée, je me sens plutôt accomplie. Rien ne vient ces jours-ci éveiller la fureur et le sang, exciter les sens et lever le cœur.
Parce que c’est avant tout une question d’infime.
On s’éprend dans les détails, qu’ils nous saisissent ou nous désolent. Du rien surgit le tout. C’est désespérant et sublime à la fois. Et c’est ce qui est réellement excitant. Ériger la bagatelle en symbole et s’y cramponner coûte que coûte, jusqu’à s’annihiler. Foncer dans le mur, allègre, et se sentir vivant. Ponctuelle apothéose.
Hérésie maintenant.
Priez bonnes gens et veillez à ne point confondre celle que l’on dit folle de la messe de la seconde qui serait molle de la fesse, au mépris de la scabreuse Messaline dont tout Rome entrevît la blanche cuisse.
La jeune fille se vit forcée d’épouser un bègue clopinant à treize ans. Claude, alors empereur romain, nouveau puissant d’une cinquantaine d’années, se démarquait par sa couardise et son inaptitude à s’attirer la sympathie des patriciens. Sa frêle épouse n’avait, elle, jamais froid aux yeux et, à défaut d’apprécier son impérial mari, elle profitait à outrance des insatiables jouissances que lui permettait son statut. Si tous les chemins mènent à Rome, à l’époque ils conduisaient tout droit vers la couche de Messaline. Son intarissable appétit sardanapalesque n’avait d’égal que sa soif de sang et de drames. Mais gardez-vous de la juger trop durement, l’oisiveté est mère de tous les vices, elle meublait, voilà tout.
Duo en backstage :
- Mais attends imagine… ils avaient quoi les gars pour s’occuper ?
- Pas d’instagram, pas de snapchat, pas twitter. V'la le fomo...
- Il leur restait quoi... les livres.
- Bah… ceux qui étaient déjà écrits, ça restreint l’évasion. Et je te raconte pas le format ! Tu te vois avec tes rouleaux de parchemin tout esquiché dans le bus à essayer de te cramponner ?
- T’as raison, mesquine, elle a fait comme elle a pu.
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Bilan trimestriel scrupuleusement anecdotique
April 3, 2017
Après une bien trop longue traversée du désert REP et autres tribulations hivernales, nous voici de retour, à l’instar de la pâquerette arborant fièrement sa candide collerette. Et si certains semblent encore fort attachés à leurs guirlandes de Noël, nous, on le sait, c’est le printemps. Ça s’ébroue dans tous les parcs, ça éclot sur les balcons et ça s’en va cueillir gaiement les rayons du timide soleil de mars.
Article sponsorisé par Toto, Elton et feu notre Prince.
On vous le cache pas, on a vraiment beaucoup de choses à vous conter, résultat d’un mutisme contraint et gangrenant. Boudiou, l’implosion !
Sans plus attendre, abordons un sujet brûlant d’actualité qui cristallise la ferveur populaire de la nation, défendant corps et âme ce qui lui tient à cœur : les filtres snapchat.
T’étais hyper sceptique, tu les voyais tous s’envoyer des photos grotesques avec des filtres chien, pain de mie, abeille et autres absurdités et tu te sentais très au-dessus de tout ça, tu les jugeais même un peu : « légion d’imbéciles » happés par la fiction et drogués à l’ineptie.
Puis, un jour, ton téléphone s’était aventuré si loin sur le sentier de l’obsolescence, t’en pouvais plus de patienter si longtemps pour que l’appli UBER se lance que t’avais déjà loupé le premier métro ; t’as craqué, presque acculée : t’as acheté un nouveau smartphone.
Très vite, s’est imposé à toi le cornélien dilemme : je l’installe pour voir ou je reste fièrement en marge ? Un moment de faiblesse et c’est le drame. Te voilà à t’essayer sous ton meilleur profil-mangouste, bidonné et honteux d’avoir vraiment envie de harceler chacun de tes contacts avec tes vidéos sous hélium. Narcisse des temps modernes, te voilà connectée : tu souris à ton téléphone dans le métro, tu pollues la salle des profs en exposant tes auto-créations et tu n’en rougis même plus.
Et vous savez quoi ? C’est si bon, de transiger sur ce que l’on a jugé trop durement comme une activité de bas étage qui s’avère en fait d’une légèreté pop tout à fait succulente. Le filtre chat-pirate a achevé de te convaincre, et le lâcher-prise vit aujourd’hui son avènement. On souffle, il avait bien failli péricliter.
Restons dans les besoins primaires : la bidoche. Ce soir-là t’avais envie de voyager un peu, de quitter le continent et sa morosité ambiante. Tu t’es donc posée devant Liligo, Kayak, E-dreams et Go-voyage et t’as trouvé mieux : la ligne 62 côté Tolbiac.
T’avais beau avoir ouï dire, tu savais pas à quel point l’Asie était à Choisy. Teulé disait « Aux civilisations je préfère les paysages », là permets-moi de te dire que t’as les deux. Glissée entre chaque immeuble Haussmanyang : flopée pléthorique de phô filés et autres trésors orientaux. Les odeurs créent un horizon d’attente, autant respirer un bouquet de coriandre et siroter la bouteille de soja infusée au gingembre. C’est plus qu’il ne t’en faut pour franchir le seuil plastifié de la première cantine accueillante. Le service est souriant et efficace, ton bouillon arrive en un temps record, ça hume bon les épices. Au mieux tu t’en sors avec une pousse de basilic thaï entre les dents et t’es content, repu, ravi de bombance.
T'es bien, t'as pas envie de mettre un terme au voyage ; l'étalage voisin te fait de l’œil. Tu te laisses tenter par la curiosité locale bien que tu aies déjà défait un bouton : "l'inquiétante étrangeté" du bubble tea. Tu l'avais déjà croisé ce truc-là, dans les mains des bloggeuses ou sur Pinterest, sans jamais bien savoir de quoi il retournait. Du bouge émanent des fragrances artificielles, il est encore temps de reculer. Ta témérité te pousse à aller au bout des choses, tu fais abstraction des procédés chimiques dont tu es spectateur et tu te concentres sur le choix de la couleur de ta paille géante : ingénieux subterfuge pour te dérober à ces visions si peu conformes à tes réflexes bio.
La première goulée est une expérience cocasse. Timorée, tu n'aspires pas vraiment, tu humectes tes lèvres de ce breuvage saturé de glucides. Ayant pris goût, pour la suivante t'y vas franchement, faisant fi de la remontée gaillarde de la bubble qui t'agrippe la glotte sans vergogne. Ça ressemble à rien, c'est mou et gluant, insipide et décevant. En conséquence, le chemin du retour se voit maculé de billes de tapioca, vestiges des innombrables éructations décomplexées de la Pathieu. Pérégrination totale, adoubement du périple. Merci Paris.
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L’exposition caduque ou de l’art de traiter des informations désuètes.
February 5, 2017
Dîtes, le vendredi n’est-il pas le jour le plus long du monde ?
Quelle horreur ces longues minutes qui ne veulent pas défiler, qui nous narguent, qui ne courent plus. Et voilà la trotteuse qui freine des quatre fers jusqu’à 16h30. Les élèves le sentent, eux, que le temps s’amollie, qu’il s’étire comme les chewing-gum qu’ils cachent avec plus ou moins de réussite entre leur prémolaires pendant le cours. C’est à se demander qui souffre le plus.
Le vendredille c’est sacré, on le révère, on le sanctifie.
Pathieu a ses petites habitudes : le soir après les cours, on s’octroie un petit moment détente, une - bon deux, ok plutôt trois ou quatre - pinte(s) à la main, on relate les frasques de nos élèves en essayant d’élire avec partialité le pire d’entre eux. Grille de compétences, et citations à l’appui.
Mais cette fois-ci, mue par une énergie insoupçonnable, Pathieu repousse ce doux moment pour pouvoir profiter de l’exposition nocturne de Magritte, à Pompidou. Allez feu, on vous raconte :
Tout le monde connaît le « Ceci n’est pas une pipe ». Certains poufferont. Emoji taciturne.
Mais Magritte ce n’est pas que ça. C’est d’abord, les 1h d’attente (il est pourtant 20h30). C’est aussi un essaim compact et tapageur, tripotée de badauds irrévérencieux qui s’agglutine en face des cartels et des œuvres sans penser aux civilisés, qui, eux, considèrent qu’ils ne sont pas seuls à admirer l’œuvre du peintre-penseur. C’est ensuite quelques traits d’esprit et d’humour, de la poésie bien ficelée et des références en veux-tu en voilà. Mais c’est surtout un arsenal de questions sur la vie, le monde, et la manière de les appréhender. En fait, pour aller voir Magritte il faut être bien dans ses pompes, heureux de vivre, et ne pas avoir peur de traverser les limbes à travers lesquelles il a déambulé pour accoucher ses créations.
Bon, je sais qu’il est mort, mais je m’inquiète pour lui. Indubitablement virtuose du pinceau (quand j’dis ça je l’imagine debout en total look chef d’orchestre, tout barbouillé pourtant, face à une toile souillée de peinture), il nous propose une esthétique que l’on pourrait sentir vide d’émotion, parfois trop lisse car si parfaitement au service de son message. Reproduire la réalité ? Blasphème, aporie, autant poursuivre le vent. À la réflexion, si je le vois plutôt isolé, pantois, le regard vide dans une pièce toute blanche, blouse immaculée c’est parce qu’il détonne, énerve, rebute parfois. Il ouvre une brèche sur l’abîme, on s’y engouffre. On y est contraint. Fondamentalement révolutionnaire et culotté, ok j’ai tendance à l’imaginer aussi parfois, maquillé en Marianne.
En fait, en interrogeant le rapport des mots et des images, il soulève une question plus vertigineuse encore que celle de la disparition du gigantisme. Comment a-t-on choisi les paires mot-objet ? Y a-t-il un type, là, qui s’est dit un jour en regardant son voisin de gauche : « tiens, il est bizarre lui, avec sa barbe rase, grassouillet, dégingandé, peu habile, mais avec un air inquiétant presque carnassier. Il a les yeux d’un prédateur, la démarche d’un pinnipède. Il a un peu du loup, un peu du phoque, c’est chelou ça. C’est loup-phoque. Ah ! C’est bien comme mot, j’vais l’écrire avec un « f » et en un mot pour brouiller les pistes. Loufoque, vas-y vendu, j’contacte Pierre Larousse... » ?
Et puis, le mot prime-t-il sur l’image ? Finalement, on n’est même pas sûrs qu’il cherche à y répondre, le gars nous pose à nous la question, nous fait remarquer à quel point le prisme de notre réalité est altéré par le langage, par les différents filtres à travers lesquels on le perçoit, puis il nous laisse-là, fiévreux, délirants. Il dit merde au contrôle, son œuvre singulière c’est l’ode au lâcher-prise. En gros, il gâte quelques-unes de tes certitudes ; il te montre tout peinard le simulacre, ta réalité gentiment corrompue - tiens regarde, eh ben débrouille-toi avec ça.
Deux trois convulsions plus tard, échevelées, la bave aux lèvres, nous voilà attablées, pas tout à fait indemnes mais contentes d’avoir passé l’épreuve. Magritte c’est cool. Et l’ivresse qui suit cette expérience est plus douce encore.
« Rien n’est confus, sauf l’esprit ». R.M.
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Une vraie boucherie
January 16, 2017
Pour l’instant le ratio de ce site est d’à peu près un article sordide pour deux articles légers donc nous voici reparties dans les inepties, woop woop ! Je veux tous les bras en l’air !
L’histoire du jour commence ainsi : j’habite au-dessus d’une boucherie. Je passe tous les jours devant un étalage sanguinolent qui me conforte dans l’idée de ne jamais y mettre les pieds. Les trois bouchers riants ne me comptent effectivement pas parmi leurs clients fidèles étant très peu consommatrice de viande pour d’évidentes raisons éthiques mais pas que. Oh, je vous vois d’ici sortir les pancartes : bordel, encore une vegan qui va nous tailler une bavette ! En presque 2017, c’est quand même compliqué de faire semblant de pas savoir ce qu’a vécu la viande avant qu’elle n’arrive dans ton assiette mais chacun gère ça comme il veut, c’est pas à moi de juger si ton karma est lugubre.
Mais non, mon propos n’a aucune velléité d’endoctrinement, revenons donc à nos moutons (merci de les imaginer vivants et sautillants) : la boucherie d’en bas de chez moi, les trois bouchers riants dont un carrément sexy, que nous nommerons : « le boucher sexy ». Je sais, mon imagination est sans bornes. Ledit boucher sexy ne manque jamais une occasion de saluer sa cliente la plus réfractaire quand je défile devant sa vitrine, me lançant régulièrement un plutôt distingué : bonjour/bonsoir accompagné d’un sacré sourire. Mon militantisme n’allant pas jusqu’à m’interdire de consommer le boucher et pas son produit, je lui renvoie allègrement ses courbettes et ne me défends pas de rêvasser sur ce beau morceau. J’ai alors pensé que sortir avec mon boucher serait à coup sûr une source infinie de vannes en tous genres : « Viens palper mon rond de gite », « attendris-moi le rumsteck », « retourne-lui le paleron », « tu me ferais pas sauter la côtelette ? », « rentre-moi dans le lard », « serre-moi l’échine », « caresse ce faux-filet », « tu ne viendrais pas tâter mes boulettes ? »…
IN-FI-NI vous dis-je ! Que d’images paillardes, grivoises et grotesques ! Du rire gras, tendre et gouleyant, de quoi se gondoler le rognon lors des (trop) longues soirées d’hiver.
Loin de moi toute idée réac mais il faut avouer que les métiers high-tech d’aujourd’hui ne permettent pas de si fines métaphores ; jamais d’un community-manager-traffic-development-trader-webmarketing ne naitront d’aussi raffinés traits d’esprit et c’est bien dommage m’est avis. Je laisse à vos cerveaux filous le loisir d’imaginer de quoi glorifier d’autres métiers formidables tels que : plombier, mécanicien ou encore boulanger.
Bien le bonsoir chez vous !
Sans transition.
J’écrivais un article un peu badin sur les rencontres SNCF, pour utiliser intelligemment ces fichues trois heures de train, mais je n’y tiens plus. « Virez d’bord moussaillons ! Tâtez-moi c’beau timon ! À tribord toute ! ». Bref, faut que je vous dise. Aussi, après avoir analysé les personnages qui m’entourent et m’en être très vite rassasiée, j’ai choisi de faire un petit point avec vous.
Mon premier procès est pour la SNCF.
Est-il possible, cher « vous », de m’autoriser un jour à voir la route, la place « carré-contre-sens » ou « duo-contre-sens » que vous m’attribuez systématiquement, au-delà du fait qu’elle me donne une gerbe que je doive dignement contrôler pendant de longues minutes, n’est pas franchement tenable, elle me rend atrabilaire et ne me permet pas de me rapprocher de celui qui m’attire, qui compose mon « duo » / « carré ». J’ai le droit d’être folâtre, ok ?
Mon deuxième est pour les voyageurs SNCF. Et il sera un peu plus long.
À l’aller, la Pathieu, à contre-sens, chose inédite, tombe sur un carré. Passe encore, j’suis rôdée. Là, un groupe de septuagénaires avertis, souriants, pomponnés comme jamais, envoûtants par la dose d’after-shave dont ils se sont enduits – pour le mois entier - le corps, m’encercle. Un peu anxiogène tout de même. Tout se passe bien, dix minutes se sont écoulées même si je maugrée gentiment parce que j’ai oublié mes écouteurs. Le bruit de succion un peu angoissant de mamie, assise derrière moi, qui essaie vigoureusement de décoller son bonbon à la menthe de son dentier est encore tenable. La Pathieu est patiente. Jusqu’à ce que mamie décide de sortir l’objet qui va bousiller mon « contrôle » : une lime à ongles. Et voilà qu’elle s’emploie à raccourcir ce qui lui reste d’ongle pendant de longues minutes. Après avoir terminé avec la première phalange de chacun de ses doigts, je me rassérène. Erreur. Mamie généreuse, la file à papi sa lime à ongle. Et voilà papi qui lui aussi s’énerve actuellement tout-puissant, agresse son ongle, et fait crisser avec barbarie la lime. Mollement n’est pas papi n’est-ce pas. Naturellement, comme j’ai besoin de visualiser le monstre, lui sera flétri, les yeux pendants mais vifs encore, allumés par le feu qu’a déclenché la possession de la lime avec un rictus diabolique et un sourcil relevé. J’ai compté 47 minutes de combat acharné car l’ongle vieux c’est cornu, c’est sacrément dur – faudrait en parler aux Chinois, ils laisseraient peut-être tranquilles les rhino et les éléphants. Ah et on n’oublie pas mamie qui persévérante continue d’essayer de décoller son increvable pour ne pas dire insuçable bonbon. N’y tenant plus je regarde avec indignation les voyageurs qui les entourent pour évaluer si je suis la seule à être sensible à ces incivilités. Pour mon plus grand bonheur, tous étaient équipés d’écouteurs et donc aucun n’a perçu ou compris ma détresse. Le Karma j’vous dis. Alors, je rassemble mes esprits pour ne pas être trop agressive - respecter les vieux est un mantra - je compose un petit message dans ma tête destiné à faire cesser cette torture : on se rappelle qu’ils sont quatre et que selon toute probabilité, l’objet risque de passer de moignons en mains jusqu’à la gare.
Miraculeusement, enfin non, puisque je suis un peu pauvre (les joies du professorat : des vacances mais pas une tune pour pouvoir se déplacer avec sérénité), je sors plus tôt du train pour avoir ma correspondance. En me rassurant j’me dis que mes prochains partenaires de voyages ne pourront jamais être pires. Eh bien, j’ai dû rouler sur un chat récemment ou médire sur une pauvre créature, car le karma ne m’épargne pas. Je me retrouve dans un carré – à contre-sens, cela va de soi – avec deux enfants et un papa dépassé. Le grand écart est maximal, je vois ma patience comme un petit morceau de beurre étiré sur une trop grosse tartine. Et l’enfant en face de moi qui ne saisit pas sa chance d’être dans le sens de la marche, livide, a envie de vomir. J’aime ma vie, les petits soubresauts qu’elle me réserve comme autant de petites joies. Papa quant à lui est débordé, les enfants chahutent, parlent fort, les gens murmurent autour, mais pas de réaction. Le coca à 6€ du train lui, est renversé, à deux doigts de mon ordinateur. Et les éclairs que lancent au patriarche, mes nombreux regards n’y feront rien.
Oui décidément, j’aime la vie.
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Le cri
December 18, 2016
Qu’est-il advenu des info-désinfo badines à souhait, à propos des fromagers du Larzac joyeusement présentées par JPP ou des édit à propos de la nouvelle manucure de ta cousine éloignée au dernier degré sur facebook ? C’était pourtant bien de s’abrutir devant l’inintéressant, avant. Dernièrement, tout n’est que violences et sensations sous couverture de « sensibilisation ». Foutue génération, gangrénée, vile et corrompue (Golum’s voice).
Est-ce tu rômarques, toi aussi, le grand écart façon Nikita Petroushkia (cette fameuse gymnaste russe), entre la pensée humaniste dont on nous a rabâché les oreilles, et son application ?
En faisant l’autruche - parce que tu es l’heureuse victime de l’Empathie et de la Compassion - tu évites méticuleusement d’écouter, de regarder les médias, ajustant constamment et soigneusement tes œillères. Mais quand finalement, tu te rôtrouves contre ton gré, confrontée à l’actualité, éclaboussée, agressée par l’accumulation d’images et de propos chocs - prisme d’une sorte de réel - c’est une remise en question totale. C’est l’heure de l’actualité-adrénaline. Il faut marquer les esprits. Mais à trop vulgariser la brutalité, à trop illustrer les frasques des différents ogres qui peuplent ces (pas si) lointaines contrées, ne devenez-vous pas vous-mêmes des ogres gloutons, goinfres trop gourmands d’immondices ?
Vulgariser c’est banaliser. C’est faire d’une actualité aberrante un bavardage nébuleux, babillage bref, métamorphosant le sujet en une fable fade, faussement débattue. On est dans l’anti-performatif. Les monstres, c’est nous. Nous qui assistons sans broncher à l’écartèlement de la pensée humaniste : on la triture, on l’écrabouille, on en trifouille les entrailles pour choper des nuances qui nous arrangent. Nous qui ne prenons pas parti – ou de loin, très loin, nous qui nous sentons trop à l’aise dans nos pantoufles pour agir en dehors des réseaux sociaux, à l’abri derrière notre clavier et nos écrans. On tourne en rond dans une existence qui s’est complètement perdue de vue, où tuer, massacrer, violer, voler, escroquer, esclavager, détruire, mentir, sont devenus plus communs que donner, aider, partager, accompagner, aimer, accepter. Certains trouveront mon constat naïf et manichéen, préfèreront l’ignorer ou le méprendre, soit. Alors ça va continuer. On va continuer à préférer son petit intérêt au bien commun jusqu’à ce que toute trace de beauté ait disparu. Jusqu’à ce qu’on ait détruit tout ce qu’il y a de positif dans l’humanité. C’est ça la fin de l’histoire ? N’est-on pas un peu plus intelligent ? Un peu plus digne d’être en vie ?
Ma réalité à moi est absurde. Professeur, je milite tous les jours en classe pour inculquer des valeurs, des codes aux élèves pour qu’ils puissent devenir de sages citoyens à l’esprit critique, acteurs de la paix et du bon entendement. Mais pas des citoyens comme nous qui nous offusquons à peine du génocide, qui n’osons que murmurer ces « grands » mots. Je suis écœurée de voir que j'évolue au sein d'un système qui tolère, qui anime même cette « guerre pacifique », oxymore biscornu complètement dément. Gouvernés par un Ubu, épaulé de ses copains ubuesques, les voilà qui convoitent les maigres profits qu’offre le territoire syrien, et qu’importent les morts. Qu’importe que des gens crèvent pour des clopinettes, qu’importe puisque cela fait leurs affaires. Qu’importe la surabondance des messages de détresse, qu’importe la diffusion massive de témoignages de survivants. Ils sont de l’autre côté eux, comme le disait Pascal. Diabolisés car susceptibles de se rallier à l’Autre.
Quelle horreur de monde… Quels temps obscurs nous voilà en train de traverser. C’est en train de craquer de tous les côtés. L’écœurant fanatisme étend son manteau de haine et de mépris et veut nous voir payer le hasard d’être né du « bon côté » de l’hémisphère et d’y avoir coulé des jours paisibles, vautrés dans l’opulence que nous ne leur avons pas partagée. Et nous, soumis, passifs face aux « Grands » sans nuance, qui prennent des décisions et qui les traînent avec leurs gros sabots jusqu’aux confins de la planète, nous courrons à notre perte avec une telle détermination. Quand nous résignerons-nous à être un monde ? Juste une planète où chacun serait l’égal de l’autre, ou une vie aurait exactement le prix d’une autre, où nous réfléchirions tous ensemble à ce qui est mieux pour tous. C’est impossible dites-vous ? Trop de différences entre nous ? Mais avons-nous seulement essayé ? L’œil de Sauron, le Big brother ne se cache plus, son armée de moutons n’a plus besoin d’être dupée : ils courent, ils foncent dans l’information, s’en imprègnent, la digèrent et passent rapidement à autre chose, trop soucieux de leur petit quotidien et de leurs petites galères.
Mais agir comment ? À force de nous faire croire qu’il n’y a pas d’autre alternative que de contempler, en grimaçant un peu, la déchéance et la déshumanisation éclair d’Alep, on se demande bien à quoi on peut être utile. Qui dois-je être ? Que dois-je faire ? Que doit, chaque individu insuffler au monde et à son propre quotidien pour en faire un bac à sable vivable plutôt que cette jungle informe couverte de corps en putréfaction ruisselant de l’infâme bile de l’égoïsme humain ?
Hier j’écrivais : « Demain nous serons noyés sous le gros tas de fumier que nous répandons tous et toutes sans même y penser. »
Demain, c’est aujourd’hui. Réveillons-nous.
« Que conclurons-nous de toutes nos obscurités sinon notre indignité ? »
Pascal, Pensée 415.
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Ballades Pathieubulaires
December 9, 2016
Que faire un samedi frinch’ment frais à Paris ?
Ton instinct de survie qui te crie de rester chez toi sera mis à mal quand tu prendras le RER B où tous ne forment plus qu’un pour gagner la capitale. Et en cette période de Noël où tous sortent de leur terrier pour aller se frotter aux copains hardi-consommateurs, tu n’es pas peu fière de t’encanailler et d’aller à contre-courant.
Et là, elle brille comme un sous neuf au milieu de la grisaille cette idée, elle te fait frétiller la narine, la pâtisserie de la Grande Mosquée de Paris.
Alors, la Pathieu, sac à dos et gros manteau brave la multitude, s’y mêle, s’en démêle et arrive enfin dans la chaleur toute orientale de la Grand Mosquée. Les makrouts et autres cornes de gazelle déplaceraient des hordes de goulus.
Immersion totale, couleurs en veux-tu-en-voilà qui t’arrachent la rétine comme si tu avais fixé trop longtemps le soleil, odeur suave du miel, et exhalaisons de thé à la menthe. Voilà pour le décor. On s’y sent bien bien bien. On y revient cent fois. On passe notre salaire dans l’makrout tellement l’est bon !
Puis quand on décroche son regard de la pâtisserie qui te donne une carie à la bouchée – d’ailleurs c’est à se demander si on a le droit d’être diabétique au Maghreb – on observe la foule autour. Une masse sans vie, le regard hagard (rien à voir avec la gélatine) on s’demande ce qu’ils attendent pour être heureux. Non, vraiment, pourquoi ce manque de joie de vivre parmi la plèbe ? Le parisien traîne la patte par défaut jusqu’à Censier-Daubenton où était-ce le trop plein d’énergie, jamais tarissable – non vraiment jamais – de la Pathieu qui jouait sur les contrastes ? En fait, nous, on est singulièrement dynamique, on parle fort, on rit fort, on nous rômarque en sommes ; on nous aime ou déteste presque immédiatement. Cette fois-ci, on frappait fort encore, galvanisées par ces petits charmes orientaux. Mais dans le détail, sans nous ôter notre joie de vivre façon Octonautes – bah ouais on a les mêmes horaires de réveil que les 3-14 ans – notre quotidien est ponctué de galères.
Oui, faut l’dire quand même, le karma nous pose quelques soucis. Et je l’avais sans doute un peu titillé en faisant semblant de dormir dans le métro pour garder ma place assise et justifier que je ne la donne pas à la septuagénaire la plus proche. En fait, je m’étais acheté la veille, une jolie paire de bottines du temple de la tentation & Other Stories (Rue de Montmartre) qui m’avait littéralement scalpé l’orteil (à gauche et à droite pour l’équilibre, c’est important) tant elles étaient pointues. Arrachant les chaussettes-résille mignonnes à souhait qui commençaient à s’incruster sérieusement dans ma peau, devant la porte de la mosquée – j’respecte rien– j’ai pu gagner quelques secondes de répit sur mon chemin de croix (excusez mon agnosticisme). Boiteuse heureuse tout de même, boiteuse repu, remplie, rassasiée ; bref, la vie, la vraie, makrout.
Petite péripétie périphérique :
Dites, on n’étouffe pas un peu emmitouflés dans nos panoplies hivernales ? Toi là, enroulé à quadruple tours dans ton écharpe en mohair, épongeant ton nez dégouttelant, t’as pas envie d’envoyer se moudre le chaland qui te piétine la Stan Smith en plongeant dans ta rame de métro ? On est au summum de l’incommunicabilité, à l’apogée de l’inertie, on hiberne, on ronronne dans les chaumières et nom d’un glyptodon ce qu’on s’ennuie !
Glyptowhat? C’est mon animal disparu-incompris préféré. Ergo, il exerce sur moi une fascination aussi magnétique qu’inexpliquée. Pathieu est donc allé trainer sa double carcasse au très cocasse et captivant Muséum d’Histoire Naturelle, une mine d’or pour les curieux. Là, elle a pu – non sans émotion - rencontrer son idole : l’inimitable, le très charismatique, l’absolument fringant : j’ai nommé Glyptodon.
Au fait, vous est-il familier ? Pour la dégaine, ‘faut imaginer un joyeux tatou d’environ 1400 kg avec une carapace bien rigide, mode transformer de trois mètres de long en plus sseucla. Un bien beau bestiau que voilà, sobrement emmitonné sous son armure rutilante il y a déjà 30 millions d’années et qui, y’a 10000 ans, s’est vu discrètement décimé par un bipède sans chemise sans pantalon mais rudement féroce, l’homo sapiens (oui, cet enfoiré, encore lui). Cette redoutable andouille se servait de sa carapace comme d’un abri – un peu comme un Bernard l’Hermite, voleur de coquille truculent. Tu penses donc s’il en a occis des tranquilles patauds herbivores ! Bon, le gars avait quand même une queue recouverte d’anneaux osseux mobiles hérissés de chouettes pointes. Il te balayait gaiement la savane, inspirant sans doute la création de la serpe et des techniques de débroussaillage. Il fallait quand même faire un peu gaffe à lui ; m’enfin il n’attaquait pas, il broutait pépère, bien protégé dans son corps-bouclier, oklm.
Donc la paire Pathieu est allée lui passer le salam, prendre un petit selfie (sur lequel il s’est donné la peine de sourire ; le glyptodon se montre en tous points civique malgré nos vieux différents).

On s’est payé la visite intégrale, ossements d’environ tout le règne animal et fossiles géants, et on est repartie les neurones consumés par des tonnes de questionnements : Pourquoi le monde est-il devenu excessivement moins carnassier ? De moins gros prédateurs à combattre probablement, le pire d’entre tous campé bien sûr, sur deux pattes (ouais, ouais, toujours le même).
Comment explique-t-on la diminution flagrante de l'envergure des insectes et autres mollusques ? Une modification de la composition de l’air suffit-elle ? (On était à deux doigts d’interroger le vigile qui avait l’air calé en curiosités de visiteurs).
Et nous voilà à nous interroger autour des relations phylogéniques et stratigraphiques des ammonites du jurassique, à rêver d’étudier les ammonoïdes de l’ère primaire : goniatites et clyménies ; ou encore l’évolution et les relations phylogéniques probables chez les bryozoaires… Coquetterie paléontologique ou curiosité Pathieubulaire, tous les doutes sont permis.
Toujours est-il qu’on n’a pas perdu notre après-midi, merci Paris.
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