Text
Je me suis presque sentie mal Quand j’ai déposé un tonnerre sur des graines d’espérances Quand j’ai écrasé le dernier mégot des cigarettes partagées Imprévisible, j’ai remis mon chandail à l’envers Quand j’ai dit aux inconnus : «Baisez-moi, Tellement fort Que j’en régurgiterai mes souvenirs»
Je me suis presque sentie mal Pour vous, mais surtout pour moi Quand je me suis oubliée dans un reflet de glace La chatte en sang de pouvoir Dans la toilette des nuits sauvages : «Et assurez-vous que lorsque je serai fugitive de vos draps Mes mémoires auront coulé dans le matelas»
Je me suis presque sentie mal Quand mes caresses se sont posées sur toutes les épaules Quand je me suis rendu compte que vous portiez tous les mêmes yeux Quand le sperme a fossilisé mes bronches Et quand toutes les peaux sont devenues homogènes : «Et assurez-vous que lorsque je serai fugitive de vos draps Je n’aurai plus jamais à prétendre vous connaître»
1 note
·
View note
Text
Nos baises ne se connaissent plus. Tu me pénètres en rage. Avide, tu me cherches. Tu me prends d’une façon nouvelle : particulière, englobante, sévère. M��aspirer, me faire vivre et disparaître. Tu m’as même écrasé la gorge. Tu hésites ; ce n'est pas naturel. Tu me mords, tu me griffes, tu me brasses… tu t’y perds, tu t’épuises et tu te lasses. Déçu, un réfugié dans le lasso de mes bras, te voilà plus silencieux qu’avant.
«T’es pas mal ambitieux, tu y vas pas de main morte… c’est correct »
Ta bouche, c’est un tombeau au creux de mon oreille. Incapable de t’assoupir, tu gigotes, tu me caresse. Quelqu'un qui cherche un cadavre.
Je m’en vais bientôt et tu t’y prépares. Tu sais que je ne pars pas pour un temps en sac à dos, ça fait déjà plusieurs mois que je remplis mes boîtes. Je déménage du creux de moi-même, j’apporte mon corps dans le bois, dans la broussaille. J’ai décidé d’aller chercher vraiment ce que tu ne trouves plus en moi, malgré tes coups de hanches à claquette en paquet de centaines. Mes cris, mes soupirs, mes pensées sont empaquetés pour le voyage. Il ne te reste que le bas de mon corps.
Tu as installé ma main dans la tienne, comme on installe un objet précieux dans un recoin de maison. Tu l’as baisée de nos souvenirs, tu l’as mordu de larmes tranchantes, tu l'as laissée tomber. Tu as saisi mes cheveux, tu les as tirés, tu m’as transpercée puis tu es partie, sans orgasme… car ce que tu veux cracher est d’une telle acidité que cela t'en brûlerait.
Moi, je supprime ton numéro. Tous les jours, je recommence. Je m’entraîne à t’oublier. Je supprime ton numéro. Tous les jours je recommence. Je m’entraîne à t’oublier. Pendant ce temps, tu veux m’arracher la faute avant notre fragmentation imminente. Tu pèseras les images de nos sexes qui se cognent et se frappent comme s’ils voulaient se laisser marquer l’un à l’autre. Tu y prétendras l’entière finalité, mais tu sais bien que si ma chatte est proche, ma tête est loin et tes mains en restent froides quand tu te sauves au matin.
Moi, je supprime ton numéro. Tous les jours, je recommence. Je m’entraîne à t’oublier. Tu t’entraînes à la déconsidération, tu y peintures une touche de contrôle et ton PH reste sur sa faim. Tu vas y pas de mains mortes… c’correct.
3 notes
·
View notes
Text
Angoisse 3
Siffle court Siffle lent Sifflement sourd entre les dents
Pousse à la graine de cœur Racines grimpant les artères
Siffle court Siffle lent Sifflement sourd entre les dents
Des artères à la gorge De la gorge à la paupière
Siffle court Siffle lent Sifflement sourd entre les dents
Les tuyaux internes se remplissent L’envahisseur chasse la sève oxygène
De ma bouche qui s’ouvre lentement sous mon visage suffoqué Un bourgeon d’acide s’extirpe d’une branche affutée
Siffle court Siffle lent Sifflement sourd entre les dents
© Bidal
1 note
·
View note
Text
Angoisse 2
Depuis maintes secondes Le reflet d’un crayon aiguisé A transpercé le cristallin des pupilles Le tambour des tympans Et désaccordé les cordes vocales
© Bidal
2 notes
·
View notes
Text
Angoisse 1
L’air s’échappe sur les rails du métro Mon expiration fracassée sous les talons des passants Alors qu’implose dans ma gorge des espoirs estompés Dont le sang tache les dalles de Berri-Uqam Suffoquant mes paupières S’échappant de mes yeux Soulevant les fantômes de la compassion Éparpillant les regards vers les écrans de téléphones J’ai perdu l’oxygène quand les samsungs se sont mis à exploser
© Bidal
1 note
·
View note
Text
Proie 8
La haine encombre le plancher Je l’ai échappé sur le sol lorsque j’ai perdu pied tantôt Dans ta gueule, mon pied épié Tu l’arrache, tu t’enfuis Et me voilà assise entre les fragments de honte en déluge Sur notre ancien plancher de marbre styromousse
© Bidal
2 notes
·
View notes
Text
Proie 7
Sur ta peau ma baume La peste d’une fleur À rosé d’un matin perle pâle Comme des traces de renard sur la neige
© Bidal
0 notes
Text
L’inaccomplissement ou l’inassouvissement de l’existence Dans les plaies fixations d’un existant À-travers la brume orageuse de poudre neige froide De ses aspirations
Je respire, chagrine les ambitions Négligence de poser des actes aux secondes L’effroi mitigée de ne rien trouver de plus Dans le filament des cycles
© Bidal
1 note
·
View note
Text
Maintenues (Proie 6)
Fauve et triste Je te perce le corps Celui qui s’arrondit en cycle éternel Sous le néant où est maintenu le désir
© Bidal
4 notes
·
View notes
Text
Proie 5
Posant la mort sur un pétale Le souffle du vent se tait Les gouttes s’effondrent de silence sur le rebord de la fenêtre La neige fond
© Bidal
1 note
·
View note
Text
Mood de glace
Les choses banales sont singulières Effleurer Sherbrooke Graviter en plainte Choqué par le pavé trouble
Le quotidien s’impose D’un ciel gris tapisserie Qui se fend de goutes Sans arrêt, sans un bruit
Smog se lève Lourd, humide Feuillage jaune et terne Griffent les pupilles
Encore Novembre Pose son glas Encastré dans son trône Ses remparts s’enracinent
Violents mercenaires du vent, du froid Les ajours se ferment Les castels s’imbriquent Et on sort les cottes de mailles
Considérer la bouette En entendant venir l’Hivers Jusqu’au souffle vapeur Cristal d’un trésor trompeur
Fracasser les pubs, les clubs Tousser, cracher, butcher sa clop Fracasser les boules de pools Et pourfendre la glace de foule
Hypothermie de broue Dans une trainé de brosses Le toupette loin d’la broue Très loin d’la brosse
Charmogne où l’aride se congèle Sur la grève des rides Et l’angoisse charogne se lève Ses gencives viles d’acide et de bile
Marcher vers le Vieux Effleurer Sherbrooke Graviter en plainte S’effondrer sur le pavé trouble
Dehors, Novembre Dédé le siffle Dodo, métro, boulot Vêpres, nuitées cycliques
À l’aube, le noir Comme s’impose au diner Comme tache le souper Il est temps et trop tard
Dehors, Novembre L’air agressant Inhabitable Nous crache, récalcitrant
Pinçant la peau et les yeux Pour pricer les joues de rouge De son haleine amère de rouille Et la mer des maux silencieux
Les choses banales sont singulières Essayer de contenir Sherbrooke Graviter en plainte Étrangers esseulés
© Bidal
3 notes
·
View notes
Text
Proie 4
Ton dos d’une froideur pâle Une plaque de métal sur ma peau Ton dos isolant, ton dos muraille Ton souffle inaccessible qui me surplombe en fantôme Toi, moi Dans le lit glacial
© Bidal
5 notes
·
View notes
Text
Proie 3
Des mains sales Coupées de souvenirs à grandeur À la bordure des jonquilles qui ornent les doigts Sur le larynx d’où l’on aspire lentement l’oxygène
© Bidal
3 notes
·
View notes
Text
proie 2
Ton sanglot parcoure ma nuque En frisson d’eskimos, d’ecchymoses Dilué dans le bas de mon dos Prêt à s’ouvrir sur mes fleurs
© Bidal
1 note
·
View note
Text
proie 1
Lorsque tombe la lune L’hypothermie sous les draps Tes orteils froids je les cherche Tu les cache à la cime de ma patience Alors je me mortifie jusqu’au prochain soleil
© Bidal
5 notes
·
View notes