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SÉANCE #12 | Bilan du cours
Utilisant Internet depuis mon plus jeune âge, et souvent de manière imprudente, je me suis retrouvée confrontée à le dure réalité de celle-ci à maintes reprises : cyberharcèlement, cyberintimidation, vol de données et j’en passe... J’en suis arrivée au point où j’ai supprimé mes comptes de tous les médias sociaux et ce pendant 6 ans. Peu avant mon inscription au cours de médias numériques et société, j’ai découvert que des étudiants en publicité que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam ont utilisé mon profil Facebook fraîchement crée pour réaliser une campagne. Me retrouvant à nouveau face à cette réalité d’Internet et au sentiment d’impuissance que celle-ci pouvait apporter, j’ai décidé de commencer à m’éduquer à son usage. Ce cours m’a permis de comprendre comment vivre avec Internet, comment adapter son omniprésence à la nouvelle dynamique sociétale. J’ai surtout appris que diaboliser le Web et pointer du doigt les générations qui ont eu le malheur de naitre avec, ne faisait que contribuer à la mauvaise compréhension et de facto au mauvais usage de celui-ci. Car il faut se l’avouer : Internet n’est qu’un outil, il est ce qu’on en fait. Il peut permettre d’organiser des révolutions comme ça a été le cas pendant les Révolutions Arabes et le mouvement Occupy Wall Street, mais il peut également permettre d’harceler et d’intimider des jeunes, au point de les pousser au suicide. Ce cours m’a permis d’appréhender les enjeux juridiques de la réglementation d’Internet mais aussi de démystifier des “mouvements” mal compris comme les hackers ou Anonymous. Les différentes présentations ont éclairé mes questionnements sur l’usage d’Internet par mes pairs de la même génération. Enfin, j’ai pu m’armer de connaissances qui me permettront de ne pas me sentir si impuissante face à des usages délinquants.
En somme, mon constat aura été celui-ci : Internet n’est qu’une belle représentation de notre société, les enjeux sont difficiles à cerner, certains utilisent ses ressources pour un usage normal, d’autres sont dans l’illégalité, mais la plupart y trouve son compte, du moins suffisamment pour y vivre ensemble.
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SÉANCE #11 | Cyberdémocratie
Je me suis penchée sur le concept de cyberdémocratie dans le cadre d’un débat de société que j’ai eu récemment, où le choc générationnel a montré son ampleur. Alors que mes collègues baby boomers s’offusquaient d’appeler le cybermilitantisme de l’engagement social - eux qui avaient été les porte-drapeaux des mouvements de mai 68 - nous autres “pauvres jeunes blasés qui n’avaient rien vécu” étions persuadés que le militantisme avait sa place en ligne. Quelle est la portée de ce mouvement ? A-t-il réellement une utilité ? Poster #jesuischarlie sur Facebook ou mettre un filtre drapeau par soutien au dernier pays en date vivant un drame, c’est ça le militantisme ? Oui et Non. Témoigner son soutien ou sa couleur politique en ligne n’a rien de mal mais pour moi, la cyberdémocratie, c’est surtout les démarches de e-debats citoyens comme le site Cocoriko au Québec. C’est les partis qui cherchent à répondre à l'idéal démocratique comme Cinque Stelle et le Parti Pirate (sans juger de leur réussite dans le domaine). C’est les espaces de libre-expression où l’alliance de plusieurs citoyens peut amener un sujet social sur le devant de la scène, et dans lesquels tous les citoyens seraient des participants égaux aux propositions et à la mise en œuvre des lois. Le Printemps Arabe est un des nombreux exemples de l’utilité qu’a eu Internet dans la diffusion et l’organisation d’une révolution. “Occupy Wall Street” en est un autre. Malgré ça, force est de constater que le cybermilitantisme ne convainc pas et c’est bien la faute de la perpétuelle diabolisation dont est victime Internet. Pourtant, la communication sous toutes ses formes a toujours été l’objet d’intenses luttes durant les guerres et révolutions et a permis, il y’a de cela moins d’un siècle, l’organisation de la Résistance. Alors serait-ce le moyen utilisé qui légitimerait la lutte ? Une organisation citoyenne à la radio ou dans la presse écrite est-elle plus légitime qu’une autre sur Facebook ou Twitter ? Il me semble que les luttes citoyennes ont toujours fait avec “les moyens du bord” c’est-à-dire avec ce que la communication offrait comme technologie au moment nécessaire, que ce soit un pigeon voyageur ou un réseau social. Juger de la légitimité d’un investissement citoyen par le moyen utilisé serait comme juger de la compétence d’un politique par sa façon de s’habiller... Finalement, le problème se situerait peut-être là.
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SÉANCE #10 | L’ère de la désinformation
Depuis le Brexit mais surtout l’élection de Donald Trump, on entend sans cesse parler de désinformation sous les termes ‘fake news’ et/ou ‘post-vérité’. Mais kézako? Les fake news, selon Mathew d’Ancona, ‘sont des histoires délibérément construites sur les médias sociaux pour gagner de l’argent, ou pour atteindre un objectif politique précis. Ce n’est pas la même chose que les mensonges à l’ancienne ou les fausses nouvelles qu’on a toujours connues à travers l’histoire’. Les post-vérités, elles, surgissent dès lors que les consommateurs desdits mensonges commencent à être complices. (52 Insights, 2017).
L’information a changé radicalement de visage depuis l’apparition d’Internet. Les gens de ma génération qui ont quasiment grandi avec celle-ci mais surtout ceux qui sont nés avec un ordinateur sur les genoux ne connaissent que cette réalité-là. Rares sont ceux qui, parmi nous, choisissent de se déplacer chez un libraire pour acheter leur journal plutôt que de dégainer leur bijou de l’informatique quel qu'il soit (avec une pomme dessus préférablement) et se renseigner en 2 clics. Rares sont ceux également qui, dans leur parcours scolaire ont utilisé par choix un livre à la bibliothèque pour préparer leur travail plutôt que ce même bijou de l’informatique. À l’époque, la révolution Internet était vue comme un facteur de rapprochement mondial. Et bien entendu, elle l’a été dans une certaine mesure : elle a permis d’abattre les obstacles à la diffusion de l’information, elle a permis aux gens de communiquer entre eux dans le monde entier, elle nous a donné un accès sans précédent à l’information. Mais ce serait se mettre des œillères que de ne pas voir le contre-coup de la magie d’Internet. Cette révolution a eu aussi l’effet inverse : elle a poussé les gens à se regrouper dans ‘d’étroits espaces de conviction. D’où cet effet de balkanisation. Les gens se rassemblent dans des bulles sociales ou idéologiques.’ (d’Ancona Mathew, 2017). Rajoutons à cela l’effondrement de la confiance dans les Institutions depuis la crise financière de 2008 et on obtient le constat actuel ; l’usage et la consommation de l’information ont changé de dynamique. Mais plus que cela, il s’agit ici de constater les conséquences de ces changements sur la qualité des informations disponibles.
Prenons justement les deux événements qui ont poussé la désinformation sous le feu des projecteurs. Carole Cadwalladr dans sa recherche pour l’Observer (2016) constate un grand aspect: l’émergence d’entreprises qui ont la capacité d’extraire des réseaux sociaux des quantités phénoménales d’informations, informations qui sont ensuite vendues pour être utilisées dans les campagnes électorales. ‘Il n’y a qu’à considérer l’exemple [du cabinet de marketing politique] Cambridge Analytica, créé par le milliardaire Robert Mercer, un ami proche de Stephen Bannon [l’ancien conseiller stratégique de Donald Trump], pour constater l’avancée de ce type de phénomène et le rôle qu’il a d’ores et déjà joué dans le référendum sur le Brexit, dans les élections américaines et dans d’autres consultations.’ (Grandadam Sabine, 2017).
La désinformation est-elle de la responsabilité d’Internet ? Oui et Non. Non parce qu’Internet n’est qu’un outil de diffusion, et qu’il faut voir le problème de façon objective : Internet est un outil de l’homme, il ne diffuse que ce qu’on lui demande de diffuser. Oui, parce que c’est vers ça que l’on tendait inévitablement selon la logique des algorithmes des réseaux sociaux : nous fournir toujours plus ce dont nous avons envie et nous mettre en contact avec des gens que nous apprécions. ‘Dans les moments de stress extrême et de grands changements, les êtres humains cherchent à rejoindre d’autres gens ayant la même façon de penser. Ils vont ainsi trouver d’autres formes d’expression peut-être moins intenses, mais elles auront l’avantage d’exister.’ (d’Ancona Mathew, 2017). C’est dans cet incubateur que nait la désinformation.
Mais pour autant, le problème est là. Nous sommes constamment sous l’influence des ‘fake news’. Le fait même qu’il y’ait des recherches journalistiques sur ce phénomène mais qu’on n’arrive toujours pas à cerner son ampleur en dit long sur la gravité du problème et la nécessité de réglementer l’information sans en arriver à mettre en danger la liberté d’expression.
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SÉANCE #07 | La vie privée au temps de Facebook
En toute honnêteté, lequel d’entre nous, en publiant du contenu personnel sur un des nombreux réseaux sociaux de ce siècle, pense aux dangers de la surveillance ou aux conséquences sur la longue durée. Et pourtant, ce n’est pas faute de ne pas être informé. Chaque année, si ce n’est chaque six mois, un scandale d’espionnage informatique fait la une des journaux : le programme Prism et Snowden, la NSA et les surveillances de Merkel, la mise à l’écoute de journalistes, la CIA, le FBI etc.
La question serait donc, pourquoi sommes-nous si peu inquiets des conséquences de nos agissements en ligne.
D’après Martin Untersinger et Michaël Szadkowski, journalistes du Monde, les internautes sont inquiets, mais les médias sociaux leur offrent des avantages qui prévalent sur les dangers qui les accompagnent. Il n’y aurait donc selon eux, pas d’alternative. Ils ne sont pas d’accord avec l’espionnage de leurs données, mais ils y consentent pour pouvoir utiliser l’outil.
Selon moi, une des raisons principales de notre consentement aveugle est le fait que la surveillance est un phénomène abstrait, l’idée que l’État collecte nos données parait ne pas nous concerner directement. À mon grand étonnement après avoir interrogé mes proches, la plupart était bien au courant des dangers de mettre des données si privées sur la place publique, mais beaucoup ont plaisanté que nous n’étions pas dans un des nombreux films hollywoodiens qui traitent du sujet. Selon eux, le danger est fictif et ne concernerait que des gens très haut placés qui auraient des informations utiles à cacher, la réalité serait beaucoup plus proche de Person Of Interest que de 1984.
Et pourtant, c’est une réalité, nos données sont captées et vendues au meilleur acheteur, que ce soit dans une démarche étatique de surveillance ou économique pour nous cerner en tant que consommateurs.
Ainsi, l’inquiétude première des usagers de ces médias serait surtout la surveillance “interpersonnelle”, c’est à dire entre usagers, collègues, proches, amis. Finalement, dans l’usage direct, on a beaucoup plus peur de ce à quoi nos proches auraient accès.
Enfin, certains d’entre nous ne voient pas de vrai problème dans la surveillance et le captage de nos données, mais plutôt une solution, un remède miracle de l’État qui ferait ça pour notre bien, pour prévenir les dangers qui secoueraient notre société.
Pour autant, la protection de nos données est de la responsabilité de tous, et réclamer que celles-ci restent privées ne me parait pas si farfelu.
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SÉANCE #05 | Sommes-nous seuls ?
Le débat sur les relations humaines au temps d’Internet fait rage depuis déjà quelques décennies. Aux gens persuadés que les réseaux sociaux interfèrent avec nos vraies amitiés (par exemple mes parents, pour ne citer personne) s’opposent ceux - souvent nés avec Internet - qui sont bien reconnaissants d’étendre leur cercle de relations à l’aide de quelques clics, autour d’intérêts communs, d’amis de leurs amis (cf Facebook) ou de la nouvelle vidéo du “Youtubeur” qui fait le buzz.
En bref, on se sent vite très seul quand la majorité des discussions tourne autour de ce qui se passe sur la toile et que l’on a vraisemblablement manqué le coche si on n’est pas très “connecté”. Il est ainsi plus facile, si l’on ne veut pas être mis en marge de la société, d’être sur les réseaux, de se tenir au courant des sujets d’actu, qu’ils nous intéressent ou non, puisque les liens se forment à travers ces réseaux comme le remarque Erik Klinenberg dans Going Solo: The Extraordinary Rise and Surprising Appeal of Living Alone, 2012. Par expérience personnelle, n’ayant pas vu l’intérêt de Facebook durant mon adolescence je me suis vue écartée de plusieurs discussions, et à un âge où le besoin d’être comme les autres est exacerbé par les hormones, j’ai fini par baisser les armes et me créer un compte que j’ai, jusqu'à aujourd'hui, toujours en horreur.
Cette dynamique, est encore plus flagrante chez la génération qui subit le plus de moqueries, les “Millenials”. Pour ces adolescents, nés avec un ordinateur et/ou un téléphone entre les mains, Internet apparait comme une évidence et rythme leur vie quotidienne. Des communautés qui comptent des millions de personnes se forment autour de personnalités comme vous et moi, qui créent le buzz sur une des “it”-plateformes comme Youtube, Instagram, Vine etc. et montrent l’accessibilité de la Toile. Des millions de jeunes se rêvent “influenceurs”, et cette machine a créer des stars a même volé la vedette au Star System établi depuis un siècle par Hollywood. Les stars du cinéma et de la chanson se voient aujourd'hui obligés, s’ils veulent rester d’actualité, d’être sur les réseaux, de communiquer avec leurs fans quotidiennement voire même de poster des vidéos/photos sur une de ces plateformes pour cultiver l’intérêt.
Au milieu de ce remaniement social, force est de constater qu’il est aussi facile de se faire des amis (rester connecté) que d’en perdre (se déconnecter), et que l’accessibilité à ce monde merveilleux par un seul clic peut aussi nous faire disparaitre en un seul clic.
Pourtant, accuser Internet de tous les maux serait une interprétation bien simpliste de ce siècle post-moderne. L’individualisation de la société et le passage de communautés traditionnelles à sociétés de masse date de l’après-guerre et se révèle être une conséquence directe de l’industrialisation et l’urbanisation de l’Occident. Durkheim dès le début du 20e siècle, dans son étude sur Le Suicide montre que l’Industrialisation a poussé à l’isolement et à la construction de communautés autour d’intérêts réciproques plutôt que de cultures communes. Les communautés traditionnelles sont donc éteintes en Occident depuis déjà deux siècles (sauf pour quelques mouvement contestataires, par exemple les Amish). Les gens sont solitaires depuis leur départ du cocon villageois au profit des grandes villes urbaines.
Reste à savoir si Internet rend les gens encore plus solitaires ou si les gens solitaires sont attirés par Internet.
D’un point de vue historique, la solitude n’est pas née avec Internet, elle était déjà le mal du Paris du 19e qui a poussé Zola à écrire L’Assommoir et bien que les communautés d’avant-guerre étaient certainement plus soudées, d’une communauté à l’autre il y’avait peu ou pas de communication. Aujourd'hui, on peut être Samoa et communiquer avec un Inuit.
La peinture que l’on peut faire est donc telle : mieux vaut-il être seul dans la communauté où l’on est né et avec qui on partage une culture mais pas forcément des intérêts, ou être seul dans une société de masse où on ne partage peut-être pas la même culture mais où l’organisation se fait autour d’intérêts communs? Je dirais que la préférence est personnelle.
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SÉANCE #03 | Une ère nouvelle
Le passage d’une société analogique à une société digitale ; la miniaturisation de quasiment toutes les innovations rendant tout objet technique personnel ; l’invention la plus emblématique de la société moderne : Internet. Tout autant de mutations, d’évolutions ou de révolutions selon le point de vue, ont ancré un peu plus notre société dans une ère nouvelle : celle du numérique.
Simultanément, de nouvelles manières d’être, d’agir et de penser ont surgi. De la démarche de recherche de l’information à la relation nouvelle entretenue avec le spatio-temporel en passant par les nouvelles formes de communication, la socialisation virtuelle, la participation au débat public et la gestion de la vie privée, des changements décisifs sont observables. De ces nouvelles manières de se comporter, on peut citer la façon moderne de nouer des liens, de se livrer au regard de l’Autre, de s’exprimer et de brouiller continuellement les frontières entre le réel et le virtuel.
Devant ces changements, et dans un désir quasi systématique de l’Homme d’être Manichéen, deux discours se font face : celui des Utopistes amoureux du numérique contre celui des réticents qui tendent à le diaboliser.
Et pour cause : le numérique a fait avancer la science de manière exponentielle et rendu service à l’homme dans plusieurs domaines. Mais est-ce pour autant suffisant pour lui donner “carte blanche” dans ses interventions futures?
Plutôt que de se positionner de façon radicale dans ce débat social, certainement le plus vif du 21ème siècle, il faudrait adopter une démarche de questionnement en cheminant à l’intérieur d’un monde en perpétuel changement. Rester critique, poser des questions éthiques et humaines à un outil qui ne l’est pas, c’est résister à l’évidence d’une société numérique et de son inexorable évolution sans pour autant refuser tout changement qu’elle apporte et qui pourrait être bénéfique.
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