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pointcomm · 5 months
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SÉANCE #14  - Fracture numérique et exclusion sociale de la part de Desjardins
Dernièrement, la Caisse populaire Desjardins a annoncé qu’elle allait fermer 30 % de ses points de service et guichets automatiques. Il s’agit d’une nouvelle qui pénalise plusieurs groupes vulnérables, qui n’ont pas une aisance avec la technologie et le numérique. En effet, cette nouvelle a fait plus d’un mécontent. Le fait est que certains n’ont pas de facilités avec l’usage de la technologie et le virage vers les services en ligne ne les accommode aucunement.
Cette nouvelle est un exemple parfait d’inégalités sociodémographiques, culturelles et géographiques dans l'accès aux services numériques. En effet, pour de nombreuses personnes âgées, de nouveaux arrivants, des communautés rurales et des individus à faible revenu, l'accès à Internet et la maîtrise des outils numériques sont limités, voire inexistants. Cette décision de Desjardins risque donc d'aggraver encore davantage leur exclusion numérique. De nombreux membres (faisant partie de ces groupes vulnérables) dépendent de ces guichets et de ces services pour effectuer leur transaction bancaire. La fermeture des guichets automatiques les prive donc d'un accès essentiel à leurs services bancaires, les laissant dans une malencontreuse situation.
Il s’agit d’une mesure qui met en péril la sécurité et le confort de ces groupes vulnérables. Ceux qui n’ont pas accès à Internet se rendront peut-être dans un lieu public, comme la bibliothèque pour effectuer des transactions. Ce qui est dangereux, car pour de telles opérations, il n’est pas conseillé d’utiliser un réseau Internet public. Certains n’auront pas d’autres choix que de se déplacer à plusieurs kilomètres de distance pour se rendre dans un point de services, alors qu’ils n’ont peut-être pas de voiture ou de moyens de transport à leur disposition. Certains ne verront aucune autre solution que de s’acheter un appareil électronique pour utiliser Internet et ces personnes seront davantage exposées à des arnaques par manque d’habiletés. Des compagnies privées pourraient y voir une opportunité d’y installer des guichets automatiques qui chargent des frais de plusieurs dollars par transaction, ce qui est finalement, pas très accommodements pour la clientèle à faible revenue. Autrement dit, cela ne revient-il pas à obliger la clientèle à effectuer les opérations bancaires en ligne ? Est-ce que des coopératives telles que Desjardins, ne devraient-elles pas lutter contre les inégalités sociales créer par l’usage du numérique?
Gril, E. (2024, 20 février). La fermeture de services et de guichets bancaires pénalise les clientèles vulnérables. ProtégezVous. https://www.protegez-vous.ca/nouvelles/affaires-et-societe/la-fermeture-de-services-et-de-guichets-bancaires-penalise-les-clienteles-vulnerables
Montminy, E. (2024, 30 janvier). La fermeture d'une caisse Desjardins fait réagir en Estrie. Noovo. https://www.noovo.info/video/on-oublie-le-cote-humain-la-fermeture-dune-caisse-desjardins-fait-reagir-a-sherbrooke.html
Vallières, M. (2024, 31 janvier). Desjardins fermera 30 % de ses centres de services d’ici trois ans. La Presse. https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2024-01-31/services-financiers/desjardins-fermera-30-de-ses-centres-de-services-d-ici-trois-ans.php
Bordeleau, S. (2024, 31 janvier). Fermeture de 30 % des points de service et guichets automatiques chez Desjardins. Radio-Canada. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2045878/fermeture-30-pour-cent-desjardins-succursales-guichets
Boulay, M. (2024, 1er février). Fermeture de plusieurs centres de services chez Desjardins d’ici 2026: «Ils n’ont aucune considération pour les personnes âgées». Journal de Montréal. https://www.journaldemontreal.com/2024/02/01/fermeture-de-plusieurs-centres-de-services-chez-desjardins-dici-2026--ils-nont-aucune-consideration-pour-les-personnes-agees
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pointcomm · 5 months
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SÉANCE #13 - Les débats dans l’arène des réseaux sociaux
Les réseaux sociaux peuvent sembler de parfaites plateformes qui favorisent le débat. Toutefois, ils ne favorisent pas les nuances et le respect dans les argumentaires.
J’ai pu observer que les débats en lignes sont souvent déclenchés par des scandales. Dans de telles circonstances, soit : les internautes se rangent tous derrière un mouvement social et il n’y a pas lieu de débat, car il s’agit d’une cause « universellement » condamnable. Pensons par exemple au mouvement Mee Too ou Black Lives Matter où une pluralité des individus se dit contre les abus sexuels ou le racisme. Malheureusement, il s’agit d’un soutien « passif » à ces causes. Soit les internautes se rangent d’un côté ou de l’autre, ils sont pour on contre, ils soutiennent ou ne soutiennent pas. On observe des opinions dichotomiques, ce qui alimente les situations houleuses entre partisans et opposants. Il y a également une partie de la population qui opte pour une approche plus distante, considérant qu'il est inutile de s'exprimer sur les réseaux sociaux, tandis qu'une autre partie se sent obligée de partager son point de vue sur chaque sujet.
Quoi qu’il en soit, il manque de nuance. Nous savons que le phénomène de chambre à échos, exacerbé par les algorithmes, conforte l’homogénéité des opinions. Des fake news sont souvent diffusées, des propos sont dépourvus de leur contexte, les commentaires sont souvent limités en termes de caractère. Bref, les réseaux sociaux ne sont tout simplement pas conçus pour des discussions approfondies.
Ainsi, malgré son potentiel, la réalité des débats en ligne est bien moins optimiste. Patrice Georget (enseignant-chercheur en psychosociologie à l’École universitaire de Management IAE Caen) mentionne notamment des effets dommageables tels que : « réduction de l’esprit critique et crédulité des citoyens, incapacité à résister à la séduction et à l’adhésion aux idées douteuses, exposition sélective à l’information et prévalence du biais de confirmation d’hypothèse, pensée dichotomique et réduction de la capacité à argumenter » (Georget, 2023, paragr.2).
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pointcomm · 7 months
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SÉANCE #07 – Un couteau à double tranchant
Avez-vous déjà entendu parler de Beachbody, Arbonne, Itworks ou d’Herbalife ? Ce sont des MLM qui vendent des produits ayant des « bienfaits sur la santé » grâce à de soi-disant « experts » qui se disent coach en nutrition.
Ce modèle d'affaires de la commercialisation est particulièrement répandu sur les réseaux sociaux, car il consiste à recruter davantage de représentants, et ce de manière exponentielle. Les motivations peuvent être attirantes, car elle permettrait une autonomie financière et un travail à partir de ces appareils mobiles. Monsieur et madame tout le monde peuvent effectuer le rôle de conseiller et de vendeur, alors qu’aucune formation professionnelle est demandée. Ce qui est problématique, car les informations données se retrouvent au même plan que les réels conseils donnés par de vrais professionnels sur les réseaux sociaux. C’est assez problématique et certains en ont souffert. C’est le cas de Michel Joannette, 37 ans, qui a commencé à prendre des produits Itworks! dans le but de perdre du poids. Après 1 mois, il remarque plusieurs symptômes, tels que migraine et vomissement. Il se rend à l’hôpital pour ensuite apprendre qu’il souffre d’une inflammation fulgurante du foie, mettant en péril sa vie. La cause : les extraits de thé vert de Itworks! De plus, ce produit n'a pas réalisé ses objectifs de poids, c’est-à-dire la perte de poids. Ce qui est normal, car selon les experts « il n’existe aucun produit amincissant miracle en vente libre ». (Bélanger, 2024) Certains comme Caro la Naturo (compte Tiktok) se font la mission de dénoncer ces entreprises qui vendent des produits dangereux et nocifs pour la santé.
Mais comment se retrouver à travers cette profusion de conseils sur les réseaux sociaux ? Il est difficile de départager le vrai du faux, les réels professionnels des pratiques amateurs et malheureusement, les enjeux, sont énormes.
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pointcomm · 7 months
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SÉANCE #06 - Être vrai sur les réseaux sociaux, est-ce possible?
Filtres, retouches, montages : les réseaux sociaux facilitent la mise en scène d’un soi idéal. L’authenticité sur les réseaux sociaux est-elle utopique ? De l’authenticité, c’est ce que promet l’application BeReal sur papier, mais en pratique, est-ce réellement possible?
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Dès le début, BeReal se présente comme l’antithèse des réseaux sociaux actuels. Le but est de limiter le contrôle des utilisateurs par rapport à ce qui est partagé sur ce réseau de manière à capturer les moments de manière brute. Les utilisateurs reçoivent une notification chaque jour, leur proposant de se prendre en photo au moment même avec leur caméra interne (selfie) et leur caméra externe. Ces photos sont ensuite partagées au sein de leur groupe d’amis. Authenticité et instantanéité sont les raisons d’être de la plateforme, voir même une norme.  Toutefois, cette noble intention est confrontée à une réalité complexe. Malgré les incitations à la spontanéité, une faille persiste : la possibilité de choisir le moment de la capture. Cette liberté permet aux utilisateurs de façonner ce qu’ils projettent dans l’objectif de paraître comme ils le souhaitent. Plusieurs avouent attendre avant de prendre les photos: c’est le cas d’Anna qui affirme : « Je peux être un peu en retard sur mon BeReal pour la journée, juste pour montrer, Hé, je fais quelque chose de cool». D’autres mentionnent se sentir complexés, car ils se comparent à leurs amis (Chabani, 2023, paragr. 4). C’est la course à celui qui fait la meilleure activité, celui qui a la meilleure photo, celui qui a le meilleur BeReal. Retour à la case départ, où l’on constate comparaisons, compétitions et performances.
C’est un phénomène normal. C’est ce qu’avance Oliver Haimson, professeur à l'Université du Michigan. Il s’agit du paradoxe de l'authenticité en ligne. Il explique que nous accordons de l’importance à l’authenticité, mais que nous n’y parvenons pas, pour des raisons très humaines. Nous avons tendance à partager en ligne les moments passionnants et nous nous soucions de ce que les abonnés pensent. Le désir d’impressionner et de présenter une image construite de soi prend le dessus sur le désir d’authenticité. (Holtermann, 2023, paragr. 14)
Malgré les efforts de BeReal, la réalité reste inchangée : en ligne, l'authenticité est un idéal difficile à atteindre, et ce même dans des environnements qui prônent la transparence. Sachant que cette disposition à parfaire notre présence en ligne est totalement humaine, peut-on dire que nous sommes condamnés à être inauthentiques ?
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