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l'hécatombe le silence les vautours l'angoisse que m'inspirent les immenses terres ce qui entoure ce qui ceint mon corps de ciment ce qui entrave le vent ce qui retient les odeurs de pourriture et l'effroi comme un gisant au fond de tes yeux la terreur désarmée et les mots se bousculent - ils prennent toute la place - et les formes s'enchaînent - elles effacent tout ce qui existait autour d'elles la réalité est moite la réalité est friable la réalité est une version de ce que je pensais être la réalité
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ocre est mon amour des tempêtes de la rondeur (douces figures) et du pain chaud
ocre est mon amour des plaines des irré- elles plaines et des collines d'acier quand elles font courir sur les chevilles de petits cerceaux de bronze
ocre est mon amour des lucioles en grappes d'or vives elles s'amassent et leur éclat montée de sève résonne
ocre est mon amour de l'aurore quand elle s'enroule autour de nous comme un anneau de Saturne
ocre est mon amour de la nuit une couronne de velours déposée sur nos rêves
fragments de lune
leur infinie quiétude
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En ce sens, Celia prenait soin de son bonheur précaire, comme la novella de Carrington suggérait de le faire. "Nul ne saurait vous rendre heureuse, il vous faut faire votre bonheur vous-même."
~ Déborah Lévy, État des lieux, traduction par Céline Leroy (éd. du sous-sol, 2021)
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Dans son journal du 28 décembre 1978, May Sarton écrit :
I sometimes wonder, who is not wounded and in the process of healing?
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{fêlure}
déposée en aplat - sur moi - la cendre est une pellicule qui me protège - qui assouplit la lame des sensations - quand tout ce que je vis est trop - acéré - quand je me coupe aux arêtes d'une réalité trop - quand je me coupe aux arêtes d'un désastre en continu - je sombre dans une longue étoffe de soie de velours - tout ce qui est doux me donne - envie - j'ai envie d'explorer les confins de ma bouche - mais -
je me protège de la lumière trop vive je me protège des pluies - des irascibles orages - mais -
les gouttes ruissellent - et ce qui s'insinue dans les failles - sous les coutures du manteau de cendres - c'est un éclat qui réchauffe et qui glace à la fois - mais -
je ne peux pas sentir je ne peux plus sentir - j'ai les chairs engourdies tu le sais bien car quand tu me touches - ce n'est pas ta peau qui frôle la mienne c'est mon cœur qui frôle le vide -
( )
à l'intérieur de moi j'entends - j'entends tout ce qui n'est pas moi - et pourtant je me démène je m'efforce - je m'applique - dans tout ce que je fais je m'applique - mon manteau n'est qu'une enveloppe et les muscles qui bandent timidement en dessous me composent tout autant -
je le sais et pourtant - je le découvre -
je ne suis pas une partie d'un tout - je suis un tout dans un tout - un petit tout dans un tout immense - et je dois me souvenir - que l'abîme est ténu entre le vrai et la fiction - et que tout ce que j'invente - j'ai le droit de le faire - exister -
alors sous mon manteau je m'emmaillote - je me réfugie à l'abri - mais je ne le garderai plus très longtemps - car je sais maintenant que je peux exister sans toi - il faut - devenir - soi.
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saprophyte : végétal, micro-organisme qui vit aux dépens des matières organiques inertes et qui peut en provoquer la décomposition ou la putréfaction
expr. "vivre en saprophyte"
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