Passage long en Afrique de l'Ouest et passages courts ailleurs
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Take your time, entre Occident et Orient
30 septembre 2017, me voila de nouveau en route vers l’aéroport. Avec Alexis cette fois. Direction le moyen Orient. Encore une destination qui a suscité beaucoup d’interrogations dans nos entourages, notamment sur la question sécuritaire. Nous partons en Jordanie, en passant par l’Israël. J’ai tellement hâte. Je le conçois, la situation géographique de la Jordanie n’est pas idéale, coincée entre Israël à l’Est, l’Arabie Saoudite au Sud, la Syrie au Nord. Ces deux derniers pays ne font rarement parler d’eux pour des bonnes raisons ces derniers temps. Quand à Israël, son positionnement géopolitique est parfois, bon d’accord, souvent, controversé. Je n’ai aucune crainte en partant dans ces pays, beaucoup en reviennent enchantés et émerveillés, j’en fais aujourd’hui parti. L’arrivé à Tel Aviv, en Israël, est beaucoup plus simple que prévue, seulement deux questions à la douane et nous voilà sortis de l’aéroport. Presque un peu déçu, m’étant préparé à de nombreuses questions sur les raisons ma venue. Nous partons dès le lendemain pour Jérusalem, à 50min de bus. Bus propre, confortable et très ponctuel. A Jérusalem, nous sommes accueillis par une ville moderne, un tramway bondé qui me rappelle celui de Bordeaux, des rues animées et bruyantes. Nous posons nos bagages chez Noam, francophone car natif de Belgique qui nous donne quelques conseils et bon plans, notamment pour manger. Hâte de visiter la veille ville qui se situe à quelques pas d’ici. Pour y parvenir, nous empruntons une grande rue piétonne & commerçante aux bâtiments en pierres ocres, où se trouvent un grand nombre d’enseigne internationales, parfois luxueuses. Rien à voir avec ce qu’on imagine de Jérusalem. Pour satisfaire notre imaginaire, encore quelques mètres. Nous entrons dans la vielle ville par la porte JAFFA. La vieille ville est divisée en 4 : le quartier Arménien, Juifs, Musulmans et Chrétien, dans une zone qui fait moins de 2km sur 2.
Nous nous perdons dans les ruelles du quartier musulman pour commencer, il fait frais, les rayons du soleil ne parviennent pas à percer jusqu’au sol, tant les rues sont étroites. Les échoppes s’enchainent, le sol est inégal et de nombreuses ruelles s’enfuient de part et d’autre de la rue « principale ». Les vendeurs nous laissent regarder sans être insistants. Quelques minutes plus tard, nous voici devant le mur des lamentations, un des lieux les plus sacrés de la religion juive. Des dizaines de croyants viennent prier et toucher le mur, d’autres lisent des passages de la Torah assis sur des chaises ou devant des pupitres. L’ambiance est spirituelle et animée. Nous restons un moment. Puis nous continuons de nous perdre dans les ruelles étroites, en essayant d’emprunter les escaliers pour prendre un peu de hauteur et admirer la richesse de cette ville. Nous y parvenons sans difficultés. Le soir, nous nous baladons dans la ville moderne, très animée, beaucoup moins religieuse et spirituelle, de nombreux serveurs de bars nous accostent dans la rue pour nous montrer la carte. Le lendemain nous visitions l’esplanade des Mosquées, Troisième lieu saint de la religion musulmane, juste de l’autre coté du mur des lamentations. Short interdit et fouille des sacs. Le lieu est beau, grand et impose le respect. Au centre, le dôme du rocher, de là où Mahomet serait arrivé de la Mecque puis partis au paradis.
Nous sortons de la vieille ville pour aller sur le Mont des Oliviers qui nous offre un vue imprenable sur la veille ville et l’esplanade des mosquées. Le moment est un peu gâché par la horde de touristes qui arrivent en bus, mais cela ne nous empêche pas de profiter. Nous continuons dans les rues un peu désertes, entre bâtiments en construction et petits baraquement de fortunes. Nous apercevons au loin le désert, aride et rocailleux. D’un seul coup, au bout d’une rue, nous voyons l’autre mur célèbre de Jérusalem, le mur de la Honte, qui isole la Palestine du reste du pays. Un mur de béton de 8 m de haut, tout ce qu’il y a de plus moche tant au niveau esthétique de symbolique. Construit de 2002 pour « éviter les attaques terroristes des palestiniens », il est la preuve physique et visible du conflit. Il est condamné, comme les colonies, par toute la communauté internationale. Nous le longeons, nous sommes seuls, il n’y pas un bruit. Nous nous contentons d’imaginer ce qu’il y a derrière, probablement des gens comme nous, des enfants qui jouent, des gens qui travaillent, mais qui ne sont pas libre de leurs mouvements. Une patrouille de police nous demande de quelle nationalité nous sommes, ils nous laissent partir après avoir entendu la réponse. Leur ton est sérieux et l’air est grave. Tendu.
Nous repartons vers la vielle ville. En voulant contourner une clôture pour prendre un raccourci, mon pantalon se déchire de l’entre jambe jusqu’au genou… A moitié nu dans une ville Sainte. Le premier commerçant que je croiserai me donnera spontanément deux épingles à nourrice pour arranger cela. Solidaire. L’après midi est consacrée au musée de la Shoah. Musée très dense en informations, en documents, et émotions bien sur. Le bâtiment est remarquable, c’est un triangle étroit qui représente le manque de liberté et qui finit s’ouvrir vers l’horizon. Hélas le temps nous presse et nous devons survoler la fin. Au retour, je m’assoie dans le tram à coté d’une personne armée, un civil. Le port d’armes est autorisé, étrange sensation qui rappelle que ne nous ne sommes pas dans une ville tout à fait comme les autres. La présence armée et policière est d’ailleurs très forte.
Après avoir bu quelques bières dans un marché animé, nous rentrons dormir, demain, nous le levons à l’aube. Mardi. Nous prenons le premier bus pour Beit Shean, au nord du pays, ville la plus proche du poste frontière Jordanien. Le Bus passe contre toute attente par la Palestine. Les paysages sont désertiques et leur beauté nous tient éveillé. Chaque station de bus est protégée par un gros bloc de béton derrière lequel les gens se cachent. Nous arrivons à un poste frontière, deux militaires armé entrent dans le bus, demandent le passeport de deux touristes asiatiques, pas les notre. C’est la sortie de la Palestine. A Beit Shean, il nous reste 5 km pour atteindre la frontière, nous souhaitons marcher, nous achetons donc de l’eau. Un monsieur bien sympathique se propose de nous conduire en voiture à la frontière, nous acceptons ; Il est 10h et le soleil commence à chauffer.
Le passage de la frontière se fait tranquillement. Sortir d’Israël, zone internationale, entrer en Jordanie. Une bonne heure. Reste 90 km de taxi pour rejoindre Amman, la capitale. Notre chauffeur de taxi est plein de joie. Il parle peu l’anglais mais nous utilisons un moyen universel : le rire. Il tente de lire notre guide du Routard, de regarder son téléphone et de conduire en même temps, ce qui nous donne droit à de gros écarts sur la route. Il finit par me demander de tenir le volant. Pour nous amuser, il se met les deux mains devant les yeux et accélère. Notre coté enfant rigole avec lui, tandis que notre coté adulte se demande comment cela va finir. C’est notre coté enfant qui avait raison, nous arrivons en vie. Les routes sont montagneuses, arides, nous traversons des villes sans charme, bordées de commerçants, de garages, de petits immeubles aux toits plats et rien d’autre que la rue principale. L’arrivée à Amman dure très longtemps tant la ville est immense. Circulation dense, très dense. La ville est très vallonnée et s’étend à perte de vue. En bas d’une colline se trouve notre hôtel. Rubrique bon marché du guide du Routard. En effet, c’est sommaire. Pour résumer, nous pouvons nous doucher, aller aux toilettes et se laver les dents en même temps sans avoir à se déplacer. Nous ne sommes pas là pour rester à l’hôtel. Nous partons sillonner des rues d’Amman, la rue principale est animée et de part et d’autres de nombreuses ruelles s’envolent sur les collines. Succession de commerces, artisans, garagistes, kiosque, snack... Il y a de la vie, ça bouge. Ca me plait. Nous grimpons sur les hauteurs pour visiter les ruines d’une citadelle Romaine. Le soleil va bientôt se coucher ce qui nous offre des couleurs dorées magnifiques. Une partie de la ville est à l’ombre tandis que l’autre profite des derniers rayons du soleil. Nous avons une vue à 360 degrés sur une bonne partie de ville, des milliers d’immeubles bas et les quelques tours de verres au loin, nous réalisons un peu plus que la ville est immense et comprenons mieux où vivent les 3 millions d’habitants. Le soir, nous sortons boire un verre avec une habitante d’Amman, issue de la jeunesse aisée, cultivée et ouverte. Les échanges sont sincères, nous pouvons parler de tous les sujets. Le lieu où nous sommes surplombe la ville éclairée. Lina nous parle de la jeunesse Jordanienne, de la politique, d’Israël, des femmes ect. de ses endroits préférés en Jordanie. Comme beaucoup de jeunes de son niveau social, elle est partagée entre quitter le pays et rester près de sa famille dans sa zone de confort. Le lendemain, Lina nous accompagne à Jerash, une ville au Nord qui abrite un site Romain merveilleux bien conservé. C’est aussi nos premiers km au volant de voiture que nous avons loué. La conduite est animée, mais bien plus calme de ce que nous avons pu voir dans d’autres pays. La plus grande difficulté est surement la boite automatique. Nous marchons dans cette cité de Jerash, entre théâtre Romain, ancienne cathédrale, allées de colonnes et citerne. Lina a déjà vu le site une vingtaine de fois, mais jamais avec deux français qui escaladent partout… Après quelques heures passées dans les bouchons d’Amman à se perdre, nous nous dirigeons vers la mer morte. La route est encore une fois très belle et le coucher de soleil ne gâche rien aux couleurs. Au loin la mer morte se dessine entre les collines. Elle ressemble à un grand lac coincé entre les montagnes. Sur la rive opposée, c’est la Palestine. Nous mangeons au bord de la route dans un snack tenu par un Egyptien. Les camions passent sans ralentir juste devant nous, par précaution, nous mangeons côte à côte coté « trottoir ». Repas avalé, nous cherchons un bon spot pour garer la voiture afin de passer la nuit. Deux critères nous conduisent à mettre beaucoup de temps à trouver le coin idéal : être assez isolés pour ne pas être dérangés et avoir un beau point de vue en se réveillant. Les efforts payent après une heure, nous trouvons la perle. La nuit est courte et entrecoupée de nombreux réveils. Chaque voiture qui passe semble ralentir à la vue de la notre, ce qui nous tend un peu. La nuit passe lentement, et au réveil la vue est superbe sur une vallée parsemée de villages reliés par des petites routes.
Direction la mer morte. Nous sommes parmi les premiers, il est 6h45. Nous choisissons une plage publique, moins chère que celles proposées par les hôtels de luxes avoisinants. La plage est sale, mais c’est l’eau qui nous intéresse. Nous entrons, l’eau est chaude, et très vite, nous nous laissons tombés, et comme prévu, nous flottons. Le sel nous maintient hors de l’eau. Sensation improbable. Nous restons ici, portés, pendant de longues minutes. Le silence est reposant, nous voyons en face la Palestine qui se reflète dans l’eau. Une bonne et longue douche et nous voilà partis dans les terres, en direction de Pétra. Nous traversons le wadi mujib par la mythique route des rois, paysages encore une fois sublimes. Les routes se perdent dans les vallons rocheux, peu d’arbres à l’horizon, quelques points de verdures seulement. Le paysage me rappelle les gorges du Dadès, au Maroc. Nous avons du temps. Nous le prenons. Nous nous arrêtons dès que nous le souhaitons pour profiter de la vue, du silence et de l’atmosphère. Il faut chaud mais il y a de l’air. Nous sommes privilégiés d’être là. Pauses photos, pauses déjeuner, pauses contemplation et pauses siestes s’enchainent et rythment calmement la journée. Nous nous trompons plusieurs fois de route, mais la boussole et le GPS nous aident à aller dans la bonne direction, c’est l’essentiel. La nuit commence à tomber et nous offre une nouvelle fois un coucher de soleil, ce qui rend le trajet encore plus savoureux. Wadi Musa. Pétra. Nous voilà arrivé au Spring Hotel. Nous souhaitons dormir sur le toit, mais il est fermé. Nous optons pour une chambre pour 2 à 10€. Nous comprenons que la chambre d’Amman était finalement luxueuse. Nous n’oserons pas se glisser dans les draps, nous préférons nos duvets.
6h du matin. Nous voilà sur le site. Nous payons et commençons notre journée, seuls dans les « wadis » (vallées) de Pétra. Après un km dans les canyons oranges, nous arrivons devant le Trésor, célèbre carte postale de Pétra. Façade de 43m de haut taillée à même la roche. C’est silencieux. Les commerces bédouins et les touristes ne sont pas encore là. Nous sommes privilégiés. Pétra est un ancien village troglodyte, et de nombreuses cavités maintenant vides parsèment les roches hautes de centaines de mètres. L’arrivée des touristes nous pousse à nous aventurer par des sentiers escarpés pour prendre de la hauteur. Nous passerons la journée entière à jongler entre chemin principal et sentiers isolés, entre escalier et escalade. Tout au long de la journée, nous nous efforçons de toujours chercher les meilleurs points de vue sur la cité, sur les façades taillées, sur les ruines. Pour cela, un seul moyen, toujours aller plus haut. Chaque rocher qui paraît de loin inaccessible l’est en fait par un moyen plus ou moins aisé. Nous grimpons partout où il est possible, et sommes toujours surpris de voir de nouveaux points de vue, encore plus loin, encore plus beaux. Nous croisons aussi des bédouins qui vivent là, des enfants qui vont probablement à l’école, par ce chemin fabuleux. Ont-ils conscience de cette chance ? Comme la veille, nous avons le temps. Comme la veille, nous le prenons. Ce temps est tellement précieux. Des millénaires d’histoire sous nos yeux et nos pieds. Un lieu chargé d’histoire à la croisé des routes des épices, à la croisé des cultures et des pays. Nous passons une douzaine d’heures sur le site, du lever au coucher du soleil. Une vingtaine de km parcourus, des siestes, des pauses. Dans l’après midi, nous retrouvons le chemin principal, remplis de touristes. Nous avions presque oublié cette réalité, perchés dans les hauteurs. Nous atteignons un des sites le plus éloignés de l’entrée et un des plus beau ; le ministère. Une façade magnifique comme le trésor. Nous nous posons de longues minutes devant. Aussi impressionnés par le lieu que par certains touristes qui, en plus de 15 minutes, ne regardent pas une seule fois ce qui s’offre à eux en dehors de l’objectif de leur appareil photo. Dommage, nous profitons à leur place. Nous prenons le chemin du retour, et une dernière fois, nous cherchons un point de vue élevé. Nous le trouvons, la descente est périlleuse, plus que la montée. Nous sortons du site avec le sentiment d’avoir vu quelque chose de grand.
Emerveillés. Subjugués. Pétra est magnifique !
Après une bonne nuit et une lessive de fortune dans la douche de l’hôtel, nous prenons la route vers le sud, Aqaba, où nous devons rendre la voiture de location. Voiture transformée en camp, puisque les chaussettes et caleçons « propres » sont étalés sous le pare brise ou accrochés à une corde tendue entre les deux vitres arrières… Esthétique, non. Efficace, oui. Voiture rendue, nous prenons un bus vers le WAdi Rum, où nous communiquons avec un Jordanien avec des gestes, des émoticônes et des photos. Comme prévu, il nous dépose à 20km du village et nous devons finir en stop. Non pas le pouce en l’air, mais l’index en l’air. Un pick up ralenti, nous grimpons. 5 km plus loin, c’est un couple de touriste espagnol qui nous amène à la destination finale. La route s’enfonce vers le désert. Le sable replace la roche sur le sol. Au village, nous sommes attendus par Salim, notre guide pour les deux jours suivants. Nous avons été mis en relation par Stéphanie, une française, amie d’une amie d’Alexis. Stéphanie est aujourd’hui la femme de Salim. Elle a quitté Paris pour les grands espaces, quitter le béton pour le sable, quitter la grisaille pour le soleil et quitter le stress pour le calme. Nous grimpons à l’arrière d’un TOYOTA usé, et la route disparait pour laisser place de sable où des traces de 4*4 partent dans toutes les directions. Nous sommes entourés de montagnes rocheuses orangées. Le soleil tombe. Magique. Nous arrivons au camp de Salim après 20min de pistes. Il fait nuit. Une grande tente de réception, une tente « cuisine », un bâtiment sanitaire avec des réservoirs d’eau, et une trentaine de tentes couchages au pied de la falaise. Le tout éclairé par l’énergie solaire. Nous avons 1 heure avant de manger, nous en profitons pour aller marcher sous les étoiles. Le silence est presque complet, seul quelques 4*4 au loin ronronnent et terminent les liaisons avec le village. Le repas est servi. Il a cuit pendant plusieurs heures dans une grande marmite à plusieurs étages ensevelie dans un trou dont le fond est couvert de braise, le tour recouvert de sable. Invisible. Un délice. Balade digestive et lecture à la frontale, perchés sur un rocher.
Le lendemain, nous retrouvons Salim qui nous présente notre guide, Rajan, et Baptiste et Claire, couple de Bordelais qui partagera ces deux jours avec nous. Nous partons donc, à l’arrière du 4*4. Dunes, canyons, arches, falaises, grottes. Sol et roches oranges, ciel bleu. Spectacle visuel hors du commun. Le rythme est simple : petites virées en 4*4 entrecoupées de temps à pied pour aller découvrir les entrailles du WADI RUM. Comme à Pétra, chaque sommet de falaise a l’air inatteignable mais se laisse finalement apprivoiser, et nous parvenons à chaque fois à s’offrir des points de vue remarquables. A chaque fois la descente est périlleuse. A chaque fois qu’il nous dépose, Rajan nous dit la même chose « you can go up, take your time ». Vous pouvez monter en haut, prenez votre temps. Cette invitation à prendre son temps. Il a raison d’insister. Nous ne savons pas prendre notre temps. Nous le faisons si nous le décidons, si nous y pensons, mais pas naturellement. Ce guide nous le répète comme il doit le répéter à chaque touriste. Prendre son temps et prendre conscience de ce que nous voyons et vivons. En fin de journée, le soleil commence à descendre, nous nous arrêtons au pied d’une falaise offrant un point de vue lointain. C’est notre lieu de campement. Nous trouvons un espace, à flan de falaise, pour admirer le coucher de soleil. Frustrante rapidité. Salim et Stéphanie viennent nous rejoindre pour le diner, préparé par Rajan pendant que nous improvisons un jeu de palet breton dans le sable avec des cailloux : le palet Jordanien. Poulet et légumes cuits au feu de bois. Le ciel est rempli d’étoiles et la pleine lune fait ressortir toutes les falaises au loin et aux alentours. Nous apercevons dans la lumière des phares de Salim un renard qui s’échappe. Après le repas, nous contemplons ce paysage silencieux. Ce soir, nous n’aurons aucun mal à nous endormir, avec comme seule séparation avec le désert, un duvet.
Nous sommes calés sur le rythme du soleil. A 6h, nous sommes debout et même si la fatigue nous retiendrait volontiers dans le duvet, il est hors de question de rester couché. Alexis et moi partons chacun d’un coté, chacun sur son rocher. Le désert se réveille et le soleil est encore caché derrière une falaise. L’immense étendue de sable devant nous s’éclaire petit à petit. Le trait de l’ombre glisse lentement sur le sol jusqu’à disparaître. Il n’y a aucun bruit. Aucun. Silence assourdissant. Le silence du désert est plus saisissant que le silence de la forêt, ou même que le silence de la neige. Encore une fois je réalise la chance que j’ai d’être ici. Petit déjeuner. Le 4*4 démarre et s’enfonce comme la veille dans l’immensité du désert, nos haltes du jour seront une source à flan de falaise, avec des minis grottes remplies d’eau, c’est un point de passage de beaucoup de bédouins, et une marche à perte de vue. Rajan s’arrête d’un seul coup au milieu de rien, il nous monter au loin un petit rocher et nous demande si nous sommes partant pour marché jusqu’à ce point. Nous acceptons volontiers. Nous marchons 30 minutes, sans voir âme qui vive, le 4*4 a vite disparu au loin. Il réapparait soudain derrière nous alors qu’il était parti devant, la magie du désert, sans doute. Nous finissons le trajet jusqu’au rocher, qui au final était au moins 5 fois plus haut que nous. Après le déjeuner à l’ombre d’un roc, il est temps pour nous de rentrer au village, de quitter le sable pour retrouver le bitume, de quitter les tentes pour retrouver les maisons, de quitter le silence pour retrouver le bruit. Ces 3 jours feront bien sur partis des jours dont on se souvient, longtemps. Ces jours qui imposent politesse envers les éléments.
Nous rentrons à Aqaba avec nos deux amis Bordelais. Le soleil est haut. Il fait chaud. Nous trouvons un hôtel à moitié vide, nous qui offre une vue sur la belle mosquée blanche au premier plan et sur la mer Rouge au second. Nous sommes ici à 10 km de l’Arabie Saoudite, à 10 km de l’Egypte, et à 2 km d’Israël. A partir de là le rythme de notre voyage va ralentir. Nous profitons d’Aqaba, de la plage, des petits restaurants, des fruits secs et des pâtisseries. Le soir, de nombreux jordaniens viennent en famille sur la plage partager un pique nique ou entre amis partager une chicha. Nous les imitons. Nous avons le temps. Nous le prenons. Encore une fois. Depuis deux jours nous voyons Eilat. La ville voisine. Si proche et pourtant très différente. Un autre pays. Une autre culture. Ce matin nous y partons. Par la route, il y a 11 km pour rejoindre le poste frontière, puis 5 pour rejoindre le centre d’Eilat. Sac sur le dos, nous commençons à pied, nous ne sommes pas pressés et le budget commence à fondre. Les taxis ne pas très bons marchés. Finalement nous négocions avec l’un deux 7 Dinars (10€) au lieu des 10 prévus. Il nous dépose à la frontière, où encore une fois, tout se passe plutôt rapidement. Une fois la Jordanie quittée, nous marchons avec un groupe de touristes quelques centaines de mètres. Du bitume entouré de grillages hauts. Les frontières terrestres n’ont vraiment rien de bien sympathique. Devant nous, un panneau mentionnant « Welcome in Israël », de l’autre, un panneau mentionnant « Welcome in Jordan ». Pas de doute, nous ne sommes nulle part. Nous marchons jusqu’à Eilat. Un monde différent se dévoile de celui quitté quelques minutes avant. La marche nous offre une transition plus lente. Le premier hôtel est plein. Le deuxième hôtel est plein. Devinez ce qu’il en est pour le troisième ? Plein. C’est la fin de Souccot. C’est la fête des cabanes : il est coutume de s’isoler dans des cabanes sommaires en souvenir des tentes hébreux. Et la fin de Souccot, c’est le moment où un grand nombre d’israéliens viennent dans le sud passer le weekend prolongé. Eilat est pour cela le lieu parfait. Nous comprenons vite qu’il n’y aura pas de place. Nous nous dirigeons vers la gare routière et prenons le premier bus pour Tel Aviv, notre destination finale. La route est belle. Le chauffeur est brutal. Cette fois, la beauté du paysage ne parvient pas à me tenir éveillé durant les 4 heures de route. C’est désertique. Montagnes arides à pertes de vue et peu de verdure à l’horizon. Nous longeons un grand moment la frontière jordanienne. Difficile d’imaginer qu’en face de cette ligne imaginaire, tout est si différent.
Le long de la route, quelques villages sans charmes, des baraquements, des cabanes, des enfants qui jouent. Nous arrivons à Tel Aviv à la tombée de la nuit. Nous marchons plusieurs km en traversant le quartier africain, très vivant et qui me rappelle des bons souvenirs. Notre hôte est dans un quartier très chic : piste cyclable, voie piétonne, allées d’arbres de part et d’autre, maisons modernes et visiblement riches, au vu des intérieurs que nous apercevons à travers les grandes baies vitrées éclairées. Nous sommes en occident. Quelques heures après avoir quitté l’orient de la Jordanie, nous voici au coeur d’une ville moderne, résolument tournée vers la fête, la propreté, l’apparence. Les deux jours que nous allons passer ici ne feront que confirmer ce sentiment. Plages magnifique et surveillées, jupes courtes, joggeurs, sportifs, des jeunes qui viennent sur la plage non pas pour fumer une chicha mais pour prendre l’apéro, belles voitures, sirènes des pompiers et de la police à l’américaine, grands immeubles, tour de bureau, bars et boites de nuits. Le contraste est grand entre les deux mondes que nous avons reliés par une petite route dans le désert. Seul l’ambiance agitée et bruyante du Carmel Market nous rappelle que nous somme au Moyent Orient. La présence militaire et religieuse est bien plus discrète qu’à Jérusalem. Nous nous reposons deux jours avant de s’envoler vers la réalité, notre réalité. Ce voyage, c’est l’orient et l’occident, l’histoire et les paysages, le bruit des villes et le silence de la nature, des foules et l’absence , des vestiges et des villes modernes, des voitures de luxes et des dromadaires, la Mer Morte et la Mer Rouge, la Mer Méditerranée, des Mosquées et des Synagogues, des Eglises, un mur et un Mur, des religieux et des fêtards, des couchers de soleil et des levers de soleil, des bières et des thés, du sable et du goudron, des cloches et l’appel du Muezzin, des chawarma et des falafels, des juifs et des musulmans, des Chrétiens et des athées, des femmes voilées et d’autres en bikini, des touristes et des locaux… Autant de différences dans un espace si petit. Comme tout contraste, il fait ressortir la beauté et la richesse. ***
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Le retour au Maroc
29 juin, 4h du matin. Le réveil sonne tôt, la nuit a été courte, la journée va être longue, très longue parait-il. Mais l’excitation de ce retour au bled 5 ans après nous fait oublier la fatigue.
Karim, chauffeur du Uber, est marocain, et nous envie de ce départ. Il pleut sur Orly, ce qui n’enlève rien, au contraire, à notre plaisir.
5h ; prêts à embarquer, plus qu’une heure 30 à attendre. 6h25, l’écran affiche une heure de retard. Notre correspondance à Lisbonne passe de 2h à 1h… Rien d’alarmant pour le moment. L’avion part finalement avec 1h45 de retard. Au revoir Paris, à dans 6 jours !
L’arrivée à Lisbonne est sportive. L’hotesse de l’air nous a garanti que l’avion pour Marrakech nous attendait. Nous courrons mais sommes confiants. Raté, il vient de partir, sans nous attendre. Marrakech s’éloigne, le retour au bled tant attendu s’éloigne avec. Après plusieurs allers retour, dans les halls de l’aéroport de Lisbonne, la solution nous est enfin donné. Retour à Paris pour essayer d’avoir un vol direct Paris-Marrakech. Très vite nous réalisons que cette blague est la seule solution si nous voulons atteindre le but le jour même. Après 2h30 d’avion, re Bonjour Paris, une heure de sprint à Orly, entre comptoirs, contrôles, navettes, 3h d’avion de nouveau. 19h30, nous foulons le sol Marocain au coucher du soleil.
Un taxi bien négocié, et nous voila place Jema El Fna. En quelques secondes les galères du jour sont oubliées. Place à l’atmosphère si particulière de Marrakech, ses bruits, sans airs de flutes, ses odeurs de nourritures traditionnelles, ses jeux de lumières éclairant les fumées des fours de cuissons qui envahissent la place à la nuit tombée, et surtout, son animation. En quelques minutes nous retrouvons tous ce que nous aimions ici. Quel sentiment agréable que de se sentir chez soi dans un lieu si loin et pas vu depuis si longtemps. Boussole et plan à la main, nous trouvons rapidement le riad au cœur de la médina. Nous sommes surpris par le silence qui y règne, tant la proximité de la place est grande. La magie des Riads, qui savent préserver ses hôtes des tumultes et de la chaleur de la ville.
Vendredi, les Msemens et jus d’orange pressées avalées sous le soleil Marrakchi marque réellement le retour aux vraies habitudes marocaines. 1h plus tard, nous voila partis sur notre compagne du jour. Yamaha XT 660, déjà bien fatiguée de ses 80 000 km, ses quelques signes de faiblesses ne suffiront pas à altérer notre sentiment de liberté, notre pur bonheur de (re)prendre ces routes tortueuses qui s’enfoncent dans les montagnes de l’Atlas. Le fond de l’air est frais, au fil des km la montagne devant nous s’approche et nous commençons l’ascension, entre lacets, morceaux de pistes, passages à l’ombre et franchissement de ponts. Une fois n’est pas coutume, la boussole – et le téléphone – avouons le, nous aide à atteindre l’étape une de la journée : Imlil. Petit village perché à flan de montagne, un poil plus impressionnant sur les photos des vendeurs d’excursions. Qu’importe, il suffit de lever les yeux pour voir ces montagnes chauves, ocre et rocailleuses. Nous empruntons au hasard une piste qui monte en lacets. Nous nous enfonçons dans la montagne sans savoir où nous allons. Petit pause photos – ok pause selfies aussi – putain nous aussi on est contaminé… et c’est reparti.
Omelette berbère bien méritée sur une terrasse, seuls au milieu des grillons, ambiance provençale. Seul le bruit des embrayages fatigués des quelques camion qui passent lentement sur les chemins escarpés rompent le silence reposant.
La suite du périple est tout aussi spectaculaire, le copilote nous fait sortir des sentiers battus, nous adorons, la Yamaha un peu moins. Au fil des KM, les jambes du copilote se font pressantes de plus en plus régulièrement, un mélange de stress et de remise en selle ?
Retour à Marrakech, passage par Marjane, bières et noix de cajou en poche. La terrasse du Riad nous attend, nous savourons notre Casablanca au son toujours aussi plaisant que dépaysant de l’appel à la prière. Ce soir pourtant nous ne serons pas très pieux.
Nous retournons au Bo & Zin, lieu chic Marrakchi où il faut se montrer pour faire partir du milieu. Nous y allons bien sur dans une tout autre démarche : s’amuser. Preuve en est le moyen de locomotion choisi pour s’y rendre, une moto 3 roues qui probablement transporte du bétail en journée. Pour ne pas minimiser nos chances d’entrer, nous descendons de notre carrosse motorisé 200m avant le restaurant. Le lieu n’a pas changé depuis 5 ans, classe et raffiné, remplis de chemises blanches impeccablement repassées et de robes cintrées. Nous n’avons pas changé non plus, seul notre budget est un poil moins limité que notre budget étudiant de l’époque. Soirée arrosée, dansante et enjouée. Le retour en taxi est rapide. Assez long tout de même pour y laisser mon téléphone. Après la déception, le challenge, je dois le retrouver. Arrivée au Riad, j’appelle mon téléphone oublié, sans réel espoir… une sonnerie, deux sonneries… miracle, quelqu’un répond, le chauffeur. Le rdv est donné 10 min plus tard au lieu de dépose. Je cours seul dans les ruelles étroites de la médina, il est 3h du matin. Le chauffeur n’a pas menti, il est bien là et me rend mon téléphone. Toujours croire en l’humain.
Le lendemain, le jour du mariage. Une journée longue s’annonce, avec deux missions principales : trouver un nœud papillon, et rejoindre Rabat à l’heure. 5h en train nous séparent de la capitale. Mission 1 accomplie, nous voilà à 12h30, en première classe. Mon copilote est moins vaillant que la veille, et semble subir le trajet… 5h, rythmées par les arrêts en Gare, dont celle de Settat, petit pincement au cœur, et dire que nous vivions là. 5h, rythmées par les micro-siestes et les réveils en sursauts. 5h à observer le paysage, le ciel bleu. 5h à penser, à réfléchir. 5h déjà passées. Rabat Ville. Echange de quelques mots avec Kate, marocaine anglophone qui nous propose son aide et nous donne son numéro sur le quai, « si besoin ».
Riad trouvé entre 2 ruelles, au cœur de la médina, chemises repassées, cravate nouée, bretelles remontées. Nous sommes prêts. Le palais Tazi est encore vide, mais se remplit petit à petit. Le lieu est majestueux. Un grand tapis, chemins ornées de roses blanches, grandes toiles blanches tendues au dessus des tables.
On annonce l’arrivée de la mariée pour 21h30. La tradition veut que la famille du mari arrive après celle de la mariée, qui a organisé tout le mariage. C’est alors après l’arrivée du Mari que la mariée peut se montrer aux invités. 450. 22h30, Zineb sort de sa chambre, portée sur un trône, assise en tailleur. S’en suit un défilé en musique d’environ 30 min. L’ambiance est festive et enjouée. La mariée défile entre tous les convives. Ce cérémonial se répétera 3 fois, de manière différente bien sur, notamment les tenues de la mariée. 4 tenues toutes plus belles les une que les autres, ornées de bijoux tous plus brillants les uns que les autres. Le protocole est respecté à la lettre, entre séances photos, signature du registre, cérémonie du henné, défilé en couple entre les tables, remise des cadeaux aux mariés et aux familles. Tout est beau, nouveau, émerveillant. Tout est trop. Tout brille. Le repas aussi. La quantité des mets proposés est aussi époustouflante que la qualité. Il est 6h du matin, dernière robe, le père de la Mariée conduit celle qu’on appelle désormais Madame au Marié, la passation est faite. Du père au Mari. Comme un symbole, c’est aussi le moment ou les « anciens » prennent congés de la soirée, places aux jeunes et à la fête.
Il est 7h, nous rentrons en traversant la Médina qui se réveille avec le soleil. L’ambiance est silencieuse, même les chats sont encore endormis. Le contraste est frappant entre le faste du mariage que nous quittons et la pauvreté de la médina que nous retrouvons.
14h, nous nous réveillons. Kate nous a appelé plusieurs fois. Rdv 21h devant la gare ce soir. Nous errons dans Rabat, entre médina et bords d’océan, entre thé à la menthe et pâtisseries et msemens. Nous nous laissons aller, sans réel but, mais nous savourons l’atmosphère.
Nous retrouvons Kate comme prévu, nous discutons, échangeons dans la bonne humeur. Elle nous trouve drôles – normal – nous le sommes. Après un tajine de viande hachée, nous nous promenons en ville. Nous rentrons au riad, Kate a peur de devoir se justifier d’être avec deux hommes à l’accueil de ce qu’elle croit être un hôtel. Elle est rassurée en comprenant le principe du Air BnB, qu’elle semble découvrir. Nous discutons des heures durant sur la terrasse de notre Riad. A chaque bruit entendu, Kate se tend un peu. Elle est partagée entre le bonheur d’être là, de rire, avec nous, en toute simplicité, et l’illégalité dans laquelle elle se trouve, le mensonge qu’elle dira à sa mère le lendemain et pour toujours. Le plaisir secret et immoral d’être tout simplement avec deux garçons, qui plus est inconnus 3h avant.
Il est 1h du matin, il est temps de la raccompagner au taxi, en dehors de la médina. Dès les premiers pas, Kate semble apeurée. Jamais elle n’a marché la nuit dans la médina. Très vite elle nous demande de rebrousser chemin. Sa respiration s’accélère, nous prenons une autre voie, moins étroite. La peur se lie dans des yeux, dans sa démarche. Elle est tétanisée. A la vue d’un groupe de jeunes au loin, Kate fond en larme. Nouveau demi-tour. Elle nous demande de presser le pas. Son stress est contagieux ! Des hommes marchent derrière nous et nous imaginons le pire. Il n’en est rien. Kate nous met en garde : des fous, des hommes armés, des sabres. Elle ne peut plus avancer. La meilleure décision est de rentrer se mettre à l’abri au Riad. Elle mettra de longues minutes à s’en remettre, et nous expliquera qu’elle nous trouve à la fois courageux de marcher comme « des vrais marocains » dans la médina la nuit, mais qu’elle nous trouve aussi inconscients… peut être sommes nous trop confiants, en effet.
Nous la raccompagnons le lendemain au taxi, il fait jour, les rues sont remplies, elle est plus à l’aise. L’ascenseur émotionnel peut enfin s’arrêter à un étage reposant.
Les deux derniers jours de notre parenthèse marocaine sont dédiés aux souvenirs. Twin Tower à Casablanca, mosquée Hassan II, corniche, la Marina, derniers thés à la menthe, évocation des souvenirs… Nous repartons plein de souvenirs, l’avion est presque à l’heure, ce n’est presque pas amusant.
6 jours denses, entre rire, souvenirs, aventures, rencontres. Entre découvertes et redécouvertes, entre anciens et nouveaux souvenirs, entre Maroc luxueux et Maroc de la rue, entre villes et montagnes.
Mektoub
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Lettre au guide du Routard
Bonjour Mesdames, Bonjour Messieurs
Je suis un utilisateur régulier du Guide du Routard, que j’apprécie vraiment et qui devient un compagnon essentiel pour chacun de mes voyages.
Je reviens de 14 mois en Côte d’Ivoire, où je suis allé pour le travail. Hélas le Routard Ivoirien n’existe pas encore, et c’est avec le Petit Futé que j’ai dû me consoler. Peut-être, surement même qu’au sein de votre équipe, certains connaissent ce beau pays qu’est la Côte d’Ivoire. Je voulais, par ce courrier, attirer votre attention car, en 14 mois j’ai eu le temps de beaucoup visiter, de me rendre à l’intérieur du pays, soit pour le travail, soit par curiosité. Et ce pays regorge de trésors peu connus, délaissés pendant la crise qu’a connue le pays pendant 10 ans, ou mal exploités. Il faut certes être un peu aventurier pour se lancer sur les chemins et routes ivoiriennes, mais cela est le cas dans bon nombres de pays Africains, et ce qu’on y trouve vaut vraiment le coup.
Premièrement toute la « côtière », d’Assinie à Grand Béréby, en passant par Jacqueville, Grand Lahou, Sassandra, San Pedro, des plages somptueuses que l’on atteint difficilement au bout d’une piste, des villages de pêcheurs cachés entre les lagunes et l’Océan, des baies comme Monogaga qui ressemble à des vraies cartes postales, des spots de surfeurs connus et reconnus dans le milieu. Bref, de quoi passer déjà une grosse semaine pour les amoureux de plages. Bien sur chacune de ses villes et étapes possède des hôtels, certains de haut standing. Pas d’inquiétude non plus pour la nourriture.
Ensuite, pour les amateurs de nature, Korhogo, dans le Nord, offre des paysages complétement différents, plus proche de la savane, avec une culture très forte et un artisanat reconnu dans tout le pays. Sur la route de Korhogo, Yamoussoukro et sa basilique incroyable, la fondation Houphouet Boigny, Bouaké ensuite, le barrage de Tiébissou, les pagnes Baoulés…
Plus à l’Ouest, la région de Man et ses montagnes, la dent de Man, les Cascades, les ponts de Lianes fait de manière ancestrale, les randos d’un ou deux jours, la forêt de singes, et l’ambiance du village.
A l’est, en direction du Ghana, Aboisso est ses barrages, Bonoua, Assnie et Grand Bassam valent aussi le détour. Pour finir, Abidjan, la ville africaine par excellence, la diversité de ses quartiers et ambiance, sa vie nocturnes, ses marchés impressionnants (Treichville, Port Bouet…), son port, les grands hôtels en bord de lagunes, ses makis bien évidement…
C’est sans compter les nombreuses ressources agro-alimentaires que possède la Côte d’Ivoire : Cacao, Palme, Hévéa, Noix de Cajou, Riz, Sucre… Beaucoup de plantations et d’usines se visitent.
En ce qui concerne le transport, les principaux loueurs de voitures sont présents en CI (AVIS, EUROPCAR…), le réseau de bus est bon (certaines compagnies sont à éviter bien sûr), les routes sur les axes principaux sont en bon état ou en passe de le devenir, il y a même un train, que j’ai testé, qui vaut le détour (très très lent), et qui va jusqu’au Burkina Faso en 36 heures. Depuis peu des lignes internes ouvertes par Air Côte d’Ivoire relient Abidjan à Bouaké, San Pedro et Korhogo.
En bref, j’ai adoré ce pays, ce qu’il dégage et ce qu’il offre en matière de culture, de nourriture, de paysages et de dynamisme. C’est pourquoi je me dis qu’il serait vraiment intéressant de le faire découvrir aux Routards. J’ai moi-même fait partie durant mes études, d’une association éditant un guide (gratuit, financé par la publicité) des bons plans de Bordeaux (Le Cannelé d’Adresses), et je serais ravis de vous donner un coup de pouce si vous entrepreniez de sortir une édition du Routard en Côte d’Ivoire.
En matière de Tourisme, le pays commence à reconstruire son organisation, avec notamment Côte d’Ivoire Tourisme, agence gouvernemental destinée à la promotion du tourisme, et la prochaine organisation du SITA, le 5ième du nom (Salon International du Tourisme d’Abidjan).
Notez aussi que les pays voisins, l’Ouest du Ghana, le Sud du Burkina, valent aussi tout à fait le détour !
Je vous donne l’adresse de ce blog que j’ai tenu pendant cette année Ivoirienne, il y a essentiellement des photos : romainlft.tumblr.com
Je vous remercie pour l’attention que vous porterez à cette lettre, en espérant pouvoir échanger avec vous sur le sujet.
Bien amicalement
Romain
Réponse du Routard
Bonjour Romain, merci pour votre long courrier, il est vrai que la Côte d'Ivoire est un bien beau pays mais pour l'instant nous avons arrêté la publication de notre guide Afrique de l'Ouest. Peut-être la reprendrons nous d'ici quelques mois ou quelques années. Merci en tout cas de vos bons tuyaux et à très bientôt! Amicalement,
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Man
Man, la dernière escapade de mon séjour en CI. Pourtant la première destination que j’ai coché en arrivant comme site à absolument voir.
Comme prévu, nous n’avons pas été décu par cette région magnifique. Après un long périple depuis Abidjan et un départ à 6h00, nous avons enfin atteint Man vers 14h. La route est bonne, sauf entre Bouaflé et Daloa, où les trous sont nombreux.
Hôtel les cascades, très biens accueillis par Geneviève et ses collègues. Départ avec notre guide Celestin pour Danane. Il nous promet que c’est pas loin. 1h plus tard, nous roulons toujours, 2h plus tard, nous roulons toujours, et nous arrivons. Voila 10h de route dans les pattes, les bras, le cou.. Nous apercevons le pont de Lianes de Danane : les 10h de route sont oubliés instantanément. C’est magnifique, vraiment. Le pont surplombe une rivière. Nous posons nos chaussures, tradition oblige, et nous traversons le pont, un à un pour le grand plaisir des yeux. Petite séance photos et dégustation d’alcool local devant tous les villageois curieux et amusés (alcool de canne à sucre, jamais bu un liquide aussi fort) et nous voila partis pour Man où nous passons un très bonne soirée à l’hôtel : plongeon dans la piscine, bonne Castel et bon repas. Dodo.
Lendemain, Celestin nous attend de pied ferme. Nous voilà partis pour l’ascension de la dent de Man. Super randonnée de quelques heures, arrivée au somment et vue magnifique sur le village. Descente de l’autre coté et halte aux cascades pour une pause sardines et baignade.
Retour aux voitures, palabre avec les “gardiens” du parking, puis visite de la forêt de singes, qui sont venus nombreux chercher leur goûter.
En bref, Man est absolument à voir si vous aimez la montagne.
Celestin est le guide parfait. (demandez à l’Hôtel les Cascades)
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Près d'un million de personnes ont célébré les Eléphants, vainqueurs dimanche soir de la Coupe d'Afrique des nations.
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Dimanche 8 févier 2015, ou un des moments les plus forts de cette année en Côte d'Ivoire.
Finale de la CAN 2015 entre les Éléphants de Côte d'Ivoire, dont personne n'avait prédit un tel parcours, et les Black Stars Ghanéens et leur 4 étoiles. Après un match pas franchement passionnant, les deux équipes se retrouvent aux tirs aux buts pour réécrire l'histoire de 1992. Pour vivre ce moment, nous avons opté, non pas choisi, pour un lieu assez sécurisé, car des sources d'informations nous ont fortement déconseillé certains lieux, certes plus populaires, donc plus animés, en raison du risque de débordements en cas de défaite. Il y a hélas peu d'ivoiriens, mais une chose est sûre, nous sommes tous derrière la team 225.
Vient le moment des TAB. En quelques secondes, les visages se ferment, les gens se rassoient, certains quittent la place : les ivoiriens viennent de manquer leur deux premières tentatives. Si le Ghanéen rentre sa prochaine frappe, la Côte d'Ivoire perdra une troisième finale de la CAN aux tirs aux but. Silence dans l'assemblée.. Non, la Côte d'Ivoire n'abdique pas. Barry Copa, gardien remplaçant sort un arrêt magnifique pour relancer les siens. Premiers pas héroïque du gardien, qui ne sera pas le dernier. Quelques minutes plus tard, les ivoiriens reviennent à égalité dans cette séance, qui sera en fait interminable. A la fin des 5 tirs réglementaires, 3 partout : mort subite. Chaque joueur, qu'il soit ghanéen ou ivoirien transforme sa tentative. Le premier qui rate offre la coupe aux adversaires. A chaque tir, le cœur s'accélère. Les 10 joueurs ont tiré, place aux gardiens. Barry Copa dans sa cage face à son homologue : deuxième pas héroïque, il dévie le ballon en dehors des filets. Les éléphants ont leur sort entre les mains. Ironie du sort, c'est à M Copa de tirer. Il prend son élan, s'arrête, regarde droit devant lui. Tout le public est silencieux, retient sous souffle. Le moment est grand. Avant même qu'il ne s'élance, quelques supporters devant l'écran exultent, ils suivent le match à la radio qui a quelques secondes d'avance. Nous comprenons que c'est bon, mais nous attendons tous l'image, la preuve. En effet, la frappe est sublime et le ballon vient faire trembler une dernière fois les filets, troisième pas héroïque, le dernier vers la consécration. La Côte d'Ivoire est championne d'Afrique après 23 ans de quête et plusieurs désillusions. A partir de là, et pendant presque 24h, Abidjan a perdu la raison et a laissé sa joie exploser. Klaxons, cris, chants ont rythmé la ville, jusqu'à l'arrivée des Héros le lendemain.
Lundi 9 Février.Les joueurs sont attendus au stade FHB. Pour y arriver, ils doivent emprunter le boulevard VGE. De 10h du matin, heure initialement annoncée, à 16h, heure de passage, la foule s'amasse de part et d'autres du boulevard. Nous nous plaçons sous l'échangeur de Marcory. Les scènes sont irréelles : c'est un défilé continue, sans la moindre interruption, qui se déroule sous nos yeux. Motos, scooters, camions, voitures, piétons circulent à pleine vitesse en klaxonnant. le tout se croise dans une harmonie impensable, une sorte de ballet qui paraît huilé à la perfection, comme si une main invisible s'arrangeait pour éviter avec précaution toute collision. Pour la première fois de ma vie, (la dernière ? ), je crois en une force supérieure .Nous sommes témoins de choses insensées . les gens debouts sur les voitures, sur les pieds ou sur les mains, des motos sur une roue (avant ou arrière), des gens qui s'accrochent aux bus, aux voitures. Certains semblent oublier la notion de vie, comme si cette victoire était la consécration.suprême et que l'après ne valait même pas la peine d'être vécu. En deux heures de temps passé ici, je ne me suis pas ennuyé une minute.
Vers 16h, la circulation est limitée, les premiers fourgons blindés passent en trombe avec leur sirènes assourdissantes, on sent que quelque chose se passe. Peut de temps après, nous voyons Yaya Touré, Capitaine, aux côtés de ADO, et de la Coupe. Le public est hystérique, heureux. Des dizaines de voitures blindées, 4*4, mais aussi des scooters et motos suivent le cortège. Peu de temps après, le bus des joueurs passe à son tour, toujours dans l'euphorie générale.
Tout ce beau monde arrive dans un stade FHB plein à craquer depuis le matin.
Les Ivoiriens sont heureux, unis et fiers de leur équipe, qui n'a rien lâché et qui a ramené la Coupe au pays. Après le nouveau pont ouvert 2 mois plus tôt, voici encore un beau cadeau et un bon moyen d'enterrer un peu plus le passé douloureux qu'a enduré le peuple.
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On ne mange pas le poisson avant qu'il ne soit cuit.
le gardien de l'échangeur Marcory quand on lui demande pourquoi le Nouveau Pont, bien qu'inauguré, n'est pas encore ouvert.
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Résumé vidéo de 4 jours au Ghana
Axim - Cape Coast - Three Points - Accra
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Prenons un peu de hauteur pour découvrir un partie d'Abidjan, du port, et des lagunes qui nous mènent à Assinie.
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