Tumgik
#Éclairage de réédition
utopiedujour · 7 years
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LE MYSTÈRE DE LA FAIBLESSE DE L’INFLATION ENFIN RÉSOLU, par François Leclerc
Billet invité.
L’accès prolongé de faiblesse de l’inflation que nous connaissons n’est pas le moindre de tous les mystères qui suinte désormais du monde financier. Après avoir pendant des décennies eu comme principale mission de la contenir, les banques centrales renversent désormais la vapeur et cherchent désormais à la relever. Mais elles n’y parviennent pas, leur instruments monétaires se révélant défaillants, ce qu’elle traduisent en constatant la défaillance de la transmission de la politique monétaire qui ne fonctionne plus comme avant.
Cet autre mystère n’en est pas vraiment un, car il suffit pour le dissiper d’observer que les liquidités des banques centrales ne descendent pas dans l’économie et servent des fins purement spéculatives. Pourquoi alors l’inflation persiste à rester à un si faible niveau ? On avait noté la prudence des banquiers centraux à ce sujet, on enregistre aussi leur désarroi. « Je me demande parfois s’il n’y a pas quelque chose de plus global, plus technologique qui se déroule et que l’on ne cerne pas bien » s’interroge Charles Evans, le président de la Fed de Chicago. Une observation a néanmoins mis la puce à l’oreille des plus perspicaces : la courbe de Phillips, qui illustre de manière empirique la relation inverse qui relie le taux de chômage et l’inflation, a totalement changé de physionomie et ne l’exprime plus. Bien que suscitant des discussions sans fin – dans des cénacles tout de même assez restreints – elle faisait toutefois référence chez les analystes. Patatras, voilà encore une certitude qu’il faut abandonner ! *
Trouver dans la situation de l’emploi ainsi que dans les revenus salariaux l’origine du niveau de l’inflation impliquerait de ne pas se contenter des moyennes trompeuses. Si le taux du chômage est revenu dans les clous aux États-Unis, celui de l’emploi apporte un tout autre éclairage. Quant aux revenus, une autre approche consiste à observer l’évolution du crédit aux particuliers, dont l’accroissement actuel reflète à la fois ses bas taux, qui le rend plus accessible, et la nécessité d’y faire appel pour maintenir son niveau de vie.
A cet égard, une gueule de bois liée au crédit est diagnostiqué pour bientôt aux États-Unis. L’économiste en chef de FTN Financial Christopher Low l’anticipe  : « Nous avons conditionné les Américains à s’endetter pour combler le fossé entre leurs salaires et leurs dépenses. Lorsque la Fed montera son taux, les emprunteurs à risque auront les premiers les doigts coincés ».
Un même essor du crédit est également observé au Royaume-Uni, où les encours du crédit à la consommation ont progressé de 10% en un an, faisant craindre un dérapage à la Banque d’Angleterre. Dans le langage d’un analyste de chez Schroders, un groupe de gestion d’actifs britannique, cela donne ceci : « La disponibilité du crédit et une amélioration de la confiance du consommateur ont eu pour effet d’encourager les ménages à consommer davantage même si, parallèlement, les salaires en termes réels se sont contractés ».
L’intention n’est pas, en évoquant la croissance du crédit, d’annoncer une réédition de la crise des subprimes, mais de mettre en évidence le mécanisme en vertu duquel la consommation se maintient grâce au crédit (tant que cela durera). Et qu’il n’est pas étonnant, dans ces conditions, que la configuration de la courbe de Phillips s’en ressente, car elle ne tient pas compte de ce facteur.
La conséquence s’impose : la faible inflation est une donnée durable, tout comme la faible croissance. L’une soulage du poids de l’endettement et incite à l’accroitre, l’autre entrave sa réduction. Mais ensemble elles ont une fin.
========================== * P.J. : La « courbe de Phillips » est l’une des plus belles illustrations du fait que la « science » économique contemporaine s’apparente davantage au marc de café qu’à quoi que ce soit de nature scientifique. Je lui avais consacré une chronique dans Le Monde du 29 septembre 2015 : L’étrange raisonnement de Janet Yellen.
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La dernière sous partie !
J’avoue j’en suis pas trop satisfaite, on verra demain ce que je pourrais améliorer. 
Il me manque plus qu’à peaufiner 2 sous parties du I, intro et conclu, corrections des fautes, petites notes et mis en page. Normalement demain j’en ai officiellement finit avec ça 
C / L’oublie ?
“Publié à Paris en 1932 par un groupe d’étudiants martiniquais, ce premier et unique numéro de la revue Légitime Défense restera plus de quatre décennies pratiquement ignoré de la société martiniquaise - quelques intellectuels curieux de notre passé historique exceptés. Fait étrange que cet aveuglement d’une société pour des textes écrits cependant pour elle et par ses propres intellectuels.”
Ménil introduit la Revue Légitime dans sa réédition en soulevant le passage sous silence de la Revue. Légitime Défense fait l’objet de quelques travaux universitaires, en littérature plus précisément. Très peu d’entre eux sont accessible. Le travail de Lilyan Kesteloot, cité par Ménil, fait office de référence. Ses travaux portent globalement sur la littérature “négro africaine”, la littérature Noire francophone. La majorité des travaux en France sur Légitime Défense sont traités dans le domaine de littérature, et plus précisément de la littérature Noire. Bien que la revue se revendique du surréalisme et d’après Ménil, se distancie de la Négritude, on trouve très peu d’article traité sur les plateformes réservés au surréalisme sur Légitime Défense (exemple avec la plateforme Mélusine, aucune ressource sur Légitime Défense ou un de ses auteurs n’a été trouvé). José Rosales dans son article Of Surrealism revient sur le travail de Michael Lowy et son ouvrage “L’étoile du matin, Marxisme et surréalisme”. Rosales interroge l’absence  de figures non blanche dans l’histoire que Lowy fait du surréalisme, en ayant en tête les contributions de Césaire. On pourrait aussi reposer cette question en s’interrogeant sur l’absence de Légitime Défense, qui est de plus une revue se revendiquant du marxisme et du surrealisme quand celui ci est en tension. Analyser la dialectique du marxisme et du surrealisme au prisme de la race et la colonialité prendrait un tout autre sens (voir l’article de Lori Cole).
On retrouve Légitime Défense dans peu de travaux d’histoire, la thèse de Phillippe Dewitte fait parti des rares travaux de cette discipline qui en font mention. Dans “Les mouvements Nègres en France 1919-1939”, l’historien revient sur les mouvements Noirs en France à l’entre deux guerres, et a pour vertu de replacer dans leur contexte historique et d’apporter des éclairages à certaines thèses avancés par les chercheurs en littérature. Bien que Dewitte n’ignore pas Légitime Défense, on peut s’interroger sur la manière dont la revue est traité “La lecture du manifeste de Légitime Défense laisse tout d’abord une forte impression de révolte adolescente, les parents de ces jeunes bourgeois en crise semblent les premiers visés par les violentes diatribes contre tous les “placés foutus universitaires réussis décorés pourvus décoratifs pudibonds opportunistes marqués”. L’image de l’adolescent en crise cherche à tourner Légitime Défense en dérision, une revue jeune au point d’être immature, caractérisé par son irrationalité, c’est un adolescent en crise. Dewitte clôture la présentation de Légitime Défense en interrogeant la compatibilité de l’analyse en terme de classe et de classe “Mais la problématique raciale qui affleure dans Légitime Défense est difficilement compatible avec la révolution communiste. [...] Si on se place sous l’angle de la lutte des classes on ne peut plus parler de solidarité raciale.” Classe et Race sont pour Dewitte contradictoire alors que la revue montre que ces deux là sont difficilement séparable.  
Le traitement de la revue en dehors de l’espace hexagonale diverge assez. On retrouve Légitime Défense aussi bien dans des revues portant sur le Surréalisme, que sur l’Histoire ou encore la Philosophie , et dans des publications beaucoup plus récentes. Une grande partie des sources sur Légitime Défense en France date des années 1970, 1980, peu d’entre elles ont été réédité et aujourd’hui elles font l’objet de peu de recherche. Outre Atlantique Légitime Défense fait l’objet d’un traitement divers, plus approfondis et surtout la revue est réappropriée, par exemple les analyses en terme de race (voir travaux de Brent Hayes) sont déjà plus commune qu’en France, la compatibilité d’un traitement en terme de race et de classe n’est pas questionné, la revue est discuté sous d’autres angles à la lumière d’autres discipline comme la philosophie (voir texte de Paget Henry Africana Phenomenology: Its Philosophical Implications). Comme vu précédemment, la revue n’est pas restreint aux cercles universitaires, artistes et militants notamment s’emparent des apports de la revue, ce qui permet qu’elle ne tombe pas dans l’oublie.
On observe un décalage dans la réception et le traitement de ces revues, bien que la revue, rédigé en français, soit en accès en libre sur internet, elle fait l’objet de moins recherches et d’interet outre Atlantique, ceci peut etre directement lié au contexte (post)colonial.
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