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#Cinéma Roumain
letontoncinephile · 2 years
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R.M.N. (Cristian Mungiu, 2022)
R.M.N. (Cristian Mungiu, 2022)
J'ai n'étais pas invité à #Cannes2022 mais j'ai choisi ma #PalmeDOr 🧸🎻#cinéma #RMN #ChristianMungiu @Festival_Cannes @Le_Pacte pic.twitter.com/YeH4KJb257— Le tonton Cinéphile (@TontonCinephile) October 29, 2022
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VENDREDI 17 NOVEMBRE 2023 (Billet 1 / 3)
Mercredi matin, au réveil, miracle, beau temps sur Paris ! Nous avions prévu éventuellement de nous faire une toile mais les sorties cinéma de la semaine ne nous disaient pas grand-chose. Juste peut-être « Simple comme Sylvain », un film canadien, à mi-chemin parait-il entre Denis Arquand et Woody Allen, dont on nous a dit du bien…
Mais pourquoi pas une Expo ? L’Art, dans ces temps plus que troublés, est peut être un très bel antidote (ne tiquez pas, « antidote » est bien du genre masculin et nous avons choisi « bel » au lieu de « beau » pour une question d’euphonie) à la morosité ambiante… et quand nous écrivons « morosité », vous l’aurez compris, c’est un énorme euphémisme !
Après Nicolas de Staël et Van Gogh, il y avait l’Expo Modigliani au Musée de l’Orangerie qui nous intéressait. Le hasard a fait qu’il restait encore quelques disponibilités à 14h30 et nous avons pu réserver pour le jour même. Indispensable pour avoir une chance ne serait-ce que de rentrer dans le Musée. Mais problème identique à celui du Musée d’Orsay, les jauges des visites sont trop « généreuses », il y avait BEAUCOUP TROP DE MONDE dans les salles ! Et c’est très dommage !
Mais bon, nous n’avons quand même pas boudé notre plaisir, nous aimons beaucoup ce peintre même si nous avions déjà vu une très belle rétrospective de son œuvre : « Modigliani, l’ange au visage grave », exactement le 1er janvier 2003 à 17h30, au Musée du Luxembourg (JM avait collé le ticket d’entrée dans un album photo…).
En comparaison, peu d’œuvres dans l’Expo du Musée de l’Orangerie, mais cela fait toujours plaisir de retrouver le « style » très particulier de l’artiste. Nous, on aime beaucoup. « Poète ardent et peintre grand parmi les grands […]. Il passa tel un météore : il fut tout grâce, tout colère, tout mépris. Son âme hautaine d’aristocrate flottera longtemps parmi nous dans le chatoiement de ses beaux haillons versicolores. » (Paul Guillaume)
Par contre, petit conseil : réservez à la première heure du matin, vous aurez une chance d’avoir moins de monde.
ET SURTOUT : ne partez pas sans vous recueillir dans les 2 salles consacrées aux « Nymphéas » de Monet. Nous en parlons dans le Billet suivant.
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AMEDEO MODIGLIANI. Un peintre et son marchand
Du 20 septembre 2023 au 15 janvier 2024
Près d’un siècle après la rencontre entre les deux hommes en 1914, cette exposition se propose de revenir sur l’un des moments emblématiques de la vie d’Amedeo Modigliani, celui où Paul Guillaume devient son marchand. Elle s’attachera à explorer la manière dont les liens entre les deux personnages peuvent éclairer la carrière de l’artiste.
À son arrivée à Paris en 1906, Modigliani, artiste juif d’origine italienne, est peintre. Sa rencontre avec Constantin Brancusi, sculpteur d’origine roumaine, en 1909, agit pour lui comme une révélation : il s’initie à la sculpture et s’y consacre presque exclusivement jusqu’en 1914. Sa rupture avec cette pratique est aussi soudaine que totale : de 1914 à sa mort en 1920, il renoue avec la peinture et produit alors de nombreux tableaux consacrés principalement à la seule figure humaine. C’est cette pratique de la peinture qui est au cœur de la relation entre l’artiste et le marchand. Paul Guillaume l’encourage, lui loue un atelier à Montmartre, fait connaître ses toiles dans les cercles artistiques et littéraires parisiens. Il achète, vend et collectionne ses œuvres. […]
Outre les cinq peintures de Modigliani conservées aujourd’hui au Musée de l’Orangerie, plus d’une centaine de toiles ainsi qu’une cinquantaine de dessins et une dizaine de sculptures de l’artiste seraient passés par les mains du marchand. Ce nombre dénote à la fois l’implication du galeriste dans la promotion de l’artiste mais aussi son goût personnel pour ses œuvres, largement présentes sur les murs de ses différents appartements. On y trouve des portraits des figures marquantes du Paris de l’époque, Max Jacob, André Rouveyre, Jean Cocteau, Moïse Kisling, mais également des modèles inconnus, ainsi que de très beaux ensembles de portraits des femmes qui ont partagé la vie du peintre, l’écrivain Béatrice Hastings tout d’abord, puis la jeune peintre Jeanne Hébuterne, sa dernière compagne et la mère de son enfant.
L’exposition évoquera ainsi, à travers le choix d’œuvres emblématiques, les différentes caractéristiques de ce corpus tout en explorant les liens du peintre et de son marchand dans le contexte artistique et littéraire parisien des années 1910.  
(Source : « La plaquette de l’Exposition »)
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Ouverture : le Musée est ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 9h à 18h (fermeture à 21h le vendredi).
Adresse : Jardin des Tuileries / Place de la Concorde (côté Seine) / Paris 75001
Tarif horodaté : 12,50 €
Métro : Concorde
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buxberg · 4 months
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Jean Réno
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Il est né le 30 juillet 1948 à Casablanca, Maroc. Ses parents ont déménagé au Maroc depuis l'Andalousie (Sanlucar de Barrameda et Jerez de la Frontera) à la recherche de travail et pour échapper au régime du général Franco. Mon père était linotypiste. Maman est décédée en bas âge. Il y a une sœur Maria-Teresa. En 1960, la famille Moreno rentre en Europe et s'installe en France. Dès son plus jeune âge, Jean Reno rêvait d'une carrière d'acteur, mais avant de réaliser son rêve, il a dû travailler comme vendeur dans une épicerie et agent dans une agence de voyages. Il fait ses débuts au cinéma en 1979 dans le film "Clair De Femmei" de Costa-Gavras. Les rôles dans les films de Luc Besson lui ont valu une reconnaissance et une popularité internationales.
Renault s'est marié trois fois. De sa première épouse, il a une fille Sandra (1978) et un fils Michael (1980).
Le couple s'est séparé lorsque Reno a commencé une liaison avec le mannequin polonais Natalya Dyshkiewicz. Natalya a donné naissance à son fils Tom (1996) et à sa fille Serena (1998). Le deuxième mariage a été rompu en 2001.
En juillet 2006, Jean épouse la mannequin et actrice roumaine Sofia Boruca (1971). Les témoins de leur mariage étaient Nicolas Sarkozy et Johnny Hallyday.
Reno a trois maisons : à Paris, Los Angeles et en Malaisie.
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orbitofdesire · 5 months
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Pourquoi Jacques Rivette, cinéaste de la Nouvelle Vague, peut-il être un bon guide pour décrypter la politique ? À cause de la place du marginal chez Rivette. Essentielle. Mais ce n’est que le début. En cherchant bien, on découvre tout ce qu’il y a de pertinent à regarder les films de Rivette d’un point de vue politique par tous les sujets qu’il aborde : la philosophie, la littérature, le cinéma classique. Mais surtout, en termes de révolution totale, la place des acteurs et leur émancipation, l’émancipation des personnages par rapport à la trame narrative, l’émancipation des spectateurs par rapport au réalisateur. L’opération révolutionnaire, c’est que le spectateur est d’emblée un personnage de son film. Il est mis à une place de témoin privilégié qui étudie les relations entre les êtres presque comme un ethnographe amateur dans la faune que montre le cinéaste. La scène spécifique qu’il va reprendre et qu’il va affiner, c’est la répétition de théâtre, un thème très fréquent chez Rivette, que l’on trouve par exemple dans L’Amour fou (1969) ou Out 1. Car quand l’acteur joue un acteur qui répète une pièce, il ne joue presque plus. Il est presque collé à la réalité. C’est comme dans un documentaire. Ce qui transforme le regard du spectateur. [...] Rivette se démarque-t-il d’une position quelque peu viriliste que l’on peut reprocher à la « politique des auteurs » ? C’est tout le problème. Rivette a été méconnu en son temps et il l’est encore aujourd’hui, mais j’espère que ça ne va pas durer parce qu’il déjoue dès le départ tous les pièges de la Nouvelle Vague. Le premier, c’est la fascination pour l’extrême droite. Parce que ni Truffaut, ni le jeune Godard d’avant Mao, ni Chabrol, ni Rohmer n’ont échappé à une certaine fascination pour les petits mecs d’extrême droite, à l’instar de Paul Gégauff, scénariste pour Chabrol et figure typiquement viriliste, un peu hussard, qui a accompagné le mouvement. Et on peut penser à Jean Parvulesco [interprété par Jean-Pierre Melville dans À bout de souffle, de Jean-Luc Godard – ndlr], écrivain d’origine roumaine, fasciste convaincu et tourné vers l’occulte, qui a longtemps gravité autour du groupe des Cahiers du cinéma.Rivette a toujours refusé de le saluer. Mais Rivette n’a pas fait comme Godard. Il est resté modeste par rapport à cette prise de parole possible. Mais fondamentalement, ce qui a nourri Out 1, c’est l’après-Mai-68. Le film sort en 1971, c’est trois ans plus tard. Ce qu’il filme, c’est la bourgeoisie de gauche, ce sont des gens qui n’ont pas de souci pour le lendemain, des metteurs en scène de théâtre, une avocate, un homme d’affaires, un intellectuel. Je vois ce film comme une sorte de remake de La Règle du jeu. C’est-à-dire qu’il va montrer l’inconvénient de la posture collective de son milieu qui finalement s’arrange de cette révolution ratée, tandis que les victimes sont les marginaux. Et eux, ils ne s’en arrangeront pas. C’est Frédérique, le personnage de Juliet Berto, qui va se retrouver, comme dit Renoir, à la place de « l’innocent sacrifié pour qu’une société puisse continuer ».
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haitilegends · 1 year
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Joyeux Anniversaire à Dany Laferrière.
Académicien, écrivain, réalisateur. Né le 13 avril 1953.
Né à Port-au-Prince en 1953 d’un père intellectuel et homme politique, Windsor Klébert Laferrière, et d’une mère archiviste à la mairie de Port-au-Prince, Marie Nelson, Windsor Klébert, qui deviendra Dany, passa son enfance avec sa grand-mère, Da, à Petit-Goâve, dans cet univers dominé par les libellules, les papillons, les fourmis, les montagnes bleues, la mer turquoise de la Caraïbe et l’amour fou pour Vava. Ces épisodes heureux sont relatés dans deux de ses romans : L’Odeur du café et Le Charme des après-midi sans fin.
À la fin de ses études secondaires au collège Canado-Haïtien, Dany Laferrière commence à travailler à l’âge de dix-neuf ans à Radio Haïti Inter, et à l’hebdomadaire politico-culturel Le Petit Samedi soir. Il signait, à la même époque, de brefs portraits de peintres dans leur atelier pour le quotidien Le Nouvelliste.
À la suite de l’assassinat de son ami Gasner Raymond, trouvé sur la plage de Braches, à Léogâne, le 1er juin 1976, il quitte précipitamment Port-au-Prince pour Montréal. Cet évènement sera raconté dans son roman Le Cri des oiseaux fous.
Il débarque dans une ville en pleine effervescence des Jeux olympiques et à la veille des élections historiques qui amèneront l’équipe de René Lévesque au pouvoir pour changer à jamais le paysage politique du Québec.
Seul, il observe cette ville nouvelle, et s’acclimate difficilement à l’hiver, parcourant le quartier latin fourmillant d’artistes où il dépose ses pénates. C’est un homme libre de vingt-trois ans qui s’engage dans une nouvelle vie tout en luttant pour échapper à la nostalgie, à la solitude et à la misère.
Pendant huit ans, il enchaîne les emplois précaires, parfois dans des usines en banlieue de Montréal, logeant dans des chambres « crasseuses et lumineuses » sans cesser de caresser un vieux rêve d’écrivain. Il se procure chez un brocanteur de la rue Saint-Denis cette fameuse machine à écrire Remington 22, qui l’accompagnera pendant une dizaine de romans.
Le voilà installé dans sa baignoire « rose » avec du mauvais vin pour lire tous ces écrivains qu’il ne pouvait se payer à Port-au-Prince : Hemingway, Miller, Diderot, Tanizaki, Gombrowicz, Borges, Marie Chauvet, Bukowski, Boulgakov, Baldwin, Cendrars, Mishima, Marquez, Vargas Llosa, Salinger, Grass, Calvino, Roumain, Ducharme, Virginia Woolf... Il deviendra le lecteur passionné, « l’homme-livre » que l’on connaît.
Paraît, en 1985, le roman Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, qui explose dans le ciel littéraire du Québec.
À la suite du succès éclatant de son premier roman, la nouvelle télévision Quatre Saisons l’embauche en 1986 pour présenter la météo. Le Québec reçoit le choc d’un Noir annonçant la neige et les angoissantes blancheurs de février, tout cela avec légèreté et humour. Un nouveau personnage est né dans le paysage télévisuel. Ce qui l’amènera à la fameuse émission de Radio-Canada, La Bande des six, qui réunit six des meilleurs chroniqueurs de la presse québécoise.
1986, c’est aussi la mort de Jorge Luis Borges, ce vieux maître aveugle de Buenos Aires qu’il ne cessera jamais de lire. 1986, c’est surtout la fin de la dictature des Duvalier et un premier bref retour en Haïti. Avec son ami, l’écrivain Jean-Claude Charles, il parcourt le pays tout en tenant une chronique quotidienne pour Le Nouvelliste sur la débâcle des tontons macoutes et la fin du régime des Duvalier.
1989, la sortie du film tiré de son premier roman, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, lui permet de se familiariser avec le cinéma. Le film provoque un scandale aux États-Unis où la plupart des grands médias l’ont censuré. Le cinéma influence grandement son écriture (Le Goût des jeunes filles). C’est l’époque où il fréquente le petit cinéma « Le Ouimetoscope », découvrant un cinéma d’auteur qui imprègnera son œuvre.
En 1990, il quitte Montréal avec sa famille pour Miami, afin d’échapper à l’hiver mais surtout à cette célébrité bruyante qui n’était pas compatible avec le silence intérieur qu’exige le travail d’écrivain. Il écrit paisiblement à Kendall dix romans en douze ans, des livres qui forment l’ossature de son œuvre, dont le fameux cycle haïtien : L’Odeur du café, Le Goût des jeunes filles, Le Charme des après-midi sans fin, La Chair du maître, Le Cri des oiseaux fous, Pays sans chapeau… Miami, c’est l’époque studieuse où l’auteur travaille sans relâche, pas loin d’un petit lac dont il fait le tour chaque matin en ruminant les descriptions et les dialogues à écrire.
Printemps 1999, le Québec est le pays à l’honneur au Salon du livre de Paris. Invités de l’émission Bouillon de culture, de Bernard Pivot, avec Robert Lalonde et Gaétan Soucy, les trois écrivains québécois se distinguent ce soir-là. Dany Laferrière va jusqu’à souhaiter que l’on puisse remettre un jour le prix Nobel au Québec pour l’originalité de sa littérature.
Retour à Montréal après la sortie du Cri des oiseaux fous, son dixième roman, et fin de l’épisode de Miami.
Après une quinzaine d’années de travail acharné, Laferrière décide de cesser d’écrire de nouveaux récits pour prendre le temps de « revisiter » ses précédents romans. Il réécrit six romans, ajoutant de nouveaux chapitres, jusqu’à faire surgir une œuvre plus dense. Le procédé de réécriture à la manière Laferrière étonne considérablement la critique et encore davantage les universitaires.
Il redessine lui-même son œuvre, aménageant des passerelles entre les romans jusqu’à découvrir qu’il s’agit en fait d’un seul livre : une Autobiographie américaine. Cette Autobiographie américaine permet de lier les deux cycles, le cycle nord-américain, composé de romans urbains, agressifs, et le cycle haïtien, plus calme et empreint de la tendresse de Da, sauf lorsque l’action se déroule dans l’atmosphère de la dictature. Pendant longtemps, les critiques évoquent une autobiographie en dix romans. Il s’agit, selon Laferrière, d’un ensemble comprenant récits, romans et essais, qui forme aujourd’hui un corpus de vingt-deux ouvrages.
Après avoir scénarisé Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, Le Goût des jeunes filles et participé activement à l’élaboration de Vers le sud, de Laurent Cantet, avec Charlotte Rampling, Laferrière scénarise et réalise son premier film Comment conquérir l’Amérique en une nuit. Il retrouve sur le plateau son vieux complice Maka Kotto dans ce film qui raconte une histoire pas trop éloignée de celle de cet enfant d’Haïti. Une narration où deux hommes échangent leurs expériences. L’oncle, qui vit depuis vingt ans à Montréal, décide de rentrer tandis que son jeune neveu arrive à Montréal pour y rester. On dirait deux paquebots se croisant dans la nuit sans se voir. Les critiques y ont pourtant vu un seul et même personnage : l’auteur n’a fait que mettre en scène deux périodes de sa vie.
En novembre 2009, Laferrière fait une rentrée remarquée avec L’Énigme du retour, qui a un vif succès au Québec avant de recevoir le prix Médicis. De nombreux prix suivront, dont le Grand Prix du livre de Montréal, le prix des libraires du Québec, le Combat des livres de Radio-Canada.
Janvier 2010, Laferrière se trouve à Port-au-Prince quand le séisme frappe le pays. Il note sur son carnet noir ses observations de manière si spontanée que les lecteurs auront l’impression de vivre l’évènement en direct. Tandis que la télévision montre les immeubles effondrés et compte les morts, Laferrière raconte la vie quotidienne dans une ville complètement brisée et les tentatives désespérées des gens pour garder une certaine dignité dans le malheur. La littérature, en s’éloignant du scandale, nous fait pénétrer dans l’intimité de la catastrophe.
Il publie en 2011, L’Art presque perdu de ne rien faire, qui rassemble ses chroniques sur Radio-Canada. Cet essai remporte un étonnant succès critique et de librairie.
Deux ans plus tard, en février 2013, il récidive avec Journal d’un écrivain en pyjama. Dans cet essai, Laferrière fait l’éloge de ses deux passions : l’écriture et la lecture, en deux cent deux chroniques sur des sujets aussi divers que la place de l’adjectif dans la phrase ou le plagiat dans les mœurs de la littérature. Ce livre intéressera l’écrivain en herbe comme le lecteur passionné. Il préside du 1er au 8 mai 2013 les Rencontres québécoises en Haïti, évènement qui rassemble une cinquantaine d’auteurs et de professionnels du livre haïtiens et québécois.
Prix international de littérature décerné par la Maison des cultures du monde, pour L’Énigme du retour, en 2014. Grand Prix Ludger-Duvernay, en 2015. En 2016, docteur honoris causa de Midlebury College (USA) et des universités Paris-Sorbonne et Pierre et Marie Curie.
Officier de l'ordre national du Québec (2014), citoyen d'honneur de la ville de Montréal (2014), officier de l'ordre du Canada (2015), compagnon des Arts et des Lettres du Québec (2015).
Élu à l’Académie française, le 12 décembre 2013, au fauteuil d’Hector Bianciotti (2e fauteuil)
Œuvres
Certains ouvrages sont édités chez Grasset : Le goût des jeunes filles (2005), Je suis un écrivain japonais (2008), L’énigme du retour (2009), Chronique de la dérive douce (2012), Journal d’un écrivain en pyjama (2013).
1985 Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer (VLB Éditeur)
1985 Haïti (Québec) - scénario; réalisation Tahami Rached
1987 Éroshima (VLB Éditeur)
1991 L’Odeur du café (VLB Éditeur)
1992 Le Goût des jeunes filles (VLB Éditeur)
1993 Cette grenade dans la main du jeune nègre est-elle une arme ou un fruit ? (VLB Éditeur)
1994 Chronique de la dérive douce (VLB Éditeur)
1996 Pays sans chapeau (Lanctôt Éditeur)
1997 La Chair du maître (Lanctôt Éditeur)
1997 Le Charme des après-midi sans fin (Lanctôt Éditeur)
2000 J'écris comme je vis - entretien avec Bernard Magnier (Lanctôt Éditeur)
2000 Je suis fatigué (Lanctôt Éditeur)
2000 Le Cri des oiseaux fous (Lanctôt Éditeur)
2004 Comment conquérir l’Amérique en une nuit - réalisation et scénario
2005 Les Années 80 dans ma vieille Ford
2006 Je suis fou de Vava - illustrations de Frédéric Normandin (Éditions de la Bagnole)
2006 Vers le sud (Boréal)
2008 Je suis un écrivain japonais (Boréal)
2009 La Fête des morts - illustrations de Frédéric Normandin (Éditions de la Bagnole)
2009 L’Énigme du retour (Boréal)
2010 Conversations avec Dany Laferrière - interviews de Ghila Sroka (La Parole métèque)
2010 Tout bouge autour de moi
2011 L’Art presque perdu de ne rien faire (Boréal)
2013 Journal d’un écrivain en pyjama
2014 L'art presque perdu de ne rien faire (Grasset)
2015 Tout ce qu’on ne te dira pas Mongo (Boréal)
2015 Dany Laferrière à l’Académie française (Boréal)
2016 Mythologies américaines (Grasset)
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double-croche1 · 2 years
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[INTERVIEW CINÉ] DMYTRO SUKHOLYTKYY-SOBCHUK
Avec son premier long-métrage ‘Le Serment de Pamfir’, le réalisateur ukrainien Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk a été une véritable révélation de la Quinzaine des Réalisateurs du dernier Festival de Cannes. A l’occasion de la sortie du film en salles, nous avons eu la chance de rencontrer Dmytro pour parler de son parcours, des détails de conception du film et de l’avenir de son pays. Quelles ont été les premières idées que vous avez eues pour ‘Le Serment de Pamfir’ ? Dmytro : Je ne peux pas dire précisément quelles ont été les premières idées. J’ai fait mon film de fin d’études ‘Krasna Malanka’ en 2013. C’était un documentaire à propos de la communauté roumaine en Ukraine près de la frontière. Ils se préparent pour la célébration de la Malanka, qui est une fête traditionnelle se déroulant dans la nuit du 13 au 14 janvier dans l’ouest du pays. Chaque participant porte un masque bien spécifique et endosse un rôle social. Les habitants jouent une scène ou entonnent des chants. Ils boivent, déambulent dans les rues du village et dansent. Par ailleurs, la contrebande de cigarettes est un des plus gros problèmes de la région. Sur le tournage de ce documentaire, les hommes discutaient quand la caméra arrêtait de tourner. J'ai alors fait des recherches à propos de la contrebande. C’était ainsi dans mes notes. A un moment, je me suis dit qu’il y avait de quoi faire quelque chose d’intéressant à partir de cela. Vous pensiez donc à la fête de la Malanka et à la contrebande. Comment avez-vous organisé cela autour de l’histoire d’un père souhaitant protéger sa famille ? Dmytro : La première fois que je me suis demandé comment connecter ces différentes notes pour en faire un film de fiction, j’étais en dernière année d’école de cinéma. On était quatre réalisateurs dans un groupe et on a commencé à faire un brainstorming. J’ai mentionné l’histoire d’un homme qui protège sa famille dans un environnement de contrebande. Il y avait aussi un policier dans l’histoire. Ces idées étaient initialement prévues pour un court-métrage, je les ai juste partagées avec mes amis. Quand j’ai eu mon diplôme, la question s’est posée du premier long-métrage. J’ai dû décrire à des personnes extérieures ce que je voulais faire. C’était intéressant pour moi d’écrire une histoire à propos de personnes s’aimant mais dont l’amour inconditionnel a des effets secondaires. A partir de là c’est devenu une histoire différente, mais à chaque fois il y avait l’homme et sa famille : la femme et même au départ une fille au lieu d’un garçon comme dans le film. Il y avait donc ce triangle et un autre avec le père et les deux frères. L’histoire tournait autour des relations entre ces deux triangles. Etape par étape, j’ai construit un scénario avec ces idées.
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Comment avez-vous réussi à financer le scénario ? Dmytro : Ça a été un long processus, parce que je devais expliquer mon mode de fonctionnement : « Je ne vais pas travailler avec une méthode particulière. Je vais devoir isoler des acteurs professionnels dans les montagnes et passer deux mois avec eux sur place. » Ce n’était pas faisable et j’ai eu plusieurs rejets. Après cela, j’ai décidé en 2017 de mettre sur pause ce projet pour me consacrer à un court-métrage titré ‘Weightlifer’ (2018) autour de l’haltérophilie. J’ai pu avoir le financement nécessaire pour ce court-métrage parce qu’il était bien plus modeste. Le film a été sélectionné dans plusieurs festivals et j’ai pu adapter ma méthode de travail entre ‘Weightlifter’ et ‘Le Serment de Pamfir’. Dans ‘Weightlifter’, c’était l’opposé de ce que j’avais en tête pour ‘Le Serment de Pamfir’ : j’ai fait appel à des acteurs non professionnels, de vrais haltérophiles et on a fait beaucoup de sessions de répétitions et d’improvisation en amont. La méthode a fait ses preuves. Pour ‘Le Serment de Pamfir’, j’ai alors suivi le même schéma. Oleksandr Yatsentyuk (Pamfir), Solomya Kyrylova (la femme Olena) et Stanislav Potiak (le fils Nazar) jouent ainsi dans leur premier long-métrage. Après ‘Weightlifter’, j’ai reçu une bonne offre d’un producteur et on a eu des collaborateurs financiers dans différents pays dont la France et la Pologne. Ce n’était pas facile pour un premier film de recevoir ces financements, même pour Les Cinémas du monde qu’on a reçus au deuxième coup. Comment s’est déroulé le processus d’acceptation de votre projet ? Dmytro : J'ai d’abord reçu deux pages de retours par rapport au scénario que j’avais soumis. Il y avait une mauvaise compréhension de qui étaient les jumeaux parce qu’ils avaient des noms dans le scénario, on m’a conseillé de les appeler juste “les jumeaux”. Il y avait autre chose, c’était trop compliqué de comprendre le caractère froid du policier, ce qui peut pourtant être la réalité de ce système. Le retour le plus important a été que personne ne comprenait ce qu’était la Malanka. Ce n’est pas un film ethnographique où on décrit tout. On a juste construit notre propre célébration qui combine plusieurs traditions différentes. Sans mon expérience de documentaire, je n'aurais pas pu rendre cela réaliste. Il y a des règles. Tout le monde me demandait : « Quand est-ce que cela arrive ? De quels endroits viennent-ils ? Que font-ils ? Avec qui ? Que signifient ces déguisements et tous ces masques ? » On peut sentir que quelque chose se passe et on comprend que cela existe vraiment. C’était important pour moi d’avoir cela comme arrière-plan, mais au niveau du scénario c’était très compliqué à expliquer. C’est pourquoi quand on a fait une nouvelle soumission, on a séparé ce qu’on a transmis en deux parties : d’un côté le scénario et de l’autre une description ethnographique de la Malanka. Après cela, notre demande a été acceptée. Ce genre de situation doit arriver souvent pour des réalisateurs débutants. Je pense qu’avec l’équipe complète, les producteurs et ceux qui étaient impliqués dans la préparation, on est arrivés à atteindre ce qu’on voulait.
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Le scénario semble influencé par différents mythes. Vous avez fait un travail de recherche particulier à ce sujet ? Dmytro : Il y a notamment le mythe biblique d’Abraham [plus d’informations par ici]. C’était une base pour créer l’histoire du film avec cet homme dont la destinée s’oppose à la volonté de Dieu. C’était donc un archétype pour le personnage de Pamfir. Il y a également la question de la religion, notamment avec son fils Nazar qui brûle l’église. Le film ne dit pas si Pamfir est croyant ou non. Comment avez-vous construit le personnage de Pamfir ? Dmytro : Il est dans l’entre-deux : un pied dans la légalité et un autre dans l’illégalité. C’est lui-même un mauvais fils mais un bon père. Sa dualité est présente partout. C’est facile de dire que personne n’est parfait mais quand on veut créer cela à l’écran, ça peut vite devenir plus compliqué. Le résultat vient du travail avec les acteurs, comment ils te comprennent et collaborent avec toi. C’est une alchimie qui a été construite lors du très long casting qui a duré plus d’un an et demi. Après cela, il y a eu une période de répétitions de deux mois. Travailler avec les acteurs est un pur plaisir parce qu’ils sont co-auteurs. Après les répétitions avec les acteurs, nous avons partagé cela avec le reste de l’équipe dont la directrice de la photographie et nous avons fait encore d'autres répétitions. Nous sommes arrivés au moment du tournage avec toute cette préparation. Le film est constitué de multiples plans-séquences en mouvement constant, à part au tout début, à la toute fin et dans la scène de l’église au milieu du film. Toutes ces scènes étaient très précisément écrites lors du tournage ? Dmytro : Oui, très précisément. Les deux premières versions du scénario étaient très similaires : nous avions juste changé quelques éléments dans les relations entre les personnages et au sein de la famille. La seconde version était différente pour le personnage de Pamfir parce que je me suis rendu compte que l’acteur Oleksandr Yatsentyuk ne pouvait pas être la personne décrite dans le scénario. Au départ, c’était un autre acteur pour le casting. Pamfir devait être une personne qui ne se bat pas et qui accepte toutes les mésaventures. On est partis d’un personnage qui est dans la situation de la femme Olena, à savoir qu’il ne veut pas enfreindre la loi. Il est mis face à des circonstances qui font qu’il sait qu’il y aura de la douleur. Il accepte seulement de passer par l’illégalité parce que la cause est plus importante que lui-même. Après, je me suis dit : « Ne gardons qu’un seul personnage qui résiste, comme Olena. Elle est la seule à avoir cette relation avec la loi et elle se rend compte que ce n’est pas bien. » Pamfir est entre les deux. En son for intérieur, il se dit que ce qu’il fait est bien et il n’éprouve plus de culpabilité. Il a juste besoin de cet argent. Il finit par payer pour cela. Dans la version finale du scénario, ça a donc finalement été un autre type de personnage, bien plus fort. L’idée était de le confronter aux plus grands obstacles qu’il puisse connaître dans sa vie et de voir comment il les surmonte.
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Comment avez-vous tourné ces longues scènes, notamment celles de combat et de la Malanka ? Dmytro : Il a fallu beaucoup de répétitions ! Pour la scène de combat, c’était un hommage à ‘Oldboy’ [Park Chan-wook, 2009] parce que je n’ai pas de grande expérience de tournage de scènes de combat. Pour moi, le combat n’est pas le plus important. Ce qui m’intéresse, c’est la mêlée contre l’individu. Dans le film de Park Chan-wook, tout le monde se fait taper dessus. (Rires) La vengeance et la haine sont prépondérantes. Nous avons réfléchi avec la directrice de la photographie Nikita Kuzmenko à comment faire cette scène. Cela a demandé beaucoup de répétitions, que nous avons faites d’abord dans un gymnase puis sur le plateau. Il y a eu tellement de répétitions ! Néanmoins, ce qui était le plus compliqué n’était pas la scène de combat mais le début et la fin du film, pour installer un point de vue et une dramaturgie. A propos de la Malanka, c’est une scène de soirée. Nous avons fait appel à cent cinquante personnes et nous avons commencé les répétitions. Nous avons commencé en août 2020, avec les principaux acteurs, puis les seconds rôles, puis quelques figurants, puis tout le monde. Nous sommes ensuite venus au village pour tourner pendant trois jours cette scène avec l’équipe entière. Pour moi, la scène de la Malanka a été plus simple que la scène de combat parce que j’avais fait l’expérience de cette fête et je l’avais déjà documentée. Pour la scène de combat, nous ne voulions pas faire appel à un chorégraphe professionnel, ni à des cascadeurs. Nous avons voulu la faire à notre façon avec la directrice de la photographie Nikita Kuzmenko, l’acteur Oleksandr Yatsentyuk et l’équipe. Il a donc fallu un grand nombre de répétitions et de prises. Au final, nous avons réussi à faire ce que j’avais en tête et j’en suis très heureux. Vous allez prochainement sortir un nouveau court-métrage documentaire intitulé ‘Liturgy of Anti-Tank Obstacles’. Pouvez-vous nous le présenter ? Dmytro : Oui, je l’ai tourné juste après le Festival de Cannes quand je suis revenu en Ukraine. Nous l’avons montré au Festival international de Toronto et dans d’autres festivals [notamment au Festival international de La Roche-sur-Yon le 18 octobre dernier]. Je voulais montrer comment les artistes ukrainiens peuvent promouvoir et aider leur pays contre les ennemis. Je veux être utile pour mon pays. C’est la plus petite chose que je peux faire mais cela est important. Depuis le Festival de Cannes en mai dernier, j’ai travaillé sur trois documentaires différents. J’ai eu un mois de permission en dehors d’Ukraine. Quand je vais retourner en Ukraine, nous allons filmer un autre documentaire à propos des volontaires et de la communauté. Tout cela a un unique but : montrer comment nous résistons et comment cette guerre change notre vie.
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Au Festival de Cannes, vous avez mentionné que l’endroit où vous avez tourné ‘Le Serment de Pamfir’ était presque la région la moins dangereuse depuis le début de la guerre. Est-ce que cela a changé depuis ? Dmytro : Dans le film, d’une façon très ironique, cela semble être un endroit dangereux mais durant la guerre, c’était un endroit plutôt paisible. La région de Tchernivtsi notamment a eu un faible niveau d’attaque, surtout La Bucovine dans l’Est de l’Ukraine. Maintenant, il n’y a plus d’endroit sûr en Ukraine. En Ukraine, vous avez fondé la plateforme d’écriture Terrarium. Est-ce que vous pouvez nous en parler ? Dmytro : Après être sorti d’école de cinéma, j’ai participé à plusieurs workshops et j’ai fait le constat qu’il n’y en avait pas tellement en Ukraine. J’ai voulu créer une communauté et faire des workshops pour des scénaristes. Nous avons fait appel à divers spécialistes. C’est quelque chose que je fais à côté de mon travail de réalisateur, j’aide d’autres personnes qui veulent écrire des histoires. Malheureusement pour l’édition de cette année, nous en étions quasiment à la fin après 4 mois de workshops et la guerre a commencé. Nous n’avons pas pu rassembler les étudiants pour finir le cours et présenter les différents projets. Mais avec notre équipe et des partenaires, nous pensons à ce que nous pouvons faire pour réaliser certains projets avec peu de moyens. Le pays n’a plus les moyens de financer les projets, mais nous pouvons y arriver avec des projets plus modestes. Ce genre de scénario aura plus de chance de finir sur un écran. C’est ma façon de partager mon expérience et d’aider ma communauté. Le film ‘Butterfly Vision’ de Maksym Nakonechnyiest (2022), qui a été sélectionné à Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes, est venu d’une des premières éditions où j’ai été mentor. J’ai suivi ce projet depuis le tout début.
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Vous avez laissé vos premiers courts et moyens-métrages documentaires en ligne, dont vos travaux d’étudiants, qui sont notamment dans un style bien différent de celui de votre long-métrage ‘Le Serment de Pamfir’. Dmytro : Quand j’ai fait le court-métrage ‘Weightlifter’ (2018), je me suis demandé si je devais effacer mes anciens travaux d’internet. Ensuite, je me suis souvenu que lorsque j’étais étudiant en école de cinéma, j’ai recherché les premiers films de réalisateurs que j’aimais et je me suis rendu compte qu’ils n’étaient pas toujours bons ! (Rires) Je me suis donc dit que je voulais laisser mes premiers travaux en ligne pour qu’un jour un étudiant comme moi à l’époque puisse se dire : « OK, on peut faire des choses si naïves. » Ce n’est qu’en faisant ses propres erreurs qu’on peut créer ses propres succès. Les erreurs nous permettent d’améliorer notre langage de cinéma en développant des outils et une esthétique. J’ai donc tout laissé. Il y a dix ans, j’étais comme ça, et maintenant je suis différent. Dans dix ans, je serai certainement encore un autre, avec une autre esthétique. ‘Le Serment de Pamfir’ est maintenant en salles et hautement recommandé ! Pour retrouver la filmographie de Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk, c’est par ici : * ‘Liturgy of Anti-Tank Obstacles’ (2022, court-métrage, 12 min) : à paraître * ‘Weightlifter’ (2018, court-métrage, 30 min) : Bande annonce : https://bit.ly/3T1mi3L * ‘Intersection’ (2015, documentaire, 20 min) : Bande-annonce : https://bit.ly/3T7afBP * ‘Krasna Malanka’ (2013, documentaire d’étudiant, 52 min) : Film complet : https://bit.ly/3D5GKL6 Bande-annonce : https://bit.ly/3S8Yb1C * ‘The Beard’ (2012, court-métrage d’étudiant, 25 min) : Film complet : https://bit.ly/3TfUKIc * ‘Adolescence’ (2008, court-métrage d’étudiant, 10min) : Film complet : https://bit.ly/3g3Pt7C A&B
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theoppositeofadults · 4 years
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lorsqu’on était plus jeunes, pour l’anniversaire de ma soeur, on allait toujours au cinéma voir un film que ma mère choisissait, jusqu’à ce que je boycotte les séances parce que je n’en pouvais plus 
et ma mère n’a jamais compris parce qu’elle était toujours très contente de ses films et j’ai réalisé hier soir qu’on avait en fait pas les mêmes impressions des films 
c’était toujours des films étrangers, on a eu un film polonais en noir et blanc,  quelques films iraniens,... mais 2 m’ont particulièrement marqué
baccalauréat, un film roumain. dans les souvenirs de ma mère et ma soeur, c’était un beau film sur une lycéenne qui rêvait d’étudier en France. pour moi, c’était un drame qui commence avec une agression sexuelle, et qui explore la corruption en Roumanie, et le traffic d’organes. ah. 
et the lunchbox, un film indien. pour elles, c’était encore un beau film sur une femme qui cuisine des beaux petits plats pour son mari. pour moi, c’était encore un drame, sur une femme bloquée dans un mariage avec un homme qui la trompe, et où au final elle abandonne tous ses bijoux pour pouvoir s’échapper de Mumbai. joyeux
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Cannes, se disait Xavier, c'est la fête de la saucisse avec des putes en Louboutin. Tous à dégueuler leur caviar, le nez plein de coke, après avoir récompensé du cinéma roumain.
Virginie Despentes (Vernon Subutex 1)
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gaiasanchez-blog · 6 years
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Mythes célèbres, dans la publicité et l’art (part I)
Mythe de Dracula
Dracula est sans conteste l'un des plus grands mythes du fantastique, en littérature comme au cinéma. Né sous la plume de l'écrivain irlandais, Bram Stoker (1847-1912) et paru en roman en 1897, le comte Dracula n'est pas vraiment issu de l'imagination de cet auteur. En effet, il existait Vlad l'Empaleur,  personnage historique du XVème siècle très connu en Roumanie mais aussi dans toute l'Europe, pour ses actes de cruauté et l'histoire de ses crimes. Il ne signait  pas « l'Empaleur », mais « Dracula » qui était le nom d'une branche de la dynastie princière que son père utilisait déjà. Il est important de noter que « dracul » en roumain signifie « le Diable » ou « le dragon », symbole du diable.
Les différences entre le personnage historique et le symbole qui en a découlé dans la littérature et le cinéma de vampires. D'une part, Vlad, prince du XVème siècle, oublié puis redécouvert au XIXème siècle, symbole de pouvoir fort, lutte acharnée, d'indépendance dans le combat de la Valachie contre les Turcs. D'autre part, le personnage imaginaire (irlandais) crée par Bram Stoker dans son roman écrit en 1897.  L'auteur s'est inspiré d'éléments réels pour inventer et décrire Dracula. Comme par exemple le portrait de Vlad l'Empaleur et la description du château du comte, similaire à celui du prince de Valachie. Ce sont deux personnages différents. Le personnage historique est un marginal mythifié qui régnait sur la Valachie. Le personnage imaginaire est né en Transylvanie ; tous deux ont vécu dans deux régions très différentes de la Roumanie actuelle (le nord et le sud).
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Dracula de Coppola
Dracula dans la publicité
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Publicité AirBnB, qui offre à ses consommateurs une nuit dans le château mythique de Dracula
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Publicité Oréo, qui met en scène des illustrations enfantines de Dracula
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letontoncinephile · 2 years
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Câmp de maci [Poppy Field] (Eugen Jebeleanu, 2020)
Câmp de maci [Poppy Field] (Eugen Jebeleanu, 2020)
La difficulté d'être LGBTQ+ en Roumaine, aujourd'hui… 🌈#câmpdemaci #PoppyField #optimaledistribution #eugenjebeleanu #cinema pic.twitter.com/foZqbflf0a— Le tonton Cinéphile (@TontonCinephile) October 5, 2022
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refbrisson · 3 years
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Le grand blond avec une chaussure noire partie 1
Le Grand Blond avec une chaussure noire est un film réalisé par Yves Robert ( 1920-2002 ) qui est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur français.
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Il raconte l'histoire d'un violoniste distrait, François Perrin joué par Pierre Richard,
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portent une chaussure noire et une autre marron.
C'est cette aspect insolite qui pousse Louis Toulouse, un chef du Renseignement français, a le choisir comme victime. Toulouse veut, en effet, se débarrasser de son collègue et ennemi de toujours Milan. Il lance son subalterne sur une fausse piste en lui faisant croire que Perrin est un dangereux espion.
Film sortie en 1972
Produit par la société Gaumont
Scénarisé par Yves Robert (le réalisateur) et
Francis Veber
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Bande originale de Vladimir Cosma (1940) compositeur, violoniste et chef d'orchestre franco-roumain.
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La scène que j'ai décidé de mettre en avant et celle de Mireille Darc (1938-2017 ) avec sa robe culte du cinéma français, actrice et réalisatrice française donnant la réplique à Pierre Richard.
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La scène se déroule au bout de 50 minutes de film, on peux y voir Pierre Richard rejoindre Mireille Darc dans une pièce de sa maison on y aperçois ensuite la robe emblématique noir mettant en avant le dos nue de la comédienne .
https://youtu.be/ujn1N6GWJoU
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Comment cette robe a été créée ?
À l'époque, Mireille Darc l'avait penser dans le but de marquer les esprits. C'est ce que la comédienne, décédée en 2017, expliquait dans l'émission 50 minutes Inside.
Elle dit dans l'émission :
'' Y'a huit jours de tournage pour l'actrice, pour mon rôle. Ce n'est pas beaucoup. Comment on va pouvoir se souvenir de moi ? Je me dis, il va falloir que je me trouve quelque chose de formidable. Il n'y a pas à cette époque là de costumières.
(A une époque ou la nudité des femmes était un tabou Mireille Darc à oser l'imposer au cinéma pour marquer et choquer les esprits , de manière imprévisible )
Donc je vais chez Guy Laroche, qui est mon copain, et je lui dis : "On essaye de trouver une robe". On joue tous les deux. On joue."
Guy Laroche ( 1921- 1989) couturier et styliste français.
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La robe est noire, composée d'un col roulé et de manches longue, dévoilant '' une chute de rein '' dans le dos.
La forme de la robe est assez simple même si révolutionnaire pour l'époque , longue et noir , ornée d'une chainette dorée à la taille qui accentue et affine encore plus la taille de l'actrice.
A travers cette robe l'actrice et le designer savaient qu'elle allait choquer le public mais le réalisateur Yves Robert aussi c'est se qui là mené a commandité un tout nouveau scénario à Francis Veber pour mettre en scène ce décolleté .
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La suite se dessine avec une robe exclusivement créée pour elle et qui s'offre régulièrement une version revisité par d'autre célébrités sur la scène mode, pour rendre hommage à cette emblème du cinéma.
En 2016 l'humoriste et actrice française Florence Foresti l'a porté sur la couverture du célèbre magazine français ELLE dans le but de promouvoir sa participation à la cérémonie des césars ( qui est une cérémonie qui récompense les meilleurs films de l'année) dont elle était animatrice cette année là.
Cela montre à quel point la robe de Mireille Darc a eu de l'influence dans tout domaine confondue et qu'elle se perpétue de génération en générations , nous pouvons imaginer que dans quelques années nous en parlerons encore en tant qu'icone du cinéma français et en tant que modèle iconique créé par le célèbre designer Guy Laroche .
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Partie 1.
Rigaud Sabrina TSTD2A
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buxberg · 11 months
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Jean Réno
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Il est né le 30 juillet 1948 à Casablanca, Maroc. Ses parents ont déménagé au Maroc depuis l'Andalousie (Sanlucar de Barrameda et Jerez de la Frontera) à la recherche de travail et pour échapper au régime du général Franco. Mon père était linotypiste. Maman est décédée en bas âge. Il y a une sœur Maria-Teresa. En 1960, la famille Moreno rentre en Europe et s'installe en France. Dès son plus jeune âge, Jean Reno rêvait d'une carrière d'acteur, mais avant de réaliser son rêve, il a dû travailler comme vendeur dans une épicerie et agent dans une agence de voyages. Il fait ses débuts au cinéma en 1979 dans le film "Clair De Femmei" de Costa-Gavras. Les rôles dans les films de Luc Besson lui ont valu une reconnaissance et une popularité internationales.
Renault s'est marié trois fois. De sa première épouse, il a une fille Sandra (1978) et un fils Michael (1980).
Le couple s'est séparé lorsque Reno a commencé une liaison avec le mannequin polonais Natalya Dyshkiewicz. Natalya a donné naissance à son fils Tom (1996) et à sa fille Serena (1998). Le deuxième mariage a été rompu en 2001.
En juillet 2006, Jean épouse la mannequin et actrice roumaine Sofia Boruca (1971). Les témoins de leur mariage étaient Nicolas Sarkozy et Johnny Hallyday.
Reno a trois maisons : à Paris, Los Angeles et en Malaisie.
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Journée du 03 juillet suite :
Retrouver une amie à la gare après un an d'échanges virtuels c'est une émotion. En voyant Loumidy sur son destrier dans ce couloir souterrain mon cœur met un point final à l'expansion qu'il avait initiée sous la poussée de mes pensées anticipatives : c'est la joie qui est là.
Je vous parlerai de Loumidy plus longuement, mais ce jour-là c'est l'effervescence : ce soir on va danser, il faut qu'on soit au top de notre forme ! Vite une sieste.
Loumidy m'installe dans la chambre de sa colocataire absente. Je n'aurais pu rêver mieux, cet espace est beau, calme et joyeux, rempli de bonnes ondes et de la personnalité déterminée de son occupante. Je m'y sens bien d'emblée et m'endors comme un chaton repu de lait.
Après ce doux sommeil je rejoins Loumidy sur sa terrasse. En fait une étendue d'herbe sur un espace public à cent mètres du cinéma de la ville. Je parlerai de Regift plus en détails mais il faut vous représenter une ville courue de rivières, de canaux et d'écluses avec la nature toute proche et des lieux de sociabilité où l'on a envie de s'attarder bien plus que de raison.
Clarouche nous rejoint bientôt (Clarouche ce tourbillon de gaieté clownesque...) et nous décollons pour le bal. Et là j'ai un souci : comment vous décrire la galerie de personnages que je rencontre alors sans tomber dans une liste à la Prévert ?
Ielles sont français, italiennes, roumaines, ielles sont gay, bi, hétéros, ont 24, 27, 40 ans, sont étudiantes, jeunes diplômés, repris de justice, travaillent ou volontairent, connaissent Regift depuis leur enfance ou arpenteront ses rues pour quelques mois tout au plus. Ielles sont tout.es heureu.ses d'être ici, un peu surpris.es de se trouver en cette compagnie improvisée et plus ou moins enthousiastes à l'idée de danser le mambo !
Pour ma part, je danse comme jaja ! Avec Loumidy d'abord. Et un peu plus tard dans la soirée, le sosie de Cécile de France dans l'auberge espagnole m'invite pour une valse. Elle me propose de la danser en co-guidage : chacune a une main sur l'épaule, l'autre sur la hanche de l'autre comme pour un hug à l'américaine. Personne n'est meneuse, toutes deux nous sommes meneuses, l'important réside dans le fait de rester en connexion.
C'est une des plus émouvantes valses que je danse de ma vie.
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lookatthescreen · 3 years
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Chronique #34 : L’héritage des films de troupe (Thème du mois : Les films de troupe)
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Les années 1980 en France ont été l’apogée de la culture du sketch à la télévision. Avec un duel entre deux groupes qui ont indubitablement marqué leur époque : Les Inconnus et Les Nuls. Le premier groupe, composé de Didier Bourdon, Bernard Campan et Pascal Légitimus, fait ses gammes sur scène en produisant plusieurs spectacles grâce auxquels ils font le tour de France dans des tournées de plus en plus couronnées de succès. Si bien qu’en 1990, ils sont embauchés par Antenne 2 (la grand-mère de France 2) pour présenter une émission de télé bien nommée : La Télé des Inconnus, où l’on retrouvera leurs sketchs les plus cultes et les plus connus.
Dans la même décennie, Alain Chabat et Dominique Farrugia se rencontrent par l’intermédiaire de la nouvelle chaîne, Canal +. Ils sont rejoints peu de temps après par Chantal Lauby et Bruno Carette. Le quator s’autoproclame Les Nuls, et est chargé d’animé la pastille Objectif Nul sur la chaîne cryptée, juste avant le journal télévisé. Le succès est immédiat, et on leur propose des passages de plus en plus longs dans des émissions phares comme Nulle Part Ailleurs. Les Nuls finiront par avoir leur propre programme, Les Nuls l’émission, au début des années 90. Là aussi, le public sera au rendez-vous et propulsera la bande à Chabat vers la notoriété et la reconnaissance. Les Inconnus et les Nuls ont donc atteint leur apogée à la même époque, sur deux chaînes concurrentes, et avec deux styles d’humour différents. L’équivalent de l’époque de la lutte entre Lionel Messi et Cristiano Ronaldo si vous me permettez la comparaison.
La suite est toute tracée et, il faut le dire, inévitable. Les deux troupes, qui ont fait le tour du petit écran, se lancent à l’assaut des salles obscures. Et ce sont Les Nuls qui dégainent les premiers. En 1994 sort leur premier film, La Cité de la Peur, entièrement écrit de leurs mains et réalisé par leur ami Alain Berbérian. Cette comédie absurde, parodique, presque burlesque, enchaîne les gags à un rythme impressionnant en parvenant à ne jamais s’essouffler. Le film réussit même l’exploit de ne jamais être barbant ou lourd, il encourage le spectateur à le revisionner pour voir les blagues cachées ou les deuxièmes voire troisièmes lectures. Mais La Cité de la Peur n’est pas qu’un foutoir à bouffonneries, aussi excellentes soit-elles. Les Nuls y révèlent leur grande cinéphilie et leur amour du cinéma. L’intrigue qui se déroule pendant le Festival de Cannes, la présence de grands acteurs français au casting et les nombreuses références à d’autres films (Terminator, Basic Instict, Les Incorruptibles, Pretty Woman, Les Aventures de Rabbi Jacob, etc...) montrent une troupe clairement motivée à poursuivre vers le septième art, comme si c’était ce dont ils avaient toujours voulu. La Cité de la Peur est un immense succès au cinéma et même encore de nos jours. Il a acquis aujourd’hui le statut de film culte et est régulièrement cité par les jeunes comiques ou auteurs comme une référence ultime pour la comédie.
Le public français n’a pas le temps de se remettre de cette vague de fraîcheur qui a déferlé sur le cinéma national. 1 an plus tard, en 1995, l’autre duo mythique sort lui aussi son film. Une comédie nommée Les Trois Frères, écrite et réalisée par Didier Bourdon et Bernard Campan. Un film bien plus ancré dans la société de l’époque que La Cité de la Peur. Il est question d’héritage, de misère sociale, de lutte des classes et de paternité. Des thèmes bien plus sérieux, mais traité avec légèreté, dans un monde finalement bien moins hostile que celui de la vraie vie. Didier Bourdon, Bernard Campan et Pascal Légitimus crèvent l’écran dans trois rôles très différents, chacun dans leur style propre. Pas de mise en scène recherchée comme dans l’objet filmique des Nuls, mais des scènes incontournables par leur esprit et leur finesse, comme par exemple celle chez le notaire qui les embrouille avec son charabia juridique. Une écriture très en phase avec les années 1990 et ce qui était toléré en humour lors de cette période. A l’instar de La Cité de la Peur, Les Trois Frères est un énorme succès au box office et propulse les trois protagonistes au rang d’incontournables en France.
Cependant, si on devait continuer la comparaison entre ces deux film, l’un des deux se détache irrémédiablement de l’autre. La Cité de la Peur est toujours vu comme une référence aujourd’hui et fait indubitablement mouche à chaque visionnage. On continue d’admirer l’écriture, les références et on s’amuse à chercher les blagues que l’on a toujours pas vu passer. Et du côté des Nuls, ça se passe bien également. Dominique Farrugia est devenu un producteur reconnu et influent, Chantal Lauby enchaîne les premiers et second rôles dans des films à succès et Alain Chabat n’a de cesse d’augmenter son rayonnement au fil des générations, que ce soit en tant que réalisateur, auteur ou acteur. Les membres des Nuls ont donc magnifiquement transformé l’essai de leur premier film et peuvent s’asseoir aujourd’hui sur une solide carrière solo.
Qu’en est-il des Trois Frères et des membres des Inconnus ? Pour avoir revu le film récemment, il est indiscutable de constater que le film a mal vieilli. Malgré certaines scènes toujours aussi drôles comme le dîner de Didier chez ses beau-parents ou le faux ticket gagnant du Millionnaire, une grande partie des blagues du film se réduisent à un racisme gras et une misogynie crasse, toujours justifiés par des raisons bancales qui étaient monnaie courante à l’époque. Les Inconnus capitalisent sur la présence de Pascal Légitimus, acteur racisé, pour s’autoriser des réflexions graveleuses sur ses origines ou sa couleur de peau. Lui-même, dans une des dernières scènes du film, prend part à un amalgame identitaire en prenant un accent antillais lors d’un plaidoyer du personnage de Pascal en faveur des droits des immigrés, accent qu’il n’a pourtant jamais utilisé durant le film. Nul doute que Les Trois Frères pose grandement problème en 2021 et ne peut absolument pas contester la suprématie de La Cité de la Peur. Et contrairement aux Nuls, la suite de la carrière des trois membres est bien inégale. Un seul film majeur entre 2002 et 2014 pour Bernard Campan et Pascal Légitimus (Banc Publics de Bruno Podalydès, et encore, il ne s’agit que d’un caméo). Seul Didier Bourdon semble réussir tant bien que mal à tirer son épingle du jeu avec Madame Irma en 2006, où là aussi, « l’origine » roumaine d’Irma sera sujette à des blagues.
La carrière des Inconnus a donc pris un gros coup de frein après la sortie du film. Et pour se relancer, ils font ce qui est à la mode et ce que Le Splendid (troupe à l’origine des Bronzés et du Père Noël est une Ordure) avait déjà fait avant eux avec Les Bronzés 3 : Amis pour la vie, une suite. Les Trois Frères : le retour sort en 2014 et est à nouveau réalisé par Didier Bourdon et Bernard Campan. Les acteurs ? Les mêmes. La recette ? La même. La mise en scène ? La même. Le résultat ? Un fiasco. Seulement 2 millions de nostalgiques viennent s’aventurer en salles. La critique allume l’objet qu’elle juge daté, ringard, lourd. Bizarre, c’est pourtant le même long-métrage que le premier. Les acteurs ont juste pris 20 ans dans la figure. Le problème c’est que les auteurs aussi. Dans les années 90, Les Inconnus se sont distingués en tant que croqueurs de leur époque. Tous leurs sketchs et parodies étaient un condensé de leurs observations de leur société, qu’ils couchaient avec grand talent sur le papier, avant de l’amplifier pour le tourner en dérision à l’écran. Cependant, les codes et les mœurs ont évolué et ils ont totalement manqué le train. Bernard Campan a disparu de la circulation, Pascal Légitimus est devenu has-been et n’a aucun projet artistique d’envergure. Quant à Didier Bourdon, celui qui s’en sort le mieux du trio, il n’a de cesse de se plaindre « qu’on ne peut plus rien dire ». En bref, Les Inconnus sont devenus des « boomers », à l’image de leur film. L’opportunité de se renouveler que représentait la suite des Trois Frères a été complètement gâchée.
Que retient-on donc en 2021 de La Cité de la Peur et des Trois Frères ? D’un côté une comédie atypique délurée, ultra référencée et écrite par des auteurs qui ont su garder le vent en poupe pendant toute leur carrière, tout en ayant l’intelligence de se renouveler. Des auteurs, symbolisés par leur figure de proue Alain Chabat, qui ont élargi leur champ d’action en travaillant avec des artistes de la nouvelle génération (le Palmashow, Quentin Dupieux, Alexandre Astier). Un film culte qui ne fait pas son âge et qui continue d’être partagé au fil des années.
De l’autre, un film qui, s’il reste efficace, est sur la corde raide et semble sur le point de basculer vers le statut de blague lourde prononcée par les fameux oncles bourrés en fin de dîner de famille après un débat sur Benzema qui ne chante pas La Marseillaise. Une blague qu’on ne veut pas répéter par peur de passer pour un bouffon et à laquelle on ne veut pas rire pour ne pas être assimilé à ce type d’humour, symbolique d’un autre temps. Ce symbole que sont en train de devenir Les Inconnus.
Une chronique par Axel Blandel
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double-croche1 · 2 years
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[INTERVIEW CINÉ] CRISTIAN MUNGIU
Le réalisateur roumain Cristian Mungiu sort aujourd’hui son passionnant nouveau long-métrage ‘R.M.N.’ présenté au dernier Festival de Cannes. Nous avons eu l’honneur de nous entretenir avec lui. Nous avons classé votre film n°1 des nombreux films vus à Cannes cette année [Top Cannes 2022 à voir par ici] ! Cristian : Merci beaucoup ! Je suis juste triste que vous n’étiez pas dans le jury ! [Le film est en effet reparti bredouille.] C’était assez difficile pour nous, on était très déçus. [Trois des précédents films de Cristian Mungiu avaient remporté des prix : Palme d’Or pour ‘4 mois, 3 semaines, 2 jours’ en 2007, Prix du scénario pour ‘Au-delà des collines’ en 2012 et Prix de la mise en scène pour ‘Baccalauréat’ en 2016]. Je savais dès le départ que le film serait difficile pour certaines personnes. J’ai décidé que je ne voulais ni être didactique, ni que les personnages soient aimables. Je voulais être plus brut et direct, parler de ces choses dont personne n’a envie de parler ni entendre. Comment a été l’accueil du film au Festival de Cannes ? Cristian : C’était très amusant lors de la projection au Festival de Cannes. Quand ça a commencé, tout le monde souriait, on entendait des rires même pendant le générique d’ouverture. L’atmosphère est particulière, les gens applaudissent pour les différents logos des partenaires. Ça s’est passé comme cela pendant un certain temps, mais dans les moments cruciaux du film, les gens ont commencé à dire à voix haute des choses du type : « Oh mon dieu. » Il y avait un grand silence dans le public. Les acteurs qui étaient assis à côté de moi me cherchaient du regard en se demandant ce qui allait se passer… Je pense que cela est lié à un certain conformisme. A la fin du film, certaines personnes ont préféré passer à autre chose. Il y a quelque chose d’amusant qui s’est passé lors des interviews dans les jours qui ont suivi. J’ai rencontré beaucoup de journalistes qui voulaient me demander quelque chose mais qui n’arrivaient pas à trouver les bons mots. Le politiquement correct a totalement influencé la façon dont les gens peuvent se sentir libres de parler de certaines choses. Je ne les aidais pas. Je les laissais au moins essayer et faire l’expérience de cela. C’est difficile, mais il faut parler des choses et utiliser les bons mots. On va donc essayer de trouver les bons mots ! Quelles discussions vous avez pu avoir autour du film ? Cristian : Parfois, les questions devenaient très alambiquées. Je préférais répondre à ce qu’on essayait en réalité de me demander et non à ce qu’on me demandait mot pour mot. Les interprétations aussi étaient différentes. Par exemple, j’ai eu des discussions très intéressantes avec des journaliste hongrois pour qui la situation est spéciale. Ils ont vu dans le film une grande critique à propos de ce qui se passe en Hongrie de nos jours. Bien sûr, la perception du public roumain était différente. La chose la plus importante pour moi lors de ces interviews a été de signaler à tout le monde que je ne parle pas de la Roumanie, d’un minuscule village de hongrois et de roumains. Ce serait trop simple. Ne fuyons pas nos responsabilités. En tant que spectateur ou critique de cinéma, soyez conscients que vous faites partie de la cible. Nous tous, nous tenons un discours chez nous, dans la salle à manger ou quand nous parlons à quelqu’un, et un discours différent en dehors. Le film parle également de ce qui se passe en France et en Europe. J'étais récemment au Festival international du film de Toronto [qui s’est déroulé du 8 au 18 septembre 2022]. Le film était sélectionné et j'ai fait un questions-réponses à la fin de la projection. Deux personnes sont venues me voir. L’une m’a dit : « Cette chose pourrait se produire en Chine d’où je viens. » Et l’autre a ajouté : « Cela pourrait aussi se produire aux Etats-Unis d’où je viens ! » (Rires) Cela pourrait se produire à peu près partout.
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Qu’est-ce qui était important pour vous dans le traitement de ce sujet donc plus vaste que celui de la Roumanie et de la Hongrie ? Cristian : D’une certaine façon, le film essaie d’être une image figée dans le temps de la société aujourd’hui, comment nous sommes en tant que peuple dans notre relation à l’autre. Ce n’est pas un portrait très agréable de la société mais j’ai essayé qu’il soit honnête. Pour moi, c’était important de parler de cette opposition qu’on a tous en nous entre notre côté plus animal qui est présent, quoi qu’on en dise et qui nous a permis de survivre pendant des années d’évolution, et ce côté plus humaniste et empathique. C’est une couche si fine dans le cortex de notre cerveau. [“R.M.N.” signifie “Rezonanta Magnetica Nucleara” qui se traduit en français par “I.R.M.” pour “Imagerie par Résonance Magnétique”.] Cette opposition est un peu difficile en nous parce que le futur semble tout d’un coup si incertain. Mon impression est qu’il y a beaucoup d’anxiété dans le monde. On peut le ressentir d’autant plus en tant que parent. On ne sait pas à quel futur on prépare les enfants. Au lieu de les calmer, on leur transmet toutes les anxiétés qu’on a en tant que parents. C’est pourquoi j’ai pensé qu’à travers une minuscule histoire située là-bas, je peux parler de nombreuses choses auxquelles les gens peuvent se rapporter partout à travers le monde. Quelle relation avec le spectateur avez-vous souhaité créer avec ce film ? Cristian : Je suis conscient que le film est assez complexe. Le public aujourd’hui n’est pas habitué à regarder des films qui n’ont pas une conclusion tranchée. Les gens sont ici encouragés à regarder les circonstances dans lesquelles ces choses se sont passées et à écouter les arguments que tous les partis ont eus quand ils ont fait des choix. Quelle est la conclusion finale ? Quelle est ma conclusion morale et ma positon éthique face à cela ? Cela n’est pas dans le film. Il vous est demandé de réfléchir par vous-même et aussi d’utiliser votre pensée et essayer de décoder certaines des choses qui sont de la science d’une certaine façon. C’est difficile au cinéma de parler de choses abstraites. On veut parler de la société, de l’affection, des besoins tribaux que nous avons. Mais comment faire cela ? On doit filmer des situations concrètes. Quelles sont donc les idées que vous avez eues pour transcrire ces intentions en images ? Cristian : J’ai eu cette idée de la forêt qui entoure le village. Plusieurs choses très sombres surgissent de cette couche subconsciente qu’il y a là-dedans. J’ai aussi pensé aux animaux, ils sont très importants pour parler de cela. Il y a toute une métaphore associée aux moutons. J’ai voulu parler de ce conflit entre les individus et le groupe et comment les individus perdent leur identité et deviennent une foule à un certain point. Bien sûr, ce n’est pas fait pour être décodé précisément comme je le voulais, mais dans mon esprit, tout est connecté. C’est important en tant que réalisateur d’avoir un plan. La plupart de ces choses seront comprises et décodées plus tard. Il ne faut pas faire les choses au hasard. J’ai accompagné le film pendant une trentaine de jours dans mon pays natal après le Festival de Cannes, ville après ville, projection après projection. On l’a présenté dans tous les cinémas en activité. La satisfaction est que parfois c’était plus simple pour le public de décoder le film que pour la presse. La presse a un code différent. Elle peut parfois penser à la surface et arriver avec une conclusion dès le départ. Les conversations que j’ai eues avec le public ont été très bonnes, très perspicaces. Même si tout le monde en a tiré une conclusion un peu différente, ils ont assez bien saisi ce qui se passait.
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Vous venez de soulever plusieurs points que nous allons creuser, à commencer par la présence des animaux. Cristian : Oui, les animaux ont leur place dans le film. Si vous regardez les moutons, c’est un symbole intéressant. Cela peut parler de l’agneau, en termes de sacrifice biblique. Je n’utilise pas de références de films d’habitude, mais il y a une référence au long-métrage ‘Les Temps modernes’ (1936) de Charlie Chaplin parce que cela parle beaucoup de gens qui sont déshumanisés et transformés en des biens communs. Il y a une scène avec tous ces moutons au début. C’est aussi connecté à ‘Mioritza’ [qui signifie « Agnelle »], un poème populaire du folklore roumain qui raconte l’histoire de trois bergers et de leurs troupeaux. Ces trois bergers ont des origines différentes. Soudain, deux bergers considèrent qu'ils peuvent tuer le troisième et prendre ses moutons. Ce dernier avait pourtant été averti mais il pense que si tel est son destin, qu’il en soit ainsi. Des choses très simples comme cela. Aussi, il y a une chose que personne ne m’a demandé jusqu’à présent, mais il y a une raison pour laquelle il y a des chevaux dans le film et je vous laisse la découvrir. Vous n’avez pas mentionné les ours qui jouent pourtant un rôle important dans le film. Notre interprétation de leur présence est au moins triple. Les ours pourraient représenter : * Les travailleurs sri lankais dans le sens où tout le monde parle d’eux en spéculant sur leur nombre et leur intégration dans la société. * Matthias et les Roumains et Hongrois avec leur côté animal et leurs excès de violence lorsque leur territoire est visité par des personnes extérieures. * Une communauté à part entière, qui était là avant et qui a été chassée par les Roumains, ces derniers ayant aussi été chassés par les Hongrois et puis les Allemands, comme si la boucle se bouclait. Cristian : Ce que vous dites peut être juste, mais je ne vais pas vous donner mes interprétations parce qu’il y a quelque chose dans la façon dont le cinéma se construit. Certains choses n’ont pas, ou ne devraient pas avoir, une unique transcription précise en mots, parce que dans ces cas-là tout se réduit à cette interprétation. Beaucoup de ce que vous avez dit est valide et était dans mon esprit également mais pour moi c’était important de laisser parler le film. Aux questions-réponses, les spectateurs me demandaient quelle était la signification de la fin. Je leur répondais : « Quelle est-elle selon vous ? » Ils ont donné des interprétations très intéressantes. La plupart d’entre elles étaient valides parce que le film offre au spectateur la possibilité de faire son interprétation en fonction de ses valeurs propres. Pour certaines personnes, à la fin du film, c’était très clair que ce ne sont que des ours de la forêt. Pour d’autres, c’étaient même des hommes habillés en animaux qui traitaient des impulsions enfouies que nous avons. Et pour d’autres encore, c’étaient des créatures du subconscient, même pas des ours, venant de la propre imagination de Matthias. Tout cela est vrai d’une certaine façon. Le film ne donne pas de transcription précise en mots. Néanmoins, les ours ont été un élément crucial pour m’aider à parler de ces conflits internes entre l’animalité et le côté plus humain en nous.
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Comment avez-vous découvert le fait divers qui a inspiré le film ? Et que reste-t-il du fait divers dans le long-métrage ? Cristian : D’abord, il n’y avait aucun moyen de ne pas en être au courant lorsque cela s’est passé. C’est devenu le fait divers de l’année. Cela s’est produit au début de la pandémie en 2020. Ce qui s’est passé en réalité n’est pas très loin de ce qu’on voit dans le film. Ce que j’ai fictionnalisé, ce sont les deux personnages principaux. Ils n’existent pas comme cela. Dans la réalité, une boulangerie dans cette partie de la Roumanie, qui est habitée majoritairement par des Hongrois, a décidé d’engager quelques travailleurs sri lankais parce qu’elle ne parvenait pas à trouver des travailleurs locaux. D’un coup les gens ont protesté. Ils ont eu cette réunion à la mairie qu’on voit dans le film. Elle a été enregistrée et a été postée sur internet. Bien sûr, cela a fait couler beaucoup d’encre et le premier ministre a du intervenir, puis cet événement a eu un retentissement européen. C’était donc un grand scandale. Ces gens ont été considérés comme les plus xénophobes de la Roumanie et d’Europe. Ils étaient juste plus honnêtes que les autres, parce que c’est la façon dont un grand nombre de gens pensent. Ils n’avaient pas réalisé que si vous parlez en public aujourd’hui, vous parlez devant le monde entier du fait d’internet et de la globalisation. Je m’étais documenté sur ce fait divers à ce moment-là, mais j’ai commencé à travailler l’an dernier sur le scénario parce que j’essayais de le transmettre à quelqu’un d’autre. J’ai commencé à expliquer de quoi il pouvait parler. Plus je rentrais dans les détails, plus cela devenait clair pour moi que cela pouvait parler de choses bien plus larges. Pouvez-vous revenir sur votre recherche autour du scénario ? Cristian : Après avoir écrit une première version du scénario, je suis allé sur place pour faire des recherches sur le terrain. La propriétaire de la véritable boulangerie était très ouverte. Elle m’a parlé, elle m’a montré l’entreprise. J’ai parlé aux deux travailleurs sri lankais. J’ai découvert que j’étais très proche de ce que j’avais imaginé. Il y avait néanmoins une différence importante. Dans la réalité, c’est une communauté très fermée et ils ont apparemment tous fait des sacrifices pour que leur identité ethnique reste “intouchée”. Ils ne voulaient pas ouvrir cette région aux Roumains et idéalement à personne. Quand quelqu’un est allé à l’encontre de cela et, pour son propre bénéfice commercial, a décidé de prendre des gens de l’extérieur, ils ont considéré que ce n’était pas juste et que ce n’était pas ce qu’ils avaient convenu entre eux. C’est intéressant parce que cette opposition dans la société a glissé de choses ethniques vers un conflit de classes sociales. Les gens qui agissaient vivement contre la boulangerie étaient notamment leur proches. Ils étaient offensés par le fait que les propriétaires soient devenus les capitalistes de la région en ayant tellement d’argent. Cela n’est pas resté dans le scénario. J’ai suivi ce qui s’est ensuite passé dans la réalité et je suis resté en contact avec eux. Est-ce que les véritables personnes impliquées ont pu voir le film ? Cristian : Après le Festival de Cannes, j’ai commencé la tournée en Roumanie et la première projection était dans leur village, dans la mairie où tout a eu lieu. Il y avait plein de presse. Le maire a demandé à la police de venir. Bien sûr, l’effet de la fiction fait que les gens prennent de la distance. Ils sont tous venus. Ils disaient : « On veut défendre notre cas. » Les choses se sont détendues après une demi-heure, ils rigolaient en regardant le film. A la fin, ils ont été capables de comprendre que c’était un processus de guérison pour eux. Ils ont sur prendre de la distance pour voir ce qui se passe. Le film ne donne pas de jugement, il n’y a rien à défendre. Ce sont les circonstances et je ne prends pas parti. Même dans une situation qui est très claire pour tout le monde de qui est coupable et qui ne l’est pas, le film fait que ce n’est pas si clair. Vous avez besoin d’écouter les arguments de l’autre. Si vous êtes certain d’avoir la vérité dès le départ, il n’y a aucun moyen de changer la société. C’est quelque chose qui manque aujourd’hui. On a créé cette correction politique, mais cela ne fait qu’empêcher les gens de parler librement de ce à quoi ils croient, cela ne change pas ce qu’ils pensent. Laissons les parler et essayons d’agir et de les éduquer pour faire changer leurs valeurs.
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Savez-vous ce que cet évènement a changé dans cette communauté ? Cristian : La façon dont l’histoire se termine dans la réalité est très intéressante parce qu’à la base, ils avaient perdu après ce scandale tout le marché pour les produits, mais cela a aussi créé une immense vague d’empathie et de sympathie pour eux. Plein de boutiques et de supermarchés faisant travailler des minorités ont ouvert. Même pour cette projection qu’on a faite là-bas avec cette petite communauté, une femme est venue avec des pâtisseries, alors que certaines personnes dans la salle faisaient partie des opposants à cela. J’ai demandé au début parmi les spectateurs de la projection qui était à la réunion à la mairie, il y en avait pas mal dont le maire. C’est une expérience. Cela a commencé ici, ça s’est transformé en fiction, c’est retourné là-bas. Parfois dans les questions-réponses qui ont suivi les projections, les gens m’ont demandé ce qui s’était passé pour le troisième travailleur. C’était facile pour moi de répondre parce que je savais ce qui s’était passé dans la réalité. Quand je suis retourné pour projeter le film, j’ai demandé à la directrice de la boulangerie et aux deux travailleurs à qui je parlais de m’accompagner. L’un était très timide, peu bavard, et ne voulait pas venir. Le second ne voulait pas répondre au téléphone et je ne savais pas pourquoi. Plus tard, j’ai découvert qu’il a eu le destin du personnage dans le film. Il a essayé de traverser illégalement la frontière avec la Hongrie pour émigrer vers l’ouest. Il a été capturé, arrêté par la police et mis en prison, puis l’Etat sri lankais est intervenu. Il a été libéré et envoyé pour travailler dans un autre pays. La meilleure réponse que j’ai par rapport à ce personnage qui disparaît est donc : « Je ne sais pas, mais je peux vous dire ce qui s’est passé avec la vraie personne ! » (Rires) Vous avez mentionné que chaque personnage a ses raisons. Il y a peut-être quelque chose qui les relie, en tous cas selon nous, c’est qu’il y a une certaine lâcheté en chacun d’eux. Par exemple : * Matthias ne dit pas à sa femme qu’il la trompe et ne veut pas prendre parti dans le conflit autour des travailleurs étrangers. * Le prêtre suit l’opinion de la communauté sans chercher à prôner l’esprit d’ouverture et de respect de l’autre. * La directrice de la boulangerie souhaite poster l’annonce sans indiquer le salaire en sachant que sinon personne ne postulerait. * Même Csilla, qui semble être le personnage le plus ouvert, a besoin de la durée du film pour réaliser à la fin qu’elle n’a plus envie de faire partie de cela. * Et nous ne parlons même pas des assailleurs avec leurs masques dignes du Ku Klux Klan. Est-ce que cette lâcheté était déjà là d’une façon ou d’une autre dans le fait divers ? Cristian : Une partie y était. Si j'ai fictionnalisé quelque chose de crucial, c’est que j’ai déplacé la situation depuis le fait d’être xénophobe uniquement envers la minorité hongroise, ce qui était la réalité, vers le fait de parler d’une attitude xénophobe envers toutes les ethnicités. Cela ne signifie donc pas que dans ce cas spécifique, c’étaient eux et que nous sommes plus courageux qu’eux. C’est un gros changement. Je voulais parler de plein de couches et de choses, d’avoir des personnages qui sont très réalistes et humains, pas noirs et blancs, pas positifs ou négatifs. Tous, Csilla inclus. Quand j’ai fini le scénario, je me suis assuré qu’ils ne soient pas totalement cohérents. Il y a une ambiguïté avec chacun d’eux, parce que c’est ce que nous sommes. Si vous gardez la réalité comme inspiration de votre film et non le cinéma, vous avez besoin de comprendre où cela va et de laisser un peu de largesse. Ce n’est pas précis, ce n’est pas complètement construit. Cette lâcheté fait partie de ce portrait de nous aujourd’hui. Il y a beaucoup d’égoïsme aussi, dont celui de ne pas participer à quelque chose qui a de l’importance pour la communauté. Vous pensez que vous n’êtes pas coupable parce que vous n’en faites pas partie directement, mais il faut que vous en fassiez partie et que vous ayez un avis. Csilla s’implique. Bien sûr, c’est probablement le personnage le plus progressiste dans le film, mais cela ne signifie pas qu’elle est parfaite. A la fin du film, elle fait un choix discutable. En même temps, aucun des personnages ne finit par faire un choix qui est totalement raisonnable. La propriétaire de la boulangerie doit faire tourner sa boutique avec des emplois à sauver. Le prêtre au début essaie de calmer les gens, en mentionnant que ce n’est pas raisonnable de vouloir appliquer un traitement aux autres que l’on ne souhaiterait pas voir appliqué à soi-même. En fin de compte, en tant que représentant de la communauté, il veut rester en bons termes avec la population. Les gens sont très lâches parfois. On peut même voir cela dans la scène de nuit où ils ont des masques en effet.
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  La lâcheté passe également par internet avec les commentaires haineux. Cristian : C’est une couche très connectée aux effets collatéraux de la globalisation et d’internet. Je pense qu’une grande part de la haine s’est générée du fait de l’anonymat qu’internet procure. Si vous parlez à quelqu’un dans la rue, cette personne ne serait pas si sévère avec vous et elle ne vous dirait pas quoi penser parce vous pouvez lui mettre un coup de poing dans le nez. (Rires) Mais la nuit sur internet, vous pouvez prendre le pire de ce que vous êtes et l’envoyer. C’était une couche importante pour moi, de parler des effets collatéraux de la globalisation, de cette individualisme via la connectivité. L’esprit de groupe, que ce soit via l’appartenance ou le rejet, semble prédominant dans le film. Cristian : Oui, c’est pourquoi j’ai voulu utiliser cette couche des moutons par exemple, pour voir comment les gens se sont transformés depuis le fait d’être des individus avec un point de vue unique vers tout d’un coup une foule. Il y a ces scènes où ils parlent dans l’église et dans le hall de la mairie. Quand ils se retrouvent, ils commencent à marcher ensemble. Il y a une transformation, ils deviennent un groupe. C’était important pour moi de trouver une équivalence dans le film entre toutes ces valeurs abstraites dont je voulais parler. Comment parler de l’anxiété ? Des impulsions inconscientes ? J’avais besoin de cette forêt, des animaux, de plein de choses. Même si au final, une partie ne sera pas décodée de la façon dont je le voulais, c’est important pour moi que cela ait du sens. Un détail nous a notamment interpellés dans le film. Pendant tout le long-métrage, on pense que Matthias est roumain mais son père s’adresse finalement à lui en allemand. Cristian : Matthias est métisse, il n’a pas de nationalité propre, mais son père est allemand. Nous avions beaucoup d’ethnies allemandes. C’est très difficile d’expliquer l’histoire de la Transylvanie en quelques mots mais ce n’est pas important. Ce qui est important, c’est que le film parle du monde de maintenant qui est un mélange d’ethnies et, comme cela a été le cas dans l’histoire, personne ne peut maintenant prétendre  : « Nous étions ici avant. » Avant quoi au juste ? Certaines personnes étaient là encore avant cela ! Dans le film, Matthias est allemand, sa femme est roumaine et Csilla est hongroise. Ses amis sont également hongrois mais quand ils parlent de lui, ils le présentent comme métisse entre allemand et roumain. Matthias se considère comme à moitié allemand, mais en fin de compte, en Allemagne il est considéré comme rom. A cause du vocabulaire employé, les roumains et les roms sont confondus. Par exemple, beaucoup de mendiants en France sont des roms avec une nationalité roumaine, donc l’amalgame est vite fait. Pour nous, cela est très offensant. Le fait même de se considérer offensé peut être considéré comme étant politiquement incorrect quand nous parlons avec les occidentaux. Tout cela est donc très compliqué, comme vous pouvez le remarquer.
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La longue scène de la mairie est incroyable. Vous avez mentionné qu’il y avait un enregistrement de ce véritable moment. Est-ce que vous avez réutilisé des paroles qui ont été dites à l’époque ? Cristian : Non, j’ai juste utilisé l’audio pour ma documentation. Les conversations à l’époque étaient en hongrois, donc j’ai demandé à quelqu’un de me les traduire. La raison pour laquelle je n’ai pas utilisé cet audio est que les dialogues suivent des règles différentes. Les dialogues doivent suivre la façon dont vous voulez que la scène évolue. Ce que j’ai utilisé par contre, ce sont les commentaires que les personnes ont postés en ligne. Il y a deux plans dans le film où les personnages lisent les commentaires : ces derniers n’ont pas été inventés, j’ai juste utilisé certaines de ces choses horribles que les gens ont écrites. Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez mis en place cette scène de la mairie ? Cristian : Pour cette longue scène, j’ai su dès le début que si j’allais faire ce film, cette scène devait être cohérente et je devais trouver une solution. Quand on a commencé à la répéter, c’était trop compliqué et je me suis rendu compte que j’avais besoin de faire des choix. La scène écrite était longue de 26 pages, soit environ 25 minutes, et la scène a été réduite à 17 minutes. Cela est dû au fait qu'on veut bien sûr laisser parler les gens les uns après les autres, mais dans la réalité dans une scène comme cela, les gens parlent au-dessus des voix des autres. J’ai donc entraîné les acteurs à parler en même temps et j’ai entremêlé les 10 premières pages du scénario de cette scène. Au début, c’était un désastre. (Rires) J’ai donc fait des choix de traduction. J’ai aussi demandé aux figurants d’arrêter de se taire et de faire semblant de laisser les acteurs parler. » (Rires) Ils ont commencé à crier si fort que c’était perturbant pour les acteurs et ça a été le chaos pendant un moment mais petit à petit, cela a aidé les acteurs. Ils avaient alors besoin de se battre pour être entendus, plus personne n’était poli envers eux. Cela a apporté la bonne énergie. J’ai ensuite trouvé la façon de diriger cette scène un peu comme un chef d’orchestre. Je me cachais derrière la caméra et je donnais le niveau d’intensité que je recherchais en réaction au public en levant les bras. C’était une façon d’y arriver. Normalement, je n’interfère pas dans les scènes : je les prépare, je parle à tout le monde et je les regarde. Cette fois, j’avais besoin d’interférer pour avoir le bon niveau de réaction. Le mixage du son a été un travail laborieux. Le mixeur qui est français veut refaire cela avec ses élèves de la Fémis en leur donnant ce qu’il a dû utiliser, c’est-à-dire les fichiers audio pris sur le tournage de 27 micros différents de ces 27 personnes ! (Rires) Comment vous avez enregistré les voix des acteurs dans cette scène ? Cristian : Tous les acteurs avaient un micro sur eux et en plus de cela, on avait planté cinq autres micros sur le plateau, camouflés à certains endroits. On avait trois ingénieurs du son pour la scène. Bien sûr, même avec cela, le mixage était difficile, également parce qu’un des micros nous a lâchés dans la prise qu’on a choisi de garder. On a donc dû recréer ses répliques à partir d’autres micros. Quand on a tourné la scène, j’écoutais le mixage directement sur place et j’ai ensuite pris beaucoup de temps en post production à écouter chaque personnage car on les encourageait à faire des commentaires quand il leur semblait bon de le faire. On a alors décidé au mixage quelles répliques allaient prendre le dessus et quels commentaires allaient tout de même rester audibles. Quand vous écoutez la version originelle non retravaillée, c’est une expérience très intéressante de comparaison ! On a remarqué plusieurs éléments récurrents dans le film, que ce soit au niveau de l’histoire, de l’image ou du son : * La double pendaison, au début du film et celle du grand-père. * Les couleurs vives dans les scènes de célébration, en contraste à l’obscurité illuminée à la lampe torche ou encore au blanc/gris/bleu pâle des scènes de jour avec la neige et la montagne environnante. * Le morceau Yumeji’s Theme composé par Shigeru Umebayashi, utilisé dans le film 'In the Mood for Love’ de Wong Kar-Wai (2000) [à écouter par ici]. Pourriez-vous nous expliquer vos intentions par rapport à ces éléments ? Cristian : Pour mes films, je ne commence pas à partir d’un concept ou d’une idée, mais à partir de l’histoire. C’est l’histoire qui dicte comment on décide de chaque plan. Les principes basiques qui déclenchent une décision sont basés sur la crédibilité, cela s’applique également à la lumière et aux couleurs. On discute et on décide dès le début du film quelles seront les couleurs dominantes sur le tournage. J’ai eu une longue conversation avec mon directeur de la photographie à la fin à propos de la coloration du film. La plupart du temps, je souhaitais avoir plus de détails et moins de couleurs parce que je trouvais que cela correspondait mieux à la morosité de certains passages. Aussi, bien sûr, parfois vous faites des choix correspondant au ‘sentiment’ que vous souhaitez générer avec le plan. Que ce soit de la peur, de l’angoisse ou de la tension, vous utiliserez de la lumière et des couleurs dont vous aurez besoin. La pendaison vient d’une nécessité narrative différente, celle de parler des causes jamais visibles et précises de l’anxiété que nous ressentons et également de la capacité de cet enfant encore innocent d’avoir accès à une sorte de réalité pour laquelle les adultes ont perdu les instruments de perception. Pour le thème musical, c’est effectivement un fil rouge du film que je voulais avoir dans plusieurs versions. On a appris que vous êtes un membre de l’Académie des Oscars. Comment cela se fait-il ? Cristian : Oui. J’ai une sorte de relation avec l’Académie des Oscars dans le sens où en 2007, quand mon film ‘4 mois, 3 semaines, 2 jours’ (2007) n’a pas été sélectionné dans les cinq derniers [films présents dans la catégorie ‘Meilleur film étranger’], les règles de l’Académie des Oscars ont été changées du fait de ce film. D’une certaine façon, j’ai donc eu une influence sur les règles de l’Académie des Oscars ! Premièrement, ils ont créé un comité additionnel de critiques de films pour ajouter quelques films en complément de ceux plus populaires. Cela a évolué dans le fait de laisser tout le monde voter pour la catégorie du ‘Meilleur film étranger’ et pas seulement les gens qui devaient voir tous les films dans un cinéma, sinon il y aurait vraiment eu uniquement des vieilles personnes qui regarderaient ces films. Qui aurait le temps en 30 jours de regarder 30 films ? Petit à petit, c’est devenu plus démocratique. A un moment, du fait de cette vague d’égalité sur le genre et la couleur, ils ont aussi décidé d’inviter des films d’art et d’essai plus disruptifs. C’est comme cela que ça s’est mis en place. Jean-Luc Godard est décédé le mois dernier [le 13 septembre 2022]. Est-ce que vous aviez une relation particulière avec ses films ? Cristian : Je le respecte ainsi que son œuvre et nous allons organiser une rétrospective dans un festival que nous organisons chaque octobre à Bucarest mais je dois avouer que j’ai toujours été plus proche du cinéma de François Truffaut que celui de Jean-Luc Godard. Crédits photo de couverture : Philippe Lebruman ‘R.M.N.’ est maintenant en salles et hautement recommandé ! Bande annonce : https://bit.ly/3xVVglN A&B
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fastcurious · 4 years
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Pria, Predator | beaux-arts.com | 
source: https://www.beauxarts.com/videos/pria-les-soeurs-ensorcellent/ | 
Pria : les sœurs ensorcellent | 
« Tu verras ta sœur, immobile et seule, toi, inutile et agitée » : c’est avec cette formule aux allures d’oracle, inscrite en caractères kanji, que s’ouvre l’envoûtant Predator du duo Pria composé des deux sœurs franco-roumaines Emsi et Nany. Dans ce mix d’images hypnotiques qui convoquent tour à tour l’esprit du cinéma muet du début du siècle et celui des films psyché des sixties, on suit la quête d’absolu des deux protagonistes dans laquelle s’invitent les souvenirs et l’inéluctable passage du temps.
De ce clip réalisé par Guil Sela et tourné en 16mm émerge un autre film : une projection old school d’images capturées à l’aide d’une pellicule Super 8 périmée, altérée par le temps et divers processus chimiques. Une mise en abyme élégante et onirique portée par les textes ensorcelants, en français et en roumain, de Pria.
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