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reseau-actu · 5 years
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FIGAROVOX/ENTRETIEN - L’avocat au barreau de Paris s’inquiète d’un puissant mouvement de censure des opinions.
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LE FIGARO. - Des voix réclament qu’on bannisse des médias des personnalités soit condamnées par la justice pour provocation à la haine, soit mises en cause après des déclarations publiques. Assiste-t-on à une judiciarisation du débat d’idées?
Richard MALKA. - Ce n’est pas la judiciarisation qui est inquiétante, mais le triste renoncement à la culture du débat. La polémique est l’oxygène de nos sociétés. C’est un droit reconnu par les tribunaux et obtenu après des siècles de douloureuses luttes et de maturation démocratique. La libre expression des idées gênantes est une nécessité, parce que ces idées sont présentes dans l’esprit de chacun de nous. À défaut de pouvoir en débattre, nous les ruminons, elles métastasent, se répandent d’autant plus facilement qu’il n’existe plus de moyens techniques pour les endiguer, deviennent séduisantes par goût de la transgression et de l’interdit, alimentent le complotisme et créent des martyrs et des héros de la pensée «non officielle», là ou le débat démontrerait l’inanité et la pathologie de leurs thèses. Nos sociétés ne survivront pas si nous n’acceptons pas l’expression des idées qui nous blessent. C’est un impératif collectif qui nous dépasse.
À lire aussi : » LIRE AUSSI - Mathieu Bock-Côté: «La liberté d’expression de qui, au juste?»
N’y a-t-il pas une tendance à vouloir restreindre le champ des propos jugés légitimes et autorisés?
Jamais, dans notre histoire, la justice n’a été aussi protectrice de la liberté d’opinion des journalistes et des intellectuels, et, par un effet paradoxal, ce sont maintenant journalistes et intellectuels qui réclament des excommunications médiatiques. Mieux, on voudrait transformer des juges, qui n’ont pas le pouvoir de prononcer des interdictions professionnelles, en directeurs de publication des médias. Ainsi, certains voudraient qu’une condamnation pour des propos passés interdise de s’exprimer pour le futur, ce qui porte un nom: la censure. Une telle règle, qui n’existe dans aucun code, ni même charte déontologique, entraînerait une multiplication exponentielle des poursuites de tous contre tous afin d’obtenir le Graal permettant d’écarter tel ou tel adversaire du débat public. Elle influerait sur les décisions des juges qui n’oseraient plus condamner et déresponsabiliserait les dirigeants de médias. Quand comprendrons-nous qu’interdire une personne d’expression, c’est laisser croire à un grand nombre qu’elle détient une vérité interdite?
Qu’en est-il des sanctions non judiciaires?
Le danger pour la vie des idées, c’est précisément le transfert de la responsabilité de sanctionner à des autorités administratives composées de personnes nommées par le pouvoir politique. Celles-ci, très respectables, privilégieront toujours l’air du temps, les pétitions et la sensibilité de leur entourage plutôt que les problématiques extrêmement complexes de la liberté d’expression qui n’est pas leur culture. Je ne crois pas que l’avenir des chaînes de télévision ou de radio soit de s’adresser uniquement au centre droit et au centre gauche, et encore, pas sur tous les sujets ni sur tous les tons.
L’opinion et les jugements de valeur sont libres, protégés par la Cour européenne des droits de l’homme, nos lois et nos tribunaux
Richard Malka
Les partisans de cette surveillance affirment que «les mots tuent». N’ont-ils pas raison d’établir un continuum entre la parole et les actes?
Cela me semble indiscutable. Au commencement, il y a toujours le verbe. Sans remonter à la propagande nazie, Radio Mille Collines a méticuleusement préparé les esprits au génocide rwandais et on ne se réveille pas Mohamed Merah allant tuer des enfants juifs de 4 ans sans lavage de cerveau préalable. Avant, il y a, partout, les mêmes discours victimaires: «Vous êtes humiliés, bafoués, méprisés, exploités… Il est temps de réagir en exterminant vos ennemis.» Cette rhétorique primaire fait des ravages dans les têtes avant de se transformer en actes. Pour autant, je ne veux pas l’interdire - ce qui serait impossible -, mais la déconstruire.
En définitive, qu’est-ce qu’un délit d’opinion? En existe-t-il aujourd’hui dans notre droit?
Théoriquement, non, l’opinion et les jugements de valeur sont libres, protégés par la Cour européenne des droits de l’homme, nos lois et nos tribunaux, et cela s’étend expressément aux idées «qui heurtent ou qui choquent». Aux États-Unis, cette liberté est quasi absolue, protégée par le premier amendement de la Constitution. On peut y défiler avec des croix gammées. Et une loi prohibant le négationnisme serait inimaginable. Ce choix consiste à parier sur le bon sens du peuple censé être effaré par la violence de propos extrêmes, alors qu’il pourrait être séduit par un discours délétère mais lissé sur la forme ou codifié pour éviter les foudres de la loi.
Sous nos latitudes, bien plus traumatisées par les crimes du nazisme, ce système juridique serait culturellement inacceptable et la liberté d’expression est plus encadrée. Le délit d’incitation à la haine et à la discrimination est un délit d’opinion. Dire que les Juifs sont responsables de tous les malheurs du monde ou que les musulmans vont exterminer les«Français» relève de l’opinion, mais aussi des tribunaux, en raison du nécessaire maintien de la paix publique.
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Il y a donc des opinions interdites. N’est ce pas-là une boîte de Pandore pour la liberté d’expression?
La jurisprudence de la Cour de cassation a évolué en 2017 dans un sens libéral. Pour que le délit d’incitation à la haine ou à la discrimination soit retenu, il est maintenant exigé une «exhortation» à la haine ou à la discrimination, ce qui explique qu’un groupe de rap qualifiant la France de «pays de nazillons puants et de petits Gaulois de souche, racistes et assassins» ait été relaxé. De même pour Alain Soral et un dessin représentant une caisse enregistreuse marquant 6 millions à côté du camp d’Auschwitz en ironisant sur la «Shoah business». De même pour Christine Boutin dénonçant l’homosexualité comme «une abomination». Ces propos sont écœurants, mais on ne peut pas interdire tout ce qui nous choque si ce n’est en renonçant au débat. L’interdiction d’une opinion, la plus monstrueuse soit-elle, est toujours un aveu de faiblesse de la démocratie, elle dit que nous ne croyons pas en nos capacités de conviction et à la maturité du peuple. Plus nous interdisons, plus nous avouons avoir perdu la foi et être incapables de protéger nos valeurs autrement qu’en bannissant de la cité le point de vue adverse. Les délits d’opinion doivent rester exceptionnels, réservés à l’insupportable - d’où l’exigence d’une véritable exhortation - et à l’incontestable, car, sur nombre de sujets, ce que l’un estimera légitime sera nauséabond pour l’autre. Qui détient la vérité?
Vous êtes l’avocat de Charlie Hebdo. Diriez-vous que, près de cinq ans après la tuerie, la liberté d’expression a régressé en France?
Vu le journal dans lequel je m’exprime, permettez-moi de citer la fameuse réplique de Figaro: «Pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs.»
Deux cent cinquante ans plus tard, malgré une révolution, la proclamation de la liberté d’expression comme un des droits les plus précieux de l’homme, la grande loi protectrice de 1881, et un siècle de plus pour que la justice se transforme en ultime garant et non en censeur de cette liberté, nous sommes revenus à l’état décrit par Beaumarchais par l’effet de l’irrépressible besoin des hommes d’interdire les opinions qui ne sont pas les leurs, par peur du doute et amour des certitudes. Si seulement c’était l’inverse!
Les tabous ne sont plus les mêmes qu’à l’époque de Beaumarchais, mais la liste des interdits s’allonge chaque jour: les religions, les communautés, le sexe, le genre, le climat, l’humour noir, tout y passe jusqu’aux pièces du théâtre antique accusées d’être racistes. On doit parler avec des pincettes géantes sur un tel nombre de sujets que plus aucun intervenant public ne dit réellement ce qu’il pense. Le double discours devient la norme par peur du lynchage. C’est un mouvement profond et d’ampleur. Ce qui a changé, c’est que l’État ou la justice n’y sont plus pour rien, c’est nous-mêmes qui dressons la liste.
* Dernier ouvrage paru: «Éloge de l’irrévérence», coécrit avec Georges Kiejman (Grasset, 2019, 144 p., 15,90 €).
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monfeldenkraisblog · 3 years
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Les cours en ligne saison 2021/2022
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A partir du mardi 7 septembre 2021, vous pouvez rejoindre un des cours en ligne suivants :
Mardi à 19h
Mercredi à 18h30
Jeudi à 11h
Samedi à 11h
Les cours durent 1 heure. Ils auront lieu toute l’année hors vacances scolaires.
Tarifs :
1er cours découverte : 10 euros
A l’unité : 17 euros
10 cours : 150 euros
Abonnement annuel : 420 euros (38 cours minimum du 6 sept. 2021 au 2 juil. 2022, 1 cours hebdo./semaine; possibilité de payer en plusieurs fois).
Si votre situation financière ne vous permet pas de suivre les cours à ces tarifs, appelez-moi et nous trouverons une solution.
Pour plus de renseignements ou pour recevoir les liens pour participer aux cours, contactez-moi : paule[a]collectif-feldenkrais.fr /06 78 84 59 19
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Billet 7 - Médias numériques et démocratie
Dans cette « plateformisation » sur Internet plusieurs notions deviennent importantes et embarquent dans le principe de la démocratie. En effet, tous les questionnements autour de la gratuité, de la convergence sur Internet, de la culture participative et collaborative, des traces numériques, de l’oligopole du numérique, même depuis 2017, des Fakes News[1] doivent être abordés par la démocratie à mon avis. Ainsi, il y a une connexion entre les médias numériques et la démocratie qui se détermine, à mon opinion, comme le pouvoir au peuple. Dans ce dernier billet, je vais aborder ce que moi je vois dans mes médias sociaux du régime démocratique, de quelle manière elle ressort.
Démocratie et l’Internet
L’avènement d’Internet avec le Web 2.0 comme le mentionne Verville « facilite la participation des usagers du Web, l’interactivité, l’apprentissage collectif et le réseautage social. » [2] D’ailleurs, l’Internet permet donner le pouvoir au peuple[3] et il peut aussi comme le mentionne Cardon nourrir « la source la plus essentielle de l’exercice de la souveraineté populaire […] en libérant l’expression des individus, et le droit de porter, sans contrainte ni censure, leur propos dans une espace public. »[4] En effet, en regardant mes pratiques ou ce qui se divulgue sur mes réseaux sociaux, je vois cet aspect de libération de l’expression et de l’interactivité qu’une publication peut créer. Par exemple, quand la série « 13 reasons why » est sorti sur Netflix, mes médias numériques se sont transformés en débat. Les gens commentaient, mais en argumentant sur les sujets abordés dans cette série. À mon avis, cette émission a permis aux personnes de parler de sujets difficiles comme le suicide et conscientisé la société encore une fois à cet enjeu. J’ai même vu sur Twitter des personnes écrire que cette émission leur avait fait comprendre une réalité ou les avaient aidées. Ainsi, le fait que les personnes ont partagé leurs opinions, qu’ils ont publié des photos de cette émission, qu’ils ont créé un échange conversationnel a permis de relancer le sujet dans nos sociétés.
La participation s’est donc classifiée dans des niveaux, par exemple celui de donner son opinion (commentant), d’échanger (entretenir une conversation sur le sujet) et pour agir aussi (actions de la direction de certaines écoles, action de centre médical, action des internautes mêmes). La participation venait d’autant de spécialistes, par exemple de psychologues que de parents, de personnes qui ont vécus une détresse ou tout simple un visionneur. D’ailleurs, Sharon Casey formatrice et consultante en prévention du suicide de Suicide Action Montreal a dit: “This is going to be really difficult, it's going to increase distress and emotional pain for kids who are already thinking about suicide."[5]. En effet, cette émission à soulever une grande controverse en avril dernier et cela à remit en question les valeurs que nous accordons dans notre démocratie sur au suicide, à l’homosexualité, au viol et autres sujets frappants. D’ailleurs, plusieurs centres sont devenus occupé dont Le Centre de prévention du suicide de Québec (CPSQ) qui a reçu « plusieurs appels de parents qui se demandaient comment agir avec leurs enfants d'âge primaire qui avait eu accès à 13 raisons et qui étaient très secoués. »[6]
Je crois que chaque individu a un pouvoir sur le Web, mais tous à un degré différent et aussi dépendamment de son statut. En effet, si je reprends l’exemple de la série « 13 reasons why », dans mes médias, les personnes qui avaient plus d’influence étaient des personnalités publiques qui faisaient des publications pour dénoncer, dont Selena Gomez qui a fait la direction de la série. Ensuite, il y avait tous spécialistes qui s’exprimait par des entrevues à la télévision ou dans des articles. Je pense du moins sur les plateformes que j’utilise, dont Facebook, Instagram, Twitter et d’autres, les personnes qui détiennent un pouvoir d’influence sont les personnalités publiques, les personnes scientifiques, les politiciens et les célébrités même. Par la suite, une personne comme moi sur mon réseau, je viens juste contribuer par l’intermédiaire des autres personnes, donc de la masse, à rendre le sujet important. Il va y avoir création de communautés sur la série, j’en ai vu sur mon Instagram où il y a des publications de celle-ci.
De plus, je pense qu’il est difficile de maintenir le débat en ligne, car l’Internet c’est rapide et éphémère, c’est-à-dire que nous pouvons parler de sujet d’actualité, comme le #JesuisCharlie ou tous autres hashtags qui dirigent un enjeu d’actualité pendant une certaine période de temps et au bout de deux semaines, nous passons à un autre sujet et nous attendons plus beaucoup parler de l’autre. J’ai remarqué cela surtout avec la tragédie à Paris pour Charlie Hebdo, mes médias numériques étaient pleins de publications, je voyais énormément de débats, de conversations, de soutiens de tout le monde autant les personnalités publiques que mes amis ou mes proches aussi. Même le régime me permettait d’ajouter à ma photo un signe de soutien pour le #JesuisCharlie et maintenant pour tous évènements que cela soit, malheureusement, tragique ou heureux ou pour une cause précise, il peut y avoir des « filters » spécifiques pour l’évènement. Par exemple, pour « Bell cause pour la cause », les plateformes comme Snapchat, Facebook, Instagram, dès que nous mettions le « filter » sur nos publications ceux-ci devaient donner un montant d’argent à la cause. Ces « filters » étaient entre autres le logo Bell cause pour la cause ou « Qu’est-ce que la santé mentale signifie pour vous? ».[7]En effet, les plateformes m’incitaient à agir et me permettaient de montrer mon point de vue sans même commenter. Cela permettait de voir qui soutenait la cause, le parallèle que je peux faire ce sont les pancartes électorales que les gens mettent sur le terrain pour montrer aux autres pour qui ils votent. Ainsi, « la manière dont Internet agit sur l’espace public est beaucoup plus proche des techniques de mobilisation collective […]. »[8] L’Internet a permis de remettre en question plusieurs éléments idéologiques, religieux, éthiques, démocratiques dans le contexte de Charlie Hebdo, par exemple, mais après un bout de temps, les internautes passent à un autre sujet et le cycle reprend. Cependant, même si cette boucle perpétuelle reprend toujours sur un différent enjeu, je crois que l’Internet est une source qui « [Internet] ne peut qu’accélérer les débats, les conversations, qui ont déjà lieu dans le quotidien des individus, dans les espaces familiers de la conversation numérique. »[9] Ainsi, elle permet de relancer �� une plus grande échelle des enjeux de sociétés déjà existante en incitant les gens à s’exprimer, car les régimes numériques permettent cette liberté d’expression.
 En conclusion, ce mixte entre la démocratie et l’Internet, le « e-reputation »[10] vient favoriser les échanges, les débats, les opinions des gens avec moins de contraintes, car les plateformes sociales numériques favorisent cette participation, cette collaboration (plateformisation). Je ne me sens pas restreinte dans mes actions quand je veux publier quelques choses sur des plateformes que j’utilise pour partager mon point de vue. De plus, je crois que certaines fonctionnalités de plateformes numériques, par exemple les hashtags, viennent favoriser cette visibilité du sujet et permettent d’exposer celui-ci de façon plus efficace et relancer des débats sociétaux. Puis, il y a aussi les discussions moins exposer, mais toujours présentes sur Internet. En effet, on perçoit les deux types, du moins pour moi, je vais voir les deux sur mes réseaux sociaux. Et comme j’ai déjà mentionné dans un autre billet, si je donne mon opinion cela va être dans le « clair-obscur » :
 Tout ce qui est sur internet n’est pas public : certains propos y sont très visibles parce qu’ils ont été collectivement appréciés par les internautes tandis que d’autres s’abritent dans des espaces de conversation plus en « clair-obscur » où l’on converse, l’on critique, l’on diffuse de l’information tout en valorisant son identité.[11]
Maintenant, les internautes ont le droit de tout exposer, de dire, mais il y a certains propos, à mon avis, qui ne devraient pas avoir lieu et que les régimes devraient observer, comme des propos misogynes ou racistes, car la démocratie soutient quand même des règles pour la protection des individus. La démocratie se retrouverait sur un continuum entre la liberté d’expression et ses limites.
 Bibliographie
 BELL Cause pour la cause, « La trousse Belle Cause pour la cause : faites votre part et passez le mot.», 2018. En ligne. https://cause.bell.ca/fr/trousse. Consulté le 10 mars 2018.
CLOUTIER, Patricia, «13 raisons fait jaser... même au primaire », LeSoleil, 2017. En ligne. https://www.lesoleil.com/actualite/education/13-raisons-fait-jaser-meme-au-primaire-f16973d63a7488dc3ef7d830384762b1. Consulté le 10 mars 2018.
Entrevue avec Dominique Cardon sur son livre La démocratie internet : Promesses et Limites, coll. La République des idées, Paris : Éditions du Seuil, 2010. En ligne : https://www.cairn.info/revue-transversalites-2012-3-page-65.htm 
OKEKE, Shari, « 'Let your kid watch it,' Quebec teen says of controversial show 13 Reasons Why», CBC NEWS, 2017. En ligne. http://www.cbc.ca/news/canada/montreal/13-reasons-why-quebec-montreal-teen-suicide-1.4089810. Consulté le 10 mars 2018.
VERVILLE, 2012 dans ZAHAR, Hela, « Médias numérique : problèmes et enjeux », Note de cours, « Médias numériques et démocratie », Université du Québec en Outaouais, Hiver 2018
ZAHAR, Hela, « Médias numérique : problèmes et enjeux », Note de cours, « Médias numériques et démocratie », Université du Québec en Outaouais, Hiver 2018
 Note de bas de pages
[1] Zahar, Hela, note de cours 2018
[2] Verville, 2012, dans Zahar, Hela, notes de cours, 2018.
[3] Ibid
[4] Cardon, 2012
[5] Okeke, CBCNews, 2017
[6] Cloutier, Le Soleil, 2017
[7] Bell, Cause pour la cause, 2018
[8] Cardon, 2012
[9] Cardon, 2012
[10] Zahar, Hela, note de cours, 2018.
[11] Cardon, 2012.
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reseau-actu · 5 years
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ENQUÊTE - Infiltrées par les syndicats d’étudiants, noyautées par des groupuscules «indigénistes», paralysées par la lâcheté de la hiérarchie de l’enseignement supérieur, les facultés et certaines grandes écoles sont aujourd’hui le théâtre d’un bras de fer idéologique. Les pressions et menaces y sont fréquentes et tous les coups semblent permis.
Voie royale vers les grandes écoles, le cycle pluridisciplinaire d’études supérieures (CPES) se targue d’offrir à l’élite des bacheliers «le meilleur de l’université et de la classe préparatoire» depuis sa création, en 2012. On y entre sur dossier, en général après avoir décroché une mention «très bien» au bac. C’est ce qu’a fait Abel*, 18 ans, qui se destine à Normale sup. Il s’est inscrit dans la filière Humanités. La première année du CPES se déroule à Henri-IV, dont les prépas se classent parmi les meilleures de France. Et qu’apprend-on dans ce temple du savoir, au gré des cours d’«histoire globale» ou de «sociologie des inégalités»?
«Qu’il existe un racisme d’Etat, qu’il faut déblanco-centrer et déseuropéano-centrer l’histoire, que la statuaire grecque est essentiellement phallocratique ou, encore, que les tableaux de la Renaissance italienne sont marqués d’un genrisme patent», raconte Abel, qui n’en est toujours pas revenu. La machine à laver les cerveaux tourne à plein régime, tant et si bien que les élèves crient spontanément à l’«appropriation culturelle» quand un prof tente de leur expliquer comment Picasso et Braque se sont inspirés des arts premiers - qu’il est politiquement incorrect d’appeler arts «primitifs».
«Indigénisme»
Voyant le désarroi d’Abel, un agrégé de grec et de latin compatissant lui a donné ce conseil de survie: «Dans des écoles d’excellence, il faut se cacher pour lire Joseph de Maistre, Taine ou Bainville.» Car, une fois passés les très sélectifs concours de Normale sup, Sciences Po, l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), HEC ou même Polytechnique, l’endoctrinement continue. On s’inspire des «études de genre», qui considèrent les sexes masculin et féminin comme de pures «constructions sociales», de la «laïcité inclusive» prônée par le sociologue Jean Baubérot, dont le premier objectif est de combattre l’«islamophobie», du «décolonialisme», voire de l’«indigénisme» pratiqué par le Parti des Indigènes de la République (PIR) de Houria Bouteldja, pour qui le monde se sépare entre «dominés» et «dominants».
À Sciences Po Paris, on est «fier.e.s» d’avoir inauguré en 2014, avec la bénédiction de la ministre Geneviève Fioraso, le programme dit «Effective Gender Equality in Research and the Academia»
La stratégie à l’œuvre repose sur le principe de l’«intersectionnalité» des luttes contre les «discriminations croisées»: racisme, sexisme, homophobie, transphobie, etc. Ses adeptes propagent une vision du monde racialiste, prônent l’écriture inclusive - que le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a bannie des manuels scolaires - et la non-mixité. Quant à leurs méthodes, elles vont de la séduction à l’intimidation, en passant par toutes les formes de pression.
Et ça marche! À Sciences Po Paris, on est «fier.e.s» d’avoir inauguré en 2014, avec la bénédiction de la ministre socialiste de l’Enseignement supérieur Geneviève Fioraso, le programme dit «Effective Gender Equality in Research and the Academia» (égalité de genre effective dans la recherche et l’Académie), issu d’un partenariat avec d’autres écoles et universités européennes. Avec 3,3 millions d’euros de budget, ce projet fait figure de modèle en matière d’«études de genre». Il a essentiellement accouché d’une «charte pour une communication non sexiste». La mésaventure d’Alain Finkielkraut, fin avril, est un indice parmi d’autres du climat qui s’installe dans la pépinière de la haute fonction publique française: invité par une association souverainiste maison, le philosophe s’est fait insulter par un groupuscule se revendiquant «antiraciste», Sciences Po en lutte - Institut Clément-Méric, qui prétendait l’empêcher de tenir sa conférence.
Dans les grandes écoles comme dans les facs, les réseaux gauchistes en perte de vitesse ont retrouvé de la vigueur grâce aux thèses «décolonialistes». - Crédits photo : Aurelien Morissard/IP3/Maxppp
Dans un registre encore plus inquiétant, l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris a également accueilli, en octobre 2018, une journée d’études dont l’une des tables rondes, officiellement consacrée à un «état des lieux de la guerre contre le terrorisme et répercussions», avait pour modérateur Yasser Louati. Cet ancien porte-parole du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF, proche des Frères musulmans) est aussi cofondateur d’un Comité justice et libertés pour tous qui, sur son site, donnait un tout autre intitulé à la table ronde organisée à Sciences Po: «Guerre contre la terreur et extrémisme d’État».
Pétition contre Danièle Obono
Sciences Po Paris, où des élèves organisèrent un «hijab day» en 2016 en distribuant des foulards pour sensibiliser leurs condisciples à «la stigmatisation des femmes voilées en France», n’est pas la seule cible des indigénistes et des islamo-gauchistes. Sciences Po Aix-en-Provence a organisé en novembre dernier, à l’initiative de sa «référente égalité», une conférence intitulée: «Un féminisme musulman, et pourquoi pas?» La conférencière était Malika Hamidi, docteur en sociologie de l’EHESS et responsable pour la Belgique d’European Muslim Network, dont le président n’est autre que Tariq Ramadan. Le politologue François Burgat, pour qui «la violence dite islamique ne vient pas de l’islam», a enseigné à l’IEP d’Aix. Le philosophe Raphaël Liogier, persuadé que «l’islamisation est un mythe», y est toujours professeur. Il est également chercheur associé à Nanterre, où des proches du PIR ont organisé en avril 2018, en plein blocage, une conférence où ils fustigeaient l’«extrême gauche blanche» et l’«impérialisme gay». En octobre, un séminaire sur les «normes islamiques» a été ouvert à l’EHESS par deux avocates proches du CCIF.
» VOIR AUSSI - Voile islamique: une question de liberté?
Voile islamique : une question de liberté ? - Regarder sur Figaro Live
Dans les facs comme Paris I Panthéon-Sorbonne, Paris VIII, Tolbiac, Limoges, Toulouse Jean-Jaurès, située en plein quartier du Mirail, et Lyon II, pour ne citer que les universités les plus touchées, la liste des cours, séminaires et colloques inspirés par les idées «décolonialistes» serait trop longue à dresser. La Sorbonne s’est distinguée en novembre dernier en nommant la députée France insoumise Danièle Obono au conseil d’administration d’une de ses unités de formation et de recherche (UFR) au titre de «personnalité qualifiée» extérieure.
» LIRE AUSSI - Entrisme islamiste à l’université: aidez-nous Monsieur Blanquer!
L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a lancé une pétition rappelant que Danièle Obono, «proche du Parti des Indigènes de la République et de sa présidente Houria Bouteldja», avait notamment défendu Dieudonné en 2015, quand il avait déclaré «Je me sens Charlie Coulibaly» sur Facebook après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher. La pétition a été signée par plus de 2500 étudiants et profs de renom, mais le conseil d’administration de la Sorbonne a maintenu son choix. «Ils ont invoqué un principe de “courtoisie académique” qu’ils auraient évidemment envoyé valser, et à juste titre, si par extraordinaire Marine Le Pen avait été nommée», soupire Sacha Ghozlan, président de l’UEJF.
«Intersectionnalité»
Paris I Panthéon-Sorbonne invite régulièrement dans ses murs Kimberlé Crenshaw, l’universitaire américaine qui a inventé le concept d’«intersectionnalité». En janvier, elle y a participé à un colloque international en faveur d’un «concept critique des races» dans lequel se sont particulièrement illustrées deux de ses collègues françaises, Stéphanie Hennette-Vauchez, de Nanterre, sur le thème «Affaire Baby-Loup, laïcité à la française ou discrimination intersectionnelle?», et Hourya Bentouhami, enseignante- «chercheure» à Toulouse Jean-Jaurès, qui planchait sur la question «Intersectionnalité, un outil de lutte contre les discriminations?». En 2018, cette dernière, proche de Houria Bouteldja du PIR, a été nommée à l’Institut universitaire de France par arrêté ministériel, un privilège très convoité chez les universitaires puisqu’il signifie moins d’heures de cours et plus de crédits pour les recherches, sans compter une prime d’excellence scientifique d’un montant variable.
«Au lieu de s’émanciper de la tradition, les enfants des populations immigrées ont de plus en plus tendance à se placer en rupture avec la société française en la rejetant comme impie»
«Les indigénistes et autres “décoloniaux” ont le vent en poupe», constate Gilles Kepel, directeur de la chaire Moyen-Orient-Méditerranée à Normale sup et auteur de nombreux ouvrages sur l’islam politique. «Face à eux, il y a un déni d’une partie du corps professoral et de l’adminisration, eux-mêmes gagnés par l’islamo-gauchisme et qui le légitiment ou qui sont plus prosaïquement intimidés.» Ces réseaux pèsent de plus en plus dans les jurys de recrutement et les comités qui décident du financement des recherches. Bernard Rougier, directeur du centre des études arabes et orientales de Paris III Censier, confirme que «les postes d’islamologie, qui sont stratégiques comme lieux de production d’un discours critique sur l’islam, sont actuellement visés par des intellectuels proches des Frères musulmans». Leur entrisme est payant, au grand dam de Gilles Kepel: «Au lieu de s’émanciper de la tradition, les enfants des populations immigrées, et notamment les jeunes filles, ont de plus en plus tendance à se placer en rupture avec la société française en la rejetant comme impie, dans les lieux mêmes où est censée se construire la pensée critique: l’université.»
Et malheur aux enseignants qui tentent de lutter contre cet expansionnisme. Stéphane Dorin, professeur de sociologie à Limoges, en a fait l’amère expérience en 2017. Le laboratoire Espaces humains et interactions culturelles de la fac avait organisé un séminaire d’«études décoloniales» dans lequel Houria Bouteldja, égérie des Indigènes de la République, devait intervenir. Stéphane Dorin jugeait «indigne» qu’elle puisse «développer ses thèses racistes, antisémites et homophobes dans l’enceinte de l’université, sans contradicteur». Il a rédigé une lettre ouverte contre la venue de la porte-parole du PIR, ce qui lui a valu d’être violemment attaqué sur les réseaux sociaux par une partie de ses collègues.
L’association Salaam Sciences Po, organisatrice du «hijab day», veut «promouvoir la culture musulmane». - Crédits photo : Nicolas TAVERNIER/REA
La polémique enflant, la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal s’est décidée à réagir, par un tweet: «Quand des thèses racistes et antisémites sont propagées en leur sein, c’est notre pacte républicain qui est menacé.» Houria Bouteldja a été décommandée, mais l’affaire a failli coûter son poste à Stéphane Dorin. Il a été exclu du labo où il enseignait, pour des motifs qui n’avaient bien sûr rien à voir, officiellement, avec ses prises de position contre l’«indigénisme». En février, le tribunal administratif de Limoges lui a donné raison en suspendant son exclusion.
Haro sur la Manif pour tous
Philippe Soual, lui, s’est vu retirer définitivement le cours qu’il devait donner sur Hegel à la fac de Toulouse Jean-Jaurès de novembre 2018 à mars 2019. Ce docteur en philosophie, qui enseigne en université et en prépa depuis une trentaine d’années, avait eu la mauvaise idée de plancher en 2015 devant l’université d’été de la Manif pour tous sur la question: «Qu’est-ce que l’homme?» Des étudiants se revendiquant «Trans, PD, gouines, bi» ont placardé une affichette le présentant comme un «militant et porte-parole de la Manif pour tous» et exigeant sa démission sur les murs de la fac. L’Union des étudiant.e.s de Toulouse, une association à la pointe des blocages locaux, a relayé l’appel sur son site Facebook. Il n’en a pas fallu davantage pour que les collègues de Philippe Soual suppriment son cours des programmes en invoquant des nécessités de «maintien de l’ordre public».
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Dans un autre registre, Olivier Beaud, professeur de droit public à Panthéon-Assas, vient de dénoncer la campagne d’un groupe d’universitaires et d’étudiants de l’EHESS contre leurs collègues «coupables» d’avoir participé au grand débat organisé le 18 mars à l’Elysée par Emmanuel Macron. En novembre 2018, Le Pointa publié un texte dans lequel 80 intellectuels décrivaient le «décolonialisme» comme une «stratégie hégémonique» à l’œuvre dans l’enseignement supérieur. Parmi les signataires, Elisabeth Badinter, Alain Finkielkraut, Pierre Nora et Mona Ozouf. Leur appel a eu bien peu d’écho, tant auprès de Frédérique Vidal que du corps enseignant.
La ministre n’a pas eu un mot de soutien pour Laurent Bouvet, par exemple, quand ce professeur de science politique à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines a eu l’imprudence de tweeter en mai 2018 à propos du voile islamique porté par une dirigeante de l’Unef qui commentait les blocages des facs: «A l’Unef, la convergence des luttes est bien entamée. C’est la présidente du syndicat à l’université Paris-Sorbonne qui le dit.» Aussitôt, l’Unef a sorti un communiqué condamnant «un déferlement de haine raciste, sexiste et islamophobe» et demandant que Laurent Bouvet soit sanctionné. Une vidéo a même circulé, montrant une AG où près de 200 étudiants vociféraient «Ta gueule, Bouvet!» pendant de longues minutes.
L’institution marche sur des œufs
Le politologue, cofondateur du Printemps républicain, est l’une des cibles privilégiées des indigénistes pour avoir théorisé l’«insécurité culturelle» française et dénoncé l’obsession racialiste de la «gauche identitaire». Le président de l’université l’a assuré de sa sympathie en privé, mais n’a rien fait pour le soutenir publiquement. Aucun de ses collègues ne s’est d’ailleurs manifesté. L’Unef profite de cette lâcheté généralisée pour militer activement en faveur des thèses indigénistes. Récemment, elle s’est jointe à d’autres associations pour empêcher une représentation de la pièce d’Eschyle Les Suppliantes à la Sorbonne. De son côté, le CRAN (Conseil Représentatif des associations noires de France) de Louis-Georges Tin, maître de conférences à l’université d’Orléans, a appelé au boycott de la pièce. Motif: des acteurs blancs portaient des masques noirs, ce que les contestataires assimilaient à la pratique du «blackface» visant à ridiculiser les Noirs. Pour une fois, l’université a condamné la tentative de censure.
Face aux syndicats, c’est peu dire que l’institution académique marche sur des œufs. On se rappelle les blocages du printemps 2018 contre la réforme de l’accès à l’université et leurs 7 millions d’euros de dégâts. Les facs traditionnellement en tête du palmarès des occupations ont vaillamment défendu leur titre: Toulouse Jean-Jaurès, Nanterre, Tolbiac, Rennes II, Nantes, Bordeaux Montaigne, Montpellier… À Toulouse, l’UNI a réussi à obtenir que le tribunal administratif ordonne le déblocage des locaux occupés pendant trois mois, contre l’avis de l’administrateur provisoire de l’université. «J’ai toujours combattu les idées de l’UNI et de la droite en général, mais ce sont eux qui nous ont sortis de cette merde!» a tweeté une étudiante reconnaissante.
- Crédits photo : Infographie
D’une prudence de Sioux avec les bloqueurs de gauche, le ministère l’est beaucoup moins quand les fauteurs de troubles présumés n’appartiennent pas à cette mouvance. Philippe Pétel, ex-doyen de la faculté de droit de Montpellier, et Jean-Luc Coronel de Boissezon, qui y enseignait, en ont fait l’amère expérience en mars 2018. Soupçonnés d’avoir permis à un commando aux méthodes musclées d’évacuer l’un de leurs amphis, occupé par des syndicats extérieurs à la fac, ils ont été respectivement interdits d’enseignement pendant cinq ans et révoqué par la section disciplinaire de la Sorbonne.
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Ces décisions sont intervenues alors que Philippe Pétel et Jean-Luc Coronel de Boissezon, mis en examen, devraient être jugés au plus tôt à la fin de l’année. La ministre Frédérique Vidal a voulu frapper vite et fort dès qu’elle a eu en main le rapport de l’Inspection générale de l’administration de l’Éducation nationale et de la recherche (IGAENR) diligenté sur les événements. En septembre, cinq membres du commando, parmi lesquels l’un des fils du fondateur du groupuscule identitaire la Ligue du Midi, ont été mis en examen. Quant au président de l’université Philippe Augé, dont le rapport de l’IGAENR pointe pourtant le «manque de discernement», il a été réélu en janvier dernier.
Selon le rapport, des membres du Syndicat de la magistrature, opposé à la réforme de la carte judiciaire, mais aussi ceux d’un collectif de «soutien aux sans-abri» qui squattait un immeuble voisin, se trouvaient parmi les occupants. À force d’intimidations, de provocations, de menaces et de violences, les étudiants de la «corpo», opposés au blocage, ont été réduits au silence.
Quand Lyon II débarque à l’ENS
L’irruption d’éléments extérieurs dans des facs ou des écoles peu enclines à la mobilisation se répand. L’Ecole normale supérieure de Lyon a vu ainsi débarquer un soir de mai 2018 quelque 150 étudiants de Lyon II qui venaient occuper l’établissement, leur université ayant été fermée sur décision de la présidente pour mettre fin aux désordres. «Il y avait aussi des représentants d’associations promigrants, raconte un témoin, mais seulement une poignée d’élèves de l’ENS, affiliés à Solidaires. Ils ont occupé un amphi pendant une nuit, puis ils sont partis.» Un peu plus tôt, en avril 2018, un «comité ZAD» a décidé d’occuper une journée l’EHESS, boulevard Raspail, à Paris, pour protester contre l’évacuation de Notre-Dame-des-Landes, qui avait eu lieu la veille.
En décembre, de nouvelles opérations de blocage ont été lancées, cette fois contre la décision du gouvernement d’augmenter les frais d’inscription des étudiants étrangers extra-européens
En décembre, de nouvelles opérations de blocage ont été lancées, cette fois contre la décision du gouvernement d’augmenter les frais d’inscription des étudiants étrangers extra-européens. Opposés à la hausse, plus d’une dizaine de présidents d’université ont utilisé une faille juridique pour ne pas l’appliquer. De son côté, Frédérique Vidal a reculé en excluant les doctorants et les étudiants déjà inscrits de la mesure. La révolte qui grondait s’est apaisée… jusqu’à la prochaine fois.
* Le prénom a été changé. «Sortir du chaos», de Gilles Kepel, Gallimard (2018), 528 p., 22 €. «Qu’est-ce que le salafisme?», de Bernard Rougier, PUF (2008), 224 p., 19,50 €. «La Nouvelle Question laïque», de Laurent Bouvet, Flammarion (2019), 336 p., 18 €.
Source: premium.lefigaro.fr
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