#L’Oiseau-Lyre.
Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !
Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
Se courbent mollement comme de grandes palmes ;
L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;
Il semble que tout rit, et que les arbres verts
Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers.
Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ;
Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre,
A travers l’ombre immense et sous le ciel béni,
Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini.
Victor Hugo, Toute la lyre
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Tétras lyre : L’oiseau danseur des marais
ICYMI: https://looybi.com/videos/video-tetras-lyre-l-oiseau-danseur-marais-2021-09-22-21-30-16?utm_source=dlvr.it&utm_medium=tumblr
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Printemps
Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !
Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
Se courbent mollement comme de grandes palmes ;
L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;
Il semble que tout rit, et que les arbres verts
Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers.
Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ;
Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre,
A travers l’ombre immense et sous le ciel béni,
Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini.
Victor Hugo, Toute la lyre
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Retour - Alix Lerman Enriquez
Retour – Alix Lerman Enriquez
Je suis retournée sur les lieux de l’enfance.
La mer chuchotait, bleuie de soleil.
J’écoutais le froissement des mouettes,
le doux murmure de l’oiseau lyre
qui susurrait à mon oreille
une complainte oubliée, un poème déchiré
gribouillé sur le tableau noir de l’école.
Je suis retournée sur les lieux de l’enfance.
La plage était déserte, la mer presque folle
sous ses vagues ourlées.
Je suivais,…
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Épître aux femmes
Ô femmes, c’est pour vous que j’accorde ma lyre ;
Ô femmes, c’est pour vous qu’en mon brûlant délire,
D’un usage orgueilleux bravant les vains efforts,
Je laisse enfin ma voix exprimer mes transports.
Assez et trop longtemps la honteuse ignorance
A jusqu’en vos vieux jours prolongé votre enfance ;
Assez et trop longtemps les hommes, égarés,
Ont craint de voir en vous des censeurs éclairés ;
Les temps sont arrivés, la raison vous appelle :
Femmes, réveillez-vous, et soyez dignes d’elle.
Si la nature a fait deux sexes différents,
Elle a changé la forme, et non les éléments.
Même loi, même erreur, même ivresse les guide ;
L’un et l’autre propose, exécute, ou décide ;
Les charges, les pouvoirs entre eux deux divisés,
Par un ordre immuable y restent balancés ;
Tous deux pensent régner, et tous deux obéissent ;
Ensemble ils sont heureux, séparés ils languissent ;
Tour-à-tour l’un de l’autre enfin guide et soutien,
Même en se donnant tout ils ne se doivent rien.
L’homme injuste pourtant, dédaignant ces partages,
(Hélas ! il en est plus d’injustes que de sages),
L’homme injuste, jaloux de tout assujettir,
Sous la loi du plus fort prétend nous asservir ;
Il feint, dans sa compagne et sa consolatrice,
De ne voir qu’un objet créé pour son caprice ;
Il trouve dans nos bras le bonheur qui le fuit :
Son orgueil s’en étonne, et son front en rougit.
Esclave révolté des lois de la nature,
Il ne peut, il est vrai, consommer son injure ;
Mais que, par les mépris dont il veut nous couvrir,
Il nous vend cher les droits qu’il ne peut nous ravir !
Nos talents, nos vertus, nos graces séduisantes,
Deviennent à ses yeux des armes dégradantes
Dont nous devons chercher à nous faire un appui
Pour mériter l’honneur d’arriver jusqu’à lui ;
Il étouffe en nos cœurs le germe de la gloire ;
Il nous fait une loi de craindre la victoire ;
Pour exercer en paix un empire absolu,
Il fait de la douceur notre seule vertu…
Qu’ai-je dit, la douceur ? Ah, nos âmes sensibles
Ne lui refusent pas ces triomphes paisibles ;
Mais ce n’est pas assez pour son esprit jaloux :
C’est la soumission qu’il exige de nous…
Ingrat ! méconnais-tu la sagesse profonde
Qui dirige en secret tous les êtres du monde ?
Voyons-nous dans nos bois, nos vallons, nos montagnes,
Les lions furieux outrager leurs compagnes ?
Voyons-nous dans les airs l’aigle dominateur
De l’aigle qu’il chérit réprimer la grandeur ?
Non ; tous suivent en paix l’instinct de la nature :
L’homme seul est tyran, l’homme seul est parjure.
Déjà plus d’une femme, en sa fière vertu,
Pour les droits de son sexe, ardente, a combattu.
Et d’où naîtrait en nous une crainte servile ?
Ce feu qui nous dévore est-il donc inutile ?
Le dieu qui dans nos cœurs a daigné l’allumer
Dit-il que sans paraître il doit nous consumer ?
Portons-nous sur nos fronts, écrit en traits de flamme,
L’homme doit régner seul, et soumettre la femme ?
Un ascendant secret vient-il nous avertir
Quand il faut admirer, quand il faut obéir ?…
La nature pourtant aux êtres qu’elle opprime
Donne de leur malheur le sentiment intime :
L’agneau sent que le loup veut lui ravir le jour ;
L’oiseau tombe sans force à l’aspect du vautour…
Disons-le : l’homme, enflé d’un orgueil sacrilège,
Rougit d’être égalé par celle qu’il protège ;
Pour ne trouver en nous qu’un être admirateur,
Sa voix dès le berceau nous condamne à l’erreur ;
Moins fort de ce qu’il sait que de notre ignorance,
Il croit qu’il s’agrandit de notre insuffisance,
Et, sous les vains dehors d’un respect affecté,
Il ne vénère en nous que notre nullité.
C’en est trop ; secouons des chaînes si pesantes ;
Livrons-nous aux transports de nos âmes brûlantes ;
Mais quel nouveau transport ! quel changement soudain !
Armé du sentiment l’homme paraît enfin ;
Il nous crie : « Arrêtez, femmes, vous êtes mères !
À tout plaisir sitôt rendez-vous étrangères ;
De l’étude et des arts la douce volupté
Deviendrait un larcin à la maternité. »
Ô nature, ô devoir, que c’est mal vous connaître !
L’ingrat est-il aveugle, ou bien feint-il de l’être ?
Feint-il de ne pas voir qu’en ces premiers instants
Où le ciel à nos vœux accorde des enfants,
Tout entières aux soins que leur âge réclame,
Tout ce qui n’est pas eux ne peut rien sur notre âme ?
Feint-il de ne pas voir que de nouveaux besoins
Nous imposent bientôt de plus glorieux soins,
Et que pour diriger une enfance timide
Il faut être à-la-fois son modèle et son guide ?
Oublieront-ils toujours, ces vains déclamateurs,
Qu’en éclairant nos yeux nous éclairons les leurs ?
Eh ! quel maître jamais vaut une mère instruite !
Sera-ce un pédagogue enflé de son mérite,
Un mercenaire avide, un triste précepteur ?
Ils auront ses talents, mais auront-ils son cœur ?
Disons tout. En criant, Femmes, vous êtes mères !
Cruels ! vous oubliez que les hommes sont pères ;
Que les charges, les soins, sont partagés entre eux,
Que le fils qui vous naît appartient à tous deux ;
Et qu’après les moments de sa première enfance
Vous devez, plus que nous, soigner son existence ?
Ah ! S’il était possible (et le fût-il jamais ?)
Qu’une mère un instant suspendît ses bienfaits,
Un cri de son enfant, dans son âme attendrie
Réveillerait bientôt la nature assoupie.
Mais l’homme, tourmenté par tant de passions,
Accablé sous le poids de ses dissensions,
Malgré lui, malgré nous, à chaque instant oublie
Qu’il doit plus que son cœur à qui lui doit la vie,
Et que d’un vain sermon les stériles éclats
Des devoirs paternels ne l’acquitteront pas.
Insensés ! Vous voulez une femme ignorante,
Eh bien ! soit ; confondez l’épouse et la servante :
Voyez-la, mesurant les leçons sur ses goûts,
Élever ses enfants pour elle, et non pour vous ;
Voyez-les, dans un monde à les juger habile,
De leur mère porter la tache indélébile ;
Au sage, à l’étranger, à vos meilleurs amis,
Rougissez de montrer votre femme et vos fils ;
Dans les épanchements d’un cœur sensible et tendre,
Que personne chez vous ne puisse vous comprendre ;
Traînez ailleurs vos jours et votre obscurité ;
On ne vous plaindra pas, vous l’aurez mérité.
Regardons maintenant celui dont l'âme grande
Cherche dans sa compagne un être qui l’entende ;
Regardons-les tous deux ajouter tour à tour
Les charmes des talents au charme de l’amour.
Qu’un tel homme est heureux au sein de sa famille !
Il veut croître aux beaux arts et son fils et sa fille ;
Écoutant la nature avant de la juger,
Il cherche à l’ennoblir, et non à l’outrager ;
Chez lui l’humanité ne connaît point d’entrave ;
L’homme n’est point tyran, la femme point esclave ;
Et le génie en paix, planant sur tous les deux,
De l’inégalité décide seul entre eux.
Ô femmes, qui brûlez de l’ardeur qui m’anime,
Cessez donc d’étouffer un transport légitime ;
Des hommes dédaignez l’ambitieux courroux :
Ils ne peuvent juger ce qui se passe en vous.
Constance D. T. Pipelet ( 1767-1845 )
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Rendez-vous avec Roland à la médiathèque de Rueil-Malmaison pour un atelier jeune public suivi d’une séance de dédicaces ! @villederueilmalmaison @faits_et_gestes Saison littéraire #3 Rueil Malmaison Médiathèque Jacques Baumel Samedi 9 avril à 15 heures Dédicaces à 17 h avec la librairie L’Oiseau Lyre Affiches Roland Léléfan en vente sur place et dans ma boutique etsy (à Rueil-Malmaison, France) https://www.instagram.com/p/CcC0l1NsucU/?utm_medium=tumblr
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Pour faire une chanson nouvelle,
On peut demander à l’oiseau
Le secret d’une ritournelle
Et le mystère d’un scherzo ;
On peut aussi prendre une lyre,
Ajouté quelques fleurs autour,
Un clair de lune et des sourires…
Mais tout ça ne peut pas suffire
Pour faire une chanson d’amour.
Pour faire une chanson qui naisse,
Et survivre à tous les étés,
Il faut connaître la caresse
Dont le cœur semble s’arrêter ;
Il faut connaître la torture
D’attendre, jusqu’au bout du jour,
Une trop chère créature…
C’est le cœur qui bat la mesure
Pour faire une chanson d’amour.
Pour faire une chanson qui tremble,
Et chante avec des vrais soupirs,
Il faut avoir cru, tout ensemble,
Cent fois vivre et cent fois mourir;
Souvenirs aux fleurs déférées,
Frissons d’un soir, baisers d’un jour…
Valse de flamme et de folie…
Il faut avoir donné sa vie
Pour faire une chanson d’amour !
Rien que des chansons - Louise Rose Etiennette Gérard, dite Rosemonde Gérard
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À la fin tu es las de ce monde ancien
Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin
Tu en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaine
Ici même les automobiles ont l’air d’être anciennes
La religion seule est restée toute neuve la religion
Est restée simple comme les hangars de Port-Aviation
Seul en Europe tu n’es pas antique ô Christianisme
L’Européen le plus moderne c’est vous Pape Pie X
Et toi que les fenêtres observent la honte te retient
D’entrer dans une église et de t’y confesser ce matin
Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut
Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux
Il y a les livraisons à 25 centimes pleines d’aventures policières
Portraits des grands hommes et mille titres divers
J’ai vu ce matin une jolie rue dont j’ai oublié le nom
Neuve et propre du soleil elle était le clairon
Les directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographes
Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent
Le matin par trois fois la sirène y gémit
Une cloche rageuse y aboie vers midi
Les inscriptions des enseignes et des murailles
Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent
J’aime la grâce de cette rue industrielle
Située à Paris entre la rue Aumont-Thiéville et l’avenue des Ternes
Voilà la jeune rue et tu n’es encore qu’un petit enfant
Ta mère ne t’habille que de bleu et de blanc
Tu es très pieux et avec le plus ancien de tes camarades René Dalize
Vous n’aimez rien tant que les pompes de l’Église
Il est neuf heures le gaz est baissé tout bleu vous sortez du dortoir en cachette
Vous priez toute la nuit dans la chapelle du collège
Tandis qu’éternelle et adorable profondeur améthyste
Tourne à jamais la flamboyante gloire du Christ
C’est le beau lys que tous nous cultivons
C’est la torche aux cheveux roux que n’éteint pas le vent
C’est le fils pâle et vermeil de la douloureuse mère
C’est l’arbre toujours touffu de toutes les prières
C’est la double potence de l’honneur et de l’éternité
C’est l’étoile à six branches
C’est Dieu qui meurt le vendredi et ressuscite le dimanche
C’est le Christ qui monte au ciel mieux que les aviateurs
Il détient le record du monde pour la hauteur
Pupille Christ de l’œil
Vingtième pupille des siècle il sait y faire
Et changé en oiseau ce siècle comme Jésus monte dans l’air
Les diables dans les abîmes lèvent la tête pour le regarder
Ils disent qu’il imite Simon Mage en Judée
Ils crient s’il sait voler qu’on l’appelle voleur
Les anges voltigent autour du joli voltigeur
Icare Enoch Elie Apollonius de Thyane
Flottent autour du premier aéroplane
Ils s’écartent parfois pour laisser passer ceux que
transporte la Sainte-Eucharistie
Ces prêtre qui montent éternellement élevant l’hostie
L’avion se pose enfin sans refermer les ailes
Le ciel s’emplit alors de millions d’hirondelles
A tire-d’aile viennent les corbeaux les faucons les hiboux
D’Afrique arrivent les ibis les flamants les marabouts
L’oiseau Roc célébré par les conteurs et les poètes
Plane tenant dans les serres le crâne d’Adam la première tête
L’aigle fond de l’horizon en poussant un grand cri
Et d’Amérique vient le petit colibri
De Chine sont venus les pihis longs et souples
Qui n’ont qu’une seule aile et qui volent par couple
Puis voici la colombe esprit immaculé
Qu’escortent l’oiseau-lyre et le paon ocellé
Le phénix ce bûcher qui soi-même s’engendre
Un instant voile tout de son ardente cendre
Les sirènes laissant les périlleux détroits
Arrivent en chantant bellement toutes trois
Et tous aigle phénix et pihis de la Chine
Fraternisent avec la volante machine
Maintenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule
Des troupeaux d’autobus mugissants près de toi roulent
L’angoisse de l’amour te serre le gosier
Comme si tu ne devais jamais plus être aimé
Si tu vivais dans l’ancien temps tu entrerais dans un monastère
Vous avez honte quand vous vous surprenez à dire une prière
Tu te moques de toi et comme le feu de l’Enfer ton rire pétille
Les étincelles de ton rire dorent le fond de ta vie
C’est un tableau pendu dans un sombre musée
Et quelquefois tu vas le regarder de près
Aujourd’hui tu marches dans Paris les femmes sont ensanglantées
C’était et je voudrais ne pas m’en souvenir c’était au déclin de la beauté
Entourée de flammes ferventes Notre-Dame m’a regardé à Chartres
Le sang de votre Sacré Cœur m’a inondé à Montmartre
Je suis malade d’ouïr les paroles bienheureuses
L’amour dont je souffre est une maladie honteuse
Et l’image qui te possède te fait survivre dans l’insomnie et dans l’angoisse
C’est toujours près de toi cette image qui passe
Maintenant tu es au bord de la Méditerranée
Sous les citronniers qui sont en fleur toute l’année
Avec tes amis tu te promènes en barque
L’un est Nissard il y a un Mentonasque et deux Turbiasques
Nous regardons avec effroi les poulpes des profondeurs
Et parmi les algues nagent les poissons images du Sauveur
Tu es dans le jardin d’une auberge aux environs de Prague
Tu te sens tout heureux une rose est sur la table
Et tu observes au lieux d’écrire ton conte en prose
La cétoine qui dort dans le cœur de la rose
Épouvanté tu te vois dessiné dans les agates de Saint-Vit
Tu étais triste à mourir le jour où tu t’y vis
Tu ressembles au Lazare affolé par le jour
Les aiguilles de l’horloge du quartier juif vont à rebours
Et tu recules aussi dans ta vie lentement
En montant au Hradchin et le soir en écoutant
Dans les tavernes chanter des chansons tchèques
Te voici à Marseille au milieu des Pastèques
Te voici à Coblence à l’hôtel du Géant
Te voici à Rome assis sous un néflier du Japon
Te voici à Amsterdam avec une jeune fille que tu trouves belle et qui est laide
Elle doit se marier avec un étudiant de Leyde
On y loue des chambres en latin Cubicula locanda
Je m’en souviens j’y ai passé trois jours et autant à Gouda
Tu es à Paris chez le juge d’instruction
Comme un criminel on te met en état d’arrestation
Tu as fait de douloureux et de joyeux voyages
Avant de t’apercevoir du mensonge et de l’âge
Tu as souffert de l’amour à vingt et à trente ans
J’ai vécu comme un fou et j’ai perdu mon temps
Tu n’oses plus regarder tes mains et à tous moments je voudrais sangloter
Sur toi sur celle que j’aime sur tout ce qui t’a épouvanté
Tu regardes les yeux pleins de larmes ces pauvres émigrants
Ils croient en Dieu ils prient les femmes allaitent des enfants
Ils emplissent de leur odeur le hall de la gare Saint-Lazare
Ils ont foi dans leur étoile comme les rois-mages
Ils espèrent gagner de l’argent dans l’Argentine
Et revenir dans leur pays après avoir fait fortune
Une famille transporte un édredon rouge comme vous transportez votre cœur
Cet édredon et nos rêves sont aussi irréels
Quelques-uns de ces émigrants restent ici et se logent
Rue des Rosiers ou rue des Écouffes dans des bouges
Je les ai vus souvent le soir ils prennent l’air dans la rue
Et se déplacent rarement comme les pièces aux échecs
Il y a surtout des Juifs leurs femmes portent perruque
Elles restent assises exsangues au fond des boutiques
Tu es debout devant le zinc d’un bar crapuleux
Tu prends un café à deux sous parmi les malheureux
Tu es la nuit dans un grand restaurant
Ces femmes ne sont pas méchantes elles ont des soucis cependant
Toutes même la plus laide a fait souffrir son amant
Elle est la fille d’un sergent de ville de Jersey
Ses mains que je n’avais pas vues sont dures et gercées
J’ai une pitié immense pour les coutures de son ventre
J’humilie maintenant à une pauvre fille au rire horrible ma bouche
Tu es seul le matin va venir
Les laitiers font tinter leurs bidons dans les rues
La nuit s’éloigne ainsi qu’une belle Métive
C’est Ferdine la fausse ou Léa l’attentive
Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie
Ta vie que tu bois comme une eau-de-vie
Tu marches vers Auteuil tu veux aller chez toi à pied
Dormir parmi tes fétiches d’Océanie et de Guinée
Ils sont des Christ d’une autre forme et d’une autre croyance
Ce sont les Christ inférieurs des obscures espérances
Adieu Adieu
Soleil cou coupé
Zone de Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
English trans
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Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !
Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
Se courbent mollement comme de grandes palmes ;
L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;
Il semble que tout rit, et que les arbres verts
Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers.
Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ;
Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre,
A travers l’ombre immense et sous le ciel béni,
Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini.
Victor Hugo, printemps, Toute la lyre
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Pdf telecharger L'Oiseau-lyre- Lecture, premier livre, P/CE 1
Pdf telecharger L’Oiseau-lyre- Lecture, premier livre, P/CE 1
Auteur: Hachette
ISBN 9782010075766
Chocolatier belge vranckoq – chocolats chocolats alcoolisés. The one i love tour film ’89. Ne partez pas sans ces bottes de cow-girl de galuchat ! ils sont tellement confortables, que vous ne l’oiseau-lyre- lecture, premier livre, p/ce 1 voudrez plus les enlever vos pieds. Les frises sont là pour rappeler l’histoire sud-américaine et notamment les incas et les…
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Field recordings : l’usage sonore du monde
Le chant de l’oiseau-lyre d’Australie, les vents de Patagonie, les flûtes sacrées Aré’ aré des Îles Salomon, les vibrations des bâtiments de nos villes ou les louanges exaltées des pêcheurs de perles de Bahreïn ne sont que quelques exemples des innombrables sons et musiques abordés dans cet ouvrage consacré à la pratique du field recording, de l’enregistrement de terrain. Tout au long du xxe siècle, des hommes ont parcouru le monde afin de capter des curiosités sonores pour des raisons scientifiques, patrimoniales et esthétiques. Ce sont des audio-naturalistes, des collecteurs de musique traditionnelle, mais aussi des compositeurs avides de découvrir un nouveau matériau musical. Les microphones sont leurs outils, voire leurs instruments, l’écoute est leur méthode d’approche. En sortant du studio, ils prennent le risque de se confronter à l’imprévisible, à l’incontrôlable, au fragile parfois. Ils se nomment Alan Lomax, Chris Watson ou encore Luc Ferrari.
Cent disques rendent ici compte de leur quête, toujours en cours, du « chant du monde ».
Une riche introduction et trois interviews de figures majeures du field recording (Jean C. Roché, Bernard Lortat-Jacob et Peter Cusack) complètent cette anthologie.
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Tétras lyre : L’oiseau danseur des marais
https://looybi.com/videos/video-tetras-lyre-l-oiseau-danseur-marais-2021-09-22-21-30-16?utm_source=dlvr.it&utm_medium=tumblr
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Coupe attique à fond blanc provenant d’une tombe. Œuvre d’un peintre inconnu dAttique. Sur le fond blanc Apollon, couronné de feuilles de myrte, assis sur un siège (les pieds en forme de pattes de lion) porte un péplos blanc et un himation rouge, rejeté sur l’épaule gauche. De la main gauche, il touche les cordes de sa lyre, tandis que de l’autre main, il offre une libation de vin avec sa phiale. L’oiseau noir, qui tient compagnie à Apollon est peut-être une corneille, qui rappelle les amours du dieu avec la belle Coroni (corneille), fille du roi Phlégyas. 480-470 av. J-C. Musée de Delphes.
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” Répétez ! dit le maître (...) mais voilà l’oiseau-lyre qui passe dans le ciel l’enfant le voit l’enfant l’entend l’enfant l’appelle: Sauve-moi joue avec moi oiseau!”-J. Prévert (at Parc Monceau) https://www.instagram.com/p/BoHpQQehmly/?utm_source=ig_tumblr_share&igshid=10eyhxztuk2yb
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Les plumes de l’oiseau lyre, Dessin pour les contes olfactifs de la @maisonabriza #drawing #graphitedrawing #lyrebird #bird #birddrawing #feathers #illustration #illustratrice #realisticdrawing #illustrationforcommission #florencegendreillustration (à Paris, France)
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Houriah ma Belle, ma tendre, liberté
ATOS
« À la pomme rouge qui bat avec l’étoile,
à la flaque de la pluie,
au regard de la bête blessée,
à la route blanche,
à l’oiseau sur la branche,
à l’esprit qui jamais ne renonce,
Là où tout finit et là où tout commence,
à la fièvre du drap frais,
à chaque bouchée de la vie,
aux pas sur le plancher,
à la terre battue,
aux fenêtres que l’on pense
aux rives imaginées,
Rappelle toi,
Houriah
ma belle, ma tendre,
Liberté
aux bras levés,
aux mille pétales, aux mille coupoles,
aux îles silencieuses,
à leurs rivages,
aux ailes déployées,
à la blessure du chien,
à la course du loup,
au vent qui nous emporte,
aux baisers du soleil,
aux feux des cheminées,
aux convois que l’on pousse,
à la charrette que l’on traîne,
au vertige, à l’ivresse,
à la cordée, à l’enchaîné,
aux orties de la colère
à cet homme qu’on emmène
à cette femme déportée,
aux ornières de la misère,
à la première marche de l’escalier
à la rue, aux pavés, à la première pierre jetée
à la seringue plantée,
à la dernière fleur dans un jardin de ruines
aux plumes arrachées,
à la femme sous la lampe
à l’enfant qui se courbe
à la clameur de l’aurore
à celui qui tombe,
à celle qui se dresse
au premier qui se lève
et à tous ceux qui vont naître
Rappelle toi,
Houriah
ma belle, ma tendre,
Liberté
à la page d’écriture,
à la belle Etoile,
aux chemins écartés
aux couleurs de chaque fruit
au murmure, au silence
au vin versé,
au langage des signes,
à la langue des possibles
à l’écho des arcs en ciel
aux cartables de chaque écolier
au marcheur d’idéal
à l’homme qui tremble
à l’homme qui sait
à l’homme qui demande
à l’humilié, à l’oublié,
à la chambre qui vague
au bateau qui revient
à l’avion qui se pose
à la frontière qui tombe
à la barrière qui se lève
à la lueur de l’espoir
à l’enfance qui regarde
Rappelle toi,
Houriah
ma belle, ma tendre,
Liberté
aux automnes froissés
à l’enjambée du ciel
à chaque marche pied
aux battements des images
au déserteur, à l’évadée,
à l’otage, à l’internée,
aux cris d’Orphée,
à cette chanson qui n’arrête pas de tourner
à l’enfant Lyre
à chaque livre confié
aux dessins sur le murs
à la porte qui s’entrouvre
aux limites repoussées
à chaque poème envolé
à chaque question posée,
au fusil déposé
à la guitare et à ses mains
à la grille forcée
au journal imprimé,
aux prisons de fer brisé
à la parole donnée
à la mémoire partagée,
à la main qui s’ouvre
et à celle qui se tend
Rappelle toi,
Houriah,
ma belle, ma tendre,
Liberté
De mes mains, par cette ronde,
je relie ici chacune des lettres qui éclaire notre nom.
Rappelle toi,
Houriah,
petit d’homme
notre belle, notre tendre
Liberté
C’est le mot que l’on te donne
pour que tu vives dans sa peau. »
Astrid Shriqui Garain
Née le 08 juillet 1965 à Ermont (Val d'oise) Astrid Shriqui est issue d’une famille ouvrière du Pas de Calais, et la banlieue parisienne l’a vue grandir.
Elle est profondément attachée à ces deux cultures. Après un parcours professionnel vagabond, elle est depuis le printemps 2012 assise sur le ballast et profite de ce temps pour tenter de comprendre ce que la vie lui fait entendre. Sa passion pour la poésie est liée à sa passion pour les mots, leurs couleurs, leurs sons. Et cette passion est née sur les bancs de l’école publique et de l’attachement profond de sa mère pour la lecture. L’écriture lui offre le meilleur des supports pour pouvoir y projeter les images, les gestes, les odeurs, les bruits que lui apportent certains jours.
La poésie est ce que la photographie est au cinéma. Un instantané saisissant. La poésie est exigeante et doit être évidente. Évidente pour chacun. Exigence du bon angle, de la juste lumière. Elle aime également la musicalité des langages. Le mot est palette, violon, glaise, burin, focale. La poésie est la musique qu’il lui faut entendre pour traverser la vie en y cherchant sa possible réponse.
Elle collabore à l'association d'artistes peintres, sculpteurs, photographes, plasticiens : Lumières de Jade (Bouin, Vendée).
Publication : “Ynys Avallach”, Les éditions du Littéraire - La bibliothèque de Babel juin 2014
Elle met en ligne ses textes sur le site
http://www.unjourunpoeme.fr
Elle vit toujours en Val d'Oise.
« On n’invente jamais seul. » écrit Anna Gréki.
« La liberté se vit parmi les autres, s’écrit au nom de tous, et se partage entre nous. »
Je remercie Les Editions Doucey pour l’envoi de ce recueil essentiel « Vive la Liberté » qui nous permet de la chanter chacun à notre tour. (Isbn 9782362290756)
http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/houriah-ma-belle-ma-tendre-liberte
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