Tumgik
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yaayaa27 · 2 years
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Chapitre 3
Aujourd’hui.
- Enchanté Christi.. Chris ! Moi c’est Daniel.
Il m’a sortie de mes pensées. J’avais complètement oublié qu’il était devant moi.
- Ah ! Je vois que tu es allergique au cacahuète et au fruits de mers. Nous tacherons de faire attention à votre fille Madame Jones ne vous en faîtes pas.
Il sourit à ma mère et cela semble avoir son effet puisqu’elle se met à glousser comme une adolescente. Elle est vraiment minable comme ça.
- Oh ! Je suis en retard ! Il faut que j’y aille sinon je vais me faire tuer par mon avocat !
Ma mère s’agite sur place après avoir reçu un message sur son téléphone.
- T’en fais pas, tu peux partir ! On s’appelle très vite, ok ?
Je le demande comme si je pensai qu’une fois qu’elle serait partie elle m’oublierai pour de bon, alors que je sais pertinemment que ce n’arrivera jamais. Nous nous aimons trop pour nous abandonner toutes les deux. Je la protège de mon père et elle me protège d’à peu prêt tout. Elle est très mère poule avec moi même si elle adore me pousser à bout.
Vue que je suis son unique enfant, a ses yeux, je suis le bien le plus précieux qu’elle possède. Contrairement à mon père qui lui, pense que son seul bien précieux est sa Mercedes noir garé dans notre garage.
Quel connard..
- Oui chérie promis.
Ma mère m’attrape par les épaules pour me regarder encore quelques secondes puis me fait un sourire avant d’embrasser mes joues puis mon front en me répétant qu’elle m’aime fort. Puis après une longue étreinte elle s’approche rapidement de mon oreille pour me chuchoter une dernière phrase.
- Je t’ai mis suffisamment de crédit pour pouvoir m’appeler autant de fois que tu le souhaites.
Elle sourit fièrement avant de me faire un clin d’oeil discret.
Ça me fait sourire en retour. Elle va terriblement me manquer même si je suis aussi très contente de partir.
J’ai regardé sur Google des photos de la ville où nous allons et c’est vraiment mignon et authentique. Un vrais petit coin de paradis. L’île est habité par moins de 3000 personnes, autrement dit, rien du tout. C’est dingue de se dire qu’ils sont si peu nombreux. Celà doit faciliter tellement de choses aux quotidiens. Eux n’ont pas à prendre le métro ou un taxi, ils ont juste à prendre un bateau pour aller là où ils veulent, je trouve ce mode de vie fascinant, encore plus que notre mode de vie. Ils ne doit pas ressentir le stress que l’ont ressent en étant dans les bouchons le matin et le soir. Quelle chance. 
J’ai aussi lu que le jour de pacques, les grecques qui sont croyants se réunissaient au bord de la mer pour regarder un spectacle religieux. Juda entrain de brûler dans une barque flottante sur l’eau, sous les éclats d’un énorme feu d’artifices. Après ils se rejoignent tous devant une église, allume une bougie puis marche jusqu’à chez eux avec. Il était précisé que la bougie ne dois surtout pas s’éteindre tant qu’ils ne sont pas rentrer chez eux, au risque d’apporter malheur et malchance à la famille.
C’est fascinant comme tous les pays du monde ont tous des croyances et des coutumes différentes des uns des autres.
- J’espère que tu n’a rien oublié Chris, en particulier ta crème solaire car Il fait extrêmement chaud en Grèce, surtout l’été !
Daniel parle vite en revenant rapidement vers nous après qu’une surveillante lui ai remit un document concernant une autre fille de la colonie.
- Oui ne vous en faites pas, elle a tout ce qu’il faut et même en double ! On est jamais trop prudent. Lui répond ma mère avec un sourire charmeur.
Ils discutent encore quelques instants de l’organisation des repas et des activités alors j’en profite pour observer mes camarades de vacances qui disent au revoir à leurs parents.
Une fille parmi la foule m’intrigue plus que les autre car elle semble être en détresse et paniquée. J’ai vu sa mère l’embrasser partout sur le visage avant de partir vers sa voiture, de lui faire des signes de la main les larmes aux yeux, puis de monter dans sa vieille Renault  grise en la laissant toute seule avec sa valise au milieu de la place. Elle est toute petite mais semble avoir mon âge. 
Elle est encore plus minuscule que moi c’est dingue !
Je ne pensai pas que c’était possible mais forcée de constater que oui. Je suis agréablement surprise. Pour une fois que ce n’est pas moi la plus petite en taille, ça change. Je fais 1m53 mais elle doit faire 5 ou 6 cms de moins que moi. Je suis stupéfaite. 
Elle à de long cheveux bruns fins attaché en natte. Elle est vêtue d’un jean bleu ciel, d’un pull rouge et de converse blanche.
Elle regarde partout autour d’elle et semble très mal à l’aise. Je crois qu’elle attend patiemment que quelqu’un vienne s’occuper d’elle.
Je suis sûre que c’est la première fois qu’elle part sans sa mère. Elle a l’air trop perdue et apeurée. J’ai presque envie de lui venir en aide. Elle me fait de la peine avec son regard de chien abandonné.
- Bon je vous laisse vous dire au revoir et Chris on se retrouve dans le car !
Je répond oui d’un signe de tête à Daniel avant qu’il ne parte vers une autre famille. Un garçon métisse avec sa sœur et sa maman. Ils ont l’air triste mais content à la fois. Comme tout le monde ici à vrais dire.
- Ma puce, surtout tu fais bien attention à toi ! Je t’enverrai un petit colis de ce qui te fera plaisir et une carte prepayée pour que tu puisse m’appeler d’une cabine proche de votre châlet au cas où il te chopperait ton téléphone. En attendant tu m’enverras des petits messages pour m’assurer de ton côté que tout vas bien.
Elle me fait rire encore une fois. Sa nonchalance et son je-m’en-foutisme vont tellement me manquer. Je ne pars que pour un mois mais j’ai l’impression de partir pour toujours.
Je relativise en me disant que c’est comme ça à chaque fois que je pars en colonie mais j’ai quand même du mal à contenir ma tristesse.
Nous avons les moyens de partir en famille mais ce genre de voyage est unique. Pas de parents, pleins d’activités, les bêtises, les découvertes. Tout ça c’est vraiment génial.
Je veux profiter pleinement de ma dernière fois. L’année prochaine je ne pourrais plus accéder à ce type de voyage alors je veux que le dernier soit épique. Grandiose et inoubliable.
Et puis je sais aussi que ca arrange ma mère que je parte cette année. Son divorce et son travail de journaliste lui prenne beaucoup trop de temps pour qu’elle s’occupe de moi tout l’été.
Je pourrais traîner avec des amis mais j’en ai pas. C’est pour ça que ma mère a eu l’idée de m’envoyer en colonie quand j’étais encore au collège. Je sais qu’elle s’est dit que ça m’aiderait peut être à me décoincer et à me faire des amies plus facilement mais malheureusement ca n’a pas fonctionné, je suis toujours sans amies et seule. Même si j’ai adoré mes voyages en colonies j’ai jamais réussi à revenir avec une amie en poche. J’étais plus jeune et encore plus coincée qu’aujourd’hui. Si quelqu’un venait me parler, je commençais à paniquer et me contracter de partout puis je faisais tout pour refroidir la personne venu me parler pour qu’elle parte et ne revienne plus. Soit je me taisais et la personne perdait patience et disparaissait soit j’étais aussi aimable qu’une porte de prison et la personne disparaissait aussi. Dans tous les cas, je me retrouvais très rapidement seule.
J’étais toujours paniquée à chaque fois qu’on venait me parler. Je ne savais pas gérer la pression. J’angoissais de me retrouver avec des gens de mon âge. Je savais qu’ils avaient l’oeil critique et je ne supportais pas qu’on pose les yeux sur moi plus de dix secondes. Ça me mettait vraiment mal à l’aise.
Aujourd’hui c’est toujours pareil mais disons que mon caractère m’a aidé a gardé la tête haute et m’a donné la force de me défendre des filles qui avait l’horrible envie de m’emmerder au lycée.
Elles aiment bien se moquer de moi et de mes fringues qu’elles estiment trop «masculine» et «ringardes», comme elles aiment si bien dire. Alors moi, de temps en temps quand l’envie m’en prend et que j’ai du temps à perdre, je me venge en leur volant leurs maquillages rangés dans leurs sac à main ou alors je vole leur repas du midi et le mange sous leur nez.
Je sais que c’est puérile et ridicule mais c’était ma facon à moi de me venger de ce que je subissais au quotidien. Il ne me reste plus qu’une année à tirer dans ce lycée pourrie. Il va falloir que je tienne le coup encore un peu. C’est dur mais je sais que j’en suis capable. Je les ai supporté pendant toute mon adolescence alors une année de plus ne va pas me tuer. 
- Putin c’est lourd !  Râle ma mère en soulevant ma valise.
Elle la jette avec difficulté dans le fond du coffre du car avant de revenir vers moi, un sourire dessiné au coin des lèvres.
Je ne peux pas m’empêcher de sourire meme si je suis triste car je sais qu’elle va partir au travail et me laisser seule avec tous ses inconnus. 
Elle me regarde puis m’attrape le visage pour m’embrasser partout. Sur les yeux, le front, le nez, les joues, le menton. Partout où elle le souhaite.
Je la laisse faire car elle va trop me manquer et à ce moment là je me fiche totalement que des gens m’aient vu ou non. Ça n’a pas d’importance. Elle est mon monde, ma raison de vivre et de respirer.
Nous nous enlaçons une dernière fois puis je me dirige vers la file de jeunes qui attend pour rentrer dans le car. Je me retourne une dernière fois vers ma mère pour lui faire un signe de main alors que je me tiens debout derrière mes camarades. 
- J’allais oublier .. Je t’ai mis de quoi te protéger dans ton sac !
Elle dit ça en criant et bien évidemment tout le monde autour l’entend et se tourne vers moi pour me regarder avant de rigoler.
Je me sens tellement honteuse et mal à l’aise que je rentre dans le bus et ne me retourne pas une seule fois pour voir ma mère.  
J’en reviens pas qu’elle est osé me faire un truc pareil.
Elle a toujours aimé me taquiner et m’embêter mais je ne pensais pas qu’elle me dirait ce genre de choses. Encore moins devant des gens qu’ont ne connaient pas. C’est vraiment trop la honte.
Maintenant tout le monde va me prendre pour une marie couches toi là ! C’est super.
Réctification : Ma mère ne me manquera pas finalement. J’ai même hâte qu’elle se barre le plus loin possible de moi.
Je cherche une bonne place isolé de tous et j’en trouve une à droite au fond du car.
Je regarde par la fenêtre et voit ma mère qui me fait des grand sourires accompagnés de geste de bras. Je lui lance des regards noirs mais lui fais quand même un signe de la main avant qu’elle ne parte en courant vers sa voiture.
Je suis triste de la voir partir mais après le coup qu’elle vient de me faire, bon débarra !
J’allume mon Ipod et fais défiler la liste de mes musiques pour en trouve une correcte qui me fera passer ce sentiment désagréable en un sentiment d’euphorie et de joie.
Je clique sur la musique « I Lived » des OneRepublic : Mon groupe préféré.
Au bout de quelque secondes, mon corps se dandine de lui même au rythme de la musique et le car se remplie entièrement pendant que les parents partent petit à petit à tour de rôle. Seuls quelques uns restent pour dire au revoir jusqu’à à la fin.
- Je peux m’asseoir ici ?
J’entends une voix de fille alors je lève la tête de mon écran et reconnaît assez vite la jeune fille qui me semblait désespérée tout à l’heure au milieu de la foule. 
Elle semble différente. Plus heureuse que tout à l’heure, plus détendue.
- Euh .. oui bien-sûr.
Je lui souris, timidement, avant de retirer mon sac à dos et mon manteau pour les mettre sous mes jambes et lui libérer son siège.
- Je m’appelle Tamara. Et toi ? Dit-elle gentiment en s’asseyant à côté de moi.
- Christina mais... appelle moi Chris, je préfère.
On se sert la main en souriant.
- C’est la première fois que tu pars sans tes parents Chris ?
- Non... Je pars tous les ��té depuis mes dix ans. Et.. et toi ?
J’essaye maladroitement de lui répondre mais ma timidité me met mal à l’aise. Mes joues sont chaudes et tremblantes. J’ai les mains moites. Me retrouver seule avec une file de mon âge n’est pas vraiment dans mes habitudes. Ca n’a pas changé, j’ai toujours autant de mal à rester avec les autres. 
Je sais que je m’étais dis que je devais profiter de ce dernier voyage en colonie de vacance mais mon insociabilité va me mettre des bâtons dans les roues. Il va falloir que je me batte avec moi-même si je veux me faire enfin des amies et m’amuser avec les autres. Je suis là pour profiter, comme tout le monde ici, alors il faut que je mette mes principes de côtés pour pouvoir faire des rencontres et profiter de la Grèce avec tout les autres. C’est mon dernier voyage. Je veux garder des souvenirs agréables et pourquoi pas me faire des amis. Il faut que mes habitudes de louve solitaire changent.
En plus Tamara me semble sympathique. Je ne dois pas commencer à paniquer pour rien, ca va bien se passer j’en suis certaine.
- Waouh t’as de la chance ! C’est la première fois que je pars en colonie moi, ma mère est assez.. protectrice.. elle n’aime pas trop me savoir loin d’elle.. d’ailleurs, elle m’a même donné ça pour rester en contact tous les jours avec moi.
Elle met la main dans sa poche en souriant avant d’en sortir un téléphone à clapet. Le même que le mien.
Je souris, choquée, avant de sortir le mien discrètement pour le lui montrer. Elle observe le téléphone dans ma main et on se met à rire toutes les deux.
- Bon jeunes gens ! Écoutez moi attentivement s’ilvouplait !
Daniel parle fort depuis l’autre bout du bus pour nous faire taire. L’ambiance générale est plutôt bonne. Tout le monde a l’air assez content et excité à l’idée de faire ce voyage.
- Scott et Jason vont passer pour vérifier que personne ne manque parmis nous puis Phillipe, notre chauffeur ici présent, partira en direction de l’aéroport !
Scott ? Tient, quelle coïncidence.
De là où je me trouve je n’arrive pas à voir les têtes de nos surveillants. Tout le monde est debout devant son siège et étant trop petite je ne vois rien. 
J’ai aussi grave la flemme de me lever je dois l’avouer.
- J’ai hâte d’être la-bas ! Le soleil, les plages, les beaux grecques ! Je m’y vois déjà. 
Tamara semble surexcitée et c’est assez communicatif. J’ai envie de sauter dans mon siège avec elle pour extériorisée ma joie mais comme je ne suis pas de ce genre là, je me contente de sourire timidement.
 Je suis assez introvertie et très peu démonstrative de mes sentiments même si interrieurement je suis une bombe à retardement. Mes émotions sont toute enfouies en moi alors parfois on pourrait croire que je ne ressens jamais rien mais on se trompe. 
Au moment où je souris à Tamara,  mon regard se détourne automatiquement d’elle pour se poser sur quelqu’un situé juste derrière elle, debout, dans le couloir du car.
Est-ce-que je suis entrain de rêver ???
Mon cœur explose dans ma poitrine et mon souffle se coupe quand je reconnais ce visage que je pensais ne jamais plus revoir de ma vie. 
Scott. 
Il est de profil mais je le reconnais directement. Il est entrain de s’occuper du groupe de filles dans les sièges juste en face des notres.
J’arrive pas à y croire ! Scott, le garçon que j’ai épié sans arrêt depuis la fenêtre de ma chambre est là, j’y crois pas !
Quand vient notre tour il se tourne pour venir s’occuper de nous mais il ne lève pas tout de suite les yeux alors il ne me voit tout de suite. 
Pendant un court instant j’envisage de me cacher mais je ne sais même pas où je pourrais aller. Je suis coincée dans mon siège et puis cette idée serait complètement débile. 
Dès qu’il pose les yeux sur nous et qu’il me voit enfin, son regard s’ouvre en grand. Sa bouche aussi. Il me fixe comme s’il était entrain d’halluciner.
Quelle probabilité avaient-ont lui et moi pour se retrouver ici, ensemble, dans ce car, quatre ans plus tard ?
C’est inimaginable.
Je n’arrive pas à croire qu’il est là devant moi. Je crois rêver.
Il n’a pratiquement pas changé. Il est toujours aussi charmant et séduisant. Peut être même encore plus.
Ses cheveux sont toujours courts et légèrement bouclés. Ses petites taches de rousseurs sur son nez et son regard noir provoquant sont toujours autant attirant qu’avant, voir plus. 
Il a même une petite barbe maintenant. Et son piercing à l’oreille a changé, ce n’est plus un diamant mais un anneau. Ça lui donne un cote rockeur alors que c’est un garçon issue de bonne famille. Ça lui va encore mieux. 
Je le dévore du regard. Je ne le quitte pas des yeux à aucun moment. Lui non plus. Je crois qu’il est aussi surpris de me voir que je ne le suis. Nous nous fixons de longue minutes sans rien dire. 
Il secoue sa tête de gauche droite et je ne sais pas ce que ce geste signifie. On dirait qu’il chasse une pensée de son esprit. Il pose la main sur l’épaule de Tamara pour lui faire savoir qu’il est là avant de lui demander son prénom et son nom de famille.
Quand les yeux bleus de Tamara se posent enfin sur notre surveillant, son sourire enjouée disparaît aussitôt.
- Je.. c’est.. Je suis .. euh.. Tamara Gates !
Elle essaye de parler mais je crois que Scott l’intimide. Elle bégaye tellement que ces joues sont devenues rouge. J’aperçois même ses genoux trembler sous sa veste en Jean.
Il ne fait pas attention à ses bégaiement et cherche son prénom sur une liste qu’il tient dans sa main avant de cocher une case avec son stylo.
- Ok… moi c’est Scott. Je serai un de vos surveillants pendant le séjour.
Il parle mais ne me regarde pas. Seule Tamara à ce privilège.
C’est blessant mais je ne peux rien dire. On ne peut pas dire que notre dernier échange ai été des plus courtois et des plus agréable. La dernière chose qu’il m’est dite c’est que j’étais puéril et inintéressante.
- Et.. toi.. tu es ? Dit-il sans lever les yeux de sa feuille.
Pardon ? Qui je suis ? Je suis ton ancienne voisine, tu sais, celle que tu as insultée et méprisée juste avant de déménager !
Sa façon de faire semblant de ne pas savoir qui je suis me met hors de moi. 
Vu la manière dont il m’a fixé, comme si j’étais un vieux fantôme, je sais que Scott m’a reconnu. Il évite mon regard volontairement j’en suis certaine.
En plus je n’ai pratiquement pas changé depuis le collège. Certes je n’ai plus le même corps mais mon visage lui, n’a pas bougé d’un poil. Tout ceux qui me connaissait à l’époque, et ils ne sont pas nombreux, me reconnaîtraient sans hésiter. Scott sait qui je suis, il prétend le contraire. J’ignore seulement pourquoi.
- Chris... Christina Jones.
Il cherche mon prénom sur la liste d’appel et quand il le trouve je le vois esquisser un petit rictus discret avec ses lèvres que je suis la seule à remarquer.
- Si vous avez besoins de quoi que ce soit.. N’hésitez pas à m’appeler.
Il regarde très brièvement Tamara puis me fixe un petit moment dans les yeux avant de se lever et d’avancer vers la rangée derrière la notre.
Voir ses yeux noir m’observer avec une telle intensité fait battre mon cœur à vive allure. 
Rahh... Il me fait toujours de l’effet cet idiot ! Encore plus qu’avant..
Rien qu’à l’idée qu’il se trouve dans le même car que moi, je n’arrive même plus à penser normalement, mon esprit commence à partir en couille et mon cœur s’affole dans tous les sens. J’ai du mal à respirer.
Il va partir en Grèce avec moi. Il est mon surveillant. SCOTT !  Tout ça n’est pas réel.
- Il est super beau ! S’exclame Tamara en chuchotant alors qu’elle se tourne pour le regarder.
Oh oh…
Je la fixe d’un air perplexe.
Pour le moment je l’apprécie alors ça m’embêterait de me la mettre à dos dès le premier jour. Et même si je n’aime pas la conversation qui va suivre, je ronge mon frein et prend sur moi. Après tout, elle ignore totalement ce que j’ai pu ressentir pour ce garçon.
Je sais très bien que Scott plaît. Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir.
- Tu trouves toi ?
Elle sourit avant de me répondre.
- Je t’ai vu tu sais ? C ’est tout juste si tu ne le mangeais pas du regard !
- Je ne le mangeai pas du regard, ne dis pas n’importe quoi..
Je ne pensais pas qu’elle avait lever les yeux vers moi pendant que Scott était là. Je croyais qu’elle était trop occupée à baver sur lui pour faire attention à moi.
Elle me regarde avec des gros yeux et semble ne pas vouloir gober mon mensonge.
J’ai pas envie de lui dire ce que je pense de lui, c’est trop personnel.  
Pour le moment mon béguin pour ce garçon doit rester secret. Je ne tiens pas à ce que ça s’ébruite.
- Il est mignon mais c’est pas du tout mon genre.
Je mens honteusement et je ne sais pas si c’est le ton froid et distant que j’ai utilisé pour lui répondre mais ca semble efficace puisque Tamara semble y croire vu le regard crédule qu’elle me lance.
- Sérieux ? Mais alors c’est quoi ton type de garçon ?
Elle dit ça d’une manière qui sous-entend que c’est impossible de ne pas craquer pour un mec comme Scott. Bien évidemment je la rejoins sur ce point là mais je m’abstiens de lui faire savoir.
- J’en sais rien. Je m’en fiche des garçons.. C’est tous des gamins.
- Tu es lesbienne ?
Quoi ??
Elle me prends de court et je m’étouffe en buvant une gorgée d’eau dans ma gourde.
- Non ! Fais-je en toussant. - C’est juste que..
Est-ce-que j’ai une tête de lesbienne ? Pourquoi elle a pensé à ça ? C’est véxant !
Je réfléchie à ce que je vais lui dire pour qu’elle me lâche enfin la grappe avec ses histoires de mecs.
- J’attends de trouver le bon. Voilà tout.
Une vrais réponse kitsch de fille par excellence. Je suis sûre qu’avec ça Tamara va enfin me foutre la paix.
Enfin c’est ce que je croyais mais quand je vois son sourire je reste perplexe. Elle sourit de tout son long en fronçant les sourcils et si je la connaissais mieux je pourrais croire qu’elle se retient de se moquer de moi.
- Le bon ?
Elle met ses doigts devant la bouche pour se cacher mais j’ai bien compris qu’elle est entrain de se foutre de ma gueule. 
Je pensais que ma réponse allait la faire taire mais enfaite Tamara est comme moi, les filles un peu cul-cul la praline ca la fait gerber. 
Je crois que cette fille à le même caractère que moi.
Je lui met un coup de poing dans l’épaule et on rit ensemble de bon cœur.
Tout le reste du trajet jusqu’à l’aéroport Daniel nous parle de la Grèce et des activités qu’ils ont prévus pour nous : Kayak. Camping. Randonnée à pied et à cheval. Parc d’attraction. Pic nic à la plage. Tire à l’arc Paddle. Visite du Canal de Corinth pour les intéressés, soirées à thème, balades en quad et fabrications de souvenirs pour les familles. Tout ce que j’aime.
Tout le monde est encore plus surexcité et Daniel doit à plusieurs reprises nous rappeler les règles pour en calmer plus d’uns.
- Ecoutez moi attentivement  ! Je sais qu’à votre âge on est pleins d’hormones et un peu.. «foufous».
Il mime des guillemets avec ses doigts quand il prononce le mot foufou.
Ont rigolent tous, même les surveillants. Scott sourit aussi en regardant le sol.
J’arrive à le voir car je me tiens debout sur la pointe des pieds en m’agrippant au siège juste devant moi. Aussi parce que les deux filles juste devant nous sont rester assises alors ca facilite forcément les choses.
Daniel nous fais des signes de mains pour nous faire taire mais parler de sexe à des jeunes c’est comme agiter de la viande devant un chien en pensant qu’il ne réagira pas. C’est impossible.
Au bout de plusieurs minutes Jason et Scott sont obligés de siffler avec leurs doigts pour nous obliger à la fermer.
Technique efficace. Le bruit est tellement aigu que tout le monde se tait.
Daniel les remercies d’un sourire avant de reprendre son explication
- .. Plus sérieusement. Si j’en attrape un ou une, entrain de sortir de son dortoir pour aller voir une fille, un garçon, un amie, un arbre, peu importe qui. Si jamais j’en attrape un après le couvre-feu, je n’hésiterai pas à le ou la punir et à appeler ses parents. Vous avez tous compris ?
- Oui ! Crient-ils tous en cœur.
- Parfait ! Bon dans cinq minutes nous arriverons à l’aéroport alors prière de ne pas vous bousculer les uns des autres en sortant du car !
Bien évidemment, une fois arrivé, les dires de Daniel ne sont pas du tout respectés.
Tout le monde se lève précipitamment pour sortir le premier de l’autocar et récupérer sa valise à l’exception de Tamara et de moi qui attendons sagement de pouvoir nous lever quand ils seront tous dehors.
Je ne sais pas si elle partage mon point de vu mais ce délire de se lever en premier pour sortir rapidement d’un train, d’un bus, du métro et même de l’avion, c’est quelque chose qui me révulse. J’ai horreur de voir ça. C’est tellement dangereux en plus.
Je préfère attendre que le car soit complètement vide pour me lever, comme ça je pourrais tranquillement préparer mes affaires et sûrement pas en me précipitement parce que la personne derrière moi voudra à tout prit sortir.
- Arrêtez  ! Crit Jason sur un groupe de garçon qui fout le bordel.
Il est accompagné de Lara, une des surveillantes. Ils compte ensemble les jeunes un par un à la sortie du car. Les deux se regardent en souriant comme des adolescents. Ils ont l’air de bien s’entendre.
Scott lui se trouve au fond car avec une autre surveillante. Julie.
Elle rigole avec lui pendant qu’ils poussent certains d’entre nous pour qu’ils sortent du car. Eux aussi ont l’air de bien s’entendre. 
Je n’aime pas le voir rire avec cette fille mais je ne peux rien dire. Scott ne m’appartient pas et il a le droit de parler avec qui il veut même si ça me dérange.
Salope.
Une fois le car vidé nous nous levons de nos sièges avec Tamara au moment où ils arrivent à notre niveau pour fermer la marche.
- Allez les traînardes, hop hop hop ! S’exclame Justine en se moquant de nous alors que Scott nous regarde sans réagir, accoudé à un siège juste derrière.
Cette fille m’énerve déjà. Nous ne sommes pas des moutons qu’elle fait rentrer dans leurs enclos, j’espère qu’elle le sait ça au moins.
Ça se voit trop qu’elle veut se la jouer femme mature devant Scott. Ça m’agace tellement. J’ai envie de lui dire ma façon de penser mais je m’abstiens parce j’aurais l’air d’une gamine et je pense qu’auprès de Scott, ça n’arrangerait sûrement pas mon cas d’agir comme une ado en crise. Il risquerai de se dire que je n’ai toujours pas grandis depuis le temps.
Je devrais me foutre royalement de ce qu’il pense de moi mais je n’y arrive pas. Le revoir après ces quatre années d’absences à fait ressortir tous ces sentiments que j’avais enfouie en moi pendant longtemps.
Je lui en veux encore de m’avoir traitée comme une moins que rien sans me laisse le temps de répliquer. J’étais trop choquée pour réagir rapidement, j’arrivais pas à croire qu’il avait comprit qu’il me plaisait. J’espère du plus profond de mon cœur qu’il a tourné la page et qu’il a changé, je ne voudrais pas qu’il vienne me provoquer devant les autres en disant devant tout le monde que j’avais le béguin pour lui. Scott était capable de beaucoup de chose à l’époque pour blesser et faire du mal aux autres alors je prie pour que ce côté là en lui est mûrit et qu’il ai changé. 
Je descend du car en serrant les dents pour contenir ma rage, accompagnée de Tamara qui ne se rend compte de rien.
Nous sortons l’une après l’autre alors que nos deux surveillants restent encore dans le car pour vérifier que personne n’a rien oubliés sur et sous les sièges.
J’en profite pour vérifier si mon téléphone et mon ipod sont toujours là en tapotant la poche de mon gilet. Petit sourire vainqueur quand je les sens sous mes doigts.
Tous les jeunes sont devant, souriants et bien apprêtés. Certains et certaines sont même déjà entrain de se rapprocher. En passant devant eux, j’aperçois plusieurs garçons entrain de tenir d’autres filles par les épaules. Comme si elles étaient déjà leurs propriétés. C’est vraiment ridicule.
Je lève les yeux au ciel pour exprimer mon ras le bol puis je pars vers l’arrière du car pour aller récupérer ma valise. Je laisse Tamara prendre la sienne en première car ma mère a mit la mienne tout au fond du coffre. Je suis carrément obligée de rentrer dedans en rampant jusqu’au fond pour la récupérer.
Étant suffisamment agile, je la tire vers moi en me poussant avec mes jambes et mes fesses pour pouvoir ressortir du car mais je ne me rend pas compte que je suis déjà au bord alors je tombe par terre en arrière avec ma valise sur le ventre. Je pousse même un léger cri au moment où mes fesses touchent le sol.
Je râle en me levant et masse ma fesse droite pour faire passer la douleur qui commence à me lancer. J’essuie brièvement ma tenue et vérifie que personne ne m’ait vu tomber.
Heureusement personne ne semble avoir remarqué quoi que ce soit. Tant mieux, je tiens pas à rajouter une ligne de plus sur la liste de la honte pour ce matin.
Cette histoire de capote avec ma mère m’a déjà positionné sur le top 10. Si les autres m’avaient vus tomber je serais passé pour une idiote en plus d’une cochonne.
Trop peu pour moi, merci !
Tamara est entrain de m’attendre derrière les autres.
Je me précipite en me recoiffant légèrement puis avance vers le groupe avec ma valise, mon sac à dos et mon manteau l’air de rien. 
Je vérifie sur ma fesse droite qu’aucune tâche ne se remarque et je ne vois rien. Je suis rassurée.
- 25, 26, 27, 28, 29, 30 ! Le compte y est, on peut partir !
Daniel tape dans ses mains puis accroche son sac à dos à son épaule avant de prendre la tête de la marche.
Nous marchons deux pars deux, comme des enfants d’école primaire et tout le monde nous fixe quand nous entrons dans l’aéroport.
Au bout de quelques mètres on entend déjà des gens se plaindre du bruit que nous faisons. Daniel et les surveillants essayent de nous calmer mais nous sommes tellement euphorique que personne n’écoute. Même moi j’écoute à peine leurs consignes. Je passe mon temps à m’extasier sur les vitrines des boutiques de l’aéroport.
Tout est parfait. Chaque article est soigneusement posé et rangé à sa place par taille ou par marque. Ça donne envie de tout acheter. 
Je crois bien que c’est le but et c’est efficace !
Au moment où nous arrivons à l’enregistrement, je sens quelqu’un derrière moi qui tire légèrement sur mon manteau. Je me tourne pour voir qui me touche et je suis stupéfaite quand je remarque que c’est Scott. 
Il me fait un petit signe de tête, me faisant comprendre de venir vers lui à l’écart des autres.
J’hésite sans trop savoir pourquoi mais je finis par reculer, en moon-walk, sans quitter le groupe des yeux, jusqu’à arriver à sa hauteur.
Je laisse même ma valise prêt de Tamara qui est entrain de vider sa bouteille d’eau en l’avalant d’une traite pour ne pas la gâcher.
Mon cœur s’emballe dans tous les sens quand, sans que je m’y attende, il soulève ma main pour y déposer quelque chose avant de la refermer par dessus. Le pire c’est qu’il ne la lâche pas tout de suite et que nous nous regardons même dans les yeux sans rien dire.
Sentir sa peau sur la mienne me donne l’impression qu’à tout moment je vais m’effondrer par terre, je n’étais pas du tout préparer à ça. 
Scott me dévisage un court instant, comme s’il voulait analyser mon visage. Voir à quel point j’ai changé et grandit depuis ces quatre  dernières années.
Je me sens extrêmement nerveuse. Je ne sais plus où regarder. Le sol, sa main sur la mienne, son polo bleu ciel, les autres. Je ne sais même plus ce que je dois faire. 
Le contact de sa peau sur la mienne, mélangé à son regard sur moi et à son parfum que je n’avais encore jamais senti, font trembler mes jambes et battre mon cœur comme des forcenés.
Je ne pensai pas qu’il avait encore autant d’influence sur moi. Je me sens tellement mal à l’aise. Je ne veux plus jamais qu’il puisse lire en moi comme il a su le faire à l’époque. Je ne veux plus qu’il sache l’effet qu’il a sur moi. Il m’a fait trop de mal et je lui en veux encore de m’avoir traitée comme une gamine.
Je ne sais pas si encore une fois il a lu en moi ou bien si c’est une coïncidence mais il finit par me lâcher délicatement la main en me regardant dans les yeux une dernière fois. Il se mord même la joue. 
Tiens donc.. Son tic nerveux est de retour.. Ca me fait bizarre de le revoir faire.. J’ai trop de souvenir qui ressurgissent et qui me ramène dans notre allée il y a quatre an.. Toutes ces fois où je l’ai vu se mordre la joue parce que quelque chose ou quelqu’un l’avait énervé ou que quelque chose le travaillait de l’intérieur. Le revoir faire ca, devant moi, ne me laisse pas indifférente. J’aimerai savoir pourquoi il a fait ca. Qu’es-ce-qui l’a poussé à se mordre la joue alors qu’il me regardait ? 
Scott baisse les yeux des miens puis s’éloigne de moi pour retourner vers Jason, Daniel et le reste de l’équipe, comme si de rien était.
Je suis encore trop choquée de ce qu’il vient de se passer que j’oublie pendant un instant qu’il vient de me donner un objet. Je l’observe au loin faire mine de parler à Jason alors qu’il regarde vers moi à plusieurs reprises de façon pas très discrète. 
Ce n’est qu’au bout de quelque minutes que je regarde enfin ce qu’il m’a donné dans la main.
Un petit bruit aigu sort de ma bouche quand je réalise que c’est le téléphone portable que ma mère m’a offert ce matin. Il a du tomber de ma poche au moment où j’ai chuté du car.
Je n’avais même pas remarqué que je l’avais perdue. J’ai oublié de vérifier que je l’avais toujours après ma chute.
J’y crois pas..
Non seulement, ca veut dire qu’il m’a vu tombé du coffre et ca c’est vraiment trop la honte mais en plus, et je ne sais pas quoi en penser, il m’a rendu mon téléphone sans rien dire à personne. 
Je ne comprends pas pourquoi il vient de faire ca. Ca ne lui ressemble pas. Le Scott que je connaissais, aurait utilisé le moindre prétexte pour m’en faire baver, comme il savait si bien le faire. Et pourtant ce n’est pas ce qu’il a fait. Il aurait pu et du me le confisquer puis me punir mais il n’a rien fait.
Pourquoi ?
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