Tumgik
#Natlyn
secretly-of-course · 3 years
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I think Nathalie and Katelyn should be Sport Girlfriends
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brevesdenatlyn · 7 years
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Inséparables - "Montre-leur"
Number of parts: 1.
Pairings: Nick x Katlyn.
Synopsis: "La dernière, en revanche, retint l’attention de la jeune femme. En particulier, le logo dessiné sur l’enveloppe. Elle se figea. Comment l’avaient-ils retrouvée ? Elle était bien sûre de n’avoir jamais laissé d’adresse derrière elle en partant de Newark."
→ Six ans plus tard, Californie
  Il était près de midi. Katlyn était assise sur le sol de la petite véranda de la maison qu’elle occupait avec Nicholas depuis sept ans maintenant. Elle n’avait jamais voulu quitter cette petite maison si agréable à vivre. Elle aimait la vue. Elle aimait le calme. Elle aimait le quartier. Elle aimait les gens qui vivaient ici. Elle avait sympathisé avec eux. En voyant cet attachement, Nicholas avait décidé d’acheter cette maison pour qu’ils puissent tranquillement y écouler leurs jours heureux. Leurs jours heureux, c’était bien l’expression car, même s’ils rencontraient parfois des problèmes d’argent dus aux coûteux soins que nécessitait leur fils unique, ils étaient heureux. Ils étaient ensemble. La Californie leur avait permis de se retrouver complètement et de se reconstruire. Ils avaient pansé leurs blessures et leur avaient laissé le temps de cicatriser. Aujourd’hui, ils profitaient de cette nouvelle chance que la vie leur avait donnée. Katlyn était toujours en internet de chirurgie pédiatrique et était passée résidente quelques années plus tôt. A ce jour, elle était toujours la meilleure de sa catégorie et on la voyait déjà chef du service qu’elle avait choisi. Cependant, elle continuait de refuser ce poste qu’on lui proposait pour pouvoir être présente auprès de son fils, Angelo. Ces dernières années lui avaient plutôt bien réussi et le fait d’avoir pu dire adieu à Anthony avant qu’il ne s’efface de sa vie l’avait aidée.
Nicholas, quant à lui, s’était fait un nom dans le journalisme et avait ouvert sa propre entreprise, nommée « Afterlife-Actuality » en référence au blog qu’il avait un jour monté alors qu’il était en France. Le succès n’avait pas été au rendez-vous tout de suite mais Nicholas n’avait pas abandonné malgré les difficultés rencontrées par sa société. Peu à peu, les ventes avaient augmenté et les abonnements avaient fini par exploser. L’entreprise s’était agrandie et Nicholas avait dû embaucher. Depuis les affaires étaient prospères et connaissaient une certaine stabilité. De même que Katlyn, malgré son travail débordant, Nicholas restait présent pour son fils et sa fiancée, qui avait finalement fini par accepter sa proposition. Une décision qui les avait tous les deux ravis, même s’ils préféraient avant le mariage en lui-même. Joseph avait été les premiers à les féliciter. Le reste de la famille s’était déplacée après pour l’occasion après avoir appris la nouvelle. Tous étaient heureux d’intégrer Katlyn pour de bon dans la famille. Une famille dont elle avait, au final, toujours fait partie.
De petits pas maladroits interrompirent le fil des pensées de la jeune femme. Elle ne releva pas la tête, sachant à qui ils appartenaient. Elle attendit patiemment que son visiteur arrive à sa hauteur, un sourire en coin sur le visage.
  —  Maman.
—  Oui, chéri ?
—  A faim.
—  Tu as faim ? Demanda Katlyn en relevant la tête.
  Son fils se tenait debout près d’elle. En six ans, il avait bien grandi. Il serait plus grand qu’elle, c’était certain. Il avait hérité des cheveux bruns et des yeux noisette de son père mais il restait le portrait craché de sa mère malgré son handicap. Les gens se moquaient souvent de son visage aplati et de ses yeux obliques. Contrairement aux rumeurs souvent associées à la trisomie 21, Angelo était très intelligent, plus que la moyenne ne le voulait. Son médecin traitant pensait que cela venait de sa mère, elle-même surdouée depuis son plus jeune âge. Les gens ne savaient seulement pas voir au-delà de l’handicap. S’ils le pouvaient, ils constateraient combien les personnes atteintes de trisomie étaient affectueuses et intelligentes.
  —  Oui.
—  Papa ne devrait plus tarder à arriver maintenant. On va aller se laver les mains et mettre la table, d’accord ?
  Le petit garçon acquiesça et courut dans la maison en riant. Cette joie de vivre mettait du baume au cœur de Katlyn. Le sourire de ce petit garçon était son remède contre tous les maux du monde. C’était en grande partie grâce à lui si elle avait pu se reconstruire ces dernières années. Aujourd’hui, il continuait de l’aider, sans même s’en apercevoir. La jeune femme se releva, le sourire ne quittant plus ses lèvres. Elle entra dans la maison rendue brûlante par le soleil de Californie. La chaleur n’avait cessé d’augmenter ces derniers jours et cela se révélait insupportable. Katlyn attrapa le marchepied rangé dans le placard et le plaça devant l’évier. Angelo grimpa dessus et se lava les mains tout seul, comme un grand garçon. Katlyn fit de même et tous les deux mirent la table en chantant un air diffusé par la télévision. Ils venaient à peine de finir qu’on toqua à la porte. Angelo se précipita sur la porte.
  —  Facteur !
  Il avait raison. Il ouvrit la porte et adressa un signe joyeux à l’employé des postes qui se trouvait derrière. Ce dernier lui répondit avec tout autant d’enthousiasme. Katlyn les rejoignit et salua à son tour le facteur.
  —  Bonjour, Xavier. Vous apportez de bonnes nouvelles, j’espère ?
—  Ah, peut-être, mademoiselle. J’ai un colis à vous remettre.
—  Un colis ? Je n’attendais rien de précis.
—  Vous, non mais votre petit bonhomme, oui. Le paquet est à son nom.
  Xavier tendit le petit paquet enveloppé de papier kraft à Angelo qui le prit vivement et commença à s’éloigner avant que sa mère ne le rappelle à l’ordre.
  —  Merci, lança le petit garçon sans se retourner.
  Cette attitude fit sourire l’employé des postes qui tendit un bloc à Katlyn, bloc sur lequel elle apposa sa signature à côté de son nom pour signifier la bonne réception du colis.
  —  Autre chose ? Demanda-t-elle en rendant le stylo et le bloc à son propriétaire.
—  Seulement quelques lettres.
  Il fouilla dans sa sacoche et lui tendit un total de trois lettres. Katlyn les accepta sans regarder de quoi il s’agissait. Un cri leur parvint du salon. Visiblement, Angelo avait déballé son colis et appréciait son contenu.
  —  Je ne sais pas de qui c’était mais ça a l’air de lui plaire.
—  C’est un gentil garçon que vous avez là.
—  Ouais, dommage qu’ils ne soient trop peu à s’en apercevoir.
—  Oh, pendant que j’y pense, ma femme lui a préparé quelque chose hier.
—  Il ne fallait pas.
—  Bien sûr que si.
  Xavier fouilla dans la petite poche avant de sa sacoche et en sortit un sachet en papier. Katlyn l’accepta, sachant qu’elle ne pourrait refuser cette offre. Ça faisait des années que Xavier était leur facteur et il tenait toujours à donner quelque chose à Angelo pour faire plaisir au petit garçon. Il était également l’un des seuls à accepter Angelo pour ce qu’il était. Il voyait au-delà de l’handicap.
  —  Merci.
—  Bonne journée, mademoiselle.
—  A vous aussi.
  Xavier s’éloigna pour continuer sa tournée. Katlyn, quant à elle, ferma la porte et déposa courrier et sachet en papier sur le plan de travail avant de rejoindre son fils dans le salon. Ce dernier lui montra avec une joie non contenue le paquet qu’il avait reçu. Katlyn s’en saisit et regarda l’adresse de l’expéditeur. Denise. Evidemment. Cette dernière prenait son rôle de grand-mère très au sérieux et ne cessait de combler son deuxième petit-fils. La boite contenait plusieurs sachets de grosses pièces de puzzle. Visiblement, Nicholas avait parlé de la nouvelle passion de son fils avec sa mère. Une petite carte accompagnait le tout.
  « En attendant de se voir.
Amuse-toi bien mon grand.
Bisous à tes parents.
Ta Mamie qui t’aime. »
  —  A moi.
—  On fera ça tout à l’heure, mon grand. Là, on va passer à table. Allez.
  Katlyn déposa la boite sur la table du salon et repassa dans la cuisine, suivie par son fils. Ce dernier s’installa à table, réclamant vivement à manger. Katlyn étudia le courrier en surveillant l’arrivée de Nicholas. Une pub pour des fenêtres et une facture d’électricité. Rien de bien attrayant. La dernière, en revanche, retint l’attention de la jeune femme. En particulier, le logo dessiné sur l’enveloppe. Elle se figea. Comment l’avaient-ils retrouvée ? Elle était bien sûre de n’avoir jamais laissé d’adresse derrière elle en partant de Newark. Ils étaient très peu à la connaitre. Peut-être cette négligence venait-elle de Nicholas. Katlyn décacheta l’enveloppe et en sortit la lettre. Ses mains tremblaient sous le choc, choc qui s’accentua en lisant le contenu de la lettre. Son cœur sembla plonger dans sa poitrine. Des images de son passé glissèrent devant ses yeux. Ses doigts se crispèrent sur le papier tandis que le tremblement gagnait tous ses membres. Elle n’était pas prête pour ça. Une main se posa sur son épaule. Elle sursauta si vivement qu’elle manqua de faire une crise cardiaque. Elle recula précipitamment.
  —  Hey, ça va ?
  Nicholas. C’était sa voix. Il était inquiet. Il y avait longtemps qu’il ne l’avait pas vue entrer dans un état de panique. Qu’est-ce qui avait déclenché celui-ci ? Il prit la feuille des mains crispées de sa fiancée et en lut le contenu. Il comprenait mieux. Ils avaient réussi à trouver leur adresse.
  —  Comment ils nous ont trouvé ?
—  Je n’en sais rien. On verra ça plus tard. Assieds-toi.
  Doucement, il la guida jusqu’à la table et l’obligea à s’assoir. Son doux contact apaisa un peu la jeune femme mais la peur continuait de la ronger de l’intérieur. Cette peur était ridicule, elle le savait, mais elle n’arrivait pas à la surpasser. Elle en avait trop subi.
  —  Tu as parlé à ta mère récemment ?
—  Oui.
—  Ce qui explique le nouveau colis qu’on a reçu.
—  Je lui avais pourtant dit d’arrêter de le gâter comme ça.
—  Imagine seulement comment elle doit gâter Keith.
—  Ces enfants nous mèneront la vie dure.
  La conversation se poursuivit ainsi, calmant la peur de Katlyn en surface. Le déjeuner se passa sans incident et, sitôt qu’ils eurent fini, Angelo insista pour montrer son nouveau cadeau à son père. Katlyn, elle, débarrassa la table et remplit le lave-vaisselle qu’elle mit en route avant de rejoindre les deux hommes de sa vie dans le salon. Elle les regarda déballer les puzzles et trier les pièces. Le sourire sur le visage de son fils était un tel bonheur pour elle. Il ne souciait de rien et vivait sa vie au jour le jour. Elle aurait tant voulu en faire autant.
  —  Mr Jonas ne devrait-il pas retourner à son bureau sous peu ?
—  Si. Cependant, je suis le patron. Je peux me permettre d’arriver en retard. J’ai besoin de passer du temps avec mon fils et ma fiancée.
—  Tu es l’homme idéal.
—  Répète ça. Je crois que je n’ai pas bien entendu.
—  Tu as très bien entendu, sale menteur.
—  C’est tellement rare les compliments que je ne peux m’empêcher de les faire répéter pour être sûr que c’en sont bien.
—  Comme si tu n’avais pas l’habitude d’entendre que tu es le meilleur.
—  Pas plus que toi.
  Il avait raison. Tous deux étaient devenus les meilleurs dans leur catégorie. Durant son internat, Katlyn avait souvent été surmenée. Ses capacités dépassant de loin celles de ses camarades, elle était souvent demandée par les titulaires. Elle avait cependant dû mettre le holà avant de mourir d’épuisement. Les autres avaient également le droit d’avoir leur chance.
  —  C’est vrai. Même si j’ai dû céder du terrain aux autres.
—  Tu serais morte d’épuisement si tu ne l’avais pas fait.
  Nicholas embrassa son fils sur le front, le laissant terminer son puzzle seul, et rejoignit Katlyn à l’entrée de la pièce.
  —  C’aurait été dommage.
—  Très dommage pour moi. Tu imagines ce que j’aurais perdu. Ce que j’ai déjà failli perdre.
—  Je sais, Nicholas. Je suis toujours là.
—  J’en remercie le Ciel chaque jour qui passe.
—  Tu vas être très en retard.
  Il la fit taire en déposant ses lèvres sur les siennes pour un doux baiser plein de tendresse. Elle avait mis du temps avant d’enfin apprécier ces moments de tendresse qu’il lui offrait. Tout cet amour qu’il avait pour elle l’avait effrayée mais, quand ses blessures avaient commencé à cicatriser, elle avait laissé entrer Nicholas dans son cœur. Petit à petit. Elle avait alors découvert combien il était agréable de se laisser dans les bras d’un homme qui vous aimait d’un amour sincère et véritable. Elle s’y était laissée aller toute entière et ne le regrettait pas. Ses propres sentiments avaient fini par faire surface et elle s’adonnait du mieux qu’elle pouvait à rendre ce que Nicholas lui avait donné.
  —  On en discute ce soir.
—  D’accord.
  Nicholas adressa un dernier signe à son fils et récupéra ses affaires pour retourner à son bureau. L’après-midi fut calme. Angelo fit une sieste tandis que Katlyn travaillait sur une nouvelle expérience. Elle travaillait dessus depuis peu et n’en avait encore rien dit à Nicholas. Elle lui ferait lire plus tard, quand elle l’aurait fini. La soirée vint vite et, avec elle, la discussion redoutée. Nicholas se chargea de coucher son fils et le borda avant de lui raconter une histoire. Quand le petit garçon se fut endormi, Nicholas rejoignit Katlyn dans le salon. Cette dernière était assise sur le canapé et regardait la télévision d’un air absent. Nicholas s’assit à côté d’elle et passa un bras sur ses épaules, l’attirant contre lui.
  —  Tu vas bien ?
—  Je fatigue vite.
—  Qu’est-ce qui t’inquiète tant ?
—  Je ne veux pas retourner là-bas.
—  Je sais.
—  Tu le sais mieux que personne. Tu sais tout ce qui s’est passé. Je ne vois pas pourquoi je devrais accepter d’aller à leur stupide bal de promo pour les anciens.
—  C’est compréhensible.
—  Toi, tu veux y aller, je me trompe ?
—  Je n’ai aucune raison de ne pas vouloir y aller. Si ce n’est…
—  Moi.
—  Oui.
—  Je ne t’en empêcherais pas. Si tu veux y aller, tu peux.
—  Et te laisser toute seule ? Certainement pas.
—  Je n’en mourrais pas.
—  Peut-être pas mais moi, oui. Je ne supporterais pas de te savoir si loin et aller à ce bal sans toi, ce serait la mort.
—  Sûrement.
  Katlyn s’enferma dans le silence, fixant la télévision sans vraiment la voir. Cette histoire l’inquiétait et Nicholas le sentait. Il savait qu’elle en était la raison mais il voulait qu’elle l’avoue d’elle-même.
  —  Qu’est-ce qui t’inquiète tant ?
—  De les revoir. De penser que ça pourrait recommencer. Pour eux, je serais toujours cette fille qu’ils adoraient martyriser. Ils s’attendent à la revoir.
—  Cette fille-là a disparu, répondit simplement Nicholas en serrant Katlyn plus fort contre lui. Elle a disparu depuis bien longtemps. Aujourd’hui, c’est une survivante. Elle a survécu à un homme violent, à la peur, à la culpabilité et même à la mort. Aujourd’hui, c’est un médecin de renom alors qu’elle n’a même pas encore atteint a fin de ses études. Cette fille a été accueillie à bras ouverts dans un nouvel établissement alors qu’elle n’y connaissait personne. Cette fille a préféré ignorer les jugements et a publié un essai sur l’handicap de son fils. Moi, je n’appelle pas ça rien.
—  Je m’en souviens. Du jour où j’ai eu mon rendez-vous ici pour reprendre l’internat.
  - Flashback -
  Katlyn marchait nerveusement dans les couloirs de cet hôpital qu’elle n’avait pas l’habitude de fréquenter. Elle était stressée. Elle avait été convoquée par le chef afin de déterminer si elle pouvait continuer son internat ici. Cette décision, elle l’avait prise avec Nicholas. Au début, il n’était pas très partant mais il avait concédé que c’était sûrement la meilleure chose pour elle. Katlyn avait toujours rêvé d’être médecin et, après toutes les épreuves qu’elle venait de passer, réaliser son rêve ne pouvait lui faire que le plus grand bien. Alors, il l’avait encouragée, l’avait aidée à trouver un nouvel établissement et à rédiger ses lettres de motivation. Tous les établissements avaient répondu positivement à sa demande mais c’était celui-ci que Katlyn avait choisi. Non pas parce qu’il était classé parmi les meilleurs mais parce qu’il était le plus proche de chez elle et, par conséquent, de sa famille. Aujourd’hui était le rendez-vous qui allait déterminer si elle était retenue pour le job ou non. Ses mains tremblaient tant elle était stressée. Elle espérait que sa candidature serait retenue. Elle arriva devant le bureau, plus angoissée que jamais. Son avenir se jouait maintenant. Elle hésita un instant avant de frapper, reprenant son souffle, reprenant son calme. Quand elle eut repris contenance, elle frappa enfin et entra quand on lui ordonna. Elle se retrouva alors face à son avenir, calme en apparence mais paniquée intérieurement. C’était maintenant que tout se jouait. Le chef se leva et lui tendit une main qu’elle serra franchement. Elle se félicita de constater que cette main ne tremblait plus.
  —  C’est un honneur de vous avoir dans mon hôpital, Mlle Itachi. Pour être honnête, je pensais que vous en choisiriez un plus prestigieux.
—  La célébrité de l’établissement ne m’intéresse pas. C’est sa localisation. Ici, je suis proche de chez moi et donc de ma famille.
—  C’est un honneur pour moi d’accueillir une élève aussi prestigieuse que vous dans mon programme. Votre titulaire est lui aussi très impatient de vous rencontrer.
—  Je suppose que le Dr Jonas a été élogieuse dans ma lettre de recommandation.
—  De même que tous vos autres maitres de formation. Votre dossier est de loin le meilleur que j’ai eu.
—  Ils ont toujours surestimé mes capacités.
—  Peut-être est-ce vous qui les sous-estimez trop. J’aimerais vous mettre à l’épreuve. Même si je pressens que vous allez la réussir haut-la-main.
—  Qu’en savez-vous ?
—  Vous êtes un génie. Probablement le meilleur médecin de votre génération. Vous aurez une grande carrière. J’en suis certain. Vous êtes déjà une légende dans nos services.
  Katlyn ne sut que répondre. On lui promettait un poste et on lui prêtait un avenir prometteur. On était persuadés qu’elle allait réussir, qu’elle serait quelqu’un. Elle en était flattée. Pourtant, elle n’en montra rien et se plia à l’épreuve qu’on lui donna, épreuve qu’elle réussit sans difficulté. Elle fut immédiatement engagée et c’est avec Joseph et Nicholas qu’elle fêta le début de cette nouvelle vie…
  - Fin -
  —  Vous êtes une légende vivante, chère amie.
—  C’est peut-être vrai.
—  Alors, montre-leur. Montre-leur que tu es devenue quelqu’un malgré tout ce qu’ils t’ont dit ou fait.
—  Nicholas…
—  D’accord. Promets-moi juste d’y réfléchir, d’accord ?
—  D’accord.
—  Je vais dormir maintenant. Rejoins-moi vite.
  Nicholas lui déposa un doux baiser sur les lèvres et disparut dans la maison. Katlyn resta un long moment dans le canapé à réfléchir à cette conversation qu’ils venaient d’avoir. Nicholas avait raison, elle le savait. Cependant, elle ne pouvait pas s’empêcher de repenser au passé, de penser à la souffrance que ses années lycée avaient provoqué… C’était là-bas qu’elle avait vécu le pire en matière de harcèlement, là-bas qu’elle avait rencontré Anthony, là-bas qu’elle avait brisé le cœur de Nicholas… C’était là-bas que la relation qui l’avait détruite avait commencée. Anthony serait-il là-bas ? Se croiseraient-ils si elle y allait ? Katlyn soupira et s’allongea en proie au doute. Nicholas voulait y aller. Elle ne pouvait pas le laisser y aller seul. Ses arguments étaient convaincants. Malgré tout ce qu’on lui avait fait, elle avait réussi. Elle avait une famille, elle avait des amis, elle avait un travail dans lequel elle excellait… Elle était devenue une légende. Pourtant, elle craignait toujours ces gens. Des gens qu’elle n’avait pas vu depuis des années. Des gens qui avaient dû évoluer. Des gens qui ne se souvenaient sûrement même pas d’elle. Rentrer à Newark lui permettrait de revoir Kevin, Amber et Keith ainsi que Denise, Kevin Senior et Frankie. Tous lui manquaient énormément et la dernière fois qu’ils s’étaient vus remontait à longtemps. Elle avait quelques jours de congés en réserve. Un peu de repos lui ferait du bien. Il était temps de rentrer…
  ×
  Ils avaient débarqué à Newark depuis peu mais n’avaient toujours pas rejoint la maison des parents Jonas. Ces derniers ignoraient la venue de Nicholas et Katlyn pour ces quelques jours. Le jeune couple voulait leur faire la surprise. Pourtant, ils ne se pressaient pas, retrouvant la ville dans laquelle ils avaient grandi. Le voyage en avion avait encore été mouvementé, Katlyn ne supportant décidemment pas ce moyen de transport. Alors, après le débarquement, Nicholas les avait entrainés, elle et son fils, dans un endroit calme pour qu’elle puisse respirer. Ce ne fut que lorsqu’elle se sentit mieux qu’ils rejoignirent enfin les parents de Nicholas. Ces deniers furent agréablement surpris de voir le couple et leur fils débarquer. Cette surprise fut également suivie par une crise de larmes de joie de la part de Denise qui serra la petite famille très fort dans ses bras.
  —  Maman, ça ne fait pas si longtemps qu’on ne s’est pas vus, protesta Nicholas.
  Les démonstrations d’amour de sa mère le mettaient toujours mal à l’aise, même si, au fond de lui, il adorait ces petits moments. Ses parents avaient une grande place dans sa vie et, si un jour, l’un d’eux devait le quitter, il aurait du mal à s’en remettre et tous ces petits moments lui manqueraient. Alors, il en profitait, sans l’avouer.
  —  Une heure loin de sa famille, c’est déjà trop long, répondit Denise en relâchant la petite famille. Je suppose que tu le sais déjà.
—  Oui. Je le sais déjà.
—  Que nous vaut l’honneur de votre visite surprise ? Demanda alors Kevin Senior.
—  Nous avons été conviés à participer au bal du lycée pour les anciens.
—  Invitation qui ne ravit pas tout le monde.
  Denise coula un regard en direction de Katlyn, occupée à discuter avec Franklin un peu plus loin. Ce dernier était très heureux de revoir sa tante et son cousin et ne s’en cachait pas. Il les entraina tous les deux à l’étage pour leur montrer combien sa chambre avait changé. Les posters avaient disparu. Au lieu de ça, ils avaient des collages avec de nombreuses photos, des photos d’amis et de famille ou même de célébrités qu’il avait eu la chance de rencontrer. A cela, il avait mélangé les paroles de ses chansons préférées. Le rendu était superbe.
  —  Elle ne veut pas y aller.
—  On ne peut pas lui en vouloir.
—  Je ne lui en veux pas. Je veux juste qu’elle leur montre que, malgré tout ce qu’ils ont pu lui faire, elle a réussi. Elle est passée au-dessus de leurs vacheries et elle a la vie qu’elle voulait.
—  Mais il n’y a pas que ça, n’est-ce pas ?
  Nick esquiva la question de son père, sachant où il voulait en venir. C’était vrai. Il y avait une autre raison qui poussait Nick à vouloir que Katlyn l’accompagne à ce bal. Les bals de fin d’années, c’était une tradition et y aller avec la fille qu’on aimait les rendait inoubliables. Nicholas n’avait pas oublié son dernier bal de promo mais seulement parce qu’il avait souffert et c’était bien un souvenir qu’il souhaitait oublier.
  —  Vous devez être extenués. Je vais vous préparer une chambre.
—  Je vais t’aider.
  Nicholas suivit sa mère, emportant une partie des valises de sa petite famille avec lui. Son père lui donna un coup de main en montant le reste. Denise les installa dans la plus grande chambre de la maison. Kevin Senior ne resta pas pour les aider et alla toquer à la porte de la chambre de Frankie. Ce dernier l’ouvrit, surexcité.
  —  Je pourrais te parler un instant, Katlyn ?
—  Bien sûr.
  La jeune femme demanda à Franklin de garder un œil sur Angelo. Mission que l’adolescent accepta sur le champ. Ensuite, elle suivit le père Jonas dans le couloir. Ils descendirent tous les deux à la cuisine afin de pouvoir discuter tranquillement.
  —  Je suis content de voir que tu peux remettre les pieds dans cette ville.
—  C’est toujours difficile mais je le fais pour Nicholas. Il aime cette ville. Nous avons grandi ici et vous lui manquez.
—  Pourquoi ne voulais-tu pas revenir ?
—  La peur, tout simplement. Je n’ai jamais été très courageuse et ce qui s’est passé ici… Je n’ai toujours pas oublié.
—  C’est compréhensible.
—  Anthony est sorti du coma. Il est venu nous présenter des excuses. Je pense que j’ai eu peur de lui faire de nouveau face. Dans cette ville où tout a commencé. Ce bal stupide me fait peur. Me retrouver au milieu de tous ces gens qui m’ont fait vivre un Enfer…
—  Laisse-moi être honnête avec toi.
—  Il n’y a pas de raison que vous ne le soyez pas.
—  A votre bal de terminale, Nicholas et toi étiez fâchés. Je l’ai vu tout de suite malgré le fait que vous essayiez de sauver les apparences. Avec Denise, on a tous les deux crus que vous iriez ensemble.
—  Mais Anthony est arrivé.
—  Même s’il ne t’en a rien dit et qu’il ne t’en dira probablement jamais rien, Nicholas en a souffert. Aller à ce bal sans toi l’a blessé plus qu’il ne pourrait l’avouer. Te voir avec Anthony l’a quasiment achevé. C’est pour cette raison qu’il est parti en France.
—  Il vous l’a dit ?
—  Non. J’ai appris à écouter mes fils même quand ils se taisent. On en dit souvent plus quand on garde le silence.
—  C’est souvent ce que me dit Joseph.
—  Ce que je veux te dire, Katlyn, c’est que Nicholas se fiche complètement de ce bal. Ce qui l’intéresse, c’est d’y aller avec toi afin de rattraper celui qu’il a raté il y a dix ans. Il en a souvent rêvé. Il s’y voyait déjà.
—  Et j’ai détruit ce rêve.
—  Je ne veux pas te forcer la main. Je voulais juste que tu saches que c’était important pour Nicholas.
—  Je vais y réfléchir. Merci.
  Kevin Senior lui serra doucement la main et quitta la pièce. Katlyn resta assise un moment à la table. Elle réfléchissait à cette conversation qu’elle venait d’avoir. Au fond, elle savait ce qu’elle allait faire. Elle avait hésité longtemps mais la conversation qu’elle venait d’avoir avec Kevin Senior avait fini par donner de lourds contre-arguments pour contrer sa peur. Elle savait qu’elle devait y aller, ne serait-ce que pour réparer le mal qu’elle avait fait à Nicholas. Après tout, elle le devait bien. Et il avait raison. Elle n’était plus cette adolescente paumée et faible qu’elle était dix ans plus tôt. Elle devait le leur montrer. Leur prouver qu’elle avait réussi malgré leurs vannes incessantes. Ne restait plus qu’à surmonter cette peur dont elle n’arrivait pas à se débarrasser.
           → Samedi soir, aux alentours de dix-neuf heures
  Katlyn était au bord de la crise d’angoisse mais elle était prête. Sa peur la rendait indécise mais elle savait qu’elle devait le faire. Pour Nicholas. Ce dernier n’était même pas au courant. Elle ne lui avait rien dit, même si elle avait pris sa décision peu après sa discussion avec Kevin Senior. Elle avait bien vu que Nicholas était blessé par son non-changement de décision. Elle aurait pu s’en sentir coupable mais ce n’était pas le cas. Parce qu’elle avait changé d’avis. Parce qu’elle irait avec lui. Ensemble, ils allaient recommencer leur histoire là où elle aurait dû commencer : au lycée. La porte s’ouvrit brusquement et Nicholas entra dans la chambre. Il était prêt. Même prêt à partir.
  —  Katlyn, je… Commença-t-il avant de s’arrêter brusquement.
  Ses yeux parcoururent le corps de Katlyn de haut en bas et un « wow ! » silencieux lui échappa. Les mots lui manquèrent. Elle était tout simplement époustouflante.
  —  Pas très bavard pour un journaliste.
—  Qu’est-ce que ça veut dire ? Demanda-t-il, toujours sous le choc.
  Katlyn s’approcha de lui et crocheta son bras au sien en lui souriant. Il répondit à son sourire. Il avait compris. Elle avait changé d’avis. Ils y allaient ensemble. Son sourire atteignit ses yeux qui se mirent à briller de bonheur.
  —  Jerry, me feras-tu l’honneur d’être mon cavalier ce soir ?
—  Comment pourrais-je refuser ? Répondit-il en déposant un léger baiser sur les lèvres de son amante.
—  Tes parents gardent Angelo pour la soirée. Nous avons toute la nuit.
—  Profitons-en pleinement.
  En souriant, ils descendirent dans l’entrée où ils passèrent inévitablement par la case photos. Ensuite, ils allèrent directement au lycée avant que quiconque ne change d’avis. Katlyn était nerveuse mais elle savait qu’elle avait fait le bon choix. Il était temps qu’elle cesse d’avoir peur et qu’elle leur montre qu’elle s’en était sortie, qu’elle était devenue plus forte. Ce soir, c’était son soir. Ils arrivèrent rapidement au lycée et se présentèrent à l’entrée. C’est Evana en personne qui les accueillit. Lorsqu’elle vit Katlyn, elle écarquilla les yeux, semblant ne pas y croire. Elle se tourna brusquement vers les anciens déjà présents et s’adressa à l’un d’eux.
  —  Ryan, tu me dois cent dollars ! Elle est venue !
  Ledit Ryan se détacha de la foule et vint rejoindre Evana à l’entrée. A son tour, il ouvrit grand les yeux en voyant Katlyn. Il se résigna à donner les cent dollars qu’il devait à la pompon girl. Cette dernière les empocha et donna les étiquettes autocollantes correspondantes à Nicholas et Katlyn. Etiquettes que le couple colla sur leurs vêtements avant de se fondre dans la foule.
  —  On a passé le plus dur, souffla Nicholas à l’oreille de Katlyn.
—  Le plus dur sera de survivre à tous les curieux qui approchent.
  Elle n’avait pas tort. Tous les anciens de la promo approchaient pour voir ce qu’était devenue la fille qu’ils avaient tant martyrisé. Ils l’avaient insultée, frappée et humiliée. Elle n’avait jamais oublié. Aujourd’hui, ils étaient limite en train de lui lécher les bottes. Des paris avaient été lancés pour savoir si elle viendrait, d’autres pour savoir si Nicholas et elle viendraient ensemble ou encore pour savoir s’ils auraient enfin sauté le pas et étaient devenus amants. Les murmures fusaient. Pourtant, ça n’entacha pas la soirée de Katlyn. Elle refusait d’être leur centre d’attention. Elle refusait de voir ces gens qui l’avaient autrefois détestée et qui aujourd’hui retournaient leurs vestes comme si rien n’était arrivé. Elle s’amusa. Nicholas aussi. Elle n’était pas là pour eux, pour ces hypocrites. Elle était là pour elle. Pourtant, une personne faillit lui faire rebrousser chemin.
  —  Tu es magnifique.
  Le sang de Katlyn se glaça dans ses veines. Elle connaissait cette voix. Elle avait été terrorisée par cette voix. Mais Dieu qu’elle avait aimé cette voix. Elle se retourna pour faire face à son interlocuteur. Il n’avait pas changé. Il avait seulement vieilli mais cela n’enlevait rien à sa beauté naturelle.
  —  Je me suis demandée si tu serais là.
—  Je me suis posé la même question.
—  J’avais un peu peur de te revoir.
—  Je ne vois pas ton cavalier.
  Il changeait de sujet. Il ne tenait à revenir sur leur passé commun, un passé qui continuait de le tourmenter. Il n’avait pas été lui-même. Il avait été trop loin. Il le regrettait. Pourtant, il l’avait toujours su. Il avait toujours su que Katlyn ne serait jamais entièrement sienne. Elle était à Nicholas depuis toujours.
  —  Il est parti me chercher un verre. Il ne devrait pas tarder.
—  Je ferais mieux de te laisser dans ce cas. J’ai été content de te revoir.
  Katlyn le regarda disparaitre dans la foule. Leur courte conversation avait été tendue, pleine de souvenirs du passé. Elle lui avait trouvé un air malheureux et ne put s’empêcher d’en ressentir une pointe de tristesse. Peut-être l’avait-il vraiment aimée après tout.
  —  Ça va ?
  Nicholas. Il lui glissa un verre dans les mains. Elle en but une longue gorgée avant de lui répondre.
  —  J’ai seulement vu un fantôme de mon passé.
—  Ce sont tous des fantômes de ton passé.
—  Mais j’ai eu une histoire avec celui-là.
—  Il est ici ?
—  Je viens de le voir.
—  Comment il était ?
—  Triste. Malheureux. Me voir semble lui faire du mal.
—  Et tu t’en sens coupable.
—  Je me dis que…
—  Hmm ?
—  Peut-être m’aimait-il vraiment au final.
  Sans répondre, Nicholas la serra contre lui à l’en étouffer. Elle n’avait pas tort. Nicholas s’était demandé la même chose la dernière fois qu’il avait vu Anthony. Malgré tout le mal qu’il avait fait, il avait décidé de prendre sur lui et de venir s’excuser. Cette attitude relevait d’un grand courage mais, également, d’une preuve qu’il avait tenu à Katlyn ne serait qu’un peu. Nicholas serra sa fiancée plus fort contre lui. La soirée continua son cours et se déroula à merveille. Quand ils rentrèrent, Nicholas borda Katlyn qui s’était endormie dans la voiture et la changea. Il se changea à son tour et s’allongea auprès d’elle. Il l’embrassa sur le front et ferma les yeux. Il continuait de songer à leur conversation à propos d’Anthony. Au fond, peut-être l’avait-il vraiment aimée…
×××
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glucophage5mg · 3 years
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Roy Jones Jr Net Worth 2021: Age, Height, Weight, Wife, Kids, Bio-Wiki
Roy Jones Jr Net Worth 2021: Age, Height, Weight, Wife, Kids, Bio-Wiki
Roy Jones Jr Celebrated Name: Roy Jones Jr Real Name/Full Name: Roy Levesta Jones Jr. Gender: Male Age: 52 years old Birth Date: January 16, 1969 Birth Place: Pensacola, Florida (U.S) Nationality: American Height: 1.8m Weight: 88kg Sexual Orientation: Straight Marital Status: Married Wife/Spouse (Name): Natlyn Jones Children/Kids (Son and Daughter): Yes (Roy Jones III, De Andre Jones…
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UNBOXING THE HOME OFFICE DESK 40INC -PENTAERO DESKTOP COMPUTER DESK|NATLYN VLOG♥️
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shadowsprodpresent · 5 years
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This post is about all the stories I've written about the Jonas Brothers, an American boys band that was very famous between 2006 and 2010. They have split for personal careers and lives. They reunited recently and released a brand new album called Happiness Begins.
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Tomorrow is another day
First volume » » Life was only a succession of good and bad moments to live. Nick Jonas was well placed to know it. If you had asked for his name a moment before, he would have been unable to tell it to you. The reasons were simple. We have to go back in time for you to understand. So, here's his story. » Rated: M - French - Drama/Hurt/Comfort - Chapters: 21 - Published: 2010 - [Nick Jonas/Katlyn Itachi] - Complete.
Tumblr Chapter 1 || Chapter 2 || Chapter 3 || Chapter 4 || Chapter 5. Chapter 6 || Chapter 7 || Chapter 8 || Chapter 9 || Chapter 10. Chapter 11 || Chapter 12 || Chapter 13 || Chapter 14 || Chapter 15. Chapter 16 || Chapter 17 || Chapter 18 || Chapter 19 || Chapter 20. Chapter 21.
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Second volume » » Today was marking the fourth year. Kevin Jonas couldn't forget. Four years ago, his brother, Nick, had been shot. Their lives had changed a lot since then. They all evolved. All, but Nick. Since that day, he was living in a different, a world they couldn't reach. » Rated: M - French - Drama/Hurt/Comfort - Chapters: 27 - Published: 2010/2011 - [Nick Jonas/Katlyn Itachi] - Complete.
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Third volume » » He hated knowing that she was alone in the vulnerability condition she was in. Unfortunately, the only thing he could do today was to take care of their three children... And pray for Katlyn to come back safe and sound. » Rated: M - French - Drama/Hurt/Comfort - Chapters: 24 - Published: 2011/2012 - [Nick Jonas/Katlyn Itachi] - Complete.
Tumblr Chapter 1 || Chapter 2 || Chapter 3 || Chapter 4 || Chapter 5. Chapter 6 || Chapter 7 || Chapter 8 || Chapter 9 || Chapter 10. Chapter 11 || Chapter 12 || Chapter 13 || Chapter 14 || Chapter 15. Chapter 16 || Chapter 17 || Chapter 18 || Chapter 19 || Chapter 20. Chapter 21 || Chapter 22 || Chapter 23 || Chapter 24 || Epilogue.
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Are you gonna love me?
Fiction » » You could have think that it was a simple students war. However, something much bigger happened to have launched this rivalty. » Rated: M - French - Drama/Hurt/Comfort - Chapters: 22 - Published: 2010/2011 - [Nick Jonas/Katlyn Itachi] - Complete.
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Dangereuse innocence
First volume » » The thing was chasing her. The night was keeping her from seeing what it was, where she was going. Her heart was beating so fast that she was dizzy. The blood was pounding in her temples. She was breathless. Her lungs were on fire. » Rated: T - French - Bit-lit - Chapters: 12 - Published: 2012 - [Nick Jonas/Katlyn Itachi] - Complete.
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Second volume » » A wave of power crossed the battlefield and got through Katlyn's defences as if they never were. The wolf resisted a moment to the shock, trying to maintain her shield, but she was exhausted. Her shield gave in. Her knees hit the ground. She could feel the darkness surrounding her. » Rated: T - French - Bit-lit - Chapters: 15 - Published: 2012 - [Nick Jonas/Katlyn Itachi] - Complete.
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Inséparables
Fiction » » There are very difficult things to understand in life. Life itself is one of these things. It goes in a blink, as fast as the roses wither. Friendship, love, anger, envy, hate and jealousy are all unexplainable stuff, steps we have to go through to have the - weird - feeling to have lived a full life... » Rated: T - French - Angst/Drama/Romance - Chapters: 21 - Published: 2012/2013 - [Nick Jonas/Katlyn Itachi] - Complete.
Tumblr Chapter 1 || Chapter 2 || Chapter 3 || Chapter 4 || Chapter 5. Chapter 6 || Chapter 7 || Chapter 8 || Chapter 9 || Chapter 10. Chapter 11 || Chapter 12 || Chapter 13 || Chapter 14 || Chapter 15. Chapter 16 || Chapter 17 || Chapter 18 || Chapter 19 || Chapter 20. Chapter 21 || Epilogue.
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Brèves de Natlyn
One-shots » » To celebrate the sixth year of the Natlyn in 2016, I've gathered all the texts written about about them beside the fictions. You can find here with please and emotions all the adventures of this very particular couple. » Rated: T - French - Drama/Hurt/Comfort//Romance - Chapters: 14 - Published: 2012/2013 - [Nick Jonas/Katlyn Itachi] - Complete.
Bring me to life || Ce n'était que l'histoire d'une nuit || Don’t let me go || Génie et phobie || Juste une danse || La dernière fois || Le diagnostic || Les funérailles || Montre-leur || Quand la pluie tombe || Refoulement || Voyage || Wedding Bells || World Tour.
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bluewrites-blog · 10 years
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Notes: Saralyn Andras/Nathaniel Howe, cute morning sleepy sex time. 
She’s usually up at the crack of dawn, sometimes before, slipping out of bed to get dressed and face the day at a time that he considers unholy. She leaves him with a trail of her fingers through his hair, perhaps a kiss to his temple, before she’s gone and there’s a warm space next to him that should really be occupied.
Usually.
“Mm…” Saralyn blinks slowly, ears lifting as she yawns again. “Morning.”
It’s a slow, easy transition from languid kisses and gentle fondling to being twined together. Still slow, still sleepy, with gentle rocks and mild movements as his arm snakes around her back and shoulder to cradle her to his chest. “Do we have to get up today?” he mumbles hopefully into her ear.
Saralyn’s amused hum turns to quiet intake of breath. “You know we do,” she replies gently, smoothing her hand up his back as she brushes her lips against his collarbone. “Duty calls.”
There’s a very gentle moan stuck in his throat. “Duty should quiet down.”
To his infinite amusement, Saralyn hums in agreement before warm pleasure overtakes both of them, and they are left in a limp puddle, limbs tangled, and he is considerate enough not to lay directly on top of her. “If you woke up later, we could do this more often,” he says, tugging her close and resting his cheek against her hair. She lifts his hand to her mouth and presses a kiss to the backs of his fingers.
“If I woke up later, nothing would ever get done.”
Nathaniel stifles his chuckle into her hair.
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KATLYN. Who's Katlyn??? Why is she being paired with Nero? Why is she trying to wreck my OTP Naven? Who is she and why is she blowing holes in my ship? STOP BLOWING HOLES IN MY SHIP! [No but seriously, who is she? I'm confused :/ and not hatin', lol. I'm just psycho and curious...]
Don't worry, I think a lot of new people in the fandom have this problem! Katlyn is a lovely member of the H.I.V.E. fandom who is completely in love with Nero and a lot of the fandom ship it (and I mean a LOT considering our size) because it is perfect and just asdfghjkl; (but don't worry, there's no hate in this fandom you ship Naven if you want just don't be a jerk about it!)
(PS welcome to the fandom because I'm assuming you're fairly new yay we like new people!)
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brevesdenatlyn · 7 years
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Inséparables - "Voyage"
Number of parts: 1.
Pairings: Nick x Katlyn.
Synopsis: "Les circonstances étaient toutes autres mais l’appareil lui faisait toujours le même effet. Elle se sentait enfermée, piégée dans cet espace étroit dont elle ne pouvait pas s’échapper. Elle sentit la panique monter en elle."
Ils avaient décollé. Nicholas n’avait toujours pas dit un mot. Katlyn n’avait pas relancé la question, trop nerveuse à cause de ce nouveau voyage aérien. Elle n’avait que peu apprécié le premier voyage qu’elle avait fait. Les circonstances étaient toutes autres mais l’appareil lui faisait toujours le même effet. Elle se sentait enfermée, piégée dans cet espace étroit dont elle ne pouvait pas s’échapper. Elle sentit la panique monter en elle. Les sons s’atténuèrent. Son cerveau devint cotonneux. Ses membres ne réagissaient plus. Ses poumons la brûlaient tant sa respiration était saccadée. Bientôt, elle n’entendit plus que son cœur qui battait si fort qu’elle était persuadée que tout le monde l’entendait. Il fallait qu’elle sorte d’ici, qu’elle puisse de nouveau respirer. Pourtant, son corps ne réagissait pas à sa demande. Sa main se crispa si fort sur son genou qu’elle lui en eut très mal. Soudain, un contact chaud effleura sa main et l’obligea à détendre ses muscles et à relâcher la pression. En baissant les yeux, elle vit qu’il s’agissait du pouce de Nicholas qui la massait avec douceur. La panique mit un peu de temps à se dissiper mais la tension qui habitait ses muscles était toujours présente et ne s’en irait que lorsqu’elle aurait les pieds sur la terre ferme.
  —  Ça va aller ? Demanda une hôtesse d’accueil que Katlyn n’avait pas vu.
  Celle-ci se trouvait juste à côté de Nicholas et la couvait d’un regard inquiet. Nombreux étaient les gens qui la regardaient à présent et cela renforça son malaise. Elle n’aimait pas être le centre d’attention.
  —  Oui, c’est passé. C’était juste une crise de panique. Elle en fait souvent.
—  Vous n’avez besoin de rien ?
—  S’il était possible de lui apporter de l’eau.
—  Bien sûr. Je vous ramène ça tout de suite.
  L’hôtesse de l’air disparut de leur champ de vision. Les gens continuèrent d’observer Katlyn un instant puis retournèrent à leurs occupations. L’hôtesse revint leur apporter une bouteille d’eau que Nicholas paya puis tendit à Katlyn. Cette dernière en avala une longue gorgée et se laissa aller dans son siège.
  —  La prochaine fois, on devra te faire prendre des somnifères.
—  Je ne veux pas.
—  Si tu paniques à chaque fois qu’on prend l’avion, ils ne vont plus vouloir de toi.
—  M’en fous. Je n’ai pas l’intention de prendre l’habitude de me retrouver enfermée dans cette boite de métal.
—  Boite de métal ?
—  Tu ne devrais pas avoir confiance dans un engin aussi lourd qui plane. Ce n’est pas normal.
—  Pour une scientifique, je te trouve très peu confiante dans son évolution.
—  Pour un journaliste, je ne te trouve pas très bavard.
—  Je suppose que je l’ai mérité.
—  Oui.
—  Pourquoi tu veux savoir ça ? Ça n’a aucune importance.
—  Je suis curieuse et j’ai le droit de savoir.
—  Et si tu n’as pas le droit, tu prends le gauche, n’est-ce pas ?
—  Pourquoi tu ne veux pas en parler ?
—  Parce que ça n’en valait pas la peine. Contrairement à ce que disent les photos, tout ne s’est pas bien passé. Notamment à mon arrivée.
  Nicholas se renforça dans son siège et ses yeux se perdirent dans le vague alors qu’il replongeait dans ses souvenirs.
  - Flashback -
  Nicholas débarqua à l’aéroport de Boos qui était son terminus. Il avait quitté l’Amérique depuis un long moment et cela se ressentait dans ses muscles engourdis. Le voyage avait été long et, bien qu’il ait dormi dans l’avion, il se sentait épuisé. Il n’avait qu’une hâte : aller se coucher. Pourtant, cela n’était pas possible. Il devait encore se rendre à Rouen et, de là, se renseigner sur la façon de se rendre à Mont Saint-Aignan où il poursuivrait ses études pour les trois ans à venir. Il n’avait pas réfléchi quand il était parti. Il avait seulement pensé à s’éloigner de la douleur qui le rendait fou. Il récupéra ses valises et sortit de l’aéroport. Le soleil était présent mais ne parvenait pas vraiment à réchauffer l’atmosphère. Ou alors n’était-ce que Nicholas qui n’était pas habitué à ce climat. Il se dirigea vers l’arrêt de bus à direction de Rouen et attendit patiemment que celui-ci se montre. Le bus l’emmena bel et bien à Rouen mais, n’ayant pas songé à prendre un plan du trajet, Nicholas se retrouva perdu et descendit à un arrêt au hasard. Il visita la ville tout en cherchant une chambre peu chère pour y passer la nuit. Malheureusement, il n’en trouva aucune. C’était soit trop cher pour son cher, soit complet. La nuit était tombée depuis un moment maintenant. Il se retrouvait donc dehors, dans une ville qu’il ne connaissait pas, sans aucune idée de l’endroit où il allait dormir. Légèrement angoissé, il redescendit sur les quais de Seine jusqu’à se retrouver sous l’un des ponts qui séparaient la ville en deux. Là, il entreposa ses bagages et se laissa tomber au sol en soupirant. Qu’est-ce qui lui avait pris de partir ainsi, à l’improviste, sans rien prévoir ? Il mangea un bout, fit son injection et observa la nuit. Malgré le vacarme des voitures plus haut, la ville était calme et illuminée. Ce fut sur cette vue que Nicholas glissa dans le sommeil.
  —  Hey, réveille-toi.
—  …
—  Réveille-toi, petit gars.
  Nicholas grogna, mécontent d’être ainsi réveillé. Sa mère le savait pourtant. Pourquoi s’obstinait-elle ? La voix qui l’interpellait ne ressemblait pas à celle de sa mère. Un éclair de conscience traversa son esprit. Il n’était pas chez lui. Il ouvrit brutalement les yeux et recula pour échapper à la personne, qui qu’elle soit, qui venait de le réveiller.
  —  Qui êtes-vous ? Demanda-t-il en anglais d’une voix qui trahissait sa panique.
—  Tu es bel et bien l’américain dont me parlait ma sœur. Mignon avec ça.
—  Vous savez, je vous comprends.
  Maintenant qu’il était un peu plus réveillé, il se souvenait d’où il était et ce qu’il y faisait. Il se redressa et observa la jeune femme qui lui faisait face. Au loin, les lueurs du début du jour commençaient à zébrer le ciel. Il devait être aux alentours de six heures. Nicholas n’avait pas quitté son interlocuteur des yeux. C’était une jeune femme brune d’une vingtaine d’années, un peu plus petite que lui. Ses cheveux lui arrivaient au milieu du dos et, malgré leur longueur, ne cachaient pas le visage de leur propriétaire, un visage fin et hâlé. Ses yeux étaient bruns, comme ceux du jeune homme, mais en plus foncés et son regard était si doux qu’on paraissait se fondre dans un velouté de chocolat noir. Son nez était délicat et le sourire qui éclairait sa bouche la rendait attirante. Malgré la fraicheur matinale, elle portait un pantacourt en jean, un fin T-shirt de coton, une veste et des chaussures légères. Elle, elle était habituée au climat contrairement à lui.
  —  Tu parles français ?
—  Assez bien. Je viens approfondir mes connaissances.
—  C’est quoi ton nom ?
—  Nicholas.
—  D’accord, Nicholas. Moi, c’est Tamila mais appelle-moi Tami ou Mila comme tout le monde.
—  Et que fais-tu ici à cette heure matinale, Mila ?
—  Je viens te chercher pardi !
  Pour elle, la réponse semblait évidente. Pour Nicholas, elle l’était moins. Qui était cette fille et que lui voulait-elle ? Il se méfiait et non à tort. Combien de fois avait-il entendu parler de meurtres et d’enlèvements aux infos et dans les journaux ? Le monde était dangereux. Il se devait rester sur ses gardes.
  —  Pourquoi ?
—  Ecoute, je sais que tu te méfies et tu as raison. Après tout, on ne se connait pas. Cependant, si j’avais voulu te faire du mal. J’en aurais eu l’occasion pendant que tu dormais.
—  C’est vrai.
—  Bref, tu as croisé ma sœur hier et elle m’a racontée que tu avais l’air paumé et que tu n’avais aucune chance de trouver une chambre. Alors, je t’ai cherché.
—  Et tu m’as trouvé.
—  Ce que je te propose est simple, Nicholas. Je cherche un colocataire et toi, tu as l’air sympa. Alors, je veux bien te filer cette chambre.
—  Quelles sont les conditions ?
—  Tu participes aux tâches et aux frais.
—  Encore faudrait-il que j’en ai les moyens.
—  Je peux aussi te trouver un job.
—  Ça sent l’arnaque.
—  Tu préfères rester dehors ? A ton aise.
  Elle haussa les épaules et se détourna, commençant à partir. Nicholas se leva d’un bond. Il ne pouvait pas la laisser partir, pas alors qu’elle était sa seule chance de survivre dans cette ville inconnue.
  —  Attends !
—  Hmm ? Fit-elle en se tournant à moitié vers lui.
—  La chambre est libre quand ?
—  Dès maintenant.
—  Je viens.
—  Brave petit gars. Prends tes valises et suis-moi. Je t’offre le petit-déjeuner et une douche. Tu en as bien besoin.
  Nicholas s’exécuta. Comme promis, elle lui offrit le petit-déjeuner, croissants et pains au chocolat inclus. L’appartement était plutôt spacieux et aussi calme qu’il était possible de l’être en ville. Le jeune homme put s’installer rapidement dans sa nouvelle chambre tandis que Tamila s’absentait pour travailler. Il ne la revit pas avant l’heure du diner qu’il avait tant bien que mal réussi à faire.
  —  Je ne suis pas un cordon don mais ça reste mangeable. Mon frère a hérité du don pour la cuisine mais pas moi.
—  De quel don as-tu hérité ? Hormis celui de parler remarquablement bien français pour un américain arrivé hier.
—  De l’imagination, de l’écriture.
—  Un artiste ?
—  Réaliste dans ce cas.
—  Pourquoi es-tu venu dans notre beau pays, Monsieur l’artiste réaliste ? Demanda Tamila en commençant à manger.
—  Pour finir mes études et approfondir ma connaissance de la langue française. J’ai encore des difficultés à la maitriser.
—  Pas plus que ça. Ton accent est à craquer.
—  Merci. Je me suis beaucoup entrainé.
—  Tu es inscrit à une fac dans le coin ?
—  Mont Saint-Aignan.
—  C’est aussi là que je vais. Logement étudiant sur le campus ?
—  Pas encore.
—  On regardera ça ensemble. Tu fais des études de quoi ?
—  Journalisme.
—  Intéressant ! Tu as déjà fait tes preuves ? Blogs, papiers ?
—  Journal du lycée.
  La présence de Tamila était très agréable, Nicholas devait l’avouer. Elle le mettait à l’aise plus facilement que ne l’aurait fait n’importe qui. Etonnamment, il se sentait en confiance, comme s’il l’avait toujours connue. Savoir qu’il pouvait compter sur elle le rassurait. Au moins, il n’était pas seul. Elle lui prouva à plusieurs reprises qu’elle était fiable. Dès le lendemain, elle lui trouva un boulot qui lui permit d’assumer les charges et de se socialiser un peu. Ensemble, ils trouvèrent des logements étudiants correspondant à leurs prix. Les mois défilaient. Les cours se suivaient. Malgré leur différence de cursus, Nicholas et Tamila parvenaient à se voir régulièrement. De simples connaissances, ils étaient devenus amis puis ils avaient sauté le pas et étaient devenus petits-amis. Si tout allait pour le mieux au départ, la situation allait rapidement se dégrader. Nicholas profitait de ce mercredi après-midi pour rendre visite à Tamila dans son appartement. Les retrouvailles furent brûlantes. A peine avait-elle ouvert la porte que leurs lèvres se scellaient. La porte claque derrière eux.
  —  Tu m’as tellement manquée.
—  Et toi donc !
  La conversation n’alla pas plus loin, occupés qu’ils étaient à se dévorer le visage avec une passion dévorante. Ils étaient brûlants de désir et la moindre caresse était une torture. Le dos de Nicholas heurta violemment le chambre de la porte de la chambre. Pantelant, il s’arrêta un instant.
  —  On devrait se calmer.
—  Pourquoi ?
—  On va finir par détruire ton appartement.
—  Pas grave.
  Sur ces mots, elle l’embrassa de plus belle et le poussa dans la chambre. Nicholas atterrit à plat dos sur le lit et se laissa toucher, caresser, titiller, mordiller et déshabiller, du moins en partie. Tous ses nerfs étaient en feu. Prenant le dessus, il fit subir la même chose à Tamila. Ils étaient incontrôlables et se désiraient tellement l’un l’autre que rien n’aurait pu les arrêter. Pourtant, Nicholas paniqua totalement quand elle glissa les doigts sous son jean. Il s’arrêta et s’écarta brutalement.
  —  Je ne peux pas.
—  Pardon ?
—  Je ne peux pas aller plus loin.
—  Ce n’est pas ce que tu avais l’air de dire en arrivant.
—  Tu as toujours provoqué cette réaction chez moi.
—  Alors, tout va bien !
—  Non, tout ne va pas bien ! S’exclama Nicholas dont la colère montait.
  De la colère dirigée vers lui-même plus que vers Tamila. Parce qu’il en était incapable. Il était incapable de sauter ce pas. Il ne pouvait pas le faire. C’était au-dessus de ses forces. La présence de Tamila lui avait toujours été bénéfique. Toujours. Elle avait été tel un baume pour son cœur brisé, un pansement sur la plaie béante qui le trouait. Cependant, la douleur était toujours là malgré les mois. Cette étape, il ne pourrait la passer qu’avec elle. Il le savait. Personne, aussi fort pouvait-il aimer, ne pourrait la remplacer. Il se leva.
  —  Qu’est-ce qui se passe ?
  Elle était frustrée, il pouvait le sentir. C’était la première fois qu’ils allaient aussi loin. Perdre sa virginité était quelque chose qu’il ne prenait pas à la légère.
  —  Je ne suis pas prêt.
—  Tu m’avais l’air bien chaud à moi.
—  Je ne suis pas prêt à sauter le pas, okay ?!
—  Non. Ce n’est pas ça. Je sais très bien ce que c’est.
  Le cœur de Nicholas se serra. Que savait-elle exactement ? Elle s’assit au bord du lit et l’observa. Ses yeux brillaient à la fois de colère et de tristesse. Il était en train de la blesser. Il ne l’avait jamais voulu.
  —  Tu sais quoi ?
—  C’est elle, n’est-ce pas ? Cette fille. Ton amie si précieuse qu’elle t’a laissé partir par-delà l’océan.
—  Katlyn n’a…
—  Oh que si, elle est en rapport avec tout ça ! Tu es venu ici avec ton petit cœur brisé en espérant que quelqu’un te le recollerait.
—  Ne dis pas n’importe quoi.
—  Alors, dis-moi que ta décision de venir étudier en France n’a pas de rapport avec elle.
—  Je ne peux pas, répondit-il après une hésitation.
—  Va-t-en.
—  Quoi ?
—  Va-t-en ! Va donc la retrouver puisqu’elle te manque tant !
—  Mais…
—  Pas de mais ! Dégage !
  Préférant ne pas envenimer la situation, Nicholas récupéra ses affaires et quitta le logement. Il rejoignit son appartement, sentant la plaie de son cœur s’élargir un peu plus…
  - Fin -
  La voix de Nicholas se brisa sur la fin de son récit. Il y avait dans ses yeux une pointe de regret. Katlyn se sentait coupable d’une telle réaction. Même à des milliers de kilomètres de lui, elle continuait de le faire souffrir. L’éloignement n’y changeait rien. Pour toujours et à jamais, Nicholas reviendrait vers elle. Comme elle était toujours revenue vers lui quoiqu’il advienne. Peut-être étaient-ils des âmes sœurs après tout. Cela expliquerait beaucoup de choses.
  —  L’as-tu jamais aimée ?
—  C’est la question qu’elle m’a posée quand elle m’a appelé pour rompre quelques jours plus tard.
—  Que lui as-tu répondu ?
—  Oui, je l’ai aimée. Vraiment. La rupture a été difficile mais j’ai accepté son choix. Si les rôles avaient été inversés, j’aurais sûrement réagi de la même façon.
—  Désolée de t’avoir causé tant de soucis.
—  Tu n’y es pour rien. C’était moi. C’est toujours moi le problème.
—  Ne dis pas ça, répondit son amie en lui embrassant la joue.
  La réaction de Nicholas fut immédiate et incontrôlée. Il se sentit rougir jusqu’à la racine des cheveux et son sang ne fit qu’un tour. La réaction de son bas-ventre et de son sexe furent gênantes. Il serra les dents.
  —  Ne recommence pas ça à moins d’être dans notre chambre d’hôtel parce que je ne réponds de rien.
—  J’aimerais bien voir ça.
—  Tu as déjà vu ce que ça donne.
—  C’est vrai. On voit le résultat.
—  Ce sera un beau bébé.
—  Parce que son père est un Dieu ?
—  Tu as tout compris.
—  Mais va te cacher, sale prétentieux !
  Elle le frappa gentiment à l’épaule mais savait très bien qu’il plaisantait. Nicholas était très beau, c’était vrai. Cependant, contrairement à ses pairs, il ne passait pas son temps à s’en vanter et n’en profitait pas non plus pour attraper toutes les filles qu’il voulait. Pour lui, il n’y en avait qu’une qui comptait.
  —  Qu’est-elle devenue ?
—  Qui ça ?
—  Tamila.
—  Oh, on est restés très bons amis au final. Tu pourras peut-être la rencontrer. Elle bosse à Paris en ce moment.
—  Dans quel domaine ?
—  Stylisme. Encore peu connue mais un talent incroyable. C’est elle qui a entièrement dessiné et conçu mon T-shirt que tu aimes tant.
—  Ton T-shirt « Dattebayo » ?
—  Oui, mademoiselle.
—  Ah, génial ! J’en veux un depuis que j’ai vu le tien. Son travail est superbe.
—  Je peux lui en toucher deux mots.
—  Tu es sérieux ?
—  Bien sûr.
—  Merci.
—  Quand on pense qu’elle aurait pu devenir une musicienne hors pair.
—  Pourquoi tu dis ça ?
—  La passion pour la musique est un point commun que nous avions. C’est elle qui m’a appris à jouer. Je lui dois ce talent.
—  Un talent que tu transmettras à notre enfant.
—  Je l’espère.
  Le reste du trajet se poursuivit plus calmement. Les deux amis se contentèrent du film proposé par la compagnie puis dormirent jusqu’à la fin du trajet. Il était près de dix-huit heures quand ils débarquèrent. Un taxi les mena à leur hôtel où ils déposèrent leurs bagages dans leur chambre. Malgré le classement de l’hôtel, elle était magnifique avec ses tons jaune pâle et violet très clair. L’ambiance qui en ressortait était chaleureuse. Katlyn se laissa tomber sur le lit en souriant.
  —  Et maintenant ? Demanda-t-elle.
—  Maintenant, je te laisse le temps de te rafraichir et de te changer. Nous sortons.
—  Tu ne perds pas de temps.
—  Nous n’avons que trois jours.
—  Où allons-nous ?
—  J’ai réservé une table dans un somptueux restaurant. Tu vas adorer.
—  Tu es génial !
  Légèrement surexcitée de se trouver à Paris avec son plus proche ami, Katlyn se laissa emporter par sa joie et embrassa de nouveau Nicholas sur la joue. La réaction de ce dernier fut encore plus violente que dans l’avion mais il n’eut pas le temps de réagir que Katlyn s’était déjà enfermée dans la salle de bains avec ses affaires. Il secoua la tête en souriant et se changea à son tour. Katlyn sortit de la salle de bains aussi magnifique que d’ordinaire dans ses vêtements pourtant simples. Son T-shirt laissait voir combien son ventre s’était arrondi au fil des mois.
  —  Je vais finir par devenir fou si tu attises mon désir comme ça.
—  Que devrais-je dire ? Je passe mon temps avec un homme parfait.
  Si Katlyn avait enfilé un jean et un T-shirt adaptés à sa condition tout en restant classe, Nicholas avait sorti sa plus belle chemise blanche ainsi qu’un jean noir, les deux moulants son corps de rêve à la perfection. On devinait la forme de ses muscles sous le tissu que Katlyn se retenait pour ne pas déchirer.
  —  Que je suis irrésistible.
—  Tu l’es.
—  C’est toi qui l’as dit.
—  J’ai l’excuse des hormones. Et toi ?
—  Je perds mes moyens en face de toi.
—  Allons-y. Avant qu’on ne perde tous les deux nos moyens.
  Nicholas ne put s’empêcher de laisser échapper un rire. Katlyn ne laisserait jamais cela arriver une seconde fois. Pas aussi tôt après sa séparation avec Anthony. Pourtant, il savait que les mots de William l’avaient touchée et perturbée. Elle y réfléchissait beaucoup. Nicholas prétendait ne pas le voir et évitait de se faire de faux espoirs. Katlyn n’était pas prête à entamer quelque chose de nouveau. Ce qu’elle avait vécu avec Anthony l’avait beaucoup traumatisée et elle avait besoin de temps pour s’en remettre. Nicholas faisait de son mieux pour l’aider mais il n’était pas le mieux placé et il le savait. Cela ne l’empêchait pas d’essayer. Comme promis, le restaurant était somptueux et le repas parfait. Katlyn en profita autant que possible. Elle se sentait comme une princesse, comme dans un rêve. Un rêve qu’elle vivait à fond sans se préoccuper du réveil. Après le diner, Nicholas l’entraina pour une promenade dans le Paris tout illuminé. Ils s’arrêtèrent au pied de la tour Eiffel que Katlyn découvrit avec joie. Nicholas, qui avait pris son appareil photo, captura chacun de ces moments magiques. Katlyn semblait enfin vivre pleinement, loin de ses soucis et cela la rendait heureuse. Nicholas ne s’en sentit que mieux de la voir ainsi. Ils rentrèrent tard et eurent à peine le temps de se changer qu’ils s’écroulaient dans le grand lit double, totalement épuisés. Ce furent des coups frappés à la porte qui réveillèrent Nicholas aux alentours de neuf heures le lendemain matin. Ensommeillé, le jeune homme se leva et ouvrit la porte.
  —  C’est pourquoi ?
—  Service d’étage, monsieur. Je vous apporte le petit-déjeuner.
—  Ah, parfait. Entrez.
  Nicholas s’écarta et le garçon d’étage entra avec le chariot contenant leur petit-déjeuner. Il le fit rouler jusqu’à la table et y déposa un paquet qui attira l’attention de Nicholas.
  —  Autre chose, monsieur ?
—  D’où vient ce paquet ?
—  Il a été déposé ce matin par une jeune femme du nom de Tamila. Elle a dit que vous la connaissiez.
—  En effet, oui. Mon amie et moi serons dehors toute la journée. Nous reviendrons tard.
—  Donc, ni déjeuner, ni diner.
—  C’est bien cela.
—  Vous avez besoin d’autre chose ?
—  Ça ira. Merci à vous.
  Nicholas glissa un pourboire dans la poche de l’employé avant que celui-ci ne quitte la chambre en le remerciant. Katlyn s’était réveillée en sentant la délicieuse odeur flotter dans l’air et s’était enfermée dans la salle de bains pour soulager sa vessie. Quand elle en sortit, Nicholas était en train d’étudier le paquet et le petit mot qui l’accompagnait.
  —  Tu reçois des cadeaux de tes admiratrices secrètes ?
—  Ça aurait pu mais non.
—  De qui est-ce ?
—  D’une amie à moi.
—  Intéressant.
—  Oui, surtout que le paquet est pour toi.
—  Pour moi ?
  Nicholas acquiesça et lui tendit le paquet. Katlyn l’accepta, surprise et curieuse. Le paquet était mou et léger. L’emballage n’était rien de plus que du papier kraft avec un logo illisible dessus. Intriguée, la jeune femme ouvrit le paquet. Il s’agissait d’un T-shirt noir avec, pour motif, un drôle de chat roux portant une blouse et un stéthoscope. Le tout estampillé avec le logo « Dattebayo ». Katlyn faillit crier de joie en découvrant son nom dans le dos mais se contenta de pleurer.
  —  Oh, elle t’en a fait un personnalisé ! Montre.
  Katlyn lui tendit le T-shirt qu’il observa avec précaution, admirant le travail de son amie. Il était parfait, comme d’habitude. Sa technique et son matériel avaient évolué donnant un rendu époustouflant.
  —  Quand as-tu trouvé le temps de faire ça ?
—  Je lui ai envoyé un message pendant que tu dormais dans l’avion. Elle m’a dit qu’elle verrait ce qu’elle pourrait faire.
—  C’est incroyable.
—  Je suis d’accord.
—  Remercie-la pour moi.
—  Tu pourras le faire en personne.
—  Ah bon ?
—  Elle nous invite à déjeuner. On doit la rejoindre à treize heures au Starbucks. C’était sur le mot qui accompagnait le paquet.
—  Super.
—  Sèche donc ces larmes que je ne saurais voir et mangeons avant que ce ne soit trop tard.
  Katlyn obéit sans attendre. Elle mourait de faim. Nicholas déposa le T-shirt sur le lit et passa également à table. Leur petit-déjeuner avalé, ils se battirent gentiment pour la salle de bains. Ce fut Nicholas qui l’emporta et s’enferma dans la salle d’eau le premier. Pendant qu’il se douchait, Katlyn en profita pour lire un peu et se détendre. La perspective de rencontrer une nouvelle amie de Nicholas avec qui il avait été très proche la stressait un peu et la rendait jalouse, même si elle ne l’admettrait jamais. Elle avait beau le repousser, Nicholas était à elle et elle ne voulait pas le partager. Elle ne lui en disait cependant rien. Quand il sortit de la salle de bains, elle s’y enferma et prit une longue douche chaude. Elle ne put résister à la tentation d’enfiler son nouveau T-shirt avec un jean blanc. Un sweat-shirt épais par-dessus et le tour était joué. Durant la matinée, ils continuèrent leur visite jusqu’à ce que vienne l’heure de rejoindre Tamila au Starbucks. Cette dernière les y attendait déjà. Après une brève présentations et des remerciements en bonne et due forme, elle les emmena directement au restaurant où ils prirent rapidement leur commande.
  —  Alors, Nicholas, qu’est-ce que tu deviens ?
—  J’ai obtenu ma licence américaine et me suis fait embaucher dans le meilleur journal de ma ville natale.
—  En seulement quelques mois ? Fortiche !
—  Il s’est passé beaucoup de choses en quelques mois.
—  Tu as réussi à lui mettre le grappin dessus ? Lui souffla-t-elle en désignant Katlyn.
—  Pas exactement, répondit Nicholas, mal à l’aise.
—  Je vous entends, vous savez ?
  Même si elle ne comprenait pas le français, elle avait saisi que la conversation qui se déroulait sous ses yeux parlait d’elle. Plus précisément d’elle et Nicholas. Ce dernier s’excusa et la conversation continua en anglais.
  —  Et alors ? Depuis le temps qu’il essaie de t’avoir !
—  Ce n’est toujours pas le cas.
—  Alors, qui a planté la graine ?
  Nicholas manqua de s’étrangler avec son verre d’eau tandis que Katlyn détournait la tête. Tous deux étaient devenus rouge tomate. Nicholas s’éclaircit la gorge. Leur réaction plus que suspecte attira les soupçons de Tamila.
  —  J’étais fiancée.
—  Je pense pourtant que ce n’est pas lui qui est à l’origine de ce bébé.
—  Qui sait ?
—  Votre réaction vous a trahis. Tu l’as laissé faire ?
—  Elle était dans un moment de faiblesse.
—  Et tu en as profité ? Sale môme. L’autre n’a pas dû apprécier d’être cocu avec un enfant dans le dos.
—  C’est le cas de le dire.
  Katlyn se leva brutalement et s’éloigna en direction des toilettes. Sa réaction fut incomprise par Tamila qui la regarda partir sans un mot.
  —  Qu’est-ce qui lui arrive ?
—  La rupture a été difficile.
—  Ça n’a aucun rapport avec sa réaction.
—  Si. Elle se sent responsable.
—  Elle l’est.
—  Tu dis ça parce que tu n’as aucune idée de ce qui s’est passé cette nuit-là.
  Nicholas détourna la tête. Cette nuit était toujours gravée dans son esprit. Il en faisait encore des cauchemars. Il se souvenait de la sensation d’incompréhension, de fureur et de peur qu’il avait ressentie quand il avait découvert la vérité. Il se souvenait de la détermination et de la douleur qui l’avait conduit à une presque mort alors qu’il essayait de sauver Katlyn. Il se souvenait de la terreur qui l’avait assailli quand il avait senti la mort lui tourner autour. Le choc quand il avait appris qu’il allait être papa et la déception quand Katlyn lui avait annoncé que c’était un mensonge. Le soulagement quand il s’était réveillé à l’hôpital et qu’on lui avait dit que Katlyn s’en était sortie. Il se souvenait de tout. Il n’en avait pas parlé à Katlyn. Elle avait suffisamment de souci pour qu’il rajoute les siens. Pourtant, ils allaient finir par devoir en parler, par mettre les choses à plat.
  —  Qu’est-ce qui s’est passé ?
—  Il a brisé la Katlyn que je connaissais depuis toujours. Elle n’existe plus.
—  Hein ?
—  La Katlyn que je connaissais a disparu le jour où il a levé la main sur elle la première fois.
—  Il la…
—  Quand je suis rentré, ça faisait un an. Je n’ai rien senti, rien vu jusqu’à ce qu’il soit trop tard.
—  Raconte-moi, demanda Tamila en posant la main sur l’épaule de son ami.
  Sans la regarder, il se mit à parler. Elle ne l’interrompit pas, l’écoutant attentivement. Elle remarqua combien cette histoire l’affectait encore malgré le temps. Il avait grandement besoin d’en parler avec la principale intéressée. Cela lui ferait le plus grand bien. Nicholas conclut son récit mais ne leva pas les yeux.
  —  Tout a changé depuis cette nuit.
—  Non, pas tout. Tes sentiments sont toujours là, plus forts que jamais.
—  Elle ne les accepte seulement pas.
—  Oh, si. Elle les a acceptés. Elle n’y est pas indifférente. Il y a quelque chose entre vous. Elle n’est juste pas prête à l’admettre.
—  Peut-être.
—  Ecoute, elle a fait confiance à un homme et il en a abusé. Tu dois lui laisser le temps de se reconstruire.
—  Je sais. En attendant, c’est mon cœur que je dois reconstruire.
—  Je vais te prouver qu’elle ressent quelque chose pour toi.
—  Je vais la chercher.
  Nicholas se leva et s’éloigna. Il revint vite avec Katlyn. Le repas se passa bien si ce n’est que la jeune médecin fusillait la styliste du regard du fait de son rapprochement abusif avec Nicholas. Comme Tamila l’avait subodoré, Katlyn était jalouse dès qu’une fille approchait son ami de trop près. Elle ne se l’était pas encore avoué malgré ce qui s’était passé entre eux. Ses sentiments pour lui étaient bien présents mais cachés derrière le mur qu’elle avait bâti autour de son cœur. Ils passèrent l’après-midi ensemble à visiter le musée Grévin et les galeries La Fayette. Tamila finit par se faire gifler par Katlyn mais n’en parut nullement offensée. Par ce geste, la jeune médecin venait de prouver à Nicholas la véritable nature de ses sentiments pour lui. Pourtant, ils n’abordèrent pas le sujet. Quand ils rentrèrent à l’hôtel, elle se contenta de se changer et de se coucher sans un mot. Nicholas la rejoignit vite.
  —  …
—  Je suis désolé. Elle est parfois très directe.
—  …
—  Tu vas me bouder alors que nous sommes dans une des plus belles villes du monde?
—  Laisse-moi tranquille.
—  Lève-toi.
  Comme elle ne réagissait pas, il l’obligea à se lever et à se mettre face à la fenêtre. Il ouvrit le store, la laissant admirer la ville qui s’étalait devant elle. Il la laissa se perdre dans la contemplation de cette vue puis il se plaça dans son dos et posa les mains sur ses épaules, provoquant un frisson sur la peau de la jeune femme.
  —  Qu’est-ce que ça veut dire ?
—  Tami s’est mis en tête de nous prouver qu’il y avait quelque chose de fort entre nous. Elle a eu sa preuve.
—  Qu’est-ce que tu veux dire ?
—  Que je dois te laisser te reconstruire et prendre ton temps. Tu en as besoin.
—  Tu as compris ?
—  Oui. J’aurais dû m’en douter depuis cette nuit qu’on a passée ensemble.
—  Je ne suis sûre de rien.
—  Ne t’en fais pas. Prends ton temps.
  Il lui embrassa le haut du crâne et lui souhaita de passer une bonne nuit avant de se coucher. Katlyn resta un long moment à observer la ville en réfléchissant à cette journée surprenante. Elle était jalouse dès qu’une fille approchait de trop près Nicholas, son Nicholas. Il avait toujours été à elle, pour elle. Il avait toujours été l’homme qu’il lui fallait. Elle n’avait seulement pas su le voir.
  - Flashback -
  Katlyn sortait tout juste d’un cours ennuyeux à mourir. Elle avait passé une bonne partie de cette heure à somnoler sur son bureau. A présent, elle entendait bien retrouver son petit-ami de fraiche date : Anthony Tame. Elle sourit à cette pensée. Ça avait été la surprise du siècle quand il était venu la voir dans un de ces rares moments où elle n’était pas accompagnée de Nicholas et qu’il lui avait avoué qu’il ressentait quelque chose pour elle. Contrairement à son équipe de crétins, il s’était révélé intelligent et attentionné. Peut-être était-ce de découvrir ce côté si différent chez lui qui avait fait fondre son cœur. Anthony était beau garçon en plus de cela. Elle n’avait hésité qu’un instant avant d’accepter de sortir avec lui. Cependant, si une part d’elle était heureuse d’avoir un petit-ami, une autre part était plus réticente à cette relation et cela n’était pas sans rapport avec Nicholas qui semblait s’éloigner depuis qu’il avait appris pour Anthony et elle. Les rares fois où elle avait pu le croiser, elle avait remarqué un éclat malheureux dans son regard, un éclat de jalousie aussi. Il n’avait pas abordé le sujet, n’avait jamais voulu parler de cette relation qui le blessait tant.
  —  Tu comptes m’ignorer encore longtemps ? Lui demanda-t-elle en le rejoignant pour le déjeuner.
—  Je n’ai pas eu la sensation de t’éviter.
—  Et pourtant.
—  Je suis débordé de devoirs.
—  Tu ne me dis pas tout, Jerry.
  Il soupira. Ne répondit pas. Détourna la tête. Finit son repas. Katlyn ne démordit pas. Il allait lui dire ce qui se passait. Elle l’exigeait. Il ne pouvait pas continuer à la fuir sans lui expliquer ce qui lui arrivait.
  —  Tu n’as pas besoin de savoir.
—  Oh que si. J’ai besoin de savoir pourquoi mon meilleur ami est soudain devenu distant.
—  Tu veux vraiment savoir ?
—  Oui.
—  Alors, retrouve-moi à notre endroit. Après ton déjeuner.
  Sur ces mots, il se leva, déposa son plateau vide et sortit de la cafétéria sous le regard intrigué de Katlyn. Que lui arrivait-il ? Elle déjeuna seule pour la énième fois de l’année puis se décida à rejoindre Nicholas dans ce repaire qu’il s’était créé. Elle ignorait ce qu’elle avait à craindre. Pourtant, elle hésita devant la porte. Elle appréhendait cette discussion, comme si elle savait qu’elle allait mal tourner. Elle secoua la tête et entra discrètement dans la pièce. Nicholas était déjà là. Sa nervosité était palpable dans l’air.
  —  Allons-bon. Que nous vaut cette nervosité ambiante ?
—  Je ne peux pas le faire…
  Il se retourna, lui tournant le dos, et posa les mains sur son bureau de fortune. Il n’en était pas capable. Il ne pouvait pas la regarder en face et lui avouer ses sentiments.
  —  Il va falloir arrêter ce petit jeu, d’accord ? Parce que je ne vais pas le supporter bien longtemps.
—  Si tu crois que c’est facile à dire.
  Le cœur de Katlyn se serra. Cette réponse était vague mais en même temps, elle signifiait quelque chose, quelque chose qui ne lui plaisait pas. L’éloignement de Nicholas n’était pas sans raison. Avait-il décidé de rompre leur amitié ?
  —  Tu commences à me faire peur.
  Nicholas se retourna brusquement et s’approcha d’elle. Il posa la main sur son bras et la regarda droit dans les yeux. Elle était inquiète. Elle avait peur de le perdre. Cette peur lui noua le ventre. C’était de sa faute. C’est pourquoi les mots lui échappèrent alors qu’il la regardait droit dans les yeux.
  —  J’ai des sentiments pour toi.
  Le silence flotta un moment alors que Katlyn sondait le regard de son ami pour comprendre, pour voir sa sincérité. Il n’avait pas l’air de plaisanter. Pourtant, elle ne le prit pas au sérieux et éclata de rire. Nicholas s’en sentit vexé.
  —  C’est la meilleure blague que tu m’aies jamais faite. J’aurais plutôt vu Joseph pour faire une plaisanterie pareille.
—  Tu penses que c’est une plaisanterie ?
—  Oui. Parce que ça ne peut pas être autrement. Tu es mon meilleur ami.
—  …
—  Tu ne plaisantais pas.
—  …
—  Tu es sérieux ?
—  Plus sérieux qu’Anthony.
—  Oh, non ! Oh, non, non. On ne va pas se lancer là-dessus. C’est pour ça que tu t’éloignais, hein ?
—  Quoi ?
—  En fait, tu es jaloux que je passe plus de temps avec lui qu’avec toi ! Tu ne peux pas supporter que je traine avec quelqu’un d’autre que ta petite personne ! Je suis désolée mais ça ne changera pas !
—  Mais…
—  Pour une fois que quelqu’un me remarque, Nicholas ! Pour une fois que quelqu’un veut être un ami - et même plus - avec moi, tu pourrais faire un effort. Tu sais combien j’en ai souffert !
—  Tu n’es rien pour Anthony, absolument rien d’autre qu’un trophée qu’il voulait gagner ! Il est entré en compétition avec moi le jour où il a découvert ce que je ressentais !
—  Tu délires, mon pauvre. Tu devrais voir un médecin.
—  Tu crois vraiment que je m’amuserais à te mentir ? Que je m’amuserais à déclencher ta colère ? Je sais combien tu as besoin d’amis et d’amour mais ce type-là n’est pas pour toi !
—  Et toi, tu l’es peut-être ?
—  Oui !
  Et avant qu’elle n’ait pu ajouter autre chose, il l’embrassa. Lentement. Tendrement. Katlyn ne le repoussa pas tout de suite. Elle était partagée. Une partie d’elle-même appréciait ce baiser et en réclamait plus. Cette partie voulait de l’amour de Nicholas. L’autre partie la poussait à la raison. Il était son ami. Il ne pouvait pas dire vrai. Elle avait un petit-ami. Il devait le respecter. Ce fut la raison qui l’emporta. Elle le repoussa au loin et lui envoya un regard noir où se conjuguait colère et tristesse.
  —  Accepte-le, Nicholas ! Accepte le fait que j’ai un petit-ami, qui est ton ami qui plus est ! Si tu ne peux pas l’accepter alors je pense qu’il vaut mieux que nous prenions nos distances maintenant.
—  Katlyn…
—  Non ! J’ai fait mon choix, Nicholas et il semble que tu aies fait le tien. Il est trop tard maintenant.
  Il eut le temps de voir les larmes dévaler sur ses joues avant qu’elle ne quitte la pièce en claquant la porte. Elle venait de lui briser le cœur. Elle venait de le quitter au profit d’un homme qu’elle connaissait à peine. Elle avait rompu leur amitié, à contrecœur. Nicholas se laissa tomber sur le bord de son bureau de fortune, dépité. Qu’avait-il fait ?
  - Fin -
  Maintenant, elle avait perdu de le perdre, peur que l’amour qu’il lui portait finisse par le détruire. Elle n’était pas prête à aimer de nouveau. Il l’avait compris et continuerait d’attendre. Combien de temps pourrait-elle le regarder souffrir avant de faire le pas dont ils avaient désespérément besoin ? Elle l’ignorait et cela ne l’effraya que davantage. Nicholas dormait déjà quand elle le rejoignit dans le lit. Elle profita pleinement de la journée du lendemain. Sa bonne humeur était contagieuse et le sourire de son ami réchauffait son cœur. Ils prirent des tas de photos. Leur journée se termina au premier étage de la Tour Eiffel d’où ils observèrent une dernière fois la ville. Ils partaient dans l’après-midi du lendemain et n’auraient plus le temps de se promener dans Paris à cause de la préparation des bagages. Ils profitaient là de leur dernier moment dans la ville de l’amour.
  —  C’est magnifique.
—  C’est vrai.
—  On ne peut pas rester plus longtemps ?
—  Pas avec nos comptes en banque.
—  Dommage.
—  Qu’as-tu pensé de ces quelques jours à Paris ?
—  C’était vraiment génial. Paris est une ville superbe.
—  As-tu préféré quelque chose en particulier ?
—  Non. Ça faisait des années que je rêvais de venir ici. J’en ai apprécié chaque moment.
—  C’est bon à savoir.
—  Sais-tu quel est le meilleur point de tout ça ?
—  Non.
—  C’est d’être venu avec toi. Ce séjour n’aurait pas été parfait autrement.
  Cette réponse surprit Nicholas qui en fut tout de même heureux. Après tout ce qu’ils avaient vécu, ils arrivaient enfin à relever la tête et à profiter de cette seconde chance qu’on leur avait donnée. Ils prirent tout leur temps avant de rentrer, s’attardant sur les monuments illuminés, prenant de dernières photos, profitant d’un café encore ouvert. Il était tard quand ils retrouvèrent leur chambre d’hôtel. Epuisée, Katlyn se contenta de retirer son sweat, son T-shirt et son soutien-gorge avant d’enfiler un large T-shirt pour dormir. Elle ôta ses chaussures, chaussettes et pantalon sous le regard brûlant de Nicholas. Elle le sentit se promener le long de son corps et ne put réprimer un frisson. Quand elle se retourna, elle vit combien le désir brûlait dans les yeux de son ami, un désir qu’il contrôlait, qu’il réprimait de toutes ses forces mais qui restait douloureux. Elle se glissa sous les draps. Nicholas réagit enfin et se déshabilla à son tour, ne gardant que son T-shirt et son caleçon. Il l’allongea auprès d’elle et la couva d’un regard si désireux qu’il la fit frissonner de nouveau. Il se positionna sur le côté et fit glisser son doigt le long du bras de la jeune femme.
  —  Je n’aurais pas rêvé de meilleure compagnie pour ce voyage, murmura-t-il.
—  Jerry…
  Sa voix était suppliante. Elle espérait qu’il le prendrait comment un signe qu’il devait s’arrêter. Parce que ça allait dégénérer. Ce soir, elle n’avait pas la force de lutter. Le doigt de Nicholas arrêta sa douce caresse et Katlyn grogna intérieurement de frustration. La vérité, c’était qu’elle en mourait d’envie. Elle mourait d’envie qu’il la touche, qu’il la caresse, qu’il l’aime. Elle en avait envie. Elle en avait besoin. Leurs regards se croisèrent, révélant leurs pensées profondes. Katlyn céda la première. Tout doucement, ses lèvres effleurèrent celles de Nicholas en un baiser timide. Le jeune homme glissa sa main sur la nuque de son amie et approfondit ce baiser. Il fut long, lent et tellement bon. Il les laissa légèrement essoufflés.
  —  On ne peut pas faire ça, souffla Nicholas.
—  Tu crois ?
—  Tu n’es pas prête.
—  Je ne peux t’offrir qu’une nuit.
—  Ce n’est pas ce que je veux.
—  Mais tu en meures d’envie.
—  Toi aussi.
—  Voilà pourquoi je te propose de savourer cette dernière nuit à Paris.
  Parce qu’elle avait désespérément besoin de se prouver qu’il était à elle et rien qu’à elle. Parce qu’elle ne pouvait pas résister à cette attirance et à cette vague de plaisir qu’il ne cessait de projeter autour de lui. Parce que, ce soir, elle avait besoin de se savoir aimée. Nicholas parut réfléchir à cette proposition et finit par y céder. Et Dieu que ce fut bon !
×××
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glucophage5mg · 3 years
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Roy Jones Net Worth 2021: Age, Height, Weight, Wife, Kids, Bio-Wiki
Roy Jones Net Worth 2021: Age, Height, Weight, Wife, Kids, Bio-Wiki
Roy Jones Celebrated Name: Roy Jones Real Name/Full Name: Roy Levesta Jones Gender: Male Age: 52 years old Birth Date: January 16, 1969 Birth Place: Pensacola, Florida, U.S. Nationality: Dual citizenship (American and Russian) Height: 5 ft 11 in Weight: 79 kg Sexual Orientation: Straight Marital Status: Married Wife/Spouse (Name): Natlyn Jones Children/Kids (Son and Daughter): Yes…
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malpensed · 11 years
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Day Ten of 12 Days of H.I.V.E. 
 Pairing: Natlyn Prompt: Chocolates 
Time Period: During Otto and co 1/2 year Relationship Status: in a relationship (A/N I am completely guessing Katlyn's personality so this may be awful but I tried) "Chocolate?" He asked, holding up a box. She laughed again. "No, they're disgusting!" "A gift from Chavez," Nero continued, "straight from Rio." "You aren't scared that he's trying to poison you?" "Of course not. I had Raven try the first one two days ago, and she's okay." "Okay is a completely relative term, Max." "I suppose so," he laughed softly. "So how are things going? Any villainous plans on your end?" "Oh, I plan to take over Germany," she replied, rolling her eyes. "Just waiting for my elephant to be delivered." "The sarcasm was not called for." "Neither was the pointless question." Their argument continued in the same light tone for a few moments before there was a knock. "Sir, Professor Pike needs to see you," the man said. "There's been a small explosion in the labs." "Again?" Nero grumbled. "Alright, I'll be right there." He turned back to Katlyn. "I'm sorry." "It's okay," she smiled. "I'll wait here." "I'll be back soon. Help yourself to some chocolates," he smiled. "Go," she laughed as he walked out.
8 notes · View notes
brevesdenatlyn · 7 years
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Inséparables - "Génie et phobie"
Number of parts: 1.
Pairings: Nick x Katlyn.
Synopsis: "Nicholas avait toujours su la flatter sur des points que les autres adoraient utiliser pour la rabaisser quand elle était encore une étudiante. Elle en avait beaucoup souffert. Il était vrai qu’elle était plus intelligente que la moyenne. Elle était un véritable génie et ses professeurs ne s’en étaient jamais rendus compte, prenant son ennui pour une non-volonté de travail alors qu’elle décrochait toujours les meilleures notes aux tests, parfois même sans avoir besoin de réviser."
Il lui avait promis. C’était une promesse qu’il lui avait faite pour l’aider à tenir lors de ses séances de rééducation auditive. Il lui avait promis de l’emmener à Paris, pour lui faire découvrir la ville, pour lui faire changer d’air, pour l’aider à aller mieux. Ça avait marché. Cette promesse l’avait aidée. Aujourd’hui, plus que jamais, elle était heureuse et cela se voyait au sourire qu’elle arborait depuis le matin même. Bien entendu, elle appréhendait le voyage en avion qu’elle n’avait que peu apprécié la première fois qu’ils étaient partis mais l’idée de découvrir une ville qui l’avait toujours fait rêver atténuait quelque peu ce stress.
  —  Il y a longtemps que je ne t’ai pas vue sourire ainsi, lui fit remarquer Nicholas.
—  Il y a longtemps que je veux visiter Paris. Tu vas me faire vivre un de mes rêves.
—  Je suis ravi d’entendre ça. Pour moi, c’est le signe que tu vas mieux.
—  Ne reparlons pas de ça, s’il te plait.
  Nicholas se laissa tomber sur son lit où étaient éparpillés valises et vêtements divers et observa Katlyn, occupée à remplir les fameuses valises. Il eut un léger rire en la voyant hésiter ce qu’il fallait prendre ou non. Cette scène l’amusait beaucoup.
  —  Tu sais qu’on ne part que deux/trois jours ?
—  Et alors ?
—  Tu as vraiment besoin de toutes ces valises ?
—  Tu es marrant, toi ! Je ne suis jamais allée à l’étranger, ni même en vacances avant ça. C’est toi qui as fait ma valise la dernière fois.
—  Tu es sérieuse ?
—  Oui, c’est bel et bien toi qui as fait ma valise la dernière fois.
—  Non, sur le fait de ne jamais être partie en vacances.
—  Mon père a toujours préféré rester cantonné dans notre belle petite ville.
—  Tu t’inventais des vacances ?
—  J’étais la seule à ne jamais partir. Je devais donner le change. Même si personne ne m’appréciait.
—  Ils étaient jaloux du fait que tu sois plus intelligente et plus belle qu’eux.
—  Comment tu peux savoir ça ? Lui demanda Katlyn, à moitié amusé.
  Nicholas avait toujours su la flatter sur des points que les autres adoraient utiliser pour la rabaisser quand elle était encore une étudiante. Elle en avait beaucoup souffert. Il était vrai qu’elle était plus intelligente que la moyenne. Elle était un véritable génie et ses professeurs ne s’en étaient jamais rendus compte, prenant son ennui pour une non-volonté de travail alors qu’elle décrochait toujours les meilleures notes aux tests, parfois même sans avoir besoin de réviser. Personne n’avait réalisé le potentiel qu’elle avait à huit ans à peine. C’était Denise qui s’en était rendue compte alors qu’elle l’aidait à faire ses devoirs.
  - Flashback -
  Katlyn était assise à la table de la cuisine de la petite maison familiale des Jonas. Face à elle se tenait Nicholas et, entre eux, il y avait les restes d’un goûter qu’ils avaient englouti en rentrant de l’école. Katlyn avait pris l’habitude de venir ici après l’école. Dans cette maison, elle se sentait aimée et était toujours entourée tandis que, chez ses parents, elle se retrouvait souvent seule en raison de leur travail respectif. Elle adorait les goûters préparés par Denise, parfois avec l’aide de Joseph. Il était agréable de faire ses devoirs sous sa tutelle, sachant qu’elle aidait là pour aider si besoin était. Il était plus agréable encore de passer du temps avec les trois garçons qui l’adoraient et lui faisaient sentir qu’elle était de la famille. Aujourd’hui était un jour comme elle les aimait. Kevin et Joseph n’étaient pas encore rentrés du collège mais cela ne saurait tarder. Katlyn savait qu’ils seraient heureux de la voir, même s’ils la voyaient tous les jours.
  —  Tu as fini ? Lui demanda Denise, la tirant de ses rêveries.
  La maman Jonas s’était assise à ses côtés et jetait un œil à ses devoirs. Katlyn acquiesça et Nicholas ouvrit de grands yeux, impressionné. Il n’avait fallu que cinq minutes à Katlyn pour faire la longue liste d’exercice qu’on leur avait donné alors qu’il bûchait toujours sur le premier, incapable de comprendre quoi que ce soit. Comment était-il possible qu’elle ait pu faire tous ces exercices sans leçon ? Leur professeur avait toujours tendance à donner les exercices avant les leçons pour les forcer à la réflexion. Parfois, c’était facile. D’autres fois, non. Aujourd’hui, cela paraissait impossible. Et pourtant…
  —  Comment tu as fait ? Souffla Nicholas, sous le choc.
—  C’était facile, lui répondit-elle avec un haussement d’épaule.
—  Incroyable, murmura Denise.
  Les deux enfants se tournèrent vers elle, surpris. Denise avait lu les exercices avant pour leur expliquer comment procéder mais avait convenu qu’il était impossible d’obtenir une majorité de bonnes réponses, les exercices étant plus difficiles que d’habitude. C’était la raison pour laquelle elle était si étonnée de voir que toutes les réponses de Katlyn étaient correctes. Elle regarda la petite fille qui ne comprenait pas ce qui se passait. Une idée traversa son esprit.
  —  Maman ?
—  Je reviens. Je vais passer un appel. Katlyn, c’est parfait. Tu peux ranger tes affaires. Nicholas, n’essaie surtout pas de tricher ! Ça ne t’avancerait à rien.
  Denise quitta la pièce sous les regards incrédules des deux enfants. Katlyn s’exécuta et rangea ses affaires tandis que Nicholas s’énervait sur ses exercices.
  —  Qu’est-ce qui se passe ?
—  Je n’en sais rien.
  —  Denise décrocha le téléphone du salon et composa un numéro. Elle n’avait aucune idée de comment elle allait expliquer ça mais elle était certaine de ce qu’elle allait avancer. Son interlocuteur répondit après la troisième sonnerie.
  —  Allô ?
—  J’ai besoin de ton aide pour confirmer mes soupçons.
—  Tu as découvert que l’un de tes fils et un génie ?
—  Pas exactement.
—  Je suis intrigué.
—  Je suis encore sous le choc de la surprise.
—  Je finis ce que je suis en train de faire et je te rejoins pour effectuer un test sur cette mystérieuse personne.
—  Je te remercie.
—  Vraiment pas de quoi.
  Denise raccrocha et rejoignit les enfants dans la cuisine. Katlyn avait rangé ses affaires et tentait maintenant d’aider Nicholas, penchée sur son épaule. Le petit garçon semblait éprouver de plus en plus de mal à comprendre malgré les nouvelles explications et sa concentration partait en cacahuète. Il n’y arrivait pas et cela l’énervait au plus haut point. Pourquoi Katlyn y était-elle parvenue et pas lui ?
  —  Nicholas, tu peux ranger tes affaires et aller dans le jardin.
—  Mais…
—  Ces exercices ne sont pas faisables pour le moment. Un jour, tu y arriveras.
—  Pourquoi Katlyn les a faits alors ?
—  Je t’expliquerais plus tard.
  Sans comprendre, Nicholas s’exécuta et courut dans le jardin pour s’amuser avec Katlyn. Plus tard, Joseph les rejoignit. Katlyn leur fut enlevée une hure durant à l’arrivée de Theodore Russo, un ami de la famille. Ce dernier discuta longtemps avec la petite fille, intimidée. Elle se prêta néanmoins au jeu et répondit docilement à toutes les questions qu’on lui posait et aux questionnaires qu’on lui donnait. Au terme de cet entretien, on la relâcha. Dès lors, elle retrouva Joseph et Nicholas dans le salon, la pluie ayant décidé d’arroser Newark et ses environs. Tout en gardant un œil sur la petite fille, Theodore rejoignit Denise qui observait les enfants depuis l’entrée de la cuisine.
  —  Ton intuition était bonne.
—  Qu’est-ce que ça donne ?
—  Elle a un très fort potentiel pour une jeune fille de son âge. Elle a le niveau d’un élève de quatrième.
—  A ce point ?
—  J’estime que son Q.I. est aux environs de 180 mais cela reste difficile à déterminer à cause de son âge.
—  Ça voudrait dire que…
—  Vous avez là un véritable génie. Il était étonnant que personne ne l’ait remarqué plus tôt. Il faudrait en parler à ses parents.
—  Ils ne devraient plus tarder.
  Comme l’avait dit Denise, ils ne tardèrent pas. La nouvelle fut surprenante et eut du mal à passer. Comment avaient-ils pu ne pas le remarquer plus tôt ? Ils promirent de lui faire passer d’autres tests et s’en retournèrent chez eux. Ce n’est qu’après le diner, alors que Joseph le bordait, que Nicholas abordait le sujet qui le tracassait.
  —  Dis, Joseph…
—  Hmm ?
—  Est-ce que je suis stupide ?
—  Non, bien sûr que non, s’indigna Joseph, surpris. Pourquoi tu dis ça ?
—  Katlyn a réussi les exercices, pas moi. Et maman a dit que c’était un génie.
—  Ça veut juste dire que Katlyn est très intelligente, plus que la normale. Même plus que moi.
—  …
—  Tu es intelligent aussi, Nicho’. Juste moins que Katlyn. Tu es un génie aussi. Dans ton domaine.
—  Ça veut dire quoi ?
—  Que tu es le meilleur petit écrivain que je connaisse.
  Sur ces mots, Joseph embrassa le front de son petit frère et lui souhaita de passer une bonne nuit. Puis il quitta la chambre en laissant la porte entrebâillée afin qu’un rai de lumière continue de briser l’obscurité dont Nicholas avait toujours peur.
  - Fin -
  —  Je le sais, c’est tout, répondit Nicholas.
—  Tu es un génie aussi ?
—  A ma manière, oui.
—  Qu’est-ce que ça veut dire ?
—  Que j’aurais toujours plus d’imagination que toi.
—  Ce n’est pas faux.
—  A combien s’élève ton Q.I. aujourd’hui ?
—  Les derniers tests tournent aux environs de 250.
—  C’est énorme !
—  Je sais. Cependant, ça ne m’aide pas à remplir cette valise.
—  Je te suggère d’emmener ceci, répliqua le jeune homme en attrapant une belle culotte en dentelle rouge du bout du doigt.
—  Crétin ! L’insulta Katlyn en récupérant son bien.
—  C’est toujours quelque chose que j’ai pensé.
—  Que tu étais crétin ?
—  J’ai mis longtemps à me persuader du contraire.
  Katlyn soupira et se laissa tomber sur le lit aux côtés de son ami. Elle n’avait jamais senti que Nicholas se sentait inférieur à elle intellectuellement. Ce n’était, certes, pas faux mais elle l’avait toujours considéré comme son égal.
  —  Pour le coup, c’est moi qui ai été atteinte de crétinisme aigu.
—  Tu ne pouvais pas savoir.
  Elle n’avait pas eu besoin d’expliquer ses propos, ni de donner un nom pour que Nicholas comprenne. C’était là l’un des aspects bénéfiques de leur amitié : ils se comprenaient toujours. Même à demi-mots, même avec les non-dits.
  —  J’aurais pu partir.
—  Tu avais peur.
—  Heureusement que j’avais un chevalier servant pour me sauver.
—  C’est ironique ?
—  Non.
—  Je me sens vraiment stupide de ne rien avoir vu plus tôt.
—  J’ai tout fait pour.
—  Non, c’était évident.
—  Alors, tu n’avais qu’à arrêter de fréquenter des idiots au lycée.
—  Je n’avais pas le choix.
—  Ah, oui. Popularité oblige.
—  Tu es toujours passée avant ces crétins.
—  Cite-moi un exemple.
—  La fête d’Evana Lynch.
  - Flashback -
  C’était la pause déjeuner au Newark High School. Tous les élèves concernés convergeaient vers le réfectoire. Certains en sortaient pour déjeuner dehors avec leur plateau repas. C’était le cas des sportifs de ce lycée qui, après avoir été servis, se dirigèrent vers la plus grande table extérieure qu’ils s’étaient auto-attribués grâce à leur popularité. Ils s’installèrent bruyamment à cette table, se chamaillant comme des gamins. Nicholas faisait partie de ce groupe et, même s’il appréciait les gars qui jouaient avec lui, leurs gamineries l’agaçaient profondément. Une conversation plus intelligente le satisferait plus.
  —  Rassure-moi, Nicho’ ! Tu as l’intention de venir à la fiesta que donne Evana ce soir ? Il parait qu’il y aura de la bonne meuf. Ça te permettrait de te débarrasser de ce boulet que tu traines toujours ici.
  Kellen, coéquipier de Nicholas dans l’équipe de base-ball, avait terminé sa phrase en désignant Katlyn assise quelques tables plus loin, suffisamment loin pour ne pas les entendre. Elle était seule comme à son habitude et disputait son temps libre entre son livre et son plateau-repas qu’elle ne touchait qu’entre deux pages de son ouvrage. Même de loin, Nicholas remarqua qu’elle paraissait plus seule et plus mal encore que d’habitude. Cela ne fit qu’accroitre son malaise et serrer son cœur.
  —  Laissez-la tranquille. Elle ne vous a rien fait que je sache.
—  C’est un boulet. Elle te gâche la vie et t’empêche de t’amuser.
—  C’est mon amie. Quoique vous en pensiez.
—  Elle a toujours besoin de toi ! Qu’elle se débrouille toute seule pour une fois.
—  Viens faire la teuf avec nous, mec. Tu ne peux pas louper ça. Ce serait le seum.
—  Je verrais.
—  C’est tout vu. Tu la lâches, peu importe ce que tu as prévu, et tu viens avec nous.
—  Il va falloir qu’on remonte ta popularité et qu’on te débarrasse de cette affreuse gamine.
—  Stop, s’exclama Anthony Tame, le capitaine de l’équipe. Il a raison. Foutez-lui la paix. Concentrez-vous plutôt sur la fête de ce soir ou sur le bal de fin d’année. On doit pécho les meilleures meufs pour faire bonne figure.
—  Moi, c’est sûr, je me fais Evana. Cette meuf est chaude et il parait qu’elle a une sœur. Be-bom la sœur. Une chaudasse.
  Cette déclaration fut suivie de sifflements et d’acclamations de joie. Exaspéré, Nicholas se leva brutalement en emportant son plateau. Il ignora les questions de ses camarades, les traitant de crétins entre ses dents, et s’installa en face de Katlyn. Ce genre de conversation le mettait toujours mal à l’aise, sans doute parce qu’il était le seul vierge du groupe de sportifs, sujet qu’il gardait secret, éludant toujours la question. Si le fait de perdre sa virginité rendait aussi crétin et macho, il préférait rester puceau toute sa vie. Ses parents lui avaient inculqué les bonnes manières et le bon comportement à avoir avec les filles. Il attendait la bonne. Il ne s’était cependant jamais douté qu’elle était sous ses yeux depuis le début.
  —  Tu ne déjeunes pas avec les débiles aujourd’hui ?
  Son ton était froid. Il était vrai qu’il avait souvent déjeuné avec l’équipe ces derniers temps. Cela l’avait blessée plus qu’elle ne voulait l’admettre mais elle se rendait à l’évidence que, contrairement à elle, Nicholas avait d’autres amis et qu’il était en droit de déjeuner et de passer du temps avec eux. Elle n’avait pas l’exclusivité, à son grand regret.
  —  Ils ont décidé d’être de véritables crétins ce midi.
—  C’est vrai que ça change, répondit Katlyn avec ironie.
—  Je ne supporte plus les quolibets à ton attention.
—  J’ai l’habitude.
—  Je sais. Je sais aussi que tu es fatiguée de tout ça aujourd’hui et que tu voudrais bien t’enfermer quelque part pour pleurer.
—  …
  Katlyn ne répondit pas et Nicholas sut qu’il avait vu juste. Il ne reprit pas la parole tout de suite, leur laissant le temps de finir leur déjeuner.
  —  Viens avec moi.
—  Où ?
—  Quelque part.
  Katlyn lui en voulait toujours mais accepta néanmoins de le suivre après avoir marqué sa page et rangé son livre dans son sac. Ils déposèrent leurs plateaux au réfectoire et se dirigèrent vers le bâtiment principal du lycée sous le regard jaloux d’Anthony, Anthony qui avait ouvert les yeux de Nicholas sur ses sentiments vis-à-vis de Katlyn. Il les regarda disparaitre dans le bâtiment, jaloux de leur relation si forte. Ignorant tout du ressentiment de son ami, Nicholas entraina Katlyn dans les couloirs du lycée en veillant à ne pas se faire prendre. Bientôt, ils atteignirent une porte verrouillée que le jeune homme ouvrit discrètement. Il y fit entrer son amie et verrouilla la porte derrière eux. Cette pièce tenait plus du placard que de salle de cours, ce qui étonna ka jeune surdouée. Il n’y avait aucune fenêtre ici et l’obscurité était effrayante. Nicholas alluma la lumière, éclairant ce qui ressemblait à un petit cagibi. Katlyn aurait pu croire qu’il était abandonné à cause de l’odeur de renfermé et de moisissure qui l’avait frappé en entrant mais les photos et les articles de presse, récents ou non, collés aux murs la persuadait du contraire. Il n’y avait dans cette pièce que du fatras en tout genre et un bureau de fortune, formé par deux vieux tréteaux et un planche abimée. Pourtant, c’étaient les photos qui avaient attiré l’œil de Katlyn. C’étaient des photos d’elle seule ou avec Nicholas, des photos de la famille Jonas et des photos d’amis. Tout laissait supposer que ce coin appartenait à Nicholas.
  —  Qu’est-ce que ça veut dire ?
—  J’ai trouvé la clé un jour.  J’en ai fait mon coin secret. Une façon de me protéger des crétins d’ici.
—  Et tout ça à une signification particulière ?
—  J’ai rejoint le journal du lycée il y a un moment. Ce sont tous mes articles.
—  Impressionnant.
—  Personne n’était au courant hormis l’équipe du journal.
—  Je le savais.
—  Comment ?
—  Tac Mastershield et l’article sur le harcèlement scolaire.
—  Pourquoi n’en avoir pas parlé ?
—  J’attendais que tu le fasses de toi-même. Pourquoi maintenant ?
—  Je voulais t’emmener ici pour que tu sois libre de pleurer autant que tu veux sans qu’on t’ennuie.
  Katlyn eut un hoquet de surprise mais Nicholas avait raison. Elle avait grandement besoin de soulager la peine qu’elle ressentait. Alors, quand il la prit dans ses bras, elle ne résista pas. Les larmes vinrent toutes seules comme si elle les avait retenues des heures durant. Ce qui n’était pas loin de la vérité. Nicholas la laissa pleurer, lui caressant les cheveux et lui frottant le dos. Il attendit patiemment qu’elle se calme, que la crise passe mais, même là, il ne desserra pas son étreinte. Elle lui en fut reconnaissante.
  —  Merci.
—  Evana organise une fête ce soir. Accepterais-tu de m’accompagner ?
—  Elle ne m’aime pas, répondit Katlyn en levant la tête vers Nicholas, dubitative.
—  Justement.
  Le sourire qu’il lui adressa lui permit de comprendre ce qui lui passait par la tête. Evana ne les appréciait ni l’un ni l’autre mais Nicholas faisait partie du clan des populaires. Sa présence était donc requise et il pouvait venir avec la personne qui lui chantait. Le fait qu’il vienne avec Katlyn ne pourrait que rendre Evana furieuse et cela était terriblement tentant.
  —  D’accord mais je ne promets pas de rester longtemps.
—  S’ils ouvrent les hostilités, on s’en va. Promis.
—  Marché conclu.
  L’après-midi fut long et fastidieux. Les cours ne présentaient aucun intérêt digne de ce nom et il aurait fallu que les professeurs aient autorité sur leurs élèves pour se faire entendre. Ces derniers étaient excités par la fête à venir et ne parlaient que de ça. Si l’enthousiasme était de mise pour les invités, ce n’était pas la même histoire pour Katlyn qui appréhendait la soirée. Ce n’est que lorsque Nicholas frappa à sa porte qu’elle se rendit compte qu’elle avait fait une erreur en acceptant son invitation. Elle pressentait que quelque chose allait se passer. Elle avait toujours été paranoïaque et ça ne s’arrangeait pas. Elle chassa cette mauvaise impression et rejoignit son ami à l’extérieur. Il lui tendit son bras qu’elle accepta en souriant et tous deux se rendirent à la fête en marchant tranquillement. Leur arrivée fit sensation et, comme ils l’avaient prévu, Evana était furieuse. Les deux amis étaient satisfaits de cette réaction malgré les murmures qui fusaient par-ci par là.
  —  On va aller prendre un verre, déclara Nicholas assez fort pour se faire entendre par-dessus la musique.
  Il entraina Katlyn au bar et se servirent en boissons non alcoolisées avant de se fondre dans la foule. Ils s’amusèrent comme des fous, sans prêter attention aux rageux qui les observaient d’un œil noir. Ils ignoraient le temps. Ils ignoraient les gens. Ils ignoraient les murmures. Ils s’amusaient, c’est tout. Il y avait bien longtemps que ça n’était pas arrivé.
  —  Nicholas, je peux te parler un instant ? Les interrompit Evana.
—  Ça dépend.
—  S’il te plait.
—  D’accord, soupira le jeune homme.
  Il demanda à Katlyn de se rendre au bar et qu’il la rejoindrait là-bas quand sa discussion serait finie. La jeune femme acquiesça et disparut dans la foule tandis qu’Evana entrainait Nicholas dans la cuisine étrangement vide. Elle referma la porte.
  —  Parfait. On devrait être tranquille.
—  Qu’est-ce que tu veux ? Demanda Nicholas, agacé.
—  Que tu la fasses partir.
—  Qui ça ?
—  Ta grande « amie », répondit Evana en dessinant des guillemets dans les airs.
—  Elle a le droit d’être là autant que moi.
—  Non. Elle est en train de gâcher ma réputation. Et la tienne aussi.
—  Je me fiche de ma réputation et tu devrais en faire autant. Elle ne te servira à rien dehors du lycée.
—  Bien sûr que si !
—  Tu te rendras compte que non. Maintenant, fiche-moi la paix.
—  Attends ! S’exclama-t-elle en le retenant par le bras.
—  Quoi encore ?
—  Fais-la partir, s’il te plait. Si tu as encore des sentiments pour moi, fais-le.
—  Il y a longtemps qu’il n’y a plus rien entre nous, Evana, mais je vais te faire plaisir. Katlyn et moi partons d’ici. Il y a mille endroits plus fréquentables que cette baraque.
  Sur ces mots, qui rendirent Evana furieuse, Nicholas quitta la cuisine et se dirigea vers le bar. Il était vrai qu’il avait eu une aventure avec la blonde mais ça ne les avait menés nulle part. Nicholas avait pourtant fait des efforts mais Evana était aussi possessive qu’haineuse. Ce caractère avait déplu au jeune homme et le fait qu’elle déteste Katlyn et qu’elle ne le cachait pas l’avait convaincu qu’il était inutile d’aller plus loin. Il avait rompu. Evana n’avait eu de cesse de lui courir après depuis les faits mais il n’avait jamais cédé. Il n’y aurait plus rien entre eux., même si elle ne l’acceptait pas. Au bar, Nicholas ne trouva pas Katlyn et un sentiment d’inquiétude lui noua le ventre. Il la chercha dans la foule mais ne la trouva pas. Son inquiétude augmenta encore d’un cran. Où était-elle passée ? Elle ne serait jamais partie sans le prévenir.
  —  Tu cherches quelqu’un ?
  Nicholas se tourna brusquement vers Anthony qui venait de lui adresser la parole. Sa présence ici était surprenante. Bien que populaire, Anthony ne venait jamais aux fêtes organisées par ses semblables et n’en avait jamais donné la raison.
  —  Etonnant de te voir ici.
—  Pas plus étonnant que de voir ton amie.
—  Tu l’as vue ?
—  Elle était au bar il y a un moment.
—  Où est-elle allée ?
—  Elle est montée. Avec les gars.
—  Tu es sérieux ? Tu les as laissé faire ?
—  Ils ne lui feront pas de mal.
—  Parce que tu leur as dit ? C’est mal les connaitre !
  Sans attendre, Nicholas se précipita vers l’escalier, Anthony à sa suite, et monta les marches quatre à quatre. Sur le palier, il sentit que Katlyn était là et qu’elle était paniquée. Il ouvrit toutes les portes à la volée jusqu’à ce qu’il tombe sur ce qu’il cherchait. Katlyn était là, allongée sur ce lit simple. Ses poignets étaient liés au-dessus de sa tête, aux barreaux du lit. Ses chevilles avaient subi le même sort et on avait trouvé amusant de la bâillonner. Son visage était blanc de dégoût et de terreur mêlés. Même sans être attachée, elle n’aurait pas pu bouger. Sa terreur l’aurait paralysée sur place. La raison de toute cette peur n’était pas la perspective de tout ce qu’on allait faire d’elle maintenant qu’on l’avait entravée, ni même la présence des quatre responsables de cette mauvaise blague. Plus qu’une mauvaise blague, c’était un guet-apens. Tout avait été prévu, de son invitation à son intention d’emmener Katlyn. Un éclair de soulagement passa dans les yeux écarquillés de terreur de cette dernière quand elle vit son ami. Elle se laissa aller aux larmes et le supplia d’ôter l’immonde escargot gluant qui glissait sur sa peau qu’on avait découverte. Si la bestiole continuait d’escalader son ventre, elle finirait par mourir d’une crise cardiaque causée par la terreur que lui inspirait le mollusque. La colère gonfla en Nicholas qui se précipita sur Katlyn pour lui retirer l’escargot qu’il jeta par la fenêtre ouverte tandis que les quatre coéquipiers ricanaient comme des imbéciles.
  —  Tu n’as vraiment pas le sens de l’humour, Nicholas ! S’exclama l’un d’entre eux.
—  Aucun humour ?!
  Son ton trahissait la fureur qui coulait dans ses veines, lui criant d’enfoncer son poing dans la gueule de ce sombre idiot. Le regard noir qu’il lança aux quatre comparses les fit cesser de rire et les obligea à reculer. Jamais ils ne l’avaient vu aussi furieux. L’un d’eux haussa les épaules.
  —  On voulait juste rigoler un peu.
—  Ouais. C’était juste une blague.
  Avec un grognement de rage pure, Nicholas se jeta sur eux et les frappa. A quatre contre un, il n’avait aucune chance mais l’effet de surprise lui permit de frapper Kellen, l’auteur de cette blague douteuse, et un de ses comparses. Avant qu’il ne se fasse démonter, Anthony ceintura Nicholas et l’écarta du groupe, non sans goûter à un poing perdu. Nicholas était tellement furieux qu’il voulut se rejeter dans la mêlée mais son capitaine l’en empêcha, s’interposant entre ses coéquipiers.
  —  Je me charge d’eux. Toi, occupe-toi de ton amie.
—  …
—  Elle a besoin de toi.
  Ces mots firent réagir Nicholas qui cessa de vouloir frapper les quatre mauvais blagueurs et se tourna vers Katlyn. Anthony avait pris le soin de la détacher mais elle n’avait pas bougé, trop paralysée par la peur et le choc. Son cœur battait la chamade et sa respiration était difficile. Nicholas la souleva, passant un bras sous ses épaules et sous ses genoux. Elle passa ses bras autour du cou de son ami et se laissa emporter en dehors de la pièce. Ils quittèrent la maison sous les regards à la fois surpris et curieux. Ce n’est que lorsqu’ils eurent quitté la rue, lorsqu’ils furent hors de portée de voix et de vue que l’estomac de Katlyn se manifesta. Elle sauta vivement à terre et se pencha pour recracher son contenu stomacal. La chair de poule couvrait sa peau et le fait de sentir l’immonde bestiole sur elle la fit vomir de plus belle. Elle se sentait vraiment très mal. Nicholas s’approcha d’elle et posa sa veste sur ses épaules. Katlyn se laissa aller contre lui alors qu’il l’entourait de ses bras.
  —  Je suis désolé. J’aurais dû rester avec toi.
—  Je les ai suivis.
—  De ton plein gré ?
—  J’étais méfiante mais ils disaient vouloir s’excuser et me montrer quelque chose. J’aurais dû me douter que c’était une arnaque.
—  Ils espèrent que je vais te lâcher. Ils n’ont rien compris.
—  Merci, Nicholas.
—  On va aller chez toi pour que tu puisses prendre une douche et te changer. Ensuite, on pourrait aller au ciné ou regarder des DVDs.
—  J’irais bien au ciné.
—  Va pour le ciné. Je préviendrais Joseph pour qu’il vienne nous chercher. Tu vas dormir à la maison.
—  D’accord.
  Dormir chez les Jonas l’avait toujours rassurée. Elle avait toujours supposé que c’était l’ambiance familiale qui la faisait se sentir aussi bien. Denise et Kevin se comportaient comme ses parents depuis toujours et leurs quatre fils étaient les frères qu’elle n’avait jamais eus. Le reste du chemin se fit en silence. Katlyn appréciait la proximité de son ami et ce dernier avouait en profiter. Depuis quelques temps, ses réactions envers Katlyn avaient changé. Si elle ne s’en était pas encore aperçue, lui était très perturbé par ce changement. Il avait toujours été à l’aise avec Katlyn. Ils pouvaient tout se dire sans montrer aucune gêne. Pourtant, aujourd’hui, il sentait que ce sujet serait le premier tabou qu’ils rencontreraient. Il ne pouvait tout simplement pas parler des sentiments nouveaux qu’il éprouvait pour elle. Cela mettrait en péril toute leur amitié et l’idée de perdre cette relation qu’ils avaient le terrifiait. Il y pensait encore alors que Katlyn prenait une longue douche chaude dans l’appartement qu’elle occupait avec ses parents. Pour se changer les idées, il décida de contacter son frère ainé pour l’informer du changement de plan.
  « On a quitté la fête plus tôt que prévu. On est chez elle. »
  « Aïe. Ça s’est mal passé ? »
  « De pire en pire. Katlyn est leur souffre-douleur. Ils ne veulent pas comprendre que c’est mon amie et qu’ils doivent le respecter. »
  « Ce ne sont que des abrutis. »
  « Je vais quitter l’équipe. Je ne peux plus jouer avec des crétins pareils. Je préfère sacrifier une passion plutôt que ma meilleure amie. Tant pis s’ils ne sont pas contents. Ils n’avaient qu’à y penser avant. Il y a des limites à ne pas franchir et, ce soir, ils sont allés trop loin. »
  « Tu es sûr ? Le base-ball, c’est important pour toi. »
  « Moins que Katlyn. Je vais l’emmener au ciné. Tu pourrais nous ramener à la maison après ? »
  « Dis-moi quand la séance se finit. Je vous attendrais sur le parking. »
  « Merci. »
  Alors que Nicholas concluait sa conversation avec son frère, Katlyn sortit de la douche propre et changée. Elle jeta ses fringues sales dans le panier prévu à cet effet et rejoignit Nicholas dans sa chambre. Elle semblait extenuée, comme chaque fois qu’elle faisait une crise de panique. Celle de ce soir l’avait laissée sur les rotules.
  —  Je suis prête.
—  Tu es sûre de vouloir aller au ciné ? Tu as l’air crevé.
—  J’ai besoin de me détendre.
—  On peut tout aussi bien le faire ici.
—  Non. Je n’ai pas envie de tomber sur mes parents.
—  Prépare ton sac. Joseph nous récupère après la séance.
  Katlyn s’exécuta. Quand ses affaires furent prêtes, les deux amis se rendirent au ciné. Les affiches n’étant pas exceptionnelles pour cette soirée, ils choisirent d’aller à la rediffusion du Roi Lion en 3D. Bien qu’ayant vu le film plusieurs fois, ils aimaient toujours autant l’histoire et cela les faisait retomber en enfance, loin de leurs soucis d’ado. Ce dont ils avaient franchement besoin ce soir-là. Comme promis, Joseph les attendait sur le parking. Il les raccompagna tous les deux chez les parents Jonas où ils dormirent comme des bébés.
           > Lundi, après-midi.
  Nicholas toqua au bureau du coach de l’équipe de base-ball. Il savait précisément ce qu’il voulait dire et savait aussi que ça ne plairait pas. Pourtant, il n’en avait que faire. Certes, ce sport lui plaisait beaucoup et lui manquerait énormément mais il ne pouvait plus le continuer. Pas si cela devait se faire avec des imbéciles aussi immatures qu’irrespectueux. Ils avaient dépassé une limite qu’ils n’auraient jamais dû franchir. Il les haïssait, ne les supportait plus et s’apprêtait à les quitter. Parce que c’était la meilleure chose à faire.
  —  Nicholas ? Que me vaut l’honneur de ta visite ?
—  Probablement une mauvaise nouvelle pour vous, coach, répondit le jeune homme en entrant dans le bureau.
—  Lundi est toujours synonyme de mauvaises nouvelles, n’est-il pas ?
—  S’il n’y avait que le lundi.
  Nicholas ne prit pas la peine de s’assoir. Cela était inutile. Il n’avait pas l’intention de s’éterniser et son coach le sentait.
  —  Alors, qu’est-ce qui t’amène ?
—  Je quitte l’équipe.
  Il y eut un moment de flottement, un silence causé par cette nouvelle. Nicholas ne dit rien, attendant que la nouvelle fasse son effet. Il sentait venir la question concernant ses motivations à prendre cette décision.
  —  Pourquoi ?
—  Parce que je suis un gentil garçon qui en a supporté plus que sa part.
—  Bizutage ?
—  Permettez-moi d’être franc.
—  Vas-y.
—  Votre équipe est composée de crétins immatures, irrespectueux et socialement antipathiques. Ils se pensent supérieurs à tout et tout le monde à cause de leur popularité. Je les avais prévenus qu’il y avait des limites à ce que je pouvais supporter. Ils ont franchi la dernière de ces limites en s’en prenant à mon amie, Katlyn. Je ne pourrais pas jouer plus longtemps en compagnie de cette bande d’idiots. D’où ma décision de quitter l’équipe.
—  Quoi ?!
  Anthony entra dans le bureau, surpris par la décision de son coéquipier. Nicholas adorait le base-ball alors, pourquoi quitter l’équipe et les priver de leur meilleur joueur ?
  —  C’est une conversation privée.
—  Qui me concerne aussi en tant que capitaine ! Pourquoi quitterais-tu l’équipe ?
—  A cause de leur comportement idiot !
  Anthony eut un temps de réflexion afin de comprendre ce que Nicholas voulait dire par là et finit par trouver l’origine du problème.
  —  C’est à cause de cette blague débile chez Evana, c’est ça ?!
—  Pas seulement.
—  Ce n’était qu’une blague !
—  Une blague ?! Elle était terrifiée !
—  Par un escargot ?
—  Elle est gastéropodophobe ! Je parierais qu’ils le savaient !
  Un nouveau blanc suivit cette réplique, le temps pour les interlocuteurs de Nicholas d’intégrer l’information. Une information qu’Anthony avait du mal à intégrer. Son expression de totale incompréhension le trahissait.
  —  Gastéro-quoi ?
—  Gastéropodophobe. C’est la peur des escargots et autres limaces.
—  Ça existe ça ?
—  Interroge Google.
—  Pour en revenir à ta décision, Nicholas…
—  Ce n’était qu’une blague !
—  Non, ce n’était pas qu’une blague et tu le sais très bien. Ça fait des années que des crétins comme nos coéquipiers lui font ce genre de crasses. Ça n’a jamais été aussi loin que ce soir mais ça a été suffisamment traumatisant.
—  Soit. Je comprends que tu veuilles la protéger. Après tout, tu l’aimes.
—  Q…
—  Oh, arrête de prétendre le contraire ! C’est flagrant !
—  …
—  Parce que je suis ton ami, j’accepte de t’aider à la protéger. En contrepartie, attends la fin de la saison pour quitter l’équipe. Tu aimes ce sport et on a besoin de toi sur le terrain.
—  Qu’est-ce que ça m’apportera ? Ils ne voudront jamais comprendre.
—  Katlyn sera protégée jusqu’à la fin de l’année. A nous deux, on y arrivera. Alors ?
—  Je ne suis pas convaincu mais je vais accepter. Au moindre faux pas, je ne reviens pas.
—  On a un deal.
—  Maintenant que c’est réglé, retournez en cours et n’oubliez pas le match de ce soir. Sinon, la personne dont vous devrez avoir peur, ce sera moi. Fichez le camp !
—  Oui, coach ! S’exclamèrent les deux garçons.
  Ils ne perdirent pas leur temps et quittèrent le bureau. Les cours ne reprenaient que dans quelques minutes. Nicholas en profita pour tenter de contacter Katlyn. Sans succès. Celle-ci resta injoignable toute la journée et il ne la vit pas en cours. Une absence et un silence plus qu’inquiétant qui le poursuivit jusqu’au match de base-ball du soir même.
  —  Je sais où se trouve ton amie, lui souffla Emma, une fille de sa classe, à l’oreille.
—  Sérieusement ?
—  Je l’ai croisée dans le couloir des casiers avec la bande de Rick.
—  Rick ?!
—  Tu ferais mieux de te dépêcher.
  Nicholas ne se le fit pas dire deux fois et abandonna là ses coéquipiers qui ne comprirent pas. Il courut comme un dératé jusqu’à l’endroit indiqué par Emma. Sa peur et son instinct le guidèrent droit à Katlyn qu’il trouva dans un fâcheux état…
  - Fin -
  Il fallut un temps à Katlyn pour se rendre compte que Nicholas avait fini son récit. Cette histoire, elle l’avait vécue personnellement mais des détails qu’elle ignorait venaient d’apparaitre et renforçaient son malaise envers les sentiments de son ami de toujours.
  —  Je n’ai jamais vu l’histoire de ce côté-là.
—  Je préférais ne pas t’en parler. Tu m’en aurais dissuadé.
—  C’est plus que certain !
—  Tout ce que je voulais, c’était te protéger. C’était mon désir le plus cher. Le base-ball n’aura été qu’une distraction pour cette mission.
—  Tu as beaucoup trop sacrifié pour moi, Jerry. Tu dois vivre ta vie.
—  Sans toi, cela m’est impossible.
—  Je sais que notre situation est compliquée mais je veux que tu commences à penser à toi en premier et non plus à moi.
—  …
—  Ça te détruira tout ça.
—  Je le sais mais je ne peux pas m’en empêcher.
—  Alors, il vaudrait mieux que je prenne mes distances après ce voyage.
—  Je te promets d’essayer. Je ne garantis rien.
—  D’accord.
—  Je te demande juste de ne pas partir.
—  Tu vas t’y tenir ?
—  Je me suis contrôlé pendant trois ans. Je peux encore tenir.
—  Pas après ce qui s’est passé ces derniers mois, non.
—  Si ça devient trop difficile, je m’éloignerais.
—  Tu le pourras ?
—  Avec toute ma volonté.
—  Fais attention à toi tout de même.
—  Si on bouclait ces valises ? Nous partons demain matin et on doit déposer Fluffy chez Joseph. Plus de temps à perdre maintenant.
  Il avait changé de sujet exprès, elle le savait. Néanmoins, elle ne relança pas, sachant qu’il était inutile de poursuivre ce débat. Ensemble, ils bouclèrent leurs valises et les entreposèrent dans l’entrée en vérifiant qu’ils avaient tout, billets compris et que l’hôtel était réservé. La soirée fut tranquille et le sujet « sentiments » évité. Le lendemain matin fut une course qui faillit les mettre en retard pour l’embarquement. Pourtant, ils arrivèrent à temps et s’installèrent dans l’avion sans problème. Alors qu’ils s’apprêtaient à décoller, Katlyn posa une question qui lui brûlait les lèvres.
  —  Tu ne m’as jamais raconté comment s’était passé ton arrivée en France la première fois ?
—  Oh… Euh… Ça n’en valait vraiment pas la peine.
  Katlyn fronça les sourcils suite à cette réponse. Elle savait qu’il lui mentait. Pourquoi le faisait-il ? Pourquoi était-il soudainement si mal à l’aise et tendu ?
×××
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brevesdenatlyn · 7 years
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Are you gonna love me? - "Les funérailles"
Number of parts: 1.
Pairings: Nick x Katlyn.
Synopsis: "La musique, qui, d’ordinaire, le détendait ne l’intéressait plus. Il refusait de toucher ne serait-ce qu’un instrument. Il avait personnellement donné des cours à Katlyn et chaque instrument lui rappelait les heures qu’ils avaient passé ensemble à rire, travailler et, parfois même, pleurer."
Joe se tenait debout face à la porte de la chambre de son jeune frère, Nick. Voilà bien une demi-heure qu’il tentait de communiquer avec lui sans grand succès. Nick ne répondait pas. Joe s’inquiétait pour lui. Depuis le décès de Katlyn, son frère n’était plus le même. Il ne se nourrissait plus, ne souriait plus, n’avait plus de goût à rien… La musique, qui, d’ordinaire, le détendait ne l’intéressait plus. Il refusait de toucher ne serait-ce qu’un instrument. Il avait personnellement donné des cours à Katlyn et chaque instrument lui rappelait les heures qu’ils avaient passé ensemble à rire, travailler et, parfois même, pleurer. Nick chérissait ces souvenirs autant qu’il les haïssait. Ils étaient précieux mais tellement détestables à présent que Katlyn n’était plus! Chacun des souvenirs qu’ils avaient pu passer ensemble, de leur première rencontre au meurtre, était gravé au plus profond de l’âme du jeune homme qui ne cessait de les voir défiler dans sa tête chaque fois que ses yeux croisaient une photo de la jeune femme qu’il avait tant aimée, pis encore, chaque fois qu’il pensait à elle. Ces souvenirs le hantaient jour et nuit, torturait son être et blessait son cœur déjà brisé par une mort brutale et injuste. Non, Nicholas Jerry Jonas n’allait pas bien. Il n’allait pas bien du tout. Toute sa famille en était parfaitement consciente. Malheureusement, il ne pouvait rien faire pour soulager sa peine. Il ne pouvait que lui prêter une épaule sur laquelle pleurer toutes les larmes qu’il était en mesure de verser. Beaucoup, beaucoup trop de larmes. Joe se demandait souvent s’il était vraiment possible de pleurer autant. Nick lui prouvait que c’était tout à fait possible. Joe rajusta le col de sa chemise noire et desserra un peu sa cravate qui avait tendance à l’étrangler. Il frappa de nouveau à la porte.
  —  Nick ? Tu es prêt ? On va être en retard.
  Une nouvelle fois, ce fut le silence qui lui répondit. Joe commençait à s’inquiéter sérieusement pour son petit frère. Une peur sourde lui tordit soudain les entrailles : Et si Nicholas avait franchi le seul pas qui le séparait de Katlyn ? S’il avait décidé de mettre fin à ses jours pour cesser de souffrir ? Cette éventualité effraya Joe. Il ne voulait pas perdre son petit-frère. Il tendit une main tremblante vers la porte mais immobilisa son geste au-dessus de la clenche, appréhendant ce qu’il trouverait dans la pièce qui avait longtemps été la chambre de Nick.
  —  Il n’est pas sorti ?
  Joe sursauta en entendant la voix de son frère ainé s’élever auprès de lui. Il ne l’avait pas entendu arriver. Baissant le bras, - et renonçant à ouvrir la porte - il se tourna avec Kevin qui avait également passé un costume d’un noir profond. Aucun des deux frères n’avaient le cœur à sourire en cette sombre journée. Tous deux se faisaient énormément de soucis pour leur petit frère. Ils ne s’étaient toujours pas habitués à l’absence de Katlyn, ne parvenaient même pas à croire qu’elle était décédée. Kevin avait pourtant vu le corps inerte de la jeune femme que son frère serrait contre lui dans cet hôpital où le drame avait lieu mais il n’arrivait toujours pas à se persuader que c’était réel. C’était un cauchemar, rien de plus, et tout le monde allait se réveiller. Tout le monde allait se rendre compte que ce n’était qu’un mauvais rêve… La réalité tardait seulement à se montrer. La silhouette de Danielle se dessina derrière l’ainé des quatre frères. Elle pressa doucement l’épaule de son mari.
  —  Non. Il ne répond même pas quand on l’appelle.
—  Tu es entré ?
—  Non, je n’ose pas. Je ne sais même pas de quoi j’ai peur. Peut-être de retrouver un cadavre sanguinolent sur le sol.
—  Ce n’est vraiment pas le moment de faire de l’humour !
—  Ce n’était pas de l’humour, Kevin. Nick l’aimait vraiment beaucoup, plus qu’on ne pouvait l’imaginer. Il serait capable de commettre cet acte pour ne plus souffrir. C’est bien ce qui me fait peur.
—  Tu marques un point. Il faut qu’on jette un œil dans sa chambre.
—  Non, laissez-le, fit la voix de Denise Jonas dans leur dos.
  A l’instar de ses fils, elle était entièrement vêtue de noir. Son visage était marqué par la tristesse et la fatigue. Le désespoir de son fils l’effrayait autant que Joe et Kevin mais, surtout, il l’attristait. Voir Nick dans un état pareil la rendait vraiment malheureuse. Elle l’avait toujours vu si souriant, si confiant… Il profitait de la vie et croquait dedans à pleine dents. Aujourd’hui, il ne souriait plus et passait ses journées à se lamenter et à pleurer. La vie ne l’intéressait plus. Il se laissait totalement aller. Il ne mangeait que peu et maigrissait à vue d’œil. Son lit était devenu son seul refuge. Il y passait des journées entières à ressasser sans cesse les mêmes questions, à chercher des raisons au geste de Katlyn…
  —  Maman, il faut qu’on y aille.
—  Je m’occupe de lui. Rejoignez la voiture.
—  Tu es sûre que ça va aller ?
—  On se sent tous impuissants face au décès de Katlyn mais Nicholas est encore mon fils. Je sais m’occuper de lui.
—  On te croit, maman. On espère juste que tu t’en sortiras mieux que nous.
  Danielle, Joe et Kevin s’éloignèrent tous les trois en silence en direction de l’entrée de la maison. Denise attendit qu’ils soient hors de vue avant de frapper doucement à la porte de la chambre.
  —  Nicholas ? Je peux entrer ?
  La réponse ne vint pas. Denise ouvrit la porte et pénétra dans la chambre en la refermant. Le lit était défait et Nicholas se tenait debout face au seul miroir de la pièce. Il avait enfilé son pantalon et ses chaussettes. Il avait également mis sa chemise mais l’avait laissée ouverte, révélant son torse. Il nageait un peu dans son pantalon dont la ceinture n’était pas bouclée. Il n’était pas rasé non plus. Il ne pouvait pas le faire sans surveillance, sa famille ayant peur qu’il décide de se tailler les veines. Une cravate pendouillait de sa main tremblante. Les bras le long du corps et le regard vide, Nick semblait fixer son reflet. Ses yeux ne reflétaient aucune expression. C’était inquiétant. Denise s’approcha de son fils dont les yeux étaient cernés et rougis. Du sang rougissait le blanc de ses yeux. Il était au bout du rouleau. La cravate s’échoua au sol sans bruit tandis que la main du jeune homme s’engourdissait. Sa mère posa sa main sur son épaule dans un geste qu’elle voulait réconfortant. Elle savait qu’il n’en serait rien. Des larmes roulèrent sur les joues de son fils.
  —  C’était elle… Elle… Elle boutonnait toujours ma chemise. A cause de mes doigts… Ils… Ils sont trop gros alors… Elle boutonnait ma chemise et nouait ma cravate…
—  Je sais, Nicholas. Je le sais.
  Denise passa devant son fils et commença à boutonner sa chemise. Nick renifla, ne tentant même pas d’essuyer les larmes qui lui brouillent la vue. Une fois la chemise boutonnée, sa mère arrangea le col et força Nick à la rentrer dans son pantalon avant de ramasser sa cravate et de lui nouer autour du cou. Le jeune homme ne réagit pas, se contentant de fixer le miroir d’un air absent. Il ne semblait même pas le voir, comme s’il regardait au-delà. Denise attacha les boutons des manches de la chemise. Nick ne réagissait toujours pas. La bouche ouverte en une expression béate, il était ailleurs, dans un monde de douleur et de tristesse qu’il était le seul à voir.
  —  Le monde est tellement… Dégueulasse… Tellement gris, tellement… Triste.
—  Viens, mon grand.
  Denise attrapa doucement le poignet de son fils. Il opposa une résistance dont il n’était même pas conscient. Il finit cependant par emboiter inconsciemment le pas de sa mère qui l’entraina dans sa salle de bains personnelle. Elle se chargea de le raser elle-même, Nick étant trop ailleurs pour le faire lui-même. Elle s’occupa ensuite de ses cheveux en bataille et fit disparaitre les cernes de son fils. Ce dernier ne dit rien, la laissant agir à sa guise sur son enveloppe corporelle.
  —  Parfois, j’ai l’impression… Que ce n’est qu’un cauchemar, que rien de tout ça n’est arrivé. Je prie pour que tout ça ne soit rien de plus qu’un mauvais rêve…
—  Tout le monde a cette impression.
—  J’ai toujours l’espoir de la voir passer la porte d’entrée avec ce sourire… Ce sourire que j’aimais… Que j’aime tant… J’ai toujours espoir qu’elle me dise que ce n’était qu’une blague, que rien de tout ça n’était réel… J’espère tellement la voir ouvrir cette porte et se jeter dans mes bras…
—  Nicholas, …
—  J’ai tellement mal… Tous les matins, quand j’ouvre les yeux, je regarde à côté de moi et je m’aperçois que sa place est vide. Tous les matins, je me lève et je la cherche dans la maison avant de me souvenir que je ne la reverrais plus jamais… Parce qu’elle… Elle… Elle n’est pas là mais je la cherche… Tous les matins…
  Denise acheva de le rendre présentable en rentrant la chemise dans le pantalon de son fils et en bouclant sa ceinture. Elle l’écoutait parler pour le laisser décharger le lourd fardeau qu’il avait sur le cœur. Il se sentait coupable de ce qui était arrivé. Kevin lui avait remis une lettre écrite de la main de Katlyn mais il ne l’avait pas ouverte, appréhendant son contenu. Il avait tapissé les murs de son ancienne chambre de leurs photos de couple et de famille dans un de ses rares moments de lucidité. Ces photos ne remplaceraient jamais les souvenirs du moment où elles avaient été prises mais c’était un moyen de ne pas oublier la jeune femme. Tous savaient que Nick n’avait nul besoin de ces photos pour se souvenir d’elle, que chaque jour que Dieu faisait il repenserait à la femme extraordinaire qu’il avait eu la chance de côtoyer durant quelques années. Il se souviendrait toujours de leur rencontre, de leurs moments ensemble, de ses yeux, de son sourire, de son beau visage… Il se souviendrait toujours de cette femme qui avait été sienne six ans durant ; de même qu’il la pleurerait toujours. Il avait vingt-trois ans et de nombreuses années devant lui mais tout le monde savait qu’il ne chercherait jamais à remplacer Katlyn, qu’une autre femme ne prendrait jamais sa place, qu’il n’essaierait même pas d’en chercher une autre. Il chérirait le souvenir de sa femme jusqu’à la fin de ses jours, jusqu’à ce qu’il la rejoigne enfin dans cet univers blanc qu’on appelait paradis.
  —  On ne te demande pas d’être présentable. On ne te demande pas de te tenir coi jusqu’à la fin de la cérémonie. On ne te demande rien, Nick. Tu dois juste venir. On sait tous que tu vas pleurer et peut-être même hurler que tout cela est injuste et que Katlyn te manque. On le sait tous. On est là pour toi. Tu ne seras pas tout seul, Nicholas. On sera tous là pour te soutenir dans cette épreuve douloureuse.
—  Elle me manque tellement, maman.
  Nick se jeta dans les bras de sa mère et éclata en sanglots. Denise le serra contre elle sans tenter de le calmer. Tout cela était inutile. Jamais personne ne pourrait atténuer la douleur qui trouait le cœur de son fils actuellement.
  ×
  De leur côté, Joe et Kevin commençaient à perdre patience. Non pas à cause du retard de Nick, qu’ils comprenaient et respectaient, mais à cause des paparazzis qui rôdaient en masse autour de chez eux. Ces rapaces avaient envahi la rue à l’affût du scoop. Ils espéraient avoir une photo de Nick, complètement ravagé par la douleur. Peu leur importait qu’il souffre, il leur fallait cette photo pour déclencher une polémique dans le monde entier. Joe ne le supportait pas. Depuis le décès de Katlyn, les journalistes et autres vautours avides d’informations s’étaient agglutinés devant chez eux avec l’infime espoir d’apercevoir le pauvre Nick. Tout le monde voulait des réponses mais Nick ne les avait pas.
  —  Ça suffit maintenant ! Je ne les supporte plus!
—  Ne fais pas ça, Joe. Tu leur donnerais ce qu’ils souhaitent.
—  Je ne veux plus qu’il traite mon petit frère comme une bête sauvage. Il est traqué de tous les côtés. Il n’est pas prêt pour tout ça. Il est beaucoup trop vulnérable.
  Des oreilles suivaient ardemment la conversation des deux frères et ils en étaient conscients. Hormis eux, tout le monde était déjà parti. Ils s’étaient portés volontaires pour escorter Nick jusqu’au cimetière où aurait lieu la cérémonie. Danielle et Frankie étaient partis avec Kevin Senior, ignorant les questions qui fusaient. Joe aurait bien fait de même s’il n’avait pas été aussi furieux de les voir à l’affût alors que son frère était au plus mal. Kevin le rattrapa par le bras alors qu’il s’avançait vers les journalistes.
  —  Et tu vas leur dire quoi ? Je te signale que tout sera réarrangé, réécrit et déformé.
—  Comme si je n’étais pas au courant ! Seulement, je ne les laisserais pas profiter de la douleur de mon petit frère pour faire vendre leurs journaux. Jamais !
  Joe se dégagea et s’avança d’un pas ferme et furieux vers la horde de journalistes en ébullition. Tous se retournèrent vers Joe et l’assaillirent de questions. Des micros se tendirent vers lui et des caméras se tournèrent vers lui.
  —  Joe, comment va Nick ?
—  Va-t-il aller à l’enterrement ?
—  Nick…
—  Stop !
  Joe leva une main pour les obliger à se taire. A son grand étonnement, ils s’exécutèrent. Il pouvait cependant sentir leur tension et leur impatience. Ils s’attendaient tous à ce qu’il donne des informations quant à l’enterrement de Katlyn et l’état de Nick. Joe ne révèlerait rien. Il voulait seulement qu’on leur fiche la paix, qu’on laisse Nick enterrer sa femme sans le harceler, sans lui faire plus de mal.
  —  Allez-vous nous délivrer des informations ?
—  Taisez-vous et sauvez-vous. S’il vous plait.
—  Pardon ?
—  Je ne veux pas hurler. Je ne veux pas non plus m’énerver ou frapper l’un d’entre vous. Alors, je vous demande simplement de partir d’ici sans faire de vagues.
—  On fait notre boulot. On glane des informations.
—  Vous n’avez donc aucune éthique ? Aucun respect pour autrui ?
—  …
—  Mon petit frère enterre sa femme aujourd’hui. Non, il ne va pas bien, c’est vrai. Il ira encore moins bien s’il voit que vous êtes tous là à attendre pour le prendre en flagrant délit de souffrance. J’aimerais, s’il vous plait, que vous respectiez mon frère et que vous disparaissiez. Laissez-le enterrer sa femme en paix.
  Des murmures parcoururent la foule de journalistes.
  —  Qu’est-ce qu’on fait ?
—  Il a raison.
—  On remballe ?
  Un à un, les journalistes se désistèrent de leur sombre tâche et remontèrent dans leurs véhicules. La foule se dispersaient. La grande majorité partit par respect pour la douleur de Nick. Pourtant, certains restèrent là. Ils n’avaient pas bougé et fixaient Joe d’un air indifférent. Peu leur importait la douleur de Nick, la seule chose qui comptait, c’était le pactole qu’ils se feraient en ayant cette exclusivité.
  —  Partez.
—  Non.
—  Je vous demande de partir.
—  La situation dans laquelle se trouve votre frère vaut de l’or. J’ai besoin de ce fric.
—  J’ai bien envie de vous frapper pour avoir osé proférer de telles paroles. Comment pouvez-vous seulement penser à votre argent alors que mon frère souffre tellement qu’il souhaite en finir ?
—  Vous livrez des informations au compte-goutte.
—  Si mes propos se retrouvent dans votre feuille de chou, je vous traine en justice et je m’arrange pour que vous soyez dépouillé de tout votre argent.
—  Vous me menacez ?
—  Non. Je vous mets seulement en garde. Je vous ai demandé de partir, sans menaces, sans insultes. Je vous ai juste demandé de respecter le fait que mon frère soit en deuil. Si vous voulez écrire un article, faites donc un éloge funèbre à la mémoire de Katlyn. C’était une femme extraordinaire et elle mérite de reposer en paix.
  Sur ces mots, Joe tourna les talons et rejoint Kevin. Denise entrebâilla la porte et fit signe aux garçons d’avancer la voiture jusqu’à l’entrée. Nick était fin prêt. Kevin s’exécuta. James rejoignit Joe. Le jeune garçon était encore traumatisé par la mort brutale de sa sœur mais il tentait de rester fort car il savait qu’elle n’aurait pas apprécié qu’il se morfonde. Il passait cependant la plupart de ses nuits à pleurer et à cauchemarder. Katlyn lui manquait, autant qu’à Nick qui hurlait dans son sommeil. Joe pressa affectueusement l’épaule de l’adolescent pour le réconforter. James le remercia avant de monter à l’arrière de la voiture. Kevin était derrière le volant. Joe pénétra dans la maison. La vue de son frère dans un tel état lui serra le cœur. Il ne put s’empêcher de le serrer dans ses bras pour essayer de le réconforter.
  —  Ça va aller, Nick. Je te le promets. Tu ne seras pas tout seul.
  Joe passa un bras sur les épaules de son frère pour l’entrainer mais ce dernier refusa de bouger. Il fixa la porte d’un air angoissé.
  —  Je ne peux pas…
—  Il le faut, Nick.
—  Je ne peux pas, répéta le plus jeune d’une voix saccadée.
—  C’est difficile, je sais, mais tu dois le faire pour Katlyn.
—  Je ne l’accepte pas ! Je n’irais pas ! Laissez-moi !!
  Nick s’échappa et courut dans toute la maison à la recherche de son âme sœur, criant que tout cela n’était qu’une mauvaise blague et qu’elle était forcément cachée dans la maison à savourer le résultat de cet humour douteux. Il n’en était rien. Denise voulut le rattraper mais Joe l’en empêcha.
  —  Laisse, maman. Je vais aller lui parler. Katlyn n’accepterait pas qu’il soit absent. Je vais tenter de le convaincre.
—  Est-ce vraiment utile de le faire souffrir ainsi ?
—  C’est la dernière fois qu’il pourra la voir, maman. Il doit lui faire ses adieux.
—  Joseph…
—  Je sais, maman.
  Joe se lança à la recherche de son frère dans toute la maison. Il le trouva prostré dans son lit à pleurer en serrant contre lui l’une des innombrables photos de son couple désormais brisé à jamais.
  —  Va t-en ! Lança Nick la voix chargée de sanglots.
  Joe ne prêta aucune attention à cette invitation impolie à sortir de la chambre et alla s’allonger près de son frère. Il se prit à observer le plafond, sans dire un mot. Ils étaient déjà en retard, dix minutes de plus passeraient inaperçus. De toute façon, la cérémonie ne pouvait commencer sans Nick. Il fallait donc le convaincre de s’y rendre.
  —  Elle t’aimait.
—  …
—  Ce n’était pas une de ces amourettes stupides qu’on voit à la télévision. C’était beaucoup plus passionnel que ça. Elle n’aurait pas pu vivre sans toi. Si Jack t’avait tiré dessus ce jour-là et que tu étais décédé dans ces bras, elle l’aurait supplié de la tuer aussi. Elle t’aimait. Tu étais la seule chose qu’elle possédait, en dehors de votre fils et de son frère, j’entends. Elle s’est sacrifiée pour que tu puisses vivre, Nicholas. Elle savait que tu serais assez fort pour supporter son absence.
—  Elle… Elle m’appelait Nickette… Parce que… J’étais incapable de lui résister… Je me sentais… Si faible face à elle…
—  Elle ne le pensait pas. Elle ne l’a jamais pensé. Tu as été le premier à lui tendre une main alors que cette affaire judiciaire était devenue trop lourde à porter. Sans jamais rien demander, tu as partagé ce fardeau avec elle. Tu l’as pris sur tes épaules pour l’apaiser. Elle ne t’a jamais rien dit, n’a jamais lâché un seul mot sur combien elle était fatiguée, sur combien elle était à bout. Tu le savais et tu l’as déchargée de ce poids peu importe ce que ça devait te coûter. Tu t’es retrouvé impliqué dans une affaire qui ne te concernait pas. On a failli te tuer. Tu n’as rien dit et tu as porté tout ça parce que ça te permettait d’être avec elle. Tu lui as donné le courage de relever la tête. Tu lui as donné ton courage. Elle aurait abandonné depuis longtemps sans toi.
—  …
—  Elle compte sur toi, Nick. Elle sait que tu surmonteras son absence même si tu l’aimais et tu l’aimes toujours énormément. Elle va te manquer, énormément. Nous le savons tous. Cependant, je suis sûr qu’elle t’en voudra si tu ne vas pas à son enterrement.
—  Je ne peux pas… Ce serait accepter… Ce serait accepter son départ… Je ne veux pas… Je ne peux pas…
—  Elle ne pourra pas reposer en paix si tu refuses de lui faire tes adieux.
—  C’est trop difficile…
—  Je sais mais on sera là. On sera tous là.
—  C’est…
—  La dernière fois que tu pourrais la voir et la toucher. Tu risques de le regretter et son âme en serait troublée.
—  Je souffre tellement…
—  La douleur va s’atténuer avec le temps. Elle ne disparaitra pas totalement mais elle sera supportable. Il y aura des jours où tu pleureras encore en pensant à elle mais ce seront des larmes de fierté. Elle t’a permis de vivre. Ne ruines pas ses efforts. Si tu te fais du mal, elle se sera sacrifiée en vain.
  Le silence plana quelques instants. Nick renifla. Il réfléchissait à ce que venait de lui dire son frère. Il avait raison. C’était la dernière fois qu’il pourrait voir le corps de Katlyn. C’était la dernière fois qu’il pourrait lui parler et l’embrasser pour lui dire combien il l’aimait encore. C’était la dernière fois et il refusait d’y aller. Il se sentit soudainement très égoïste. Sa femme avait sacrifié sa vie pour le sauver et il ne lui était même pas reconnaissant. Il préférait l’accuser de l’avoir abandonné et l’empêchait de reposer en paix. Elle l’avait sauvé aux dépends de sa propre vie. Elle était son héros. Il devait faire acte de courage et lui rendre un dernier hommage.
  —  Promets-moi de serrer ma main aussi fort que possible si tu me sens défaillir.
—  Je te le promets, Nicholas.
  Le plus jeune attrapa la main de son ainé. Ce dernier serra doucement ses doigts autour de la main de son frère pour sceller sa promesse. Il le ferait. Aussi fort qu’il le pourrait. Il serrerait la main de son frère pour lui montrer qu’il n’était pas tout seul, qu’il pourrait toujours compter sur lui pour le rattraper s’il devait s’effondrer. Lentement, Nick se leva. Il ne tiendrait pas. Il le savait mais il devait y aller. Pour Katlyn. Elle avait besoin de lui. Joe ne lâcha pas la main de Nick. Il l’entraina jusqu’à l’entrée de la maison où ils marquèrent une pause. Nick sembla de nouveau paniquer. Il recula d’un pas mais la main de son frère dans la sienne lui rappela bien vite la promesse qu’ils venaient de faire. Respirant un grand coup, il mit un pied dehors. Sa mère et son frère l’escortèrent jusqu’à la voiture. Ils le firent monter à l’arrière. Denise boucla sa ceinture de sécurité et s’assit à côté de lui tandis que Joe prenait place devant. Le trajet se fit dans le silence le plus complet si ce n’est les reniflements de Nick et James qui ne parvenaient pas à se calmer. Tout le monde était déjà là quand ils arrivèrent au cimetière. Entouré de sa mère, de ses deux frères et du petit frère de Katlyn, Nick rejoignit le premier rang de chaises qui avaient été disposées ici pour la cérémonie. Son cœur se serra et il eut énormément de mal à respirer lorsqu’il aperçut le cercueil ouvert qui se dressait à quelques pas devant lui. Joe le força à s’assoir. Nick fut contraint de détourner les yeux. Son cœur battait douloureusement dans sa poitrine. Il ne prêta qu’une attention limitée à la cérémonie. Comme promis, Joe serrait sa main. Il lui faisait parfois mal mais c’était nécessaire pour que Nick tienne le coup. La cérémonie fut magnifique. Nick et James ne cessèrent pas de pleurer, imités par de nombreux proches de Katlyn. Bientôt vint le moment des adieux. Nick fut le premier. Joe l’aida à se lever et l’escorta jusqu’au cercueil. Par respect, il fit quelques pas en arrière afin de laisser son frère partager un dernier moment avec sa femme. Nick refoula ses larmes et déposa une main tremblante sur la joue de Katlyn. On lui avait passé ses plus beaux habits avant de croiser ses mains sur sa poitrine. Ses yeux étaient fermés, donnant l’impression qu’elle dormait. Nick eut un bref sourire.
  —  Même dans la mort, tu restes magnifique, murmura-t-il doucement.
  Avec précaution, il glissa une rose blanche entre les mains de Katlyn. Il resta un long moment devant le cercueil, entretenant une dernière discussion à sens unique avec la femme qu’il avait tant aimé. Par respect, tout le monde détourna les yeux, s’efforçant de ne pas écouter les derniers mots d’un homme fidèle et blessé. Après un dernier baiser sur le front de Katlyn, Nick fit signe à James de s’approcher. Le jeune adolescent s’exécuta maladroitement. Nick posa une main sur l’épaule du jeune garçon et resta près de lui pour le soutenir. Quand ils furent prêts à quitter Katlyn pour la dernière fois, ils s’éloignèrent pour permettre aux autres de lui faire leurs adieux. Vient ensuite le moment fatidique de plonger le cercueil en terre. Nick commença à paniquer quand ils le refermèrent, enfermant Katlyn pour l’éternité dans cette boite morbide. Avant même qu’il ne montre sa première faiblesse, Kevin et Joe se dressèrent à ses côtés pour le soutenir. Derrière eux se tenaient Ambre, Danielle, Denise, Frankie et Kevin Senior. Denise et Frankie s’occupaient de James qui avait bien du mal à assister à cette cérémonie. Sa sœur était l’unique famille qui lui restait et elle avait embrassé la mort au lieu de mordre la vie. Tout le monde bénit le corps de Katlyn avant que le cercueil ne soit plongé en terre. Les genoux de Nick flanchèrent. Il s’effondra à genoux sur la pelouse taillée, entrainant ses frères avec lui, et se mit à hurler, le visage ravagé par les larmes. Personne ne l’en empêcha. Des roses furent jetées dans la fosse avant que les premières mottes de terre ne recouvrent le cercueil. Nick continuait de hurler, brisant le silence qui régnait. Sa famille le laissa faire mais ses deux frères l’empêchèrent de sauter dans la tombe fraichement creusée pour rejoindre sa bien-aimée. Ils le maintinrent fermement pour qu’il reste à genoux sur le sol. Joe l’obligea à détourner les yeux de ce macabre spectacle en le serrant contre lui. Nick ferma les yeux en s’agrippant à son frère. Il était blessé au plus profond de son âme. Son cœur lui faisait terriblement mal. Il ne parvenait pas à respirer convenablement. Il avait l’impression de se noyer. Plus il luttait contre le courant de la douleur, plus il se sentait emporté par celui-ci. La douleur le submergeait, pénétrant chacun de ses pores, le privant de ses facultés respiratoires, brisant son cœur à chaque battement.
  —  Respire, Nick, s’il te plait. Respire calmement.
—  Je ne peux pas… Je ne peux pas, Joe… J’ai besoin d’elle! J’étouffe! J’ai tellement mal que j’étouffe… C’était mon oxygène… Je ne peux plus… Maintenant, je ne peux plus respirer…
—  Tu le peux, Nick. Elle le savait. Elle savait que tu pourrais vivre sans elle. Il te faut juste un peu de temps. Je ne te promets pas que tout ira bien mais je sais que tu réussiras à relever la tête. Relève-toi, Nick. Relève-toi et fais honneur à ta femme. Fais honneur à Katlyn.
  Les deux frères ainés de Nick le relevèrent de force et le maintinrent debout tandis qu’on finissait de refermer la tombe de Katlyn. Des gerbes de fleurs furent déposées devant la pierre tombale. De nombreuses personnes vinrent lui présenter leurs condoléances. Sa famille relâcha son attention quelques instants. Nick restait debout devant la tombe, immobile. Il fixait le nom à jamais gravé dans la pierre d’un air absent. Un murmure chatouilla son oreille. Il se retourna brusquement mais ne vit rien d’autre que les gens discutant entre eux comme s’il ne s’était rien passé, comme si Katlyn n’avait rien représenté pour eux. Nick serra les poings en sentant la rage monter en lui. Il voulait se venger. Il voulait la venger. Son fantôme se dessina près de lui. Il entrouvrit la bouche, surpris. Elle ne lui parla pas, ne lui fit aucun signe. Elle se contenta de le regarder. Il fit de même. Le silence se fit autour d’eux. Il n’y avait plus rien. Il n’y avait plus personne. Le temps s’était arrêté un court instant. Le fantôme de Katlyn se détourna et commença à s’éloigner.
  —  Ne t’en vas pas !
  De nombreuses personnes se tournèrent vers lui et l’observèrent parler dans le vide. Nick ne les remarqua même pas. Il avait les yeux rivés sur le dos de ce fantôme qui s’éloignait de lui. Inconsciemment, il lui emboita le pas, d’abord lentement. Il se mit ensuite à courir. Il n’était pas conscient de ses actes. Il bouscula des gens, sans s’excuser. On tenta de le rattraper mais, avant que quelqu’un ait réussi, il avait disparu en dehors du cimetière. Personne ne sut qu’il courait après un fantôme, de même que personne ne sut où il se cacha les semaines qui suivirent…
×××
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brevesdenatlyn · 7 years
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Are you gonna love me? - "Le diagnostic"
Number of parts: 1.
Pairings: Nick x Katlyn.
Synopsis: "Nick serra tendrement la main de sa femme dans la sienne pour lui montrer qu’il était là et qu’il ne partirait pas. Peu à peu, il la vit s'endormir paisiblement. Il lui déposa un tendre baiser avant de sortir de nouveau de la pièce."
Nick prit la dernière phrase en note avant de rentrer d'un pas pressé dans la chambre qu’il referma derrière lui. Il s'assit auprès de Katlyn et lui prit la main comme il l'avait fait plus tôt dans la journée. Il se mit à lui parler doucement, pensant qu'ils l'avaient endormie avant de lui percer le crâne. Ce n'était visiblement pas le cas.
  —  Comment tu te sens ?
—  Comme quelqu'un qui vient de se faire trouer le crâne.
—  Il faut que tu te reposes. Je vais rester là jusqu'à ce que tu t'endormes.
—  Il faut que je te dise quelque chose.
  Sa voix était comme un souffle. Elle avait vraiment l'air fatigué. Nick était curieux de savoir ce qu'elle avait à lui dire mais il valait mieux qu'elle dorme quelques heures avant. Elle ferma les yeux.
  —  Repose-toi d'abord.
—  Dis à Kevin... Que je veux lui parler.
—  D'accord.
—  Et... Profites-en... Pour prendre une douche.
—  Je vais faire ça. Dors tranquillement maintenant.
  Nick serra tendrement la main de sa femme dans la sienne pour lui montrer qu’il était là et qu’il ne partirait pas. Peu à peu, il la vit s'endormir paisiblement. Il lui déposa un tendre baiser avant de sortir de nouveau de la pièce. Comme il le pensait, Kevin était resté dans le couloir.
  —  Comment va-t-elle ?
—  Elle se repose. Ça devrait aller maintenant.
—  Tant mieux.
—  Elle veut te parler.
—  De quoi ?
—  Je l’ignore.
  Nick baissa la tête. Le comportement de Katlyn avait changé depuis une semaine et cela l’inquiétait. Il se passait quelque chose d’étrange, quelque chose qu’il devait savoir. Avait-ce un rapport avec ce que Katlyn devait lui dire ? De quoi voulait-elle parler avec Kevin ? Nick n’en savait rien. Ses nerfs étaient mis à rude épreuve et la première chose qu’il désirait, c’était que toute cette histoire se termine et que Katlyn rentre chez eux en pleine santé. Cependant, un mauvais pressentiment le rongeait. Que se passait-il ?
  ×
  Nick était rentré chez lui depuis un long moment. Kevin le savait. Il n’allait pas tarder à revenir. Il devait donc parler à Katlyn avant que son petit frère ne revienne. Cela faisait un moment qu’il était assis dans la chambre de Katlyn. Il espérait qu’elle se réveille à temps pour lui dire ce qu’elle ne pouvait dire en présence de Nick. Kevin soupira. En dehors de sa mère, il était le seul au courant pour la tumeur de Katlyn et ce secret commençait à le peser. Il ne pourrait pas garder cette information plus longtemps. Mentir à son frère était une chose qu’il détestait. Il mourait d’envie de lui dire la vérité, de se soulager de ce fardeau. Il devait convaincre Katlyn. Nick devait savoir que sa femme se mourait.
  —  Si seulement c’était plus simple, soupira une nouvelle fois Kevin en se passant une main sur le visage.
—  Je me pose souvent la même question, lui répondit une voix pâteuse de sommeil.
  Katlyn ouvrit doucement les yeux et faillit les refermer tant la lumière lui brûlait la rétine. Elle se sentait étourdie et une violente nausée s’amusait à travailler son estomac.
  —  Je déteste mentir à mon frère.
—  Je sais. Je n’aime pas lui cacher cette information non plus.
—  Il faut le lui dire.
—  J’ai essayé. Deux fois. La première, j’ai perdu connaissance dans ses bras. La deuxième, il m’a ordonné de me reposer.
—  Il sait que tu lui caches quelque chose et il n’ignore pas que ça a un rapport avec ton état de santé. Je sais que tu m’as demandé de garder le silence, Katlyn mais… Tu le sais depuis une semaine. Je sais combien il t’est difficile de vivre avec cette tumeur, d’autant plus depuis que les symptômes progressent rapidement. Cependant, Nick doit l’apprendre. De ta bouche, si possible.
  Katlyn grimaça en entendant le petit discours de son ami. Il avait raison. La douleur qui lui vrillait le crâne l’empêchait de réfléchir convenablement. Elle porta une main à son front et ferma les yeux. Elle ne les rouvrit pas en reprenant la parole.
  —  Je n’ai pas le courage de lui avouer cette nouvelle. J’y réfléchis depuis que je l’ai appris. Rien à faire. Alors… J’ai écrit une lettre dans laquelle je lui dis tout. Elle est cachée dans la salle de musique, dans l’étui de ma guitare. Je voudrais… Que tu récupères cette lettre et que tu lui donnes si jamais je venais à sombrer dans le coma ou, pire, …
  Katlyn déglutit, n’ayant aucunement la force de continuer sur sa lancée. Kevin lui prit doucement la main pour la rassurer. Geste inutile, il le savait.
  —  Je te promets de la récupérer et de lui donner.
—  Merci.
—  C’est tout ce que tu voulais me dire ?
—  Non, en vérité, je voulais te demander un service.
—  Un service ?
—  Il faut que tu m’emmènes quelque part.
—  Tu ne songes pas à sortir dans cet état !
—  Je n’ai pas le choix, Kevin. Je dois le faire.
—  Je refuse. Tu viens de te faire percer le crâne, je ne veux pas t’emmener en dehors de cet hôpital.
—  Dans ce cas, je vais devoir me débrouiller.
  Katlyn arracha la perfusion reliée à sa main d’un geste ferme. Elle se leva doucement et testa son équilibre. Kevin parut surpris de la voir se porter si bien en dépit de ce qui s’était passé quelques heures plus tôt. Il finit par se ressaisir.
  —  Je ne peux pas te laisser faire.
—  Si je ne le fais pas, tout ce que je possède sera perdu.
—  Tu peux faire venir un avocat ici.
—  Kevin, je ne sortirais pas de cet hôpital en vie. Tu le sais aussi bien que moi. Je voudrais voir l’extérieur une dernière fois.
  Katlyn s’enferma dans la petite salle de bains de sa chambre. Le traitement qu’on lui administrait était lourd et la rendait malade. Kevin attendit qu’elle ait terminé et qu’elle soit sortie avant de continuer sur sa lancée.
  —  Je désapprouve totalement.
—  Le contraire m’aurait étonnée.
—  Comment tu te sens ?
—  J’ai mal au crâne et j’ai encore la nausée. J’ai l’impression que ce traitement, qui ne sert à rien, me rend encore plus malade qu’autre chose. Il faut que je sois rentrée avant que Nick ne revienne.
—  Nous avons donc une heure grand maximum.
—  Ce « nous » veut dire que tu acceptes?
—  Je ne peux décemment pas te laisser te promener dehors toute seule, surtout dans cet état. Je ne suis pas d’accord mais, si je ne peux pas t’en empêcher, je peux t’aider à rentrer plus vite et, ainsi, m’assurer que tu n’auras aucun problème. Dépêche-toi.
  Katlyn le remercia une nouvelle fois avant d’enfiler les vêtements d’une infirmière qu’elle trouva dans le pressing de l’hôpital. Elle passa la chemise de Nick par-dessus afin de ne pas être démasquée. Elle finit par monter dans la voiture de Kevin qui l’emmena sans rechigner au cabinet de son avocat. Il était temps pour elle de faire son testament…
  ×
  La tâche avait été assurément difficile pour elle. Savoir qu’elle allait bientôt quitter son mari, son frère et son fils lui était insupportable, bien qu’elle ne se souvint pas s’être mariée, ni même avoir eu un enfant. Peu lui importait désormais. Tout serait bientôt fini. De nombreuses émotions étaient venus s’ajouter au profond désespoir qui la tenaillait. D’abord, la peur quand elle avait appris que Nick était pris en otage. Ensuite, la stupeur quand elle avait découvert qu’il s’agissait de Jack et Macy. Maintenant… Maintenant, elle ressentait du soulagement, peut-être même de la culpabilité. Elle s’était jetée devant Nick pour le protéger. Les deux balles s’étaient enfoncées en elle comme dans du beurre mais n’étaient pas ressorties. Elle s’était écroulée en proie à une douleur insoutenable et un engourdissement progressif. Elle se vidait de son sang et éprouvait de plus en plus de difficultés à respirer, le sang obstruant sa gorge et son nez. Nick lui demandait de tenir le coup. Elle essayait. De toute ses forces, elle tentait de rester consciente. Il ne le savait pas, pas encore. Elle voulait survivre et passer ces quelques jours de plus avec lui mais le froid de la Mort l’enveloppait. Il n’y avait rien à faire. Elle luttait, l’écoutant parler. Sa main glacée agrippa le poignet de Nick qui hurlait son désespoir. Elle tentait de lui parler. Elle voulait le rassurer, lui dire que tout irait bien pour elle, que désormais elle ne souffrirait plus. Cependant, il ne voulait rien entendre. Sa femme se mourrait et il détestait cette sensation qui se créait en lui, ce vide immonde qui lui disait qu’elle ne survivrait pas, ce vide qui lui disait qu’il se retrouverait seul…
  —  Je t’aime, Katlyn. Tu ne peux pas partir, pas maintenant. Il faut que tu tiennes, s’il te plait. Ne me laisse pas tout seul.
—  Je… T’aime…
  Les yeux de Katlyn se fermèrent doucement. Le cri de Nick lui perça les tympans. Il lui disait de revenir, de ne pas se laisser aller, que ce n’était pas encore le moment. Elle n’en pouvait seulement plus. Elle était à bout de forces et elle avait très froid. Les cris de Nick résonnèrent à ses oreilles puis ce fut le noir.
  ×
  On courait. Le monde s’était arrêté pour eux tandis qu’on s’activait tout autour de leurs deux corps. Nick serrait celui de Katlyn contre lui, murmurant des choses qu’il était le seul à comprendre. Des agents des forces spéciales travaillaient tout autour d’eux. Des médecins se montrèrent et s’approchèrent du couple. Nick refusa de lâcher Katlyn mais quand on lui affirma qu’il y avait encore une chance de la sauver, il finit par les laisser faire leur travail. Il les observa pendant qu’ils tentaient de la stabiliser. Il voulut les suivre quand ils l’emmenèrent d’urgence dans un bloc opératoire mais fut contraint de rester dans le hall. Jimmy vint se réfugier contre lui. L’un comme l’autre pleurait, effrayés à la simple idée de perdre Katlyn. Un médecin s’occupait de Théo qui était loin de comprendre que la vie de sa mère se jouait à cet instant. Nick paniquait. Il avait peur. Au fond de lui, il sentait que Katlyn n’allait pas survivre ou que, si elle survivrait, elle ne serait plus la même. Il ne pourrait vivre sans elle mais, si elle changeait, il ignorait comment il réagirait. Il priait, avec toute la volonté qu’il avait encore, pour que Katlyn, sa Katlyn qu’il aimait tant, lui revienne saine et sauve. Puisse Dieu entendre ses prières!
  ×
  Nick était vautré dans la chambre d’hôpital de Katlyn depuis près d’une semaine. Il n’avait quasiment pas bougé de cette pièce depuis qu’il y avait mis les pieds. Ses parents et ses frères se relayaient pour le forcer à se nourrir et à se dégourdir les jambes afin que son taux de sucre reste dans les normes. Il rechignait toujours à la tâche mais savait que c’était pour son bien. Une semaine… Cela faisait déjà une semaine que la prise d’otage avait eu lieu, une semaine que Katlyn avait été grièvement blessée, une semaine qu’elle était dans le coma. Les médecins lui avaient dit qu’elle ne se réveillerait pas, que c’était fini. Cependant, Nick refusait d’y croire. Si elle avait survécu à ces deux balles, pourquoi ne se réveillerait-elle pas alors qu’elle savait que quelqu’un l’attendait ? Il savait qu’on lui cachait quelque chose et il n’aimait pas ça. Il n’aimait vraiment pas. On lui avait demandé l’autorisation de la débrancher mais il avait refusé, s’emportant contre ces abjects médecins qui voulaient lui enlever sa femme.
  - Flashback -
  —  C’est ridicule !
—  Ridicule ?! On me demande de débrancher Katlyn, la seule femme au monde que je suis incapable de quitter, et je suis ridicule ?!
—  Mr Jonas, vous connaissez la situation. Votre femme a perdu beaucoup de sang ce jour-là. De plus, son organisme semble ralentir son rétablissement. Son cœur s’affaiblit et…
—  Et ?
—  Son cerveau se meurt à petit feu. Même si elle se réveillait, elle ne survivrait pas plus de quelques jours. Elle serait très faible et nous ne pourrions soulager la douleur qui assaillira son corps sitôt qu’elle aura les yeux ouverts. Je suis désolé, Mr Jonas.
—  Il n’y a vraiment aucun moyen ?
—  Ce serait déjà un miracle si elle se réveillait de ce coma.
—  Je ne peux pas…
—  Monsieur, votre femme est donneuse d’organes. Elle peut sauver des vies. Malheureusement, il est trop tard pour elle…
—  Arrêtez ! Arrêtez maintenant ! Je refuse !
—  Mr Jonas, s’il vous plait, détendez-vous.
—  Non ! Non, je ne vais pas me calmer ! Vous savez pourquoi ?! Vous me demandez la permission de tuer ma femme et ça, je ne le peux pas !
  Nick fulminait. Il ne pouvait le cautionner. On lui demandait de tuer Katlyn, de mettre fin à ses jours d’une façon impersonnelle. Il ne voulait pas. Il ne pouvait pas le faire. Non, il ne pourrait pas se séparer de Katlyn. Il ne pourrait pas vivre tout en sachant qu’elle était décédée pour le sauver. Il se passa les mains dans les cheveux, soupira et tourna en rond un bon moment.
  —  Je comprends ce que vous ressentez.
  Nick se tourna vers le médecin en proie à une fureur sourde. Il l’empoigna par le col de sa chemise impeccablement repassée et le regarda droit dans les yeux en vociférant.
  —  Vous comprenez ?! Ce n’est pas mon avis ! Vous n’êtes pas à ma place ! Vous ne pouvez pas comprendre !! Vous ne pouvez pas comprendre combien j’aime cette femme, ni combien je tiens à elle ! Vous ne pouvez pas comprendre combien je suis terrifié à la simple idée de la perdre ! Si vous la débranchez, je ne survivrais pas ! Faites tout ce qui est en votre pouvoir pour la sauver et l’empêcher de souffrir ! Tout ! Ne me demandez surtout pas l’autorisation de la débrancher parce que ce sera toujours non !
—  Je ne fais que mon devoir. Je devais vous le demander ! Même si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera un autre jour ! Vous n’avez pas le choix !
  Le poing de Nick s’encastra dans le visage du jeune médecin, lui brisant le nez. Le jeune homme le lâcha ensuite et se retourna.
  —  On a toujours le choix. Voilà, le mien : Je refuse de la débrancher et je continuerais à espérer ce possible réveil. Vous ne m’en empêcherez pas. Maintenant, portez plainte contre moi ou faites-moi enfermer mais ne me demandez plus jamais de mettre fin aux jours de Katlyn. Jamais !
  Sur ces mots, Nick rejoignit la chambre de Katlyn, abandonnant le jeune médecin à son sort…
  - Fin -
  Le médecin n’avait pas porté plainte, ni ne l’avait pas fait enfermer. Il avait seulement demandé à être défait de ce cas afin de ne plus avoir à affronter Nick. Un nouveau médecin avait donc repris le cas de Katlyn en suivant les conseils de son confrère. Personne n’avait reparlé du débranchement de la jeune femme. Nick était effondré. Il passait des journées à parler avec le corps inconscient de cette femme qu’il aimait tant. Il priait tout autant pour qu’on lui rende sa femme et qu’ils récupèrent tous les deux leur vie d’antan. Pourtant, plus le temps passait, plus il perdait espoir. Il pleurait en suppliant Katlyn de lui revenir. Il avait confié James et Théo, son fils, à Denise, sa mère. James passait souvent voir sa sœur. Nick le sentait tendu. Le garçon avait pleuré plus d’une fois en sa présence. Le jeune chanteur le comprenait. Katlyn était sa dernière famille. Si elle mourrait, il n’aurait plus personne. Nick ne l’abandonnerait pas et James en était conscient. Il pouvait toujours compter sur lui. Katlyn le lui avait expliqué. Elle tenait à Nick et James l’avait vu. Il était heureux pour sa sœur, heureux qu’elle ait enfin trouvé quelqu’un qui compte pour elle et qui la rende heureuse. Il était jeune, certes, mais il savait qu’elle avait passé une partie de sa vie à être malheureuse. Nick la rendait heureuse et c’était tout ce qui comptait pour le jeune garçon. La famille Jonas les avait acceptés l’un comme l’autre alors que leur propre famille se morcelait. Ils avaient perdu leur père et leur mère était morte de chagrin peu de temps après. James savait que la famille Jonas ne l’abandonnerait pas même si Katlyn venait à mourir. Pourtant, cette possibilité le tourmentait, moins que la possible mort de sa sœur mais tout de même. Nick le savait. Il savait que James était perdu et qu’il avait peur. Cependant, dans l’état émotionnel où il se trouvait actuellement, il n’était pas capable de se rassurer lui-même. Cette situation le dépassait. Il en avait assez. Il était à bout. Ses nerfs ne tiendraient plus longtemps.
  —  …
—  Je voudrais tellement que tu te réveilles et que tout aille pour le mieux. Tu m’as sauvé la vie et je ne t’en remercierais jamais assez. Cependant, si tu meurs, tu l’auras fait en vain. Tu sais combien je t’aime, n’est-ce pas ? J’ai besoin de te voir, de récupérer ma Katlyn.
  On lui avait dit qu’elle était à l’article de la mort et, pourtant, le respirateur avait été enlevé quelques heures plus tôt car Katlyn respirait de nouveau par elle-même. Nick y voyait là un nouvel espoir. Si elle respirait par elle-même, cela signifiait que son état s’améliorait. Elle pouvait à tout moment faire une rechute mais le jeune homme était certain qu’elle s’en sortirait car il ne voyait plus sa vie sans elle. Il commençait à sombrer dans le sommeil qui lui tendait les bras quand il sentit les doigts de Katlyn bouger dans sa main. Il n’avait cessé de serrer la main de sa femme dans la sienne pour sentir ce mouvement et aujourd’hui… Aujourd’hui, le miracle se produisait. Croyant d’abord à un rêve, il se frotta les yeux et resserra doucement son étreinte autour des doigts fins de Katlyn. Cette dernière répondit à son étreinte. Nick se redressa, surpris mais aussi heureux. De nouvelles larmes – de soulagement cette fois ! – inondèrent son beau visage qu’un semi sourire se dessinait sur ses lèvres. Katlyn ouvrit lentement les yeux. La pièce était plongée dans une semi-pénombre. La lumière n’était pas agressive et c’était parfait. Katlyn avait horriblement mal à la tête et se sentait perdue. Elle n’avait aucune idée de l’endroit d’où elle se trouvait, ni même de ce qu’elle y faisait. Elle ne reconnaissait rien, ne savait plus rien. Qui était-elle ? Elle tourna la tête vers la personne qui se tenait à son côté et fut étonnée de voir ce si bel homme en larmes. Elle prit le temps d’observer son visage, de noter chaque détail, de ses boucles brunes à ses quelques taches de rousseur. Il était beau. Il n’y avait aucun doute. Cependant, que faisait-il ici dans cet endroit si blanc et si déprimant ? Il lui parlait lentement. Sa voix était chaude et rassurante mais brisée par des larmes qu’il ne semblait pouvoir contenir. Que lui arrivait-il ? Elle ouvrit la bouche pour parler. Sa gorge était douloureuse et sèche.
  —  Qui… Es-tu ? Demanda-t-elle d’une voix rauque.
  Le sourire s’effaça, laissant place à une expression de stupéfaction mêlée de tristesse. Nick lui embrassa doucement la main. Elle ne pouvait pas l’avoir oublié. Nick n’y croyait pas. Pourquoi posait-elle cette question ? Pourquoi le regardait-elle comme un étranger ? « Son cerveau se meurt… » Qu’est-ce que cela voulait dire ? Se pourrait-il que cette dégradation cérébrale ait touché sa mémoire ? Il hésita et finit par lui répondre d’une voix brisée par la douleur.
  —  Je suis Nick, Nick Jonas. Je suis… Je suis ton mari.
  Il lui montra sa main et lui désigna son alliance, joliment dessinée et agrémentée de la mention « Natlyn », gravée à l’intérieur de l’anneau. Nick ôta ensuite le sien et lui montra la même gravure avant de la renfiler à son annulaire. Katlyn continuait de le regarder comme un étranger. Nick voyait clairement qu’elle était perdue. Elle retira sa main de la sienne, exprimant une réaction de recul devant cet homme qu’elle ne reconnaissait pas. Nick le remarqua et en fut blessé. Il n’insista pas. Il valait mieux y aller doucement, le temps qu’elle reprenne ses esprits. Il alla appeler un médecin. Ce dernier examina Katlyn un long moment. Nick resta en dehors de la chambre le temps que durent tous ces examens. Il était inquiet, plus qu’inquiet. Il ne comprenait rien. Pourquoi Katlyn ne le reconnaissait pas ? Son frère Kevin le rejoignit à la cafétéria. Ce dernier venait tous les jours depuis que Katlyn était hospitalisée. Il soutenait son petit frère dans la convalescence de sa femme. Nick était attablé devant un café qu’il fixait d’un air songeur. Il détecta autre chose dans le comportement de son frère, quelque chose qui ne signifiait rien de bon. Kevin tira la chaise en face de son frère et s’assit.
  —  Tu sais que tu es censé le boire plutôt que de le regarder ?
—  Je n’ai pas besoin de le boire pour savoir que le café d’ici est infect.
—  Pourquoi en bois-tu alors ?
—  J’ai besoin de noyer mes questions et l’alcool n’est pas mon fort.
—  Vu que tu as roulé sous la table le jour de tes vingt-et-un et que tu as mis une semaine à te remettre de ta première cuite, je suis d’accord, répondit Kevin en souriant.
—  Après ça, maman et Katlyn m’ont formellement interdit de boire ne serait-ce qu’une goutte d’alcool.
—  C’était une bonne décision. Au moins, tu étais sobre le jour de ton mariage. Tu as pu en profiter pleinement.
—  Ouais. Dommage qu’elle ne s’en souvienne pas.
  Kevin décela quelque chose dans le ton de son frère, quelque chose comme de l’amertume, peut-être même de la déception. Il se passait quelque chose.
  —  Toujours pas de signe de vie ?
—  Elle est réveillée. Les médecins lui font passer une batterie de tests.
—  Qu’est-ce qui ne va pas dans ce cas ? Elle a survécu à ces deux balles et, maintenant, elle est réveillée. Cela ne peut que signifier qu’elle va s’en sortir, non ?
  Nick grogna et se renfrogna. Il n’avait pas quitté son café des yeux. Son estomac était noué. Il se sentait nauséeux et étourdi. Un mal de tête se déclarait dans son crâne, l’empêchant de réfléchir convenablement. Katlyn l’inquiétait un peu plus chaque jour. Ne savait-elle vraiment plus qui il était ? Nick secoua la tête. Kevin ne savait rien de la « conversation » qu’il avait eue avec l’ancien médecin de Katlyn.
  —  Ils m’ont demandé de la débrancher.
—  Pardon ?
—  Il y a quelques jours, l’ancien médecin détaché sur son cas m’a dit que c’était fini, qu’elle ne se réveillerait pas. Alors, ils voulaient prendre ses organes et la débrancher. Ils voulaient la tuer mais je n’ai pas pu. Je ne leur ai pas donné cette autorisation.
—  Tu as bien fait puisqu’elle s’est réveillée.
—  Le médecin a ajouté que son cerveau se mourrait et qu’elle ne survivrait pas plus de quelques jours après son réveil. Il disait aussi qu’elle aurait mal et qu’il ne pourrait pas la soulager. Je ne sais pas quoi penser. Elle s’est pris deux balles. D’accord, elle a perdu beaucoup de sang mais… Son cerveau a quoi à voir là-dedans ?
—  Je ne suis pas médecin. Je ne peux pas te répondre.
  Kevin mentait. Il savait parfaitement ce qui se passait avec le cerveau de Katlyn. Nick se devait de savoir. Cependant, il était tenu au silence. Cela commençait à peser lourd sur sa conscience. Il fallait que Katlyn le lui dise. Maintenant qu’elle était hospitalisée, elle n’avait plus le choix. Nick reprit la parole d’une voix étranglée par des larmes qui ne coulaient pas.
  —  Ses premiers mots… Hésita-t-il.
—  Hmm ?
—  Elle m’a demandé qui j’étais. Ses premiers mots ont été pour me demander qui j’étais. Elle n’a rien dit d’autre, juste « qui es-tu ? ». Elle m’a traitée comme un étranger pendant les dix minutes qu’on a passé ensemble.
—  Tu veux dire qu’elle aurait oublié qui tu es, ce que tu représentes pour elle et tout ce que vous avez vécu ensemble ?
—  C’est exact, fit une voix proche d’eux.
  Un médecin s’avançait dans leur direction. A son tour, il tira une chaise et s’installa à la table des deux jeunes hommes. Nick releva la tête. Il s’agissait du médecin de Katlyn. Les tests étaient visiblement terminés et les réponses allaient probablement suivre.
  —  Qu’est-ce que cela signifie ?
—  Que vous n’êtes pas le seul qu’elle ait oublié.
—  Vous pourriez être plus explicite ?
—  Votre femme a non seulement oublié qui vous êtes mais elle a également oublié qui elle est.
—  …
—  Sa mémoire est complètement vierge. Elle n’a plus aucun souvenir de son passé. Elle ne sait plus qui elle est, ni où elle se trouve.
—  Comment c’est possible ?
—  Nous attendons les résultats de ses examens. Pour l’instant, nous n’avons aucune explication.
—  Il est possible de la voir même si elle ne sait plus qui nous sommes ?
—  Les visites se terminent dans une heure. Après, il vous faudra la laisser se reposer. Je vous contacterais quand j’aurais les résultats.
—  Merci.
  Le médecin retourna à ses occupations. Nick avala son café, désormais froid, d’une traite et rejoignit la chambre de Katlyn avec son frère. Les deux Jonas restèrent toute l’heure qu’on leur avait accordée. Katlyn avait énormément de problèmes pour parler. Elle ne les avait reconnus ni l’un, ni l’autre. Nick avait pourtant insisté pour rester à ses côtés. Kevin s’était senti de trop mais il était resté pour soutenir son frère. Ce dernier avait ordonné à sa femme de se taire, de ne pas tenter de communiquer. Elle ne leur faisait pas confiance. Elle était perdue et avait peur. Kevin se demandait comment il réagirait, lui, s’il se réveillait un jour sans reconnaitre sa femme, ni ses proches. Ce serait sûrement très difficile. Nick était effondré mais tentait de ne pas le montrer. Katlyn était de nouveau assaillie par la douleur et ne cessait de s’en plaindre. Nick voulait la soulager mais il ne pouvait rien faire. On les mit dehors à la fin de l’heure. Nick avait le droit de rester, étant le parent le plus proche de la jeune femme. Katlyn fixa Kevin un long moment sans ciller. Ce dernier s’en sentit mal à l’aise mais il comprit nettement ce que cela signifiait. Il était temps de mettre Nick au courant de la situation. Katlyn ayant perdu la mémoire, seuls Denise et Kevin étaient dans la confidence. L’ainé entraina son jeune frère dans une pièce vide qui s’avéra être la laverie de l’étage. Nick ne comprit pas.
  —  Il faut que je te parle.
—  Ici ? Dans une laverie ?
—  C’est important et il vaut mieux qu’on soit seuls pour discuter.
—  Qu’est-ce qui se passe ?
—  Il faut que tu saches la vérité au sujet de Katlyn.
—  Tu sais ce qui lui arrive ?! Demanda le jeune précipitamment.
  Kevin garda le silence un instant mais Nick lut dans son regard qu’il savait tout. Il en fut surpris mais tout aussi furieux. Pourquoi son frère était-il au courant ? Pourquoi lui ne l’était pas ? Kevin l’arrêta net dans son accès de fureur.
  —  Nick, ce que je m’apprête à te dire est difficile. Tu vas plus que sûrement mal le prendre. Personne ne sait comment réagir face à ce qui se passe.
—  Dis-le moi !
—  Katlyn ne va pas bien et ce n’est pas près de s’arranger.
—  Vu que ça fait plus d’une semaine que ça dure, je m’en doute.
—  Nick, elle va mourir.
—  Quoi ?!
  Nick n’appréciait pas cet humour douteux. Il vociféra un moment contre son frère qui ne répondit pas. La nouvelle était aussi difficile à annoncer qu’elle ne l’avait été à apprendre. Nick allait vraiment très mal le prendre.
  —  Je ne plaisante pas, Nick. Ce n’est pas une blague de mauvais goût, ni un goût monté. Il y a deux semaines, on lui a diagnostiqué une tumeur au cerveau très grave et inopérable.
—  Qu… Quoi ?
—  Elle te l’avait caché car elle avait peur de ta réaction. Elle ne savait pas comment te l’annoncer, ni comment gérer cette maladie toute seule. Maman était avec elle quand elle l’a appris et elle m’en a parlé parce qu’elle ignorait comment te le dire. Maintenant que la tumeur a touché sa mémoire, elle est dans l’incapacité de te le dire mais tu devais le savoir.
  Nick se laissa glisser à terre. Il se passa les mains dans les cheveux, paniqué. Il respirait rapidement et bruyamment. Qu’est-ce que tout cela signifiait ? Pourquoi on lui enlevait son bonheur ? Pourquoi lui prenait-on sa Katlyn ?
  —  Combien de temps ?
—  On lui avait dit un mois mais vu ce qui s’est passé la semaine dernière et ce qui vient de se passer, je pense qu’il lui reste moins de deux semaines.
—  Comment ça va se passer ?
—  Elle va souffrir, énormément. D’après ce que je sais, elle sera désorientée et confuse. Elle aura des troubles de la personnalité, de l’humeur et des sens. Il se peut que ses fonctions motrices soient touchées. Il se peut également qu’elle devienne aveugle. La perte de mémoire était aussi dans les symptômes. Je pense que le coma et le traumatisme de votre agression ont beaucoup joué sur cette perte totale.
  Nick ne répondit pas. De nouvelles larmes inondèrent son visage. Il serrait les poings à s’en blanchir les jointures tant il se sentait mal. L’angoisse l’assaillait, l’empêchant de respirer convenablement. C’était fini. Tout était fini. Kevin l’obligea à se redresser et le serra très fort contre lui pour lui montrer tout son soutien. Nick éclata en sanglots, incapable de retenir plus longtemps la peine qui lui nouait le cœur.
  —  Pourquoi elle, Kevin ? Pourquoi ? Elle n’a jamais rien demandé ! Elle n’a jamais rien fait ! Elle voulait juste vivre sa vie et, maintenant, on lui enlève tout ! Pourquoi n’avons-nous pas le droit de vivre heureux tous les deux ?
—  J’aimerais le savoir. J’aimerais vraiment le savoir.
  Le reste des plaintes de Nick se perdit dans une nouvelle crise de larmes. Kevin finit par ramener son frère chez lui et s’occupa de lui toute la nuit. Il expliqua la situation à Danielle qui fut tout aussi bouleversée que son mari. Kevin avait raison. Nick n’allait pas supporter cette épreuve. Katlyn allait mourir et il devrait vivre avec. Il allait énormément souffrir et personne ne pouvait rien y faire. Quand Nick se leva le lendemain matin, il était déterminé. Il savait qu’il allait souffrir mais il ne pouvait pas laisser Katlyn mourir toute seule sous prétexte qu’elle ne se souvenait pas de lui. Il passa chacune de ses journées à l’hôpital, discutant avec Katlyn, lui rappelant chaque jour une des nombreuses aventures qu’ils avaient vécues ensemble. Elle ne s’en souvenait jamais mais Nick ne se démontait pas. Il avait fini par mettre un badge sur ses T-shirts pour qu’elle sache qui il était. Etrangement, même si sa mémoire s’effaçait chaque jour qui passait, elle avait fini par refaire confiance à Nick. Désormais, elle le laissait l’approcher et la toucher. Elle le laissait prendre sa main ou s’allonger près d’elle. Elle s’en remettait à lui quand elle souffrait et qu’elle avait besoin de soutien. Cela faisait une semaine que cette situation durait. Nick prenait sur lui mais il sentait ses nerfs sur le point de craquer. Chaque jour, il voyait cette femme qu’il aimait tant s’autodétruire. Elle qui avait été forte auparavant était désormais faible et vulnérable. Elle n’était même plus la moitié de ce qu’elle était avant. Elle était fragile et diminuée. Ce n’était plus la femme qu’elle avait été. Son intelligence, son courage, sa répartie, son histoire… Tout ce qui faisait d’elle ce qu’elle était avait disparu. Désormais, elle n’était plus qu’une petite fille, emprisonnée dans le corps d’une femme, qui souffrait jour et nuit et qui se voyait privée de ses fonctions cérébrales et motrices. La paralysie montait jour après jour. Elle éprouvait désormais de nombreuses difficultés à bouger les bras et les doigts. Nick le savait autant que le médecin de Katlyn. C’était fini. D’ici quelques heures, Katlyn serait décédée. Il était d’ailleurs étonnant qu’elle n’ait pas sombré dans le coma. Nick jeta un coup d’œil à la jeune femme étendue à côté de lui. Les yeux rougis par les larmes et cernés par la fatigue, les cheveux en bataille, la bouche arrêtée en une expression de douleur intense, elle semblait au plus mal. Il ne supportait plus de la voir ainsi.
  —  Je dois m’absenter quelques secondes. Tu tiens le coup d’accord ? Tu ne t’en vas pas avant que je ne sois revenu, hein ?
—  …
  Elle ne pouvait pas répondre, il en était conscient. Cependant, quand elle planta son regard vert dans le sien, il sut qu’elle lui promettait de tenir le coup et de rester en vie jusqu’à ce qu’il revienne. Elle ne voulait pas mourir seule. Elle voulait que le visage de Nick soit la dernière chose qu’elle verrait avant de sombrer. Le jeune homme s’enferma dans la salle de bains quelques instants. Quand il en ressortit, il sentit tout de suite que quelque chose n’allait pas. Il s’approcha de Katlyn et s’aperçut qu’elle ne bougeait plus. Sa respiration semblait s’être arrêtée et son visage était figé en un demi-sourire. Ses yeux trahissaient sa souffrance mais son visage avait une expression sereine, changeant radicalement de l’expression habituelle de douleur qui restait gravée sur son visage.
  —  Katlyn? Silence. Katlyn? Nick s’approcha. Non… Non, pas toi ! Pas maintenant ! Tu n’as pas le droit, Katlyn ! Non ! Non ! Pas toi… Il commença à pleurer. Tu m’avais promis d’attendre que je revienne. Tu n’avais pas le droit de partir, pas comme ça, pas maintenant ! Je t’aime tellement…
  Il s’avança vers elle, prit sa main dans la sienne et pleura de plus belle. Une faible pression sur sa main l’arrêta net dans ses sanglots. Derrière ses yeux embués de larmes, il observa les doigts qui s’étaient doucement resserrés autour de sa main dans un geste d’adieu. C’était fini. Katlyn venait de rendre son dernier soupir. Il ferma doucement ces yeux, désormais sans expression, qui le fixaient et éclata une nouvelle fois en sanglots. Sa femme était morte. Elle ne cesserait de lui manquer. Il ne cesserait de la pleurer…
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brevesdenatlyn · 7 years
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Are you gonna love me? - "World Tour"
Number of parts: 1.
Pairings: Nick x Katlyn.
Synopsis: "Une oreillette sur l'oreille, elle attendait le signal de Big Rob. Les répétitions allaient bientôt commencer et certaines fans avaient des pass pour y assister. Katlyn attendait que Big Rob la prévienne de leur arrivée."
> World Tour 2010 - Cleveland - Trente-et-un août
  Katlyn se tenait debout au milieu de la salle de concert avec un bloc-notes contenant toutes ses directives pour la tournée des Jonas Brothers. Il y en avait beaucoup. Une oreillette sur l'oreille, elle attendait le signal de Big Rob. Les répétitions allaient bientôt commencer et certaines fans avaient des pass pour y assister. Katlyn attendait que Big Rob la prévienne de leur arrivée. En attendant, elle relisait ses directives pour le concert qui se déroulerait dans quelques heures. Tout à coup, quelqu'un arriva derrière elle et posa ses mains sur ses yeux. Elle sourit.
  —  Devine qui c’est !
—  Kevin, je t'ai déjà demandé d'arrêter ça.
—  Il y a erreur sur la personne.
—  Je sais bien que c'est toi, Nick. Je t'ai entendu arriver.
  Nick enleva ses mains des yeux de Katlyn et la fit pivoter.
  —  Ah bon ?
—  Tu as une démarche unique, chéri.
—  Hmm. J'aime quand tu m'appelles chéri.
  Il déposa tendrement ses lèvres sur les siennes pour un doux et bref baiser.
  Oui, bref. On a du boulot, je vous signale !
  —  Tu ne devrais pas être en coulisses, toi ?
—  Logiquement, si. Mais je savais que je te trouverais là.
—  Je te manquais ?
—  Un peu quand même.
  Nick la prit contre lui. Katlyn ferma les yeux pour savourer son bien-être. Elle s'endormirait bien là. Une tournée, c'était très épuisant. Les trois garçons étaient toujours plein d'énergie. Katlyn se demandait comment ils faisaient. Elle avait un peu de mal à suivre parfois.
  —  Katlyn ? Tu m’entends ?
—  Fort et clair, Big Rob, marmonna Katlyn.
—  Dis à Nick de te lâcher et de déguerpir vite fait avant que je n'arrive avec toutes ces filles.
—  Je fais passer et je vous attends.
  Fin de transmission.
  —  Big Rob ?
—  Il m'a dit de te dire de me lâcher et de déguerpir vite fait avant qu'il n'arrive avec toutes les fans qui ont des pass.
—  Hmm. Menace à prendre au sérieux. Mais j'ai quelque chose à te demander d'abord.
—  Qu'est-ce que c’est ?
—  Monte sur scène avec moi.
—  Ça ne va pas, non ?
—  Tout le monde est d'accord. Il ne manque plus que le tien.
—  J'ai un planning, je te signale.
  Nick prit le stylo que Katlyn avait épinglé sur son T-shirt ainsi que son bloc-notes sur lequel était noté son planning et y inscrivit quelque chose. Puis il le lui rendit. Dessus, il avait noté en majuscules : « PLAYING AND SINGING A LITTLE BIT LONGER WITH NICK JAY » En double. Une fois pour les répétitions, une fois pour le concert.
  Il est fou.
  —  Voilà, c'est sur ton planning maintenant. Je veux qu'on leur montre un peu de quoi on est capable tous les deux, dit-il en souriant.
—  Je te déteste.
—  Non, je sais que tu m'aimes.
—  Je ne veux pas.
—  Qu'est-ce que je pourrais faire pour te convaincre du contraire ?
—  ...
—  J'ai envie de partager avec toi ce rêve que je vis au quotidien. J'ai envie que tu ressentes par toi-même ce que je te raconte avec tant d'enthousiasme. Je veux que tu rendes ce concert exceptionnel.
—  ...
—  Promis, je te laisse tranquille après.
  Je rêve. Il est pire qu'un gamin.
  Katlyn garda le silence, ne sachant quelle réponse lui donner. La positive lui ferait très plaisir, c'était certain ; la négative, beaucoup moins. Affronter une salle de plus de dix mille personnes, très peu pour elle mais c'était un défi intéressant.
  —  Nick, sale môme que tu es ! Lâche-la et sauve-toi !
—  Oups.
  Big Rob venait d'arriver avec toutes les privilégiées qui se mirent à hurler en voyant Nick qui se sauva.
  —  Hey, Nick !
  Il s'arrêta et se retourna, ignorant le regard noir de Big Rob qui luttait pour retenir toutes les fans présentes.
  —  Hum ?
—  C'est d'accord.
—  Vrai ?
—  Mais tu me le paieras cher !
—  Ah ah ! Je me doutais que tu allais dire ça.
—  Dégage, maintenant !
  Nick ne se fit pas prier et partit en courant. Katlyn se tourna vers Big Rob en souriant. Il était temps de vérifier l'identité de tout ce beau monde. Elle chercha ses listes qu'elle aurait dû mettre en premier sur sa pile de papiers avant que Nick n'arrive. Quand elle les eut retrouvées et mises sur le dessus de sa pile, elle releva la tête.
  —  Allons-y, tout le monde ! Je veux vos noms, vos pass et une carte d'identité. Il y eut un mouvement de protestation. Mesure de sécurité. Ce n'est pas moi qui décide !
  En protestant, elles s'y mirent toutes. Big Rob veillait au grain. Au bout d'un long moment, toutes les identités des VIP furent vérifiées. Big Rob et Katlyn leur indiquèrent où elles devaient s'installer. Ensuite, la jeune femme fila en coulisses.
  → Plus tard...
  Katlyn monta sur scène et s'installa devant le piano sous le regard ahuri de toutes les filles présentes. Elles ne s'attendaient pas à la voir ici. Nick, lui, était assis sur le piano. Il lui fit un large sourire en la voyant, un sourire qui en rendit plus d'une jalouse dans la salle.
  Que voulez-vous ? C'est moi qu'il veut. Ne me demandez même pas pourquoi. Je n'en ai aucune idée. C'est comme ça, tout simplement.
  Nick se tourna vers leur mini-public et s'adressa à lui.
  —  Vous la connaissez déjà, hein ? Vous l'avez rencontré tout à l'heure en arrivant. Elle ne rigole pas avec la sécurité, surtout avec la mienne. Un vrai pitbull. Pire que Big Rob.
—  Enfoiré, marmonna-t-elle.
—  Elle s'appelle Katlyn et c'est notre assistante. Et, puisqu'on est en petit comité, on vous propose une petite surprise.
  Il ponctua sa phrase par un clin d'œil qui rendit ces filles plus hystériques qu'elles ne l'étaient déjà. Nick fit signe à Katlyn de commencer à jouer. Les mains de cette dernière tremblaient. Elle n'aimait pas quand il y avait du monde autour d'elle mais elle s'était promis de le faire pour Nick. Ça semblait tellement le réjouir. Elle respira un grand coup et imagina qu'ils n'étaient que tous les deux dans cette immense pièce. Ses tremblements cessèrent et elle commença à jouer sans que personne – sauf Nick évidemment ! –  n'ait remarqué quoique ce soit. Ils chantèrent ensemble comme ils avaient tant l'habitude de le faire en privé. C'était comme la première fois qu'ils l'avaient fait. C'était magique. C'était magnifique et très impressionnant. A la fin de la chanson, Katlyn descendit de scène et rejoignit les coulisses. Les garçons la rejoignirent à la fin de la soundcheck. Cependant, sentant que Nick voulait lui parler seul à seule, Joe et Kevin trouvèrent un bon prétexte pour s'éclipser. Le jeune couple alla dans la loge du jeune homme qui se laissa tomber sur un fauteuil et fit signe de venir à Katlyn de le rejoindre. Elle s'assit sur ses genoux et il l'enlaça doucement avant de m'embrasser.
  —  Elles étaient jalouses, hein ?
—  Très. Ça se voyait rien qu'à la tête qu'elles tiraient quand elles t'ont vues dans mes bras tout à l'heure.
—  Ça a l'air de t'amuser.
—  J'ai trouvé ma perle rare.
  Katlyn se sentit rougir, ce qui le fit sourire.
  —  Celle qui te considère comme le garçon le plus normal du monde ?
—  Exactement. Nick marqua un instant de silence. Dis-moi, pourquoi tes mains tremblaient tout à l'heure ?
—  ...
—  Katlyn ?
—  Légère crise d'angoisse. Ça arrive souvent quand il y a beaucoup de monde autour de moi.
—  Tu aurais dû me le dire. Je ne t'aurais jamais forcée à monter sur scène si j'avais su...
  Elle posa son doigt sur ses lèvres pour l'interrompre.
  —  Je dois surmonter cette peur stupide. Et j'ai passé un merveilleux moment avec toi. Je suis prête à recommencer ce soir, même si ce sera difficile pour moi d'affronter autant de monde.
—  Tu n'es pas obligée si ça te fait si peur.
—  Je veux recommencer. C'est mon défi du jour pour vaincre cette peur.
—  Pourquoi tu fais ça ?
—  Parce que ça te fait plaisir. Et ton bonheur me rend heureuse. C'est tout simple. Elle changea de sujet. Bon, ce n'est pas que je n'aime pas rester avec toi, mais j'ai encore du boulot avant ce soir.
  Katlyn tenta de se lever mais il la retint.
  —  Non, toi, tu restes là et tu te reposes. Tu es exténuée.
—  Et qui va faire mon boulot pendant que je dors, Dr Jonas ?
—  Moi.
—  Toi ?
—  Toi, tu dors. Moi, je bosse. Si tu continues à ce rythme-là, tu vas t'écrouler.
—  Mais...
—  Pas de « mais » ! J'en toucherais deux mots à mon père.
  Sur ce, Nick se leva et allongea sur le canapé de sa loge. Il enfila une casquette, ses Ray-ban et prit son bloc-notes. Avant de partir, il lui déposa un baiser sur le front et lui murmure un « Repose-toi bien » dans l'oreille. Il avait raison, comme souvent. Elle était épuisée. Avant même que la porte ne se referme, elle s'était endormie. Quand elle se réveilla bien plus tard, Nick était installé à côté d'elle et la regardait dormir. Il lui annonça que c'était bientôt l'heure. Ils se levèrent et ce fut reparti pour un tour.
  Vous savez quoi ? Je suis montée sur cette scène pour chanter A little bit longer avec Nick et on a fait un tabac !
  La présence de Katlyn était obligatoire à la séance de dédicaces qui suivit et elle fut surprise de voir des fans venir lui demander des autographes. C'était vraiment impressionnant et ça lui faisait plaisir. Ils étaient vraiment adorables.
  M'enfin, je ne ferais pas ça à toutes les dates de la tournée et Nick le sait !
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brevesdenatlyn · 7 years
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Brèves de Natlyn - "Refoulement"
Number of parts: 1.
Pairings: Nick x Katlyn.
Synopsis: "Katlyn… Voilà trois ans qu’elle avait pris la fuite. Après l’enterrement de Brooke, elle avait tout simplement disparu en ne laissant qu’un mot bref et un numéro de téléphone à l’intention de son fiancé."
Jeudi 13 juin 2013
00h02
Appartement de Nick Jonas.
  Nick ne parvenait pas à dormir cette nuit-là. Chaque année, c’était la même chose. Chaque année, il passait la nuit du douze au treize juin debout, incapable de dormir. Cette insomnie si particulière durait depuis trois ans, depuis la mort de Brooke Davis. Brooke était la meilleure amie de sa fiancée, Katlyn Itachi. Nick se sentait coupable de sa mort. C’était sa faute. Il était secouriste. Il aurait dû arriver plus tôt. Quand l’appel avait été passé, il avait sauté dans son camion et prit la route mais était malheureusement arrivé trop tard. C’était en personne qu’il avait dû annoncer cette triste nouvelle à Katlyn.
Katlyn… Voilà trois ans qu’elle avait pris la fuite. Après l’enterrement de Brooke, elle avait tout simplement disparu en ne laissant qu’un mot bref et un numéro de téléphone à l’intention de son fiancé. Depuis, elle vivait en France et composait des chansons qu’elle enregistrait ensuite avant de les mettre sur Youtube. Nick les avait toutes vues. Toutes. Parfois, elle lui manquait tellement qu’il regardait ses vidéos encore et encore. Il l’avait peu au téléphone. Elle lui manquait vraiment terriblement. Cette nuit, s’il ne dormait pas, c’était de sa faute à elle, sa fiancée, qu’il aimait plus que de raison. Aujourd’hui, c’était son anniversaire. Il lui avait souhaité les années précédentes mais elle n’avait jamais répondu. Normal. Fêter son anniversaire revenait à fêter la mort de sa meilleure amie et Nick savait que Katlyn n’avait pas fait son deuil. De même qu’elle n’avait toujours pas pleuré. Pourtant, Nick l’avait appelée plus tôt dans la journée. Il voulait absolument la revoir et son anniversaire était l’occasion idéale pour ça. Elle avait commencé par refuser. Il avait senti qu’elle ne céderait pas d’un pouce puis il avait fini par la convaincre.
Elle allait donc revenir à New-York, sa ville natale, la ville où sa famille ses amis vivaient, pour célébrer son anniversaire. Peut-être réussiraient-ils à la convaincre de revenir pour de bon ? Nick était stressé à l’idée de la revoir. Il espérait que ses sentiments à son égard n’avaient pas changé. Katlyn n’avait plus été capable de dire « je t’aime » après l’incident. Cette attitude faisait douter Nick. Il avait peur que la femme qu’il aimait ait changé, qu’elle soit devenue quelqu’un d’autre, qu’elle ne l’aime plus comme ils s’étaient aimés des années plus tôt. Elle ne lui en avait jamais voulu d’être arrivé trop tard. Elle n’avait même rien dit, n’avait plus rien laissé passer. Elle s’était fermée à toutes les émotions et portait un masque dur et froid. Nick avait peur de ne jamais retrouver cette femme qu’il avait tant aimée et qu’il aimait toujours autant. Alors, il repensait la fête surprise qu’il avait organisé, à Hope, la fille de Kevin et Danielle, qui avait tant tenu à l’aider et à cet appel téléphonique qui avait fini par persuader Katlyn de revenir…
  - Flashback -
  —  Je suis désolée, Nick. J’ai un emploi du temps chargé cette semaine.
—  Mais, Katlyn, c’est ton anniversaire !
—  Si tu crois que ça m’amuse de fêter mon anniversaire, tu te trompes.
—  Je sais que tu ne veux pas revenir à cause de ce qui s’est passé.
—  Ça n’a rien à voir.
—  Katlyn, tu t’es enfuie après l’enterrement de Brooke. Personne ne t’en a empêché car tout le monde savait combien tu souffrais de cette perte. Tout le monde savait que ce serait dur pour toi de remonter la pente. Tu as pris sa mort comme un abandon mais c’est toi qui nous as abandonnés !
—  …
—  On ne t’a pas vue depuis trois ans. Hope se faisait une joie de te revoir. Toute notre famille aussi. Kathy, je comprends que tu ne veuilles pas fêter ton anniversaire. Je comprends que tu te sentes mal depuis la mort de Brooke mais, s’il te plait, reviens. Ça fera plaisir à tout le monde.
  Il y eut un remuement de papiers, comme si elle cherchait quelque chose. Le bruit des touches d’un ordinateur. Une conversation. En français. Nick ne comprit pas mais il savait qu’il avait gagné. Katlyn allait enfin rentrer à New-York. Même si ce n’était que pour une brève période.
  —  Mon avion atterrit à huit heures. Tâche d’être à l’heure.
  - Fin -
  Dans huit heures, l’avion de Katlyn atterrirait et Nick serait là pour l’accueillir. Trois ans. Cela faisait trois ans qu’ils ne s’étaient pas vus. Précisément, depuis le jour qui avait suivi l’enterrement de Brooke. Ils avaient tous été choqués, bouleversés. Katlyn était partie seule, sans rien, ni personne. Elle avait trouvé un job. Elle écrivait des chansons pour des petits et des grands noms de la musique française. Tout le monde se l’arrachait là-bas. Jamais, Ô grand jamais, elle n’avait pleuré la mort de Brooke. Elle n’en avait pas parlé, ni versé une seule larme. Elle avait été choquée, bien plus que tout le monde. Si seulement elle connaissait la réelle vérité, elle ne serait pas revenue et en aurait probablement voulu à Nick. Cependant, elle ne savait rien et ne soupçonnait rien. Comment réagirait-elle en apprenant que Brooke avait laissé un message sur le répondeur de Nick pour lui dire de transmettre ses excuses à Katlyn avant de se suicider en se tranchant les veines ? Nick le supportait de moins en moins. Il ne supportait plus de connaitre cette cruelle vérité. Elle le torturait, lui filait des cauchemars et des sueurs froides, le rendait malheureux depuis trois longues années. Tôt ou tard, il allait devoir l’avouer à Katlyn ou il imploserait. Cette dernière ignorait tout du message et des véritables raisons de cette mort. On lui avait seulement dit que Brooke avait eu un accident domestique et qu’un voisin avait appelé pour leur signaler l’urgence. Elle les avait cru, y croyait toujours. Que se passerait-il quand elle saurait la vérité vraie ? Nick se torturait encore. Il n’y avait qu’une personne à qui il pouvait confier tout ça. C’est à cette personne qu’il pensa lorsqu’il sombra enfin dans le sommeil.
  Jeudi 13 juin 2013
8h02
Aéroport.
  —  Oh, Seigneur ! Je suis en retard !
  Nick courait dans l’immense hall de l’aéroport, slalomant entre les gens et s’excusant lorsqu’il les percutait. Il tenait fermement Hope par la main. La petite fille avait absolument tenu à l’accompagner. Il faut dire que Katlyn était sa marraine et qu’elle avait toujours veillé à son bien-être avant son départ. L’adulte avait énormément manqué à la petite fille de huit ans maintenant.
  —  Tu crois que Kathy est venue ?
—  Absolument. Katlyn n’a jamais été du genre ponctuelle mais elle prévient avant de poser un lapin.
—  Pourtant, elle n’a dit à personne qu’elle était partie.
—  A part nous, personne ne sait qu’elle revient aujourd’hui.
—  Elle rentre vraiment ?
—  Je l’ignore, Hope.
—  J’aimerais bien qu’elle reste. Elle m’a manquée.
—  A moi aussi.
  Des gens affluaient de partout dans cet aéroport. Il était noir de monde. Comment allait-il trouver sa fiancée dans tout ce capharnaüm ? Le brouhaha mêlé aux mouvements commençait à l’étourdir. Il n’avait jamais été fan des foules et l’effet qu’elles avaient sur lui était toujours le même. Il avait terriblement hâte de trouver Katlyn et de sortir d’ici.
  —  Tu la vois, tonton ?
—  Non. Il y a trop de monde.
—  Il faut la trouver !
—  J’ai une idée. Tu vas monter sur mes épaules et, quand tu la vois, tu me dis où aller. D’accord ?
  La petite fille acquiesça. Nick la fit grimper sur ses épaules et tous continuèrent leur chemin en scrutant la foule. Hope prenait cette mission très à cœur et regardait tout autour d’elle à la recherche de sa marraine adorée. Ce fut au bout de dix minutes de recherche qu’elle distingua enfin un visage qu’elle connaissait.
  —  Par-là, cria-t-elle à Nick.
  Nick suivit la direction indiquée par sa nièce. Quittant l’attroupement formé autour des guichets et des scanners à bagages, il atterrit à l’entrée d’un couloir. Là, une femme qu’il ne reconnut pas de prime abord attendait avec une petite fille de cinq/six ans. Il lui fallut quelques minutes pour se rendre compte qu’il s’agissait de sa fiancée. Elle était passée d’un style simple et bon marché à un style plus riche, plus classe. Auparavant, elle se serait promenée en jogging et T-shirt, sans maquillage et avec une simple queue de cheval mais il semblait que ça ait changé. A en croire son jean Kaporal, son T-shirt Teddy Smith et ses converses faites sur mesure avec son logo estampillé dessus, elle avait dépassé le stade de simplicité. Ses cheveux, autrefois longs et blond vénitien, étaient aujourd’hui courts et blonds platine avec une mèche violette. Elle ne portait plus ses lunettes et arborait un tatouage sur le poignet. Nick ne vit pas ce qu’il représentait mais le dessin dépassait de la montre derrière laquelle il était caché, une montre de grand luxe. De cette main tatouée, elle tenait la main de la petite fille. Cette dernière était habillée sobrement. Si elle portait des vêtements de marque, on ne le remarquait pas. C’était une petite fille très mignonne. Plutôt grande pour son âge, elle avait quelques formes qui lui donnait un air à croquer. Ses cheveux blonds étaient attachés en deux petites couettes qui dégageait son visage pâle. Elle était adorable. Nick resta figé devant sa fiancée – s’il pouvait toujours l’appeler ainsi – et perdit ses mots. Katlyn lui sourit mais il décela un éclat dans son regard. Elle cachait quelque chose. Il garda ce détail pour lui afin de ne pas causer une scène au beau milieu de l’aéroport.
  —  Je fais le déplacement juste pour te voir et tu n’es pas content ? Tu as un problème ?
—  Non, aucun, répondit Nick en déposant Hope au sol. Je suis très content que tu sois venue. Je ne m’attendais juste pas à ce que tu aies autant changé en trois ans.
  Hope se jeta dans les bras de sa marraine, ravie de la revoir à la maison. Il y avait tellement longtemps qu’elle attendait son retour. Katlyn s’agenouilla et, sans lâcher la main de la petite fille, serra Hope dans ses bras. Le temps avait passé mais elle n’avait pas oublié la jeune fille et avait toujours pensé à lui envoyer une carte et un cadeau pour son anniversaire.
  —  Tu m’as manquée !
—  A moi aussi, tu m’as manquée. Je suis contente de te revoir, Hope.
  Katlyn relâcha la petite fille et se redressa pour faire face à son fiancé. Ce dernier la détaillait de haut en bas sans un mot. Il remarqua qu’elle portait toujours la bague de fiançailles qu’il lui avait offerte lors de sa demande. Elle tenait donc encore à lui.
  —  Qui est-ce ?
  Il désigna la petite fille d’un signe de tête, curieux d’en savoir plus à ce sujet. Elle était trop vieille pour qu’elle soit issue d’une relation autre que la leur. Il était également impossible qu’elle soit leur fille.
  —  Ma fille, Angela.
—  Ta… Fille ?
—  J’ai rejoint une association pour aider les enfants handicapées. Ils cherchaient à aider cette petite fille, à la confier à une famille convenable. J’étais en charge de son cas. J’ai fini par m’attacher à elle et j’ai décidé de l’adopter.
—  Je… Je ne sais pas quoi dire.
—  Je t’expliquerais plus en détails mais pas ici. Il y a trop de bruits et de gens. Je sais combien tu détestes ça.
—  C’est vrai. Sortons. Si on peut choper un bus retour vide, on aura de la chance.
—  Un bus ? Qu’as-tu fait de la voiture ?
—  Je l’ai vendue.
—  Pourquoi ?
—  Parce que j’avais besoin d’argent pour payer mon loyer.
—  On va arranger ça.
  Nick remarqua enfin l’énorme valise qui était dissimulée derrière Katlyn et sa fille. Il attrapa l’anse de cette valise et la main de Hope. Katlyn souleva Angela et la prit contre elle. Quand ils se retrouvèrent dehors, elle sortit son téléphone et appela quelqu’un. Ils n’eurent pas à attendre longtemps avant qu’une Ford Mustang ne se gare devant l’aéroport.
  —  Efficace.
—  Le bus, c’est dangereux pour les gens comme toi.
—  Comme moi ?
—  Les agoraphobes.
—  Je ne suis pas…
—  Si, tu l’es. Pas à un point extrême mais tu l’es quand même.
—  Tu me connais toujours aussi bien.
  Katlyn leva les yeux au ciel. Il lui avait été impossible d’oublier Nick durant ces trois ans et elle n’avait rien fait pour. Elle l’aimait toujours et le fait qu’il ait insisté pour qu’elle revienne et qu’il soit venu en personne pour l’accueillir lui confirmait que c’était pareil pour lui. Des âmes sœurs. C’est ce qu’ils avaient toujours été. Ils montèrent en voiture sans aucun signe d’affection. Ils n’osèrent pas. Le temps avait mis une distance entre eux, une distance qu’il se devait de briser. Cela les faisait souffrir tous les deux mais Katlyn ne l’avait-elle pas mérité ? Nick posa sa main sur son épaule et la secoua un peu pour la sortir de ses pensées. Leur premier contact. Sa main était chaude et rassurante, comme elle l’avait toujours été. Cette main lui avait manqué. Elle avait caressé son corps, avait serré sa main, l’avait réconforté… Il lui adressa un sourire. Elle résista à l’envie de se jeter dans ses bras. Ils montèrent tous en voiture et prirent la route. Durant le chemin, Katlyn reçut un appel qu’elle prit. Comme elle s’exprimait en français, Nick ne comprit rien. Pour s’occuper le temps du trajet, il revoyait le planning de la journée qui allait être chargée. Tout d’abord, installer Katlyn et sa fille dans son appartement afin qu’elles puissent se reposer du voyage. Il y avait quand même cinq heures de décalage horaire entre la France et New-York. Ensuite, il faudrait faire les préparatifs de dernière minute à l’appartement de ses parents et trouver une excuse pour y emmener Katlyn. Bien sûr, Nick avait déjà réfléchi à tout ça et chacun des problèmes qui avaient pu se poser avait été résolu. Comme prévu, Nick fit déposer Katlyn et Angela chez lui en leur recommandant de se reposer. Danielle, la femme de Kevin, les y attendait. Nick avait un peu menti en déclarant être le seul avec Hope à savoir que Katlyn venait. Les deux parents de la petite fille étaient eux aussi au courant car le jeune homme avait eu besoin d’un coup de main pour monter ces retrouvailles. Il se rendit d’ailleurs chez Kevin pour y faire les derniers préparatifs concernant les mets pour l’anniversaire surprise pendant que Hope s’amusait dans le jardin. L’ainé remarqua tout de suite que quelque chose gênait le plus jeune.
  —  J’ai déjà vu cet air. Qu’est-ce qui se passe ?
—  Euh…
—  Tu as insisté pour que Katlyn revienne le jour de son anniversaire et là, tu te prends à regretter.
—  Ça n’a rien à voir.
—  Alors ?
  Nick lui raconta alors tout ce qui le tracassait depuis trois ans. Toute la vérité. Une vérité qu’il était seul à connaitre. Une vérité qui le torturait depuis trois ans. Brooke avait été enterrée le jour de l’anniversaire de Katlyn. C’était quelque chose qu’on oubliait pas facilement.
  —  Ça fait trois ans aujourd’hui. Katlyn ne l’a pas oublié. Je l’ai vu.
—  Le contraire aurait été étonnant mais Katlyn a toujours pris sur elle. Pourquoi t’inquiètes-tu ?
—  Elle… Elle n’a jamais pleuré, ni ne s’est confiée. Elle a tout gardé pour elle. J’ai… J’ai peur que…
—  Quoi ?
—  J’ai peur qu’après avoir refoulé tant d’émotions… Elle peut imploser à tout moment et j’ai peur qu’elle ne fasse une bêtise à refouler ses émotions comme ça.
—  C’est vraiment ça qui t’inquiète ? Alors, redevenez aussi proches que vous l’étiez il y a trois ans et laisse la te parler comme elle le faisait. Elle sait qu’avec toi, elle peut se confier.
  Kevin avait réussi à persuader son frère. Nick ignorait combien de temps Katlyn avait prévu de rester mais il savait qu’il pouvait l’amener à lui parler. Il rentra chez lui dans le cours de l’après-midi quand tout fut fini et retrouva Katlyn, debout dans son bureau, celui qu’il avait pris le soin de lui aménager quand ils s’étaient installés ici. Elle regardait les photos, les posters, les notes et tous les bibelots qui avaient un jour composés son univers.
  —  Tu as tout laissé exactement comme c’était.
—  J’ai toujours espéré que tu reviendrais.
—  Je savais que tu m’attendrais.
  Elle soupira. Comment pouvait-elle lui faire comprendre qu’elle était revenue parce qu’il le lui avait demandé ? Ces trois années passées en France lui avaient fait du bien, lui avaient permis de trouver une vocation mais, chaque jour, lorsqu’elle se réveillait seule dans son grand lit, elle se prenait à regretter la présence de Nick. Il lui avait manqué. Aussi mue par un désir qu’elle ne pouvait plus contrôler, elle s’approcha de lui et scella ses lèvres sur les siennes. Nick ne se fit pas prier et l’approfondit laissant glisser ses mains sur le corps de sa fiancée comme si elle n’était jamais partie.
  —  Ça fait tellement de bien de te retrouver.
—  Pourquoi tu m’as rappelé à toi, Nick ?
—  Je ne supportais plus ton absence. Ça me rendait fou.
—  Je suis revenue.
—  Pour combien de temps ? Soupira-t-il, s’attendant à un court délai.
—  Jusqu’à la fin de notre vie.
—  Quoi ?
—  Je suis définitivement revenue. Pour toi. Pour notre famille. Je ne supportais plus ton absence. Tu m’as convaincue qu’il était temps.
  Ils s’embrassèrent de nouveau. Les sensations étaient toujours les mêmes. L’amour qu’ils se portaient était toujours là. Ils s’aimaient, se retrouvaient, s’unissaient à nouveau. Rien n’était plus bon que de faire un de nouveau avec l’être qu’on aime au point de se sentir mourir lors de son absence.
  —  Où est… Commença-t-il, hésitant.
—  Angela ? Elle dort. Dans notre chambre. C’est une petite fille adorable.
—  Je vais devoir apprendre à la connaitre.
—  Je t’aiderais.
—  Que dirais-tu d’aller surprendre mes parents à leur appartement ce soir ?
—  Leur appartement ? Qu’ont-ils fait de cette petite maison qu’ils avaient avant ?
—  Les temps sont rudes. On les a obligés à déménager faute de pouvoir payer.
—  C’est dommage. Ils aimaient tellement cette maison.
—  Et elle leur manque autant que tu m’as manqué.
—  Je crois que je peux faire quelque chose.
—  Es-tu devenue riche ?
—  Non, pas riche. Juste bien payée.
—  C’est à toi qu’on est supposés faire un cadeau.
—  Vous retrouver, c’est mon cadeau. Je n’ai besoin de rien d’autre.
—  Si tu savais combien j’ai espéré ton retour.
  Nick resserra ses bras autour de Katlyn pour se rassurer et s’assurer qu’elle était bien là, que ce n’était pas un rêve. Ils passèrent le reste de l’après-midi à discuter, à se retrouver, à renouer, à retrouver qu’ils avaient perdu. Ils y parvinrent sans mal. C’était comme si Katlyn n’était jamais partie. Nick fit la connaissance d’Angela. Le soir venu, ils se rendirent chez les parents Jonas où tout le monde les attendait. Au cours de la soirée, Nick réfléchissait encore à la façon dont il ferait parler Katlyn sur le sujet tabou. Il ne trouva rien. Pourtant, il s’aperçut bientôt que le destin – s’il en était ainsi ! – avait tourné en sa faveur…
  Vendredi 14 juin
03h57
Appartement de Denise et Paul Jonas.
  Il était près de quatre heures du matin. La petite fête avait eu son succès. Katlyn avait été surprise mais également très heureuse. Jamais elle ne s’y était attendue. Tout le monde s’était réuni pour elle, pour lui souhaiter son anniversaire. Pour fêter ce retour et cet anniversaire, ils avaient tous forcé sur l’alcool. Ainsi Joe ronflait paisiblement sur le sol. Ses parents l’avaient ramené chez lui. Ils allaient revenir. Katlyn allait avoir besoin d’un taxi aussi. Nick ne lui connaissait pas une telle descente. Il avait fini par se laisser aller aussi. Désormais, ils étaient aussi torchés l’un que l’autre. Angela et Hope avaient été couchées avant de voir ce spectacle. Bien que saoule, Katlyn semblait en pleine forme. Cependant, on le disait et le répétait souvent, il ne faut pas se fier aux apparences. Bientôt, elle aborda un sujet douloureux pour appuyer un argument à propos d’un sujet que les derniers encore debout ignorait totalement car elle divaguait trop pour aligner deux mots qui formeraient une phrase cohérente.
  —  Si Brooke était là, elle…
  Le silence tomba. Nick remarqua qu’il ne restait que Katlyn et lui dans la pièce. Les autres étaient partis comme des fantômes. Ou alors ils étaient trop bourrés pour s’en rendre compte. Ce qui était sûr, c’était qu’Angela était endormie dans la chambre d’amis.
  —  Kathy ?
  L’interpellée avait le regard vague et semblait vraiment ailleurs. Elle parla. Plus pour elle-même que pour qui que ce soit d’autre.
  —  Si elle était là… Elle marqua une pause avant de reprendre. Brooke, pourquoi es-tu partie ? Pourquoi tu m’as abandonnée ?
   Katlyn tomba à genoux. Nick ne savait pas quoi faire. Il était déconcerté. Lorsqu’elle avait fondu en larmes, il s’était approché d’elle et l’avait prise contre lui.
   — Kathy…
—  Je sais tout, Nick. Elle m’a tout dit.
— Quoi ?
 — J’ai trouvé la lettre dans son appartement. Celle qu’elle a écrite entre l’appel qu’elle t’a passé et son suicide.
  Sa voix était entrecoupée de sanglots qu’elle ne pouvait contenir. Celle de Nick était empreinte du choc qu’il ressentait. Il n’avait donc pas été seul à porter ce fardeau durant tout ce temps. Il avait voulu se taire pour protéger Katlyn mais Brooke avait pris le soin de lui laisser une lettre. Pourquoi ?
  —  …
—  Elle savait que tu ne me dirais rien, que tu voudrais me protéger. Alors, elle a écrit cette lettre. Elle disait qu’elle s’excusait et tout… Je ne pouvais pas… Je ne pouvais pas rester après ça…
—  …
—  Je ne t’en veux pas, Nick… Je sais à quel point ça a dû être dur pour toi de garder le secret… Je sais combien tu veux me protéger…
  Il était donc vrai que l’alcool pouvait délier les langues. Nick ne savait ni quoi faire, ni quoi dire et ça ne s’arrangea pas quand Katlyn se mit à lui confier tout ce qu’elle avait sur le cœur, tout ce qu’elle avait refoulé depuis trois ans. Ses larmes ne cessaient de couleur. Nick restait là, à la tenir contre lui, pour tenter de la consoler comme un père consolerait son enfant. La pluie avait commencé à battre sol et fenêtres. Hormis cela, c’était le silence complet, seulement interrompu par les hoquets de Katlyn qui continuait de pleurer lentement sur l’épaule de son fiancé. L’alcool avait délié sa langue mais cette fois… Oui, cette fois, ça avait été douloureux. Tous les sentiments que Katlyn faisaient taire en elle depuis la mort de Brooke - sentiment d’abandon, de tristesse, de frustration, de désespoir et de solitude - elle les avait laissés éclater ce soir. Heureusement qu’ils étaient seuls. Le temps passait et, peu à peu, Katlyn se calma. Nick sentait sa respiration revenir à la normale. Elle s’endormit avant qu’il n’ait eu le temps de dire quoi que ce soit. En l’observant dormir, il remarqua combien elle était épuisée. Il se promit d’en toucher deux mots à son employeur si elle en avait un. Ils étaient seuls au monde. Nick serra Katlyn un peu plus fort contre lui. Les affres du sommeil commençaient à l’attaquer lui aussi. Ne se sentant pas la force de bouger, il se vautra sur le sol sans lâcher Katlyn. Au contraire, il resserra davantage son étreinte. Les aveux qu’elle lui avait faits avait soulagé sa culpabilité. Il s’endormit donc l’esprit léger auprès de la femme de sa vie qu’il ne laisserait plus partir…
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brevesdenatlyn · 7 years
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Brèves de Natlyn - "Quand la pluie tombe"
Number of parts: 1.
Pairings: Nick x Katlyn.
Synopsis: "Au début, je pensais vraiment que j'allais mourir d'ennui à rester enfermée chez moi. Je suis quand même un agent fédéral ! Non, sans plaisanter, je détestais rester enfermée chez moi sans avoir rien à faire. Je dormais la journée pour calmer la douleur des plaies qui cicatrisaient lentement. La nuit, j'observai les rues de New-York. La pluie de ces derniers jours rafraîchissait le temps brûlant de ces jours d'été."
« Le front posé contre la vitre glacée, j'observai la pluie tomber drue sur New-York. Cela faisait plusieurs jours déjà qu'elle tombait sans relâche, nous confinant dans nos appartements, faisant sauter les compteurs et rendant les routes impraticables. Je n'avais participé à aucune des missions de défense du territoire et mon équipe d’agents fédéraux en était au même point. J'étais confinée chez moi sur ordre de mon supérieur. J'avais été grièvement blessée lors de la précédente mission et j’avais besoin de repos afin de récupérer complètement. S’il m'avait donné les moyens de quitter l'hôpital, il m'avait également consignée chez moi avec une garde rapprochée. Il avait fait annuler cette dernière le lendemain. C'était juste histoire de tester ma docilité apparemment. Comme si j'allais désobéir à un ordre direct de mon supérieur ! Au début, je pensais vraiment que j'allais mourir d'ennui à rester enfermée chez moi. Je suis quand même un agent fédéral ! Non, sans plaisanter, je détestais rester enfermée chez moi sans avoir rien à faire. Je dormais la journée pour calmer la douleur des plaies qui cicatrisaient lentement. La nuit, j'observai les rues de New-York. La pluie de ces derniers jours rafraîchissait le temps brûlant de ces jours d'été. La chaleur en était insupportable. Voilà une autre raison qui me poussait à dormir la journée. La nuit était calme, douce et fraîche tandis que la journée était agitée et brûlante. Bien que je dorme toute la sainte journée, je me sentais épuisée. Pourtant, rien n'aurait pu m'arracher à ma contemplation nocturne. Un homme avait pris cette habitude de toujours s'asseoir sur un muret de la ville visible de ma fenêtre. Toujours le même endroit. Toujours la même heure. Il venait même en temps de pluie. Apparemment, Nicholas n'avait pas peur de se mouiller. Toutes les nuits, il venait s'asseoir là et toutes les nuits, je l'observai. Je ne savais pas pourquoi mais quelque chose en lui m'attirait. Cette nuit encore, Nicholas s'assit sur ce muret. J'étais nerveuse. Aujourd'hui, je l'avais attendu. J'avais douté de sa venue. Femme de peu de foi que j'étais ! Malgré mon doute, je savais qu'il viendrait. Il se perdit dans ses pensées, inconscient du fait d'être observé. Il avait l'air si calme, si détendu. Je mourais d'envie de le regarder dans les yeux et de le sentir près de moi. Je venais de découvrir ce sentiment nouveau : l'Amour. Oui, moi, Katlyn Itachi, j'étais tombe amoureuse d’un homme. Non, pas d'un homme mais de cet homme. Nicholas Jonas. La pluie redoubla d'intensité, réveillant la douleur sourde qui me secouait le corps entier. Je ne bougeai pas. Lui non plus. La douleur ne parvenait pas à effacer ce que je ressentais à ce moment. Perdu dans sa contemplation, je ne la sentais pas. J'avais pris conscience d'une chose. Je l'aimais. Rien ne pourrait changer ça. J'attrapai un parapluie en toute hâte, déclenchant une vague de douleur qui me coupa le souffle. Je ne pris cependant pas le temps d’attendre qu'elle se calme sachant qu'elle ne s'apaiserait que si je dormais. J'étais ensuite sortie sous la pluie battante. Je n'avais rien d'autre que ce parapluie mais ça me suffisait amplement. Je m'approchai de l'endroit où Nicholas se tenait.
  —  Nicholas ?
  Il leva la tête vers moi. Il arborait cet air malheureux que je voyais toujours sur son visage quand il s'asseyait ici. Qu'est-ce qui le tracassait à ce point ? J'aimerais tant être dans sa tête pour le découvrir. J'aimerais tant le prendre dans mes bras pour le consoler. Comment prendrait-il ce que j'allais dire ou même faire ?
  —  Agent Itachi ?
—  Laisse tomber le « agent ». Qu'est-ce que tu fiches ici tout seul, sous la pluie ?
— Je comble la solitude. J'aime cet endroit.
—  C'est un bel endroit en effet.
—  Tu n'as pas l'air bien. Le capitaine ne t'a-t-il pas consignée au repos?
—  Je crois que tout le repos que je pourrais obtenir ne suffira pas à me remettre sur pied, dis-je alors en détournant enfin mon regard du sien.
  Le brun ne sembla pas comprendre. Il se leva du muret et se plaça à côté de moi. Je sentais son regard sur moi. Interrogateur. Pourquoi avais-je soudain si peur ? Il posa une main sur mon épaule. Malgré la pluie et le vent, elle était tiède et me procura un bien immense.
  —  Il semble que je ne sois pas le seul tourmenté. Tu peux être franche, tu sais ?
—  Tu veux vraiment que je te dise ce que je suis venue te dire ?
  Nicholas hésita un instant. Avait-il au moins saisi que je n'étais venue que pour le voir ?
  —  Oui.
—  Tu vas me prendre pour une folle mais je...
  Je ne trouvais pas mes mots. Ils étaient coincés dans ma gorge. J'étais incapable de lui dire. Je le regardai de nouveau dans les yeux. Sans crier gare, je fermai les yeux et me penchai vers lui. Je scellai ses lèvres avec les miennes. S'il était surpris, il n'en laissa rien paraître et accepta ce doux baiser. Je l'interrompis, honteuse.
  —  Sache que je ne te prends pas pour un fou.
—  Vraiment ?
—  J'attendais ça depuis un moment.
  Il ne me laissa pas le temps de répliquer, scellant à nouveau nos lèvres par un autre baiser plus long. J'étais heureuse qu'il accepte si facilement, qu'il ressente la même chose que moi à son égard.
  —  Je t'aime.
  Les mots étaient sortis spontanément cette fois-ci. Libérés de la peur qui les entravait, ils avaient fusé. La pluie qui tombait n'effaçait aucun des traits du visage de celui que j'aimais. Elle le rendait, au contraire, plus désirable que jamais.
  —  Ce n'était pas si compliqué, dit-il en riant.
  Je ris à mon tour, ce qui eut le don de me faire sentir toute l'intensité de la douleur qui me tenaillait. Je pensais qu'il était peut-être temps de rentrer chez moi. Il m'y raccompagna. Il ne dirait rien à mon supérieur de cette promenade nocturne si j'acceptais docilement qu'il vienne soulager la douleur.
Aurais-je pu le lui refuser ? »
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