#augie visage

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The.Nevers episode 10;; Dead or Alive. "What if she's dead? What if she's dead? She could be dead. She could be dead. She could be dead! Or worse... She could still be alive. What if she's still alive!?"

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Méfiez-vous de la salade russe, de l’amour et de Fabcaro

Fabcaro depuis qu’il a du succès devient difficile à suivre. De la Cafetière à 6 Pieds sous terre, sa cour s’agrandit puisque le voilà chez Dargaud et chez Glénat. Ses guêtres en jeans, il les traînait depuis longtemps dans le monde de la BD, écrivant, dessinant, reprenant du Achille Talon, du Gai-Luron, fréquentant les maisons, petites et grandes. Là, il semble qu’une marche ait été franchie.

Sur Page à Pages, nous l’avions suivi dans Zaï Zaï Zaï Zaï (merci Fabien pour la longueur du titre, à taper c’est un délice), puis dans Pause. Il était donc logique de s’intéresser à la suite qui, youpie, parle d’amour.

Et si l’amour c’était aimer ? Cette question métaphysique, Fabcaro l’aborde par le biais du roman-photo, genre qui m’a menée au Mucem à Marseille visiter l’exposition sur le même thème afin de me documenter avant d’écrire cet article.

Des romans photo j’en avais lu gamine chez le coiffeur du village. Je n’étais pas dupe de ce plaisir un peu cochon que je prolongeais en achetant de temps à autre une autre perle de la littérature de gare, Merci Docteur, au kiosque de… la gare… d’où partait le bus pour rentrer du collège.

J’étais entre deux âges, dévorais ces histoires de médecins et d’infirmières - jamais le contraire - en suçotant un carambar. Alors quel bonheur de retrouver ces émois, les partager avec ma fille. Et bien non. L’exposition Roman-Photo, certes intéressante, n’a à notre goût pas suffisamment développé l’aspect sociologique, le caractère fédérateur. Peut-être trop cultivée ou trop technique, loin de son lectorat, elle nous a laissées sur notre faim.

Heureusement, avec Fabcaro, on en a pour son argent même si cela a dû lui en coûter. Pensez aux nuits blanches, aux matins oiseux pour trouver le titre. Nous l’avions laissé hypocondriaque, faire cette bd a dû l’achever. Dans sa parodie si c’en est vraiment une, tout y passe. Grâce à son dessin que nous connaissons, les poses des comédiens, pardon des héros, sont figées, stéréotypées à souhait, les mines boudeuses, torturées par bien des interrogations. 

l’amour est une petite chose fragile et insaisissable. Un jour elle est là, comme un poney...

L’auteur a pour une fois soigné un peu plus ses décors. Tout fonctionne, mêlant poncifs, cynisme et eau de rose. C’est absurde à s’en bousiller le brushing, drôle à s’en faire péter le string, comme toujours avec Fabcaro. On croit retrouver ça et là des clins d’œil à ses ouvrages précédents. Le pitch ? Henri et Sandrine forment un couple heureux même si Sandrine a souvent le regard dans le vague. Comprenez qu’elle s’ennuie dans sa vie de bourgeoise et n’a pas d’enfant. Un soir, alors que Sandrine ouvre la porte au livreur de macédoine [!!!] à qui, en bonne ménagère, elle a passé commande pour nourrir son mari rentré épuisé du travail, Sandrine sentit tous ses sens s’enflammer tel un incendie se propageant dans la forêt de son corps… Le regard de cet homme, noir comme une nuit sans lune, la magnétisait tel un aimant dont elle ne pouvait se détacher. Comment résister? Sandrine dès lors n’a qu’une idée en tête, passer à nouveau commande chez Speedy Macédoine pour revoir le beau garçon. Rapidement ils se donnent rendez-vous et ce moment d’anthologie en rappelle un autre que vous avez peut-être vécu lorsque, pour la première fois vous allez au cinéma en tête à tête avec un flirt en devenir et qu’au milieu du film se déroule soudain une scène de sexe torride et interminable.

Et pour les obsédés de tout poil et surtout du brushing, une dernière case:

enfin presque...

Ici, c’est poulet-frites.

Si vous pensiez pouvoir retourner à vos petites affaires, c’est raté. Et si l’amour c’était impossible? Fabcaro, dans son livre suivant, s’interroge sur les relations de couple. Exit les décors, les expressions sur les visages. Ici tout se passe dans le dialogue ou les pensées. A chaque page, planche, son nouveau couple, son nouveau gag. Rien n’est épargné au lecteur. C’est cynique, grossier, décalé. Tout y passe, du premier tête à tête à l’éducation des enfants, en passant par l’adultère, on navigue dans l’absurde.

Le titre bien évidemment fait référence à un des vers du poème de Rosemonde Gérard à son mari Edmond Rostand. Alphonse Augis, bijoutier lyonnais, grava en 1917 ce qui était devenu une expression sur une médaille.

Car vois-tu, chaque jour je t'aime davantage, Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain.

Et parce que les enfants sont nos amis, voici un dernier ouvrage qui vient de paraître et qui reprend les chroniques réalisées pour Science & vie junior par Fabcaro au scénario et Julien Solé, alias Julien/CdM au dessin.

J’ai franchement pris plaisir à lire ce recueil de vulgarisation scientifique qui se présente par planches de six cases qui répondent chaque fois à une question. Qu’est-ce que l’effet placebo? Qu’est-ce que la pierre de Rosette? Qu’est-ce qu’un lithophone? etc. etc. L’adulte se souviendra avec émotion de la Rubrique à Brac, Pythagore d’ailleurs fait des apparitions, on pensera à Marion Montaigne, à Gai Luron. L’enfant suivra et aimera.

Sur une ligne de texte au-dessus de chaque case, la question, le phénomène est abordé et expliqué simplement, avec sérieux. Mais c’est sans compter sur son illustration décalée, drôle qui met en situation par l’exemple des personnages au quotidien et met surtout le souk! Sauf à être une des familles croisées dans l’ouvrage précédent, on le partagera avec bonheur!

Et si l’amour c’était aimer? / Fabcaro. - 6 Pieds sous terre, 2017 (Monotrème) Moins qu’hier (plus que demain) / Fabcaro. - Glénat, 2018 (Glénaaarg!) Zéropédia : tout sur tout: volume 1 / Fabcaro et Julien/CdM. - Dargaud, 2018