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#docu fiction jeunesse
jesseeko · 4 years
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LES SORTIES CINÉ DU 11/08
De fille à adolescente puis femme, de science-fiction à thriller puis drame…  les films de cette semaine mettent à l’honneur les femmes. Des États-Unis à la Chine en passant par l’Arabie Saoudite, leur condition révèle certains problèmes sociaux profonds. En les illustrant dans leurs combats et dans leur pluralité, le cinéma contribue à son échelle, à lutter contre ces problèmes. 
LIGHT OF MY LIFE - CASEY AFFLECK
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Light of my Life est le second film de Casey Affleck. Connu pour travailler en famille, en 2007 il aide son grand frère Ben Affleck pour son premier film, Gone Baby Gone. En 2010, c’est Joachim Phoenix, son beau-frère, qui le soutient dans la réalisation de son docu fiction I’m Still Here. De même, à l’image de ces films, Light of my Lifetrouve son origine dans le cocon familial. En effet, père de deux enfants avides d’aventures, c’est par la création de récits grandioses qu’il parvint à contenter leur imagination. C’est de ces récits qu’émergea Light of my Life, un « film sur la parentalité, la tradition orale et le rôle des contes dans l’éducation des enfants » selon son auteur.
Résumé : Dans un futur proche où la population féminine a été éradiquée, un père tâche de protéger Rag, sa fille unique, miraculeusement épargnée. Dans ce monde brutal dominé par les instincts primaires, la survie passe par une stricte discipline, faite de fuite permanente et de subterfuges. Mais il le sait, son plus grand défi est ailleurs : alors que tout s’effondre, comment maintenir l’illusion d’un quotidien insouciant et préserver la complicité avec sa fille ?
 THE CROSSING - BAI XUE 
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The Crossing est le premier long métrage de la réalisatrice chinoise Bai Xue. Dans celui-ci, elle s’attache à retranscrire la réalité des « enfants transfrontaliers » qui comme elle, évoluent entre la Chine et Hong Kong. Ainsi nous est narré le quotidien de Peipei, une lycéenne rêveuse. Entraînée dans une quête identitaire à la croisée de mondes que tout oppose, nous suivons son cheminement : incarnation d’une époque et d’une jeunesse.
Résumé : Peipei est une lycéenne de 16 ans qui vit avec sa mère à Shenzen et étudie à Hong Kong. Avec sa meilleure amie Jo, elles rêvent de vivre un jour de Noël sous la neige au Japon. Alors que Peipei cherche du travail pour financer le voyage, le petit ami de Jo lui propose de se faire de l’argent en passant illégalement des téléphones portables par la frontière. D’abord craintive, Peipei prend de l’assurance quand les entrées d’argent se font plus importantes…
THE PERFECT CANDIDATE - HAIFAA AL-MANSOUR
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Première réalisatrice saoudienne, Haifaa Al-Mansour présente The Perfect Candidate son second film tourné entièrement en Arabie Saoudite. Monarchie Absolue Islamique depuis 1932, c’est en 2013 avec la sortie de son long métrage Wadjda, qu’elle parvint à imposer le cinéma dans un pays où l’art était tabou. Depuis, dit-elle « a commencé une période passionnante pour les cinéastes de mon pays ». Suite à son engagement, il a été décidé l’ouverture des 40 premières salles de cinéma saoudiennes entre 2018 et 2022. Consciente de la portée son art, avec ce nouveau film la cinéaste entend généraliser ce mouvement de tolérance en incitant les femmes « traditionnelles et culturellement conservatrices, d’épouser ce changement » affirme-t-elle. 
Résumé : Maryam est médecin dans la clinique d’une petite ville d’Arabie Saoudite. Alors qu’elle veut se rendre à Riyad pour candidater à un poste de chirurgien dans un grand hôpital, elle se voit refuser le droit de prendre l’avion. Célibataire, il lui faut une autorisation à jour signée de son père, malheureusement absent. Révoltée par cette interdiction de voyager, elle décide de se présenter aux élections municipales de sa ville. Mais comment une femme peut-elle faire campagne dans ce pays ?
Jesse Eko Ebongue
Pour ON’: https://on-media.fr/2020/08/11/sorties-cine-du-11-08/ 
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kimludcom · 5 years
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Les bonnes conditions : immersion dans la jeunesse dorée française | ARTE
Absolument captivant, qui n'a pas encore vu? Et qu'en dis la CRITIQUE! Les avis sont partagés ! Tout lire en bas ici:
LeMonde.fr: "Chronique sociale émouvante et captivante, où se font entendre des voix qui cherchent autant qu’elles se cherchent, Les Bonnes Conditions sait aussi et surtout admirablement restituer par l’image le passage du temps, celui d’un âge à l’autre, avec ses rêves et ses illusions perdues."
Libération.fr: "Le résultat se donne presque à voir comme une fiction dans laquelle on suit avec une affection croissante les aventures de ces personnages. Comme si chacun d’eux recelait une part de nous-mêmes. Au-delà des rails plus ou moins linéaires et attendus sur lesquels avancent ces trajectoires individuelles, c’est tout le sel et l’inattendu des premières fois qui vient bousculer des destins pas forcément si écrits d’avance. Amours, travail, logement, voyages, il est touchant de voir comment ces jeunes adultes essaient d’inventer leurs vies, avec ce que cela recèle de hasard mais aussi le poids d’héritages sociaux qui les ont façonnés depuis leur plus tendre enfance."
Senscritique.com Excellente critique ici: Spoiler : A la fin, tout se termine bien.
Ici les "bonnes conditions" côtoient surtout les bonnes intentions. La mièvrerie coule partout sur la pellicule. Le montage est scolaire et sommaire. Le story-bord est souvent embrouillé sautant d'un intervenant à l'autre sans raison claire ni fil conducteur. Et si au bout de 13 ans de production, ce sont ici les passages les plus intéressants que nous propose la réalisatrice, le résultat à l'écran est tiède. Passée l'habituelle empathie que tout être humain ressent un minima devant la logorrhée de ses congénères, on s'interroge sur le vide de la démarche. Que reste-t-il après le visionnage de ces 90mn découpées en 3 parties par des montages photos incapables de restituer efficacement les propos au regard de l'axe temporel ? Les téléspectateurs vont rencontrer 8 protagonistes qui vont tout d'abord tisser la toile de fond de leur enfance : profession des parents, ambitions pour le futur, vie lycéenne dans le 7e arrondissement parisien, cours de piano, équitation, escrime, opéra, cours d'art et vacances autour du globe (Grèce, Etats-Unis, Cuba, Lybie, Andalousie...) Le reste du docu se cantonnera essentiellement à égrener leur parcours scolaire, leurs stages, leurs diplômes et leurs déménagements de la maison familiale, à la chambre de bonne juste au-dessus des parents, à l'appartement hérité d'une grand mère fraîchement décédée pour finir par le 1er appartement acheté grâce au 65000 Fr./an de salaire et un prêt parental sans intérêt. Voilà grossièrement pour le contenu. Qu'ils soient issus de classes sociales aisées ne m'intéresse pas fondamentalement. Personne ne choisit sa famille de naissance. Au pire il s'en arrange, au mieux il s'applique à la déconstruire pour se construire lui-même. L'élément qui m'a donné envie de voir ce film est le concept du documentaire inscrit dans le temps long : 13 ans transposés en 90mn. Mais ici, le titre du docu "Les bonnes conditions, immersion dans la jeunesse dorée française" est volontairement racoleur et jette en pâture sa brochette d'adolescents sur la sellette du téléspectateur lambda qui rentre chez lui après sa journée de travail. Que veut dire ce titre, quand tout ce qui suit dans le documentaire tente de détricoter des préjugés anti-bourgeois qui existeraient d'office dans l'âme noire du prolétaire de base ? Mais sérieusement : pourquoi ce titre "putassier" ? Je me suis toujours interrogée sur les motivations des individus (mineurs de surcroît) qui acceptent de "se raconter" ainsi face caméra. J'ai toujours l'impression que de pauvres individus égotiques se sont fait "avoir" d'une certaine façon par ce qui ressemble de plus en plus à une société du spectacle permanent. Mais après avoir terminé mon visionnage, une pensée m'a réconforté, Julie Gavras les a rémunéré d'une certaine façon : au regard du résultat elle leur à offert là un bien beau CV-vidéo complaisamment utile. Au final ce film finit par ressembler à l'un de ses personnages qui dit qu'elle n'aime pas "avoir d'avis". Ce film n'aime pas avoir de "point de vue". Vous assisterez ici à une accumulation de conversations anodines où les seules qui sont à sauver sont les toutes premières, c'est à dire lorsque les 8 protagonistes sont encore adolescents. La suite répond tout à fait à l'idée répandue, mais vraie, que dès qu'un individu se met à se raconter, il ment (la focalisation interne empêchant, de fait, toute possibilité d'impartialité d'un récit). Et plus les années passent et plus la parole devient laconique et les zones disponibles à l'exploration se font rares. La bienveillance, nécessaire à ce type de démarche, du début, se transforme en complaisance stérile. Et on s'ennuie fermement face à ces 8 jeunes adultes qui ont appris "ce qu'il faut taire" et à la réalisatrice qui sait "ce qu'il faut ne pas montrer à l'écran et les questions à ne pas poser". Ces jeunes adultes ne parlent jamais de livre, d'amour, de famille, de nourriture, de sexe ou des gens qui comptent pour eux. Leur monde semble se limiter (grâce au parti pris de la réalisatrice) au : boulot, salaire, voyage, étude et appartement. Eh oui les enfants de bourges ça se racontent comme des Loannas ordinaires face caméra, mais ne cherchez pas ici de piscines et de jeunes éphèbes entreprenants. Selon Julie Gavras, les riches, quand ils s'épanchent, ils restent dans le contrôle. Politesse et bonne éducation des protagonistes ou efficacité du montage qui ampute volontairement les instants qui "déraillent" ? Le résultat : Rien ne déborde du cadre, l'image est lisse et le réel ne craquelle pas un seul instant sous le vernis de la fable sociale. Et à force de vouloir "normaliser" ses sujets, la réalisatrice va transformer ce qui aurait pu être un instantané honnête et humain en une traversée morne, plate, asexuée où les rares aspérités sont balayées d'un revers de caméra. Alerte Spoiler : tout se terminera bien (santé, étude, logement) grâce à l'intelligence, la ténacité, la beauté, le talent et les efforts méritoires de nos 8 héros... mais aussi un peu (beaucoup, souvent et longtemps) grâce à l'argent de maman et papa. On a beau faire du docu-réalité, on est pas chez Zola non plus... ou presque.
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rollingstonemag · 7 years
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Un nouvel article a été publié sur http://www.rollingstone.fr/les-10-meilleurs-films-des-annees-1990/
Les 10 meilleurs films des années 1990
Des « Affranchis » à « Pulp Fiction », les meilleures comédies, les meilleurs drames, thrillers et films d’horreur des années 1990
Ah, les années 1990, la décennie qui a vu naître l’avènement du cinéma indie et des blockbusters, les fight clubs et les cannibales charismatiques. Prenez les films qui ont forgé les années 1990, une période étonnamment fertile pour les réalisateurs et pour les cinéphiles, vous pouvez remarquer à quel point le ton a été donné, de la montée des documentaires comme phénomène mainstream aux touches metal qui ont transformé de nombreux films en musées de cire avec du rythme. A cette époque, on côtoyait des junkies écossais, des criminels beaux parleurs et des mecs inoubliables. On connaissait le kung-fu. Wow !
Nous avons rassemblé une équipe de mordus de cinéma, des vautours de la culture, des critiques de la pop-culture et des critiques de tous genres pour lister les 10 meilleurs films des années 1990. Des films ayant remporté un Oscar aux joyaux obscurs-mais-magnifiques en passant par les sagas documentaires et Tarantino, voici les films dont on parle encore aujourd’hui, dont on cite les répliques et que l’on regarde sans jamais s’en lasser.
10. « La Leçon de piano » (1993)
https://www.youtube.com/watch?v=6DnEenWLODI
Holly Hunter joue Ada, une jeune mariée muette du 19e siècle envoyée avec sa fille (Anna Paquin) depuis l’Écosse jusqu’en Nouvelle-Zélande pour vivre avec un mari difficile (Sam Neill). Le piano est sa seule voix, jusqu’à ce qu’un voisin violent (Harvey Keitel) l’acquière en échange de terres. La brute accepte de rendre le piano à Ada contre des leçons qui dissimulent un amour naissant réciproque. Cette romance gothique originale a séduit le Festival de Cannes, faisant de Campion la première femme à remporter la Palme d’Or. Hunter et Paquin ont également remporté les Oscars des Meilleurs Acteurs tandis que Campion a remporté celui du Meilleur Scénario Original. SG
9. « Chungking Express » (1994)
https://youtu.be/Bjd7PFf_TFw?t=6s
Vous n’avez besoin de regarder l’ode de Wong Kar-wai à toutes les personnes seules qu’une fois pour altérer votre conscience. Après ça, vous ne pourrez plus écouter « California Dreamin’ » sans imaginer Faye Wong en train de danser. Cette chanson rock des années 1960 n’est que l’une des nombreuses influences que le réalisateur de Hong Kong importe dans son film fluorescent qui raconte l’histoire d’un amour perdu. Les personnages, un mélange entre le Vieil Hollywood et les archétypes de la New Wave française, boivent de la Mexican Sol Cerveza et fréquentent un restaurant dans lequel de la viande à kebab tourne sur des rôtisseries verticales. Les héros de cette romance chaste sont deux policiers qui luttent pour passer à autre chose après une rupture. L’un s’entiche d’une hors-la-loi affublée d’une perruque blonde tandis que son double est secrètement courtisé par une petite fille espiègle qui se glisse dans son appartement pour faire le ménage. Le style visuel impressionniste de Wong et du directeur de la photographie Christopher Doyle immerge le spectateur dans un paysage onirique de cinéma. JB
8. « Malcolm X » (1992)
https://www.youtube.com/watch?v=sx4sEvhYeVE
Spike Lee espérait que son biopic sur le leader assassiné des Droits Civiques aurait l’effet qu’ont eu des films classiques comme Lawrence d’Arabie ou Gandhi. En fait, il a réalisé quelque chose d’encore plus grand : à la fois un drame historique, une étude convaincante du personnage et un essai politique. Lorsqu’on regarde Malcolm (interprété par Denzel Washington qui signe là l’une de ses meilleures performances) passer du statut d’homme heureux qui aime faire la fête à celui de voyou amateur, de détenu à agitateur, de leader politique à père de famille, on remarque à quel point l’impact des vies qu’il a vécues a transformé sa pensée. Ce n’est pas un portrait historique, c’est un film vivant qui parle tout autant du présent que de l’époque mercurielle de son sujet ou du moment où le film est sorti sur les écrans. BE
7. « Slacker » (1991)
https://www.youtube.com/watch?v=KlmfRuXxuXo
Le London Calling du cinéma des années 1990 est arrivé pile au croisement de deux décennies. L’obsession du temps qu’a Richard Linklater tout au long de sa carrière (ce qu’il nous fait et ce qu’on en fait), commence ici. Offrant une intrigue, des personnages récurrents et des localisations fixes, cette excavation libre de l’excentricité de Lone Star se promène autour d’Austin au Texas et suit les troubadours bavards d’une génération vaincue par Reagan et prête pour le cynisme de l’époque Clinton. C’est une chronique de ce temps qui résume les conspirations et les philosophies nihilistes d’une ville universitaire post-hippie très spécifique tout en se concentrant sur un sens impérissable de liberté précaire. EH
6. « Close-up » (1990)
https://www.youtube.com/watch?v=WS7idiZkOQ0
En ouvrant les yeux du monde occidental sur une compassion sans frontières, Abbas Kiarostami a été la « découverte » du cinéma d’art et d’essai des années 1990 : un humaniste au cœur tendre qui a donné tort aux politiques réductrices du jour. Démarrant la décennie qu’il viendra à dominer, Kiarostami a sorti ce docu-fiction hybride radicalement original, tacheté d’humour furtif et d’une angoisse plus profonde sur les notions empruntées d’identité. A première vue, le film est l’histoire d’un escroc : Hossain Sabzian aime les films et veut être célèbre. D’une certaine façon, mentir à un étranger ne lui pose pas de problème et il lui affirme qu’il est le fameux réalisateur iranien Mohsen Makhmalbaf. Une chose en amène une autre et notre héros bidon envahit la maison d’une famille sous une fausse excuse tout en s’enfonçant encore plus dans un mensonge colossal. Close-Up étend la ruse jusqu’à son dénouement glorieusement compatissant, une touche qui a aidé à pousser le flm jusqu’à un territoire inexploré. JR
5. « Pulp Fiction » (1994)
https://www.youtube.com/watch?v=s7EdQ4FqbhY
Prenez deux tueurs à gage, ajoutez une femme fatale qui se drogue, son mari gangster, un boxeur en fuite, des péquenauds dans un sous-sol et un couple Bonnie and Clyde bas de gamme qui dévalise un restaurant. Mélangez tout ça aux obsessions pop culturelles de leur créateur et vous obtiendrez un classique du cinéma indépendant des années 1990. Aucun autre film de cette décennie n’a eu un impact aussi instantané que cette lettre d’amour de Quentin Tarantino aux films qui ont forgé sa filmographie. Pulp Fiction est un film qui caractérise les années 1990 et dont on peut constamment citer les répliques. On ne pouvait pas éviter les posters accrochés aux murs des dortoirs, les parodies qui surgissent en une nuit ni même la bande originale pleine de rock et de R&B vintage. Construit sur des dialogues, de la violence et de l’amusement, ce film de Tarantino est sa signature. Peu de réalisateurs peuvent affirmer que leur nom de famille soit devenu un adjectif après seulement deux films. On ressent encore aujourd’hui, des années plus tard, les répliques de ce tremblement de terre du septième art. BT
4. « Le Silence des agneaux » (1991)
https://www.youtube.com/watch?v=XtikUtu8loI
Le masque notoire, les papillons de nuit géants, l’œuvre grotesque de non pas un mais deux maniques meurtriers, « J’ai mangé son foie avec des fèves et un bon Chianti »…ça fait vingt ans que le thriller de Jonathan Demme a remporté de nombreux Oscars et terrorisé les cinéphiles et pourtant, aucune de ses images indélébiles ni aucune de ses meilleures répliques ne s’est effacée de la mémoire collective. Le défunt réalisateur et scénariste Ted Tally vous rend immédiatement complice de cette histoire Faustienne entre Clarice Starling (une stagiaire prometteuse du FBI interprétée par Jodie Foster) et le sauvage bon vivant Hannibal Lecter interprété par Anthony Hopkins. Toutes les conversations avec Hannibal Lecter se transforment en un flirt singulier et étrange. (Ce qui ne veut pas dire que le créateur ignore le chauvinisme de l’époque.) Elle déchiffre ses indices énigmatiques tandis qu’il isole son traumatisme et l’éduque comme un parfait psychopathe. On conseille à Clarice de ne pas laisser Hannibal entrer dans sa tête, mais elle le laisse faire…et il ne sortira jamais de la nôtre. PR
3. « Safe » (1995)
https://www.youtube.com/watch?v=63NPIiCl3zo
Le film commence par un camion qui émet des vapeurs, ou peut-être est-ce ce nouveau canapé « complètement toxique » : pour une raison ou pour une autre, Carol White (une femme au foyer de San Fernando Valley brillamment interprétée par Julianne Moore) est malade. Le génie effrayant du chef-d’œuvre proche de l’abstrait de Todd Haynes, c’est qu’on n’arrive jamais à avoir de réponse (un régime de fruits ? Une permanente chimique ?), ce qui nous fait emprunter des chemins sur lesquels peu de films osent nous aventurer. Safe se déroule dans une année 1987 sans âme et semble être une remise en cause de la banlieue américaine : « Où suis-je ? » demande Carol, au bord de l’effondrement mental. Elle réagit probablement à des attentes auxquelles elle ne peut pas répondre. Le film est souvent perçu comme une métaphore du virus du Sida, jamais mentionné, mais ce thriller s’étend bien au-delà de ce diagnostic. De façon provocatrice, Haynes donne au personnage timide l’impulsion pour changer…mais est-ce au prix de sa liberté ? Après avoir vu ce film, vous aurez peur d’à peu près tout. JR
2. « Hoop Dreams » (1994)
https://www.youtube.com/watch?v=-TRIx7oD3lo
Ce film (celui que Roger Ebert appelait « le grand documentaire Américain ») a fait entrer clandestinement le documentaire d’observation dans les multiplexes, a donné naissance à une génération de réalisateurs et a permis à une audience de masse de s’identifier aux défis de la jeunesse, des pauvres et des personnes de couleur aux États-Unis. Filmé pendant six ans et présenté sous un format de trois heures, cette œuvre réalisée par Steve James, Frederick Marx et Peter Gilbert et nominée aux Oscars suit les adolescents William Gates et Arthur Agee, des joueurs de basket-ball du sud de Chicago bourrés de talent, du terrain de basket aux gymnases en évoquant les drames en dehors du terrain et les épreuves qui les attendent chez eux. Même 25 ans plus tard, ses protagonistes ayant dépassé la cinquantaine, Hoop Dreams est encore un film dont on parle car il raconte une histoire encore largement inédite au sein de l’art populaire, une histoire qui prend vie à travers un tas de détails complexes et intimes et qui prend le temps de rendre compte des méandres et des indignités que seule la vraie vie peut offrir. C’est un chef-d’œuvre américain approuvé par le temps. EH
1. « Les Affranchis » (1990)
https://www.youtube.com/watch?v=h3QpxNI-PtE
« Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être un gangster ». L’adaptation vertigineuse de Martin Scorsese de Wiseguy, un roman sur la mafia écrit par Nicholas Pileggi, est plusieurs choses à la fois : une étude sociale et anthropologique, un aperçu du Rêve Américain, un cauchemar, un retour nostalgique sur une époque précise, un étalage de cinéma virtuose à en donner le tournis, le projet d’une saga sur le crime organisé moderne et un aperçu incomparable du monde dans lequel vous pouvez recevoir une tape dans le dos ou bien être exécuté d’une balle en pleine tête. « Les gens aiment ce film parce qu’il est vrai, a déclaré Pileggi à GQ. Ils disent que c’est comme un film maison ». Lorsque vous regardez Ray Liotta (interprété par Henry Hill) passer du statut d’escroc à celui de témoin sous protection, vous réalisez que vous êtes témoin du reflet d’une vieille réussite américaine avec des costumes italiens et de grosses liasses de billets.
Chaque performance est parfaite, de la sainte trinité composée de Liotta, Robert De Niro et de Joe Pesci (« Mais je suis marrant comment ? Je suis un clown ? Je t’amuse ? ») aux rôles secondaires en arrière-plan. Les références du film vont du Parrain au Vol du grand rapide ; sa bande originale est pleine de chansons de Bobby Darin, de Donovan, des Stones et de Sid Vicious. (Après ce montage, on interdit aux réalisateurs d’utiliser la coda de Layla dans une scène de leur film.) Ses influences sont incalculables et même si Scorsese a fait de très bons films avant celui-ci et en a fait d’autres très bons depuis, Les Affranchis est comme un résumé de son cinéma qui a pour sujet des hommes au bord du précipice, un cinéma spécifique sur un plan culturel et universellement palpitant. Il existe peut-être des films plus emblématiques des années 1990, mais c’est celui-ci qui a donné le ton pour toute la décennie et qui a fait de la plupart des prétendants au trône des vieux schnocks. DF
  Par  Joshua Rothkopf, Stephen Garrett, Phoebe Reilly, Eric Hynes, Bilge Ebiri, David Fear, Brian Tallerico et Judy Berman / Traduit et adapté par Mélanie Geffroy
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journaljunkpage · 6 years
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VISIONS DEMAIN
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Henry Clemens / Peu m’importe si l’histoire nous considère comme des barbares de Radu Jude - D.R
Adossé à la ville aux cent clochers, un festival singulier convoque depuis plus de quarante ans le coeur battant de la jeune production cinématographique française et mondiale. Jusqu’au 7 décembre, le chef-lieu de la Vienne devient une destination parfaite pour des cinéastes en herbe, vibrionnant au coeur d’un environnement tout à fait cocoonant. Aldric Bostffocher, directeur cinéma du Poitiers Film Festival, préserve coûte que coûte sa mission originelle de découvreur.
Les anciennes Rencontres internationales Henri Langlois, devenues en 1990 le Poitiers Film Festival, demeurent un festival défricheur de pépites. Noémie Lvovsky, Arnaud Desplechin, Ursula Meier, Benjamin Renner, Asif Kapadia ou encore Pascale Ferran y ont un jour accompagné leurs premiers films. Les rencontres internationales des écoles de cinéma sont à ce titre un laboratoire unique dans lequel vous découvrirez cette année encore les productions surprenantes et libres de cinquante cinéastes venus de Roumanie, de Hongrie, de France, du Portugal, d’Allemagne, etc. Les films en compétition proviendront de trente et une écoles, seront issus de vingt-trois pays. Le comité a visionné pour cette édition plus de 1 300 premiers films pour n’en retenir que cinquante.
Poitiers se confondra, cette année encore, avec ce lieu revigorant où vous verrez indifféremment des fictions, des docus ou des films d’animation. Une sélection sans contrainte de durée qui permet à des réalisateurs de s’emparer de sujets divers à travers des genres cinématographiques très différents. Ce festival reste à ce titre une sollicitation forte à ne pas se laisser enfermer par les formats, les durées et les genres.
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Deux fils de Félix Moati - ©Nord Ouest-Victor Moati
Premières diffusions
La chargée de programmation Camille Sanz rappelle que le Poitiers Film Festival occupe une place toute particulière dans le coeur des cinéastes du monde entier dans la mesure où il est bien souvent le lieu d’une première diffusion et l’endroit de la première rencontre avec un vrai public. Aldric Bostffocher raconte qu’Asif Kapadia primé ici avec The Sheep Thief en 1997 est revenu à Poitiers en 2017 en arborant fièrement son prix, indiquant à quel point celui-ci avait compté dans sa belle carrière de documentariste multi-récompensé.
Le festival drainera cette année encore entre 15 000 et 20 000 spectateurs et se targue de rester un lieu privilégié d’échanges entre public et cinéastes en devenir. La grande structure du Théâtre Auditorium, véritable centre névralgique de l’événement, le permettra grandement.
À la question mille fois posée du dénominateur commun entre toutes les productions de la sélection actuelle, la programmatrice répond que toutes se démarquent par leur fantaisie, leur volonté de n’appartenir à aucune chapelle. L’éclectisme comme un privilège de la jeunesse et de l’insouciance de l’âge. Autant dire que le Poitiers Film Festival s’apparentera pour beaucoup de spectateurs à un saisissant bain de jouvence.
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C’est ça l’amour de Claire Burger © Mars Films
Projection roumaine
À travers le panorama d’un cinéma roumain renaissant, à l’honneur cette année, Aldric Bostffocher indique vouloir faire découvrir une production foisonnante, engage le public à en mesurer la vitalité et la qualité, loin des idées reçues. L’Université nationale des Arts du Théâtre et du Cinéma de Bucarest sera à n’en pas douter une belle invitée. Héritière d’une dictature tragique, qui a vu naître Cristian Mungiu ou encore Corneliu Porumboiu, l’école a également donné vie à une toute nouvelle génération de réalisateurs, dont Paul Negoescu – invité d’honneur de cette 41e édition –, auteur de courts métrages primés et sélectionnés dans de nombreux festivals internationaux, parmi lesquels Cannes (Semaine de la Critique, 2012), Berlin, Karlovy Vary, Slamdance ou Rotterdam.
Dans le cadre de ce panorama, une sélection de dix-huit films rares sera projetée, dont l’attendu Peu m’importe si l’histoire nous considère comme des barbares de Radu Jude ou encore The Story of a Summer Love de Paul Negoescu. À n’en pas douter : de salutaires séances de rattrapage pour bon nombre d’entre nous. Air (vicié) du temps, cette année, Camille Sanz note l’arrivée en force de films hongrois… Trois films sélectionnés parmi une offre importante qui permet cette fois de s’intéresser aux enfants d’Alexander Korda ou de Bela Tarr et de mesurer l’iconoclastie d’une production en rupture avec une certaine Hongrie.
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120 battements par minutes de Robin Campillo © Céline Nieszawer
Leçons de cinéma
La présence de Christophe Honoré sera, parions-le, le joli point d’orgue de cette semaine pour cinéphiles heureux. Ce dernier animera, mardi 4 décembre, une précieuse leçon de cinéma sur la question de la transmission, thème central de Plaire, aimer et courir vite, sélection officielle du 71e Festival de Cannes.
À noter que dans le cadre de ces masterclass, le compositeur Arnaud Rebotini et le réalisateur Robin Campillo reviendront sur leurs deux collaborations pour Eastern Boys et 120 battements par minute, auréolées de nombreux prix en France et dans les grands festivals internationaux. L’occasion aussi d’évoquer, comme le rappelle la programmatrice, la place grandissante de la musique électronique dans le cinéma contemporain.
Une autre séquence importante de ce festival, décidément riche, nous invite à nous pencher sur le parcours du jeune acteur Félix Moati. L’occasion pour le fils prodigue, – vu dans Simon et Théodore en 2017 ou encore Gaspard va au mariage en 2018– , de présenter son premier long métrage : Deux fils.
Réalisateurs fidèles
L’ouverture du festival, censée donner le la, initiera de la meilleure des façons une semaine placée sous le sceau de la fidélité avec la présentation en avant-première de C’est ça l’amour de Claire Burger, coréalisatrice confirmée du très beau Party Girl (2014) Caméra d’Or à Cannes. Aldric Bostffocher ne cache pas une certaine émotion à l’idée de ce retour à Poitiers pour celle qui avait accompagné Forbach, son premier court métrage en sélection, et obtenu le prix spécial du jury en 2008, pour celle encore qui a été membre du jury l’année suivante et qui était revenue présenter ses films en 2016 à l’occasion de la célébration des 30 ans de la Fémis.
Un attachement et une fidélité des réalisateurs au Poitiers Film Festival comme un gage de qualité ou comme la vérification de l’importance du grand festival de la terre du milieu.
Alors même que Camille Sanz et Aldric Bostffocher feront les comptes, mesureront le succès de cette 41e édition à la lumière de la qualité des rencontres, de l’affluence, le film de clôture devrait convaincre de la vitalité du cinéma francophone, avec vendredi 7 décembre, la présentation de Continuité de Joachim Lafosse, adaptation d’un roman de Laurent Mauvignier.
La dimension revigorante et iconoclaste du PFF s’exprime parfaitement lors de la séance So French du mercredi soir, qu’on nous promet joyeuse et ludique. Un moment grand public durant lequel sont projetés onze courts métrages avec un vote à l’issue de la séance, histoire de réconcilier puristes et non puristes autour d’un même plaisir de la découverte cinématographique.
www.poitiersfilmfestival.com
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