Tumgik
#enfin nous on part ce soir chez mon oncle mais on part avec eux demain matin
theoppositeofadults · 3 years
Note
En même temps, elle et sa mère ont voulu s'incruster dans un voyage en Espagne fin octobre dans un village touristique en hors saison pour se dorer la pilule sur un transat. Je pense pas qu'elle comprenne le concept de saison pour commencer. (A part si elle a une cervelle de linotte et pense qu'elle doit commencer sa migration d'hiver comme les cigognes)
en vrai ça me soûle un peu parce que mon père et moi avions prévu d'aller dans la grande ville d'à côté pour faire les magasins et aller dans notre resto préféré (si tout le monde n'avait pas été là)
mais là on part sur la vibe "c'est un voyage utilitaire, pas de divertissements"
on emmène quand même notre matériel (réduit) de plongée, donc ça sera cool (pour nous deux) (à part pour les 5 minutes qu'il me faut pour rentrer dans ma combinaison parce que c'est une vieille de ma soeur et je dois prendre du paic citron pour me faufiler dedans)
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lucileaa · 3 years
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POST KV1 (fanfic)
Après avoir vu le film, il fallait que je comble “les trous” de l’histoire d’Arthur et Guenièvre. Je n’ai écrit que des moments qui les concernent. Je suis même allée un peu plus loin pour la fin... Certains diront trop, mais peu importe ! :) Bonne lecture.
1.    INT. TOUR DU ROI BAN – NUIT
ARTHUR et GUENIÈVRE échangent un baiser. Ils entendent du bruit à l’étage. ARTHUR prend GUENIÈVRE par la main et ils s’enfuient.
2.    EXT. FORÊT – NUIT
ARTHUR et GUENIÈVRE courent et s’enfoncent dans la forêt.
GUENIÈVRE (essoufflée) : On peut faire une pause ?
 Ils s’assoient côte à côte.
ARTHUR : Venez là, vous tremblez de froid.
GUENIÈVRE : Je peux vous poser une question ?
ARTHUR : Allez-y.
GUENIÈVRE : Vous avez eu pitié, c’est ça ?
ARTHUR : Pitié ? De ? … Attendez, pas du tout.
GUENIÈVRE : Alors, vous avez voulu me faire plaisir.
ARTHUR : Quoi ? Absolument pas. Enfin si, mais c’est pas…
Cris d’animaux.
GUENIÈVRE : C’était quoi, ça ?
ARTHUR : C’est rien, c’est un ours. Écoutez…
GUENIÈVRE : Mon dieu, un ours ?
ARTHUR : Oui, ou un loup, ou les deux, peu importe.
GUENIÈVRE est terrorisée.
ARTHUR : Qu’est-ce qu’il y a, vous voulez rentrer ?
GUENIÈVRE acquiesce, inquiète.
ARTHUR : Allez, venez… Vous avez vu, je râle pas.
3.   INT. CHÂTEAU DE CARMELIDE – NUIT
Le lendemain, après la fuite de LANCELOT. GUENIÈVRE est dans sa chambre, devant sa coiffeuse. On frappe.
GUENIÈVRE : Qui est-ce ?
ARTHUR : C’est moi.
GUENIÈVRE : Entrez… Vous non plus, vous arrivez pas à dormir ? (Timidement) Vous voulez qu’on discute ?
Ils s’assoient sur le lit.
ARTHUR : Quand vous étiez dans la tour, comment vous avez fait pour pas…
GUENIÈVRE : Pour pas devenir folle ou pour pas me jeter par la fenêtre ?
ARTHUR : Oui. Enfin, les deux, quoi.
GUENIÈVRE : Je sais pas trop. Je me récitais des poèmes, je lisais. Je discutais avec la petite. Je pensais à ma famille, à la Carmélide, à… (elle le regarde) À des choses. Et vous, là où vous étiez, vous pensiez à quoi ?
ARTHUR : À rien. Je tannais des peaux, je graillais, je dormais. C’est tout. Je réfléchissais pas.
GUENIÈVRE : Vous vous êtes jamais dit que, peut-être, vous pourriez revenir ?
ARTHUR : Non. Je vais pas vous mentir.
GUENIÈVRE : À aucun moment ?
ARTHUR secoue la tête.
GUENIÈVRE : Et maintenant ?
ARTHUR : Maintenant, je sais pas... Ce qui est sûr c’est qu’il va me falloir du temps.
GUENIÈVRE : Oh vous savez, je sais ce que c’est d’attendre, j’ai eu des années pour m’habituer.
ARTHUR : Justement, après tout ce que vous avez vécu, vous avez pas envie de, je sais pas, moi, de tout envoyer balader et de ficher le camp ?
GUENIÈVRE : Vous savez de quoi j’ai envie ?
ARTHUR (déglutit) : Dites toujours.
GUENIÈVRE : J’ai envie de vivre comme je l’entends, de me lever le matin et d’aller où bon semble, de parler à qui je veux, de faire ce que je veux, sans avoir peur, ni la gorge nouée. Je veux plus avoir à m’inquiéter pour quelqu’un. J’ai envie de faire des choses utiles, d’avoir des responsabilités, de rendre service aux gens. Mais surtout, j’ai envie de faire des choses pour moi, pour une fois.
ARTHUR : Vous avez raison. Je sais qu’on peut pas tout effacer ni revenir en arrière. Par contre, on peut aller de l’avant. On peut essayer, en tout cas. A notre rythme.
GUENIÈVRE : Ensemble ?
ARTHUR : Ensemble.
Ils se sourient.
GUENIÈVRE : Bon, ben je… Je vais aller me coucher.
ARTHUR : Oui, oui. Tout à fait. Moi aussi.
Ils se lèvent d’un bond, un peu intimidés.
GUENIÈVRE : Vous…
ARTHUR : Je… ?
GUENIÈVRE : Non, rien.
ARTHUR : Vous voulez que je parte ?
GUENIÈVRE : Non. Vous pouvez rester. Enfin, si vous voulez, je vous oblige pas.
ARTHUR : Non, non. Mais oui, je peux rester. Si c’est ce que vous voulez aussi, bien sûr.
GUENIÈVRE : Oui, vous… Vous pouvez peut-être m’aider à dénouer ma robe ?
ARTHUR : Je peux.
Il défait les lacets de sa robe, embrasse son épaule et l’enlace, de dos.
ARTHUR : Vous avez un truc dans les cheveux, là.
GUENIÈVRE (se retournant) : Ah bon, où ça ?
ARTHUR l’embrasse. GUENIÈVRE se laisse aller. Ils s’allongent sur le lit.
4.   INT. CHÂTEAU DE KAAMELOTT – JOUR
Deux semaines plus tard, les anciens et les nouveaux chevaliers attendent le roi autour de la Table Ronde.
LEODAGAN : Mais qu’est-ce qu’il fabrique encore celui-là, nom de nom ? C’est pas possible. Ça fait trois plombes qu’on attend.
LIONEL : En effet, avec tout le respect que je dois au Roi Arthur, ce serait bien qu’il se hâte.
CALOGRENANT (à Merlin) : Dites, on va devoir encore attendre longtemps ?
MERLIN : J’en sais rien, moi. Il m’a juste dit qu’il venait aujourd’hui.
CALOGRENANT : Non, parce que j’ai promis à ma femme que je rentrerais ce soir. On prépare les festivités d’hiver.
LEODAGAN : Y a des fêtes chez vous, maintenant ?
CALOGRENANT : Oui, enfin moi, j’y vais juste pour picoler.
YVAIN  : Ça commence sérieusement à me saouler d’attendre.
BOHORT : Notre bon Roi a beaucoup à faire. Il est occupé.
LEODAGAN : Vous rigolez ? Occupé à quoi, à pioncer ?
MERLIN : C’est vrai que ça fait deux semaines qu’on l’a pas vu. Il sort pas de sa piaule.
BOHORT : Il est avec la reine. J’imagine… (gêné) qu’ils ont beaucoup de choses à se dire.
LEODAGAN : Ah ben, c’est nouveau ça ! C’est vrai que ma fille non plus, je l’ai pas vue depuis 15 jours…
KARADOC : L’autre jour, on est allés frapper à la porte de leur chambre. On s’est fait carrément rembarrer. Arthur nous a dit d’aller voir ailleurs s’il y était.
PERCEVAL : Et il y était pas.
MERLIN : La 5e fois, il nous a même balancé une bassine en pleine tronche.
LEODAGAN : C’est dingue cette histoire, qu’est-ce qu’il fichent tous les deux ? Ils écrivent un bouquin ou quoi ?
GAUVAIN : Mon oncle compose peut-être un recueil de doux poèmes en l’honneur du retour de la reine.
BOHORT (romantique) : Ils rattrapent certainement le temps perdu…
PERCEVAL : Ou alors, ils rédigent les règles d’un nouveau jeu. Une fois, mon frère a mis deux mois à m’expliquer les règles de la Tariscouète. Ça se joue avec une balle et on doit décaniller 328 pots en terre.
KARADOC : Ou alors, ils parlent de bouffe.
HERVE DE RINEL : Non, mais je les ai vus sortir y a une heure. Ils allaient dans le jardin.
ARTHUR entre enfin, décoiffé, des fleurs dans les cheveux.
LEODAGAN : Ah ben, enfin ! C’est pas trop tôt. On a failli attendre.
LIONEL : Bonjour, Sire.
ARTHUR : Excusez le retard. J’avais une affaire urgente à régler.
BOHORT (lui faisant des signes) : Sire, vous avez… des pétales de rose dans les cheveux.
ARTHUR : Ah, oui. C’est rien, ça. Laissez. Alors, de… De quoi vous causez ?
LEODAGAN : Ben, ce serait plutôt à vous de nous le dire, non ? C’est pas comme si ça faisait une heure qu’on vous attendait.
GUENIÈVRE entre. Elle aussi est décoiffée, avec des fleurs dans les cheveux.
GUENIÈVRE : Bonjour, bonjour ! Pardonnez-moi d’interrompre la séance, mais vous avez oublié ça et quand on… discutait, j’ai cru comprendre que c’était important.
ARTHUR (prenant le parchemin) : Ah oui, merci.
Tous se regardent et sourient, sauf LEODAGAN.
GUENIÈVRE : Bon, ben, j’y vais. Travaillez bien !
GUENIÈVRE sort.
LEODAGAN : C’est moi ou on dirait deux ados complètement idiots ?
ARTHUR : Ça va bien aller, oui !
LEODAGAN : Bon, vu que vous daignez enfin nous faire l’honneur de votre présence, on pourrait peut-être commencer ?
ARTHUR : Vous, vous avez de la chance que je sois de bonne humeur ce matin.
MERLIN : On sait pourquoi…
Ricanements.
ARTHUR : Bon, allez, allez. Au boulot !
5.   EXT. CLOÎTRE DE KAAMELOTT – JOUR
Trois ans ont passé. ARTHUR revient d’une bataille. Un petit garçon court à sa rencontre.
LOHOT : Papa ! Papa !
ARTHUR : Eh ! Comment ça va, mon grand ?
L’enfant se jette dans ses bras.
ARTHUR : Tu vas bien, mon chéri ?
LOHOT dodeline de la tête.
ARTHUR : Où est maman ?
LOHOT montre du doigt GUENIÈVRE qui vient vers eux en souriant.
GUENIÈVRE : Il court plus vite que moi ! Vous voilà enfin de retour…
ARTHUR et GUENIÈVRE s’embrassent. LEODAGAN et SELI marchent pour les rejoindre.
LEODAGAN : Je sais pas si je préférais pas quand ils se gueulaient dessus jour et nuit.
SELI : Ben, quand même. Vous êtes heureux de l’avoir, votre petit-fils, non ?
LEODAGAN : Oui, bien sûr, ça, je dis pas ! Mais toutes leurs embrassades sucrées et leurs roucoulades mielleuses, ça me file du diabète. J’ai envie de gerber. Pas vous ?
SELI : Bof, non. J’ai enfin quelqu’un qui apprécie mes tartes et qui les mange.
LEODAGAN grimace.
6. INT. CHÂTEAU DE KAAMELOTT – NUIT
Quelques semaines plus tard. ARTHUR se prépare à aller se coucher. Alors qu’il entre dans sa chambre, il trouve GUENIÈVRE appuyée contre une commode, en robe de nuit.
ARTHUR : Ah ben, vous êtes là ? Je croyais que vous deviez partir quelques jours en Carmélide avec le petit ?
GUENIÈVRE : Ma mère est déjà là-bas avec Lohot. Je partirai demain. Je me suis dit qu’on pourrait passer une nuit tous les deux tranquilles, sans le petit. Ça fait longtemps qu’on n’a pas eu un moment rien qu’à nous.
ARTHUR : C’est vrai. Mais là, honnêtement, je rentre de mission, je suis crevé.
GUENIÈVRE : Vous êtes fatigué ?
ARTHUR : Je suis mort.
GUENIÈVRE (riant) : Non, pas encore… Il vous reste bien encore un peu de forces, non ? Oh non, zut, j’ai déchiré ma robe.
GUENIÈVRE dévoile ses jambes.
ARTHUR : OK, bon… Je peux peut-être faire un tout petit effort. Mais vraiment un tout petit…
ARTHUR caresse ses jambes et fait asseoir GUENIÈVRE sur la commode. Celle-ci ferme les yeux et quand elle les réouvre, une lumière étrange brille dans son regard. Elle ne sourit plus. Le visage d’ANNA apparaît l’espace d’un instant.
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cquadavre-debil · 5 years
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Chapitre III
III
            Constatant qu’il avait fait le ménage de sa mansarde, je félicitai Bouchard.
            « Beau clean-up ! Tu t’es débarrassé de ton dépotoir ! À la quantité de cannettes qui traînaient ici, tu as dû te faire pas mal de cash !
            – C’était juste consigné cinq cennes…
            – Une chance que tes parents te financent !
            – Eh bien, non, ils ont rien déposé sur mon compte, ce mois-ci. Je suppose qu’ils espèrent un bilan de ma session, des explications, des nouvelles…
            – Comment tu as fait pour payer ton loyer ?
            – J’ai vendu ma montre au pawnshop ; c’était une Rolex.
            – Donc, tu n’as pas encore appelé ta mère comme promis à ta cousine ?
            – Je ferai ça demain ou après-demain… »
            Il se tourna vers Simon.
            « Tu en es où avec Anne-Sophie ?
            – On se texte depuis trois jours… On a rendez-vous ce soir – je vous dis pas où !
            – Un conseil : méfie-toi. À part son directeur de mémoire sur qui elle tripe depuis le début de ses études, je l’ai jamais vue plus que deux semaines avec quelqu’un.
            – Bah, je suis pareil ! Peut-être que ça va marcher, qui sait ?
            – Je te le souhaite ! En tout cas, je t’aurai averti. Elle laisse toujours ses chums pour revenir à son gourou de prof.
            – Je préfère me forger ma propre opinion. Au pire, c’en sera une de plus et puis… tant pis ! Et toi, avec Natacha ? Toujours en amour ? »
            Il interpréta la confusion de Pierre comme une réponse affirmative.
            « Évidemment, c’est écrit dans ta face… Mais… Est-ce que c’est réciproque ? »
            Bouchard fixa lugubrement quelque point au sol.
            « Son cœur est endormi, mais j’espère la réveiller. »
            Réprimant un sarcasme, face au sérieux avec lequel il venait de sous-entendre une analogie entre lui-même et le Prince charmant dont le baiser libéra de leur sommeil Blanche-Neige et la Belle au bois dormant, je me dis que, dans un conte de fées, Natacha tiendrait le rôle de la sorcière plutôt que celui de l’ensorcelée. Pour Pierre, serait-elle prête à souffrir autant que la Petite Sirène ? Je m’en mêlai.
            « Et ton oncle ? Qu’est-ce qu’il vient faire là-dedans ? »
            Le prétendant de la fille de celui-ci se montra intéressé par la réponse du neveu de son futur beau-père.
            « Honnêtement, je sais pas… J’avoue que ça me trouble. Quand j’ai abordé le sujet avec elle, hier, au téléphone, elle m’a assuré que c’était seulement un ami pour qui elle travaillait. Si j’avais été plus curieux, elle se serait sûrement fâchée… Connaissant mon oncle, je suspecte quelque chose de tordu, mais… Non, je sais pas.
            – Si j’ai bien compris, il l’aide dans ses démarches avec la DPJ ?
            – Je l’ai appris en même temps que vous ! J’étais même pas au courant qu’elle avait un enfant… C’est très délicat ; je respecte son refus d’en parler.
            – J’ai vu ton oncle qui entrait dans une bijouterie, l’autre jour. Il avait l’air indécis, tourmenté. Je me demande ce qu’il faisait là…
            – Aucune idée… Je ne suis pas plus proche de lui que du reste de ma famille, même si je suis allé souvent dans son bar. C’est là que j’ai connu Natacha. »
            Je devinai, sous les plissures de son front, la question qui le taraudait : cela avait-il quelque chose à voir avec elle ?
            « Il a toujours été louche, déclara-t-il enfin. Ma tante l’a jamais vraiment aimé ; elle l’a marié pour son argent. Avant de le rencontrer, elle était hippie, voyageait sur le pouce, rêvait de faire le tour du monde… Quand il l’a mise enceinte, elle s’est embourgeoisée. Il la trompait avec des escortes. Elle a mûrement préparé sa revanche : après avoir suivi son cours d’agente immobilière, elle lui a emprunté la mise de fond de son premier triplex et, dès que c’est devenu rentable, elle a fait ses valises et sacré son camp avec Anne-Sophie. Dix ans plus tard, c’est une cougar qui refait sa jeunesse en blâmant son ex-mari de l’avoir gâchée pendant que lui s’enfonce dans la déchéance.
            – Et leur fille ? »
            Voilà qui plaira à Tremblay, pensai-je.
            « Elle est un peu comme sa mère, mais sans le côté affairiste ; son tempérament artistique s’exprime dans la peinture sur toiles plutôt que sur des murs de maisons à vendre. Elle ne parle plus à son père depuis des années. Peut-être que Simon nous en apprendra plus quand il la connaîtra mieux !
            – Je n’ai pas trop envie de m’aventurer dans cette conversation-là…
            – Tu pourrais lui dire que tu as vu son père, récemment.
            – Et comment est-ce que je suis supposé savoir de quoi il a l’air ?
            – Tu l’as vu chez Natacha.
            – Non ! Trop compliqué. »
            Pierre bouda presque devant ce refus. L’avidité avec laquelle il s’était jeté sur Simon afin d’obtenir de lui qu’il soutirât d’Anne-Sophie la raison de la présence d’Eugène dans cette joaillerie le jour où je l’y avait aperçu conforta mon soupçon : il y avait là-dessous la crainte d’un rival que la fortune avantageait. Sans partager les sentiments de Bouchard, je comptais également sur l’indiscrétion de Tremblay à propos d’Anne-Sophie pour mieux cerner le personnage de son père en qui j’entrevoyais la promesse de piquantes anecdotes.
            « C’est à quelle heure, ton rendez-vous avec ma cousine ?
            – Sept heures.
            – On pourrait se cotiser pour une douze en attendant !
            – Il faudrait que je reste présentable…
            – Un six-pack, d’abord ?
            – Je vais juste prendre une Guinness. »
            Ayant convenu que ce serait chacun pour soi, nous nous préparions à descendre de l’étage vers le palier central quand nous fûmes surpris par un spectacle inattendu.
            « Reviens plus jamais icitte, mon esti d’trou d’cul ! » entendit-on crier Nicolas.
            Cette injonction s’adressait à un gringalet qu’il avait saisi par le collet et le fond de culotte pour le balancer à travers la porte d’entrée que l’un des pensionnaires tenait ouverte. Nous vîmes planer devant nous un drôle d’oiseau qui, sans toucher le sol, décrivit une trajectoire aérienne allant du milieu du couloir – où débouchait l’escalier que nous descendions – à la galerie sur laquelle il s’écrasa pathétiquement, la tête meurtrie contre la colonne de bois qu’il brisa en la heurtant. Gueux en haillons au teint de cendre et au regard vitreux d’insomnie – éteint à force de brûler la chandelle par les deux bouts –, il émit un râle édenté en portant la main à son crâne de rescapé d’Auschwitz, assommé, se releva tel un zombie sans mot dire et s’en alla en boitant. Celui qui venait de l’expulser nous expliqua qu’il lui avait donné trop de chances.
            « En plus d’emprunter à tout le monde, ce câlice-là nous rembourse jamais et il essaye de nous voler. J’aurais dû y aller plus raide ! »
La porte venait de se refermer lorsqu’on y cogna. Le colosse au cache-œil de pirate s’apprêtait à redoubler de sévérité à l’égard de l’intrus qu’il croyait de retour quand il se ravisa ; à travers le carreau, un couple dans la cinquantaine attendait qu’on le fît entrer.
           « Bonjour ! Est-ce que Pierre Bouchard est ici ? Nous sommes ses parents.
            – Il est là.
            – On se reprendra », nous annonça leur fils en les voyant se diriger vers lui.
            Tandis que les auteurs de ses jours gravissaient les marches que Simon et moi descendions, Pierre demeura au sommet de l’escalier au milieu duquel nous échangeâmes avec eux de timides salutations de convenance. Quand nous fûmes partis, sa mère lui proposa un souper au restaurant et son père un emploi de commis d’entrepôt dans le magasin de meubles de l’un de ses amis
            Ne pouvant nier la faim qui lui tordait l’estomac, à contrecœur, il accepta.
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