#lumièreblanche
Explore tagged Tumblr posts
Text
Élargir le cercle de compassion
Tous les êtres tremblent devant la violence. Tous craignent la mort. Tous aiment la vie. Vois-toi dans les autres. Alors qui peux-tu blesser ? Quel mal peux-tu faire ? Extrait du Dhammapada : Les paroles du Bouddha ------------------------------------------------------------------------------------- Depuis un mois, suivant le calendrier grégorien, nous avons entamé une nouvelle année avec ses souhaits de paix, de bonheur, de buts à atteindre. Et chacun peut se demander s´il a mis en action tous ses souhaits de l’année précédente et ce qu´il a besoin d´approfondir cette année pour manifester cette paix et cette compassion que beaucoup, au moins dans leurs vœux, semble souhaiter.
Sur le chemin que chacun emprunte pour découvrir qui il est, arrivera à un moment l’interrogation par rapport à ce que signifie la compassion et quelles actions nous pouvons chacun faire pour la manifester dans le monde.
Lorsque j’étais enfant, je n´avais pas une tendance naturelle à la bienveillance et à la compassion comme certains l´ont envers les personnes et les animaux. Et, comme c´était l´usage, je faisais la différence entre les chats et les chiens, les animaux « dits de compagnie » que nous avons eu au cours des années et les autres animaux.
Quand j’ai eu 16 ans, une amie qui faisait de l’équitation m’a proposé de découvrir les chevaux et je me suis passionné pour eux, j´ai appris à les respecter et j´aidais le maréchal-ferrant lorsqu’il venait. Je n´aimais pas la manière dont il traitait les chevaux, en voulant mettre un tord-nez à certains chevaux lorsqu´ils étaient récalcitrants pour qu´ils se tiennent tranquilles. C’est à cette période que j’ai décidé d´arrêter de manger la viande de cheval et mes parents ont adopté le même régime. Cela semblait évident, si j´aime les chevaux, j´arrête de les manger et à ce moment-là, il ne me vint pas à l’idée que les autres animaux étant des êtres sensibles, je pouvais aussi les écarter de mon assiette.
Et vers la vingtaine, alors que je découvrais la spiritualité avec un neveu de ma grand-mère, Pierre Besson, radiesthésiste renommé, je compris qu’il y avait également une autre manière de s´alimenter en réduisant fortement notre impact sur les autres êtres vivants. Je commençais à entrevoir l’interconnection que nous avions avec ces autres êtres et ce que nous créons avec nos pensées, nos mots, nos croyances, nos actions.
Lorsque j´ai emprunté ce chemin vers la découverte de moi-même, de mon univers intérieur, j´ai commencé à explorer les parties de ma conscience qui sont définies par la société comme des états non ordinaires de conscience et par la psychologie comme étant l’inconscient ou le subconscient, allant au-delà du mental et faisant l´expérience directe d´un de ces niveaux de conscience plus profond auquel est relié le chakra du cœur et les aspects suivants : se relationner, les perceptions d´amour, le donner inconditionnel, l´acceptation et la compassion.
J´ai changé mon régime alimentaire et à l’époque en 1980, c´était plutôt rare dans la société occidentale. Mes parents, alors que je ne vivais plus chez eux, ont, eux aussi, choisi de faire la même chose.
Quelque temps plus tard, j´ai commencé à reprendre une alimentation où je pouvais me fondre dans la masse pour ne plus paraitre comme l’empêcheur de tourner en rond, jusqu´à ce que je comprenne que je devais manifester cette compassion pour tous les êtres vivants peu importe ce que les autres en pensaient.
Comme Paramahansa Yogananda l´enseigne, la non-violence, ou ahimsa, est un principe fondamental. Il souligne que la véritable non-violence réside non seulement dans l´action, mais aussi dans l´intention. La pensée de nuire à un être vivant constitue déjà une forme de violence. En prônant la compassion et le respect de toute vie, Yogananda encourageait à cultiver un état d´esprit pacifique et bienveillant.
La compassion est reliée au chakra du cœur et pour la majorité des personnes, quand elles commencent à explorer leur conscience, elles comprennent que cela implique de ressentir la compassion pour eux-mêmes et ensuite pour les autres humains.
Quand tu comprends que nous sommes interconnectés avec toute forme de vie, tu prends conscience qu’il pourrait être éthique et moral de s´abstenir de tuer toute forme d´êtres vivants. Pourtant, pour beaucoup, cela reste une intention qui ne se manifeste pas par une action. Comme l´écrit Mathieu Ricard dans « Plaidoyer pour les animaux », notre compassion s´arrête au bord de notre assiette.
Si nous souhaitons soulager la souffrance de tous les êtres vivants, cela inclut la vie des animaux. Nous avons à chaque instant le choix d´élargir notre cercle de compassion, et apprendre aux enfants à le faire, à respecter toute forme de vie, ce qui offre aux générations futures, comme l´écrit le Dr Rick Hanson, l´occasion de faire l'expérience d'un état d'unité avec toute vie. Les enfants le font naturellement si on leur en donne l'occasion.
Swami Yukteswar Giri développait l’idée que pour ouvrir notre cœur qui est la « porte de communication entre la création matérielle et la création spirituelle », il faut s´abstenir de toute cruauté.
Il ne s´agit pas de juger ceux qui, d´une façon ou d’une autre, font souffrir les animaux et on peut comprendre qu´il peut être difficile de faire le lien entre les produits que nous achetons et la souffrance animale créée par la production de ces produits. Nos perceptions peuvent être influencées par nos traditions culturelles. Certaines cultures pensent que les animaux sont là pour les utiliser comme bon nous semble tandis que d´autres cultures respectent tout être, humain ou non.
Et comme nous sommes reliés avec le Tout et que nous expérimentons ce que nous créons avec notre conscience, il y a une nécessité d´une prise de conscience sachant que par an, 60 milliards d´animaux terrestres et 1000 milliards animaux marins sont tués pour notre consommation.
Pour Platon, « L’homme le plus heureux est celui qui n’a dans l’âme aucune trace de méchanceté. » Il est rejoint en cela par les psychologues, les neuroscientifiques et le bouddhisme, pour qui l’éthique s’inscrit dans le projet de remédier à toute forme de souffrance et d´éradiquer les causes de cette souffrance. À partir de cette vision, la compassion est la forme que prend l´amour altruiste lorsqu´il est confronté aux souffrances des autres. Et comme l’écrit Ram Dass, « Agir avec compassion, c'est agir à partir de notre compréhension la plus profonde de ce qu'est la vie et ne pas compromettre la vérité. »
Nous arrivons à un moment dans notre évolution où la conscience humaine peut comprendre et ressentir que nous pouvons étendre notre bienveillance et compassion à toutes les formes de vie. Nous sommes tous des concitoyens du monde.
Philippe Hannetelle
Livres : Paramahamsa Yogananda « Autobiographie d´un Yogi » Baird Spalding « La Vie des Maitres » Jacques Bergier et Louis Pauwels « Le Matin Des Magiciens » Mathieu Ricard « Plaidoyer pour les Animaux» Dr Rick Hanson « Neuro Dharma » Swami Yukteswar Giri « Kaivalya Darsanam – La Science Sacrée » Pierre Besson et André Delobel « Homme ou Dieu » Editions Omnium Littéraire
0 notes